La Bible de Rome
Psaumes N°101 à 150
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Introduction
1° La place du Psautier dans le canon biblique; ses divers noms. — Dans la Bible hébraïque, le livre des Psaumes ouvre la série des Ketubim ou Hagiographes (voyez le tome 1, p. 13. Cependant un certain nombre de manuscrits ne lui attribuent que le second rang, et mettent en tête le petit livre de Ruth). Les Septante et la Vulgate le rangent parmi les écrits sapientiaux, au second rang, le poème de Job occupant la première place.
Il porte très habituellement chez les Hébreux le nom de Séfer teillim, « livre des louanges » — par abréviation, tillim ou tillin, « louanges » — de la racine halal, d'où dérive aussi le mot alléluia. Quoique cette dénomination ne soit directement employée qu'une seule fois dans le psautier pour caractériser en particulier l'une de ses hymnes (Ps. 144, l; hébr. 145), il est certain qu'elle exprime fort bien le but et la nature des Psaumes en général, la plupart d'entre eux étant au fond des « alléluia », des louanges divines. Un autre nom, également très exact, est celui de tefillôt, « prières » que l'on trouve soit dans les titres de quelques psaumes isolés (Ps. 16, hébr. 17; 85, hébr. 86;. 89, hébr. 90; 101, hébr. 102; 141, hébr. 142), soit à la fin du Ps 72 de l'hébreu. Tous les Psaumes sont en réalité des prières dans le sens large de cette expression, selon la belle remarque de saint Jérôme : « lisez le psautier au complet. Vous n'y trouverez rien d'autre qu'une prière à Dieu adaptée à toutes les circonstances. (Contra Pelag., 1, 5). » Néanmoins une autre dénomination, également hébraïque par son origine, a prévalu dans l'Église chrétienne: c'est celle de psalmi, « psaumes ». Ce nom vient du grec ψαλμός, qui correspond très exactement à l'hébreu mizmor, et qui servait à désigner soit les sons d'un instrument à cordes, soit un chant accompagné de ce genre de musique. Dans le texte primitif de la Bible, cinquante-six psaumes sont intitulés mizmor. C'est par une métonymie analogue que l'on a appelé la collection des Psaumes: ψαλτήριον (nom d'un instrument à cordes chez les Grecs; le nébel des Hébreux. Voyez l'Atl. Arch. de la Bible, pl. 63, fig. 8 et 9), psalterium, d'où nous avons fait « psautier ».
2° Le nombre et la numération des Psaumes. - Cent cinquante : tel est le chiffre normal et canonique des poèmes contenus dans le psautier. Tout ce qui dépasse ce nombre est apocryphe, notamment le psaume 151, qu'on trouve dans plusieurs versions anciennes (il raconte la victoire de David sur Goliath).
Quoique d'accord pour le total, l'hébreu d'une part, les Septante et la Vulgate d'autre part, diffèrent pour la coupure de quelques psaumes; ce qui produit une divergence presque perpétuelle dans la numération (cette remarque a son importance à cause des citations). Les psaumes 9 et 10, 64 et 65 de l'hébreu, sont réunis de manière à n'en former que deux dans les Septante et la Vulgate; en outre, ces mêmes versions divisent en deux parties les psaumes 116 et 147 de l'hébreu (la version syriaque a aussi des différences de numération qui lui sont propres). Le tableau suivant indiquera ces variantes en détail. Ps. 1-8 Hébreu = Ps. 1-8 Septante et Vulgate ; Ps. 9-10 Hébreu = Ps. 9 Septante et Vulgate ; Ps. 11-93 Hébreu = Ps. 10-112 Septante et Vulgate ; Ps. 94-115 Hébreu = Ps. 113 Septante et Vulgate ; Ps. 116 Hébreu = Ps. 114-115 Septante et Vulgate ;
Ps. 117-146 Hébreu = Ps. 116-145 Septante et Vulgate ; Ps. 147 Hébreu = Ps. 146-147 Septante et Vulgate ; Ps. 148-150 Hébreu = Ps. 148-150 Septante et Vulgate.
On le voit, les Septante et la Vulgate sont ordinairement en retard d'un chiffre sur l'hébreu. A moins d'indication contraire, nous suivrons la numération de notre version latine, quoique celle de l'hébreu paraisse être la plus exacte.
Quelques psaumes ou parties de psaumes existent à l'état double : comparez Ps. 13 et 52; Ps. 39, 14-18, et 64; Ps. 16, 8-12; 59, 7-14, et 107.
3° Division du Psautier. — Les cent cinquante psaumes sont partagés, dans la Bible hébraïque, en cinq livres, que marquent soit des titres spéciaux (Séfer rišôn, Séfer šéni, etc., « Livre premier, Livre second, » etc.) (placés entre les psaumes 41 et 42, 72 et 73, 89 et 90, 106 et 107, d'après la numération du texte hébreu), soit des doxologies finales (Ps. 40, 14; 71, 19; 88, 53; 105, 48), ajoutées par les collecteurs des psaumes (excepté à la fin du cinquième et dernier livre, le psaume 150 formant lui-même une admirable doxologie). Cette division est antérieure aux Septante, puisqu'ils ont inséré les doxologies dans leur traduction; elle est même plus ancienne que la composition des Chroniques, puisque le passage 1 Chroniques 16, 36 cite la doxologie du quatrième livre (Ps. 150, 48) comme partie intégrante du psaume 150. Elle correspond vraisemblablement aux différentes phases de la collection du psautier, ainsi qu'on le verra bientôt. Elle correspond pareillement à celle du Pentateuque, l'ouvrage aux cinq tomes. « Moïse a donné aux Israélites les cinq livres du Pentateuque, dit un ancien midraš ou commentaire juif du Ps. 1, 1, et David leur a donné aussi les cinq livres des Psaumes, pour correspondre au Pentateuque. » Le psautier est donc une sorte de « Pentateuque, l'écho du Pentateuque mosaïque, résonnant du cœur d'Israël; c'est le livre quintuple de la synagogue à Dieu, de même que la Loi est le livre quintuple de Dieu à la synagogue ».
4° Histoire de la collection des Psaumes.- Les poèmes sacrés dont se compose le psautier n'ont pas été rassemblés par une seule et même main, ni à la même époque. Divers traits de la Bible démontrent jusqu'à l'évidence la pluralité des collecteurs, et fournissent de précieux indices sur les temps où ils vivaient.
Nous trouvons le premier de ces traits dans le psautier même, où nous lisons, à la fin du second livre (Ps. 72 hébr., 20) : « Ici se terminent les prières de David, fils d'Isaïe. » (la Vulgate, Ps. 71, 20, traduit imparfaitement : Defecerunt laudes David, filii Jesse). C'est là, bien certainement, une formule qui servait de conclusion à un très ancien recueil des psaumes, tout différent de la collection actuelle, et remontant à David ou à Salomon.
Second fait : la destination liturgique de la plupart des poésies de David, et des poètes contemporains de ce prince, rendit promptement nécessaire un recueil de ce genre, qui alla grossissant peu à peu, à mesure que de nouveaux psaumes étaient composés ou retrouvés. Troisième fait: nous apprenons précisément, 2 Chroniques 29, 30 (cf. Prov. 25, 1), que le saint roi Ezéchias manifesta un grand zèle pour la littérature inspirée, et que, de concert avec les lévites, il fit chanter les cantiques de David et d'Asaph. Or les psaumes 72-88, qui composent le troisième livre du psautier, appartiennent en grande partie à ces deux écrivains sacrés; d'où l'on a conclu qu'Ezéchias aurait lui-même réuni ou fait réunir en son nom cette partie du psautier. Quatrième fait : le passage 2 Mach. 2, 13 rapporte que Néhémie, - et sans doute Esdras avec lui, comme l'ajoute saint Jérôme, - s'occupa de rassembler les psaumes de David, les livres des prophètes, etc. Voilà un nouveau stade dans l'histoire de la collection du psautier. Avant, pendant et après l'exil, d'autres chants lyriques avaient paru; des psaumes plus anciens, qui ne faisaient pas partie des recueils précédents, avaient été découverts: on réunit alors le tout à ce qu'on possédait précédemment, et les deux derniers livres furent ainsi formés, tandis que les trois premiers subissaient quelques changements, par suite d'insertions nouvelles. C'est donc probablement au temps d'Esdras et de Néhémie, vers l'an 450 avant J.- C., que remonte le psautier sous sa forme actuelle (plusieurs textes du Nouveau Testament nous montrent que les Psaumes occupaient leur rang actuel au temps de Notre-Seigneur. Cf. Luc. 20, 42; 24, 44; Act. 1, 20, 13, 33).
Ces hypothèses, déjà garanties par des faits sérieux, le sont encore par l'étude intrinsèque du psautier, dans les parties duquel on reconnaît sans peine, d'une manière générale, « un progrès manifeste du plus ancien au plus récent : » les psaumes 1-42 ne contenant guère que des chants de David; les psaumes 43-90 renfermant la masse des cantiques de l'époque intermédiaire; les psaumes 91-150 la masse des chants plus modernes.
Souvent les psaumes ont été simplement ajoutés les uns à la suite des autres, sans liaison logique d'aucun genre; d'autres fois, il est visible que certains principes généraux de ressemblance ont servi de base pour les grouper: ainsi les psaumes 3 et 4 sont tous deux une prière du soir; les psaumes 5 et 6, tous deux une prière du matin; les psaumes 20 et 21 s'enchaînent mutuellement, comme font la prière et l'action de grâces, etc. (sur l'emploi très varié des noms divins 'Elohim et Yehovah dans les cinq livres du psautier, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 651. Ce fait est sans importance grave pour la critique, quoi qu'aient dit les rationalistes.)
5° Le sujet des Psaumes, leurs principales espèces. - « Dieu et l'homme, voilà le sujet des Psaumes : Dieu dans sa grandeur, sa bonté, sa miséricorde, ses bienfaits, sa justice; l'homme dans sa faiblesse, sa petitesse, sa misère, ses infidélités, et le besoin qu'il a du secours de son Créateur (Man. Bibl., t. 2, n. 655). » Ou plus brièvement, et d'une manière peut-être encore plus exacte : « Dieu, et l'homme en face de Dieu. » Comme l'a dit un autre interprète, Dieu est, pour ainsi dire, le soleil autour duquel gravitent tous les psaumes. Il est vraiment leur thème unique et perpétuel, à tel point que, « sur cent cinquante qui composent la collection, il n'y en a que dix-sept où il ne soit pas nommé dès le premier verset. » (Man. Bibl., l.c. Ce sont les Ps. 1, 2, 31, 36, 38, 44, 48, 51, 57, 77, 86, 113, 115, 120, 128, 132, 136).
Mais ce sujet unique est envisagé et traité sous des aspects très divers : quelques psaumes s'adressent directement à Dieu, pour l'invoquer, pour l'adorer et le louer, pour le remercier; d'autres célèbrent ses attributs, ses perfections sans nombre, ou admirent les merveilles opérées par lui dans la nature et dans l'histoire; d'autres exposent d"une manière subjective sa loi sainte, que le Pentateuque avait promulguée objectivement; d'autres contemplent les mystérieux problèmes de la vie humaine dans ses relations avec la providence divine, etc. De là des essais multiples de classification. La grande variété et le changement rapide des sentiments dans un même psaume rendent ce genre d'opération très difficile (voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 656). On peut du moins distinguer : les psaumes eucharistiques, ou d'action de grâces (Ps. 8, 17, 18, etc.); les psaumes élégiaques, ou de prière plaintive (les sept psaumes pénitentiaux (6, 31, 37, 50, 101, 129, 142) en font naturellement partie) (Ps. 3, 5, 7, etc.); les psaumes didactiques (Ps. 1, 48, 118, etc.); les psaumes historiques (Ps. 77, 54, 55, etc.); les psaumes prophétiques ou messianiques (Ps. 2, 15, 21, etc.) (sur cette catégorie importante, voyez plus bas, au 9°).
6° Les titres des Psaumes et leur valeur.- Dans la version des Septante et dans la Vulgate, tous les psaumes, à part les deux premiers, sont munis d'un titre. Dans le texte hébreu, ces titres existent aussi habituellement; mais il y a jusqu'à trente-quatre psaumes qui en sont dépourvus. Ils indiquent tantôt le caractère, le sujet, le but du poème; tantôt l'auteur, tantôt l'occasion historique, tantôt l'accompagnement musical, tantôt tous ces détails en même temps. Ils sont d'ordinaire très courts, ne se composant parfois que d'un simple « Alléluia »; celui du psaume 59 est le plus long et le plus complet de tous.
Depuis la fin du 18ème siècle, on a beaucoup discuté sur leur origine, et plusieurs critiques ont nié soit leur authenticité, soit leur antiquité. Il est néanmoins vraisemblable qu'ils proviennent pour la plupart des auteurs mêmes des psaumes, car il est certain qu'ils sont très anciens. On démontre ce second point à l'aide de trois preuves principales. 1° Les titres des psaumes ne sont pas seulement antérieurs à la version des Septante, qui les contient; mais les traducteurs d'Alexandrie ne les ont quelquefois pas compris, et les rendent d'une manière inintelligible (de même la Vulgate, à leur suite): fait qui atteste une grande antiquité; on avait perdu la clef des expressions assez souvent énigmatiques qu'ils renferment. 2° D'autres poèmes bibliques ont des titres analogues, dont l'authenticité n'est pas douteuse. Cf. 2 Samuel 1,18, et 23, 1; Is. 38, 9; Hab. 3, 1, etc. 3° « Ils forment une partie intégrante de la collection (des Psaumes), et jusqu'aux temps modernes ils ont été, dans leur ensemble, admis sans contestation. Théodore de Mopsueste est, dans, l'antiquité, le seul qui ait élevé des doutes à ce sujet. » D'ailleurs « leur diversité, l'absence d'esprit de système, leur forme souvent obscure... sont des garanties d'une haute antiquité (Man. Bibl. , T. 2, n. 652). » Si les Septante en ajoutent un certain nombre qui ne se trouvent pas dans l'hébreu, ils l'ont fait assurément pour de bonnes raisons, et en s'appuyant sur des traditions alors existantes. Néanmoins on admet communément que les titres de quelques psaumes sont inexacts, et on n'hésite pas à les rejeter (nous les indiquerons dans le commentaire). Il en est plusieurs qui offrent à l'interprète des difficultés très sérieuses, et leur sens ne saurait être marqué que d'une manière hypothétique.
7° Les auteurs des Psaumes. — Les titres donnent le nom des auteurs de cent un psaumes dans la Bible hébraïque; de cent quinze dans les Septante et la Vulgate. Soixante-treize psaumes sont attribués à David par le texte hébreu (ce sont les Ps. 3-9, 11-32, 34-41, 51-65, 68-70, 86, 101, 103, 108-110, 122, 124, 131, 133, 138-145, d'après la numération de l'hébreu), quatre-vingt-huit par les Septante (ajoutez à la liste précédente les Ps. 10 suivant l'hébr., 32, 42, 66, 70, 90, 92-98, 113, 136). Toujours d'après les titres, le psaume 89 est de Moïse; deux psaumes (71 et 126) sont de Salomon; Asaph, maître de chœur du temple sous le règne de David (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.; 2 Chroniques 24, 30), en aurait composé douze; de même « les fils de Coré », c.-à-d. les descendants du lévite révolutionnaire qui avait reçu un châtiment si terrible au temps de Moise (cf. Num. 16); Héman et Éthan, chargés de la musique du temple par David, avec Asaph (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.), en composèrent chacun un.
Selon le texte hébreu, trente-quatre psaumes sont « orphelins », comme s'exprime le Talmud, c.-à-d. anonymes. Dans ce nombre, il en est plusieurs encore qui eurent probablement David pour auteur (par exemple, le Ps. 2. Cf. Act. 4, 25). Les Septante et la Vulgate en attribuent quelques-uns aux prophètes Jérémie, Ézéchiel, Aggée et Zacharie : simples conjectures, qui ne reposent pas toujours sur des bases bien solides.
Le livre des Psaumes est donc loin d'appartenir en entier à David, qui ne paraît pas en avoir composé beaucoup plus de la moitié. Divers écrivains, soit juifs, soit ecclésiastiques, ont pourtant affirmé, avec une énergie digne d'une meilleure cause, que tous les psaumes sans exception étaient du poète royal. « Sciamus errare, leur répondait saint Jérôme (Epist. 140, 4. Comparez ces lignes de saint Hilaire, Prob. In Ps., &2 : «Il est absurde d'attribuer tous les psaumes à David, et non à ceux dont ils portent manifestement les noms, puisqu'ils ont eu un si grand nombre d'auteurs, dont les noms figurent dans toutes les éditions. » Lorsque la Bible désigne le psautier par les noms de τά τού Δαυίδ (2 Mach. 2, 13) et de Δαυίδ (cf. Matth. 2, 45; Act. 4, 25, etc.), lorsque le concile de Trente lui donne l'épithète de Davidicum (Sess. 4), cela a lieu en vertu de l'adage: A fortiori fit denominatio. David demeure quand même « le principal et le plus grand poète lyrique d'Israël », le psalmiste par antonomase, comme le nomment les saints Livres: egregius psaltes Israel. (2 Samuel 23, 1. Cf. Eccli. 47, 8-10. D'après une gracieuse légende talmudique, le roi David avait suspendu sous ses fenêtres une harpe éolienne. Dès qu'elle rendait un son, il s'éveillait, et, piqué d'émulation, il composait un chant à la gloire de Dieu).
De cet aperçu relatif aux auteurs des Psaumes, il résulte que les dates extrêmes de la composition du psautier sont, d'une part, environ l'an 1050; d'autre part, environ l'an 450 avant J.-C., formant une ère d'à peu près six cents ans. Quant à l'opinion récente, d'après laquelle un grand nombre de psaumes ne remonteraient pas au delà de l'époque des Machabées, nous n'avons pas à la réfuter ici, tant elle est vaine; même dans les rangs rationalistes, elle a rencontré des adversaires très énergiques. (voyez Cornely, Historica et critica Introductio in utriusque Testamenti libros sacros, t. 2, pars 2, pp. 107-111)
8° Notre traduction latine des Psaumes. — La version grecque des Septante et la Vulgate, telles sont les deux plus importantes traductions du Psautier dans l'antiquité. La première « laissant fréquemment beaucoup à désirer dans les détails », et ayant en maint endroit, par suite d'une littéralité outrée, un coloris hébraïque non moins pénible que prononcé, l'on doit s'attendre à ce que la seconde, qui n'est qu'une version latine de cette traduction grecque, présente aussi un nombre considérable d'imperfections.
Voici en quelques mots, que nous empruntons au Manuel biblique (tome 2, n. 663), l'histoire du psautier tel qu'il est contenu dans la Vulgate. « Notre traduction latine des Psaumes est celle de l'ancienne italique; elle n'a pas été faite directement sur l'original hébreu... : c'est donc une œuvre de seconde main. Comme, du temps de saint Jérôme, par suite de la multitude des transcriptions qui en avaient été faites, elle était remplie de fautes, ce grand docteur, sur la demande du pape saint Damase, la retouche vers 383; ses corrections furent peu nombreuses, parce qu'il craignait de troubler, par de trop grands changements, les habitudes des fidèles qui savaient, la plupart, les Psaumes par cœur. Cette première révision est connue sous le nom de Psautier romain (du lieu où elle fut composée. « Jusqu'à saint Pie V, on se servit, dans toutes les églises de Rome, du Psalterium romanum; actuellement on ne s'en sert plus que dans l'église Saint-Pierre, pour le Bréviaire. L'invitatoire de Matines, Ps. 94, est tiré du Psalterium romanum; mais ce même psaume, intercalé dans le 3è nocturne de l'office de l'Épiphanie, est pris du Psalterium gallicanum. Les passages des Psaumes placés dans le Missel sont empruntés au Psautier romain, et non au Psautier gallican, employé dans le Bréviaire. »,Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, pp. 12-13 de la 3è édit., 1871). On la jugea bientôt insuffisante. Saint Jérôme se remit donc à l'œuvre, entre 387 et 39l , et publia une seconde édition, plus soigneusement et plus amplement corrigée, de la version italique des Psaumes; elle porte le nom de Psautier gallican, parce qu'elle fut adoptée par les Églises des Gaules. Quand il entreprit plus tard une version nouvelle de l'Ancien Testament, sur le texte hébreu, il fit aussi, en 405, une traduction des Psaumes sur l'original: c'est le Psautier hébraïque. Quel que soit le mérite de cette version, les fidèles étaient si familiarisés avec l'ancienne italique, que l'Église a cru devoir, dans sa sagesse, conserver cette dernière dans les éditions de la Vulgate, d'après la recension désignée sous le nom de Psautier gallican. »
Quant aux caractères de notre version officielle des Psaumes, la même source les détermine fort bien, dans les termes suivants (Man. Bibl., ibid., n. 604): « Notre vieux Psautier latin a des défauts; il est souvent d'un style incorrect et barbare, obscur en quelques endroits, et même quelquefois il ne prend pas exactement le sens de l'original. Mais, quoiqu'il existe des différences nombreuses entre le texte hébreu et le texte latin, le fond de la doctrine est tout à fait le même, et les divergences sont, par conséquent, sans portée pour la religion (cf. Bossuet, Dissertatio de Psalmis, cap. 5. Oeuvres, édit. Lebel, t. 1, p. 52). De plus, quoique notre version de la Vulgate ne soit pas parfaite, elle a une force, une concision admirables, jointes à je ne sais quelle saveur agréable qui lui donne le plus grand prix, et fait que les paroles des chantres sacrés, sous cette forme de la langue populaire latine, frappent l'esprit et se gravent dans la mémoire beaucoup mieux que si elles étaient parées de toutes les élégances d'une langue moderne. » (voyez dans le Man. Bibl., t. 2, n. 686, une explication, par ordre alphabétique, des mots difficiles de la Vulgate en ce qui concerne les Psaumes.).
9° L'importance des Psaumes est évidente. C'est à bon droit qu'on les a nommés « une Bible dans la Bible », parce qu'ils en résument l'essence (« La raison pour laquelle le psautier est si fréquemment utilisé c'est qu'il contient toute l'Écriture. » S. Thom. Aq., Expositio aurea ad Davidem, Proleg. « A la vérité dire, je n'estime livre soubs le ciel qui puisse être comparé au Psaultier. Parquoy s'il nous fallait impétrer de Dieu par grandes prières et souhaits un long livre contenant sommairement la moelle de l'Écriture et les choses d'eslites d'icelle, il ne pourrait estre autre que le Psaultier, ou du tout semblable à iceluy. » Préface d'un vieux Psautier datant de 1552), ou « le cœur de la Bible ». « le livre des Psaumes, écrivait saint Augustin d'une manière plus générale encore (Proleg. In Psalmos), contient ce qui est utile à toutes choses. Il prédit les choses futures, il rappelle les gestes des anciens, il présente la loi aux vivants, il détermine une façon de faire les choses. »
Mais nous pouvons envisager cette importance à divers points de vue. 1. Sous le rapport historique. Rien ne saurait nous aider mieux que les Psaumes à connaître le peuple théocratique dans la partie supérieure et en même temps la plus intime de sa vie. Sans le psautier, nous n'aurions qu'une idée très imparfaite et superficielle de la religion israélite. Au contraire, les chants lyriques des Hébreux nous permettent d'étudier à fond leurs relations avec Dieu, leur foi, leur amour, leur tendre piété. Les Psaumes sont, de plus, en connexion perpétuelle et très étroite avec l'Ancien Testament.
Sous le rapport théologique. « Le livre des Psaumes, dit saint Basile (Hom. 1 in Psalm., n.2), contient une théologie complète. La prophétie de la venue de Notre-Seigneur dans la chair, les menaces du jugement, l'espérance de la résurrection, la crainte du châtiment, les promesses de la gloire, la révélation des mystères : toutes ces choses sont recueillies dans ce livre comme dans un vaste trésor ouvert à tous. » Rien de plus riche que la théologie, soit dogmatique, soit morale, des Psaumes, et l'on a pu composer des volumes spéciaux sur ce sujet intéressant (en particulier, J.Koenig, Theologie der Psalmen, Fribourg-en-Brisgau, 1852). Mais l'importance théologique des Psaumes consiste avant tout dans leurs prophéties relatives au Messie et à son Église : prophéties nombreuses, d'une grande clarté, qui nous aident d'une manière surprenante à suivre le progrès de la révélation sur la plus belle et la plus grave des questions. Non seulement le psautier est imprégné dans son ensemble de l'idée du Messie, telle que les oracles antérieurs l'avaient transmise, mais cette idée y prend un magnifique accroissement; elle se précise et se clarifie de plus en plus. Aussi ne faut-il pas s'étonner que, de tous les livres de l'Ancien Testament, le psautier soit le plus fréquemment cité dans le Nouveau (on a supputé que sur deux cent quatre-vingt-trois citations empruntées à l'Ancien Testament par le Nouveau, cent seize sont tirées des Psaumes).
