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La Bible de Rome

Psaumes N°1 à 50

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Introduction


La place du Psautier dans le canon biblique; ses divers noms. — Dans la Bible hébraïque, le livre des Psaumes ouvre la série des Ketubim ou Hagiographes (voyez le tome 1, p. 13. Cependant un certain nombre de manuscrits ne lui attribuent que le second rang, et mettent en tête le petit livre de Ruth). Les Septante et la Vulgate le rangent parmi les écrits sapientiaux, au second rang, le poème de Job occupant la première place.

Il porte très habituellement chez les Hébreux le nom de Séfer teillim, « livre des louanges » — par abréviation, tillim ou tillin, « louanges » — de la racine halal, d'où dérive aussi le mot alléluia. Quoique cette dénomination ne soit directement employée qu'une seule fois dans le psautier pour caractériser en particulier l'une de ses hymnes (Ps. 144, l; hébr. 145), il est certain qu'elle exprime fort bien le but et la nature des Psaumes en général, la plupart d'entre eux étant au fond des « alléluia », des louanges divines. Un autre nom, également très exact, est celui de tefillôt, « prières » que l'on trouve soit dans les titres de quelques psaumes isolés (Ps. 16, hébr. 17; 85, hébr. 86;. 89, hébr. 90; 101, hébr. 102; 141, hébr. 142), soit à la fin du Ps 72 de l'hébreu. Tous les Psaumes sont en réalité des prières dans le sens large de cette expression, selon la belle remarque de saint Jérôme : « lisez le psautier au complet.  Vous n'y trouverez rien d'autre  qu'une prière à Dieu adaptée à toutes les circonstances. (Contra Pelag., 1, 5). » Néanmoins une autre dénomination, également hébraïque par son origine, a prévalu dans l'Église chrétienne: c'est celle de psalmi, « psaumes ». Ce nom vient du grec ψαλμός, qui correspond très exactement à l'hébreu mizmor, et qui servait à désigner soit les sons d'un instrument à cordes, soit un chant accompagné de ce genre de musique. Dans le texte primitif de la Bible, cinquante-six psaumes sont intitulés mizmor. C'est par une métonymie analogue que l'on a appelé la collection des Psaumes: ψαλτήριον (nom d'un instrument à cordes chez les Grecs; le nébel des Hébreux. Voyez l'Atl. Arch. de la Bible, pl. 63, fig. 8 et 9), psalterium, d'où nous avons fait « psautier ».

Le nombre et la numération des Psaumes. - Cent cinquante : tel est le chiffre normal et canonique des poèmes contenus dans le psautier. Tout ce qui dépasse ce nombre est apocryphe, notamment le psaume 151, qu'on trouve dans plusieurs versions anciennes (il raconte la victoire de David sur Goliath).

Quoique d'accord pour le total, l'hébreu d'une part, les Septante et la Vulgate d'autre part, diffèrent pour la coupure de quelques psaumes; ce qui produit une divergence presque perpétuelle dans la numération (cette remarque a son importance à cause des citations). Les psaumes 9 et 10, 64 et 65 de l'hébreu, sont réunis de manière à n'en former que deux dans les Septante et la Vulgate; en outre, ces mêmes versions divisent en deux parties les psaumes 116 et 147 de l'hébreu (la version syriaque a aussi des différences de numération qui lui sont propres). Le tableau suivant indiquera ces variantes en détail. Ps. 1-8 Hébreu = Ps. 1-8 Septante et Vulgate ; Ps. 9-10 Hébreu = Ps. 9 Septante et Vulgate ; Ps. 11-93 Hébreu = Ps. 10-112 Septante et Vulgate ; Ps. 94-115 Hébreu = Ps. 113 Septante et Vulgate ; Ps. 116 Hébreu = Ps. 114-115 Septante et Vulgate ;

Ps. 117-146 Hébreu = Ps. 116-145 Septante et Vulgate ; Ps. 147 Hébreu = Ps. 146-147 Septante et Vulgate ; Ps. 148-150 Hébreu = Ps. 148-150 Septante et Vulgate.

On le voit, les Septante et la Vulgate sont ordinairement en retard d'un chiffre sur l'hébreu. A moins d'indication contraire, nous suivrons la numération de notre version latine, quoique celle de l'hébreu paraisse être la plus exacte.

Quelques psaumes ou parties de psaumes existent à l'état double : comparez Ps. 13 et 52; Ps. 39, 14-18, et 64; Ps. 16, 8-12; 59, 7-14, et 107.

Division du Psautier. — Les cent cinquante psaumes sont partagés, dans la Bible hébraïque, en cinq livres, que marquent soit des titres spéciaux (Séfer rišôn, Séfer šéni, etc., « Livre premier, Livre second, » etc.) (placés entre les psaumes 41 et 42, 72 et 73, 89 et 90, 106 et 107, d'après la numération du texte hébreu), soit des doxologies finales (Ps. 40, 14; 71, 19; 88, 53; 105, 48), ajoutées par les collecteurs des psaumes (excepté à la fin du cinquième et dernier livre, le psaume 150 formant lui-même une admirable doxologie). Cette division est antérieure aux Septante, puisqu'ils ont inséré les doxologies dans leur traduction; elle est même plus ancienne que la composition des Chroniques, puisque le passage 1 Chroniques 16, 36 cite la doxologie du quatrième livre (Ps. 150, 48) comme partie intégrante du psaume 150. Elle correspond vraisemblablement aux différentes phases de la collection du psautier, ainsi qu'on le verra bientôt. Elle correspond pareillement à celle du Pentateuque, l'ouvrage aux cinq tomes. « Moïse a donné aux Israélites les cinq livres du Pentateuque, dit un ancien midraš ou commentaire juif du Ps. 1, 1, et David leur a donné aussi les cinq livres des Psaumes, pour correspondre au Pentateuque. » Le psautier est donc une sorte de « Pentateuque, l'écho du Pentateuque mosaïque, résonnant du cœur d'Israël; c'est le livre quintuple de la synagogue à Dieu, de même que la Loi est le livre quintuple de Dieu à la synagogue ».

Histoire de la collection des Psaumes.- Les poèmes sacrés dont se compose le psautier n'ont pas été rassemblés par une seule et même main, ni à la même époque. Divers traits de la Bible démontrent jusqu'à l'évidence la pluralité des collecteurs, et fournissent de précieux indices sur les temps où ils vivaient.

