Livre de la Sagesse
La Bible de Rome
télécharger gratuitement la Bible de Rome
Vous pouvez aussi acheter la version imprimée sur papier https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
Introduction au livre de la Sagesse
1° Le titre. - Dans la Vulgate, Liber Sapientiœ ; d’après les Septante, Σοφία Σαλωμώντοζ, Sagesse de Salomon. Le syriaque et l’arabe paraphrasent ces noms : « La grande Sagesse de Salomon » et : « Livre de la Sagesse de Salomon, fils de David, qui régna sur les enfants d'Israël. » les Pères grecs de l'Église nomment quelquefois ce livre, comme les Proverbes : ή πανάρετος σοφία, la sagesse qui procure toutes les vertus ; ou bien : ή θεία σοφία, la divine sagesse. Ces différentes dénominations expriment très bien la pensée dominante de l’écrit, qui traite, en effet, de la sagesse, de son origine et de ses effets.
2° La canonicité. - Le livre de la Sagesse ne fait pas partie de la Bible hébraïque ; il est donc deutérocanonique. Mais il n’est pas douteux qu’il n’ait été admis depuis longtemps dans la synagogue comme une portion intégrante des saintes Écritures, puisqu’il est contenu dans la Bible des Septante, destinée aux Juifs qui parlaient le grec. Les écrivains du Nouveau Testament ne le citent pas d’une manière directe ; mais ils y font souvent et clairement allusion, et c’est là un argument très sérieux en faveur de son autorité divine, car il est bien évident que les apôtres n’auraient pas traité avec tant d’honneur un livre profane et apocryphe (plusieurs rationalistes admettent la force de ce raisonnement). Comp. 8, 5 et ss, et Jean 1, 1 ; 9, 1, et Jean 1, 3 ; 16, 5 et ss., et Jean 3, 14-15 ; 11, 16, et Rom. 1, 21 ; 15, 7, et Rom. 9, 21 ; 12, 20-21, et Rom. 9, 22-23 ; 3, 8, et 1 Cor. 6, 2 ; 9, 15, et 2 Cor. 5, 4 ; 5, 18-20, et Eph. 6, 13-17 ; 3, 18, et 1 Thess. 4, 13 ; 7, 25, et Jac. 3, 15 ; 3, 5-7, et 1 Pierre 1, 6-7 ; 7, 26, et Hebr. 1, 3 ; 7, 22-24, et Hebr. 4, 12-13. Etc). Les Églises, soit grecque, soit latine, n’ont jamais hésité sur ce point, ainsi qu’il résulte des témoignages des Pères de l'Église et des Conciles. Déjà le pape saint Clément, dans sa première lettre aux Corinthiens, 27, citait deux passages de la Sagesse (11, 22, et 12, 12). Saint Irénée, saint Hippolyte, Clément d’Alexandrie, Origène, Tertullien, saint Cyprien, Lactance, saint Hilaire de Poitiers, saint Jérôme, etc., lui attribuent entièrement l’autorité d’un livre inspiré, et regardent son auteur comme un « prophète ». « Avec la vénération de l'autorité divine » disait saint Augustin, résumant toute la tradition (De Praedestinat. Sanct., 1, 14).
C’est absolument à tort que, de nos jours, on a attaqué la canonicité et l’inspiration, en prétendant trouver dans le livre de la Sagesse des erreurs historiques ou philosophiques, des légendes sans portée et les systèmes de Platon ou de l’école d’Alexandrie. Ces fausses assertions tombent d’elles-mêmes devant l'examen attentif et impartial des textes incriminés.
3° L'auteur et l'époque de la composition. - En accolant le nom de Salomon au titre du livre, les Septante, le syriaque et l’arabe n'ont nullement voulu attribuer sa composition à ce prince. Le traducteur syrien a fait des réserves formelles sur ce point, niant ouvertement que Salomon soit l’auteur réel. C'est donc là un pseudonyme, mais manifeste, « transparent » qui ne voulait tromper personne, et auquel bien peu se sont laissé prendre dans l’antiquité même (néanmoins quelques écrivains, tels que Clément d'Alexandrie, Tertullien, saint Cyprien, etc., ont regardé Salomon comme le véritable auteur). Saint Irénée, Origène, saint Jérôme et saint Augustin sont aussi nets que possible à ce sujet : « ce n’est pas Salomon, les docteurs n’ont aucun doute à ce sujet » dit expressément ce dernier Père (De civit. Dei, 17, 20). Et ailleurs (De doct. Christ., 2, 8): « Il y a trois livres de Salomon : les Proverbes, le Cantique des cantiques, et l'Ecclésiaste. On dit que la Sagesse et l'Ecclésiastique sont de Salomon, à cause d'une certaine ressemblance ». C'est donc, tout le monde en convient, dans un sens très large que, parfois, les Conciles tenus en Occident et les documents pontificaux mentionnent cinq livres de Salomon (les Proverbes, le Cantique, l'Ecclésiaste, la Sagesse et l’Ecclésiastique) : simple formule d’abréviation, basée sur une coutume très ancienne, mais qui ne veut rien définir sur la question d’auteur.
La dernière ligne de saint Augustin que nous venons de citer indique le motif pour lequel l’écrivain sacré, à jamais inconnu, auquel nous devons le livre de la Sagesse, a probablement placé lui-même le nom de Salomon en tête de son œuvre ; il voulait montrer ainsi qu’il allait traiter un sujet digne du roi renommé entre tous par sa sagesse, et analogue à ceux qui avaient en réalité servi de thème à Salomon dans ses écrits authentiques (c'est pour cela qu'il le met quelquefois en scène et le fait parler directement. Cf. 7, 1-21 ; 8, 10 et ss. ; 9, 7-8). Ne pourrait-on pas aller plus loin et penser, avec des exégètes de renom (entre autres Bonfrère, Bellarmin, Lorin, Cornelius a Lap., Haneberg, Cornely), que l'auteur aurait mis à profit des notes laissées par le grand roi, de sorte que Salomon aurait eu une part réelle dans la composition du livre ? Le fait n’est pas impossible en soi, et il expliquerait le double courant qui s’est formé dès le temps des Pères de l'Église sur ce point délicat ; mais ce n’est malheureusement qu’une conjecture sans fondement solide.
C'est aussi en vertu de simples hypothèses, mais certainement erronées, que l’on attribué, dans les temps anciens ou modernes, le livre de la Sagesse tantôt à Jésus, fils de Sirach, auteur de l'Ecclésiastique (saint Augustin, De doctr. Christ., 2, 8, qui abandonna plus tard ce sentiment. Cf. Retract., 2, 4), tantôt au célèbre théosophe juif Philon (« quelques écrivains anciens » soutenaient déjà cette opinion au temps de saint Jérôme. Sur sa fausseté, voyez le Man. Biblique de Fulcran Vigouroux, t. 2, n. 868. Les ressemblances entre les théories de Philon et le livre de la Sagesse sont purement superficielles), tantôt à Zorobabel revenu de Babylone, tantôt à quelques chrétiens, notamment à Apollos.
A défaut d’une tradition certaine, on peut du moins présenter quelques arguments intrinsèques, qui aboutissent à une conclusion très sérieuse et assez généralement admise. Ils sont tirés du style et du genre littéraire du livre. Sous ce rapport, la Sagesse offre deux particularités, contradictoires en apparence, mais qui se concilient parfaitement. D’une part, on y remarque souvent un coloris hébraïque très prononcé (locutions empruntées à l’hébreu (cf. 1, 1: «qui jugez la terre, dans la bonté, dans la simplicité du cœur ; 2, 9 : voici quelle est notre part. 2, 15 : «ses voies sont étranges» ; 4, 15, etc.), parallélisme des membres (cf. 1, 1 ; 2, 1-6 ; 7, 17-21 ; 11, 9-10, etc.), construction des phrases parfois un peu lourde, etc.). D'autre part, comme l’affirmait à bon droit saint Jérôme, « son style brille d'une éloquence toute grecque » à un degré vraiment inouï dans tout le reste de la Bible des Septante (emploi fréquent d’expressions très classiques, et spécialement de mots composés ; assonances, allitérations et autres jeux de mots qui supposent une connaissance assez approfondie du grec (1, 1 : άγαπήσατε..., φρονήσατε... έν άγαθότητι χαί άπλότητι... ζητήσατε. 1, 2 : πειράζουσιν... άπιστούσιν. 1, 4 : ούς...χαί θρούς. Etc.) ; familiarité avec les coutumes (cf. 1, 14 ; 4, 2, 3 ; 7, 22 ; 10, 12 ; 11, 17 ; 19, 20, etc. dans le texte grec) et les théories grecques (cf. 1, 16 ; 2, 2-3 ; 5, 10 ; 8, 5-9 ; 12, 3-8, etc.)). Cet écrit est donc remarquable au point de vue littéraire. Mais tout s’explique aisément, si l’on admet qu’il a été composé, pour ses coreligionnaires d'Égypte, par un Juif d’Alexandrie, très au courant de la langue et des choses helléniques, et qui connaissait également à fond, sinon l’hébreu, du moins la traduction de la Bible par les Septante, toute parsemée d’hébraïsmes. De là le double coloris de son style (ce style est loin « d'être toujours égal : très élevé et sublime dans quelques parties, comme dans le portrait de l'épicurien (2), dans le tableau du jugement dernier (5, 15-24), dans la description de la sagesse (7, 26-8, 1), incisif et mordant dans la peinture des idoles (13, 11-19), il est diffus et surchargé d'épithètes... dans d'autres passages. » Man. Bibl, t.2, n. 868).
Relativement à l'époque de la composition, la seule chose qu'on puisse affirmer avec certitude, c’est que le livre est notablement antérieur au christianisme, et postérieur aux Septante, attendu qu'il cite leur version à plusieurs reprises (cf. 2, 12, et Is. 3, 10; 15, 10 et Is. 44, 20, etc.). Il fait allusion à d'assez rudes épreuves par lesquelles passaient alors les Juifs, (cf. 6, 5 ; 12, 2 ; 15, 14) : circonstance qui peut convenir au règne soit de Ptolémée Philopator (222-205 av. J.-C.), soit de Ptolémée Physcon (145-117 av J.·C.).
4° Le sujet, le but, la division. - Ce livre est au fond un long discours, une sorte de manifeste adressé aux Juifs et aux païens contemporains, afin d’opposer aux faux principes et à la conduite mauvaise que suggère la sagesse humaine la perfection de la foi et de la vie, telle que la recommande la vraie sagesse. Mais ce sont les Juifs d'Égypte qu'il a plus particulièrement en vue, et cela dans un triple but : 1° pour les consoler et les encourager au milieu des souffrances qu’ils enduraient de la part de leurs ennemis ; 2° pour attaquer ceux d'entre eux qui avaient lâchement apostasié, et qui ne craignaient pas de persécuter leurs frères, de concert avec les païens ; 3° pour attaquer aussi le paganisme lui-même et en démontrer l'ignominie et la folie.
La division est très nette. Deux parties : la première, générale et théorique (chap. 1-9), considère la sagesse dans son essence et ses heureux effets ; la seconde, plus spéciale et historique (chap. 10-19), envisage les œuvres admirables de la sagesse dans un certain nombre d'événements de l’histoire des Hébreux. Deux sections dans la première partie : 1° la sagesse, source de vrai bonheur et d'immortalité, 1, 1,-5, 24 ; 2° la sagesse, guide très sûr de la vie humaine, 6 , 1-9, 19. Trois sections dans la seconde partie : 1° puissance de la sagesse soit pour sauver, soit pour châtier, 10,1-12,27 ; 2° la sagesse démontre que l’idolâtrie est une folie criminelle, 13, 1-14, 31 ; 3° Contraste entre les païens et les adorateurs de Dieu, 15, 1-19, 22.
5° L'importance du livre de la Sagesse est reconnue par ceux-là même qui le traitent comme un écrit apocryphe. Elle consiste surtout en ce qu‘ « il nous conduit au seuil du christianisme » par les idées qu'il exprime, et par le langage dont il se sert pour les exprimer. Et parmi ces idées, la principale est celle qui concerne l'origine et la nature de la Sagesse, cette divine hypostase, qui se confond avec le Logos du Nouveau Testament (voyez le Manuel Biblique de Fulcran Vigouroux, t. 2, n. 874). Rien de plus net et de plus saisissant ; aussi saint Jean et saint Paul emploient-ils une phraséologie analogue pour décrire les attributs de Notre-Seigneur Jésus-Christ en tant que Verbe incarné, Fils du Père. D’autres dogmes sont encore enseignés clairement dans ces pages, spécialement ceux de l'immortalité de l’âme et du jugement dernier (cf. 2, 23 ; 3, 1 et ss. ; 4, 2, 7 et ss. ; 5, 1 et ss. ; 8, 17 ; 15, 3, etc). Elles occupent donc réellement une place d’honneur dans l'histoire de la Préparation évangélique.
6° Commentateurs catholiques. Lorin, Cornelius a Lapide, Jansénius de Gand (Annotationes in librum Sapientiœ), Bossuet, Calmet. Lesêtre, le Livre de la Sagesse (Paris, 1880).
Livre de la Sagesse
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
Sagesse 1. 1 Aimez la justice, vous qui êtes les juges de la terre, que vos pensées sur le Seigneur soient selon la droiture et cherchez-le d'un cœur sincère, 2 car il se laisse trouver par ceux qui ne le tentent pas, et il se manifeste à ceux qui se confient à lui. 3 En effet, les pensées perverses séparent de Dieu, et sa puissance, quand on la met à l'épreuve, accuse les insensés. 4 La sagesse n'entre pas dans une âme qui médite le mal et n'habite pas dans un corps esclave du péché. 5 L'Esprit-Saint, éducateur des hommes, fuit l'astuce, il s'éloigne des pensées dépourvues d'intelligence et se retire quand approche l'iniquité. 6 En effet, la Sagesse est un esprit qui aime les hommes et il ne laisse pas impuni le blasphémateur pour ses discours, car Dieu est le témoin de ses reins, le véritable scrutateur de son cœur, et il entend ses paroles. 7 Car l'Esprit du Seigneur remplit l'univers et lui qui contient tout, sait tout ce qui se dit. 8 Aussi celui qui tient des discours impies ne saurait rester caché et la justice vengeresse ne l'oublie pas. 9 Car il y aura une enquête sur les desseins de l'impie, la rumeur de ses paroles arrivera jusqu'au Seigneur pour le châtiment de ses iniquités. 10 Une oreille jalouse entend tout et le bruit des murmures ne lui échappe pas. 11 Gardez-vous donc des murmures inutiles, et préservez votre langue du blasphème, car la parole la plus secrète ne sort pas impunie et la bouche qui ment donne la mort à l'âme. 12 Ne courez pas après la mort par les égarements de votre vie et n'attirez pas sur vous la perdition par les œuvres de vos mains. 13 Car Dieu n'a pas fait la mort et il n'éprouve pas de joie de la perte des vivants. 14 Il a créé toutes choses pour la vie, les créatures du monde sont salutaires, il n'y a en elles aucun principe de destruction et la mort n'a pas d'empire sur la terre. 15 Car la justice est immortelle. 16 Mais les impies appellent la mort du geste et de la voix, la regardant comme une amie, ils se passionnent pour elle, ils font alliance avec elle, et ils sont dignes, en effet, de lui appartenir.