Cependant tous les psaumes ne s'occupent pas du Messie, et, parmi ceux qui s'en occupent, tous ne le font pas de la même manière; de là le nom de Psaumes messianiques, appliqué seulement à un certain nombre d'entre eux. Et ici encore il faut distinguer, car les psaumes messianiques ne méritent pas tous cette épithète au même degré : quelques-uns annonçant le Christ et son règne d'après leur sens direct, littéral, de sorte qu'ils ne sauraient souffrir aucune autre application ; d'autres se rapportant tout d'abord, selon leur sens propre, à divers faits ou personnages de l'Ancien Testament, mais de telle sorte que ces faits, ces personnages, sont des types du Messie. Dans le premier cas, qui est relativement rare, on dit que les psaumes sont directement ou exclusivement messianiques (tels sont les Ps. 2, 21, 44, 71, 109; peut être aussi les Ps. 15 et 68); dans le second, ils le sont indirectement, ou suivant le sens typique et figuré (entre autres, les Ps. 8, 18, 34, 39, 40, 67, 77, 96, 101, 108, 116, 117, pour ne citer ici que les principaux).
Les psaumes messianiques nous sont parfois indiqués par les écrivains du Nouveau Testament, ou par le témoignage unanime de l'Église : leur caractère est alors indiscutable (à cette catégorie appartiennent les Ps. 2, 8, 15, 21, 39, 40, 44, 47, 48, 71, 77, 96, 101, 108, 109, 116, 117). D'autres fois, c'est le fond même des choses, un trait plus ou moins frappant, qui nous rappelle le Messie (Ps. 20, 23, 46, 84, 86, 88, etc) : garantie assurément bien inférieure à la précédente. Le consentement de quelques Pères ou exégètes anciens a également sa valeur pour établir le caractère messianique d'un psaume (Ps. 3, 17, 48, 54, 58, 66, 70, 87, 110, etc); mais il est nécessaire alors que l'application faite par eux à Notre-Seigneur Jésus-Christ et à son Église ne soit pas purement accommodatice. (« On ne doit pas ranger parmi les psaumes messianiques ceux que la liturgie applique, dans un sens accomodatice, à Jésus-Christ et à son Église, parce que celle-ci n'a pas certainement l'intention de décider par là, en vertu de son autorité, que l'application qu'elle fait d'un passage au Messie et à son royaume est réelle, objective, et voulue comme sens premier par le Saint-Esprit ». Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, p. 16 de la 3è édition. Voyez dans l'excellent ouvrage du P. Corluy, Spicilegium dogmatico-biblicum, Gand, 1884, passim, l'explication concise des principaux passages messianiques du psautier. Cf. G. Reinke, Die messianischen Psalmen, Giessen, 1857-1858).
Sous le rapport liturgique. Chacun sait le rôle immense que les Psaumes ont joué et joueront à jamais dans les liturgies juive et chrétienne. Non qu'ils aient été tous composés dans un but liturgique; mais ceux-là même qui n'étaient à l'origine que l'effusion d'un sentiment individuel et privé s'adaptèrent merveilleusement à cette destination.
Nous possédons peu de détails sur l'emploi des Psaumes dans les cérémonies religieuses d'Israël avant l'exil. Plusieurs textes bibliques supposent cependant que le psautier formait dès lors le fond et la partie essentielle du culte public. Comp. 1 Chroniques 16; Is. 38, 20; Jer. 33, 11, etc., et les titres d'un certain nombre de psaumes. Il en fut de même après l'exil, ainsi que le dit clairement le Talmud en divers endroits, allant jusqu'à noter les psaumes qui étaient chantés à tels et tels jours (actuellement encore les Psaumes constituent une portion très importante du culte dans les synagogues).
Du culte juif, l'emploi des Psaumes passa dans le culte chrétien dès l'origine de l'Église (cf. 1 Cor. 14, 15, Eph. 5, 19; Col. 3, 16). Et rien de plus naturel, puisque les apôtres, et ceux des premiers chrétiens qui étaient issus du judaïsme, avaient été accoutumés à ce genre de prière. D'ailleurs le psautier n'a rien de spécifiquement juif; ses supplications et ses louanges convenaient mieux encore à la religion nouvelle qu'à l'ancienne (« Psalmus vox Ecclesiae est », a dit saint Ambroise, Praef. In Psalm., n. 9); aussi, lorsque la liturgie chrétienne s'organisa peu à peu, elle fit un usage très large des psaumes (voyez Bona, Opera omnia, Anvers, 1723, pp. 402 et ss.; Gerbert, De musica sacra, t. 1, cap. 1-3, etc): à tel point que les Églises de Syrie chantaient intégralement le psautier, « le cœur de Dieu, » ainsi qu'elles l'appelaient, à toutes les vigiles des fêtes; les Églises grecque et latine, une fois par semaine.
Sous le rapport moral et mystique. Cet emploi public et solennel des Psaumes n'empêchait pas leur emploi privé, qu'il excitait au contraire. « In Christi villa (c.-à-d. à Bethléem), écrivait saint Jérôme (Ep. 18. Cf. S. Greg. Nyss., in Psalm. c. 3), - et ce qu'il dit de Bethléem s'applique à cent autres villes, - extra psalmos silentium est; quocumque te vertas, arator stivam tenens Alleluia decantat, sudans messor psalmis se avocat, et curva attondens vites falce vinitor aliquid Davidicum canit. ». C'est que les Psaumes renferment un trésor inépuisable de saints enseignements, de consolations et d'encouragements célestes, qui s'approprient à tous les temps, à tous les pays, à chaque âme individuelle, à chaque situation de la vie. Le psautier est, comme l'Imitation de Jésus-Christ, un livre qui ne saurait vieillir. « Il a ceci de propre et d'admirable qu'il contient , décrits en lui, les mouvements de l'âme de chacun, ses mutations et ses punitions , de telle sorte que quiconque voudrait les recevoir de lui comme d'une image, et les comprendre, pourrait se transformer lui-même et devenir ce qui est écrit....Dans chaque chose, chacun trouvera des cantiques divins parfaitement adaptés à nous, à nos mouvements et à leur modération. (S. Athanase, Epist. ad Marcellinum, n. 10. Comparez Bossuet, Dissertatio in Psalmos, cap. 8). » « David est... le prince de la prière,.... le père de l'harmonie surnaturelle, le musicien de l'éternité dans les choses du temps, et sa voix se prête à qui le veut, pour gémir, pour invoquer, pour intercéder, pour louer, pour adorer (Lacordaire, Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne, pp. 190 et ss.).
10° Beautés littéraires du Psautier. — « Je ne m'étendrai pas sur les beautés littéraires du livre des Psaumes: les saints Pères ont tout dit, en mettant ces divins cantiques infiniment au-dessus des productions des lyriques profanes (le mot de saint Jérôme est bien connu : « David, notre Simonides, notre Pindare, notre Aldeus, notre Flaccus et notre Catullus, chante le Christ avec la lyre, et un plasterium à dix cordes. » Epist, L ad Paulin). Ils l'emportent, en effet, et par le fond des choses qu'ils renferment, et par la manière dont ils les expriment... Pour exprimer de si grandes pensées, les poètes de Sion avaient des images vives, des expressions pittoresques, des comparaisons frappantes, des tons hardis, des mouvements sublimes, enfin toutes les ressources du génie oriental secondé par l'inspiration. Lisez l'un après l'autre les lyriques anciens et modernes, vous ne trouverez rien dans leurs odes qui approche de la majesté et de la douceur des Psaumes; mais, à côté de ces richesses, vous n'admirerez pas moins la simplicité du style, qui contraste toujours dans la Bible avec la recherche des écrivains profanes (H.Laurens, Job et les Psaumes, pp. 158 et ss., Paris, 1839).
Nous pourrions citer, sur ce thème intéressant, toute une chrestomathie de passages remarquables, empruntés aux plus grands écrivains modernes. Les lignes suivantes de Lamartine suffiront: « Ce chantre divin (David) m'a souvent touché le cœur et ravi la pensée. C'est le premier des poètes du sentiment; c'est le roi des lyriques. Jamais la fibre humaine n'a résonné d'accords si intimes, si pénétrants, si graves; jamais la pensée du poète ne s'est adressée si haut et n'a crié si juste; jamais l'âme de l'homme ne s'est répandue devant l'homme et devant Dieu en expressions et en sentiments si tendres, si sympathiques et si déchirants. Tous les gémissements les plus secrets du cœur humain ont trouvé leurs voix et leurs notes sur les lèvres et sur la harpe de cet homme, et si l'on remonte à l'époque reculée où de tels chants retentissaient sur la terre, si l'on pense qu'alors la poésie lyrique des nations les plus cultivées ne chantait que le vin, l'amour, le sang et les victoires des Muses et des coursiers dans les jeux de l'Élide, on est saisi d'un profond étonnement aux accents du Roi-Prophète, qui parle au Dieu créateur comme un ami à son ami, qui comprend et loue ses merveilles, qui admire ses justices, qui implore ses miséricordes, et semble un écho anticipé de la poésie évangélique, répétant les douces paroles du Christ avant de les avoir entendues... Lisez de l'Horace ou du Pindare après un psaume; pour moi, je ne le peux plus. » (Voyage en Orient).
En un mot, c'est à bon droit que les Psaumes « passent chez tous les peuples pour l'ouvrage le plus parfait que la poésie lyrique ait produit » (Ch. Nodier. Voyez les trésors de l'éloquence, Lille, 1846, 3è édit., t. 1, pp. 35 et ss.)
11° Les ouvrages à consulter ne manquent pas ici, puisque « les Psaumes sont le livre de l'Ancien Testament sur lequel on a le plus écrit », et que l'on compte « environ douze cents commentaires de ces chants sacrés » (Man. Bibl., t. 2, n. 672). Voici quelques-uns des plus utiles, tous sortis de la plume d'écrivains catholiques. Au temps des Pères, l'Expositio in Psalmos, attribuée à saint Athanase; les admirables Homiliae in Psalmos de saint Basile, qui ne portent malheureusement que sur vingt-deux psaumes; l'œuvre analogue et également incomplète de saint Jean Chrysostome; l'Interpretatio in Psalmos, de Théodoret de Cyr; les Tractatus super Psalmos, de saint Hilaire de Poitiers; les célèbres Enarrationes in Psalmos, de saint Augustin. Au moyen âge, de Psalmorum libro exegesis, du Vén. Bède; le commentaire incomplet de saint Thomas d'Aquin. Aux temps modernes, la Paraphrasis in Psalmos cum annotationibus, de Cornélius Jansénius, évêque de Gand (Anvers, 1614; travail concis et solide); le Commentarius in Psalmos de Génébrard (1582); le Commentarius in Psalmos et in cantica divini officii, de A. Agellius (Paris, 1611), qui est regardé à bon droit comme le meilleur ouvrage catholique du 17ème siècle
sur les Psaumes ; l'excellente Explication des Psaumes de Robert Bellarmin [Paris, Librairie de Louis Vives, 1855, en trois tomes téléchargeables gratuitement sur JesusMarie.com] [...] H. Lesêtre, le Livre des Psaumes, Paris, 1883 ; Mgr Meignan, David, roi, psalmiste, prophète, avec une introduction sur la nouvelle critique, Paris, 1889 (tous ces commentaires contemporains ont de la valeur, et peuvent rendre de grands services pour l'étude des Psaumes). […] (Voyez, dans le Man. bibl., t. 2, nn. 668-671, quelques excellentes recommandations pratiques sur l'étude des Psaumes.)
Psaume hébreu N°101 (Psaume N°100 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Je veux chanter la bonté et la justice. C'est toi, Seigneur que je veux célébrer. Votre bonté et votre justice, que je veux pratiquer. 2 Je prendrai garde à la voie de l'innocence. Quand viendras-tu à moi ? Je marcherai dans l'intégrité de mon cœur, au milieu de ma maison. Je me tiendrai en garde contre le péché, lorsque vous me visiterez, que vous n'éprouverez. 3 Je ne mettrai devant mes yeux aucune action mauvaise. Je hais la conduite perverse, elle ne s'attachera pas à moi. 4 Un cœur faux ne sera jamais le mien, je ne veux pas connaître le mal. 5 Le détracteur qui déchire en secret son prochain, je l'exterminerai. L'homme au regard hautain et au cœur gonflé d'orgueil, je ne le supporterai pas. Je n’aurai pas dans mon entourage des hommes avides d’honneur et de biens. 6 J'aurai les yeux sur les hommes fidèles du pays, pour qu'ils demeurent auprès de moi. Celui qui marche dans une voie intègre sera mon serviteur. Je ne choisirai pour mes conseillers que ceux qui sont fidèles à Dieu et à leur prince. La fidélité envers Dieu est toujours accompagnée de la fidélité envers le prince ; au contraire, les magistrats qui sont sans crainte de Dieu, et qui ne se font pas un point d'honneur d'observer fidèlement l'alliance qu’ils ont contractée avec Dieu, c’est-à-dire leur religion, ne sont jamais de sincères serviteurs des princes. 7 Il n'aura pas de place dans ma maison, celui qui agit avec fourberie. Celui qui profère le mensonge ne subsistera pas devant mes yeux. 8 Chaque matin j'exterminerai tous les méchants du pays, afin de retrancher de la cité du Seigneur tous ceux qui commettent l'iniquité. Le matin était le temps où l’on rendait la justice.
Psaume hébreu N°102 (Psaume N°101 dans la Vulgate) 1 Prière du malheureux, lorsqu'il est accablé et qu'il répand sa plainte devant le Seigneur. Un Israélite, dans son affliction profonde, se plaint à Dieu de l’excès de sa misère (2-12) ; il a l'espoir de voir le rétablissement de Sion réduite en ruines (19-24), et, dans cette espérance, il demande à l’Éternel pour lui-même la prolongation de sa vie, et pour toute la race d’Israël une éternelle existence (25-29). Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans le temps où la religion et les bonnes mœurs sont en décadence, ou dans tout autre affliction : il peut aussi s'en servir comme de Psaume de pénitence, et, dans ce cas, déplorer devant Dieu dans les versets 2-12, sa décadence spirituelle, dans les versets 13-24 espérer sa résurrection et celle de toute l'humanité, et, dans cette espérance, lui demander la prolongation de sa vie, de même que l'éternelle existence des hommes rachetés en général (v. 26-29). 2 Seigneur écoute ma prière et que mon cri arrive jusqu'à toi. 3 Ne me cache pas ton visage, au jour de ma détresse, incline vers moi ton oreille, quand je crie, hâte-toi de m'exaucer. 4 Car mes jours s'évanouissent comme en fumée et mes os sont embrasés comme par un feu. Le Chantre sacré, dans les images qui suivent (4-12), trace le tableau de l'état du peuple d'Israël dans la captivité de Babylone, durant laquelle, près de son entière extinction (4), dans une solitude où l’on n’entendait que ses plaintes (7-8), en butte aux persécutions de ses ennemis (9), il languissait dans l’affliction (10-12). 5 Frappé comme l'herbe, mon cœur se dessèche, j'oublie même de manger mon pain. Frappé par le malheur, j’ai été comme l’herbe soumise à l’ardeur du soleil ou au ver. 6 A force de crier et de gémir, mes os s'attachent à ma chair. Les cris et les plaintes aiguës que je pousse, m'ont réduit à une telle maigreur que mes os sont collés à ma peau (Voir Ps. Hébreux 22, 18. Job 19, 20). 7 Je ressemble au pélican du désert, je suis devenu comme le hibou des ruines. Le pélican vit dans les solitudes marécageuses. Isaïe 34, 11. 8 Je passe les nuits sans sommeil, comme l'oiseau solitaire sur le toit. Aussi abandonné. 9 Tout le jour mes adversaires m'outragent, mes ennemis furieux jurent ma ruine. Ceux qui autrefois, avant la captivité, parlaient de moi (de nous) en termes honorables, m’outragent maintenant par leurs dieux ; ou ils font en mon nom des exécrations contre eux-mêmes, en disant : Si je fais ceci ou cela, qu'il m'arrive ce qui est arrivé aux Juifs. 10 Je mange la cendre comme du pain et je mêle mes larmes à mon breuvage, La cendre est mise ici pour le deuil, parce que dans le deuil on demeurait assis dans la cendre. 11 à cause de ta colère et de ton indignation car tu m'as soulevé et jeté au loin. 12 Mes jours sont comme l'ombre qui s'allonge et je me dessèche comme l'herbe. 13 Mais toi, Seigneur, tu es assis sur un trône éternel et ta mémoire vit d'âge en âge. 14 Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion, car le temps de lui faire grâce, le moment fixé est venu. Plusieurs exégètes croient qu'il est fait ici allusion aux années de la captivité prédites par Jérémie 25, 1, 2, 11, 12. Les soixante-dix années de captivité commencèrent en l’an 606 av. J.-C., vers la fin de la troisième année du règne de Joakim. Le psaume aurait donc été composé vers la fin de cette période. 15 Car tes serviteurs en chérissent les pierres, ils s'attendrissent sur sa poussière. Les pierres de Sion, sa construction, la poussière en laquelle elle fut réduite. 16 Alors les nations révéreront le nom du Seigneur et tous les rois de la terre ta majesté, 17 parce que le Seigneur a rebâti Sion, il s'est montré dans sa gloire. 18 Il s'est tourné vers la prière du misérable, il n'a pas dédaigné sa supplication. 19 Que cela soit écrit pour la génération future et que le peuple qui sera créé célèbre le Seigneur, ce peuple n’est pas seulement les Juifs qui devaient adorer Dieu à Jérusalem après sa reconstruction, mais l'assemblée ou l’Église qui devait se composer de toutes les nations (v. 23), les chrétiens qui sont régénérés (Voir 1 Pierre 1, 23. Jacques 1, 18). 20 parce qu'il a regardé de sa sainte hauteur, parce que le Seigneur a regardé des cieux sur la terre, 21 pour écouter les gémissements des captifs, pour délivrer ceux qui sont voués à la mort, dans le sens prochain, les Israélites qui étaient alors en captivité à Babylone, puis dans le sens plus éloigné, les hommes en général, qui languissent dans l'esclavage du péché, et qui, par l'effet du péché originel, sont voués à la mort (Voir Isaïe 61, 1. Luc 1, 74. Hébreux 2, 15). 22 afin qu'ils publient dans Sion le nom du Seigneur et sa louange dans Jérusalem 23 quand s'assembleront tous les peuples et les royaumes pour servir le Seigneur. 24 Il a brisé ma force sur le chemin, il a abrégé mes jours. 25 Je dis : Mon Dieu, ne m'enlève pas au milieu de mes jours, toi, dont les années durent d'âge en âge. À l’occasion de ce coup d'œil consolant sur l'avenir que Dieu découvre au Chantre sacré, celui-ci, qui est encore dans ses meilleures années, s’adresse à Dieu et le conjure de le maintenir en vie pour qu’il voie les jours de ces événements consolants, comme il le désire : Faites-moi don de la vie, vous qui vivez éternellement. 26 Au commencement tu as fondé la terre et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. 27 Ils périront, mais toi, tu subsistes. Ils s'useront tous comme un vêtement. Tu les changeras comme un manteau et ils seront changés, 28 mais toi, tu restes le même et tes années n'ont pas de fin. Le ciel ni la terre ne seront pas anéantis, mais seulement changés, transformés, renouvelés (Voir 2 Pierre 3, 10-13. Romains 8, 20-21.) 29 Les fils de tes serviteurs habiteront leur pays et leur postérité sera stable devant toi.
Psaume hébreu N° 103 (Psaume N°102 dans la Vulgate) 1 De David. Mon âme, bénis le Seigneur et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom. 2 Mon âme, bénis le Seigneur et n'oublie pas ses nombreux bienfaits. 3 C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies. 4 C'est lui qui délivre ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de miséricorde. 5 C'est lui qui comble de biens tes désirs et ta jeunesse renouvelée a la vigueur de l'aigle. Au lieu de « désir » saint Jérôme traduit : «votre ornement», par où le Psalmiste entend ordinairement l'âme. Qui orne votre âme de la grâce. C'est avec justesse que l'état de nature dans lequel l'homme est privé de la grâce surnaturelle, est comparé au temps de la mue de l’aigle ; de même que l’état surnaturel de l’homme régénéré, au temps où l’aigle reprend ses plumes. Isaïe 40, 31 s'exprime de la même manière : ceux qui espèrent en Dieu refont leurs forces, renouvellent leurs plumes comme l'aigle. 6 Le Seigneur exerce la justice, il fait droit à tous les opprimés. 7 Il a manifesté ses voies à Moïse, ses grandes œuvres aux enfants d'Israël. Sa loi est une preuve de sa miséricorde. 8 Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté. 9 Ce n'est pas pour toujours qu'il réprimande, il ne garde pas à jamais sa colère. 10 Il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous châtie pas selon nos iniquités. 11 Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande envers ceux qui le craignent. 12 Autant l'orient est loin de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. 13 Comme un père a compassion de ses enfants, le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent. 14 Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. 15 L'homme, ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs. 16 Qu'un souffle passe sur lui, il n'est plus et le lieu qu'il occupait ne le connaît plus. Car le vent passe sur elle (l'herbe), et elle n'est plus, et l’on ne connaît plus le lieu où elle était. Le vent, l'ardeur du vent. 17 Mais la bonté du Seigneur dure à jamais pour ceux qui le craignent et sa justice pour les enfants de leurs enfants, 18 pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses commandements pour les observer. 19 Le Seigneur a établi son trône dans les cieux et son empire s'étend sur toutes choses. 20 Bénissez le Seigneur, vous ses anges, qui êtes puissants et forts et qui exécutez ses ordres, en obéissant à la voix de sa parole. 21 Bénissez le Seigneur vous toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs et qui exécutez sa volonté. 22 Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination. Mon âme, bénis le Seigneur.
Psaume hébreu N°104 (Psaume N°103 dans la Vulgate) 1 Mon âme, bénis le Seigneur. Seigneur, mon Dieu, tu es infiniment grand. Tu es revêtu de majesté et de splendeur. 2 Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau, il déploie les cieux comme une tente. L'Apôtre dit que Dieu habite dans une lumière inaccessible 1 Timothée 6, 16. 3 Dans les eaux du ciel, il bâtit sa demeure, des nuées il fait son char, il s'avance sur les ailes du vent. Dieu a construit sa demeure avec les eaux au-dessus du firmament. L'appartement de dessus se trouvait sur le toit des maisons (Voir 1 Rois 17, 19), et c’est pour cela qu'il est comparé au ciel, séjour de Dieu, qui est au-dessus du firmament. 4 Des vents, il fait ses messagers, des flammes de feu ses serviteurs. Les serviteurs de Dieu ont la promptitude des vents et la force du feu (Voir Hébreux 1, 7). 5 Il a affermi la terre sur ses bases, elle est à jamais inébranlable. 6 Tu l'avais enveloppée de l'abîme comme d'un vêtement, les eaux recouvraient les montagnes. Le Chantre sacré décrit la séparation de la terre d’avec l’eau (Genèse 1, 2. 6. 7) 7 Elles s'enfuirent devant ta menace, au bruit de ton tonnerre, elles reculèrent épouvantées. 8 Les montagnes surgirent, les vallées se creusèrent, au lieu que tu leur avais assigné. 9 Tu poses une limite que les eaux ne franchiront plus, elles ne reviendront plus couvrir la terre. Comme autrefois. Job 38, 10. 10 Il envoie les sources dans les vallées, elles s'écoulent entre les montagnes. 11 Elles abreuvent tous les animaux des champs, les onagres viennent y étancher leur soif. 12 Les oiseaux du ciel habitent sur leurs bords et font résonner leur voix dans le feuillage. 13 De sa haute demeure, il arrose les montagnes, la terre se rassasie du fruit de tes œuvres. De l’appartement de Dieu, c’est-à-dire du milieu des eaux qui se trouvent au-dessus du firmament. 14 Il fait croître l'herbe pour les troupeaux et les plantes pour l'usage de l'homme. Il tire le pain du sein de la terre 15 et le vin qui réjouit le cœur de l'homme, il lui donne l'huile qui brille sur son visage et le pain qui affermit son cœur. L'huile, comme toutes les substances grasses, était considéré comme donnant du poli et de la beauté. Le Prophète célèbre la libéralité de la providence divine, qui fournit aux hommes non seulement ce qui leur est indispensable, à savoir le pain et les légumes, mais encore ce qui sert à les réjouir et à les parer, comme le vin et l’huile (Théodoret). 16 Les arbres du Seigneur sont pleins de sève et les cèdres du Liban qu'il a plantés. Les arbres de Dieu : les plus grands arbres. 17 C'est là que les oiseaux font leurs nids et la cigogne qui habite dans les cyprès. 18 Les montagnes élevées sont pour les chamois, les rochers sont l'abri des gerboises. 19 Il a fait la lune pour marquer les temps et le soleil qui connaît l'heure de son coucher. Les phases et les changements de la lune présentent un moyen très commode pour la division du temps ; de là vient que les anciens peuples, de même que les Hébreux, avaient des années lunaires (Voir Ecclésiastique 43, 6). 20 Il amène les ténèbres et c’est la nuit, aussitôt se mettent en mouvement toutes les bêtes de la forêt. 21 Les lionceaux rugissent après la proie et demandent à Dieu leur nourriture. 22 Le soleil se lève, ils se retirent et se couchent dans leurs tanières. 23 L'homme sort alors pour son ouvrage et pour son travail jusqu'au soir. 24 Que tes œuvres sont nombreuses, Seigneur. Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de tes biens. 25 Voici la mer, large et vaste, là fourmillent sans nombre des animaux petits et grands. 26 Là se promènent les navires et le léviathan que tu as formé pour se jouer dans les flots. le léviathan est mis en général pour un gros animal, un monstre quelconque (Voir Ps. Hébreux 74, 14). Solidement constitué, il joue avec la mer en fureur, sans avoir rien à en craindre. 27 Tous attendent de toi que tu leur donnes la nourriture en son temps. 28 Tu la leur donnes et ils la recueillent. Tu ouvres ta main et ils se rassasient de tes biens. 29 Tu caches ton visage, ils sont dans l'épouvante. Tu leur retire le souffle, ils expirent et retournent dans leur poussière. Le souffle : leur esprit vital ; car toute vie vient de Dieu (Voir Genèse 3, 7. Ecclésiaste 42, 7). 30 Tu envoies ton souffle, ils sont créés et tu renouvelles la face de la terre. Lorsque vous rendez l’esprit de vie aux choses qui ont été réduites en poussière, elles reçoivent une nouvelle existence, la terre est renouvelée. L'Église applique ces paroles au renouvellement et au changement de l'esprit. 31 Que la gloire du Seigneur subsiste à jamais. Que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres. De ceux qui auront été renouvelés ; parce que ce sont là ceux qui sont bons (Voir Genèse 1, 31). 32 Il regarde la terre et elle tremble. Il touche les montagnes et elles fument. 33 Je veux chanter le Seigneur tant que je vivrai, célébrer mon Dieu tant que j'existerai. 34 Puisse mon cantique lui être agréable. Moi, je mets ma joie dans le Seigneur. 35 Que les pécheurs disparaissent de la terre et que les méchants ne soient plus. Mon âme, bénis le Seigneur. Alléluia. Alléluia, c’est-à-dire « louez Dieu », semble indiquer que c’était là la terminaison du chant du chœur.