Nous trouvons le premier de ces traits dans le psautier même, où nous lisons, à la fin du second livre (Ps. 72 hébr., 20) : « Ici se terminent les prières de David, fils d'Isaïe. » (la Vulgate, Ps. 71, 20, traduit imparfaitement : Defecerunt laudes David, filii Jesse). C'est là, bien certainement, une formule qui servait de conclusion à un très ancien recueil des psaumes, tout différent de la collection actuelle, et remontant à David ou à Salomon.

Second fait : la destination liturgique de la plupart des poésies de David, et des poètes contemporains de ce prince, rendit promptement nécessaire un recueil de ce genre, qui alla grossissant peu à peu, à mesure que de nouveaux psaumes étaient composés ou retrouvés. Troisième fait: nous apprenons précisément, 2 Chroniques 29, 30 (cf. Prov. 25, 1), que le saint roi Ezéchias manifesta un grand zèle pour la littérature inspirée, et que, de concert avec les lévites, il fit chanter les cantiques de David et d'Asaph. Or les psaumes 72-88, qui composent le troisième livre du psautier, appartiennent en grande partie à ces deux écrivains sacrés; d'où l'on a conclu qu'Ezéchias aurait lui-même réuni ou fait réunir en son nom cette partie du psautier. Quatrième fait : le passage 2 Mach. 2, 13 rapporte que Néhémie, - et sans doute Esdras avec lui, comme l'ajoute saint Jérôme, - s'occupa de rassembler les psaumes de David, les livres des prophètes, etc. Voilà un nouveau stade dans l'histoire de la collection du psautier. Avant, pendant et après l'exil, d'autres chants lyriques avaient paru; des psaumes plus anciens, qui ne faisaient pas partie des recueils précédents, avaient été découverts: on réunit alors le tout à ce qu'on possédait précédemment, et les deux derniers livres furent ainsi formés, tandis que les trois premiers subissaient quelques changements, par suite d'insertions nouvelles. C'est donc probablement au temps d'Esdras et de Néhémie, vers l'an 450 avant J.- C., que remonte le psautier sous sa forme actuelle (plusieurs textes du Nouveau Testament nous montrent que les Psaumes occupaient leur rang actuel au temps de Notre-Seigneur. Cf. Luc. 20, 42; 24, 44; Act. 1, 20, 13, 33).

Ces hypothèses, déjà garanties par des faits sérieux, le sont encore par l'étude intrinsèque du psautier, dans les parties duquel on reconnaît sans peine, d'une manière générale, « un progrès manifeste du plus ancien au plus récent : » les psaumes 1-42 ne contenant guère que des chants de David; les psaumes 43-90 renfermant la masse des cantiques de l'époque intermédiaire; les psaumes 91-150 la masse des chants plus modernes.

Souvent les psaumes ont été simplement ajoutés les uns à la suite des autres, sans liaison logique d'aucun genre; d'autres fois, il est visible que certains principes généraux de ressemblance ont servi de base pour les grouper: ainsi les psaumes 3 et 4 sont tous deux une prière du soir; les psaumes 5 et 6, tous deux une prière du matin; les psaumes 20 et 21 s'enchaînent mutuellement, comme font la prière et l'action de grâces, etc. (sur l'emploi très varié des noms divins 'Elohim et Yehovah dans les cinq livres du psautier, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 651. Ce fait est sans importance grave pour la critique, quoi qu'aient dit les rationalistes.)

Le sujet des Psaumes, leurs principales espèces. - « Dieu et l'homme, voilà le sujet des Psaumes : Dieu dans sa grandeur, sa bonté, sa miséricorde, ses bienfaits, sa justice; l'homme dans sa faiblesse, sa petitesse, sa misère, ses infidélités, et le besoin qu'il a du secours de son Créateur (Man. Bibl., t. 2, n. 655). » Ou plus brièvement, et d'une manière peut-être encore plus exacte : « Dieu, et l'homme en face de Dieu. » Comme l'a dit un autre interprète, Dieu est, pour ainsi dire, le soleil autour duquel gravitent tous les psaumes. Il est vraiment leur thème unique et perpétuel, à tel point que, « sur cent cinquante qui composent la collection, il n'y en a que dix-sept où il ne soit pas nommé dès le premier verset. » (Man. Bibl., l.c. Ce sont les Ps. 1, 2, 31, 36, 38, 44, 48, 51, 57, 77, 86, 113, 115, 120, 128, 132, 136).

Mais ce sujet unique est envisagé et traité sous des aspects très divers : quelques psaumes s'adressent directement à Dieu, pour l'invoquer, pour l'adorer et le louer, pour le remercier; d'autres célèbrent ses attributs, ses perfections sans nombre, ou admirent les merveilles opérées par lui dans la nature et dans l'histoire; d'autres exposent d"une manière subjective sa loi sainte, que le Pentateuque avait promulguée objectivement; d'autres contemplent les mystérieux problèmes de la vie humaine dans ses relations avec la providence divine, etc. De là des essais multiples de classification. La grande variété et le changement rapide des sentiments dans un même psaume rendent ce genre d'opération très difficile (voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 656). On peut du moins distinguer : les psaumes eucharistiques, ou d'action de grâces (Ps. 8, 17, 18, etc.); les psaumes élégiaques, ou de prière plaintive (les sept psaumes pénitentiaux (6, 31, 37, 50, 101, 129, 142) en font naturellement partie) (Ps. 3, 5, 7, etc.); les psaumes didactiques (Ps. 1, 48, 118, etc.); les psaumes historiques (Ps. 77, 54, 55, etc.); les psaumes prophétiques ou messianiques (Ps. 2, 15, 21, etc.) (sur cette catégorie importante, voyez plus bas, au 9°).

Les titres des Psaumes et leur valeur.- Dans la version des Septante et dans la Vulgate, tous les psaumes, à part les deux premiers, sont munis d'un titre. Dans le texte hébreu, ces titres existent aussi habituellement; mais il y a jusqu'à trente-quatre psaumes qui en sont dépourvus. Ils indiquent tantôt le caractère, le sujet, le but du poème; tantôt l'auteur, tantôt l'occasion historique, tantôt l'accompagnement musical, tantôt tous ces détails en même temps. Ils sont d'ordinaire très courts, ne se composant parfois que d'un simple « Alléluia »; celui du psaume 59 est le plus long et le plus complet de tous.