Sagesse 2. 1 Ils se sont dit, raisonnant de travers : « Il est court et triste le temps de notre vie, et, quand vient la fin d'un homme, il n'y a pas de remède, on ne connaît personne qui délivre du séjour des morts. 2 Le hasard nous a amenés à l'existence et, après cette vie, nous serons comme si nous n'avions jamais été, le souffle, dans nos narines, est une fumée et la pensée, une étincelle qui jaillit au battement de notre cœur. 3 Qu'elle s'éteigne, notre corps tombera en cendres et l'esprit se dissipera comme l'air léger. 4 Notre nom tombera dans l'oubli avec le temps, et personne ne se souviendra de nos œuvres. Notre vie passera comme une trace de nuée, elle se dissipera comme un brouillard, que chassent les rayons du soleil, et que la chaleur condense en pluie. 5 Notre vie est le passage d'une ombre, sa fin est sans retour, le sceau est apposé et nul ne revient. 6 « Venez donc, jouissons des biens présents, usons des créatures avec l'ardeur de la jeunesse, 7 enivrons-nous de vin précieux et de parfums, et ne laissons pas passer la fleur du printemps. 8 Couronnons-nous de boutons de roses avant qu'ils se flétrissent. 9 Qu'aucun de nous ne manque à nos orgies, laissons partout des traces de nos réjouissances, car c'est là notre part, c'est là notre destinée. 10 « Opprimons le juste qui est pauvre, n'épargnons pas la veuve et n'ayons nul égard pour les cheveux blancs du vieillard chargé d'années. 11 Que notre force soit la loi de la justice, ce qui est faible est jugé bon à rien. 12 Traquons donc le juste, puisqu'il nous incommode, qu'il est contraire à notre manière d'agir, qu'il nous reproche de violer la loi et nous accuse de démentir notre éducation. 13 Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme fils du Seigneur. 14 Il est pour nous la condamnation de nos pensées, sa vue seule nous est insupportable 15 car sa vie ne ressemble pas à celle des autres et ses voies sont étranges. 16 Dans sa pensée, nous sommes d'impures scories, il évite notre manière de vivre comme une souillure, il proclame heureux le sort final des justes et se vante d'avoir Dieu pour père. 17 Voyons donc si ce qu'il dit est vrai et examinons ce qui lui arrivera au sortir de cette vie. 18 Car si le juste est fils de Dieu, Dieu prendra sa défense et le délivrera de la main de ses adversaires. 19 Soumettons-le aux outrages et aux tourments, afin de connaître sa résignation et de juger sa patience. 20 Condamnons-le à une mort honteuse, car, selon qu'il le dit, Dieu aura souci de lui. » 21 Telles sont leurs pensées, mais ils se trompent, leur malice les a aveuglés. 22 Ignorant les desseins secrets de Dieu, ils n'espèrent pas de rémunération pour la sainteté et ils ne croient pas à la récompense des âmes pures. 23 Car Dieu a créé l'homme pour l'immortalité, et il l'a fait à l'image de sa propre nature. 24 C'est par l'envie du diable que la mort est venue dans le monde, 25 ils en feront l'expérience, ceux qui lui appartiennent.
Sagesse 3. 1 Les âmes des justes sont dans la main de Dieu et le tourment ne les atteindra pas. 2 Aux yeux des insensés, ils paraissent être morts et leur sortie de ce monde semble un malheur 3 et leur départ du milieu de nous un anéantissement, mais ils sont dans la paix. 4 Alors même que, devant les hommes, ils ont subi des châtiments, leur espérance est pleine d'immortalité. 5 Après une légère peine, ils recevront une grande récompense car Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de lui. 6 Il les a essayés comme l'or dans la fournaise, et les a agréés comme un parfait holocauste. 7 Au temps de leur récompense, ils brilleront, comme des étincelles, ils courront à travers le chaume. 8 Ils jugeront les nations et domineront sur les peuples et le Seigneur régnera sur eux à jamais. 9 Eux qui ont mis en lui leur confiance, ils comprendront la vérité, ses fidèles habiteront avec lui dans l'amour, car la grâce et la miséricorde sont pour ses élus. 10 Mais les impies auront le châtiment mérité par leurs pensées perverses, eux qui ont méprisé le juste, et se sont éloignés du Seigneur. 11 Car qui rejette la sagesse et la correction est voué au malheur, leur espérance est vaine, leurs efforts sont infructueux, et leurs œuvres sans profit. 12 Leurs femmes sont insensées, leurs enfants pleins de malice, et leur postérité est maudite. 13 C'est pourquoi heureuse la femme stérile et sans tache, dont le lit ne connaît pas la souillure. Elle aura son fruit à la visite des âmes. 14 Heureux encore l'eunuque qui de sa main n'a pas fait l'iniquité et qui n'a pas conçu de pensées criminelles contre le Seigneur. Il recevra une récompense de choix pour sa fidélité et il aura dans le temple du Seigneur le sort le plus désirable. 15 Car du travail des bonnes œuvres le fruit est glorieux et la racine de la prudence ne périt pas. 16 Mais les enfants des adultères n'atteindront pas leur fin et la race sortie d’un lit criminel disparaîtra. 17 Si leur vie est longue, ils seront comptés pour rien et leur vieillesse à la fin sera sans honneur. 18 S'ils meurent promptement, ils n'auront pas d'espérance, ni de consolation au jour du jugement. 19 Car la race injuste a toujours une fin funeste.
Sagesse 4. 1 Mieux vaut la stérilité avec la vertu, sa mémoire est immortelle, car elle est connue de Dieu et des hommes. 2 Quand on l'a sous les yeux, on l'imite, quand elle n'est plus là, on la regrette, couronnée dans l'éternité, elle triomphe, ayant remporté la victoire dans des combats sans souillure. 3 Mais la nombreuse postérité des impies est sans utilité, issue de rejetons bâtards, elle ne jettera pas de racines profondes et ne s'établira pas sur un fondement assuré. 4 Alors même qu'ils se couvriraient pour un temps de verts rameaux, fixés au sol sans solidité, ils seront ébranlés par le vent et déracinés par la violence de l'ouragan. 5 Leurs rameaux seront brisés encore tendres, leurs fruits sont inutiles, trop verts, pour être mangés et impropres à tout usage. 6 Car les enfants nés de sommeils impurs sont témoins du crime contre leurs parents quand on les interroge. 7 Mais le juste, même s'il meurt avant l'âge, trouve le repos. 8 Une vieillesse honorable n'est pas celle que donne une longue vie, ni celle qui se mesure au nombre des années. 9 Mais la prudence tient lieu pour l'homme de cheveux blancs et l'âge de la vieillesse, c'est une vie sans tache. 10 Étant agréable à Dieu, il était aimé de lui et, comme il vivait parmi les pécheurs, il a été transféré. 11 Il a été enlevé de peur que la malice n'altérât son intelligence, ou que la ruse ne pervertît son âme. 12 Car l'enchantement du vice obscurcit le bien et le vertige de la passion pervertit un esprit sans malice. 13 Arrivé en peu de temps à la perfection, il a fourni une longue carrière. 14 Car son âme était agréable au Seigneur, c'est pourquoi le Seigneur s'est hâté de le retirer du milieu de l'iniquité. 15 Les peuples le voient sans y rien comprendre, ne se mettant pas ceci dans l'esprit que la grâce de Dieu et sa miséricorde sont avec ses élus et qu'il a souci de ses saints. 16 Mais le juste qui meurt condamne les impies qui survivent et la jeunesse arrivée si vite à la perfection condamne la longue vieillesse de l'homme injuste. 17 Ils verront la fin du sage, mais sans comprendre les desseins de Dieu sur lui, ni pourquoi le Seigneur l'a mis en sûreté. 18 Ils verront et se moqueront, mais le Seigneur se rira d'eux 19 et après cela ils seront un cadavre sans honneur, ils seront parmi les morts dans l'opprobre pour toujours. Le Seigneur les brisera et, réduits au silence, les précipitera, il les ébranlera de leurs fondements et ils seront détruits jusqu'au dernier, ils seront dans la douleur et leur mémoire périra. 20 Ils viendront pleins d'effroi à la pensée de leurs péchés et leurs crimes, se dressant devant eux, les accuseront.
Sagesse 5. 1 Alors le juste sera debout en grande assurance, en face de ceux qui l'ont persécuté et qui méprisaient ses labeurs. 2 A cette vue, ils seront agités d'une horrible épouvante, ils seront dans la stupeur devant la révélation du salut. 3 Ils se diront, pleins de regret et gémissant dans le serrement de leur cœur : « Voilà donc celui qui était autrefois l'objet de nos moqueries et le but de nos outrages. 4 Insensés, nous regardions sa vie comme une folie et sa fin comme un opprobre. 5 Comment est-il compté parmi les enfants de Dieu et sa part est-elle parmi les saints ? 6 Nous avons donc erré, loin du chemin de la vérité, la lumière de la justice n'a pas brillé sur nous et sur nous ne s'est pas levé le soleil. 7 Nous nous sommes rassasiés dans la voie de l'iniquité et de la perdition, nous avons marché dans des déserts sans chemin et nous n'avons pas connu la voie du Seigneur. 8 A quoi nous a servi l'orgueil et que nous a rapporté la richesse avec la prétention ? 9 Toutes ces choses ont passé comme l'ombre, comme une rumeur qui s'enfuit, 10 comme le navire qui fend l'onde agitée, sans qu'on puisse découvrir la trace de son passage, ni la marque de sa quille au milieu des flots, 11 ou comme l'oiseau traversant les airs, sans qu'on relève aucun vestige de sa route, mais il bat à coups de plumes l'air léger, d'un puissant élan il le déchire, s'y fait un chemin en agitant ses ailes, puis, on n'y voit pas aucun indice de son passage, 12 ou comme, lorsque la flèche a été lancée vers son but, l'air qu'elle a fendu revient aussitôt sur lui-même et l'on ne sait plus par où elle a passé : 13 Ainsi nous-mêmes, nous sommes nés et nous avons cessé d'être et nous n'avons à montrer aucune trace de vertu et dans notre iniquité, nous avons été retranchés. » 14 En effet, l'espoir de l'impie est comme le duvet que le vent emporte, comme le givre léger que disperse l'ouragan, comme la fumée qu'un souffle dissipe, comme le souvenir de l'hôte d'un jour qui s'évanouit. 15 Mais les justes vivent éternellement, leur récompense est auprès du Seigneur et le Tout-Puissant a souci d'eux. 16 C'est pourquoi ils recevront de la main du Seigneur le magnifique royaume et le splendide diadème, car il les protégera de sa droite, de son bras, il les couvrira comme d'un bouclier. 17 Il saisira son zèle comme armure et il armera la création pour se venger de ses ennemis. 18 Il revêtira comme cuirasse la justice et prendra pour casque un jugement sincère. 19 Il prendra la sainteté comme un bouclier inexpugnable. 20 De son inexorable colère il fera un glaive aigu et l'univers combattra avec lui contre les insensés. 21 Les traits de la foudre bien dirigés partiront et, du sein des nuages, comme d'un arc bien tendu, voleront au but marqué. 22 Sa colère, comme une catapulte, lancera une masse de grêle, l'eau de la mer se soulèvera contre eux et les fleuves se précipiteront avec furie. 23 Le souffle de la puissance divine s'élèvera contre eux et les dispersera comme un tourbillon et ainsi l'iniquité fera de toute la terre un désert et la malice renversera les trônes des puissants.
Sagesse 6. 1 Écoutez donc, ô rois et comprenez, écoutez l'instruction, vous qui jugez les extrémités de la terre. 2 Prêtez l'oreille, vous qui dominez sur la multitude, qui êtes fiers de commander à des foules de peuples. 3 Sachez que la force vous a été donnée par le Seigneur et la puissance par le Très-Haut, qui examinera vos œuvres et sondera vos pensées. 4 Parce que, étant les ministres de sa royauté, vous n'avez pas jugé avec droiture, ni observé la loi, ni marché selon la volonté de Dieu, 5 terrible et soudain, il fondra sur vous, car un jugement sévère s'exerce sur ceux qui commandent. 6 Aux petits, on pardonne par pitié, mais les puissants sont puissamment châtiés. 7 Le souverain de tous ne reculera devant personne, il ne s'arrêtera par respect devant aucune grandeur, car il a fait les grands et les petits et il prend soin des uns comme des autres. 8 Mais les puissants seront soumis à une épreuve plus rigoureuse. 9 C'est donc à vous, ô rois, que s'adressent mes discours, afin que vous appreniez la sagesse et que vous ne tombiez pas. 10 Ceux qui observent saintement les saintes lois seront sanctifiés et ceux qui les auront apprises auront de quoi répondre. 11 Mettez donc vos complaisances dans mes paroles, désirez-les et vous aurez l'instruction. 12 La sagesse est brillante et son éclat ne se ternit pas, facilement on l'aperçoit quand on l'aime, facilement on la trouve quand on la cherche. 13 Elle prévient ceux qui la cherchent et se montre à eux la première. 14 Celui qui se lève matin pour la chercher n'a pas de peine, il la trouve assise à sa porte. 15 Car penser à elle, c'est la perfection de la prudence et celui qui veille à cause d'elle sera bientôt libre de soucis, 16 elle-même va de tous côtés chercher ceux qui sont dignes d'elle, elle se montre amicalement à eux dans leurs voies et les assiste dans tous leurs desseins. 17 En effet, son commencement le plus assuré est le désir de l'instruction. 18 Or le soin de l'instruction conduit à l'amour, l'amour fait qu'on obéit à ses lois, l'obéissance à ses lois assure l'immortalité 19 et l'immortalité donne une place près de Dieu. 20 Ainsi le désir de la sagesse conduit à la royauté. 21 Si donc, ô rois des peuples, vous mettez votre plaisir dans les trônes et le sceptre, honorez la sagesse, afin de régner éternellement. 22 Mais ce qu'est la sagesse et son origine, je vais l'exposer, sans vous cacher les mystères de Dieu. Je remonterai jusqu'au début de la création, je mettrai au grand jour ce qui la concerne et je ne m'écarterai pas de la vérité. 23 Loin de moi de faire route avec l'envie dévorante. Elle n'a rien de commun avec la sagesse. 24 Le grand nombre des sages fait le salut de la terre et un roi sage la prospérité de son peuple. 25 Recevez donc l'instruction par mes paroles et vous vous en trouverez bien.