Psaume hébreu N°105 (Psaume N°104 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, invoquez son nom, faites connaître parmi les nations ses grandes œuvres. Les quinze premiers versets sont tirés de 1 Chroniques 16, 8. et suiv. Comp. encore Ps. Hébreux 96, 7. 2 Chantez-le, célébrez-le. Proclamez toutes ses merveilles. 3 Glorifiez-vous de son saint nom. Joyeux soit le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur. 4 Cherchez le Seigneur et sa force, ne cessez pas de chercher son visage. Visitez le Seigneur, le temple où il repose sur l’Arche, comme sur son trône. 5 Souvenez-vous des merveilles qu'il a opérées, de ses prodiges et des jugements sortis de sa bouche, 6 race d'Abraham, son serviteur, enfants de Jacob, ses élus. 7 Lui, le Seigneur, est notre Dieu. Ses jugements atteignent toute la terre. Il juge toute la terre, et ses jugements sont partout visibles. 8 Il se souvient éternellement de son alliance, de la parole qu'il a affirmée pour mille générations, 9 de l'alliance qu'il a contractée avec Abraham et du serment qu'il a fait à Isaac. 10 Il l'a érigé pour Jacob en loi, pour Israël en alliance éternelle, 11 disant : "Je te donnerai le pays de Canaan comme la part de ton héritage." Voir Voir Deutéronome 32, 9. Ps. Hébreux 12, 54. 12 Comme ils étaient alors en petit nombre, peu nombreux et étrangers dans le pays, 13 qu'ils allaient d'une nation à l'autre et d'un royaume vers un autre peuple, 14 il ne permit à personne de les opprimer et il châtia les rois à cause d'eux : 15 "Ne touchez pas à ceux qui ont reçu mon onction et ne faites pas de mal à mes prophètes." 16 Il appela la famine sur le pays, il les priva du pain qui les soutenait. Voir Genèse 41, 54 ; 42, 1. 17 Il envoya devant eux un homme, Joseph fut vendu comme esclave. 18 On serra ses pieds dans des liens, on le jeta dans les fers, 19 jusqu'au jour où s'accomplit sa prédiction et où la parole de Dieu le justifia. La prophétie qu'il avait faite aux compagnons de sa captivité, à l'échanson et au panetier de Pharaon (Voir Genèse 40, 22-23). 20 Le roi envoya ôter ses liens, le souverain des peuples le mit en liberté. 21 Il l'établit seigneur sur sa maison et gouverneur de tous ses domaines, 22 afin de lier les princes, selon son gré et pour enseigner la sagesse à ses anciens. Après l'explication des songes du roi, Joseph devint l’oracle de toute l’Égypte (Voir Genèse 41, 40 et suiv.). 23 Alors Israël vint en Égypte et Jacob séjourna dans le pays de Cham. Fixa son séjour en Égypte. 24 Dieu accrut grandement son peuple et le rendit plus puissant que ses oppresseurs. 25 Il changea leur cœur, au point qu'ils haïrent son peuple et usèrent de perfidie envers ses serviteurs. Dieu ne mit pas dans le cœur des Égyptiens la haine et la ruse vis-à-vis des Hébreux ; mais comme il multipliait son peuple, et le comblait de ses bénédictions, les Égyptiens en prirent occasion de porter envie aux Israëlites et de les persécuter. Ce ne fut pas Dieu, dit saint Augustin, qui souffla la haine dans leur cœur, mais il prévit cette haine, et la permit pour l’accomplissement de ses desseins et de ses jugements. 26 Il envoya Moïse, son serviteur et Aaron qu'il avait choisi. 27 Ils accomplirent ses prodiges parmi eux, ils firent des miracles dans le pays de Cham. Ils opérèrent les prodiges que Dieu leur avait ordonné d'opérer. 28 Il envoya des ténèbres et il fit la nuit et ils ne furent pas rebelles à sa parole. Moïse et Aaron ne doutèrent pas de ses paroles. Comp. Nombres 27, 14. 29 Il changea leurs eaux en sang et fit périr leurs poissons. 30 Leur pays fourmilla de grenouilles, jusque dans les chambres de leurs rois. 31 Il dit, et vint une nuée d'insectes, des moucherons sur tout leur territoire. 32 Il leur donna pour pluie de la grêle, des flammes de feu dans leur pays. 33 Il frappa leurs vignes et leurs figuiers et brisa les arbres de leur contrée. 34 Il dit, et arriva la sauterelle, des sauterelles sans nombre. 35 Elle dévorèrent toute l'herbe de leur pays, elles dévorèrent les produits de leurs champs. 36 Il frappa tous les premiers-nés de leurs pays, les prémices de toute leur vigueur. Tous les premiers nés, tant des animaux que des hommes. 37 Il fit sortir son peuple avec de l'argent et de l'or et nul dans ses tribus ne chancela. 38 Les égyptiens se réjouirent de leur départ, car la crainte d'Israël les avait saisis. 39 Il étendit la nuée pour les couvrir et le feu pour les éclairer la nuit. 40 A leur demande, il fit venir des cailles et il les rassasia du pain du ciel. 41 Il ouvrit le rocher et des eaux jaillirent, elles coulèrent comme un fleuve dans le désert. 42 Car il se souvint de sa parole sainte, d'Abraham, son serviteur. 43 Il fit sortir son peuple dans l'allégresse, ses élus au milieu des cris de joie. 44 Il leur donna les terres des nations et ils possédèrent le fruit du travail des peuples, 45 à la condition de garder ses préceptes et d'observer ses lois. Alléluia.
Psaume hébreu N°106 (Psaume N°105 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Louez Dieu ! Comp. ce psaume avec les psaumes 77 et 104. 2 Qui dira les hauts faits du Seigneur, qui publiera toute sa gloire ? 3 Heureux ceux qui observent la loi, qui accomplissent la justice en tout temps. 4 Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ta bonté pour ton peuple, visite-moi avec ton secours, Avec votre assistance salutaire 5 afin que je voie le bonheur de tes élus, que je me réjouisse de la joie de ton peuple et que je me glorifie avec ton héritage. A cause du peuple qui est votre héritage (Ps. Hébreux 79, 2), à cause des grandes choses que vous avez opérées en sa faveur. 6 Nous avons péché comme nos pères, nous avons commis l'iniquité, nous avons fait le mal. 7 Nos pères en Égypte n'eurent pas d'égard à tes prodiges, ils ne se souvinrent pas de la multitude de tes grâces, ils se sont révoltés à la mer, à la mer Rouge. 8 Il les sauva pourtant à cause de son nom, pour faire éclater sa puissance. A cause de lui-même, car il est miséricorde et amour. 9 Il menaça la mer Rouge et elle se dessécha et il les fit marcher à travers l'abîme comme dans un désert. Il commanda, avec sa puissance, à la mer Rouge. 10 Il les sauva de la main de celui qui les haïssait, il les délivra de la main de l'oppresseur. 11 Les flots couvrirent leurs adversaires, pas un seul n'échappa. 12 Ils crurent alors à ses paroles, ils chantèrent ses louanges. 13 Mais ils oublièrent bientôt ses œuvres, ils n'attendirent pas qu'il exécutât ses desseins. Ils n’attendirent pas avec patience que Dieu exécutât ses desseins ; ils se laissèrent déconcerter par les obstacles, et ils ne comprirent pas que c’est à travers les obstacles et les tribulations que les voies de Dieu conduisent au terme. C’est par la patience que nous portons du fruit. 14 Ils furent pris de convoitise dans le désert et ils tentèrent Dieu dans la solitude. 15 Il leur accorda ce qu'ils demandaient, mais il les frappa de dépérissement. Voir Ps 77, 18, 20. 16 Puis ils furent jaloux de Moïse dans le camp et d'Aaron, le saint du Seigneur. 17 La terre s'ouvrit et engloutit Dathan et elle se referma sur la troupe d'Abiron. 18 Le feu dévora leur troupe, la flamme consuma les méchants. 19 Ils firent un veau au mont Horeb, ils se prosternèrent devant une image de métal fondu. 20 Ils échangèrent leur gloire contre la figure d'un bœuf qui mange l'herbe. Leur gloire : le Dieu glorieux, infini. Voir Romains 1, 23. On peut dire d’une certaine manière la même chose de ces chrétiens qui tournent le dos à Dieu, et qui prostituent leur cœur au monde, aux plaisirs et aux richesses et aux honneurs d’ici-bas. 21 Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Égypte, 22 des miracles dans le pays de Cham, des prodiges à la mer Rouge. 23 Il parlait de les exterminer, si Moïse, son élu, ne se fût tenu sur la brèche devant lui, pour empêcher sa colère de les détruire. L'image est prise d’un mur emporté d'assaut auquel on a fait brèche, et où un soldat valeureux se présente pour repousser ceux qui se précipitent dans la place (Voir Ézéchiel 13, 5 ; 22, 30). Ici Dieu est l'ennemi qui veut pénétrer, Moïse, le défenseur qui se tient sur la brèche et demande grâce (Voir Exode 32, 10. 32). Telle est la force de la prière des Saints (Augustin). 24 Ils dédaignèrent la terre de délices, ils ne crurent pas à la parole du Seigneur. Voir Nombres 14, 3. 4. 25 Ils murmurèrent dans leurs tentes et n'obéirent pas à sa voix. 26 Alors il leva la main contre eux, jurant de les faire périr dans le désert, Voir Nombres 14, 28-30. 27 de faire périr leur race parmi les nations et de les disperser en d'autres contrées. Voir Lévitique 26, 33. 28 Ils s'attachèrent à Béelphégor et mangèrent des victimes offertes aux morts. Un dieu de la volupté. Il représentait vraisemblablement le soleil, comme étant la force génératrice de la nature (Voir Nombres 25). Ils mangèrent des victimes des idoles mortes, au lieu de manger des sacrifices du Dieu vivant. 29 Ils irritèrent le Seigneur par leurs actions et un fléau fit irruption parmi eux. Ils furent frappés d’un grand châtiment. 30 Phinées se leva et donna satisfaction et le fléau fut arrêté. 31 Cette action fut imputée à justice, d'âge en âge, à jamais. 32 Ils irritèrent le Seigneur aux eaux de Mériba et Moïse eut à souffrir à cause d'eux 33 car ils aigrirent son esprit et il prononça des paroles inconsidérées. Il douta s’il serait possible à Dieu de faire sortir de l’eau du rocher (Voir Nombres 20, 10). 34 Ils n'exterminèrent pas les peuples que le Seigneur leur avait ordonné de détruire. 35 Ils se mêlèrent aux nations et ils apprirent leurs œuvres. 36 Ils servirent leurs idoles, qui furent pour eux un piège. Une occasion de séduction. 37 Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons. Voir Ps. Hébreux 96, 5. Deutéronome 32, 17. Le Chantre sacré veut parler spécialement du culte de Moloch, dans lequel les parents faisaient brûler leurs enfants devant les idoles (Voir Lévitique 18, 21). 38 Ils versèrent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils sacrifiaient aux idoles de Canaan et le pays fut profané par des meurtres. 39 Ils se souillèrent par leurs œuvres, ils se prostituèrent par leurs actions. Ils abandonnèrent Dieu, qui était leur véritable époux, et ils s'attachèrent aux idoles (Voir Exode 34, 16. Lévitique 17, 7). 40 La colère du Seigneur s'alluma contre son peuple et il prit en horreur son héritage. 41 Il les livra entre les mains des nations, ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux. 42 Leurs ennemis les opprimèrent et ils furent humiliés sous leur main. 43 Bien des fois il les délivra, mais ils furent rebelles dans leurs desseins et se perdirent par leurs iniquités. Ils se précipitèrent dans la misère par leurs iniquités. 44 Néanmoins, il regarda leur détresse, lorsqu'il entendit leurs supplications. 45 Il se souvint en leur faveur de son alliance, il eut pitié d'eux selon sa grande bonté 46 et il en fit l'objet de ses miséricordes, devant tous ceux qui les tenaient captifs. Comme devant Cyrus, Darius, etc. (Voir le livre d’Esdras). 47 Sauve nous Seigneur, notre Dieu et rassemble-nous du milieu des nations, afin que nous célébrions ton saint nom et que nous mettions notre gloire à te louer. Les nations qui nous retiennent présentement en captivité. Le psaume fut vraisemblablement composé durant la captivité de Babylone. Le chrétien peut sur ces passages, se souvenir de ses frères que Dieu rassemblera encore un jour du milieu de tous les peuples, afin qu’il n'y ait qu’une seule bergerie et qu’un seul troupeau. 48 Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël, d'éternité en éternité et que tout le peuple dise : Amen. Alléluia. C'est par cette formule de bénédictions que se termine le quatrième livre des Psaumes (Voir Ps. Hébreux 41, 14).
Psaume hébreu N°107 (Psaume N°106 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Dans ce psaume, suivant le sens prochain, les Juifs de retour de la captivité de Babylone rendent grâces à Dieu de ce que, lorsqu'ils étaient bannis (v. 4-7), captifs (v. 10-14), faibles jusqu'à la mort (v. 18-20), battus par la tempête (v. 23-30), il les a délivrés et a comblé de nouveau leur terre de bénédictions (v. 33-43) ; dans le sens plus élevé, c’est l'expression de la reconnaissance de ceux que Jésus-Christ a rachetés de la misère du péché. Le psaume est un hymne divisé en strophes, où les versets 1-3 forment le préambule ; les versets 4-7, 10-14, 18-20, 23-30 les strophes ; les versets 8. 9. 15-17. 21. 22. 31. 32. Le refrain, enfin les versets 33-43 la conclusion générale. 2 Qu'ainsi disent les rachetés du Seigneur, ceux qu'il a rachetés des mains de l'ennemi 3 et qu'il a rassemblés de tous les pays, de l'orient et de l'occident, du nord et de la mer. c’est-à-dire de la mer du Sud, du Midi, comme porte une autre leçon de l’hébreu. Cependant la mer prise pour la région de l'Occident, qu’elle désigne souvent, offre aussi un bon sens, attendu surtout que les contrées septentrionales et occidentales de la terre sont celles où l’Église chrétienne s'est répandue (Voir Isaïe 49, 12). 4 Ils erraient dans le désert, dans un chemin solitaire, sans trouver une ville à habiter. Errer dans le désert est, de même que souffrir la faim et la soif, l'image de la misère. Ils ne trouvaient pas de lieu habité. L'homme est errant dans ce monde aussi longtemps qu'il n’a pas trouvé la cité de Dieu : la cité de la foi, de l'espérance et de la charité, l’Église, qui seule peut apaiser la faim et la soif de son esprit. 5 En proie à la faim, à la soif, ils sentaient leur âme défaillir. 6 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les délivra de leurs angoisses. 7 Il les mena par le droit chemin, pour les faire arriver à une ville habitable. 8 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur du fils de l'homme. C'est le membre de la strophe qui en forme la conclusion. 9 Car il a désaltéré l'âme altérée et comblé de biens l'âme affamée. 10 Ils habitaient les ténèbres et l'ombre de la mort, prisonniers dans la souffrance et dans les fers. Ce sont des images de la captivité. 11 Parce qu'ils s'étaient révoltés contre les oracles de Dieu et qu'ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut, 12 il humilia leur cœur par la souffrance, ils s'affaissèrent et personne ne les secourut. 13 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 14 Il les tira des ténèbres et de l'ombre de la mort et il brisa leurs chaînes. 15 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 16 Car il a brisé les portes d'airain et mis en pièces les verrous de fer. 17 Les insensés par leur conduite criminelle et par leurs iniquités, ils avaient attiré sur eux la souffrance. Les insensés, cela a été à cause de leur conduite coupable, à cause de leurs iniquités, qu'ils ont été affligés. 18 Leur âme avait en horreur toute nourriture et ils touchaient aux portes de la mort. La tristesse était cause qu'ils ne pouvaient plus prendre de nourriture, et ils étaient malades jusqu’à la mort. 19 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 20 Il envoya sa parole et il les guérit et il les fit échapper de leurs tombeaux. Les Pères de l’Église entendent aussi par cette parole le Verbe éternel, la seconde personne en Dieu, que Dieu le Père a envoyé pour notre délivrance (Voir Sagesse 16, 12. Matthieu 8, 8. Jean 1, 14). 21 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 22 Qu'ils offrent des sacrifices d'actions de grâce et qu'ils publient ses œuvres avec des cris de joie. 23 Ils étaient descendus sur la mer dans des navires, pour faire le négoce sur les vastes eaux, Ils étaient comme des marins qui sur la mer ont beaucoup de peine pour conduire leur navire, et courent de grands dangers. Nous ressemblons tous à des voyageurs, qui sur la mer orageuse de cette vie sont exposés à beaucoup de périls, jusqu'à ce que nous entrions dans le port du salut. 24 ceux-là ont vu les œuvres du Seigneur et ses merveilles au milieu de l'abîme. Ils ont vu la toute-puissance de Dieu, comme il va suivre : à savoir le pouvoir qu’il a de soulever et d’apaiser la tempête. 25 Il dit et il fit lever un vent de tempête qui souleva les flots de la mer. 26 Ils montaient jusqu'aux cieux, ils descendaient dans les abîmes, leur âme défaillait dans la peine. 27 Saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre et toute leur sagesse était anéantie. 28 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les tira de leurs angoisses. 29 Il changea l'ouragan en brise légère et les vagues de la mer se turent. 30 Ils se réjouirent en les voyant apaisées et le Seigneur les conduisit au port désiré. 31 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 32 Qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple et qu'ils le célèbrent dans le conseil des anciens. 33 Il a changé les fleuves en désert et les sources d'eau en sol aride. 34 Le pays fertile en plaine de sel à cause de la méchanceté de ses habitants. Un sol empreint de sel est stérile (Voir Deutéronome 29, 23. Genèse 13, 10. Juges 9, 45). 35 Il a fait du désert un bassin d'eau et de la terre aride un sol plein de sources. Le sens des versets 33-35 est : Dieu, à cause de nos péchés, a désolé et dépeuplé notre pays ; maintenant il l'a repeuplé. S. Augustin et S. Jérôme font l'application de ce passage à la synagogue judaïque, et à l'Église formée des païens. La première fut au début abondamment arrosée, mais plus tard elle devint aride ; au contraire la dernière était au commencement faible et à peine visible ; mais avec le temps elle se distingua par sa fécondité, et fut riche en eaux vivifiantes. Nous habitons présentement dans le sein de cette Église arrosée des eaux divines (Jean 4, 10) ; mais prenons garde de ne pas tomber par notre faute dans l’aridité et la stérilité des Juifs ; et si la corruption de notre cœur arrête l'effusion salutaire des eaux vivifiantes de l’Esprit-Saint, tournons nos yeux vers la bonté et la puissance de celui qui change les déserts en mer, et la terre aride en sources d'eau vive. 36 Il y établit les affamés et ils fondèrent une ville pour l'habiter. 37 Ils ensemencèrent des champs et ils plantèrent des vignes et ils recueillirent d'abondantes récoltes. 38 Il les bénit et ils se multiplièrent beaucoup et il ne laissa pas diminuer leurs troupeaux. 39 Ils avaient été réduits à un petit nombre et humiliés, sous l'accablement du malheur et de la souffrance. Dans le temps de la captivité. 40 Il avait répandu la honte sur leurs princes, il les avait fait errer dans des déserts sans chemins. Dieu avait répandu le mépris sur les princes, et les avait fait errer dans des lieux vastes et déserts, où il n’y avait pas de chemin, c’est-à-dire ils flottaient indécis par un défaut absolu de courage et de conseil. 41 Mais il a relevé le malheureux de la misère et il a rendu les familles pareilles à des troupeaux. Il les a rendus aussi nombreux que des troupeaux de brebis (Augustin, Théodoret). 42 Les hommes droits le voient et se réjouissent et tous les méchants ferment la bouche. Tous les méchants demeureront muets de confusion. 43 Que celui qui est sage prenne garde à ces choses et qu'il comprenne les bontés du Seigneur. Qui méditera sur les voies et la conduite de Dieu, telles qu’elles apparaissent dans l’histoire de tous les peuples et de la vie propre de chacun ? Celui qui le fait apprendra à connaître et à admirer la grandeur de la miséricorde et de la bonté de Dieu.
Psaume hébreu N°108 (Psaume N°107 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume de David. Ce psaume est composé de fragments tirés de Ps. Hébreux 57, 8-12, et Ps. 60, 7-14, avec de légers changements. Le Chantre sacré s'engage à louer Dieu au sujet de la rédemption de tous les peuples (4, 7) par sa miséricorde et sa vérité (5) ; cette rédemption aura lieu, parce que Dieu a promis la réunion des nations à son peuple (8-9) et l’assujettissement du paganisme (11). 2 Mon cœur est affermi, ô Dieu, je chanterai et ferai retentir de joyeux instruments. Debout, ma gloire. Ma gloire : mon âme, c'est-à-dire de toute mon âme (Voir Ps. Hébreux 66, 9). 3 Éveillez-vous, ma lyre et ma harpe, que j'éveille l'aurore. 4 Je te louerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. 5 Car ta bonté s'élève au-dessus des cieux et ta fidélité jusqu'aux nuages. 6 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille sur toute la terre 7 afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite et exauce-moi. 8 Dieu a parlé dans sa sainteté : "Je tressaillirai de joie, j'aurai Sichem en partage, je mesurerai la vallée de Succoth. 9 Galaad est à moi, à moi Manassé, Éphraïm est l'armure de ma tête et Judas mon sceptre. 10 Moab est le bassin où je me lave, sur Édom je jette ma sandale, sur la terre des Philistins je pousse des cris de joie." 11 Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? 12 N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, ô Dieu qui ne sortais plus avec nos armées ? 13 Prête-nous ton secours contre l'oppresseur. Le secours de l'homme n'est que vanité. 14 Avec Dieu nous accomplirons des exploits, il écrasera nos ennemis.