Depuis la fin du 18ème siècle, on a beaucoup discuté sur leur origine, et plusieurs critiques ont nié soit leur authenticité, soit leur antiquité. Il est néanmoins vraisemblable qu'ils proviennent pour la plupart des auteurs mêmes des psaumes, car il est certain qu'ils sont très anciens. On démontre ce second point à l'aide de trois preuves principales. 1° Les titres des psaumes ne sont pas seulement antérieurs à la version des Septante, qui les contient; mais les traducteurs d'Alexandrie ne les ont quelquefois pas compris, et les rendent d'une manière inintelligible (de même la Vulgate, à leur suite): fait qui atteste une grande antiquité; on avait perdu la clef des expressions assez souvent énigmatiques qu'ils renferment. 2° D'autres poèmes bibliques ont des titres analogues, dont l'authenticité n'est pas douteuse. Cf. 2 Samuel 1,18, et 23, 1; Is. 38, 9; Hab. 3, 1, etc. 3° « Ils forment une partie intégrante de la collection (des Psaumes), et jusqu'aux temps modernes ils ont été, dans leur ensemble, admis sans contestation. Théodore de Mopsueste est, dans, l'antiquité, le seul qui ait élevé des doutes à ce sujet. » D'ailleurs « leur diversité, l'absence d'esprit de système, leur forme souvent obscure... sont des garanties d'une haute antiquité (Man. Bibl. , T. 2, n. 652). » Si les Septante en ajoutent un certain nombre qui ne se trouvent pas dans l'hébreu, ils l'ont fait assurément pour de bonnes raisons, et en s'appuyant sur des traditions alors existantes. Néanmoins on admet communément que les titres de quelques psaumes sont inexacts, et on n'hésite pas à les rejeter (nous les indiquerons dans le commentaire). Il en est plusieurs qui offrent à l'interprète des difficultés très sérieuses, et leur sens ne saurait être marqué que d'une manière hypothétique.

Les auteurs des Psaumes. — Les titres donnent le nom des auteurs de cent un psaumes dans la Bible hébraïque; de cent quinze dans les Septante et la Vulgate. Soixante-treize psaumes sont attribués à David par le texte hébreu (ce sont les Ps. 3-9, 11-32, 34-41, 51-65, 68-70, 86, 101, 103, 108-110, 122, 124, 131, 133, 138-145, d'après la numération de l'hébreu), quatre-vingt-huit par les Septante (ajoutez à la liste précédente les Ps. 10 suivant l'hébr., 32, 42, 66, 70, 90, 92-98, 113, 136). Toujours d'après les titres, le psaume 89 est de Moïse; deux psaumes (71 et 126) sont de Salomon; Asaph, maître de chœur du temple sous le règne de David (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.; 2 Chroniques 24, 30), en aurait composé douze; de même « les fils de Coré », c.-à-d. les descendants du lévite révolutionnaire qui avait reçu un châtiment si terrible au temps de Moise (cf. Num. 16); Héman et Éthan, chargés de la musique du temple par David, avec Asaph (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.), en composèrent chacun un.

Selon le texte hébreu, trente-quatre psaumes sont « orphelins », comme s'exprime le Talmud, c.-à-d. anonymes. Dans ce nombre, il en est plusieurs encore qui eurent probablement David pour auteur (par exemple, le Ps. 2. Cf. Act. 4, 25). Les Septante et la Vulgate en attribuent quelques-uns aux prophètes Jérémie, Ézéchiel, Aggée et Zacharie : simples conjectures, qui ne reposent pas toujours sur des bases bien solides.

Le livre des Psaumes est donc loin d'appartenir en entier à David, qui ne paraît pas en avoir composé beaucoup plus de la moitié. Divers écrivains, soit juifs, soit ecclésiastiques, ont pourtant affirmé, avec une énergie digne d'une meilleure cause, que tous les psaumes sans exception étaient du poète royal. « Sciamus errare, leur répondait saint Jérôme (Epist. 140, 4. Comparez ces lignes de saint Hilaire, Prob. In Ps., &2 : «Il est absurde d'attribuer tous les psaumes à David, et non à ceux dont ils portent  manifestement les noms, puisqu'ils ont eu un si grand nombre d'auteurs,  dont  les noms figurent dans toutes les éditions. » Lorsque la Bible désigne le psautier par les noms de τά τού Δαυίδ (2 Mach. 2, 13) et de Δαυίδ (cf. Matth. 2, 45; Act. 4, 25, etc.), lorsque le concile de Trente lui donne l'épithète de Davidicum (Sess. 4), cela a lieu en vertu de l'adage: A fortiori fit denominatio. David demeure quand même « le principal et le plus grand poète lyrique d'Israël », le psalmiste par antonomase, comme le nomment les saints Livres: egregius psaltes Israel. (2 Samuel 23, 1. Cf. Eccli. 47, 8-10. D'après une gracieuse légende talmudique, le roi David avait suspendu sous ses fenêtres une harpe éolienne. Dès qu'elle rendait un son, il s'éveillait, et, piqué d'émulation, il composait un chant à la gloire de Dieu).

De cet aperçu relatif aux auteurs des Psaumes, il résulte que les dates extrêmes de la composition du psautier sont, d'une part, environ l'an 1050; d'autre part, environ l'an 450 avant J.-C., formant une ère d'à peu près six cents ans. Quant à l'opinion récente, d'après laquelle un grand nombre de psaumes ne remonteraient pas au delà de l'époque des Machabées, nous n'avons pas à la réfuter ici, tant elle est vaine; même dans les rangs rationalistes, elle a rencontré des adversaires très énergiques. (voyez Cornely, Historica et critica Introductio in utriusque Testamenti libros sacros, t. 2, pars 2, pp. 107-111)

Notre traduction latine des Psaumes. — La version grecque des Septante et la Vulgate, telles sont les deux plus importantes traductions du Psautier dans l'antiquité. La première « laissant fréquemment beaucoup à désirer dans les détails », et ayant en maint endroit, par suite d'une littéralité outrée, un coloris hébraïque non moins pénible que prononcé, l'on doit s'attendre à ce que la seconde, qui n'est qu'une version latine de cette traduction grecque, présente aussi un nombre considérable d'imperfections.