Sagesse 7. 1 Je suis moi-même un mortel, semblable à tous et descendant du premier qui fut formé de terre. 2 J'ai été formé quant à la chair dans le sein de ma mère, pendant dix mois prenant consistance dans le sang, par la semence de l'homme, durant le repos du sommeil. 3 Moi aussi, à ma naissance, j'ai respiré l'air commun à tous, je suis tombé sur la même terre et, comme celui de tous, mon premier cri fut un gémissement. 4 J'ai été élevé dans des langes et avec des soins infinis. 5 Aucun roi n'a eu un autre commencement d'existence. 6 Il n'y a pour tous qu'une seule manière d'entrer dans la vie et d'en sortir. 7 C'est pourquoi j'ai prié et la prudence m'a été donnée, j'ai invoqué et l'esprit de sagesse est venu en moi. 8 Je l'ai préférée aux sceptres et aux couronnes et j'ai estimé de nul prix les richesses auprès d'elle. 9 Je ne lui ai pas égalé les pierres les plus précieuses, car tout l'or du monde n'est auprès d'elle qu'un peu de sable et l'argent, à côté d'elle, doit être estimé comme de la boue. 10 Je l'ai aimée plus que la santé et la beauté, j'ai préféré la posséder plutôt que la lumière, car son flambeau ne s'éteint jamais. 11 Avec elle me sont venus tous les biens et des richesses innombrables sont dans ses mains. 12 Et je me suis réjoui de tous ces biens, car la sagesse les amène avec elle, j'ignorais pourtant qu'elle en était la mère. 13 Je l'ai apprise sans arrière-pensée, je la communique sans envie et je ne cache pas ses trésors. 14 Car elle est pour les hommes un trésor inépuisable, ceux qui en usent ont part à l'amitié de Dieu, à qui les recommandent les dons acquis par l'instruction. 15 Que Dieu me donne d'en parler comme je le voudrais et de concevoir des pensées dignes des dons que j'ai reçus car c'est lui qui conduit la sagesse et qui dirige les sages. 16 Nous sommes dans sa main, nous et nos discours et toute la prudence et le savoir-faire. 17 C'est lui qui m'a donné la véritable science des êtres, pour me faire connaître la structure de l'univers et les propriétés des éléments, 18 le commencement, la fin et le milieu des temps, les retours périodiques du soleil, les vicissitudes des temps, 19 les cycles des années et la position des étoiles, 20 la nature des animaux et les instincts des bêtes, la puissance des esprits et les raisonnements des hommes, les différentes espèces des plantes et la vertu des racines. 21 Tout ce qui est caché et à découvert, je l'ai appris, 22 car la sagesse, ouvrière de toutes choses, me l'a enseigné. En elle, en effet, il y a un esprit intelligent, saint, unique, multiple, immatériel, actif, pénétrant, sans souillure, infaillible, impassible, aimant le bien, vif, ne connaissant pas d'obstacle, bienfaisant, 23 bon pour les hommes, immuable, assuré, tranquille, tout-puissant, surveillant tout, pénétrant tous les esprits, les intelligents, les purs et les plus subtils. 24 Car la sagesse est plus agile que tout mouvement, elle pénètre et s'introduit partout, à cause de sa pureté. 25 Elle est le souffle de la puissance de Dieu, une pure émanation de la gloire du Tout-puissant, aussi rien de souillé ne peut tomber sur elle. 26 Elle est le resplendissement de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l'activité de Dieu et l'image de sa bonté. 27 Étant unique, elle peut tout, restant la même, elle renouvelle tout, se répandant, à travers les âges, dans les âmes saintes, elle en fait des amis de Dieu et des prophètes. 28 Dieu, en effet, n'aime que celui qui habite avec la sagesse. 29 Car elle est plus belle que le soleil et que l'arrangement harmonieux des étoiles. Comparée à la lumière, elle l'emporte sur elle, 30 car la lumière fait place à la nuit, mais le mal ne prévaut pas contre la sagesse.
Sagesse 8. 1 La sagesse atteint avec force d'un bout du monde à l'autre et dispose tout avec douceur. 2 Je l'aimai et la recherchai dès ma jeunesse, je cherchai à l'avoir pour épouse et j'étais épris de sa beauté. 3 Elle fait voir la gloire de son origine en ce qu'elle habite avec Dieu et le maître de toutes choses l'aime. 4 Car c'est elle qui initie à la science de Dieu et qui choisit parmi ses œuvres. 5 Si la richesse est un bien désirable en cette vie, quoi de plus riche que la sagesse, qui opère toutes choses ? 6 Si la prudence préside au travail, qui mieux que la sagesse est l'ouvrière de tout ce qui existe ? 7 Aime-t-on la justice ? Les labeurs de la sagesse produisent les vertus, elle enseigne la tempérance et la prudence, la justice et la force, ce qu'il y a de plus utile aux hommes pendant la vie. 8 Désire-t-on une science étendue ? Elle connaît le passé et conjecture l'avenir, elle pénètre les discours subtils et résout les énigmes, elle connaît à l'avance les signes et les prodiges, elle sait les événements des temps et des époques. 9 Aussi ai-je résolu de la prendre pour compagne de ma vie, sachant qu'elle serait pour moi une conseillère de tout bien et une consolation dans mes soucis et mes peines. 10 Par elle, me disais-je, j'aurai de la gloire dans les assemblées et, jeune encore, de l'honneur auprès des vieillards. 11 On reconnaîtra ma pénétration dans les jugements et devant moi les grands seront dans l'admiration. 12 Si je me tais, ils attendront que je prenne la parole, si je parle, ils tiendront les yeux fixés sur moi et si je prolonge mon discours, ils mettront la main sur leur bouche. 13 Par elle, j'obtiendrai l'immortalité et je laisserai à la postérité un souvenir éternel. 14 Je gouvernerai des peuples et les nations étrangères me seront soumises. 15 En entendant parler de moi, des rois redoutables me craindront : je me montrerai bon au milieu du peuple et vaillant à la guerre. 16 A mon retour dans ma maison, je me reposerai auprès d'elle, car sa société ne cause aucune amertume, ni son commerce aucun ennui, mais le contentement et la joie. 17 Méditant ces pensées en moi-même et réfléchissant en mon cœur que l'immortalité est le fruit de l'union avec la sagesse, 18 qu'il y a dans son amitié une noble jouissance et dans les œuvres de ses mains des richesses inépuisables, qu'on acquiert la prudence dans sa fréquentation assidue et la gloire à prendre part à sa conversation : j'allai de tous côtés, cherchant le moyen de l'avoir avec moi. 19 J'étais un enfant d'un bon naturel et j'avais reçu en partage une bonne âme, 20 ou plutôt, étant bon, je vins à un corps sans souillure. 21 Mais, sachant que je ne pourrais obtenir la sagesse si Dieu ne me la donnait, et c'était déjà de la prudence que de savoir de qui vient ce don, je m'adressai au Seigneur et je l'invoquai et je lui dis du fond de mon cœur :
Sagesse 9. 1 « Dieu des pères, Seigneur de miséricorde, qui avez fait l'univers par votre parole, 2 et qui, par votre sagesse, avez établi l'homme pour dominer sur toutes les créatures que vous avez faites, 3 pour régir le monde dans la sainteté et la justice et exercer l'empire dans la droiture du cœur, 4 donnez-moi la Sagesse qui est assise près de votre trône et ne me rejetez pas du nombre de vos enfants. 5 Car je suis votre serviteur et le fils de votre servante, un homme faible, à la vie courte et peu capable de comprendre le jugement et les lois. 6 Quelqu'un serait-il parfait parmi les enfants des hommes, s'il manque de la sagesse qui vient de vous, il sera compté pour rien. 7 Vous m'avez choisi pour régner sur votre peuple et juger vos fils et vos filles. 8 Et vous m'avez dit de bâtir un temple sur votre montagne sainte et un autel dans la cité où vous demeurez, sur le modèle du saint tabernacle que vous avez préparé dès l'origine. 9 Avec vous est la Sagesse qui connaît vos œuvres, qui était là quand vous faisiez l'univers et qui sait ce qui est agréable à vos yeux et ce qui est juste selon vos commandements. 10 Envoyez-la de vos cieux très saints, envoyez-la du trône de votre gloire, afin qu'elle m'assiste dans mes labeurs et que je connaisse ce qui vous est agréable. 11 Car elle connaît et comprend toutes choses et elle me conduira avec prudence dans mes œuvres et me gardera par sa gloire. 12 Et ainsi mes œuvres vous seront agréables, je gouvernerai votre peuple avec justice et je serai digne du trône de mon père. 13 Quel homme, en effet, peut connaître le conseil de Dieu, ou bien qui peut pénétrer ce que veut le Seigneur ? 14 Les pensées des hommes sont incertaines et nos opinions sont instables. 15 Car le corps, sujet à la corruption, appesantit l'âme et sa demeure terrestre accable l'esprit aux pensées multiples. 16 Nous avons peine à deviner ce qui est sur la terre et nous trouvons avec difficulté ce qui est sous notre main : qui donc a pénétré ce qui est dans le ciel ? 17 Qui a connu votre volonté, si vous ne lui avez pas donné la Sagesse et si vous n'avez pas envoyé d'en haut votre Esprit saint ? 18 Ainsi ont été rendues droites les voies de ceux qui sont sur la terre et les hommes ont appris ce qui vous est agréable et ils ont été sauvés par la Sagesse. »
Sagesse 10. 1 C'est la sagesse qui garda le premier homme formé par Dieu, pour être le père du genre humain, le seul créé, 2 elle le tira de son péché et lui donna le pouvoir de gouverner toutes les créatures. 3 S'étant éloigné d'elle dans sa colère, l'injuste périt avec sa fureur fratricide. 4 Quand, à cause de lui, la terre fut submergée, la sagesse la sauva, dirigeant le juste sur un bois sans valeur. 5 Lorsque les nations étaient confondues dans leur commune iniquité, la sagesse connut le juste et le conserva sans reproche devant Dieu et le garda invincible contre sa tendresse pour son fils. 6 Ce fut elle qui, au milieu de la ruine des méchants, sauva le juste, qui s'enfuit loin du feu descendu sur les cinq villes. 7 En témoignage de leur perversité, cette terre désolée continue de fumer, les arbres portent leurs fruits hors de saison, monument d'une âme incrédule, une colonne de sel reste là debout. 8 Ayant négligé la sagesse, non seulement ils ont été privés de la connaissance du bien, mais ils ont laissé aux vivants un monument de leur folie, afin que leurs crimes ne puissent tomber dans l'oubli. 9 Mais la sagesse a délivré du malheur ses fidèles. 10 C'est elle qui conduisit par des voies droites le juste fuyant la colère de son frère, qui lui montra le royaume de Dieu et lui donna la science des choses saintes, elle l'enrichit dans ses pénibles labeurs et fit fructifier ses travaux. 11 Elle l'assista contre d'avares oppresseurs et lui fit acquérir des richesses. 12 Elle le garda contre ses ennemis et le protégea contre ceux qui lui dressaient des embûches, elle lui donna la victoire dans un rude combat, pour lui apprendre que la piété est plus puissante que tout. 13 Elle n'abandonna pas le juste vendu, mais le préserva du péché, 14 elle descendit avec lui dans la fosse et ne le quitta pas dans les chaînes, jusqu'à ce qu'elle lui eût procuré le sceptre royal et la puissance sur ses oppresseurs, elle convainquit de mensonge ceux qui l'avaient accusé et lui donna une gloire éternelle. 15 Elle délivra des nations qui l'opprimaient le peuple saint et la race sans reproche. 16 Elle entra dans l'âme du serviteur de Dieu et, par des signes et des prodiges, elle tint tête à des rois redoutables. 17 Elle rendit aux saints le salaire de leurs travaux, elle les conduisit par une route semée de merveilles et fut pour eux un ombrage pendant le jour et comme la lumière des étoiles pendant la nuit. 18 Elle leur fit traverser la mer Rouge et les conduisit à travers les grandes eaux. 19 Elle submergea leurs ennemis, puis des profondeurs de l'abîme elle les rejeta. 20 C'est pourquoi les justes enlevèrent les dépouilles des impies et chantèrent votre saint nom, Seigneur et louèrent de concert votre main qui combattait pour eux. 21 Car la sagesse ouvrit la bouche des muets et rendit éloquente la langue des enfants.