Psaume hébreu N°109 (Psaume N°108 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Dieu de ma louange, ne garde pas le silence Ce que, dans ce psaume, David prédit dans le sens prochain contre ses ennemis et spécialement contre l’un d’eux (peut-être Doëg, cf. 1 Samuel 21, 7), est, dans un sens plus complet, une prophétie du Christ contre les ennemis de sa domination, spécialement contre Judas (Act. 1, 20. Jean 17, 12). Augustin, Théodoret. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière au nom de l’Église, et louer ainsi les justes jugements dont Dieu frappe ses ennemis, qui ne veulent pas revenir à de meilleurs sentiments. 2 car la bouche du méchant, la bouche du perfide, s'ouvre contre moi. Ils parlent contre moi avec une langue de mensonge, 3 ils m'assiègent de paroles haineuses et ils me font la guerre sans motif. 4 En retour de mon affection, ils me combattent et moi, je ne fais que prier. David priait ; ainsi fit Jésus-Christ encore sur la croix, nous apprenant par là comment nous devons répondre à la calomnie et à la haine par une prière unanime et fervente, afin de ne pas succomber sous le mal, mais de vaincre le mal par le bien. 5 Ils me rendent le mal pour le bien et la haine pour l'amour. 6 Mets-le au pouvoir d'un méchant et que l'accusateur se tienne à sa droite. Établissez sur les pécheurs un maître puissant et dur. Il ne faut pas voir dans les versets qui vont suivre 6-19, des malédictions qui auraient leur principe dans un cœur avide de vengeance ; ni David ni Jésus-Christ (v. 4-5) n'avaient un cœur ainsi fait ; mais une prophétie que Dieu allait faire éclater les châtiments dont il a menacé dans la loi ses ennemis qui ne voudraient pas se corriger. Quelques exégètes comptent dans ces versets trente sortes de châtiments, correspondant aux trente pièces d'argent, au prix desquelles Judas vendit le Seigneur. 7 Quand on le jugera, qu'il sorte coupable et que sa prière soit réputée péché. Que sa prière pour demander pardon (laquelle est faite sans la grâce de Dieu, sans une humilité et une sincérité véritable), ne serve qu'à irriter encore davantage son juge. Ce fut ce qui arriva à Judas d'après Matthieu 27, 4. 8 Que ses jours soient abrégés et qu'un autre prenne sa charge. Voir Actes 1, 20. 9 Que ses enfants deviennent orphelins, que son épouse soit veuve. 10 Que ses enfants soient vagabonds et mendiants, cherchant leur pain loin de leurs maisons en ruines. 11 Que le créancier s'empare de tout ce qui est à lui et que les étrangers pillent ce qu'il a gagné par son travail. Que le créancier qui lui a prêté de l’argent prenne ses biens en gage. 12 Qu'il n'ait personne qui lui garde son affection, que nul n'ait pitié de ses orphelins. 13 Que ses descendants soient voués à la ruine et que leur nom soit effacé à la seconde génération. 14 Que l'iniquité de ses pères reste en souvenir devant le Seigneur et que la faute de leur mère ne soit pas effacée. 15 Qu'elles soient toujours devant le Seigneur et qu'il retranche de la terre leur mémoire. Que leurs fautes restent présentes aux yeux du Seigneur, que le souvenir de chaque pécheur soit effacé. 16 Parce qu'il ne s'est pas souvenu d'exercer la miséricorde, parce qu'il a persécuté le malheureux et l'indigent et l'homme au cœur brisé pour le faire mourir. le Chantre sacré et ceux qui lui ressemblent : dans le sens plus élevé Jésus-Christ qui, pauvre lui-même, a prêché l’Évangile aux pauvres. 17 Il aimait la malédiction, elle tombe sur lui. Il dédaignait la bénédiction, elle s'éloigne de lui. Il a maudit le pauvre ; que la malédiction retombe pareillement sur lui. 18 Il s'est revêtu de la malédiction comme d'un vêtement, comme l'eau elle entre au-dedans de lui, et comme l'huile elle pénètre dans ses os. Sous les images du vêtement dont on se revêt, de l'eau que l’on boit, puis de l’huile dont on s'oint, le Chantre sacré veut figurer la force de la malédiction qui s’empare du méchant, pénètre pour ainsi dire dans sa chair et dans son sang, et ne l'abandonne jamais (Chrysostome, Théodoret). 19 Qu'elle soit pour lui le vêtement qui l'enveloppe, la ceinture qui ne cesse de l'entourer. La malédiction. 20 Tel soit, de la part du Seigneur le salaire de mes adversaires et de ceux qui parlent méchamment contre moi. 21 Et toi, Seigneur Dieu, prends ma défense à cause de ton nom, dans ta grande bonté, délivre-moi. 22 Car je suis malheureux et indigent et mon cœur est blessé au-dedans de moi. Voir Matthieu 26, 38. 23 Je m'en vais comme l'ombre à son déclin, je suis emporté comme la sauterelle. Je coule mes jours au milieu des embûches de mes ennemis. 24 A force de jeûne, mes genoux chancellent et mon corps est épuisé de maigreur. 25 Je suis pour eux un objet d'opprobre, ils me regardent et hochent de la tête. Voir Ps. Hébreux 22, 8. 26 Secours-moi, Seigneur, mon Dieu Sauve-moi dans ta bonté. Jésus-Christ pria son Père de le délivrer de la mort, c'est-à-dire de le ressusciter du tombeau, comme l’Apôtre le dit Hébreux 5, 7. 27 Qu'ils sachent que c'est ta main, que c'est toi, Seigneur, qui l'a fait. 28 Eux, ils maudissent, mais toi tu béniras, ils se lèvent, mais ils seront confondus et ton serviteur sera dans la joie. 29 Mes adversaires seront revêtus d'ignominie, ils seront enveloppés de leur honte comme d'un manteau. 30 Mes lèvres loueront hautement le Seigneur, je le célébrerai au milieu de la multitude 31 car il se tient à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui le condamnent. Il le défend comme son avocat.
Psaume hébreu N°110 (Psaume N°109 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur a dit à mon Seigneur : "Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds." Dans ce psaume est célébré un roi glorieux, que Dieu a admis à partager l'exercice de sa puissance (v. 4, 2), qui, environné de saints combattants (v. 3), possède non seulement la dignité de roi, mais encore celle de grand Prêtre, à la manière de Melchisédech (v. 4), et terrasse (v. 5, 6), par sa force irrésistible, qu'il a puisée dans la pauvreté et les afflictions (v. 7), ceux qui ne veulent pas se soumettre à sa domination. Ce roi glorieux ne peut être que le Messie, et c'est ce que croyaient d’un accord unanime les anciens Juifs, comme il résulte de Matthieu 22, 43. Marc 12, 36. Luc 20, 42, où Jésus suppose cette croyance, et démontre aux Juifs de son temps, par ce psaume, que le Messie devait avoir une nature au-dessus de la nature humaine. De même que Jésus-Christ dans les passages cités, les Apôtres, Actes 2, 34, 36. 5, 31. 1 Corinthiens 15, 25. Éphésiens 1, 20. Hébreux 7, 17, ainsi que les Pères et toute l’Église chrétienne, ont pareillement de tout temps entendu ce psaume du Messie. David étant l’auteur du psaume, comme le dit le titre, et lui, qui se trouvait au plus haut degré de la grandeur humaine, en appelant ici un autre son Seigneur, ce dernier ne peut dès lors être aucun autre personnage que le Messie (Théodoret). Jésus concluait en outre de là contre les Juifs, que le Messie avait une dignité surhumaine. C’est la coutume en Orient que les rois fassent asseoir à leur droite ceux à qui ils confient leur autorité. Le Dieu qui est assis à la droite de Dieu est donc le dépositaire de la puissance divine. L’escabeau de tes pieds : Dominez avec la plénitude de ma puissance, jusqu'à ce que je vous aie assujettisse tous vos ennemis (Voir 1 Corinthiens 15, 25. Hébreux 10, 12-13). On foulait aux pieds les ennemis vaincus, et l'on en faisait ainsi comme l'escabeau de ses pieds (Voir Josué 10, 24-25) 2 Le Seigneur étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Règne en maître au milieu de tes ennemis. Votre domination sortira de Sion. Jésus-Christ souffrit à Jérusalem la mort de la croix, et la croix fut le sceptre dont les bras s’étendirent victorieux vers les extrémités du monde (Voir Isaïe 2, 3. Michée 4, 2). Tous les complots, tous les artifices, toutes les persécutions de ses ennemis ne pourront faire obstacle à son règne ; loin de là, ils contribueront à son établissement (Augustin). 3 Ton peuple accourt à toi au jour où tu rassembles ton armée, avec des ornements sacrés. Du sein de l'aurore vient à toi la rosée de tes jeunes guerriers. Lorsque vous vous montrerez dans votre puissance (que vous vous avancerez au combat), alors les vôtres se rassembleront d'eux-mêmes autour de vous avec la parure de dispositions et d'actions saintes. Comme les gouttes de rosée tombent sur la terre à l'aube du jour, ainsi se rassemblera en nombre infini l'humanité rajeunie et renouvelée, pour soutenir avec vous le combat contre vos ennemis. 4 Le Seigneur l'a juré, il ne s'en repentira pas : "Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech." Vous êtes, non pas simplement le roi de mon royaume, mais encore mon grand Prêtre éternel. Non comme Aaron, qui immolait des animaux, et n'était que prêtre, mais comme Melchisédech, qui offrit du pain et du vin, et qui était en même temps roi et prêtre. (Voir Hébreux 5, 6. 6, 20. 7, 1. et suiv.) 5 Le Seigneur, est à droite. Il brisera les rois au jour de sa colère. Le Messie, ô Dieu, est à votre droite, etc. Par le Seigneur qui est assis à la droite, on ne peut entendre ici que le Messie, attendu qu’il est pareillement désigné de la même manière v. 1, et que l’assujettissement des rois lui est attribué en cet endroit, comme dans d’autres (Voir Ps. Hébreux 2, 9). Dans l’hébreu le mot du texte est Adonaï « Seigneur »; c’est un des noms de Dieu, dans lequel se trouve une indication de la divinité du Messie. 6 Il exerce son jugement parmi les nations, tout est rempli de cadavres, il brise les têtes de la terre entière. Comp. Ps. Hébreux 2, 9. Jésus-Christ triomphe de tous ses ennemis ; et parce qu'ils sont divers, il les défait au moyen de diverses armes. Il bat les ennemis de la lumière par la puissance de sa lumière ; ceux qui marchent contre lui et contre ses adeptes avec la puissance terrestre, il les bat également par la puissance du bras séculier ce que l'on peut entendre spécialement des derniers temps (Voir Apocalypse 19, 11-21). 7 Il boit au torrent sur le chemin, c'est pourquoi il relève la tête. Il boira d’abord de l’eau bourbeuse et mauvaise de l’affliction, et par cette humiliation il arrivera à la gloire (Voir Ps. Hébreux 22, 23. Ps. 69, 15. Matthieu 26, 39. Luc 24, 26). (Chrysostome, Théodoret, Augustin).
Psaume hébreu N°111 (Psaume N°110 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Je veux louer le Seigneur de tout mon cœur. BETH. Dans la réunion des justes et dans l'assemblée. Ce psaume commence dans le texte hébreu, à chaque membre de verset, par une lettre différente de l’alphabet, et c'est pourquoi on l’appelle alphabétique. 2 GHIMEL. Grandes sont les œuvres du Seigneur. DALETH. Recherchées pour tous les délices qu'elles procurent. Elles sont si exquises, que les hommes pieux ne peuvent rien souhaiter de meilleur. 3 HÉ. Son œuvre n'est que splendeur et magnificence. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. Il a laissé un souvenir de ses merveilles. HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant. Il a établi sa mémoire par ses actions merveilleuses. 5 TETH. Il a donné une nourriture à ceux qui le craignent. YOD. Il se souvient pour toujours de son alliance. Il a donné à ses adorateurs, aux Israélites, la nourriture, la manne merveilleuse dans le désert, laquelle était une figure de l'adorable sacrement de l'autel. Que le chrétien se souvienne ici de ce divin mystère, et qu'il en loue Dieu, spécialement parce qu'il renferme en soi les mystères sacrés de la nativité, de la passion et de la mort de Jésus-Christ, et qu'il a servi de sceau à l'alliance nouvelle de la grâce (Augustin, Théodoret). 6 CAPH. Il a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres. LAMED. En lui livrant l'héritage des nations. Il a fait éclater la gloire de ses œuvres, en donnant aux Israélites les possessions des Chananéens, et plus encore, en associant les nations aux Juifs, et en les réunissant tous en une seule et unique famille de Dieu. 7 MEM. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice. NUN. Tous ses commandements sont immuables. Tout ce que Dieu fait et dit est vrai et juste. Les préceptes de Dieu (les prescriptions de la foi et des mœurs) sont immuables, réglés sur les lois immuables de la vérité et de la justice. 8 SAMECH. Affermis pour l'éternité. AÏN. Faits selon la vérité et la droiture. 9 PHÉ. Il a envoyé la délivrance à son peuple. TSADÉ. Il a établi pour toujours son alliance. QOPH. Son nom est saint et redoutable. 10 RESCH. La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. SCHIN. Ceux-là sont vraiment intelligents, qui observent sa loi. THAV. Sa louange demeure à jamais.
Psaume hébreu N°112 (Psaume N°111 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Heureux l'homme qui craint le Seigneur. BETH. Qui met toute sa joie à observer ses préceptes. Selon la tradition pieuse, les prophètes Aggée et Zacharie, qui revinrent avec les Juifs de la captivité de Babylone, se servirent de ce Psaume. C’est un Psaume alphabétique comme le précédent. 2 GHIMEL. Sa postérité sera puissante sur la terre. DALETH. La race des justes sera bénie. 3 HÉ. Il a dans sa maison bien-être et richesse. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits. HETH. Pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste. Dans les ténèbres de l’infortune l'homme pieux trouve les consolations dont il a besoin, et une lumière suffisante, en considérant qu’il y a un Dieu miséricordieux et juste ; car lors même qu'il éprouve quelquefois un sort fâcheux, il sait néanmoins que Dieu ne peut pas permettre qu'il lui arrive rien qu'il n’aurait pas mérité par ses péchés, et qui ne serait pas pour son plus grand bien, parce que Dieu est l’amour et la justice même. 5 TETH. Heureux l'homme qui exerce la miséricorde et qui prête. YOD. En justice il fait prévaloir sa cause. Voir Deutéronome 15, 8. 6 CAPH. Car il ne sera jamais ébranlé. LAMED. Le juste laissera une mémoire éternelle. 7 MEM. Il ne craint pas les funestes nouvelles. NUN. Son cœur est ferme, confiant dans le Seigneur. 8 SAMECH. Son cœur est inébranlable, il ne craint pas. AÏN. Jusqu’à ce qu'il voie ses ennemis abattus. 9 PHÉ. Il sème l'aumône, il donne à l'indigent. TSADÉ. Sa justice subsiste à jamais. QOPH. Sa corne s'élève avec gloire. La récompense de sa justice. Sa puissance sera élevée par les honneurs. 10 RESCH. Le méchant le voit et s'irrite. SCHIN. Il grince des dents et l'envie le consume. THAV. Le désir des méchants périra.
Psaume hébreu N°113 (Psaume N°112 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur. Vous, serviteurs de Dieu (Jérôme). Saint Augustin, saint Athanase et d’autres traduisent : enfants, et ils entendent les chrétiens qui, parce qu’ils ont été régénérés (1 Pierre 2, 2), sont ici exhortés à louer l’auteur de leur salut, notre Seigneur Jésus-Christ. 2 Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et à jamais. 3 Du lever du soleil jusqu'à son couchant, loué soit le nom du Seigneur. 4 Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, sa gloire est au-dessus des cieux. 5 Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu ? Il siège dans les hauteurs 6 et il regarde en bas, dans les cieux et sur la terre. Il a tant de condescendance, qu'il abaisse ses regards sur tout ce qui est petit. C'est aux humbles dans le ciel et sur la terre, à ceux qui ne s’attribuent rien, et qui attendent tout de Dieu seul, que Dieu donne sa grâce. 7 Il relève le malheureux de la poussière, il retire le pauvre du fumier, 8 pour les faire asseoir avec les princes, avec les princes de son peuple. C’est ainsi que Joseph, Moïse, David, Daniel et beaucoup d’autres furent élevés de l’abaissement le plus profond au plus haut degré d'honneur. Pareillement Dieu nous élève tous tant que nous sommes de la fange du péché sur le trône des Anges (Jérôme, Théodoret). 9 Il donne une demeure à la stérile de la maison, il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants. Alléluia. Ce fut ce qui arriva à l'égard de Sara, de Rébecca, d’Anne et à d’autres.
Psaume hébreu N°114 (Psaume N°113 dans la Vulgate) 1 Quand Israël sortit d’Égypte, quand la maison de Jacob s'éloigna d'un peuple barbare, Le Psaume rappelle le secours dont Dieu favorisa les Israélites lors de la sortie d’Égypte (1-8), et il fonde là-dessus la prière qu'il fait à Dieu de continuer, pour sa propre gloire, à se montrer secourable, et comme le Dieu vivant, en opposition aux idoles mortes (Ps. Hébreux 115, 1-8) ; enfin il espère ce secours avec confiance (Ps. Hébreux 115, 9-18). 2 Juda devint son sanctuaire, Israël son domaine. Juda fut son peuple saint, qu'il avait séparé pour lui-même d’entre les nations, pour le sanctifier, et réparer en lui la rédemption de l’humanité tout entière (Voir Exode 19, 5-6). 3 La mer le vit et s'enfuit, le Jourdain retourna en arrière. Voir Exode 14. Josué 3. 4 Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux. Toute la nature trembla (comp. Nahum, 1, 5. Habacuc 3, 6.), spécialement le mont Sinaï (Exode 19, 18. Jérôme, Théodoret). 5 Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? 6 Qu'avez-vous, montagnes, pour bondir comme des béliers et vous, collines, comme des agneaux ? 7 Tremble, ô terre, devant la face du Seigneur, devant la face du Dieu de Jacob, 8 qui change le rocher en étang, le roc en source d'eaux. Voir Nombres 20, 8. 10.
Psaume hébreu N°115 (Psaume N°113, v.1-18 dans la Vulgate) 1 Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité. 2 Pourquoi les nations diraient-elles : « Où donc est leur Dieu ? » Vous avez, Ô Dieu favorisé notre sortie d’Égypte au moyen de vos opérations miraculeuses ; soyez donc encore présentement notre secours, non à cause de nous, qui sommes dépourvus de tout mérite, mais à cause de votre nom, de vous-même, afin que votre clémence et votre vérité dans l’accomplissement de vos promesses, par lesquelles vous nous avez secourus et nous secourez encore, soient universellement reconnues, et que vous soyez vous-même glorifié comme le Dieu vivant, en opposition avec les dieux morts des nations. 3 Notre Dieu est dans le ciel. Tout ce qu'il veut, il le fait. 4 Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. 5 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 6 Elles ont des oreilles et n'entendent pas, elles ont des narines et ne sentent pas. 7 Elles ont des mains et ne touchent pas, elles ont des pieds et ne marchent pas, de leur gosier elles ne font entendre aucun son. 8 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font et quiconque se confie à elles. Que tous ceux qui fabriquent les idoles, et ceux qui les honorent, soient dépourvus de sentiment comme les idoles (Voir Sagesse, 13, 10 et suiv.). 9 Israël, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 10 Maison d'Aaron, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. La maison d'Aaron désigne l’état sacerdotal, la maison d'Israël l'état laïque. De tout temps la véritable Église a été une société composée d'éléments divers. 11 Vous qui craignez le Seigneur, mettez votre confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 12 Le Seigneur s'est souvenu de nous, il bénira. Il bénira la maison d'Israël, il bénira la maison d'Aaron, 13 il bénira ceux qui craignent le Seigneur, les petits avec les grands. 14 Que le Seigneur multiplie sur vous ses faveurs, sur vous et sur vos enfants. 15 Soyez bénis du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. 16 Les cieux sont les cieux du Seigneur, mais il a donné la terre aux fils de l'homme. 17 Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur, ceux qui descendent dans le lieu du silence. 18 Mais nous, nous bénirons le Seigneur, dès maintenant et à jamais. Alléluia. Viens à mon secours, ô mon Dieu car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. L'enfer, l’autre monde (Nombres 16, 30-33), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l'égard des bons, ce n'était pas, comme séjour avant d'être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n'était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d'être triste, en ce qu'il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l'enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu.
Psaume hébreu N°116 (Psaumes N°114 et 115 dans la Vulgate) 1 Je l'aime, car le Seigneur entend ma voix, mes supplications. Le Psaume ne fait pas connaître quels étaient les dangers dont le Chantre sacré fut délivré. Le chrétien se souviendra des dangers que court son salut. 2 Car il a incliné vers moi son oreille et toute ma vie, je l'invoquerai. 3 Les liens de la mort m'entouraient et les angoisses du schéol m'avaient saisi, j'étais en proie à la détresse et à l'affliction. Les angoisses du schéol : de l’autre monde. 4 Et j'ai invoqué le nom du Seigneur : « Seigneur, sauve mon âme. » 5 Le Seigneur est miséricordieux et juste, notre Dieu est compatissant. 6 Le Seigneur garde les faibles, j'étais malheureux et il m'a sauvé. 7 Mon âme, retourne à ton repos car le Seigneur te comble de biens. Sois de nouveau tranquille, après avoir triomphé du danger. 8 Oui, tu as sauvé mon âme de la mort, mon œil, des larmes, mes pieds, de la chute. 9 Je marcherai encore devant le Seigneur, dans la terre des vivants. Désormais, après avoir été délivré, je m'efforcerai, par ma conduite sur la terre, de me rendre agréable au Seigneur. Je le servirai désormais en paix. Ps. Hébreux 56, 13. 10 J'ai confiance, alors même que je dis : « je suis malheureux à l'excès. » J'ai cru à Dieu, qui a promis d'aider ses adorateurs sincères. C’est pourquoi je n'ai pas hésité, dans l'espérance que Dieu viendrait à mon secours, spécialement qu’il me délivrerait des périls qui me menaçaient. J'ai cru et j'ai manifesté ma foi par mes paroles. Saint Paul 2 Corinthiens 4,13. Romains 10, 10, fait l'application de ces paroles à la profession extérieure de la foi en général. Comp. Luc 12, 8. 11 Je disais dans mon abattement : « Tout homme est menteur. » J'ai dit dans le trouble de mon esprit (Jérôme) : Tout secours humain est trompeur et ne peut inspirer de confiance ; je ne me reposerai que sur Dieu, qui est fidèle, et à qui on peut se confier (Basile, Jérôme, Augustin). 12 Que rendrai-je au Seigneur pour tous ses bienfaits à mon égard. 13 J'élèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom du Seigneur. Je prendrai le calice d'action de grâces, et je le boirai en louant et en célébrant Dieu. Dans les festins que l’on célébrait à la suite de l’oblation des sacrifices d'action de grâces (v. 14), on faisait passer à la ronde un calice appelé calice d'action de grâces, et dont on buvait pour honorer et louer Dieu. Le chrétien, par ces paroles, s'engage à offrir le très suave sacrifice d'action de grâces, le saint sacrifice de la Messe, et de célébrer les bienfaits qu'il y reçoit de Dieu. 14 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur en présence de tout son peuple. 15 Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses fidèles. Il m'a délivré, parce que la mort de ses saints n’est pas pour lui une chose indifférente, mais importante. 16 Ah Seigneur, parce que je suis ton serviteur, ton serviteur, fils de ta servante, tu as détaché mes liens. Le fils d’une de vos servantes, et né dans votre maison, par conséquent un esclave perpétuel ; car les enfants des esclaves, qui étaient nés dans la maison, étaient à perpétuité esclaves de leur maître (Voir Ps. Hébreux 86, 16). Mes liens : Le Chantre sacré peut avoir ici en vue la captivité de Babylone, ou bien encore des souffrances improprement dites en général, comme par exemple l'esclavage du péché, qui est ce dont le chrétien doit se souvenir. 17 Je t'offrirai un sacrifice d'actions de grâces et j'invoquerai le nom du Seigneur. 18 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur, en présence de tout son peuple, 19 dans les parvis de la maison du Seigneur, dans ton enceinte, Jérusalem. Alléluia.
Psaume hébreu N°117 (Psaume N°116 dans la Vulgate) 1 Nations, louez toutes le Seigneur, peuples, célébrez-le tous ce psaume était, semble-t-il, chanté par tout le peuple au commencement ou à la fin de l’office divin, ou comme chant intermédiaire après certains hymnes et certaines fonctions sacrées. Tous les peuples y sont exhortés à louer Dieu, pour le remercier du bienfait de la rédemption. Voir Romains 15, 11. 2 car sa bonté pour nous est grande et la vérité du Seigneur subsiste à jamais. Alléluia. La miséricorde fut le partage des nations, la vérité (c'est-à-dire la fidélité dans l’accomplissement des promesses) le partage des Juifs ; car, ainsi que nous l’apprend saint Paul, Romains 15, 8-12, les païens furent appelés par pure miséricorde, les Juifs par miséricorde et par suite des promesses qui leur avaient été faites.