Voici en quelques mots, que nous empruntons au Manuel biblique (tome 2, n. 663), l'histoire du psautier tel qu'il est contenu dans la Vulgate. « Notre traduction latine des Psaumes est celle de l'ancienne italique; elle n'a pas été faite directement sur l'original hébreu... : c'est donc une œuvre de seconde main. Comme, du temps de saint Jérôme, par suite de la multitude des transcriptions qui en avaient été faites, elle était remplie de fautes, ce grand docteur, sur la demande du pape saint Damase, la retouche vers 383; ses corrections furent peu nombreuses, parce qu'il craignait de troubler, par de trop grands changements, les habitudes des fidèles qui savaient, la plupart, les Psaumes par cœur. Cette première révision est connue sous le nom de Psautier romain (du lieu où elle fut composée. « Jusqu'à saint Pie V, on se servit, dans toutes les églises de Rome, du Psalterium romanum; actuellement on ne s'en sert plus que dans l'église Saint-Pierre, pour le Bréviaire. L'invitatoire de Matines, Ps. 94, est tiré du Psalterium romanum; mais ce même psaume, intercalé dans le 3è nocturne de l'office de l'Épiphanie, est pris du Psalterium gallicanum. Les passages des Psaumes placés dans le Missel sont empruntés au Psautier romain, et non au Psautier gallican, employé dans le Bréviaire. »,Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, pp. 12-13 de la 3è édit., 1871). On la jugea bientôt insuffisante. Saint Jérôme se remit donc à l'œuvre, entre 387 et 39l , et publia une seconde édition, plus soigneusement et plus amplement corrigée, de la version italique des Psaumes; elle porte le nom de Psautier gallican, parce qu'elle fut adoptée par les Églises des Gaules. Quand il entreprit plus tard une version nouvelle de l'Ancien Testament, sur le texte hébreu, il fit aussi, en 405, une traduction des Psaumes sur l'original: c'est le Psautier hébraïque. Quel que soit le mérite de cette version, les fidèles étaient si familiarisés avec l'ancienne italique, que l'Église a cru devoir, dans sa sagesse, conserver cette dernière dans les éditions de la Vulgate, d'après la recension désignée sous le nom de Psautier gallican. »

Quant aux caractères de notre version officielle des Psaumes, la même source les détermine fort bien, dans les termes suivants (Man. Bibl., ibid., n. 604): « Notre vieux Psautier latin a des défauts; il est souvent d'un style incorrect et barbare, obscur en quelques endroits, et même quelquefois il ne prend pas exactement le sens de l'original. Mais, quoiqu'il existe des différences nombreuses entre le texte hébreu et le texte latin, le fond de la doctrine est tout à fait le même, et les divergences sont, par conséquent, sans portée pour la religion (cf. Bossuet, Dissertatio de Psalmis, cap. 5. Oeuvres, édit. Lebel, t. 1, p. 52). De plus, quoique notre version de la Vulgate ne soit pas parfaite, elle a une force, une concision admirables, jointes à je ne sais quelle saveur agréable qui lui donne le plus grand prix, et fait que les paroles des chantres sacrés, sous cette forme de la langue populaire latine, frappent l'esprit et se gravent dans la mémoire beaucoup mieux que si elles étaient parées de toutes les élégances d'une langue moderne. » (voyez dans le Man. Bibl., t. 2, n. 686, une explication, par ordre alphabétique, des mots difficiles de la Vulgate en ce qui concerne les Psaumes.).

L'importance des Psaumes est évidente. C'est à bon droit qu'on les a nommés « une Bible dans la Bible », parce qu'ils en résument l'essence (« La raison pour laquelle le psautier est si fréquemment utilisé c'est qu'il contient toute l'Écriture. » S. Thom. Aq., Expositio aurea ad Davidem, Proleg. « A la vérité dire, je n'estime livre soubs le ciel qui puisse être comparé au Psaultier. Parquoy s'il nous fallait impétrer de Dieu par grandes prières et souhaits un long livre contenant sommairement la moelle de l'Écriture et les choses d'eslites d'icelle, il ne pourrait estre autre que le Psaultier, ou du tout semblable à iceluy. » Préface d'un vieux Psautier datant de 1552), ou « le cœur de la Bible ». « le livre des Psaumes, écrivait saint Augustin d'une manière plus générale encore (Proleg. In Psalmos), contient ce qui est utile à toutes choses.  Il prédit les choses futures, il rappelle les gestes des anciens,  il présente la loi aux vivants, il détermine une façon de faire les choses. »

Mais nous pouvons envisager cette importance à divers points de vue. 1. Sous le rapport historique. Rien ne saurait nous aider mieux que les Psaumes à connaître le peuple théocratique dans la partie supérieure et en même temps la plus intime de sa vie. Sans le psautier, nous n'aurions qu'une idée très imparfaite et superficielle de la religion israélite. Au contraire, les chants lyriques des Hébreux nous permettent d'étudier à fond leurs relations avec Dieu, leur foi, leur amour, leur tendre piété. Les Psaumes sont, de plus, en connexion perpétuelle et très étroite avec l'Ancien Testament.

    1. Sous le rapport théologique. « Le livre des Psaumes, dit saint Basile (Hom. 1 in Psalm., n.2), contient une théologie complète. La prophétie de la venue de Notre-Seigneur dans la chair, les menaces du jugement, l'espérance de la résurrection, la crainte du châtiment, les promesses de la gloire, la révélation des mystères : toutes ces choses sont recueillies dans ce livre comme dans un vaste trésor ouvert à tous. » Rien de plus riche que la théologie, soit dogmatique, soit morale, des Psaumes, et l'on a pu composer des volumes spéciaux sur ce sujet intéressant (en particulier, J.Koenig, Theologie der Psalmen, Fribourg-en-Brisgau, 1852). Mais l'importance théologique des Psaumes consiste avant tout dans leurs prophéties relatives au Messie et à son Église : prophéties nombreuses, d'une grande clarté, qui nous aident d'une manière surprenante à suivre le progrès de la révélation sur la plus belle et la plus grave des questions. Non seulement le psautier est imprégné dans son ensemble de l'idée du Messie, telle que les oracles antérieurs l'avaient transmise, mais cette idée y prend un magnifique accroissement; elle se précise et se clarifie de plus en plus. Aussi ne faut-il pas s'étonner que, de tous les livres de l'Ancien Testament, le psautier soit le plus fréquemment cité dans le Nouveau (on a supputé que sur deux cent quatre-vingt-trois citations empruntées à l'Ancien Testament par le Nouveau, cent seize sont tirées des Psaumes).