Sagesse 11. 1 Elle fit réussir leurs œuvres par la main d'un saint prophète. 2 Ils firent route à travers un désert inhabité et dressèrent leurs tentes dans des régions sans chemin. 3 Ils résistèrent à leurs ennemis et tirèrent vengeance de leurs adversaires. 4 Ils éprouvèrent la soif et vous invoquèrent et l'eau leur fut donnée d'un rocher escarpé et d'une pierre, l'apaisement de leur soif. 5 Ce qui avait fait le châtiment de leurs ennemis devint pour eux une bénédiction dans leur détresse. 6 En effet, tandis que les eaux d'un fleuve intarissable étaient troublées par un sang impur, 7 en punition du décret qui frappait de mort les enfants, vous donniez à vos fidèles, contre tout espoir, une eau abondante, 8 leur montrant ainsi, par la soif qu'ils ressentirent alors, de quel châtiment vous frappiez vos adversaires. 9 Après cette épreuve, quoique punis avec miséricorde, ils surent comment étaient tourmentés les impies jugés dans la colère. 10 Vous avez éprouvé les uns comme un père qui avertit et vous avez châtié les autres comme un roi sévère qui condamne. 11 Absents ou présents, ils furent également tourmentés. 12 Un double chagrin les saisit et ils gémissaient au souvenir de ce qui était arrivé. 13 Car en apprenant que leurs propres tourments tournaient à l'avantage des fugitifs, ils reconnurent la main du Seigneur. 14 Celui qu'ils avaient autrefois exposé et rejeté avec mépris, ils l'admirèrent à la fin des événements, lorsqu'ils eurent souffert une soif bien différente de celle des justes. 15 En punition des pensées extravagantes de leur perversité, qui les égaraient et leur faisaient adorer des reptiles sans raison et de vils animaux, vous leur envoyâtes en châtiment une multitude de bêtes stupides : 16 pour leur apprendre que l'on est puni par où l'on a péché. 17 Il n'était pas difficile à votre main toute-puissante, qui a fait le monde d'une matière informe, d'envoyer contre eux une multitude d'ours ou de lions féroces, 18 ou des bêtes nouvellement créées, pleines de fureur et inconnues, respirant une vapeur enflammée, exhalant une fumée infecte, ou lançant par les yeux de terribles éclairs, 19 capables, non seulement de donner la mort par une blessure, mais de foudroyer de peur par leur seul aspect. 20 Et, sans cela même, ils pouvaient périr par un simple souffle, poursuivis par la justice et dispersés par le souffle de votre puissance. Mais vous avez tout réglé avec mesure, avec nombre et avec poids. 21 Car la souveraine puissance est toujours à vos ordres et qui donc résisterait à la force de votre bras ? 22 Le monde entier est devant vous comme l'atome qui fait pencher la balance, comme la goutte de rosée matinale qui tombe sur la terre. 23 ²Mais, parce que vous pouvez tout, vous avez pitié de tous et vous fermez les yeux sur les péchés des hommes pour qu'ils se repentent. 24 Car vous aimez toutes les créatures et vous ne haïssez rien de ce que vous avez fait, si vous aviez haï une chose, vous ne l'auriez pas faite. 25 Et comment un être subsisterait-il, si vous ne le vouliez, se conserverait-il, si vous ne l'aviez appelé à l'existence ? 26 Mais vous pardonnez à tous, parce que tout est à vous, Seigneur, qui aimez les âmes.
Sagesse 12. 1 Car votre esprit incorruptible est dans tous les êtres. 2 C'est pourquoi vous châtiez avec modération ceux qui tombent et, quand ils pèchent, vous les avertissez et vous les reprenez, afin que, renonçant à leur malice, ils croient en vous, Seigneur. 3 Vous aviez en haine les anciens habitants de votre terre sainte, 4 parce qu'ils se livraient à des œuvres détestables de magie, à des cérémonies impies, 5 et à des meurtres cruels d'enfants, dévorant des chairs humaines et s'abreuvant de sang. Ces initiés à d'abominables mystères, 6 ces parents meurtriers d'êtres sans défense, vous vouliez les détruire par la main de nos pères, 7 afin que cette terre que vous honorez entre toutes reçût une digne colonie d'enfants de Dieu. 8 Cependant, comme ils étaient hommes, vous avez usé de clémence et vous avez envoyé, comme avant-coureurs de votre armée, des frelons pour les faire périr peu à peu. 9 Non qu'il vous fût impossible de faire tomber ces impies, dans une bataille rangée, sous la main des justes, ou de les exterminer d'un seul coup par des bêtes féroces, ou par un ordre rigoureux, 10 mais, en exerçant vos jugements par degré, vous leur donniez lieu de faire pénitence, quoique vous sussiez bien qu'ils étaient une race perverse, que leur malice était innée et que leurs pensées ne changeraient jamais, 11 car c'était une race maudite dès l'origine. Ce n'est pas non plus par crainte de personne que vous vous êtes montré indulgent pour leurs péchés. 12 Qui en effet pourrait vous dire : « Qu'avez-vous fait ? » Qui pourrait s'opposer à votre jugement ? Qui vous accuserait de faire périr les nations que vous avez faites ? Qui viendrait plaider contre vous la cause d'hommes impies ? 13 Car il n'y a pas d'autre Dieu que vous, qui prenez soin de toutes choses, afin de montrer que vous ne jugez pas injustement. 14 Il n'y a ni roi ni tyran qui puisse se lever contre vous, pour la défense de ceux que vous avez châtiés. 15 Mais, comme vous êtes juste, vous réglez tout avec justice et vous regardez comme une chose contraire à votre puissance de condamner aussi celui qui ne mérite pas de châtiment. 16 Car votre puissance est le fondement de la justice et c'est parce que vous êtes le Seigneur de tous que vous usez d'indulgence envers tous. 17 C'est à ceux qui ne croient pas à votre toute-puissance que vous montrez votre force et vous confondez l'audace de ceux qui la connaissent. 18 Maître de votre force, vous jugez avec douceur et vous nous gouvernez avec une grande indulgence, car la puissance est avec vous quand vous le voulez. 19 En agissant ainsi, vous avez appris à votre peuple que le juste doit être humain et vous avez inspiré à vos enfants la joyeuse espérance que, s'ils pèchent, vous leur accordez le temps du repentir. 20 Si, en effet, vous avez puni, avec tant de ménagement et d'indulgence, les ennemis de vos serviteurs, bien qu'ils fussent dignes de mort, leur donnant le temps et l'occasion de se convertir de leur malice, 21 avec quelle circonspection jugez-vous vos enfants, dont les pères ont reçu de vous des serments et des alliances, jointes à de magnifiques promesses. 22 Quand vous nous corrigez, vous flagellez nos ennemis mille fois plus fort, pour nous apprendre, quand nous jugeons, à songer à votre bonté et, quand nous sommes jugés, à espérer en votre miséricorde. 23 Voilà pourquoi vous avez tourmenté par leurs propres abominations, les injustes qui passaient leur vie dans la folie. 24 Car ils s'étaient enfoncés si loin dans les voies de l'erreur, qu'ils regardaient comme des dieux les plus vils des animaux, s'étant laissé tromper comme des enfants sans raison. 25 Aussi comme à des enfants sans raison, leur avez-vous envoyé d'abord un châtiment dérisoire. 26 Mais ceux qu'une correction dérisoire n'a pas amendés, subiront un châtiment digne de Dieu. 27 Châtiés par ceux qu'ils prenaient pour des dieux, ils furent exaspérés de leurs souffrances et, voyant Celui qu'ils avaient autrefois refusé de connaître, ils le reconnurent pour le Dieu véritable, c'est pourquoi la suprême condamnation tomba sur eux.
Sagesse 13. 1 Insensés par nature tous les hommes qui ont ignoré Dieu et qui n'ont pas su, par les biens visibles, voir Celui qui est, ni, par la considération de ses œuvres, reconnaître l'Ouvrier. 2 Mais ils ont regardé le feu, le vent, l'air mobile, le cercle des étoiles, l'eau impétueuse, les flambeaux du ciel, comme des dieux gouvernant l'univers. 3 Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces créatures pour des dieux, qu'ils sachent combien le Maître l'emporte sur elles, car c'est l'Auteur même de la beauté qui les a faites. 4 Et s'ils en admiraient la puissance et les effets, qu'ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a faites. 5 Car la grandeur et la beauté des créatures font connaître par analogie Celui qui en est le Créateur. 6 Ceux-ci pourtant encourent un moindre reproche, car ils s'égarent peut-être en cherchant Dieu et en voulant le trouver. 7 Occupés de ses œuvres, ils en font l'objet de leurs recherches et s'en rapportent à l'apparence, tant ce qu'ils voient est beau. 8 D'autre part, ils ne sont pas non plus excusables, 9 car, s'ils ont acquis assez de science pour arriver à connaître le monde, comment n'en ont-ils pas connu plus facilement le Maître ? 10 Mais ils sont bien malheureux et ils mettent leur espérance en des objets sans vie, ceux qui ont appelé Dieu des ouvrages de la main des hommes, de l'or et de l'argent travaillés avec art, des figures d'animaux ou une pierre inutile, ouvrage d'une main antique. 11 Voici qu'un artisan a coupé un arbre facile à travailler, il en ôte adroitement toute l'écorce et, le façonnant avec habileté, il en fabrique un meuble utile pour l'usage de la vie. 12 Son travail achevé, il emploie ce qui reste à faire cuire ses aliments et satisfait sa faim. 13 Quant aux derniers débris, qui ne sont plus d'aucun usage, au bois tordu et plein de nœuds, il le prend, le taille pour occuper ses loisirs et, par un travail habile, lui donne une figure : il le fait ressembler à un homme. 14 Ou bien il en fait l'image d’un animal quelconque, le peint de vermillon, en recouvre la surface d'une couleur rouge et fait disparaître sous un enduit toutes les taches. 15 Puis, lui ayant disposé une habitation convenable, il le place contre la muraille et le fixe avec du fer. 16 Il prend bien garde qu'il ne tombe, sachant que le dieu ne peut s'aider lui-même, car ce n'est qu'une statue qui a besoin d'appui. 17 Cependant il le prie au sujet de ses biens, de ses mariages et de ses enfants et il ne rougit pas de parler à ce qui n'a pas d'âme. Il demande la santé à ce qui est sans force, 18 la vie à ce qui est mort, le secours à ce qui ne peut rendre aucun service, un heureux voyage à ce qui ne peut se servir de ses pieds. 19 Pour assurer ses profits, ses entreprises, le succès de son travail, il demande l'énergie à ce qui a les mains les plus inefficaces.
Sagesse 14. 1 En voici un autre qui pense à prendre la mer et se dispose à voyager sur les flots en fureur : il invoque un bois plus fragile encore que le vaisseau qui le porte, 2 car, ce vaisseau, c'est la passion du lucre qui l'a inventé et c'est l'habileté de l'ouvrier qui l'a construit. 3 Mais, ô Père, c'est votre providence qui le gouverne, vous qui avez même ouvert un chemin dans la mer et une route sûre au milieu des flots, 4 montrant par-là que vous pouvez délivrer de tout péril, afin que, même sans la science de la navigation, on puisse se mettre en mer. Vous ne voulez pas que les œuvres de votre sagesse restent inutiles, c'est pourquoi les hommes, confiant leur vie à un bois fragile 5 traversent les vagues sur un radeau et échappent à la mort. 6 Et jadis, alors que les géants orgueilleux périssaient, l'espérance de l'univers échappa sur une barque et, gouvernée par votre main, laissa au monde la semence d'une postérité. 7 Car béni est le bois qui sert à un juste usage. 8 Mais l'idole, œuvre de la main des hommes, est maudite, elle et son auteur : celui-ci parce qu'il l'a faite, celle-là parce qu'étant périssable, elle est appelée dieu, 9 car Dieu hait également l'impie et son impiété 10 et l'œuvre et l'ouvrier seront pareillement châtiés. 11 C'est pourquoi les idoles des nations seront visitées, parce que, créatures de Dieu, elles sont devenues une abomination, un scandale pour les âmes des hommes, un piège pour les pieds des insensés. 12 L'idée de faire des idoles fut le principe de la fornication et leur invention a amené la perte de la vie. 13 Il n'y en avait pas à l'origine et il n'y en aura pas toujours. 14 C'est la vanité des hommes qui les a introduites dans le monde, aussi leur fin prochaine est-elle arrêtée dans la pensée divine. 15 Un père accablé par une douleur prématurée a façonné l'image d'un fils qui lui a été trop tôt enlevé et cet enfant qui était mort, il s'est mis à l'honorer comme un dieu et il a institué parmi les gens de sa maison des rites pieux et des cérémonies. 16 Puis, cette coutume impie, s'affermissant avec le temps, fut observée comme une loi et, sur l'ordre des princes, on adora les statues. 17 Quand on ne pouvait les honorer en face, parce qu'ils habitaient trop loin, on se représentait leur lointaine figure et l'on façonnait une image visible du roi vénéré, afin de rendre à l'absent des hommages aussi empressés que s'il eût été présent. 18 Et, pour le succès de la superstition, ceux qui ne le connaissaient pas y furent amenés par l'ambition de l'artiste. 19 Celui-ci, en effet, désireux de plaire au maître puissant, épuisa tout son art à embellir le portrait. 20 Et la foule des hommes, séduite par l'élégance de l'œuvre, regarda comme un dieu celui qui naguère était honoré comme un homme. 21 Ce fut un piège pour les vivants que les hommes, sous l'influence de l'infortune ou de la tyrannie, eussent donné à la pierre ou au bois le nom incommunicable. 22 Bientôt ce ne fut pas assez pour eux d'errer dans la notion de Dieu, vivant dans un état de lutte violente, par suite de leur ignorance, ils appelaient du nom de paix de tels maux. 23 Célébrant des cérémonies homicides de leurs enfants ou des mystères clandestins et se livrant aux débauches effrénées de rites étranges, 24 ils n'ont plus gardé de pudeur ni dans leur vie, ni dans leurs mariages. L'un tue l'autre par la trahison, ou l'outrage par l'adultère. 25 C'est partout un mélange de sang et de meurtre, de vol et de tromperie, de corruption et d'infidélité, de révolte et de parjure, 26 de persécution des gens de bien, d'oubli des bienfaits, de souillure des âmes, de crimes contre nature, d'instabilité dans les unions, d'adultère et d'impudicité. 27 Car le culte des idoles sans nom est le principe, la cause et la fin de tout mal. 28 Leurs divertissements sont de folles joies et leurs prophéties, des mensonges, ils vivent dans l'injustice et se parjurent sans scrupule. 29 Comme ils mettent leur confiance en des idoles sans vie, ils n'attendent aucun préjudice de leurs parjures. 30 Mais un juste châtiment les frappera pour ce double crime : parce que, s'attachant aux idoles, ils ont eu sur Dieu des pensées perverses et parce qu'ils ont fait par fourberie des serments contre la justice, au mépris des plus saintes lois. 31 Ce n'est pas la puissance des idoles par lesquelles ils ont juré, c'est le châtiment dû aux pécheurs qui atteint toujours la prévarication des impies.