Psaume hébreu N°118 (Psaume N°117 dans la Vulgate) Au départ de la procession. 1 Célébrez le Seigneur car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Suivant la croyance des anciens Juifs, le témoignage des Pères de l'Église, des Apôtres et même de Jésus-Christ (Marc 12, 10. Luc 20, 17. Actes 4, 11), ce psaume est un cantique d'action de grâces du Messie au sujet de sa glorieuse délivrance des souffrances qu'il a eu à endurer. Il commence par exhorter tous les hommes à remercier Dieu (1-4) ; il déclare que sa confiance n'a pas été confondue (5-18), qu’il entrera triomphant dans la maison du Seigneur (19-21), où son assemblée sainte l’accueillera avec des cris de joie (22-26), et célébrera ce jour solennel par des sacrifices et des prières d'action de grâces (26-29). Comme tout chrétien doit reproduire en lui, d’une manière plus ou moins parfaite, la vie de Jésus-Christ, chacun peut se faire l'application de ce psaume, et s'approprier les sentiments du divin Maître. 2 Qu'Israël dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 3 Que la maison d'Aaron dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 4 Que ceux qui craignent le Seigneur disent : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » Pendant le trajet. 5 Du sein de ma détresse j'ai invoqué le Seigneur : le Seigneur m'a exaucé et m'a mis au large. Voyez Ps. Hébreux 18, 19. Jésus-Christ est passé de l’affliction dans la joie. 6 Le Seigneur est pour moi, je ne crains rien, que peuvent me faire des hommes ? Si Dieu est avec moi, que peuvent me faire les hommes ? Le chrétien peut aussi en même temps penser à la nature corrompue de l’homme. 7 Le Seigneur est pour moi parmi ceux qui me secourent, je verrai la ruine de ceux qui me haïssent. 8 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur que de se confier aux hommes. 9 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur, que de se confier aux princes. 10 Toutes les nations m'environnaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Par la vertu du Seigneur j'en ai triomphé. Jésus-Christ a trouvé de la résistance parmi les peuples, mais il les a tous vaincus, et les vaincra encore à l'avenir. Tout chrétien pieux peut, par le nom du Seigneur, être vainqueur de tous ses ennemis. 11 Elles m'environnaient et m'enveloppaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. 12 Elles m'environnaient comme des abeilles, elles s'éteignent comme un feu d'épines, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Les abeilles sont une image de la persécution la plus violente (Voir Deutéronome 1, 44). Elles m'ont persécuté avec grand bruit, mais sans persistance, semblables au feu qui est dans les épines ; il s’enflamme promptement et fait grand bruit, mais il s'éteint aussi promptement. 13 Tu me poussais violemment pour me faire tomber, mais le Seigneur m'a secouru. Toutes les souffrances que l'on a fait endurer à Jésus ont été non pour sa perte, mais pour son exaltation auprès de son Père. C’est ainsi que l'Église, son corps mystique, sort triomphante des épreuves et des persécutions qu'on lui suscite et de même tout vrai chrétien, comme membre de son corps. 14 Le Seigneur est ma force et l'objet de mes chants, il a été mon salut. 15 Des cris de triomphe et de délivrance retentissent dans les tentes des justes. La droite du Seigneur a déployé sa force. 16 La droite du Seigneur est élevée, la droite du Seigneur a déployé sa force. 17 Je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur. 18 Le Seigneur m'a durement châtié, mais il ne m'a pas livré à la mort. Le chef, arrivé devant le temple. Il m'a châtié, il m'a fait souffrir la mort pour les péchés de mes frères ; mais, loin de m'abandonner à la mort, il m'a glorieusement ressuscité. Le chrétien se souviendra de sa résurrection spirituelle. 19 Ouvrez-moi les portes de la justice, afin que j'entre et que je loue le Seigneur. Les prêtres. Ouvrez-moi, vous prêtres, les portes du temple. Jésus-Christ a ouvert de trois manières les portes de la justice. Il entra sensiblement dans le temple de Jérusalem (Matthieu 21, 9), ce qui n’était qu'une figure de son entrée dans les deux autres temples d’un ordre supérieur. En effet, par l'œuvre de la rédemption, il a ouvert le temple de la vraie vertu et de la vraie justice, où depuis ce moment tous les hommes peuvent pénétrer ; par cette œuvre divine il a ouvert encore les demeures célestes de son Père. Si le chrétien veut se faire l'application de ces paroles, il peut penser à l’état de grâce où il est entré après la résurrection du péché ; ou bien encore, à l’éternelle récompense dans le ciel, récompense qui est l'objet de son espérance, parce que Jésus-Christ la lui a méritée et promise (Jérôme). 20 C'est la porte du Seigneur, les justes peuvent y entrer. Le chef du peuple. 21 Je te célébrerai, parce que tu m'as exaucé et que tu as été mon salut. 22 La pierre rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la pierre angulaire. Les prêtres. Les versets 22-27 sont les paroles du peuple, qui reçoit le Christ avec des cris de joie, à son entrée dans le temple. Jésus-Christ, cette pierre (Matthieu 21, 42. Éphésiens 2, 20) que ceux qui bâtissaient, les grands prêtres et les docteurs de la loi parmi les Juifs, ont rejetée, est devenue la pierre de l'angle, c'est-à-dire la pierre qui réunit et supporte les deux murs, la pierre qui forme des Juifs et des païens, des hommes et des anges une seule et même famille de Dieu. Ainsi les Pères de l’Église (Voir Isaïe 28, 16. Matthieu 21, 42. Actes 4, 11. 1 Pierre 2, 6). 23 C'est l'œuvre du Seigneur, c'est une chose merveilleuse à nos yeux. Le peuple, en entrant. 24 Voici le jour que le Seigneur a fait, livrons-nous à l'allégresse et à la joie. Le jour auquel Jésus-Christ est sorti victorieux de ses souffrances, est pour l’humanité le plus grand jour de joie et de fête, parce qu’en ce jour elle fut arrachée à l'esclavage de Satan et du monde par ses mérites. 25 O Seigneur, donne le salut. O Seigneur, donne la prospérité. Les prêtres, au chef. Donne le salut, sauve : en hébreu hoschiana, hosiana ; comme ce fut en effet le cri qui s'éleva devant le Messie, lorsqu'il entra dans le temple. Matthieu 21, 9. 26 Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Nous vous bénissons de la maison du Seigneur. C’est avec ces accents de bénédiction, de louange et d’action de grâces, que le peuple, rassemblé dans le temple, accueille le Messie, avec ceux qui l’accompagnent. 27 Le Seigneur est Dieu, il fait briller sur nous la lumière. Les prêtres, au peuple. Attachez la victime avec des liens, jusqu'aux cornes de l'autel. Le peuple. Annoncez une fête, et ornez le temple de branches et de feuillages touffus, en sorte qu'ils atteignent jusqu'aux coins de l’autel des sacrifices (Voir Lévitique 23, 40). Ce fut ce qui arriva lorsque Jésus-Christ, le jour des Rameaux, entra dans le temple. Ou encore : Attachez la victime de la fête avec des liens aux cornes de l'autel, c'est-à-dire offrez le sacrifice de la fête ; ou, attachez la victime de la fête, et immolez-la, et portez de son sang sur les cornes de l’autel (Voir Exode 29, 20). 28 Tu es mon Dieu et je te célébrerai, mon Dieu et je t'exalterai. Tous ensemble. Ces paroles jusqu'à la fin peuvent se prendre pour des paroles que le Messie adresse à Dieu, le Père, mais aussi pour des paroles que l'assemblée sainte adresse au Messie. 29 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°119 (Psaume N°118 dans la Vulgate) ALEPH. ALEPH est la première lettre de l'alphabet hébraïque. Le Psaume est alphabétique ; chacune des vingt-deux lettres de l'alphabet comprend sous elle huit versets, ce qui a fait appeler le Psaume le grand alphabet. Le sujet du Psaume est un ensemble de pensées et de maximes diverses sur la parole de Dieu, qui n’ont entre elles aucune connexion bien étroite. Chaque verset offre une expression synonyme de parole de Dieu. Suivant saint Ambroise et saint Hilaire, ces pensées sur la parole de Dieu ont été rangées dans un ordre alphabétique, pour marquer que cette parole devait être aussi profondément gravée dans l'esprit de l’homme pieux que l'alphabet de sa langue. l'Église donne ce psaume à ses ministres pour leur servir de prière dans l'office de chaque jour, afin qu’ils puissent s’affermir de plus en plus chaque jour dans l'amour de la loi divine et dans sa pratique. 1 Heureux ceux qui sont irréprochables dans leur voie, qui marchent selon la loi du Seigneur. 2 Heureux ceux qui gardent ses enseignements, qui le cherchent de tout leur cœur, c'est-à-dire qui méditent sur ses préceptes, afin de les remplir avec exactitude, jusque dans les plus petites choses. La parole de Dieu est appelée témoignage, parce qu’elle rend témoignage de sa sainteté et de son amour. 3 qui ne commettent pas l'iniquité et qui marchent dans ses voies. 4 Tu as prescrit tes ordonnances pour qu'on les observe avec soin. 5 Puissent mes voies être dirigées pour que j'observe tes lois. La parole de Dieu est appelée droit (loi), parce que Dieu, nous ayant créés pour la sainteté, a un droit à la donner. 6 Alors je n'aurai pas à rougir, à la vue de tous tes commandements. 7 Je te louerai dans la droiture de mon cœur, en apprenant les préceptes de ta justice. Toute loi est en même temps un jugement, car c'est d'après a loi qu'il est décidé si la conduite de l’homme est bonne ou mauvaise, s’il mérite récompense ou punition. 8 Je veux garder tes lois : ne me délaisse pas complètement. BETH. Aidez-moi, par votre grâce, à les observer. 9 Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se gardant selon ta parole. Son sentier : sa conduite 10 Je te cherche de tout mon cœur : ne me laisse pas errer loin de tes commandements. 11 Je garde ta parole cachée dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi. Afin que je puisse demeurer ferme dans les tentations. 12 Béni sois-tu, Seigneur, Enseigne-moi tes lois. 13 De mes lèvres j'énumère tous les préceptes de ta bouche. 14 J'ai de la joie à suivre tes enseignements, comme si je possédais tous les trésors. 15 Je veux méditer tes ordonnances, avoir les yeux sur tes sentiers. 16 Je fais mes délices de tes lois, je n'oublierai pas ta parole. GHIMEL. 17 Use de bonté envers ton serviteur, afin que je vive et j'observerai ta parole. Faites-moi vivre par votre grâce, qui m'éclaire et me prévienne. 18 Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi. 19 Je suis un étranger sur la terre, ne me cache pas tes commandements. Un étranger, lorsqu'un pays ne lui est pas encore connu, court souvent, par ce défaut de connaissance, le risque d’éprouver quelque fâcheux accident. Tel objet qui en apparence ne saurait nuire, dont il ne peut prévoir les effets, peut souvent être cause qu’il perde à son occasion la santé, les membres, la liberté, et même la vie. Combien il sera donc heureux, si un ami fidèle l’avertit. Il en est de même de nous sur la terre. Nous sommes sur la terre étrangers et en pays trop inconnu pour pouvoir connaître par expérience toutes choses, avec les conséquences, souvent fort éloignées, qui en doivent résulter. Les commandements de Dieu sont par conséquent pour nous, dans ces circonstances, l’ami le plus fidèle, qui nous donne le meilleur conseil, et nous indique comment nous pourrons parcourir ce pays inconnu et étranger, sans éprouver de dommage. 20 Mon âme est brisée par le désir, qui toujours la porte vers tes préceptes. Mon âme s’est brisée à force de soupirer après vos préceptes. 21 Tu menaces les orgueilleux, ces maudits, qui s'égarent loin de tes commandements. Voir Deutéronome 27, 26. 22 Éloigne de moi la honte et le mépris, car j'observe tes enseignements. Éloignez de moi la confusion que je souffre innocemment, car je suis un observateur fidèle de vos commandements. Nous pouvons nous-mêmes faire la même prière, lorsque nous sommes, sans l'avoir mérité, l'objet du mépris ; mais c'est nous conduire d'une manière plus parfaite et plus conforme à notre divin modèle, de supporter le mépris volontairement et avec joie. 23 Que les princes siègent et parlent contre moi : ton serviteur méditera tes lois. Les grands et les puissants forment également des complots contre moi ; mais je suis tranquille à cet égard, je suis mon chemin dans l'observation de vos commandements, me souvenant que sans votre volonté, ils ne peuvent me nuire. 24 Oui, tes enseignements font mes délices, ce sont les hommes de mon conseil. DALETH. 25 Mon âme est attachée à la poussière : rends-moi la vie, selon ta parole Je suis courbé par les souffrances jusque dans la poussière, les peines m'ont conduit aux portes de la mort, relevez-moi, comme vous l'avez promis. Suivant saint Augustin, le Prophète se plaint de la loi des membres, qui l’incline vers la terre, et il demande la vie de la grâce, par laquelle la loi des membres est assujettie à la loi de l’esprit. 26 Je t'ai exposé mes voies et tu m'as répondu : enseigne-moi tes lois. Mes voies : ma position, mes prières, mes vœux. 27 Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances et je méditerai sur tes merveilles. Conduisez-moi par la voie droite, et je continuerai à y marcher. 28 Mon âme, attristée, se fond en larmes : relève-moi selon ta parole. Je me sens sec, sans vivacité de zèle pour le bien, somnolent et plein d'opposition. 29 Éloigne de moi la voie du mensonge et accorde-moi la faveur de ta loi. Faites-moi miséricordieusement don de votre loi. 30 J'ai choisi la voie de la fidélité, je place tes préceptes sous mes yeux. 31 Je me suis attaché à tes enseignements : Seigneur, ne permets pas que je sois confondu. 32 Je cours dans la voie de tes commandements, car tu élargis mon cœur. C'est-à-dire lorsque vous rendez mon cœur intelligent. HÉ. 33 Enseigne-moi, Seigneur, la voie de tes préceptes, afin que je la garde jusqu'à la fin de ma vie. 34 Donne-moi l'intelligence pour que je garde ta loi et que je l'observe de tout mon cœur. 35 Conduis-moi dans le sentier de tes commandements, car j'y trouve le bonheur. 36 Incline mon cœur vers tes enseignements et non vers le gain. 37 Détourne mes yeux pour qu'ils ne voient pas la vanité, fais-moi vivre dans ta voie. Détournez mes yeux de tout ce qui est périssable, même des vaines doctrines, faites-moi trouver dans vos commandements force et vie, la vie éternelle. 38 Accomplis envers ton serviteur ta promesse, que tu as faite à ceux qui te craignent. Accomplissez la promesse que vous avez faite à votre serviteur de le sauver. 39 Écarte de moi l'opprobre que je redoute, car tes préceptes sont bons. Ne permettez pas que j'aie la confusion de succomber sous mes ennemis : non, vous ne le permettrez pas, car votre parole est si pleine de douceur, de bonté, de consolation. 40 Je désire ardemment pratiquer tes ordonnances, par ta justice, fais-moi vivre. Donnez-moi force et vie par la pratique de votre justice. VAV. 41 Que vienne sur moi ta miséricorde, Seigneur et ton salut, selon ta parole. Selon votre promesse. 42 Et je pourrai répondre à celui qui m'outrage, car je me confie en ta parole. Je pourrai répondre à ceux qui m’outragent en disant que je suis abandonné de vous, car j'ai confiance en votre parole. 43 N'ôte pas entièrement de ma bouche la parole de vérité, car j'espère en tes préceptes. Ne permettez pas que j'oublie la parole de vos promesses, car c’est en elles que j'espère. 44 Je veux garder ta loi constamment, toujours et à perpétuité. 45 Je marcherai au large, car je recherche tes ordonnances. Je marcherai librement et sans respect humain (Chrysostome). 46 Je parlerai de tes enseignements devant les rois et je n'aurai pas de honte. 47 Je ferai mes délices de tes commandements, car je les aime. 48 J'élèverai mes mains vers tes commandements que j'aime et je méditerai tes lois. Comme pour saisir vos commandements, m’y attacher fortement par leur observation. ZAÏN. 49 Souviens-toi de la parole donnée à ton serviteur, sur laquelle tu fais reposer mon espérance. La promesse que vous seriez mon salut. 50 C'est ma consolation dans la misère, que ta parole me rende la vie. 51 Des orgueilleux me prodiguent leurs railleries : je ne m'écarte pas de ta loi. 52 Je pense à tes préceptes des temps passés, Seigneur, et je me console. Lorsque je rappelle à mon esprit quels ont été de tout temps vos jugements, comment vous avez protégé les innocents et châtié les coupables, alors je suis tranquille. 53 L'indignation me saisit à cause des méchants, qui abandonnent ta loi. 54 Tes lois sont le sujet de mes cantiques, dans le lieu de mon pèlerinage. Pendant ma vie. 55 La nuit je me rappelle ton nom, Seigneur et j'observe ta loi. Je vous adresse ma prière même durant la nuit. 56 Voici la part qui m'est donnée : je garde tes ordonnances. Toute ma possession consiste dans l'amour qui me porte à l'accomplissement de vos commandements. HETH. 57 Ma part, Seigneur, je le dis, c'est de garder tes paroles. 58 Je t'implore de tout mon cœur ; aie pitié de moi selon ta parole. 59 Je réfléchis à mes voies et je ramène mes pas vers tes enseignements. J'ai repassé en moi-même tout le cours de ma vie jusqu’à ce moment (Jérôme). Je me suis tourné vers votre loi, je me suis corrigé. 60 Je me hâte, je ne diffère pas d'observer tes comman-dements. 61 Les pièges des méchants m'environnent et je n'oublie pas ta loi. Les mauvais exemples, les pièges du monde et de l'enfer (Augustin, Théodoret). 62 Au milieu de la nuit, je me lève pour te louer, à cause des jugements de ta justice. Au milieu des scandales du monde, j'ai recours à la prière durant la nuit, pour vous louer et vous rendre des actions de grâces au sujet de vos commandements, qui sont tout mon bonheur. Suivant plusieurs Pères de l'Église, ce furent les apôtres eux-mêmes qui établirent la prière de nuit parmi les fidèles ; l'Esprit saint l'introduisit dans les cloîtres, et tous les chrétiens animés des sentiments de la piété s’y sentent intérieurement portés. 63 Je suis l'ami de tous ceux qui te craignent et de ceux qui gardent tes ordonnances. Je suis dans la société des saints, de tous ceux qui vous aiment et qui vous honorent. Les exégètes entendent la communion des saints, en vertu de laquelle tous les enfants de Dieu ne forment qu’une société spirituelle, et où règne une communauté de biens spirituels et de mérites, qui profite à tous. 64 La terre est pleine de ta bonté, Seigneur : enseigne-moi tes lois. TETH. 65 Tu as usé de bonté envers ton serviteur, Seigneur, selon ta parole. Selon ta promesse. 66 Enseigne-moi le sens droit et l'intelligence, car j'ai foi en tes comman-dements. 67 Avant d'avoir été humilié, je m'égarais, maintenant, j'observe ta parole. Autrefois j'ai péché ; depuis j'ai été humilié par différentes souffrances, par la perte de ma gloire, etc. ; c’est pourquoi je suis désormais résolu à observer vos commandements, à ne plus pécher (Voyez v. 71, 76). 68 Tu es bon et bienfaisant, enseigne-moi tes lois. 69 Des orgueilleux imaginent contre moi des mensonges ; moi, je garde de tout cœur tes ordonnances. Les orgueilleux arrogants, pour lesquels, à cause de ma bassesse, de ma petitesse, je suis un objet de mépris, me font souffrir différents genres d'épreuves, mais je m'attache de tout mon cœur à l'observation de vos commandements. 70 Leur cœur est insensible comme la graisse ; moi, je fais mes délices de ta loi. Leur cœur est si alourdi qu'aucune exhortation, aucun rayon de la grâce ne peut y pénétrer. 71 Il m'est bon d'avoir été humilié, afin que j'apprenne tes préceptes. Voir v. 67. 72 Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche, que des monceaux d'or et d'argent. Plus digne d'amour, d’un plus grand prix que, etc. YOD. 73 Ce sont tes mains qui m'ont fait et qui m'ont façonné, donne-moi l'intelligence pour apprendre tes commandements. 74 Ceux qui te craignent, en me voyant, se réjouiront, car j'ai confiance en ta parole. Vos adorateurs se réjouiront au sujet de ma vertu et du bonheur dont vous me comblez, parce que tel a été l’objet de mon espérance. 75 Je sais, Seigneur, que tes jugements sont justes, c'est dans ta fidélité que tu m'as humilié. Par un sentiment de vérité, d’un amour sincère. 76 Que ta bonté soit ma consolation, selon ta parole donnée à ton serviteur. 77 Que ta compassion vienne sur moi et que je vive, car ta loi fait mes délices. 78 Qu'ils soient confondus les orgueilleux qui me maltraitent injustement. Moi, je médite tes ordonnances. 79 Qu'ils se tournent vers moi ceux qui te craignent et ceux qui connaissent tes enseignements. Qu’ils s'unissent à moi pour la pratique de vos commandements. 80 Que mon cœur soit tout entier à tes lois, afin que je ne sois pas confondu. CAPH. 81 Mon âme languit après ton salut, j'espère en ta parole. 82 Mes yeux languissent après ta promesse, je dis «Quand me consoleras-tu ? » à force de considérer si la délivrance de mes ennemis, que vous m’aviez promise , arrivait. Par eux (mes yeux) mon âme vous dit, etc. 83 Car je suis comme une outre exposée à la fumée, mais je n'oublie pas tes lois. A force de soupirer après votre secours ; aussi froid, aussi ridé, aussi desséché qu'une outre à eau ou à vin, vide et exposée à la gelée. Les Hébreux avaient coutume de mettre leur vin dans des outres de peau, et de les faire sécher, avant de les remplir, à la fumée ou au feu. 84 Quel est le nombre des jours de ton serviteur ? Quand donc feras-tu justice de ceux qui me poursuivent ? Que le chrétien pense aux ennemis de son âme, à ses mauvaises habitudes, à ses mauvais penchants, etc. Saint Augustin remarque là-dessus, que c'est là la voix des martyrs, auxquels il a été ordonné d'avoir patience jusqu’à ce que leur nombre fût complété. Apocalypse 6, 11. 85 Des orgueilleux creusent des fosses pour me perdre ; ils sont les adversaires de ta loi. 86 Tous tes commandements sont fidélité, ils me persécutent sans cause : secours-moi. 87 Ils ont failli m'anéantir dans le pays et moi je n'abandonne pas tes ordonnances. 88 Rends-moi la vie dans ta bonté et j'observerai l'enseignement de ta bouche. Donnez et conservez-moi la vie. LAMED. 89 A jamais, Seigneur, ta parole est établie dans les cieux. Elle est immuable par le ciel, c'est-à-dire par vous, sur qui elle repose. 90 D'âge en âge ta fidélité demeure ; tu as fondé la terre, et elle subsiste. Votre vérité demeurera sur la terre aussi longtemps que la terre elle-même subsistera. 91 C'est d'après tes lois que tout subsiste jusqu'à ce jour, car tout obéit à tes ordres. C’est par votre ordre que tout subsiste aujourd'hui ; car toutes choses, etc. 92 Si ta loi ne faisait mes délices, déjà j'aurais péri dans ma misère. 93 Je n'oublierai jamais tes ordonnances, car c'est par elles que tu m'as rendu la vie. 94 Je suis à toi : sauve-moi, car je recherche tes préceptes. 95 Les méchants m'attendent pour me faire périr : je suis attentif à tes enseignements. 96 J'ai vu des bornes à tout ce qui est parfait, ton commandement n'a pas de limites. J'ai vu la fin de tout ce qu'il y avait de plus parfait, de plus précieux MEM. 97 Combien j'aime ta loi. Elle est tout le jour l'objet de ma méditation. 98 Par tes commandements, tu me rends plus sage que mes ennemis, car je les ai toujours avec moi. Celui qui a constamment la parole de Dieu devant les yeux, devient et demeure sage, pour la confusion des ennemis de son salut, qui agissent contre la loi de Dieu. 99 Je suis plus sage que tous mes maîtres, car tes enseignements sont l'objet de ma méditation. Le Chantre sacré, par ces paroles, veut sans doute désigner les maîtres qui l'avaient instruit en d'autres choses que la religion. 100 J'ai plus d'intelligence que les vieillards, car j'observe tes ordonnances. 101 Je retiens mon pied loin de tout sentier mauvais, afin de garder ta parole. 102 Je ne m'écarte pas de tes préceptes, car c'est toi qui m'as instruit. 103 Que ta parole est douce à mon palais, plus que le miel à ma bouche. 104 Par tes ordonnances je deviens intelligent, aussi je hais tous les sentiers du mensonge. NUN. 105 Ta parole est un flambeau devant mes pas, une lumière sur mon sentier. 106 J'ai juré et j'y serai fidèle, d'observer les préceptes de ta justice. 107 Je suis réduit à une extrême affliction : Seigneur, rends-moi la vie, selon ta parole. Car quiconque veut vivre dans la piété, a à souffrir (Voir 2 Timothée 3, 12). Délivrez-moi, selon votre promesse, de mes souffrances. 108 Agrée, Seigneur, l'offrande de mes lèvres et enseigne-moi tes préceptes. Que les résolutions que je vous ai exprimées de ma bouche vous agréent. 109 Ma vie est continuellement dans mes mains et je n'oublie pas ta loi. C'est-à-dire ma vie est constamment en péril (Voir 1 Samuel 19, 5. Job 13, 14). 110 Les méchants me tendent des pièges et je ne m'égare pas loin de tes ordonnances. 111 J'ai tes enseignements pour toujours en héritage, car ils sont la joie de mon cœur. 112 J'ai incliné mon cœur à observer tes lois, toujours, jusqu'à la fin. SAMECH. 113 Je hais les hommes au cœur double et j'aime ta loi. Les hommes équivoques, les esprits volages. 114 Tu es mon refuge et mon bouclier, j'ai confiance en ta parole. 115 Retirez-vous de moi, méchants et j'observerai les commandements de mon Dieu. 116 Soutiens-moi selon ta promesse, afin que je vive et ne permets pas que je sois confondu dans mon espérance. 117 Sois mon appui et je serai sauvé et j'aurai toujours tes lois sous les yeux. 118 Tu méprises tous ceux qui s'écartent de tes lois, car leur ruse n'est que mensonge. Leurs artifices sont vains 119 Tu rejettes comme des scories tous les méchants de la terre, c'est pourquoi j'aime tes enseignements. 120 Ma chair frissonne de frayeur devant toi et je redoute tes jugements. Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ, dit saint Paul, ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises. Galates 5, 24. AÏN. 121 J'observe le droit et la justice, ne m'abandonne pas à mes oppresseurs. En général aux ennemis de mon salut. 122 Prends sous ta garantie le bien de ton serviteur et que les orgueilleux ne m'oppriment pas. Prenez-moi sous votre protection, de peur que les impies ne m'oppriment. 123 Mes yeux languissent après ton salut et après la promesse de ta justice. 124 Agis envers ton serviteur selon ta bonté et enseigne-moi tes lois. 125 Je suis ton serviteur : donne-moi l'intelligence, pour que je connaisse tes enseignements. 126 Il est temps d'intervenir, Seigneur, ils violent ta loi. 127 C'est pourquoi j'aime tes commandements, plus que l'or et que l'or fin. 128 C'est pourquoi je trouve justes toutes tes ordonnances, je hais tout sentier de mensonge. PHÉ. 129 Tes enseignements sont merveilleux, aussi mon âme les observe. 130 La révélation de tes paroles illumine, elle donne l'intelligence aux simples. L’exacte intelligence de vos paroles ; aux humbles et aux simples. 131 J'ouvre la bouche et j'aspire, car je suis avide de tes commandements. 132 Tourne vers moi ton visage et aie pitié de moi, c'est justice envers ceux qui aiment ton nom. Comme cela est juste et équitable à l'égard de ceux qui, etc. 133 Affermis mes pas dans ta parole et ne laisse aucune iniquité dominer sur moi. 134 Délivre-moi de l'oppression des hommes et je garderai tes ordonnances. Afin que j'aie l'esprit tranquille, et que l'impatience, la haine, etc., ne me fassent pas chanceler dans l'observation de vos commandements. 135 Fais luire ton visage sur ton serviteur et enseigne-moi tes lois. Jetez sur moi un regard favorable. 136 Mes yeux répandent des torrents de larmes parce qu'on n'observe pas ta loi. TSADÉ. 137 Tu es juste, Seigneur et tes jugements sont équitables. 138 Tu as donné tes enseignements, selon la justice et une parfaite fidélité. Vous avez fortement inculqué la connaissance et l'observation de votre parole, qui est juste et vraie. 139 Mon zèle me consume, parce que mes adversaires oublient tes paroles. 140 Ta parole est entièrement éprouvée et ton serviteur l'aime. Votre parole est authentique, éprouvée (Voir Ps. Hébreux 12, 17. Ps. 19, 9) 141 Je suis petit et méprisé mais je n'oublie pas tes ordonnances. 142 Ta justice est une justice éternelle et ta loi est vérité. 143 La détresse et l'angoisse m'ont atteint, tes commandements font mes délices. 144 Tes enseignements sont éternellement justes, donne-moi l'intelligence, pour que je vive. QOPH. 145 Je t'invoque de tout mon cœur, exauce-moi, Seigneur, afin que je garde tes lois. 146 Je t'invoque, sauve-moi, afin que j'observe tes enseignements. 147 Je devance l'aurore et je crie vers toi, j'espère en ta parole. En votre promesse. 148 Mes yeux devancent les veilles de la nuit, pour méditer ta parole. C’est-à-dire je m’éveille avant que les veilles de la nuit soient passées. 149 Écoute ma voix selon ta bonté, Seigneur, rends-moi la vie selon ton jugement. Selon votre juste parole, votre promesse. 150 Ils s'approchent, ceux qui poursuivent le crime, qui se sont éloignés de ta loi. 151 Tu es proche, Seigneur et tous tes commandements sont la vérité. 152 Dès longtemps je sais, au sujet de tes enseignements, que tu les as établis pour toujours. RESCH. 153 Vois ma misère et délivre-moi, car je n'oublie pas ta loi. 154 Défends ma cause et sois mon vengeur, rends-moi la vie selon ta parole. 155 Le salut est loin des méchants, car ils ne s'inquiètent pas de tes lois. 156 Tes miséricordes sont nombreuses, Seigneur, rends-moi la vie selon tes jugements. Selon votre promesse. 157 Nombreux sont mes persécuteurs et mes ennemis, je ne m'écarte pas de tes enseignements. 158 A la vue des infidèles, j'ai ressenti de l'horreur, parce qu'ils n'observent pas ta parole. 159 Considère que j'aime tes ordonnances, Seigneur, rends-moi la vie selon ta bonté. 160 Le résumé de ta parole est la vérité et toutes les lois de ta justice sont éternelles. SIN, SCHIN. 161 Des princes me persécutent sans cause, c'est de tes paroles que mon cœur a de la crainte. L'homme pieux ne craint ni les princes, ni les grands, quels qu'ils soient, sans cependant employer contre eux d'autre violence que celle de la prière, de la confiance en Dieu et du fidèle accomplissement des préceptes divins. 162 Je me réjouis de ta parole, comme si j'avais trouvé de riches dépouilles. 163 Je hais le mensonge, je l'ai en horreur, j'aime ta loi. 164 Sept fois le jour je te loue, à cause des lois de ta justice. Sept fois : très-souvent (Bellarmin). Suivant d’autres, le Chantre sacré fait prophétiquement allusion aux sept heures canoniales dans lesquelles l'Église célèbre les louanges de Dieu par la bouche des prêtres. 165 Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi et rien ne leur est une cause de chute. 166 J'espère en ton salut, Seigneur et je pratique tes commandements. 167 Mon âme observe tes enseignements et elle en est éprise. 168 Je garde tes ordonnances et tes enseignements, car toutes mes voies sont devant toi. THAV. 169 Que mon cri arrive jusqu'à toi, Seigneur Selon ta parole, donne-moi l'intelligence. 170 Que ma supplication parvienne jusqu'à toi. Selon ta parole, délivre-moi. 171 Que mes lèvres profèrent ta louange, car tu m'as enseigné tes lois. 172 Que ma langue publie ta parole, car tous tes commandements sont justes. 173 Que ta main s'étende pour me secourir, car j'ai choisi tes ordonnances. 174 Je soupire après ton salut, Seigneur et ta loi fait mes délices. 175 Que mon âme vive pour te louer et que tes jugements me viennent en aide. 176 Je suis errant comme une brebis égarée, cherche ton serviteur car je n'oublie pas tes commandements.