Cependant tous les psaumes ne s'occupent pas du Messie, et, parmi ceux qui s'en occupent, tous ne le font pas de la même manière; de là le nom de Psaumes messianiques, appliqué seulement à un certain nombre d'entre eux. Et ici encore il faut distinguer, car les psaumes messianiques ne méritent pas tous cette épithète au même degré : quelques-uns annonçant le Christ et son règne d'après leur sens direct, littéral, de sorte qu'ils ne sauraient souffrir aucune autre application ; d'autres se rapportant tout d'abord, selon leur sens propre, à divers faits ou personnages de l'Ancien Testament, mais de telle sorte que ces faits, ces personnages, sont des types du Messie. Dans le premier cas, qui est relativement rare, on dit que les psaumes sont directement ou exclusivement messianiques (tels sont les Ps. 2, 21, 44, 71, 109; peut être aussi les Ps. 15 et 68); dans le second, ils le sont indirectement, ou suivant le sens typique et figuré (entre autres, les Ps. 8, 18, 34, 39, 40, 67, 77, 96, 101, 108, 116, 117, pour ne citer ici que les principaux).

Les psaumes messianiques nous sont parfois indiqués par les écrivains du Nouveau Testament, ou par le témoignage unanime de l'Église : leur caractère est alors indiscutable (à cette catégorie appartiennent les Ps. 2, 8, 15, 21, 39, 40, 44, 47, 48, 71, 77, 96, 101, 108, 109, 116, 117). D'autres fois, c'est le fond même des choses, un trait plus ou moins frappant, qui nous rappelle le Messie (Ps. 20, 23, 46, 84, 86, 88, etc) : garantie assurément bien inférieure à la précédente. Le consentement de quelques Pères ou exégètes anciens a également sa valeur pour établir le caractère messianique d'un psaume (Ps. 3, 17, 48, 54, 58, 66, 70, 87, 110, etc); mais il est nécessaire alors que l'application faite par eux à Notre-Seigneur Jésus-Christ et à son Église ne soit pas purement accommodatice. (« On ne doit pas ranger parmi les psaumes messianiques ceux que la liturgie applique, dans un sens accomodatice, à Jésus-Christ et à son Église, parce que celle-ci n'a pas certainement l'intention de décider par là, en vertu de son autorité, que l'application qu'elle fait d'un passage au Messie et à son royaume est réelle, objective, et voulue comme sens premier par le Saint-Esprit ». Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, p. 16 de la 3è édition. Voyez dans l'excellent ouvrage du P. Corluy, Spicilegium dogmatico-biblicum, Gand, 1884, passim, l'explication concise des principaux passages messianiques du psautier. Cf. G. Reinke, Die messianischen Psalmen, Giessen, 1857-1858).

    1. Sous le rapport liturgique. Chacun sait le rôle immense que les Psaumes ont joué et joueront à jamais dans les liturgies juive et chrétienne. Non qu'ils aient été tous composés dans un but liturgique; mais ceux-là même qui n'étaient à l'origine que l'effusion d'un sentiment individuel et privé s'adaptèrent merveilleusement à cette destination.

Nous possédons peu de détails sur l'emploi des Psaumes dans les cérémonies religieuses d'Israël avant l'exil. Plusieurs textes bibliques supposent cependant que le psautier formait dès lors le fond et la partie essentielle du culte public. Comp. 1 Chroniques 16; Is. 38, 20; Jer. 33, 11, etc., et les titres d'un certain nombre de psaumes. Il en fut de même après l'exil, ainsi que le dit clairement le Talmud en divers endroits, allant jusqu'à noter les psaumes qui étaient chantés à tels et tels jours (actuellement encore les Psaumes constituent une portion très importante du culte dans les synagogues).

Du culte juif, l'emploi des Psaumes passa dans le culte chrétien dès l'origine de l'Église (cf. 1 Cor. 14, 15, Eph. 5, 19; Col. 3, 16). Et rien de plus naturel, puisque les apôtres, et ceux des premiers chrétiens qui étaient issus du judaïsme, avaient été accoutumés à ce genre de prière. D'ailleurs le psautier n'a rien de spécifiquement juif; ses supplications et ses louanges convenaient mieux encore à la religion nouvelle qu'à l'ancienne (« Psalmus vox Ecclesiae est », a dit saint Ambroise, Praef. In Psalm., n. 9); aussi, lorsque la liturgie chrétienne s'organisa peu à peu, elle fit un usage très large des psaumes (voyez Bona, Opera omnia, Anvers, 1723, pp. 402 et ss.; Gerbert, De musica sacra, t. 1, cap. 1-3, etc): à tel point que les Églises de Syrie chantaient intégralement le psautier, « le cœur de Dieu, » ainsi qu'elles l'appelaient, à toutes les vigiles des fêtes; les Églises grecque et latine, une fois par semaine.

    1. Sous le rapport moral et mystique. Cet emploi public et solennel des Psaumes n'empêchait pas leur emploi privé, qu'il excitait au contraire. « In Christi villa (c.-à-d. à Bethléem), écrivait saint Jérôme (Ep. 18. Cf. S. Greg. Nyss., in Psalm. c. 3), - et ce qu'il dit de Bethléem s'applique à cent autres villes, - extra psalmos silentium est; quocumque te vertas, arator stivam tenens Alleluia decantat, sudans messor psalmis se avocat, et curva attondens vites falce vinitor aliquid Davidicum canit. ». C'est que les Psaumes renferment un trésor inépuisable de saints enseignements, de consolations et d'encouragements célestes, qui s'approprient à tous les temps, à tous les pays, à chaque âme individuelle, à chaque situation de la vie. Le psautier est, comme l'Imitation de Jésus-Christ, un livre qui ne saurait vieillir. « Il a ceci de propre et d'admirable qu'il contient , décrits en lui, les mouvements de l'âme de chacun, ses mutations et ses punitions , de telle sorte que quiconque voudrait les recevoir de lui comme d'une image, et les comprendre, pourrait se transformer lui-même et devenir ce qui est écrit....Dans chaque chose, chacun trouvera des cantiques divins parfaitement adaptés à nous, à nos mouvements et à leur modération. (S. Athanase, Epist. ad Marcellinum, n. 10. Comparez Bossuet, Dissertatio in Psalmos, cap. 8). » « David est... le prince de la prière,.... le père de l'harmonie surnaturelle, le musicien de l'éternité dans les choses du temps, et sa voix se prête à qui le veut, pour gémir, pour invoquer, pour intercéder, pour louer, pour adorer (Lacordaire, Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne, pp. 190 et ss.).