Sagesse 15. 1 Mais vous, ô notre Dieu, vous êtes bon, fidèle et patient et vous gouvernez tout avec miséricorde. 2 Lors même que nous péchons, nous sommes à vous, connaissant votre puissance, mais nous ne voulons pas pécher, car nous savons que nous sommes comptés parmi les vôtres. 3 Vous connaître est la justice parfaite et connaître votre puissance est la racine de l'immortalité. 4 Nous n'avons pas été égarés par l'invention d'un art funeste, ni par une figure barbouillée de diverses couleurs, vain travail d'un peintre 5 objets dont l'aspect excite la passion de l'insensé, qui s'éprend pour la figure inanimée d'une image sans vie. 6 Affectionnant le mal, ils sont dignes de telles espérances, aussi bien ceux qui les font que ceux qui les aiment ou les adorent. 7 En effet, voici un potier qui pétrit laborieusement la terre molle, il façonne chaque vase pour notre usage et de la même argile il fait des vases qui sont destinés à de nobles emplois et d'autres à des emplois tout contraires, sans distinguer nullement à quel usage chacun d'eux devra servir : c'est le potier qui en est juge. 8 Ensuite, par un travail impie, de la même argile, il façonne une vaine divinité, lui qui, naguère fait de terre, retournera bientôt au lieu d'où il a été tiré, quand on lui redemandera son âme qui lui avait été prêtée. 9 Pourtant il ne s'inquiète pas de ce que ses forces s'épuisent, ni de ce que sa vie est courte, mais il rivalise avec ceux qui travaillent l'or et l'argent, il imite ceux qui travaillent l'airain et met sa gloire à exécuter des figures trompeuses. 10 Son cœur est comme de la cendre, son espérance est plus vile que la terre et sa vie est de moindre valeur que l'argile. 11 Car il méconnaît celui qui l'a fait, qui lui a inspiré une âme agissante et a mis en lui un souffle de vie. 12 Il regarde notre existence comme un amusement, la vie comme un marché où l'on se rassemble pour le gain, car, disent-ils, « il faut acquérir par tous les moyens, même par le crime. » 13 Car celui-là sait bien qu'il est plus coupable que tous les autres, qui, de la même terre, façonne des vases fragiles et des idoles. 14 Mais ils sont tous très insensés et plus malheureux que l'âme d'un enfant, les ennemis de votre peuple qui le tiennent dans l'oppression. 15 Car ils ont regardé comme des dieux toutes les idoles des nations, qui ne peuvent user de leurs yeux pour voir, ni de leurs narines pour respirer l'air, ni de leurs oreilles pour entendre, ni des doigts de leurs mains pour toucher et dont les pieds sont incapables de marcher. 16 C'est un homme qui les a faites et c'est celui à qui on a prêté le souffle qui les a façonnées. Il n'est pas d'homme qui puisse faire un dieu semblable à lui, 17 car, étant mortel, il ne fait de ses mains impies qu'une œuvre morte, il vaut mieux que les objets qu'il adore, car au moins il a la vie et eux ne l'ont jamais eue. 18 Ils rendent un culte aux animaux les plus odieux, lesquels, jugés d'après la stupidité, sont pires que les autres. 19 Il n'y a rien de bon en eux qui fasse naître l'affection, comme à l'aspect d'autres animaux, ils échappent à la louange de Dieu et à sa bénédiction.
Sagesse 16. 1 C'est pourquoi ils ont été justement châtiés par des créatures semblables et tourmentés par une multitude de bêtes. 2 A la place de ces fléaux, vous avez accordé des bienfaits à votre peuple et, pour satisfaire son ardent désir, vous lui avez préparé un aliment merveilleux, des cailles en nourriture 3 de sorte que les uns, malgré leur désir de manger, à l'aspect répugnant des insectes envoyés contre eux, prirent en aversion même leur appétit naturel, tandis que les autres, après une légère privation, goûtèrent une nourriture nouvelle. 4 Car il fallait qu'une disette inévitable affligeât les premiers, les oppresseurs et qu'il fût seulement montré aux autres comment leurs ennemis étaient tourmentés. 5 En effet, lorsque ceux-ci souffraient de la fureur de bêtes cruelles et qu'ils périssaient sous la morsure de serpents tortueux, votre colère ne dura pas jusqu'à la fin, 6 ils furent troublés un moment, en vue de leur correction et ils eurent un signe de salut, pour leur rappeler les préceptes de votre loi. 7 Car celui qui se tournait de son côté était guéri, non par l'objet qu'il avait sous les yeux, mais par vous, qui êtes le sauveur de tous. 8 Mais par là, vous avez aussi appris à nos ennemis que c'est vous qui délivrez de tout mal. 9 En effet, la morsure des sauterelles et des moucherons les fit périr et il ne se trouva aucun moyen de sauver leur vie, parce qu'ils méritaient d'être châtiés de la sorte. 10 Vos enfants ne furent pas vaincus par la dent des serpents venimeux, car votre miséricorde vint à leur secours et les guérit. 11 C'est pour que vos paroles leur revinssent en mémoire qu'ils étaient blessés et promptement guéris, de peur que, venant à les oublier entièrement, ils ne fussent exclus de vos bienfaits. 12 Ce ne fut ni une herbe, ni un médicament qui les guérit, mais votre parole, Seigneur, qui guérit tout. 13 Car vous avez puissance sur la vie et sur la mort, vous menez aux portes du séjour des morts et vous en ramenez. 14 L'homme, dans sa méchanceté, peut bien donner la mort, mais non ramener l'esprit une fois sorti, ni délivrer l'âme que le schéol a reçue. 15 Mais il est impossible d'échapper à votre main. 16 Les impies qui prétendaient ne pas vous connaître ont été flagellés par la force de votre bras, des eaux extraordinaires, la grêle et des pluies inexorables les ont tourmentés et le feu les a consumés. 17 Ce qui était le plus étrange c'est que, dans l'eau qui éteint tout, le feu n'était que plus ardent, car l'univers combat pour les justes. 18 Tantôt la flamme s'adoucissait, afin que les animaux envoyés contre les impies ne fussent pas consumés et que ceux-ci, à cette vue, reconnussent qu'un jugement de Dieu les poursuivait. 19 Tantôt elle brûlait au sein même de l'eau, avec plus de force que n'en comporte la nature du feu, afin de détruire tous les produits d'une nation impie. 20 Au lieu de cela, vous avez rassasié votre peuple de la nourriture des anges et vous leur avez donné du ciel, sans travail, un pain tout préparé, procurant toute jouissance et approprié à tous les goûts. 21 Cette substance, envoyée par vous, montrait la douceur que vous avez envers vos enfants et ce pain, s'accommodant au désir de celui qui le mangeait, se changeait en ce qu'il voulait. 22 La neige et la glace soutenaient la violence du feu sans se fondre, afin qu'ils sussent que le feu, qui brûlait dans la grêle et étincelait dans la pluie, détruisait les récoltes de leurs ennemis 23 et qu'il oubliait ensuite sa vertu propre, pour l'entretien des justes. 24 Car la créature, soumis à vous, son Créateur, déploie son énergie pour tourmenter les méchants et se relâche pour procurer le bien de ceux qui se confient en vous. 25 C'est pourquoi, se pliant alors à tous ces changements, elle était aux ordres de votre grâce, qui nourrit tout, selon la volonté de ceux qui étaient dans le besoin, 26 afin que vos enfants que vous aimez, Seigneur, apprissent que ce ne sont pas les différentes espèces de fruits qui nourrissent les hommes, mais que c'est votre parole qui conserve ceux qui croient en vous. 27 Car ce qui résistait à l'action destructive du feu se fondait aisément, échauffé par le moindre rayon de soleil : 28 afin d'apprendre à tous qu'il faut devancer le soleil pour vous rendre grâces et vous adorer dès le lever du jour. 29 Quant à l'ingrat, son espérance fondra comme la glace d'hiver et s'écoulera comme une eau inutile.
Sagesse 17. 1 Car vos jugements sont grands et difficiles à expliquer, aussi les âmes sans instruction se sont-elles égarées. 2 Alors que les méchants s'étaient persuadés qu'ils pouvaient opprimer la nation sainte, enchaînés par les ténèbres et prisonniers d'une longue nuit, enfermés sous leur toit, ils gisaient là, fuyant eux-mêmes votre incessante providence. 3 Alors qu'ils imaginaient rester cachés avec leurs péchés secrets, sous le voile épais de l'oubli, ils furent dispersés, saisis d'une horrible épouvante et effrayés par des fantômes. 4 Les réduits où ils se renfermaient ne les préservaient pas de la crainte : des bruits effrayants retentissaient autour d'eux et des spectres leur apparaissaient avec des visages lugubres. 5 Il n'y avait pas de feu capable de donner de la lumière et les flammes brillantes des astres ne pouvaient éclairer cette horrible nuit. 6 Parfois seulement, leur apparaissait une masse de feu, allumée d'elle-même, effrayante et, épouvantés de cette vision dont ils n'apercevaient pas la cause, ils jugeaient ces apparitions plus terribles encore. 7 L'art dérisoire des magiciens était à bout et leur prétention à la sagesse honteusement convaincue de fausseté. 8 Eux qui se faisaient forts de chasser des âmes malades la terreur et le trouble, ils étaient malades eux-mêmes d'une peur ridicule. 9 Car, quoiqu'il n'y eût rien de terrible pour les effrayer, le passage des animaux et le sifflement des serpents les terrifiaient, 10 et ils mouraient de frayeur, se refusant à voir cet air auquel nul ne peut échapper. 11 Car la perversité est craintive, condamnée qu'elle est par son propre témoignage, pressée par sa conscience, elle s'exagère toujours le mal. 12 La crainte, en effet, n'est pas autre chose que l'abandon des secours qu'apporterait la réflexion. 13 L'espérance étant moindre au fond du cœur, on s'effraie d'autant plus d'ignorer la cause de ses tourments. 14 Eux, pendant cette nuit d'impuissance, sortie des profondeurs du schéol impuissant, endormis du même sommeil, 15 étaient tantôt agités par des spectres terrifiants, tantôt abattus par la défaillance de leur âme, car une épouvante subite et inattendue s'était répandue sur eux. 16 De même tous les autres, quels qu'ils fussent, tombant là sans force, étaient retenus comme enfermés dans une prison sans verrous. 17 Le laboureur, le berger, l'ouvrier occupé aux rudes travaux de la campagne, surpris par le fléau, étaient soumis à l'inévitable nécessité, 18 car tous étaient liés par la même chaîne de ténèbres. Le vent qui sifflait, le chant mélodieux des oiseaux dans les rameaux épais, le bruit des eaux précipitant leur cours, 19 le fracas des pierres qui roulaient, la course invisible des animaux bondissants, les hurlements des bêtes féroces, l'écho se répercutant dans les cavités des montagnes, tout les paralysait d’épouvante. 20 Car tandis que tout l'univers était éclairé d'une lumière brillante et se livrait sans obstacle à ses travaux, 21 sur eux seuls s'étendait une nuit pesante, image des ténèbres qui devaient les recevoir, mais ils étaient encore plus à charge à eux-mêmes que les ténèbres.
Sagesse 18. 1 Cependant une grande lumière brillait pour vos saints, les Égyptiens entendaient leur voix sans voir leur visage et, malgré leurs souffrances passées, les proclamaient heureux. 2 Et parce que, après avoir été maltraités, ils ne se vengeaient pas, ils leur rendaient grâces et leur demandaient pardon de les avoir traités en ennemis. 3 A la place de ces ténèbres, vous avez donné à vos saints une colonne de feu, guide dans une route inconnue, soleil inoffensif pour leur glorieux pèlerinage. 4 Ils méritaient bien d'être privés de lumière et d'être emprisonnés dans les ténèbres, ceux qui tenaient enfermés vos enfants, par qui la lumière incorruptible de votre loi devait être donnée au monde. 5 Ils avaient résolu de faire périr les enfants des saints et, l'un de ces derniers ayant été exposé et délivré, vous leur avez, pour leur châtiment, enlevé la multitude de leurs fils et vous les avez engloutis tous ensemble dans les flots impétueux. 6 Cette nuit avait été connue d'avance par nos pères, afin que, sachant bien à quelles promesses ils avaient cru, ils eussent meilleur courage. 7 Et ainsi votre peuple attendit la délivrance des justes et l'extermination de ses ennemis. 8 De même que vous avez châtié nos adversaires, du même coup vous nous avez glorifiés en nous appelant à vous. 9 En effet, les pieux enfants des saints offraient leur sacrifice en secret et faisaient d'un commun accord ce pacte divin, que les saints participeraient aux mêmes biens et aux mêmes dangers, chantant déjà d'avance les hymnes de leurs pères. 10 Pour leur faire écho, retentissaient les cris discordants des ennemis et l'on entendait des lamentations sur les enfants qu'on pleurait. 11 L'esclave et le maître étaient punis de la même peine et l'homme du peuple souffrait la même chose que le roi. 12 Ils avaient tous pareillement, dans un seul genre de mort, des morts sans nombre et les vivants ne suffisaient pas aux funérailles, car leurs plus nobles rejetons avaient été exterminés en un instant. 13 Ils avaient refusé de croire à cause de leurs sortilèges, quand arriva l'extermination des premiers-nés, ils reconnurent que ce peuple était fils de Dieu. 14 Pendant qu'un profond silence enveloppait tout le pays et que la nuit était arrivée au milieu de sa course rapide, 15 votre Parole toute-puissante s'élança du haut du ciel, de son trône royal, comme un guerrier impitoyable, au milieu d'une terre vouée à l'extermination, 16 portant comme un glaive aigu votre irrévocable décret, elle était là, remplissant tout de mort, elle touchait au ciel et se tenait sur la terre. 17 Aussitôt des visions de songes effrayants les troublèrent et des terreurs inattendues tombèrent sur eux. 18 Jetés par terre çà et là à demi-morts, ils révélaient la cause pour laquelle ils mouraient. 19 Car les songes qui les troublaient la leur avaient révélée, afin qu'ils ne mourussent pas sans savoir pourquoi ils étaient si rudement frappés. 20 L'épreuve de la mort atteignit aussi les justes et il y eut dans le désert une destruction de la multitude, mais votre colère ne dura pas longtemps. 21 Car un homme sans reproche se hâta de combattre pour les coupables, prenant les armes de son ministère, la prière et l'encens expiatoire, il résista à la colère divine et mit un terme au fléau, montrant qu'il était votre serviteur. 22 Il vint à bout de cette sédition, non par la force corporelle, ni par la puissance des armes, mais il dompta par la parole celui qui les châtiait, en rappelant les serments faits aux pères et les alliances. 23 Lorsque déjà les morts étaient tombés en tas les uns sur les autres, s'interposant, il arrêta la colère et ferma à l'Exterminateur le chemin des survivants. 24 Car sur la robe qui tombait jusqu'à terre était tout l'univers, les noms glorieux des pères étaient gravés sur les quatre rangées de pierres précieuses et votre majesté sur le diadème de sa tête. 25 Devant ces symboles, l'Exterminateur se retira, il en fut effrayé, car la seule expérience de votre colère était suffisante.