Psaume hébreu N°120 (Psaume N°119 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Vers le Seigneur, dans ma détresse, j'ai crié, et il m'a exaucé. Le titre « Cantique des montées » qui se trouve en tête de ce psaume et des quatorze qui suivent, marque-t-il une mélodie particulière ? Ou bien ces Psaumes sont-ils ainsi appelés parce qu'ils étaient chantés par les Lévites sur les quinze degrés qui conduisaient du parvis des femmes au parvis des hommes ? Ou bien encore faut-il traduire : Chant de l’Ascension, parce qu’ils étaient chantés par les Juifs revenant de la captivité, ou allant assister aux fêtes à Jérusalem ? Toutes ces hypothèses, non plus que d'autres conjectures encore, n'ont rien de certain. Dans ce psaume un Israélite se plaint des calomnies, des tromperies et de l’humeur querelleuse des hommes, et il implore secours. 2 « Seigneur délivre mon âme de la lèvre de mensonge, de la langue astucieuse. » 3 Que te sera-t-il donné, quel sera ton profit, langue perfide ? Le Prophète s'adresse à ses ennemis, aux menteurs. Quel châtiment Dieu va-t-il vous infliger ? 4 Les flèches aiguës du Tout-Puissant, avec les charbons ardents du genêt. En punition, vous tomberez au pouvoir du Puissant, c'est-à dire de Dieu, et ensuite dans les charbons ardents de l’affliction. Les charbons du genévrier et du genet se conservent longtemps, et ils demeurent ardents sous la cendre : c'est pourquoi ils sont l'image de la haine invétérée. 5 Malheureux que je suis de séjourner dans Mések, d'habiter sous les tentes de Cédar. Mések (Mèshek) (Exode, 10, 2), vraisemblablement les Mosques (Moschi), près de la mer Caspienne ; Cédar (Qédar) était une tribu d’Arabes vouée au brigandage (Voir Exode 25, 13. Isaïe 42, 11. 60, 7). Elle est mise en général pour des hommes barbares. Ces deux peuples sont mis en général pour les barbares. Le chrétien, au sujet de ces paroles, réfléchira à la corruption du monde, au milieu duquel il faut qu'il accomplisse son pèlerinage, et il soupirera après les tabernacles de l’éternelle paix. 6 Trop longtemps j'ai demeuré avec ceux qui haïssent la paix. 7 Je suis un homme de paix et, quand je leur parle, ils sont pour la guerre. Pour moi je suis pacifique mais lorsque je parle pacifiquement, ils commencent le combat.
Psaume hébreu N°121 (Psaume N°120 dans la Vulgate) 1 Cantique pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes, d'où me viendra le secours ? Dans ce psaume un Israélite, encore exilé dans la captivité, porte avec confiance ses regards vers les montagnes de Jérusalem, autrefois le siège de Dieu, et il espère en son secours et sa protection. Voir 2 Chroniques, 20, 17. Le chrétien se souviendra de la Jérusalem céleste, la montagne de Dieu (Voir Deutéronome 33, 15. Ps. Hébreux 125, 2). 2 Mon secours viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. 3 Il ne permettra pas que ton pied trébuche, celui qui te garde ne sommeillera pas. 4 Non, il ne sommeille, ni ne dort, celui qui garde Israël. 5 Le Seigneur est ton gardien, le Seigneur est ton abri, toujours à ta droite. C'est de la main droite qu’on a coutume de combattre ; si Dieu protège la main droite dans le combat, on peut se promettre la victoire. Le Seigneur est à votre droite, comme votre protection (Ps. Hébreux 16, 8. 109, 31). 6 Pendant le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit. Ni les ardeurs de la chaleur, ni la rigueur du froid ne vous nuiront. Les Orientaux attribuent à la lune le froid de la nuit, de même que d’autres influences mauvaises. Il est vraisemblable que le Chantre sacré n’a voulu par là exprimer en général que cette pensée : Vous ne rencontrerez ni danger, ni aucune difficulté où vous succombiez. 7 Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ton âme. 8 Le Seigneur gardera ton départ et ton arrivée, maintenant et à jamais. toute votre conduite, durant votre vie et à votre mort.
Psaume hébreu N°122 (Psaume N°121 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. J'ai été dans la joie quand on m'a dit : « Allons à la maison du Seigneur. » Ce psaume est, dans le sens prochain, un chant que les Juifs qui allaient en pèlerinage à Jérusalem, pour assister aux solennités, ou les captifs en revenant de la captivité à la ville sainte, chantaient le long de la route. Ils y célèbrent Jérusalem et forment des vœux pour sa prospérité. Dans le sens prophétique, par cette Jérusalem qui y est célébrée, il faut entendre en même temps l'Église et la Jérusalem céleste (Apocalypse 21, 2). Le chrétien se souviendra de ces deux dernières, et, en récitant le psaume, il priera spécialement pour la prospérité de l'Église de Jésus-Christ. 2 Enfin nos pieds s'arrêtent à tes portes Jérusalem. 3 Jérusalem, tu es bâtie comme une ville où tout se tient ensemble. Comme il convient pour une ville forte. Le Chantre sacré a ici spécialement en vue l'Église et la Jérusalem céleste, qui ressemblent à une ville où il n’y a pas d'interruption, qui n’est pas dispersée, mais qui forme un tout, dont les parties s'unissent et s’adaptent entre elles. L'Église, le corps de Jésus-Christ (Éphésiens 4, 16), est réunie en un seul tout par la foi, la charité et la participation commune à tous les biens spirituels et pareillement la Jérusalem céleste, l’Église triomphante dans le ciel, par l'intuition et l'amour. 4 Là montent les tribus, les tribus du Seigneur, selon la loi d'Israël, pour louer le nom du Seigneur. les Israélites à la Jérusalem terrestre, pour assister aux fêtes selon le précepte, qui a été fait à Israël, de se rassembler trois fois chaque année auprès du saint Tabernacle (Voir Deutéronome 16, 16) ; ceux qui sont appelés à l'Église de Jésus-Christ (Voir Isaïe 11), dans l'Église ; les citoyens de la Jérusalem céleste, au ciel. 5 Là sont établis des sièges pour le jugement, les sièges de la maison de David. Là sont les sièges suprêmes de la justice et du gouvernement (Voir Deutéronome 17, 9). La maison de David : les sujets de David, les Israélites ; dans l'acception plus élevée : ceux qui se sont soumis au Fils de David, au Messie (Augustin). 6 Faites des vœux pour Jérusalem. Qu'ils soient heureux ceux qui t'aiment. Demandez, vous justes de Dieu, qu’il donne à la cité sainte, à ses habitants, le repos et la paix. Vos citoyens, Ô Jérusalem, qui se plaisent à habiter dans vous auront tous les biens en abondance. 7 Que la paix règne dans tes murs, la prospérité dans tes palais. Que la paix, le bonheur et la prospérité règnent parmi vos nombreux habitants. 8 A cause de mes frères et de mes amis, je demande pour toi la paix. Je forme des vœux pour votre bonheur, ô cité de Dieu parce que tous vos citoyens sont mes frères et mes proches, m'étant unis par la même foi et la même charité. 9 A cause de la maison du Seigneur, notre Dieu, je désire pour toi le bonheur. Parce que Dieu habite dans vous, etc.
Psaume hébreu N°123 (Psaume N°122 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. J'élève mes yeux vers toi, ô toi qui siège dans les cieux. Dans ce psaume les Israélites conjurent Dieu de les tirer de la situation pénible et honteuse dans laquelle ils se trouvent. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans les calamités publiques. 2 Comme l'œil du serviteur est fixé sur la main de son maître et l'œil de la servante sur la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont fixés sur le Seigneur, notre Dieu, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous. Comme les esclaves et les servantes tiennent leurs regards fixés sur leurs maîtres et leurs maîtresses, parce que c’est de leurs mains qu'ils doivent tout attendre, de même nous élevons vers vous nos yeux avec confiance et en implorant votre secours. 3 Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car nous n'avons été que trop rassasiés d'opprobres. 4 Notre âme n'a été que trop rassasiée de la moquerie des superbes, du mépris des orgueilleux.
Psaume hébreu N°124 (Psaume N°123 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Si le Seigneur n'eût été pour nous, qu'Israël le proclame, 2 si le Seigneur n'eût été pour nous, quand les hommes se sont élevés contre nous, 3 ils nous auraient dévorés tout vivants, quand leur colère s'est allumée contre nous, 4 les eaux nous auraient engloutis, le torrent eût passé sur notre âme, 5 sur notre âme auraient passé les eaux impétueuses. Sans le secours de Dieu. 6 Béni soit le Seigneur, qui ne nous a pas livrés à leurs dents. 7 Notre âme, comme le passereau, s'est échappée du filet de l'oiseleur. Le filet s'est rompu et nous avons été délivrés. 8 Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. dans le Dieu libérateur (Voir Ps. Hébreux 20, 2). Le nom du Seigneur est le Dieu nommé, exprimé, le Verbe divin, qui a fait le ciel et la terre.
Psaume hébreu N°125 (Psaume N°124 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion, elle ne chancelle pas, elle est établie pour toujours. Ce psaume fut vraisemblablement composé durant la captivité de Babylone, sous l'oppression des païens (v. 3). Le chrétien peut s’en servir comme de prière dans les afflictions de l'Église. 2 Jérusalem a autour d'elle une ceinture de montagnes, ainsi le Seigneur entoure son peuple, dès maintenant et à jamais. Comme des montagnes sont autour de Jérusalem, le Seigneur est autour de son peuple. 3 Le sceptre des méchants ne restera pas sur l'héritage des justes, afin que les justes ne portent pas aussi leurs mains vers l'iniquité. Le sceptre, la tyrannie des nations retenaient les Juifs en captivité ; ceux-ci auraient pu se laisser séduire par la puissance que les méchants exerçaient sur eux. On conclut de ce passage que ce fut durant la captivité que ce psaume fut composé. 4 Seigneur, répands tes bontés sur les bons et sur ceux qui ont le cœur droit. 5 Mais sur ceux qui se détournent en des voies tortueuses, que le Seigneur les abandonne avec ceux qui font le mal. Paix sur Israël.
Psaume hébreu N°126 (Psaume N°125 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion, ce fut pour nous comme un songe. Dans ce psaume, un Israélite, rentré dans le pays de ses pères, prie pour le retour complet de ses frères qui se trouvaient encore en captivité. Le chrétien y demandera la délivrance de tous ses frères. 2 Alors notre bouche fit entendre des cris joyeux, notre langue, des chants d'allégresse. Alors on répéta parmi les nations : « le Seigneur a fait pour eux de grandes choses. » 3 Oui, le Seigneur a fait pour nous de grandes choses, nous sommes dans la joie. 4 Seigneur, ramène nos captifs, comme tu fais couler les torrents dans le Négéb. Dans les parties méridionales de la Judée, les torrents se dessèchent souvent tout à fait en été. En automne, lorsque commence le temps des pluies, ils se remplissent de nouveau d’eau, et contribuent à la fertilité. C'est ainsi que le Chantre sacré fait des vœux pour que les Israélites qui sont encore dans l'exil puissent, pour le bonheur de leur patrie, qui est déserte et dévastée, revenir bientôt. 5 Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l'allégresse. Souvent celui qui sème, se voyant dans la nécessité de confier à la terre ses derniers grains, jette avec tristesse sa semence ; mais la moisson est joyeuse. C’est ainsi qu'au malheur succède le bonheur, aux pleurs la joie ; c'est ainsi qu’après le temps des épreuves, vient pour nous le temps des consolations. 6 Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence, ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson.
Psaume hébreu N°127 (Psaume N°126 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de Salomon. Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde pas la cité, en vain la sentinelle veille à ses portes. Il ne paraît pas que ce nom de Salomon ait été dans les plus anciens manuscrits hébreux, car la version grecque des Septante, qui est de toutes la plus ancienne, ne l’a pas. Suivant une opinion qui ne manque pas de vraisemblance, le Psaume fut composé après la captivité de Babylone, et l’on en fit l'application aux grâces et à la protection que l'on voulait demander à Dieu en faveur de la nouvelle assemblée d'Israël. La maison, la cité désignent ici tout ce qui peut contribuer à la prospérité d’une famille : les enfants, les biens, les dignités. Voir Exode 1, 21. 2 Samuel 7, 11. 2 C'est en vain que vous vous levez avant le jour et que vous retardez votre repos, mangeant le pain de la douleur, il en donne autant à son bien-aimé pendant son sommeil. Vous qui cherchez avec toute sorte de fatigues et de privations à gagner votre pain, cela ne vous servirait à rien, si Dieu n'est pas avec vous. 3 Voici, c'est un héritage du Seigneur, que les enfants, une récompense, que les fruits d'un sein fécond. Les bien-aimés de Dieu dorment (ils vaquent à leurs affaires avec un calme d'âme parfait, joint à un abandon total à la volonté de Dieu), mais Dieu bénit le calme avec lequel ils agissent ; il les bénit en leur donnant des enfants, sous lesquels, comme étant la bénédiction terrestre la plus désirable, sont aussi compris les autres biens. 4 Comme les flèches dans la main d'un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. De même que les flèches servent au guerrier pour l'attaque et pour la défense, de même les enfants servent à leurs parents de protection et d'appui. 5 Heureux l'homme qui en a rempli son carquois. Ils ne rougiront pas quand ils répondront aux ennemis, à la porte de la ville. Il sera protégé par eux, lorsqu'il aura à faire face à ses ennemis devant les tribunaux, ou à la guerre). Comp. Genèse 22, 17.
Psaume hébreu N°128 (Psaume N°127 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Heureux l'homme qui craint le Seigneur, qui marche dans ses voies. Le Psaume est un tableau du bonheur des hommes pieux. 2 Tu te nourris alors du travail de tes mains, tu es heureux et comblé de biens. Sans qu'un autre ne se les approprie, ce dont sont menacés les contempteurs de la loi (Voir Lévitique 26, 16. Deutéronome 28, 33). 3 Ton épouse est comme une vigne féconde, dans l'intérieur de ta maison, tes fils, comme de jeunes plants d'olivier, autour de ta table. La femme honnête vit retirée dans l’intérieur de sa maison (Ps. Hébreux 68, 13). La femme dissolue fait le contraire (Voir Proverbes 1, 11). Les enfants seront toujours verdoyants, florissants (Jérôme). 4 Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur. 5 Que le Seigneur te bénisse de Sion. Puisses-tu voir Jérusalem florissante tous les jours de ta vie. Jérusalem florissante : image de la prospérité du royaume de Dieu. 6 Puisses-tu voir les enfants de tes enfants. Que la paix soit sur Israël.
Psaume hébreu N°129 (Psaume N°128 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, qu'Israël le dise. Un Israélite, vraisemblablement de ceux qui étaient revenus de la captivité, reporte dans ce psaume ses regards sur les souffrances que sa nation a eu à endurer, de même que sur le secours dont elle a été favorisée de Dieu, et il prédit la ruine de ceux qui à l'avenir se déclareront les ennemis de Sion. 2 Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, mais ils n'ont pas prévalu contre moi. 3 Ils ont labouré mon dos, ils y ont tracé de longs sillons. ils m'ont battu avec des bâtons, ils m'ont fait de profondes blessures et causé de longues souffrances. 4 Mais le Seigneur est juste, il a coupé les liens des méchants. Il a anéanti nos ennemis. Le royaume des Chaldéens fut renversé par Cyrus, et ce prince permit aux Juifs de retourner dans leur pays. Le Seigneur a brisé les cordes des pécheurs (les cordes avec lesquelles ils me liaient). 5 Qu'ils soient confondus et qu'ils reculent en arrière, tous ceux qui haïssent Sion. 6 Qu'ils soient comme l'herbe des toits, qui sèche avant qu'on l'arrache. 7 Le moissonneur n'en remplit pas sa main, ni celui qui lie les gerbes son giron, L’herbe des toits, qui se dessèche bientôt, parce qu'elle n'a pas de profondes racines, est une image du bonheur éphémère, des biens de peu de durée des impies. 8 et les passants ne disent pas : « Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, nous vous bénissons au nom du Seigneur. » Comme il est d'usage, lorsqu'on rencontre des moissonneurs (Voir Ruth 2, 4).
Psaume hébreu N°130 (Psaume N°129 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Du fond de l'abîme je crie vers toi, Seigneur. du fond des abîmes de ma misère, de la prison, de la captivité, de l’infortune, du malheur du péché. Suivant plusieurs exégètes, ce psaume servit de prière pour le jour de pénitence publique qu'Esdras prescrivit (Voir Esdras 9, 5. et suiv.). l'Église s’en sert comme de prière de pénitence en faveur des vivants et des morts qui lui ont appartenu, lesquels, il est vrai, ont quitté la vie dans la divine charité, mais à cause des imperfections dont ils se sont rendus coupables, et qui leur restent à expier, sont encore retenus dans le purgatoire, jusqu’à ce qu'ils aient payé ce dont ils demeurent redevables à Dieu, jusqu'à ce qu'ils aient acquitté leur dette, comme dit Jésus-Christ, jusqu'à la dernière obole. 2 Seigneur, écoute ma voix, que tes oreilles soient attentives aux accents de ma prière. 3 Si tu gardes le souvenir de l'iniquité, Seigneur, Seigneur, qui pourra subsister ? Si vous vouliez faire rendre au coupable un compte exact, et le punir avec rigueur, comme il l’a mérité. 4 Mais auprès de toi est le pardon, afin qu'on te révère. 5 J'espère dans le Seigneur, mon âme espère et j'attends sa parole. 6 Mon âme aspire après le Seigneur plus que les guetteurs n'aspirent après l'aurore. La sentinelle qui passe la nuit sans dormir, attend avec impatience le matin qui lui procure le repos. 7 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur car avec le Seigneur est la miséricorde, avec lui une surabondante délivrance. Que le chrétien se souvienne à ce sujet qu’il a été racheté, non au prix de l’argent ou de l’or, mais au prix du sang précieux de Jésus-Christ, et non pour un certain temps, mais pour l'éternité. 8 C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.
Psaume hébreu N°131 (Psaume N°130 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Seigneur, mon cœur ne s'est pas enflé d'orgueil et mes regards n'ont pas été hautains. Je ne recherche pas les grandes choses, ni ce qui est élevé au-dessus de moi. Je n’ai pas cherché à parvenir à des choses qui n'étaient pas proportionnées à mes forces. Suivant quelques exégètes, David a déposé dans ce psaume les sentiments de simplicité et de modération qui l'animaient, pour se justifier des accusations de Saül et de ses courtisans (1 Samuel 24, 10-11. 26, 19) ; selon d'autres, le psaume aurait été composé pour la défense des Juifs revenus de la captivité, que l'on accusait de défection vis-à-vis du roi de Perse (Néhémie 6, 5-7). 2 Non, je tiens mon âme dans le calme et le silence. Comme un enfant sevré sur le sein de sa mère, comme l'enfant sevré mon âme est en moi. Comme un enfant qu’on vient de sevrer, quoiqu'il repose sur le sein de sa mère, est humble, sans désirs et content, ainsi mon âme est paisible et contente. 3 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur maintenant et toujours.