10° Beautés littéraires du Psautier. — « Je ne m'étendrai pas sur les beautés littéraires du livre des Psaumes: les saints Pères ont tout dit, en mettant ces divins cantiques infiniment au-dessus des productions des lyriques profanes (le mot de saint Jérôme est bien connu : « David, notre Simonides, notre Pindare, notre Aldeus, notre Flaccus et notre Catullus, chante le Christ avec la lyre, et un plasterium à dix cordes. » Epist, L ad Paulin). Ils l'emportent, en effet, et par le fond des choses qu'ils renferment, et par la manière dont ils les expriment... Pour exprimer de si grandes pensées, les poètes de Sion avaient des images vives, des expressions pittoresques, des comparaisons frappantes, des tons hardis, des mouvements sublimes, enfin toutes les ressources du génie oriental secondé par l'inspiration. Lisez l'un après l'autre les lyriques anciens et modernes, vous ne trouverez rien dans leurs odes qui approche de la majesté et de la douceur des Psaumes; mais, à côté de ces richesses, vous n'admirerez pas moins la simplicité du style, qui contraste toujours dans la Bible avec la recherche des écrivains profanes (H.Laurens, Job et les Psaumes, pp. 158 et ss., Paris, 1839).

Nous pourrions citer, sur ce thème intéressant, toute une chrestomathie de passages remarquables, empruntés aux plus grands écrivains modernes. Les lignes suivantes de Lamartine suffiront: « Ce chantre divin (David) m'a souvent touché le cœur et ravi la pensée. C'est le premier des poètes du sentiment; c'est le roi des lyriques. Jamais la fibre humaine n'a résonné d'accords si intimes, si pénétrants, si graves; jamais la pensée du poète ne s'est adressée si haut et n'a crié si juste; jamais l'âme de l'homme ne s'est répandue devant l'homme et devant Dieu en expressions et en sentiments si tendres, si sympathiques et si déchirants. Tous les gémissements les plus secrets du cœur humain ont trouvé leurs voix et leurs notes sur les lèvres et sur la harpe de cet homme, et si l'on remonte à l'époque reculée où de tels chants retentissaient sur la terre, si l'on pense qu'alors la poésie lyrique des nations les plus cultivées ne chantait que le vin, l'amour, le sang et les victoires des Muses et des coursiers dans les jeux de l'Élide, on est saisi d'un profond étonnement aux accents du Roi-Prophète, qui parle au Dieu créateur comme un ami à son ami, qui comprend et loue ses merveilles, qui admire ses justices, qui implore ses miséricordes, et semble un écho anticipé de la poésie évangélique, répétant les douces paroles du Christ avant de les avoir entendues... Lisez de l'Horace ou du Pindare après un psaume; pour moi, je ne le peux plus. » (Voyage en Orient).

En un mot, c'est à bon droit que les Psaumes « passent chez tous les peuples pour l'ouvrage le plus parfait que la poésie lyrique ait produit » (Ch. Nodier. Voyez les trésors de l'éloquence, Lille, 1846, 3è édit., t. 1, pp. 35 et ss.)

11° Les ouvrages à consulter ne manquent pas ici, puisque « les Psaumes sont le livre de l'Ancien Testament sur lequel on a le plus écrit », et que l'on compte « environ douze cents commentaires de ces chants sacrés » (Man. Bibl., t. 2, n. 672). Voici quelques-uns des plus utiles, tous sortis de la plume d'écrivains catholiques. Au temps des Pères, l'Expositio in Psalmos, attribuée à saint Athanase; les admirables Homiliae in Psalmos de saint Basile, qui ne portent malheureusement que sur vingt-deux psaumes; l'œuvre analogue et également incomplète de saint Jean Chrysostome; l'Interpretatio in Psalmos, de Théodoret de Cyr; les Tractatus super Psalmos, de saint Hilaire de Poitiers; les célèbres Enarrationes in Psalmos, de saint Augustin. Au moyen âge, de Psalmorum libro exegesis, du Vén. Bède; le commentaire incomplet de saint Thomas d'Aquin. Aux temps modernes, la Paraphrasis in Psalmos cum annotationibus, de Cornélius Jansénius, évêque de Gand (Anvers, 1614; travail concis et solide); le Commentarius in Psalmos de Génébrard (1582); le Commentarius in Psalmos et in cantica divini officii, de A. Agellius (Paris, 1611), qui est regardé à bon droit comme le meilleur ouvrage catholique du 17ème siècle

sur les Psaumes ; l'excellente Explication des Psaumes de Robert Bellarmin [Paris, Librairie de Louis Vives, 1855, en trois tomes téléchargeables gratuitement sur JesusMarie.com] [...] H. Lesêtre, le Livre des Psaumes, Paris, 1883 ; Mgr Meignan, David, roi, psalmiste, prophète, avec une introduction sur la nouvelle critique, Paris, 1889 (tous ces commentaires contemporains ont de la valeur, et peuvent rendre de grands services pour l'étude des Psaumes). […] (Voyez, dans le Man. bibl., t. 2, nn. 668-671, quelques excellentes recommandations pratiques sur l'étude des Psaumes.)



Le livre des Psaumes commenté verset par verset


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Psaume 1. 1 Heureux l'homme qui ne marche pas dans le conseil des impies, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs et qui ne s'assied pas dans la compagnie des moqueurs Ce premier psaume n’a de titre, ni dans l’hébreu, ni dans les Septante ; mais les Pères grecs et latins, de même que les rabbins, l’attribuent communément à David. Il paraît cependant que le nom de David se lisait dans quelques anciens exemplaires des Septante, puisqu’il se trouve dans l’édition d’Alcala et dans celle des Alde. ― Le psaume 1 sert d’introduction générale à toute la collection des chants inspirés. Saint Augustin et saint Ambroise remarquent que les termes mêmes expriment la gradation du mal, en ce que c’est mal faire même de suivre le conseil des méchants ; plus mal encore, de demeurer dans la voie du mal, où l’on est entré ; et pire encore de séduire les autres par les doctrines qu’on répand. Les moqueurs (comp. Proverbes 9, 7-8 ; 13, 1 ; 14, 6) font des enseignements divins l’objet de leurs plaisanteries, et les tournent en dérision comme une folie, pour leur substituer leurs fausses maximes qui sont une vraie peste (S. Athanase, S. Basile).

2 mais qui a son plaisir dans la loi du Seigneur et qui la médite jour et nuit. Qui en fait le sujet de ses méditations, la lit et l’étudie.Voir Josué, 1, 8.