Sagesse 19. 1 Mais une colère sans miséricorde poursuit les impies jusqu'à la fin, car Dieu savait d'avance quelle serait leur conduite 2 Qu'après avoir permis aux justes de s'en aller et pressé leur départ avec insistance, ils en auraient du regret et se mettraient à leur poursuite. 3 En effet, ils n'avaient pas encore achevé leurs deuils et ils se lamentaient encore aux tombeaux de leurs morts, qu'ils s'engagèrent dans un autre dessein de folie et poursuivirent comme des fugitifs ceux qu'ils avaient conjurés de s'éloigner. 4 Une juste nécessité les entraînait à cette fin et leur faisait oublier ce qui venait de leur arriver, afin qu'ils subissent dans la pleine mesure le châtiment qui manquait encore à leurs précédents supplices, 5 et que, tandis que votre peuple bénéficiait d'un glorieux passage, ils trouvassent une mort étrange. 6 Car la création tout entière fut transformée dans sa nature, obéissant aux commandements particuliers qui lui étaient donnés, afin que vos enfants fussent conservés à l'abri de tout mal. 7 Ainsi on vit une nuée couvrir le camp de son ombre, là où il y avait auparavant de l'eau, apparut la terre ferme, la mer Rouge ouvrit un libre passage et les flots impétueux se changèrent en un champ de verdure. 8 Ils y passèrent, toute une nation, protégés par ta main, ayant sous les yeux de merveilleux prodiges. 9 Comme des chevaux en pâturage, comme des agneaux bondissants, ils vous glorifiaient, Seigneur, vous, leur libérateur. 10 Car ils se rappelaient encore ce qui s'était passé en leur séjour au pays étranger : comment, à la place des autres animaux, la terre avait produit des moustiques et le fleuve, au lieu de poissons, une multitude de grenouilles. 11 Plus tard, ils virent encore une étrange production d'oiseaux, lorsque, poussés par la convoitise, ils demandèrent une nourriture délicate : 12 pour les satisfaire, des cailles montèrent du côté de la mer. 13 Mais le châtiment tomba sur les pécheurs, non sans être signalé d'avance par de violents éclairs. Ils souffrirent justement pour leurs crimes, 14 car ils avaient montré pour l'étranger la haine la plus odieuse. D'autres n'avaient pas voulu recevoir des gens qui ne les connaissaient pas, ceux-là avaient réduit en esclavage des étrangers qui leur avaient fait du bien. 15 Il y a plus, car voici une autre considération en faveur des premiers : C'est en ennemis qu'ils recevaient ces étrangers, 16 ceux-là, au contraire, accueillirent votre peuple avec des fêtes et, après l'avoir admis à la jouissance de leurs droits, l'accablèrent de cruelles souffrances. 17 Aussi furent-ils frappés d'aveuglement, comme ceux qui assiégeaient la porte du juste, lorsque, enveloppés de ténèbres profondes, ils cherchaient chacun l'entrée de la porte. 18 Car les éléments échangeaient leurs propriétés, comme dans le psaltérion les sons changent de rythme, tout en conservant le même ton. C'est ce qu'on peut voir clairement par les faits qui se sont passés. 19 Les animaux terrestres devenaient aquatiques et ceux qui nagent passaient sur la terre. 20 Le feu dépassait dans l'eau sa vertu naturelle et l'eau oubliait sa propriété d'éteindre. 21 D'autre part, la flamme n'atteignait pas la chair des frêles animaux répandus tout autour et ne fondait pas cet aliment céleste, semblable au givre et fusible comme lui. 22 En toutes choses, Seigneur, vous avez glorifié votre peuple, vous l'avez honoré et vous ne l'avez pas méprisé, en tout temps et en tout lieu vous l'avez assisté.
Notes sur le livre de la Sagesse
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
1.1 Voir 1 Rois, 3, 9 ; Isaïe, 56, 1.
1.2 Voir 2 Chroniques 15, 2.
1.5 L’Esprit-Saint, qui est entré dans l’âme d’un homme, en sortira lorsque cet homme se livrera à l’iniquité.
1.6 Voir Galates, 5, 22 ; Jérémie, 17, 10. ― Est témoin ; voit, connaît. ― Reins ; se prend souvent dans l’Écriture pour l’intérieur du corps, et par extension, pour les pensées les plus secrètes.
1.7 Voir Isaïe, 6, 3. ― L’esprit du Seigneur répandu dans l’univers entier et, par conséquent, se trouvant présent dans tous les lieux, entend et connaît toutes les paroles, même les plus secrètes.
1.13 Voir Ézéchiel, 18, 32 ; 33, 11.
2.1 Voir Job, 7, 1 ; 14, 1.
2.5 Voir 1 Chroniques 29, 15. ― Le sceau est posé ; c’est une allusion à une ancienne coutume qui était de placer les corps dans des cavernes, dont on fermait exactement l’entrée en y mettant un sceau.
2.6 Voir Isaïe, 22, 13 ; 56, 12 ; 1 Corinthiens, 15, 32.
2.12 Tout ce qui est dit dans ce verset et les suivants, jusqu’à la fin du chapitre, exprime les sentiments des impies contre les justes en général ; mais représente si parfaitement la fureur de la majorité des chefs Juifs contre Jésus-Christ, que les Pères de l'Église l’ont regardé comme une prophétie de sa Passion.
2.13 Voir Matthieu, 27, 43.
2.14 Voir Jean, 7, 7.
2.18 Voir Psaumes, 21, 9.
2.20 Voir Jérémie, 11, 19. ― Si ses paroles sont véritables, Dieu prendra soin de lui. Matthieu, 27, 43.
2.23 Voir Genèse, 1, 27 ; 2, 7 ; 5, 1 ; Ecclésiastique, 17, 1.
2.24 Voir Genèse, 3, 1.
3.1 Voir Deutéronome, 33, 3 ; Sagesse, 5, 4.
3.3 c’est-à-dire jouissent d’un bonheur complet, d’une félicité parfaite. C’est pourquoi l’Écriture désigne ordinairement l’état des âmes saintes après leur mort par le mot paix. 2 Rois 22, 20 ; Ecclésiastique 44, 14, etc.
3.5 Romains, 8, 18 ; 2 Corinthiens, 4, 17.
3.7 Voir Matthieu, 13, 43.
3.8 Voir 1 Corinthiens, 6, 2.
3.12-13 Insensées ; c’est-à-dire débauchées, déréglées. Dans l’Écriture, les insensés sont souvent mis pour les méchants. ― A la visite, etc. ; lorsque Dieu visitera les âmes saintes, au jour de la mort et du jugement.
3.14 Voir Isaïe, 56, 4.
3.18 Jour du jugement ; littéralement de la reconnaissance ; c’est-à-dire, où tout sera connu ; expressions qui désignent évidemment le jugement de Dieu après la mort. Il faut remarquer que tout ce qui est dit ici des enfants des adultères ne doit s’entendre que de ceux qui imitent les désordres de leurs parents, et qui vivent, comme eux, dans le crime ; car, sans cela, le crime de leurs parents ne leur est pas imputé au jugement de Dieu ; et il peut fort bien arriver que celui qui est né d’une union criminelle soit sauvé, et que des enfants de saints soient réprouvés.
4.2 c’est-à-dire combats soutenus sans la moindre souillure.
4.4 Voir Jérémie, 17, 6 ; Matthieu, 7, 27.
4.7 le repos ; la jouissance ; littéralement dans le rafraîchissement. Sagesse, 2, 1.
4.10 Voir Hébreux, 11, 5. ― agréable à Dieu ; il s’agit du juste nommé au verset 7, les versets 8 et 9 formant une parenthèse.
4.12 Obscurcit le bien ; littéralement les bonnes choses ; c’est-à-dire nous aveugle, en sorte que nous ne connaissons qu’obscurément ou pas du tout ce qui est bon et juste.
4.16 c’est-à-dire que le juste enlevé à la fleur de son âge est la condamnation du méchant qui, dans une longue vie, n’est pas parvenu à la perfection d’un jeune homme.
5.1 Alors ; c’est-à-dire lors du jugement des impies, dont il est parlé au chapitre précédent.
5.4 Voir Sagesse, 3, 2.
5.9 Voir 1 Chroniques 29, 15 ; Sagesse, 2, 5.
5.10 Voir Proverbes, 30, 19.
5.15 Voir Psaumes, 1, 4 ; Proverbes, 10, 28 ; 11, 7.
5.18 Voir Psaumes, 17, 40 ; Éphésiens, 6, 13.
5.21 Les traits de la foudre. L’auteur, ainsi que les autres écrivains sacrés, envisage les foudres comme les flèches d’un arc.
6.1 Voir Ecclésiaste, 9, 18.
6.4 Voir Romains, 13, 1.
6.7-8 Voir Deutéronome, 10, 17 ; 2 Chroniques 19, 7 ; Ecclésiastique, 35, 15 ; Actes des Apôtres, 10, 34 ; Romains, 2, 11 ; Galates, 2, 6 ; Éphésiens, 6, 9 ; Colossiens, 3, 25 ; 1 Pierre, 1, 17.
6.10 Ceux qui garderont, etc. ; ceux qui dans toutes leurs actions observeront fidèlement la justice seront traités comme justes.
7.2 Voir Job, 10, 10. ― Dans l’espace de dix mois. L’année chez les Hébreux se composait de mois de 29 et 30 jours. La naissance de l’enfant arrivait ordinairement vers le milieu du dixième mois, et l’on comptait le mois commencé, dans le calcul que nous avons ici, selon un usage assez commun en Orient. C’est ainsi qu’il est dit que Jésus-Christ resta trois jours dans le tombeau, quoiqu’il n’y ait été mis que le vendredi soir et qu’il soit ressuscité le dimanche matin.
7.6 Voir Job, 1, 21 ; 1 Timothée, 6, 7.
7.7 J’ai prié, etc. 1 Rois, 3, 9-11.
7.8 Et je l’ai préférée, etc. Proverbes, 8, vv. 10-11, 15-16.
7.9 Voir Job, 28, 15 ; Proverbes, 8, 11.
7.11 Voir 1 Rois, 3, 13 ; Matthieu, 6, 33.
7.20 Les instincts des bêtes. Le les instincts des animaux. ― Les différentes espèces des plantes, la science de la botanique. ― Les vertus des racines, la connaissance des remèdes.
7.22 La sagesse dont il est question dans ce verset et les suivants est la Sagesse incréée, comme l’enseignent les théologiens, et comme le prouve la comparaison du langage de notre livre avec celui de l’Ecclésiastique, 24, verset 4 et suivants, et avec Hébreux, 1, 3.
7.25 une pure émanation comme une odeur qui s’exhale de la vertu divine.
7.26 Voir Hébreux, 1, 3.
7.29 l'arrangement harmonieux des étoiles ; c’est-à-dire supérieure par sa beauté à la disposition déjà si belle des étoiles du firmament.
8.6 Si c’est l’intelligence humaine, qui fait tant d’excellents ouvrages, pour faire tout ce qui existe, n’a-t-il pas fallu une intelligence bien supérieure ? Sagesse, 7, 12-21 ; Proverbes, 8, 22.
8.12 Ils attendront ; que je parle. ― leurs yeux ; comme ravis d’admiration par la sagesse de mes discours. ― Ils mettront la main, etc. Job, 29, 9-10.
8.18 Des richesses. Voir sur ce mot, Sagesse, 7, 11.
8.19 J’ai reçu en partage ; littéralement par le sort ; c’est-à-dire par un pur effet de la bonté de Dieu.
8.20 Ce verset mal entendu a fait croire à plusieurs que l’auteur favorisait la préexistence des âmes, système condamné par le Ve concile général tenu à Constantinople. Quand le Sage dit qu’il est venu dans un corps sans souillure, il n’entend nullement parler du moment de la création, lorsque son âme a été jointe à son corps ; il veut dire seulement qu’ayant reçu de Dieu une âme pleine de dispositions favorables pour le bien (voir verset 19), il les a cultivés avec soin, en sorte que son corps a été exempt des souillures qui sont un obstacle à l’étude de la sagesse, qu’il reconnaît lui-même (voir verset 21) être un don particulier de Dieu.
9.1 Dieu de mes pères, etc. C’est la prière dont il est parlé au chapitre précédent ; elle continue dans tout le reste du livre. On peut la considérer comme une paraphrase de celle qu’on lit à 1 Rois, 3, verset 6 et suivants. L’auteur étend ici la pensée de Salomon et y ajoute plusieurs choses qui reviennent à son dessein, qui est d’instruire les rois, de leur inspirer l’amour de la sagesse, de la vertu, de la justice, et de les éloigner de la violence, de l’injustice et du dérèglement.
9.5 Voir Psaumes, 115, 16.
9.7 Voir 1 Chroniques 28, 4-5 ; 2 Chroniq. 1, 9.
9.8 sur le modèle ; le temple de Salomon fut construit sur le plan du tabernacle que Moïse érigea dans le désert. Comparer 1 Rois, chapitre 6 avec Exode, chapitres 25 à 30.
9.9 Voir Proverbes, 8, vv. 22, 27 ; Jean, 1, 1.
9.13 Voir Isaïe, 40, 13 ; Romains, 11, 34 ; 1 Corinthiens, 2, 16.
10.1 Voir Genèse, 1, 27. ― premier homme formé par Dieu : Adam.
10.3 Voir Genèse, 4, 8. ― l’injuste ; c’est-à-dire Caïn. ― fureur fratricide, Abel.
10.4 Voir Genèse, 7, 21. ― A cause de lui ; à cause de ses péchés que ses descendants imitèrent. ― Un bois sans valeur. L’arche de Noé, désigné ici sous le nom de juste, parut, en effet, méprisable aux yeux de ses contemporains impies.
10.5 Voir Genèse, 11, 2. ― Le juste ; probablement Abraham, qui se conserva pur au milieu des peuples idolâtres, et même au milieu de la famille de son père, qui adorait les idoles. ― Et le conserva. Ceci convient parfaitement à Abraham, qui, comme le remarque saint Ambroise, se montra sage en croyant à Dieu, qui lui parlait, et en ne préférant pas son amour pour son fils aux ordres de son Dieu ; juste, en rendant au créateur ce qu’il tenait de sa libéralité ; enfin, fort et généreux, en réprimant les sentiments de la nature, en offrant à Dieu un sacrifice entier de tout ce qu’il avait de plus cher au monde, et de tout ce qu’il ressentait de plus vif et de plus tendre.
10.6 Voir Genèse, 19, vv. 17, 22. ― Un juste ; c’est Lot. ― La Pentapole ; c’est-à-dire les cinq villes : Sodome, Gomorrhe, Adam, Séboïm et Ségor ; cette dernière fut préservée par les prières de Lot.