Psaume hébreu N°132 (Psaume N°131 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Souviens-toi, Seigneur, de David, de toutes ses peines. Il est vraisemblable que ce psaume fut composé au nom de Salomon, lors de la consécration du temple (2 Chroniques 6). Après avoir exalté les efforts de David en vue de trouver et de préparer un lieu pour l'Arche sainte (1-6), le Psalmiste invite ses frères à visiter ce nouveau siège où elle repose (7) ; il conjure Dieu d'en venir prendre possession (8), et de bénir le roi et le peuple (9-12) ; ce qu’il espère encore, parce que Dieu l'a promis (13-18). Le chrétien se souviendra des efforts du céleste David, Jésus-Christ, pour édifier son Église (de même que chaque âme en particulier), et il priera Dieu de daigner prendre possession tant de son Église que de chacune des âmes qui lui appartiennent. 2 Il fit ce serment au Seigneur, ce vœu au Fort de Jacob : Souvenez-vous de son serment et de son vœu. Suit maintenant ce serment comprenant le vœu. 3 « Je n'entrerai pas dans la tente où j'habite, je ne monterai pas sur le lit où je repose, 4 je n'accorderai pas de sommeil à mes yeux, ni d'assoupissement à mes paupières, 5 jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur, une demeure pour le Fort de Jacob. » 6 Voici, entendions-nous dire, qu'elle est à Ephrata, nous l'avons trouvée dans les champs de Jaar. Ephrata, c'est-à-dire proprement à Bethléem (Genèse 35, 19). Ou encore le pays d'Ephrata, c'est-à-dire d’Éphraïm (Voir 1 Samuel 1, 1). Ephrata pourrait aussi désigner Jérusalem, parce que David transféra, pour ainsi dire, la ville d'Ephrata (Bethléem), où il était né, à Jérusalem, après qu'il y eut fixé son siège. Si l'on fait l'application du psaume à Jésus-Christ, alors le sens est : Voici ce que nous avons appris de Jésus-Christ, comme étant l'Arche vivante de Dieu, qu’il est né à Bethléem, et qu'il a souffert à Jérusalem ; nous l’avons trouvé vivant dans le désert, nous avons vu comment sa foi s’est propagée parmi les nations païennes. Comp. Jean 1, 14. Apocalypse 21, 3. 7 Allons au tabernacle du Seigneur, prosternons-nous devant l'escabeau de ses pieds. Devant l'Arche sainte, sur laquelle les pieds de Dieu reposaient comme sur un escabeau, parce que Dieu y était présent d'une manière invisible. Avant ce verset il faut compléter la pensée, en sous-entendant : Or, présentement l'Arche sainte a un siège fixe dans le temple. Ceci supposé, le Psalmiste invite les Israélites à visiter le sanctuaire du Seigneur, et il prie le même Dieu de venir prendre possession de son siège. 8 Lève-toi, Seigneur, viens au lieu de ton repos, toi et l'arche de ta majesté. 9 Que tes prêtres soient revêtus de justice et que tes fidèles poussent des cris d'allégresse. 10 A cause de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton Oint. Ne dédaignez pas la prière du roi oint de votre onction. Entendez Salomon, qui bâtit le temple (Comp. 1 Rois 1, 39). Par « l’Oint » le chrétien peut entendre lui et les chrétiens, ses frères, puisque tous les vrais chrétiens prennent part à l’onction de Jésus-Christ, à son esprit, à ses sentiments. 11 Le Seigneur a juré à David la vérité, il ne s'en départira pas : « C'est du fruit de tes entrailles, que je mettrai sur ton trône. 12 Si tes fils gardent mon alliance et les préceptes que je leur enseignerai, leurs fils aussi, à tout jamais, seront assis sur ton trône. » 13 Car le Seigneur a choisi Sion, il l'a désirée pour sa demeure. Proprement le mont Moria, mais Moria fait partie de Sion. 14 « C'est le lieu de mon repos pour toujours, j'y habiterai, car je l'ai désirée. 15 Je répandrai de riches bénédictions sur sa subsistance, je rassasierai de pain ses pauvres. 16 Je revêtirai de salut ses prêtres et ses fidèles pousseront des cris d'allégresse. J’ornerai ses prêtres de vertu et de piété 17 Là je ferai grandir la puissance de David, je préparerai un flambeau à mon Oint. Là la puissance de David et de ses descendants s'élèvera et prendra de l'accroissement : entendez spécialement la puissance du grand Rejeton de David, du Christ (Luc 1, 69). Le flambeau désigne une postérité éclatante (heureuse). (Voir 1 Rois 11, 36) ; entendez en même temps la postérité brillante de lumière et spirituelle de Jésus-Christ (Comp. Jean 1, 9. 8, 12). 18 Je revêtirai de honte ses ennemis et sur son front resplendira son diadème. »
Psaume hébreu N°133 (Psaume N°132 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Ah qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères d'habiter ensemble. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume à l’occasion de son second sacre, lorsque toutes les tribus d'Israël, après une longue séparation, vinrent l’une après l’autre se réunir sous son sceptre ; selon d’autres, il fut composé dans la vue de maintenir l’union entre les Juifs qui revenaient de la captivité e Babylone ; d’autres exégètes encore le prennent comme n'ayant aucun rapport à l’histoire. 2 C'est comme l'huile précieuse qui, répandue sur la tête, coule sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement. L’Oriental aime à comparer ce qu’il y a de plus excellent avec les parfums qui lui semblent si indispensables. Sens : L'esprit de la charité fraternelle est d'un aussi haut prix que l’huile sacrée, faite des aromates les plus précieux, qui sert à la consécration des prêtres (Voir Exode 30, 23). Lorsque les Orientaux se parfument, ils le font non-seulement à la tête, mais encore à la barbe, et si abondamment, qu'il n’est pas rare que le parfum découle. Aaron est mis ici pour les prêtres en général. Sur les ornements du prêtre, voir Exode 28, 22. 3 C'est comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les sommets de Sion car c'est là que le Seigneur a établi la bénédiction, la vie, pour toujours. L'Oriental compare également volontiers ce qu’il y a de plus excellent à la rosée bienfaisante. L'amour fraternel est comme la rosée de l’Hermon, et comme la rosée qui descend sur la montagne sainte de Sion.
Psaume hébreu N°134 (Psaume N°133 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Voici donc, bénissez le Seigneur, vous tous, serviteurs du Seigneur, qui êtes de service dans la maison du Seigneur, pendant les nuits. Suivant les exégètes, ce psaume est un chant (de gardes), par lequel les Lévites qui faisaient la garde du temple durant la nuit, s’exhortaient à la vigilance et à la prière. 2 Levez les mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur. 3 Que le Seigneur te bénisse de Sion, lui qui a fait le ciel et la terre. c'est-à-dire : Alors (si vous le faites) le Seigneur vous bénira du haut de Sion.
Psaume hébreu N°135 (Psaume N°134 dans la Vulgate)
1 Alléluia. Louez le nom du Seigneur, louez-le, serviteurs du Seigneur, 2 vous qui êtes de service dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. Louez-le, vous tous, prêtres et peuple. Le chrétien se souviendra, à la lecture du psaume, de l'Israël selon l'esprit, des élus en général (v. 4), qu’il exhortera à louer Dieu ; il le remerciera des merveilles qu’il a opérées dans la nature et dans l'histoire, et aussi spécialement de s'être montré, par sa conduite à l'égard des hommes, comme le Dieu vivant. 3 Louez le Seigneur car le Seigneur est bon, chantez son nom sur la harpe car il est plein de douceur. 4 Car le Seigneur s'est choisi Jacob, il s'est choisi Israël pour en faire son héritage. 5 Oui, je le sais, le Seigneur est grand, notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux. 6 Tout ce que veut le Seigneur, il le fait, dans le ciel et sur la terre, dans la mer et dans tous les abîmes. 7 Il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il produit les éclairs avec la pluie, il tire le vent de ses trésors. De l'extrémité de l'horizon. À en juger par ce qui paraît aux yeux, les nuages s'élèvent des extrémités de l'horizon sous la voûte du firmament. Il fait résoudre les orages en pluie. Il tire le vent des lieux où il tient en dépôt les trésors de la nature (Voir Jérémie 10, 13. 51, 16). 8 Il frappa jadis les premiers-nés de l’Égypte, depuis l'homme jusqu'à l'animal. 9 Il fit éclater des signes et des prodiges au milieu de toi, ô Égypte, contre Pharaon et tous ses serviteurs. 10 Il frappa des nations nombreuses et fit mourir des rois puissants, 11 Séhon, roi des Amorrhéens, Og, roi de Basan et tous les rois de Canaan. 12 Et il donna leur pays en héritage, en héritage à Israël, son peuple. 13 Seigneur, ton nom subsiste à jamais. Seigneur, ton souvenir dure d'âge en âge. Le souvenir de vos bienfaits. 14 Car le Seigneur fait droit à son peuple et il a compassion de ses serviteurs. Il lui rendra justice (Voir Deutéronome 32, 36). 15 Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. Comme le Seigneur mérite d’être loué à cause de ses bienfaits (6-14), il le mérite aussi à cause des avantages qu'il a sur les idoles. Cette dernière pensée, qui est empruntée du psaume Hébreu 115, s'étend jusqu’à la fin. 16 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 17 Elles ont des oreilles et n'entendent pas. Il n'y a même pas un souffle dans leur bouche. 18 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font, quiconque se confie en elles. 19 Maison d'Israël, bénissez le Seigneur. Maison d'Aaron, bénissez le Seigneur. Vous tous, peuple et prêtres, louez le Seigneur. 20 Maison de Lévi, bénissez le Seigneur. Vous qui craignez le Seigneur, bénissez le Seigneur. 21 Que de Sion soit béni le Seigneur, qui habite Jérusalem. Alléluia. Le chrétien se souviendra de l'Église.
Psaume hébreu N°136 (Psaume N°135 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 1° Le Psalmiste exhorte le peuple à louer Dieu, versets 1 à 3 ; ― 2° à cause des merveilles qu’il a opérées pendant les six jours de la création, versets 4 à 9 ; ― 3° de la délivrance d’Israël de l’Egypte, versets 10 à 15 ; ― 4° du don de la Terre Promise, versets 16 à 22 ; ― 5° des dons qu’il accorde à chacun, versets 23 à 26. ― Ce psaume a cela de particulier, que le refrain est intercalé entre chaque vers (26 fois) : parce qu’éternelle est sa miséricorde. ― Une solo chantait, sans doute, chaque vers, et le chœur reprenait aussitôt le refrain, qui était comme le répons de nos litanies. Il semble que ce psaume était chanté dans le temple comme chant alternatif, en sorte que la strophe qui se trouve à la fin de chaque verset, formait le refrain répété par une seconde division des Lévites ou du peuple, telles que les strophes en réponse à nos litanies. 2 Célébrez le Dieu des dieux, car sa miséricorde est éternelle. 3 Célébrez le Seigneur des seigneurs, car sa miséricorde est éternelle. Dieu des dieux ; Seigneur des seigneurs ; par ces expressions, le Psalmiste a voulu dire que Dieu est supérieur à toute puissance, de quelque nature qu’elle soit, dans le ciel, sur la terre ou même dans les enfers. Quant au mot dieux en particulier, on le donne assez souvent aux juges, aux magistrats. Voir Psaumes vulgate 81, 1. 4 A celui qui seul opère de grands prodiges, car sa miséricorde est éternelle. 5 Qui a fait les cieux avec sagesse, car sa miséricorde est éternelle. Voir Genèse, 1, 1. 6 Qui a étendu la terre sur les eaux, car sa miséricorde est éternelle. Voir Ps. Hébreux 24. 7 Qui a fait les grands luminaires, car sa miséricorde est éternelle. 8 Le soleil pour dominer sur le jour, car sa miséricorde est éternelle. 9 La lune et les étoiles pour dominer sur la nuit, car sa miséricorde est éternelle. 10 A celui qui frappa les Égyptiens dans leurs premiers-nés, car sa miséricorde est éternelle. Voir Exode, 12, 29. ― Leurs premiers-nés ; au lieu de ses premiers. Le mot leurs est au pluriel, parce qu’Égypte, nom auquel il se rapporte, ne doit pas s’entendre ici de la terre, du sol, mais des habitants. 11 Il fit sortir Israël du milieu d'eux, car sa miséricorde est éternelle. Voir Exode, 13, 17. 12 D'une main forte et d'un bras étendu, car sa miséricorde est éternelle. 13 A celui qui divisa en deux la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 14 Qui fit passer Israël au travers, car sa miséricorde est éternelle. 15 Et précipita Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 16 A celui qui conduisit son peuple dans le désert, car sa miséricorde est éternelle. 17 Qui frappa de grands rois, car sa miséricorde est éternelle. 18 Et fit périr des rois puissants, car sa miséricorde est éternelle. 19 Séhon, roi des Amorrhéens, car sa miséricorde est éternelle. 20 Et Og, roi de Basan, car sa miséricorde est éternelle. 21 Qui donna leur pays en héritage, car sa miséricorde est éternelle. 22 En héritage à Israël, son serviteur, car sa miséricorde est éternelle. 23 A celui qui se souvint de nous quand nous étions humiliés, car sa miséricorde est éternelle. 24 Et nous délivra de nos oppresseurs, car sa miséricorde est éternelle. Il nous a rachetés, etc. ; il nous a délivrés des injustices de nos ennemis. 25 A celui qui donne à tout ce qui vit la nourriture, car sa miséricorde est éternelle. 26 Célébrez le Dieu des cieux, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°137 (Psaume N°136 dans la Vulgate) 1 Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Psaume à la façon des psaumes élégiaques de David, ou des lamentations du prophète Jérémie. Le psaume a été composé par quelque Israélite depuis peu de retour de la captivité de Babylone. Il s’y plaint de ce que, dans le temps où les Israélites étaient encore à Babylone, tous les chants sacrés devaient cesser. A la fin, il fait des malédictions contre des ennemis de Jérusalem, qui étaient aussi les ennemis de Dieu. Les fleuves de Babylone : sur les bords de l'Euphrate, du Tigre, du Chaboras, etc. Les Juifs aimaient à se fixer sur les bords des fleuves, afin d’avoir aisément les eaux nécessaires pour leurs diverses purifications et ablutions ; c'est pourquoi aussi leurs lieux de prières étaient ordinairement près des fleuves. Le chrétien peut, en se servant des termes de ce psaume, déplorer les divers genres de captivités dans lesquels il est tombé sur la terre. 2 Aux saules de ses vallées nous avions suspendu nos harpes. 3 Car là, ceux qui nous tenaient captifs nous demandaient des hymnes et des cantiques, nos oppresseurs, des chants joyeux : « Chantez-nous un cantique de Sion. » 4 Comment chanterions-nous le cantique du Seigneur, sur la terre de l'étranger ? 5 Si jamais je t'oublie, Jérusalem, que ma droite se paralyse. Si je t’oublie, si je te renie, ce qui aurait lieu, si je chantais les cantiques sacrés usités dans le culte de notre Dieu, sur une terre impure, que, etc. 6 Que ma langue s'attache à mon palais, si je cesse de penser à toi, si je ne mets pas Jérusalem au premier rang de mes joies. Que ma langue demeure immobile, muette, etc. 7 Souviens-toi, Seigneur, des enfants d'Édom, quand au jour de Jérusalem, ils disaient : « Détruisez, détruisez-la, jusqu'en ses fondements.» Châtiez, Seigneur, les Iduméens au sujet de l'infortune qui est tombée sur Jérusalem. Les Iduméens faisaient cause commune avec les Chaldéens qui détruisirent Jérusalem (Voir Ézéchiel 25, 12 et suiv. Abdias 10 et suiv.). 8 Fille de Babylone, vouée à la ruine, heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as fait. Les villes sont comme les filles des royaumes, des communautés qui les ont bâties. D'autre part elles sont elles-mêmes mises pour ces royaumes, ou communautés, comme ici Babylone pour le royaume de Babylone. Heureux sera le vengeur de Dieu (celui dont Dieu se servira pour exercer ses vengeances). Ce vengeur fut Cyrus, qui fonda le vaste empire des Perses sur les ruines de Babylone. 9 Heureux celui qui saisira et écrasera tes petits enfants contre la pierre. Heureux sera celui qui te vaincra par les armes. Briser les enfants contre les pierres, ce qui était autrefois un usage cruel reçu dans la guerre (Isaïe 13, 16. 4. Rois, 8, 12), est mis ici en général pour prendre, emporter d'assaut.
Psaume hébreu N°138 (Psaume N°137 dans la Vulgate) 1 De David. Je veux te louer de tout mon cœur, te chanter sur la harpe, en présence des anges. La plupart des exégètes pensent que David composa ce psaume comme un cantique d'action de grâces, lorsque, après avoir été délivré de tous ses ennemis, il fut reconnu en qualité de roi par toutes les tribus, et eut reçu de Dieu la promesse relative au grand Rejeton qui devait sortir de lui et à l'éternité de son règne (2 Samuel 7). Le chrétien, par les paroles de ce psaume, remerciera Dieu spécialement de la grâce de la rédemption, et témoignera l’espérance d'être encore à l’avenir favorisé du secours de Dieu contre tous les ennemis de son salut. 2 Je veux me prosterner dans ton saint temple et célébrer ton nom, à cause de ta bonté et de ta fidélité, parce que tu as fait une promesse magnifique, au-dessus de toutes les gloires de ton nom. Vous avez glorifié votre saint nom au-dessus de toutes choses, par la grande promesse que vous m'avez faite (2 Samuel 7), et que vous accomplirez. 3 Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as exaucé, tu as rendu à mon âme la force et le courage. 4 Tous les rois de la terre te loueront, Seigneur, quand ils auront appris les oracles de ta bouche. Toutes vos promesses, toutes vos révélations consolantes en faveur du salut du monde entier. 5 Ils célébreront les voies du Seigneur, car la gloire du Seigneur est grande. Les voies du Seigneur : les traits de son amoureuse Providence (Théodoret). 6 Car le Seigneur est élevé et il voit les humbles et il connaît de loin les orgueilleux. Voir Ps. Hébreux 113, 4. 7 Si je marche en pleine détresse, tu me rends la vie, tu étends ta main pour arrêter la colère de mes ennemis et ta droite me sauve. 8 Le Seigneur achèvera ce qu'il a fait pour moi. Seigneur, ta bonté est éternelle : n'abandonne pas l'ouvrage de tes mains. Le Seigneur achèvera pour moi, il mènera tout à sa fin. Seigneur, ne cessez pas de travailler à l'œuvre de salut, que vous avez commencée à mon égard, ne la laissez pas inachevée.
Psaume hébreu N°139 (Psaume N°138 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Seigneur, tu me sondes et tu me connais, Voir Ps. Hébreux 4. Dans ce beau psaume le Chantre sacré trace le tableau de la toute-science de Dieu. Après avoir fait sur ce point sa profession de foi, il déclare qu'il est résolu à détester les ennemis de Dieu (qui, par leurs œuvres, nient que Dieu sache tout), et enfin, il prie le Seigneur de lui faire connaître la voie droite (afin de pouvoir se rendre agréable à ce Dieu à qui rien n’est caché). 2 tu sais quand je suis assis ou levé, tu découvres ma pensée de loin. Ma vie et ma conduite tout entière vous est connue. 3 Tu m'observes quand je suis en marche ou couché et toutes mes voies te sont familières. Vous savez tout, vous tenez toutes mes voies. 4 La parole n'est pas encore sur ma langue, que déjà, Seigneur, tu la connais entièrement. 5 En avant et en arrière tu m'entoures et tu mets ta main sur moi : Tout vous est connu, et ce qui arrive présentement et ce qui est passé ; c’est vous qui me soutenez, qui me protégez. 6 science trop merveilleuse pour moi, elle est trop élevée pour que je puisse l’atteindre. Votre science infinie, votre omniscience, etc. 7 Où aller loin de ton esprit, où fuir loin de ton visage ? 8 Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche dans le schéol, te voilà. Le schéol : le royaume des morts. 9 Si je prends les ailes de l'aurore et que j'aille habiter aux confins de la mer, La mer est mise pour la région de l'Occident. Sens : Quand je m’envolerais avec la rapidité de l’aurore, de l'Orient vers les contrées les plus reculées de l'Occident, vous m’accompagneriez, et vous seriez partout à mes côtés. 10 là encore ta main me conduira et ta droite me saisira. Partout, vous serez toujours présent, et vous saurez ce qui me concerne. 11 Et je dis : Au moins les ténèbres me couvriront et la nuit sera la seule lumière qui m'entoure. J'ai dit en moi-même : Les ténèbres pourront me soustraire à vos regards, ce que je ferai de criminel dans les ténèbres demeurera caché ; mais même les ténèbres dévoileraient toutes mes actions et tous mes sentiments, car la nuit même est lumière autour de moi. 12 Les ténèbres mêmes n'ont pas pour toi d'obscurité, pour toi la nuit brille comme le jour et les ténèbres comme la lumière. 13 C'est toi qui as formé mes reins et qui m'as tissé dans le sein de ma mère. C’est vous qui m'avez créé et qui me conservez ; vous pouvez donc tout savoir. 14 Je te loue d'avoir fait de moi une créature si merveilleuse, tes œuvres sont admirables et mon âme se plaît à le reconnaître. 15 Ma substance n'était pas cachée devant toi, lorsque j'étais formé dans le secret, tissé avec art dans les profondeurs de la terre. dans le sein de ma mère. 16 Je n'étais qu'un germe informe et tes yeux me voyaient et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux fût encore. Vos yeux ont vu mon être encore informe, ma masse, la matière dont j'ai été formé, etc. Les jours sont déterminés, avant qu'aucun d’eux (des jours) soit encore présent. 17 Ô Dieu, que tes pensées me semblent ravissantes. Que le nombre en est grand. 18 Si je compte, elles surpassent en nombre les grains de sable. Je m'éveille et je suis encore avec toi. Combien incompréhensibles sont pour moi vos pensées, ô Dieu (votre toute-science et votre sagesse) ! combien grande en est la somme (combien tout le monde en est rempli). Si je les compte (ces pensées de votre toute-science et de votre sagesse), elles sont plus nombreuses que le sable de la mer : je me lève (le matin après avoir réfléchi toute la nuit à leur multitude), et je suis encore avec vous (dans la méditation de vos pensées). 19 Ô Dieu, ne feras-tu pas périr le méchant ? Hommes de sang, éloignez-vous de moi. Afin d'amener la pensée qu’il hait les méchants, comme étant les ennemis de Dieu, de même qu'il honore les bons, en qualité de ses amis, le Chantre sacré rappelle les châtiments dont Dieu frappe les pécheurs, ce qui est une preuve que Dieu lui-même déteste les méchants incorrigibles. Par ces méchants le Psalmiste a surtout en vue ces mortels ennemis du dehors, qui épiaient l'occasion d’attirer sur les Israélites leur perte, et se déclaraient ainsi les ennemis particuliers de Dieu. Le chrétien se souviendra des ennemis pleins d'artifices de la religion. 20 Ils parlent de toi d'une manière criminelle, ils prennent ton nom en vain, eux, tes ennemis. Les méchants parlent de vous avec outrage, ils conspirent en jurant. Voir Matthieu 5, 35. Il peut s’agir d’ennemis de l’extérieur, ou d’impies de l’intérieur. 21 Ne dois-je pas, Seigneur, haïr ceux qui te haïssent, avoir en horreur ceux qui s'élèvent contre toi ? 22 Oui, je les hais d'une haine complète, ils sont pour moi des ennemis. 23 Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, éprouve-moi et connais mes pensées. pour voir si je ne suis pas plein d’aversion pour les méchants, comme étant vos ennemis, et pour leurs œuvres. 24 Regarde si je suis sur une voie funeste et conduis-moi dans la voie éternelle. dans la voie de l’éternité, de la vie éternelle.
Psaume hébreu N°140 (Psaume N°139 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Selon la plupart des exégètes, David adressa à Dieu la prière contenue dans ce psaume, pour solliciter son secours contre des ennemis pervers e! artificieux, à une époque où il était en butte aux persécutions de Saül et de ses courtisans. D'autres prennent le psaume comme l'expression des plaintes des Juifs, après leur retour de la captivité de Babylone, au sujet de la haine et de l'animosité des Samaritains et de leurs autres ennemis (Voir Néhémie). Dans cette dernière hypothèse, le sens du titre est : Psaume à la manière de David. 2 Seigneur, délivre-moi de l'homme méchant, préserve-moi des hommes de violence, 3 qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur, qui excitent sans cesse la guerre contre moi, 4 qui aiguisent leur langue comme le serpent et qui ont sous leurs lèvres le venin de l'aspic. Séla. Leurs paroles sont pleines de méchanceté, ils tiennent des discours pernicieux. 5 Seigneur, garde-moi des mains du méchant, préserve-moi des hommes de violence, qui méditent de me faire trébucher. 6 Des orgueilleux me dressent un piège et des filets, ils placent des filets le long de mon sentier, ils me tendent des embûches. Séla. 7 Je dis au Seigneur : Tu es mon Dieu. Écoute, Seigneur, la voix de mes supplications. 8 Seigneur Dieu, mon puissant sauveur, tu couvres ma tête au jour du combat. 9 Seigneur, n'accomplis pas les désirs du méchant, ne laisse pas réussir ses desseins, il en serait trop fier. Séla. 10 Que sur la tête de ceux qui m'assiègent retombe l'iniquité de leurs lèvres, tout le mal qu'ils méditent contre moi (Chrysostome) 11 que des charbons ardents soient secoués sur eux. Que Dieu les précipite dans le feu, dans les abîmes d'où ils ne se relèvent plus. Voir Ps. Hébreux 18, 13. 12 Non, le calomniateur ne prospérera pas sur la terre et le malheur poursuivra sans merci l'homme violent. 13 Je sais que le Seigneur fait droit au misérable et justice au pauvre. 14 Oui, les justes célébreront ton nom et les hommes droits habiteront devant ton visage.