3 Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau, qui donne son fruit en son temps et dont le feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu'il fait réussi. Il sera rempli d'un bon suc, de bonne volonté et de vigueur. Son fruit : les bonnes œuvres de la piété, et sa récompense dans l'éternité. 1 Pierre 1, 7 ; (Jérôme). Tout ce que le juste fait, tourne à son plus grand bien (Voir Romains 8, 28).Voir Jérémie, 17, 8. Bonheur du juste, qui évite le mal et observe la loi, c’est-à-dire pratique le bien.

4 Il n'en est pas ainsi des impies : ils sont comme la paille que chasse le vent. Malheur du pécheur. La paille que le vent emporte, lorsque le blé est jeté en l'air pour le nettoyer.

5 Aussi les impies ne resteront-ils pas debout au jour du jugement, ni les pécheurs dans l'assemblée des justes Dans le style des Hébreux les impies sont ce que nous appelons les méchants en général ; de là vient que chez eux les justes et les impies sont ceux que nous nommons les bons et les méchants. Au jugement dernier, lorsque les bons seront séparés des méchants (Augustin). (Voir Isaïe 3, 14 ; 26, 8 ; 59, 18 ; Malachie 3, 5). Dans l’assemblée des saints, qui sera séparée lors du jugement. Au jugement dernier. C’est ainsi que l’ont entendu la plupart des docteurs juifs après le paraphraste chaldéen. D’ailleurs, comme l’a justement remarqué le savant Aben-Ezra, la présence de l’article déterminatif enlève toute espèce de doute à cet égard.

6 car le Seigneur connaît la voie du juste mais la voie des pécheurs mène à la ruine. Connaître pour Dieu, c’est reconnaître et récompenser (Voir Matthieu 7, 23). Ainsi ont entendu ce psaume non-seulement les Apôtres (Actes 4, 25 ; 13, 33 ; Hébreux 1, 5), et les Pères grecs et latins, mais même les anciens Juifs. David, à qui ce Psaume est généralement attribué, avait été favorisé au sujet du Messie de lumières surnaturelles (Voir 2 Samuel 7 et 23). David ne dit pas qu’il n’y a pas de résurrection pour les méchants, comme l’ont prétendu quelques incrédules ; il dit simplement qu’ils ne ressusciteront pas pour être admis dans l’assemblée des justes ; il faut faire violence au texte pour lui donner un autre sens.



Psaume 2. 1 Pourquoi les nations s'agitent-elles en tumulte et les peuples méditent-ils de vains projets ?

Ce Psaume n’a, comme le premier, aucun titre dans l’hébreu, dans la Vulgate et dans la plupart des exemplaires des Septante ; quelques-uns seulement, soit grecs, soit latins, portent en tête : Psaume de David, inscription dont la vérité se trouve confirmée par le témoignage formel des Apôtres mêmes. D’un autre côté, les Apôtres dans le Nouveau Testament, les anciens Pères grecs et latins, les anciens rabbins, les exégètes chrétiens, tous s’accordent à dire que ce psaume se rapporte au Messie. ― Ce Psaume est très souvent cité dans le Nouveau Testament. Les Actes des Apôtres, 4, 25, indiquent l’accomplissement des versets 1 et 2 dans la coalition des Juifs et des païens contre Jésus-Christ. Hébreux, 1, 5 et 5, 5, cite le 7e verset de ce psaume comme preuve de la génération éternelle du Verbe. Voir Actes des Apôtres, 13, 33 et Romains 1, 4. Le nom de Messie ou Christ et celui de Fils de Dieu, voir Jean 1, 49 et Matthieu 26, 63, qui étaient les noms par lesquels on désignait ordinairement chez les Juifs, du temps de Notre-Seigneur, le grand roi qu’ils attendaient, viennent de ce psaume et de Daniel 9, 25. L’Apocalypse, 19, 15 ; 12, 5 ; 2, 5, nous montre Jésus-Christ gouvernant les nations avec un bâton de fer. Les païens veulent en vain se révolter contre Dieu. Voir Actes des Apôtres, 4, 25. ― Cette brusque interrogation : Pourquoi, indique que les complots des rois de la terre sont sans raison et seront sans succès. A quoi bon ?

2 Les rois de la terre se soulèvent et les princes tiennent conseil ensemble, contre le Seigneur et contre son Oint. Ces deux vers 2-3 expriment le résultat des délibérations des rois conjurés.

3 Brisons leurs liens, disent-ils et jetons loin de nous leurs chaînes.

4 Celui qui est assis dans les cieux sourit, le Seigneur se moque d'eux. Celui qui habite dans les cieux est opposé aux rois de la terre, voir verset 2 ; à leur agitation, à leur tumulte, est opposée sa sérénité ; ils se remuent, ils se démènent ; lui sourit, comme pourrait faire un homme qui verrait des fourmis se révolter contre lui. Dieu se rit des vains efforts de ses ennemis.

5 Alors il leur parlera dans sa colère et dans sa fureur, il les épouvantera.

6 Et moi, j'ai établi mon roi, sur Sion, ma montagne sainte.

7 Je publierai le décret : Le Seigneur m'a dit : Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré. Discours du Messie v.7-9 ; il déclare que Dieu l’a engendré de toute éternité et qu’il lui a donné en héritage toutes les nations de la terre. son décret, par lequel il m’a établi roi. Voir Hébreux, 5, 5. ― Je t’ai engendré. Cela peut s’entendre ou de la génération éternelle du Verbe (voir Hébreux, 1, 5), ou de sa naissance temporelle ; mais particulièrement de sa Résurrection, par laquelle il est devenu le premier-né d’entre les morts (voir Actes des Apôtres, 13, 32-33 ; Colossiens, 1, 18 ; Apocalypse, 1, 5).

8 Demande et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre. Je te donnerai, etc. C’est dans le Messie seul qu’ont été accomplies ces magnifiques promesses.

9 Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les mettras en pièces comme le vase du potier.

Ce texte est appliqué plusieurs fois à Jésus-Christ, et Jésus-Christ se l’applique à lui-même. Voir Apocalypse, 2, 26-28 ; 12, 5 ; 19, 15.

10 Et maintenant, rois, devenez sages, recevez l'avertissement, juges de la terre.

Conclusion du Psalmiste v10-13: il faut obéir au roi-Messie.