10.7 fruits hors de saison ; qui ne mûrissent pas. C’est l’opposé des fruits qui viennent dans leur temps, comme le dit le Psalmiste (voir Psaumes, 1, 3), et qui par là même arrivent à une parfaite maturité. ― Une colonne de sel, etc. Voir Genèse, 19, 24-26. ― Il y a toujours une évaporation très forte sur la mer Morte ; elle suffit pour compenser l’apport que lui fait le Jourdain.
10.10 Voir Genèse, 28, vv. 5, 10. ― le juste ; Jacob, frère d’Ésaü. ― L’enrichit. Voir Sagesse, 7, 11. Pour les autres détails concernant Jacob, et compris dans les versets 11 et 12, on peut comparer à Genèse, chapitres 31 à 33.
10.13 Voir Genèse, 37, 28. ― Ce verset et le suivant tracent les principaux traits de l’histoire de Joseph, fils du patriarche Jacob.
10.14 Voir Genèse, 41, 40 ; Actes des Apôtres, 7, 10. ― Le sceptre royal. Moïse dit que Pharaon établit Joseph sur toute sa maison, et qu’il lui donna une autorité absolue sur toute l’Égypte ; cela suffit pour justifier l’expression sceptre royal, surtout si on considère que dans le pays de Canaan on donnait le nom de rois à tous ceux qui gouvernaient une ville ou qui étaient élevés à de grands honneurs, et qu’Abraham et Moïse sont appelés rois par Justin, Nicolas de Damas et l’historien Josèphe. ― ceux qui l'avaient accusé ; c’est-à-dire qui ont cherché à le déshonorer par de fausses accusations, comme la femme de Putiphar.
10.15 Voir Exode, 1, 11. ― Le peuple, etc. Les Israélites pouvaient être appelés sans reproches, par rapport aux Égyptiens qu’ils n’avaient jamais offensés et qui les avaient réduits à la plus cruelle servitude, et même un peuple saint puisque ce peuple était choisi de Dieu pour lui être consacré, et que dès lors il servait et adorait le Dieu que ses pères avaient servi et adoré, et que, de plus, les prémices en étaient consacrées à Dieu dans la personne des anciens patriarches et des autres justes qui leur avaient succédé dans ce même peuple. C’est ainsi que saint Paul dit en parlant de cette nation : Que si les prémices sont saintes, la masse l’est aussi ; et si la racine est sainte, les rameaux aussi (voir Romains, 11, 16).
10.16 Du serviteur de Dieu ; de Moïse. ― Des rois redoutables. Moïse ne parut que devant Pharaon ; mais, comme on l’a vu au verset 14, on donnait dans ces temps-là le nom de roi aux grands et aux princes.
10.18 Voir Exode, 14, 22.
10.19 Voir Exode, 12, 35. Moïse dit expressément qu’après avoir traversé la mer à pied sec, les enfants d’Israël virent les Égyptiens morts sur le rivage (voir Exode, 14, 31).
10.20 Voir Exode, 15, 1.
11.1 Voir Exode, 16, 1. ― D’un saint prophète ; c’est-à-dire de Moïse, appelé en effet prophète dans plusieurs passages de l’Écriture. Voir Nombres 12, 6-7 ; Deutéronome 18, 15 ; 34, 10.
11.2 un désert, dans le Sinaï.
11.3 Voir Exode, 17, 13. ― leurs ennemis ; les Amalécites (Exode chap. 17), les Cananéens (Nombres chap. 21), les Madianites (Nombres chap. 25 et 26), Og, roi de Basan, et Séhon, roi des Amorrhéens (Nombres chap. 21 ; Deutéronome, chap. 3 et 29).
11.4 leur fut donnée, etc. Exode, chapitre 27 ; Nombres, chapitre 20.
11.5-6 les Égyptiens furent tourmentés par la soif, parce que toutes les eaux de leur pays furent changées en sang par Moïse et Aaron (voir Exode, 7, 19-20), tandis que les Israélites se réjouirent d’en avoir en abondance de potable.
11.7 Eux-mêmes ; les Israélites. ― Furent bien traités ; puisque le Seigneur leur donna de l’eau toutes les fois qu’ils en manquèrent.
11.11 Absents, etc. Ils furent tourmentés, non seulement par les plaies dont Dieu les frappa, lorsque les Israélites étaient encore parmi eux, mais aussi par la douleur qu’ils continuèrent à éprouver, même après leur départ, à cause des grandes pertes qu’ils avaient faites.
11.15 Leur soif n’étant pas semblable à celle des justes ; celle des Égyptiens, dans leur propre pays, dura longtemps, et les décima ; celle des Hébreux cessa dans le désert, dès qu’ils demandèrent de l’eau au Seigneur. ― Celui qu’ils tournèrent en dérision est Moïse.
11.15 Voir Sagesse, 12, 24. ― les Égyptiens rendaient un culte à toutes sortes d‘animaux qu’ils entretenaient dans leurs temples, bœufs, chats, crocodiles, etc.
11.18 Voir Lévitique, 26, 22 ; Sagesse, 16, 1 ; Jérémie, 8, 17.
11.22 Ce qui fait pencher une balance ; le moindre poids, un grain léger.
12.2 graduellement, peu à peu et non tout d’un coup, comme ceux qui craignent que leurs ennemis ne leur échappent.
12.3 Voir Deutéronome, 9, vv. 2, 12, 29 ; 18, 12. ― Ces anciens habitants, etc. ; c’est-à-dire les Cananéens.
12.4-5 On ne saurait taxer de faux l’auteur de la Sagesse dans les détails qu’il donne ici des crimes des Cananéens, et dont les anciennes Écritures ne chargent pas ce peuple. On sait que plusieurs peuples de Cananéens immolaient leurs propres enfants aux fausses divinités. On sait encore que dans la plupart des sacrifices la coutume était de manger quelque partie de la victime offerte ; il est donc très vraisemblable que ceux qui immolaient des victimes humaines aient porté l’excès jusqu’à manger quelque partie de ces victimes. Ainsi, quoique dans les autres endroits de l’Écriture, où il est parlé de Cananéens, il ne soit rien dit de cette coutume abominable de manger les entrailles des hommes et de dévorer leur sang, ce n’est pas une raison suffisante pour rejeter le témoignage de l’auteur de ce livre, lorsqu’il assure positivement cette abomination et cette horreur.
12.4 dans lesquels ils immolaient leurs enfants à l’idole de Moloch. Comparer le verset suivant et Lévitique, 18, 21.
12.7 La Palestine était, en effet, une terre consacrée à Dieu, depuis qu’il avait promis par serment de la donner aux descendants d’Abraham, et d’y établir le siège de la vraie religion. C’est de là qu’elle est encore appelée terre sainte (voir verset 3), et terre que vous honorez entre toutes (voir verset 7).
12.8 vous avez envoyé, etc. Exode, 23, vv. 28, 30 ; Deutéronome, 8, 20.
12.10 Voir Exode, 23, 30 ; Deutéronome, 7, 22. ― exerçant vos jugements. Nous avons déjà fait observer que dans le style biblique, juger signifiait aussi les suites du jugement, comme condamner, punir, châtier. ― Par parties ; par degré, peu à peu. Comparer au verset 2.
12.13 Voir 1 Pierre, 5, 7.
12.18 De votre force ; c’est-à-dire d’exercer votre pouvoir, d’user de votre puissance.
12.23 par leurs propres abominations. Les Égyptiens adoraient les serpents ; les Philistins et vraisemblablement aussi les Cananéens adoraient Béelzébuth, le dieu-mouche ou des mouches, dont il est souvent parlé dans l’Écriture. Ainsi, pour les punir par les choses mêmes qu’ils adoraient, Dieu envoya contre eux une armée de mouches pour les chasser et les tourmenter.
12.24 Voir Romains, 1, 23.
12.25-26 Châtiment ; littéralement jugement. Comparer au verset 10.
12.27 Ils le reconnurent pour le Dieu véritable ; mais ils s’en tinrent là ; ils furent du nombre de ces païens, dont parle saint Paul, lesquels, ayant connu Dieu, ne l’ont pas glorifié comme Dieu (voir Romains, 1, 21). ― c’est ce qui attira enfin sur eux les derniers malheurs ; ils furent exterminés.
13.1 Voir Romains, 1, 18. ― Celui qui est ; par lui-même, l’Être nécessaire. Exode, 3, 14.
13.2 Voir Deutéronome, 4, 19 ; 17, 3. ― Énumération des créatures qui ont été divinisées et adorées par les idolâtres. Les Perses adoraient le feu, ainsi que les vents ; les Cananéens, le soleil, la lune et les astres ; les Égyptiens adoraient aussi le soleil sous le nom de Ra, le Nil, etc. Les Grecs rendaient également un culte à toutes les créatures que nomme ici l’auteur de la Sagesse.
13.7 Voir Romains, 1, 21.
13.10-14.13 Description d’une grande beauté littéraire de la folie de l’idolâtre.
13.10 Mais ils sont bien malheureux. L’écrivain sacré distingue deux sortes d’idolâtres : les uns qui cherchent Dieu dans la nature et adorent les choses de la nature au lieu de Dieu ; les autres qui se font eux-mêmes des idoles pour les adorer. Les premiers, mentionnés dans les versets précédents, sont, à la vérité, dignes de blâme, puisqu’ils auraient pu facilement s’élever de la beauté des créatures au Créateur ; mais les derniers, dont il s’agit depuis ce verset 10 jusqu’à la fin du chapitre, sont plus blâmables encore.
13.14 vermillon. Les anciens estimaient extraordinairement le vermillon, et n’en usaient que comme d’une chose très précieuse.
14.2-7 Ces versets forment une parenthèse, dans laquelle l’auteur montre comment, avec la permission de Dieu, la navigation a été inventée par les hommes, afin de faire éclater sa toute-puissance et comment Dieu s’en est servi dans le déluge pour répandre ses bénédictions sur le genre humain.
14.3 Voir Exode, 14, 22. ― Quelques-uns croient que le Sage fait ici allusion au passage de la mer Rouge ; mais la plupart l’entendent de l’art de la navigation
14.5 peut-être que l’écrivain sacré fait allusion à quelque fait antérieur connu des Hébreux, mais dont l’Histoire ne parle pas.
14.6 Noé et sa famille, qui ont donné naissance au nouveau monde. Genèse, 6, 4 ; 7, 7.
14.7 Béni est le bois, etc. ; expression mystérieuse dans laquelle les Pères de l'Église découvrent le bois de la croix du Sauveur, laquelle, contribuant à son sacrifice, a procuré au monde le don de la justice qu’il nous a méritée par son sang. Ce bois sacré est figuré par le bois même de l’Arche qui sauva Noé et sa famille.
14.8 Voir Psaumes, 113, 4 ; Baruch, 6, 3.
14.11 les idoles des nations, etc. ; c’est-à-dire qu’elles ne seront pas épargnées, mais renversées et détruites. C’est ce que les prophètes avaient prédit. Voir Isaïe, 2, 20 ; Jérémie, 10, 5 ; Ézéchiel, 30, 13 ; Zacharie, 13, 2. Comparer au verset 13.
14.12 faire des idoles ; c’est le premier essai qui a été fait pour en fabriquer. Or ce premier essai a été suivi de la fornication, qui est devenue une partie du culte des idoles. Par fornication, quelques exégètes entendent l’idolâtrie elle-même, qui est souvent appelée de ce nom. ― Leur invention, etc. Une fois trouvé et établi, le culte des idoles a introduit la corruption, c’est-à-dire, outre la fornication, toute sorte d’affreux dérèglements parmi les hommes.
14.13 Les idoles n’existaient pas, en effet, lorsque fut créé le premier homme, qui ne connut et n’adora qu’un Dieu, son créateur. Par conséquent, l’idolâtrie, qui ne fut introduite que dans des temps postérieurs par des hommes pervers, loin d’être conforme à la nature de l’homme, y est entièrement opposée. ― pas toujours. Les prophètes l’avaient prédit (voir verset 11), et la prédication de l’Évangile a confirmé leur prédiction ; car depuis la venue du Messie, qui lui a porté un coup mortel, l’idolâtrie n’a cessé de diminuer.
14.14 l’auteur sacré fait sans doute allusion à la destruction du monde par le déluge, ou à quelque autre évènement antérieur à son époque, mais dont l’histoire ne nous a laissé aucune mention.
14.15 Une des causes de l’idolâtrie fut le regret excessif causé par la perte des enfants ou des proches. Voir 2 Maccabées 11, 23. ― Il a institué des rites pieux. C’est ce qui avait lieu en particulier en Égypte.
14.16 sur l’ordre, etc. Voir Daniel, 3, 1-22.
14.17 On avait divinisé les rois dans divers pays. En Égypte, les Lagides payaient régulièrement des sommes destinées à rendre les honneurs divins à leurs prédécesseurs.
14.21 Le nom incommunicable, le nom de Dieu, Jéhovah, qui ne se communique pas aux créatures, comme quelques autres, par exemple Élohim, Adônâï. Les Juifs, par respect, ne le prononcent jamais ; ils y subsistent Adônâï, que les Septante et la Vulgate ont constamment traduit par le Seigneur.
14.23 Voir Deutéronome, 18, 10 ; Jérémie, 7, 6. ― homicides de leurs enfants. Voir Sagesse, note 12.4-5. Cet usage barbare subsistait encore à Carthage, quand écrivait l’auteur de la Sagesse. ― Ou faisant des sacrifices clandestins, allusion aux mystères, tels que ceux d’Éleusis, etc. ― débauches effrénées, dans les orgies du culte de Bacchus, voir 2 Maccabées, 6, 4 ; Romains, 13, 13 ; Baruch, 6, 43.
14.26 Notamment en résultait la confusion dans la naissance des enfants, dont la vraie origine ne saurait être assurée au milieu d’une si affreuse corruption des mariages.
14.31 Parmi les païens, il s’en trouvait qui croyaient que les dieux punissaient quelquefois les parjures ; le Sage leur montre ici que, si cela arrive, ce n’est pas à ces fausses divinités qu’il faut l’attribuer, mais au souverain Seigneur.
15.7 Voir Romains, 9, 21.
15.8 Quand on lui redemandera son âme, etc. ; lorsque Dieu lui redemandera l’âme qu’il ne lui avait donné que pour un temps, et dont, par conséquent, le fabricateur d’idoles lui est redevable comme d’une véritable dette.
15.12 pluriel qui se rapporte à les amateurs de mauvaises choses du verset 6.