Psaume hébreu N°141 (Psaume N°140 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, je t'invoque, hâte-toi de venir vers moi. Prête l'oreille à ma voix, quand je t'invoque. Suivant plusieurs exégètes, David fit la prière qu’on lit dans ce psaume, pour obtenir la vigilance sur sa langue et protection contre la séduction, dans un moment où il se trouvait dans une situation toute semblable à celle qui doit avoir donné occasion au psaume qui précède. Selon d’autres, le psaume est une élégie à la manière indiquée dans le psaume ci-dessus. Le chrétien peut se servir du psaume comme de prière contre la séduction. 2 Que ma prière soit devant ton visage comme l'encens et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir. Voir Exode, 30, 7-8. ...comme le sacrifice du soir : aussi agréable que l’oblation du soir, qui, ainsi que l’oblation du matin, consistait à offrir de la fleur de farine et du vin (Exode 29, 38-42. Nombres 28, 3-8). Les exégètes qui pensent que c'est David qui prie, trouvent l'explication de ces paroles dans la vie errante qu'il menait pendant sa fuite devant Saül, temps auquel il ne pouvait assister aux sacrifices dans le saint tabernacle, mais était dans la nécessité de se contenter d'adresser à Dieu de ferventes prières. Suivant plusieurs saints Pères, il y a non le sacrifice du matin, mais le sacrifice du soir, pour faire ainsi allusion au sacrifice de la nouvelle alliance, qui, ayant été offert d'une manière sanglante vers le soir, fut aussi institué vers le soir sous sa forme non sanglante. 3 Seigneur, mets une garde à ma bouche, une sentinelle à la porte de mes lèvres. Ne permettez pas que je me laisse aller à l’impatience au milieu des calomnies et des persécutions de mes ennemis, de peur que je ne tombe dans la colère, le mécontentement et l’offense de Dieu. 4 N'incline pas mon cœur vers des choses mauvaises, ne l'incline pas à se livrer à des actes de méchanceté avec les hommes qui commettent l'iniquité, que je ne prenne aucune part à leurs festins. Ne permettez pas que la tentation d'excuser mes péchés réels s'élève dans mon cœur. 5 Que le juste me frappe, c'est une faveur, qu'il me reprenne, c'est un parfum sur ma tête, ma tête ne le refusera pas, car alors je n'opposerai que ma prière à leurs mauvais desseins. Ne permettez pas, veut dire le Psalmiste d'après le contexte, que je perde patience au sujet de mes ennemis (v. 3-4) ; ne permettez pas non plus que je me range de leur côté à cause des plaisirs dont ils jouissent (v. 4) ; ces plaisirs, je puis bien m'en passer, car j'aime mieux souffrir de la part du juste une réprimande, qu’elle soit douce ou sévère, que de jouir même des plus grands plaisirs que le pécheur voudrait me procurer ; j'oppose bien plutôt ma prière à ces plaisirs, de peur qu'ils ne deviennent pour moi un piège. 6 Mais bientôt leurs chefs seront précipités le long des rochers et l'on écoutera mes paroles car elles sont agréables. Les chefs de mes ennemis seront punis par leur perte ; et alors on aura foi à mes paroles. 7 Comme lorsqu'on laboure et que l'on ameublit la terre, ainsi nos ossements sont semés au bord du schéol. Nous étions en danger, marchant au bord du royaume des morts. 8 Car vers toi, Seigneur Dieu, je tourne mes yeux. Auprès de toi je cherche un refuge, n'abandonne pas mon âme. ne me livrez pas sans secours à mes ennemis. 9 Préserve-moi des pièges qu'ils me tendent, des embûches de ceux qui font le mal. 10 Que les méchants tombent dans leurs propres filets et que j'échappe en même temps.
Psaume hébreu N°142 (Psaume N°141 dans la Vulgate) 1 Cantique de David. Lorsqu'il était dans la caverne. Prière. David, dans sa détresse, n’espère de secours que de Dieu. 2 De ma voix je crie vers le Seigneur, de ma voix j'implore le Seigneur. 3 Je répands ma plainte en sa présence, devant lui j'expose ma détresse. 4 Lorsqu'en moi mon esprit défaille, toi tu connais mon sentier, tu sais que, dans la route où je marche, ils me tendent des pièges. Lorsque mon esprit perd courage , vous connaissez ma situation périlleuse, et vous me secourez. 5 Jette les yeux à ma droite et vois : personne ne me reconnaît, tout refuge me fait défaut, nul n'a souci de mon âme. Je ne peux espérer aucun secours ici-bas, je ne peux pas fuir. 6 Je crie vers toi, Seigneur, je dis : Tu es mon refuge, mon partage sur la terre des vivants. dans cette vie et dans l’autre. 7 Prête l'oreille à ma plainte car je suis malheureux à l'excès, délivre-moi de ceux qui me poursuivent car ils sont plus forts que moi. 8 Tire mon âme de cette prison, afin que je célèbre ton nom. Les justes triompheront avec moi de ce que tu m'auras fait du bien. Les justes attendent l'instant où vous me délivrerez, afin de pouvoir vous louer avec moi.
Psaume hébreu N°143 (Psaume N°142 dans la Vulgate)
1 Psaume de David. Seigneur, écoute ma prière, prête l'oreille à mes supplications, exauce-moi dans ta vérité et dans ta justice. Vérité : parce que vous êtes véritable et sincère dans vos promesses. Justice a souvent dans les Écritures le même sens que grâce et miséricorde. (Voir Ps. Hébreux 22, 32. 40, 10. Juges 5. 11. Chrysostome). Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans les afflictions pressantes, et l’employer aussi pour exprimer ses sentiments de pénitence et obtenir que ses péchés soient pardonnés et effacés 2 N'entre pas en jugement avec ton serviteur, car aucun homme vivant n'est juste devant toi. Ne faites pas à son égard des recherches comme un juge sévère, puisque nul homme vivant n’est entièrement pur devant vous. 3 L'ennemi en veut à mon âme, il foule à terre ma vie. Il me relègue dans les lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps. David veut dire : Excusez-moi, parce que mes ennemis m’ont persécuté jusqu'à la mort. Le chrétien se souviendra des ennemis de son salut, des humiliations que ses péchés lui ont fait subir, et des nuits pleines d'inquiétude qu'ils lui ont fait passer. 4 Mon esprit défaille en moi, mon cœur est troublé dans ma poitrine. 5 Je pense aux jours d'autrefois, je médite sur toutes tes œuvres, je réfléchis sur l'ouvrage de tes mains. A toutes les occasions dans lesquelles vous avez si souvent fait éclater votre miséricorde. 6 j'étends vers toi mes mains et mon âme, comme une terre desséchée, soupire après toi. Séla. encouragé par les œuvres de votre miséricorde, je tends les mains vers vous. 7 Hâte-toi de m'exaucer, Seigneur, mon esprit défaille, ne me cache pas ton visage, je deviens semblable à ceux qui descendent dans la fosse. Mon esprit défaille par l’impatience de son attente. 8 Fais-moi de bonne heure sentir ta bonté, car c'est en toi que j'espère. Fais-moi connaître la voie où je dois marcher car c'est vers toi que j'élève mon âme. La voie ou je dois marcher afin d’échapper à tous les périls de mon salut. 9 Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur, je me réfugie auprès de toi. 10 Apprends-moi à faire ta volonté car tu es mon Dieu. Que ton bon esprit me conduise dans la voie droite. Votre Saint-Esprit, votre grâce (Voir Ps. Hébreux 51, 13). 11 A cause de ton nom, Seigneur, rends-moi la vie, dans ta justice, retire mon âme de la détresse. 12 Dans ta bonté, anéantis mes ennemis et fais périr tous ceux qui m'oppriment, car je suis ton serviteur.
Psaume hébreu N°144 (Psaume N°143 dans la Vulgate) 1 De David. Béni soit le Seigneur, mon rocher, qui a dressé mes mains au combat et mes doigts à la guerre, Ainsi que beaucoup d'exégètes le croient, David composa ce psaume après sa victoire sur Absalom, lorsque tout Israël lui eut été de nouveau assujetti (v. 2). D’autres pensent que David le composa après sa victoire sur Goliath, mais ce qui est dit de l’assujettissement du peuple v. 2, ne peut se concilier avec cette opinion. Pour expliquer l'analogie de ce psaume avec le psaume hébreu 18, plusieurs exégètes supposent que David, dans le psaume 18, qu'il composa vers la fin de sa vie, se proposa de développer davantage les pensées de celui-ci, qu’il avait composé auparavant. Le chrétien y remerciera Dieu des grâces qu’il a obtenues pour son salut, et y demandera de nouveaux secours. 2 mon bienfaiteur et ma forteresse, ma haute retraite et mon libérateur, mon bouclier, celui qui est mon refuge, qui range mon peuple sous moi. David pouvait parler ainsi après sa victoire sur Absalom 3 Seigneur, qu'est-ce que l'homme pour que tu le connaisses, le fils de l'homme, pour que tu penses à lui ? 4 L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l'ombre qui passe. Voir Job 8, 9. 14, 2 5 Seigneur, abaisse tes cieux et descends, touche les montagnes et qu'elles s'embrasent, 6 fais briller les éclairs et disperse les ennemis, lance tes flèches et mets-les en déroute. Après l’action de grâces, commence maintenant la nouvelle prière du Psalmiste pour obtenir d’être délivré de ses autres ennemis, qui continuent à le presser durement (5-12). Les ennemis étaient les restes du parti d’Absalom. Les versets 5 et 6 signifient en style figuré : O Dieu, apparaissez dans votre majesté redoutable, et délivrez-moi. 7 Étends tes mains d'en haut, délivre-moi et sauve-moi des grandes eaux, de la main des fils de l'étranger, de la main de ces enfants dénaturés, qui, avec mon fils Absalom, se sont révoltés contre moi. D’autres entendent les ennemis du dehors. 8 dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. Ils ne tiennent pas la fidélité qu’ils ont jurée. 9 Ô Dieu, je te chanterai un cantique nouveau, je te célébrerai sur le luth à dix cordes. 10 Toi qui donnes aux rois la victoire, qui sauves du glaive meurtrier David, ton serviteur, 11 délivre-moi et sauve-moi de la main des fils de l'étranger, dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. 12 Que nos fils, comme des plants vigoureux, grandissent en leur jeunesse Que nos filles soient comme les colonnes angulaires, sculptées à la façon de celles d'un temple. Les versets 12-15 se rattachent au verset 11, ils offrent un développement des bénédictions qui doivent être l'effet de la prière du Psalmiste, en vue d’être délivré, si Dieu l'exauce. 13 Que nos greniers soient remplis et regorgent de toutes sortes de provisions. Que nos brebis, dans nos pâturages, se multiplient par milliers et par myriades. 14 Que nos génisses soient fécondes. Qu'il n'y ait dans nos murs ni brèche, ni reddition. Ni cri d'alarme dans nos places publiques. 15 Heureux le peuple qui jouit de ces biens. Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu.
Psaume hébreu N°145 (Psaume N°144 dans la Vulgate) Ce psaume est alphabétique ; il se compose dans le texte orignal de 21 distiques (au lieu de 22, comme les autres psaumes alphabétiques du même genre, voir Psaume vulgate 24, etc., parce que la lettre nun est omise). Les deux vers qui manquent dans l’hébreu sont conservés dans la Vulgate, voir versets 13c-d ; mais ils sont semblables, deux mots exceptés, au verset 17. Une partie des prières du Benedicite, avant le repas, est tirée de ce psaume, verset 15 et 16. La primitive Eglise appliquait à la sainte Eucharistie les paroles du verset 15 : Les yeux de tous en vous espèrent, etc. 1 Chant de louange, de David. ALEPH. Je veux t'exalter, mon Dieu, ô Roi et bénir ton nom à jamais et toujours. David loue la puissance, la justice et la bonté de Dieu. 2 BETH. Je veux chaque jour te bénir et célébrer ton nom toujours et à jamais. 3 GHIMEL. Le Seigneur est grand et digne de toute louange et sa grandeur est insondable. 4 DALETH. Chaque âge dira au suivant la louange de tes œuvres, on publiera tes prodiges. 5 HÉ. Je chanterai l'éclat glorieux de ta majesté et tes œuvres prodigieuses. 6 WAV. Et l'on parlera de ta puissance redoutable et je raconterai ta grandeur. Afin qu’elles disent la vertu de vos actions terribles 7 ZAÏN. On proclamera le souvenir de ton immense bonté et on célébrera ta justice. 8 HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. 9 TETH. Le Seigneur est bon envers tous et sa miséricorde s'étend sur toutes ses créatures. 10 YOD. Toutes tes œuvres te louent, Seigneur et tes fidèles te bénissent. 11 CAPH. Ils disent la gloire de ton règne et proclament ta puissance, 12 LAMED. Afin de faire connaître aux fils des hommes ses prodiges et le glorieux éclat de son règne. 13 MEM. Ton règne est un règne éternel et ta domination subsiste dans tous les âges. 14 SAMECH. Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui sont courbés. 15 AÏN. Les yeux de tous les êtres sont tournés vers toi dans l'attente et tu leur donnes leur nourriture en son temps. 16 PHÉ. Tu ouvres ta main et tu rassasies de tes biens tout ce qui respire. 17 TSADÉ. Le Seigneur est juste dans toutes ses voies et miséricordieux dans toutes ses œuvres. 18 QOPH. Le Seigneur est près de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent d'un cœur sincère. Voir Jean 4, 23. 19 RESCH. Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent, il entend leur cri et il les sauve. On l’a vu dans Moïse, dans Josué et dans une multitude d’autres saints, au désir desquels Dieu, en effet, obéit, pour ainsi dire, en leur donnant le pouvoir de faire des miracles. 20 SCHIN. Le Seigneur garde tous ceux qui l'aiment et il détruit tous les méchants. 21 THAV. Que ma bouche publie la louange du Seigneur et que toute chair bénisse son saint nom, toujours, à jamais.
Psaume hébreu N°146 (Psaume N°145 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Mon âme, loue le Seigneur. Ce psaume et les suivants, jusqu’à la fin du psautier, commencent par alleluia. Ils sont tous consacrés à louer Dieu. La Vulgate donne pour titre à celui-ci : « D’Aggée et de Zacharie, » soit que ces prophètes en soient les auteurs, soit qu’ils aient introduit l’usage de le chanter dans le second temple. ― Trois strophes : Versets 1 à 4 : il faut louer Dieu et ne pas compter sur les hommes. ― Versets 5 à 7a : Heureux qui observe la loi du Seigneur ! ― Versets 7b à 10 : Dieu, le protecteur des justes, le protègera. 2 Toute ma vie, je veux louer le Seigneur, tant que je serai, je veux chanter mon Dieu. 3 Ne mettez pas votre confiance dans les princes, dans le fils de l'homme, qui ne peut sauver. Le fils de l’homme ; c’est-à-dire les autres hommes, les hommes qui ne sont pas princes. ― Dans lesquels, etc. Les princes, pas plus que les simples mortels, ne peuvent ni se sauver eux-mêmes, ni sauver les autres de la mort et de mille dangers qui les environnent. 4 Son souffle s'en va, il retourne à sa poussière et, ce même jour, ses desseins s'évanouissent. Il retourne ; l’homme ou le prince, et non l’esprit. 5 Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur, son Dieu. 6 Le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'elle renferme. Il garde à jamais sa fidélité. Voir Actes des Apôtres, 14, 14 ; Apocalypse, 14, 7. 7 Il rend justice aux opprimés, il donne la nourriture à ceux qui ont faim. Le Seigneur délivre les captifs. 8 Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles. Le Seigneur relève ceux qui sont courbés. Le Seigneur aime les justes. 9 Le Seigneur garde les étrangers, il soutient l'orphelin et la veuve, mais il rend tortueuse la voie des méchants. Les projets des méchants 10 Le Seigneur est roi pour l'éternité, ton Dieu, ô Sion, d'âge en âge. Alléluia.
Psaume 147. 1 Alléluia. Louez le Seigneur car il est bon de célébrer notre Dieu, car il est doux, il est beau de le louer. 2 Le Seigneur rebâtit Jérusalem, il rassemble les dispersés d'Israël. Les exégètes concluent de ce passage que le psaume fut composé après le retour de la captivité de Babylone. Le chrétien se souviendra de la Jérusalem d’en haut, de l'Église, qui devait se former des païens et des Juifs (Voir Jean 11, 52). 3 Il guérit ceux qui ont le cœur brisé et il panse leurs blessures. 4 Il compte le nombre des étoiles, il les appelle toutes par leur nom. 5 Notre Seigneur est grand, et sa force est infinie et son intelligence n'a pas de limites. 6 Le Seigneur vient en aide aux humbles, il abaisse les méchants jusqu'à terre. 7 Chantez au Seigneur un cantique d'actions de grâces, célébrez notre Dieu sur la harpe. 8 Il couvre les cieux de nuages et prépare la pluie pour la terre. Il fait croître l'herbe sur les montagnes. 9 Il donne la nourriture au bétail, aux petits du corbeau qui crient vers lui. Voir Job 38, 41. 10 Ce n'est pas dans la vigueur du cheval qu'il se complaît, ni dans les jambes de l'homme qu'il met son plaisir. Il ne se complaît pas dans la puissance terrestre, ni dans les forces de physiques. Il n’a besoin, pour délivrer, ni de cavalerie, ni de troupes à pieds. 11 Le Seigneur met son plaisir en ceux qui le craignent, en ceux qui espèrent en sa bonté. 12 Jérusalem, célèbre le Seigneur. Sion, loue ton Dieu. 13 Car il affermit les verrous de tes portes, il bénit tes fils au milieu de toi, 14 il assure la paix à tes frontières, il te rassasie de la fleur du froment. Du meilleur froment 15 Il envoie ses ordres à la terre, sa parole court avec vitesse. 16 Il fait tomber la neige comme de la laine, il répand le givre comme de la cendre. 17 Il jette ses glaçons par morceaux, qui peut tenir devant son froid ? 18 Il envoie sa parole et il les fond. Il fait souffler son vent et les eaux coulent. 19 C'est lui qui a révélé sa parole à Jacob, ses lois et ses volontés à Israël. 20 Il n'a pas fait de même pour toutes les autres nations, elles ne connaissent pas ses volontés. Alléluia. Dieu ne laissa aux nations que la loi naturelle de la raison, sans les instruire par une révélation extérieure. Ce qui, cependant, ne s'entend que de la révélation mosaïque. La révélation primitive faite à Adam et à Noé, fut commune à tous les peuples. Mais dans la suite des siècles, elle s'affaiblit successivement chez les peuples païens. Elle ne se conserva dans sa pureté que dans la race d'Abraham, laquelle reçut aussi la révélation mosaïque. Ce furent les Juifs qui, suivant les décrets éternels de Dieu, reçurent d'abord cette révélation, puis successivement, au moyen des Juifs, les autres peuples du monde.
Psaume 148. 1 Alléluia. Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le dans les hauteurs. Vous, habitants des cieux. Le Psalmiste, heureux à la vue de la nationalité juive rétablie, s’adresse à toutes les créatures pour qu’elles en remercient Dieu avec lui. C’est la même pensée qui se manifeste dans le cantique des trois enfants dans la fournaise, et dans l’hymne au soleil de saint François d’Assise. Il y a dans cette manière d’envisager la nature non seulement beaucoup de poésie, mais aussi quelque chose d’élevé et de touchant qui transfigure l’univers, en nous montrant le créateur, d’une façon en quelque sorte sensible, dans toutes ses œuvres. Ce ne sont pas les créatures inanimées qui parlent, mais c’est l’homme qui leur prête sa voix, et de cette manière rend grâces au Seigneur pour les œuvres dont il lui a donné l’usage ou la jouissance. Tous les êtres louent d’ailleurs à leur manière celui qui les a faits, en observant les lois qu’il leur a imposées et en concourant ainsi à l’accomplissement de ses desseins. ― Le psaume descend graduellement du ciel à la terre pour s’arrêter à l’homme et se terminer par une exhortation générale, versets 13 et 14. 2 Louez-le, vous tous, ses anges ; louez-le, vous toutes, ses armées. 3 Louez-le, soleil et lune ; louez-le, vous toutes, étoiles brillantes. 4 Louez-le, cieux des cieux et vous, eaux, qui êtes au-dessus des cieux. Voir Daniel 3, 59-60. 5 Qu'ils louent le nom du Seigneur car il a commandé et ils ont été créés. 6 Il les a établis pour toujours et à jamais, il a posé une loi qu'on ne transgressera pas. Les lois de la nature sont permanentes. 7 De la terre, louez le Seigneur, monstres marins et vous tous, océans, 8 feu et grêle, neige et vapeurs, vents impétueux, qui exécutez ses ordres, 9 montagnes et vous toutes, collines, arbres fruitiers et vous tous, cèdres, 10 animaux sauvages et troupeaux de toutes sortes, reptiles et oiseaux ailés, Reptiles : sous ce nom, on entend généralement tous les reptiles, les vermisseaux et même les poissons. Comparer à Genèse, 1, 20 ; Psaumes, 103, 25. Dieu mérite plus de louanges qu’on ne lui en rend dans le ciel et sur la terre ; ou bien, selon d’autres, Dieu reçoit les louanges de toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre. 11 rois de la terre et tous les peuples, princes, et vous tous, juges de la terre, 12 jeunes hommes et jeunes vierges, vieillards et enfants. 13 Qu'ils louent le nom du Seigneur car son nom seul est grand, sa gloire est au-dessus du ciel et de la terre. 14 Il a relevé la puissance de son peuple, sujet de louange pour tous ses fidèles, pour les enfants d'Israël, le peuple qui est près de lui, Alléluia.
Psaume 149. 1 Alléluia. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, que sa louange retentisse dans l'assemblée des saints. un cantique d'action de grâces pour quelque grande victoire. Quelle est cette victoire, c'est ce qu’on ne sait pas. Le chrétien se souviendra de la victoire de son Libérateur sur les ennemis de son salut. 2 Qu'Israël se réjouisse en son Créateur, que les fils de Sion tressaillent en leur Roi. 3 Qu'ils louent son nom dans leurs danses, qu'ils le chantent avec le tambourin et la harpe. 4 Car le Seigneur se complaît dans son peuple, il glorifie les humbles en les sauvant. 5 Les fidèles triomphent dans la gloire, ils tressaillent de joie sur leur lit. 6 Les louanges de Dieu sont dans leur bouche et ils ont dans leurs mains un glaive à deux tranchants, Prêts à un nouveau combat, si leurs ennemis osaient les attaquer encore pour les opprimer. Le chrétien entendra la parole de Dieu (Voir 2 Corinthiens 10, 4. Éphésiens 6, 17. Hébreux 4, 12). 7 pour exercer la vengeance sur les nations et porter le châtiment chez les peuples, Dans le cas où elles viendraient de nouveau à fondre sur eux. 8 pour lier leurs rois avec des chaînes et leurs grands avec des ceps de fer, 9 pour exécuter contre eux l'arrêt écrit, c'est là la gloire réservée à tous ses fidèles. Alléluia. Afin de les traiter selon le droit écrit, selon l’ordre donné dans la loi (Deutéronome 7) d’exterminer les peuples impies du pays de Canaan. Les peuples qu'Israël avait ordre d’exterminer étaient des figures des ennemis du salut, qui se tiennent sur la voie pour arrêter quiconque veut entrer dans le pays de la vertu. Le chrétien se souviendra en conséquence de l’ordre qu'il a reçu de faire disparaître de la voie tous les obstacles au salut.
Psaume 150. 1 Alléluia. Louez Dieu dans son sanctuaire. Louez-le dans le séjour de sa puissance. Le dernier des psaumes n’est qu’une magnifique doxologie dans laquelle le Psalmiste invite treize fois, en comprenant dans ce nombre l’alleluia initial et final, à louer Dieu dans le temple, ― 1 : à cause de sa grandeur, versets 1 et 2 ; ― 2 : avec toute sorte d’instruments de musique, versets 3 à 5. La synagogue compte, d’après Exode 34, 6-7, treize attributs de Dieu. Kimchi dit que les treize louanges du Psaume 150 correspondent à ces treize attributs. Dans son sanctuaire ; littéralement, selon les Septante et la Vulgate, dans ses saints lieux ; ce qu’on traduit ordinairement par sanctuaire ; le mot hébreu correspondant signifie, entre autres choses, sainteté, lieu saint, sanctuaire, temple. D’un autre côté, le ciel est appelé quelquefois le lieu saint de Dieu. Comparer à Psaume 19, 7 ; 103, vv. 2, 13 ?. ― Le séjour de sa puissance ; c’est-à-dire le firmament, où il fait surtout éclater sa puissance. Or, le firmament est synonyme de ciel, puisqu’on lit dans Genèse 1, 8 : « Dieu nomma le firmament, ciel. » 2 Louez-le pour ses hauts faits. Louez-le selon l'immensité de sa grandeur. 3 Louez-le au son de la trompette. Louez-le sur la harpe et la cithare. 4 Louez-le dans vos danses avec le tambourin. Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau. 5 Louez-le avec les cymbales au son clair. Louez-le avec les cymbales retentissantes. 6 Que tout ce qui respire loue le Seigneur. Alléluia. Le psautier tout entier se termine par ce trait admirable qui le résume si bien : « Que tout être qui respire loue le Seigneur ! Alleluia ! » ― Esprit ; ce qui a vie, ce qui respire.
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