15.14 Les ennemis de votre peuple, les Égyptiens, qui adorent les dieux mentionnés au verset 18. C’est, d’après les uns, une allusion à Ptolémée IV Philopator (222-204), qui, après avoir été repoussé de Jérusalem, vers 217, traita les Juifs d’Égypte avec beaucoup de cruauté. D’après d’autres, dont l’opinion est plus probable, l’auteur sacré veut parler ici des mauvais traitements que fit endurer aux Juifs, comme le rapporte Josèphe, Ptolémée VII Physcon (170-117).
15.15 Voir Psaumes, 113, 5 ; 134, 16. ― Les Grecs d’Alexandrie identifiaient leurs dieux avec ceux des autres peuples et honoraient les idoles étrangères comme les leurs propres. Rome, sous l’empire, fit de même.
15.16 à qui on a prêté. Voir le verset 8. ― Semblable à lui ; c’est-à-dire vivant, intelligent comme il est lui-même.
15.18 Les animaux, etc. ; ce sont les serpents, les chiens, les crocodiles, etc., adorés par les Égyptiens en particulier.
15.19 Rien de bon ; mais il faut remarquer dans le style biblique le mot bon, surtout lorsqu’il est joint à un verbe qui marque l’action des yeux, exprime plus souvent la beauté que la bonté. ― Ils échappent, etc. Ils n’ont pas été l’objet des louanges et des bénédictions de Dieu comme les premiers animaux le furent après leur création (voir Genèse, 1, 21-22) ; ils ont été plutôt maudits, comme le serpent dont le démon s’était servi pour tenter Eve (voir Genèse, 3, 14).
16.1 Sagesse, 12, 25 et Exode, 8, vv. 2-3, 16, 21 ; 10, vv. 4-6, 12-15. ― Ils ; les Égyptiens. ― Par une multitude de bêtes, grenouilles, mouches, sauterelles des plaies d’Égypte.
16.2 Des cailles. Exode, 16, 13 ; Nombres, 11, 31.
16.3 les uns ; les Égyptiens. ― A cause, etc. A cause des animaux impurs et dégoûtants que Dieu leur avait envoyés (voir Exode, 8, 3), les Égyptiens avaient en aversion même les viandes les plus nécessaires. ― les autres ; les Hébreux.
16.5 serpents tortueux, rusés (voir Genèse, 3, 1) ― Ils périssaient, les Israélites, par les serpents brûlants, voir Nombres, 21, 6.
16.6-7 Un signe de salut ; c’est-à-dire le serpent d’airain, figure de Jésus-Christ notre Sauveur en croix. Voir Nombres, 21, 8-9 ; Jean, 3, 14-15.
16.9 Voir Exode, 8, 24 ; 10, 4 ; Apocalypse, 9, 7. ― Les sauterelles ravagèrent toute l’Égypte pour punir ses habitants qui ne voulaient pas laisser partir les Hébreux, voir Exode, 10, 5-15.
16.10 Tandis que les Égyptiens périrent, verset 9, par des animaux qui généralement ne tuent pas, les Israélites sont sauvés même des serpents venimeux.
16.13 Voir Deutéronome, 32, 39 ; 1 Samuel 2, 6 ; Tobie, 13, 2.
16.16 Voir Exode, 9, 23. ― De nouvelles eaux ; des pluies, des orages inaccoutumés : allusion à la septième plaie, voir Exode, 9, 22-25.
16.17 le feu n’était que plus ardent ; les éclairs et les tonnerres étaient plus terribles au milieu de la pluie d’orage, ce qui remplissait d’étonnement les Égyptiens.
16.18 Ce verset se rapporte à des faits qui ne sont pas consignés dans l’Exode. Cornelius a Lapide et d’autres commentateurs croient que le feu dont parle ici l’auteur sacré désigne des feux qu’allumaient, mais en vain, les Égyptiens pour se délivrer des insectes envoyés contre eux pour les punir.
16.20 la manne et aux cailles que Dieu envoya aux Israélites dans le désert ; dans le sens spirituel, la nourriture des anges est la figure de la sainte Eucharistie. Exode, 16, verset 14 et suivants ; Nombres, 11, verset 7 et suivants ; Psaumes, 77, versets 23 et suivants ; Jean, 6, verset 31 et suivants.
16.22 Voir Exode, 9, 24. ― La neige et la glace ; nom donné à la manne, à cause de sa ressemblance avec la gelée blanche, voir Exode, 16, 14.
16.26 Voir Deutéronome, 8, 3 ; Matthieu, 4, 4.
16.27 Le feu cuisait la manne et la durcissait de manière qu’on en faisait de petites miches qu’on mangeait comme du pain ; mais le moindre rayon de soleil la faisait fondre. Voir Nombres, 11, 8 ; Exode, 16, 21.
16.28 les Israélites, en effet, recueillirent la manne, bénédiction ou bienfait de Dieu.
17 Il y a dans ce chapitre plusieurs faits qui concernent les Égyptiens ; il faut, pour les mieux comprendre, les comparer avec le livre de l’Exode.
17.1 Les âmes sans instruction, sans éducation désignent les Égyptiens.
17.2 Voir Exode, 10, 23. ― Fuyant, etc. ; allusion aux esclaves fugitifs, que leurs maîtres chargent de chaînes et enferment dans un sombre cachot. ― Description de la neuvième plaie d’Égypte, celle des ténèbres (du chapitre 17, verset 1 au chapitre 18, verset 4). Elle fut produite par le vent appelé khamsin, qui obscurcit l’air et le remplit d’une poussière impalpable qui pénètre partout. Les Égyptiens fuient la tempête en s’enfermant sous leurs toits.
17.3 Saisis d’une horrible épouvante. Les tempêtes de khamsin, surtout quand elles sont portées à un degré extraordinaire, comme dans le miracle de la neuvième plaie, produisent un grand malaise et par conséquent une grande terreur.
17.4 Des spectres apparaissent aux Égyptiens enfiévrés par la tempête.
17.5 la lumière du soleil complètement voilé par le sable impalpable qui remplit l’atmosphère dans les tempêtes de khamsin.
17.6 Ce feu allumé de lui-même qui passait comme un éclair, leur permettait d’entrevoir les objets, mais non de les remarquer à loisir et distinctement. C’est cette vue subite et interrompue qui au lieu de les rassurer augmentait leur terreur, et par là même leur faisait juger les choses plus affreuses et plus terribles qu’elles ne l’étaient réellement. L’atmosphère embrasée par le khamsin est rougeâtre comme les lueurs d’un incendie.
17.7 Voir Exode, 7, 22 ; 8, 7.
17.12 L’abandon, etc. ; le manque, la privation des secours que la pensée peut offrir.
17.14 Impuissance. Cette nuit est ainsi appelée, soit parce qu’elle mettait les Égyptiens dans l’impuissance d’agir, soit parce qu’elle ne pouvait être ni évitée, ni éclairée.
17.15 prison sans verrous. l’obscurité même qui les environnait de toutes parts. Comparer au verset 17. ― Quand le khamsin est déchaîné avec violence, on se couche dans son manteau et on ne bouge plus, pour échapper autant que possible à la poussière impalpable et brûlante qui pénètre partout.
17.16 inévitable nécessité ; celle de ne pouvoir quitter le lieu où il avait été surpris par les ténèbres et la frayeur.
17.19 Ils entendaient le hurlement des animaux, mais ils ne les voyaient pas.
17.21 Image, etc. L’écrivain sacré fait allusion au malheur éternel qui attendait les Égyptiens après leur mort, sous l’image d’une nuit profonde. C’est ainsi que l’enfer et la damnation nous sont représentés dans l’Évangile et dans les écrits des Apôtres. Voir Matthieu, 8, 12 ; 22, 13 ; 2 Pierre, 2, 17 ; Jude, 1, 13, etc.
18.1 Voir Exode, 10, 23.
18.3 Voir Exode, 14, 24 ; Psaumes, 77, 14 ; 104, 39. ― Vous avez donné, etc. La colonne de feu leur servait de soleil. ― De votre bonne hospitalité ; c’est-à-dire le désert, où le Seigneur traita si bien les Israélites, en leur donnant, outre les colonnes de feu et de nuée, la manne, les cailles, etc.
18.4 la plaie des ténèbres tenant les Égyptiens comme prisonniers dans les lieux où elle les avait surpris. Voir plus haut, Sagesse, 17, 16-17.
18.5-22 Dixième plaie : l’ange exterminateur fait mourir les premiers-nés des Égyptiens.
18.5 Voir Exode, 1, 16 ; 2, 3 ; 14, 27. ― flots impétueux ; la mer Rouge.
18.6 Cette nuit, etc. Moïse avait prédit aux Israélites ce qui leur arriverait la nuit de leur sortie d’Égypte, et pendant laquelle les premiers-nés de l’Égypte furent tués par l’ange exterminateur. Exode, chapitre 11 et 12. ― A quelles promesses, etc. Dieu avait promis par serment aux anciens Hébreux qu’il les retirerait de l’Égypte, et qu’il leur donnerait en possession la terre de Canaan.
18.11 Voir Exode, 12, 29.
18.13 les Hébreux étaient le peuple de Dieu.
18.18 çà et là : un jeté ici, un autre là.
18.20 L’auteur fait ici allusion à ce qui arriva aux Israélites dans le désert, après la révolte de Coré, de Dathan et d’Abiron. Voir Nombres, 16, verset 46 et suivants.
18.21 Voir Nombres, 16, 46. ― Un homme ; Aaron le grand-prêtre. ― Sans reproche ; dans la circonstance actuelle. Voir le verset 20. L’auteur ne rappelle pas la faute d’Aaron lorsqu’il permit au peuple d’adorer le veau d’or, parce que cette ancienne faute avait été effacée longtemps auparavant.
18.23 l’ange exterminateur (voir verset 25). Aaron a dû beaucoup souffrir en voyant exterminer son peuple.
18.23 en se posant entre le feu, qui avait déjà dévoré beaucoup d’Israélites, et ceux qui vivaient encore.
18.24 Voir Exode, 28, 6. ― la robe, etc. Cette robe du grand prêtre était de fin lin, bleu de ciel, et au bord de laquelle pendaient des sonnettes d’or entremêlées de grenades couleur de pourpre. Or la couleur bleue représentait le ciel et l’air ; la toile de lin, la terre ; l’or, le feu et les grenades, la mer. ― Les noms glorieux ; les Septante disent les gloires, ce sont les noms des douze patriarches, fils de Jacob (voir Exode, 28, verset 17 et suivants). ― Votre majesté, etc. Le grand-prêtre portait écrit sur une lame d’or qui ceignait son front : « La sainteté est au Seigneur » (voir Exode, 28, 36-38.).
19.1 les impies ; c’est-à-dire les Égyptiens.
19.3 c’est-à-dire que leur deuil était tout récent. Exode, 14, 5.
19.5 C’est la submersion des Égyptiens par la mer Rouge.
19.6 On aurait cru voir une nouvelle création, tant les éléments paraissaient nouveaux et extraordinaires dans leurs effets. Le feu ne brûlait plus, ou brûlait dans l’eau, l’eau devenait solide, la mer s’ouvrait, etc.
19.7 Quelques-uns regardaient comme une hyperbole sans réalité ce qui est dit ici ; mais d’autres croient que ces expressions sont exactement vraies et justifiées par la nature même du fond de la mer Rouge.
19.9 Comme des chevaux. C’est une allusion à la joie qu’éprouvèrent les Israélites, lorsque Dieu leur envoya la manne dans le désert. ― ils vous glorifiaient, etc. ; autre allusion au cantique d’action de grâces chanté par les Hébreux après le passage de la mer Rouge, voir Exode, chapitre 15.
19.11 Comparer Sagesse, 16, 2 ; Exode, 16, 13 ; Nombres, 11, 31. ― Une nourriture délicate, les cailles.
19.12 Non sans être signalé. Dieu, par les foudres et le feu du ciel tombés sur Sodome, avait longtemps auparavant fait connaître aux Égyptiens les malheurs qui les menaçaient, puisqu’ils imitaient et même surpassaient les habitants de Sodome par leur inhumanité envers les étrangers, comme le prouvent les versets suivants.
19.14 Les uns, etc. ; les habitants de Sodome refusaient l’hospitalité à des inconnus, tels que les anges envoyés à Lot (voir Genèse, chapitre 19). ― Les autres, etc. ; les Égyptiens opprimaient injustement les Hébreux qui ne leur avaient fait que du bien.
19.16 Reçus avec allégresse. Genèse, 45, 18-20. ― Ceux-ci, les Égyptiens.
19.17 Voir Genèse, 19, 11. ― frappés d’aveuglement. Le Sage veut parler des ténèbres de l’Égypte qui durèrent trois jours, dont il a déjà fait mention (voir Sagesse, chapitre 17), et qu’il rappelle ici dans ce verset même. ― Comme ceux qui ; les Sodomites. ― A la porte du juste ; de Lot. ― Lorsque ayant été, etc. Toute cette dernière partie du verset se rapporte aux Égyptiens dont l’aveuglement ou l’impuissance de voir venait des ténèbres répandues sur l’Égypte, tandis que celui des Sodomites avait une autre cause, que l’Écriture ne nous fait pas connaître (voir Genèse, 19, 11) ; de sorte que nous ignorons en quoi consistait précisément cet aveuglement. Beaucoup d’exégètes pensent que c’était une sorte de vertige ou d’éblouissement.
19.18 Lorsque les éléments, etc. Les éléments ont réellement changé de fonctions ou de propriétés entre eux, quand, par exemple, l’eau n’a pas éteint le feu ; quand le feu lui-même n’a détruit ni la neige, ni la grêle ; quand l’eau s’est arrêtée et est devenue solide comme un mur. Or tout cela s’est fait sans que les lois générales de la nature aient été troublées dans leur harmonie générale.
19.19 Les animaux, etc. Les troupeaux des Hébreux passèrent à travers la mer Rouge, tandis que les grenouilles couvrirent l’Égypte comme des troupeaux, se répandant sur toute la terre sèche et jusque dans les maisons.
19.20 etc. Sagesse, 16, 17-19 et 27.
La Bible de Rome est placée sous copyleft Alexis Maillard, auteur-éditeur, chacun a le droit de recopier, republier, imprimer, en totalité ou par extrait La Bible de Rome. Chacun a le droit de modifier ou d’adapter cette œuvre.
https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv
Si les liens devenaient caduques, il faut aller sur amazon.fr et taper dans la barre de recherche : « Alexis Maillard » + Bible