11 Servez le Seigneur avec crainte, tressaillez de joie avec tremblement.

12 Embrassez le Fils, de peur qu'il ne s'irrite et que vous ne périssiez dans votre voie, car bientôt s'allumerait sa colère, heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance. Il est facile de sentir le mérite de la marche lyrique de ce Psaume. Entrant hardiment en matière par une question, il déroule en peu de mots le tableau du bruit des réunions dans lesquelles les rois forment leurs vains projets. Un regard tombé du haut du ciel, un sourire du roi de ce ciel, anéantissent leurs combinaisons ; car, dans les vues du poète, ce terrible sourire devient le tonnerre tout puissant, il comprend ce langage, il s’en fait l’interprète. Ce langage est concis et majestueux comme doit l’être celui du roi du ciel ; mais le roi sur la terre donne des ordres plus détaillés, il donne même de avis, des conseils ; cependant le répit qu’il donne à ses ennemis pour les suivre est court, et l’ode se termine par une sentence sur les fidèles. Chaque trait de ce tableau est juste et sa gradation est admirable.


Psaume 3. 1 Chant de David à l'occasion de sa fuite devant Absalon, son fils. 3.1 Lorsqu’il fuyait, etc. Cette fuite de David est racontée à 2 Samuel 15, verset 14 et suivants.2 Seigneur que mes ennemis sont nombreux. Quelle multitude se lève contre moi. 3.2-3 Multitude des ennemis de David. Les saints Pères ont vu dans David, qui fut persécuté par son propre fils, un type de Jésus-Christ, qui fut pris par Judas, livré aux païens et crucifié ; mais qui ressuscita glorieusement de la mort. 3 Nombreux sont ceux qui disent à mon sujet : Plus de salut pour lui auprès de Dieu. Séla. Beaucoup disent que je n'ai aucun secours, ni aucune miséricorde à attendre de mon Dieu, que j'honore. Comparez les paroles de Séméï (1 Samuel 16, 8) ; et aussi les blasphèmes contre Jésus-Christ (Matthieu 27, 40, 41). Même un grand nombre des amis de David perdirent courage, mais il mit son espérance dans le secours immédiat de Dieu. 4 Mais toi, Seigneur, tu es mon bouclier, tu es ma gloire et tu relèves ma tête. 3.4-5 David n’est pas effrayé du nombre de ses ennemis, parce qu’il compte sur le secours de Dieu. Celui qui est dans la tristesse, dans le découragement, baisse la tête ; celui qui espère, l'élève. 5 De ma voix je crie vers le Seigneur et il me répond de sa montagne sainte. Séla. 3.5 de la montagne de Sion, où se trouvait l'Arche d’alliance, sur laquelle Dieu se rendait présent entre les chérubins.Sa montagne sainte ; c’est-à-dire Sion. Comparer à Psaume 13, 7. 6 Je me suis couché et me suis endormi, je me suis réveillé car le Seigneur est mon soutien. Selon saint Justin, saint Augustin, Eusèbe, Théodoret et d’autres, David a prononcé ces paroles comme type de Jésus-Christ, qui devait sortir un jour du tombeau ; l’Église les a également insérées dans l'office de Pâques. 3.6-7 (c’est-à-dire première moitié du verset 7). Au sens littéral, le Psalmiste se lève, il se couche, ce qui veut dire qu’il vit en paix, et tranquille, parce que Dieu est son protecteur. 7 Je ne crains pas devant le peuple innombrable qui m'assiège de toutes parts. 8 Lève-toi, Seigneur. Sauve-moi mon Dieu car tu frappes à la joue tous mes ennemis. Tu brises les dents des méchants. 3.8-9 Prière à Dieu, pour qu’il délivre David de tous ses ennemis et qu’il bénisse son peuple. Tu les as réduits à l'impuissance de me nuire ; car les animaux sauvages, après qu'on leur a brisé les dents, ne peuvent plus nuire. 9 Au Seigneur le salut. Que ta bénédiction soit sur ton peuple. Séla. Le mot «Séla» se lit dans ce Psaume à la fin des versets 3. 5. 9. Le sentiment le plus commun est qu'il indique une pose, ou quelques modifications du ton dans le chant. Ce mot se trouve soixante-onze fois dans le Psautier.


Psaume 4. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, psaume de David.

2 Quand je t'invoque, réponds-moi, Dieu de ma justice, toi qui dans ma détresse, me mets au large. Aie pitié de moi et entends ma prière. 4.2 Dieu l'auteur de ma justice, ou le défenseur de ma juste cause (Augustin). Les exégètes rapportent aussi communément ce Psaume, de même que le précédent, au temps de la fuite de David devant Absalon. Dieu de ma justice ; c’est-à-dire le Dieu auteur et défenseur de ma justice. ― Pour bien suivre la pensée du Psalmiste, il faut mettre les verbes au présent et non au passé. Dans ce verset 2, David demande à Dieu de l’exaucer dans son angoisse, au moment où tous l’abandonnent pour suivre Absalom.

3 Fils des hommes, jusqu’à quand ma gloire sera-t-elle outragée ? Jusqu’à quand aimerez-vous la vanité et rechercherez-vous le mensonge ? Séla. 4.3-4 Le Psalmiste s’adresse à ses calomniateurs : qu’ils cessent leurs outrages, car Dieu va exaucer sa prière. Pourquoi vous séduisez-vous vous-mêmes par de vaines espérances, et méditez-vous le mensonge, pour accuser l’innocent ?

4 Sachez que le Seigneur s'est choisi un homme pieux, le Seigneur entend quand je l'invoque. 4.4 homme pieux. David avait été sanctifié de Dieu par l’onction sainte qu’il avait reçue à son sacre.

5 Tremblez et ne péchez plus. Parlez-vous à vous-mêmes sur votre lit et cessez. Séla. 4.5 Que ses ennemis rentrent en eux-mêmes et qu’ils se confient en Dieu, au lieu de se laisser aller à la présomption. Lors même que la colère et le mécontentement se seraient emparés de vous, ne péchez pas en vous y obstinant ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère (Éphésiens 4, 26), et concevez-en du repentir sur votre lit.

6 Offrez des sacrifices de justice et confiez-vous dans le Seigneur.

Des sacrifices de conversion et de vraie piété (Comp. Deut. 33, 19. Ps. Hébreux 51, 19).

7 Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ton visage, Seigneur. 4.7 David répond à ses amis par une prière à Dieu. Les faveurs dont Dieu nous a comblés, sont un signe certain que sa divine providence veille sur nous. Qui nous fera voir ? Cest-à-dire qui nous donnera ? Qui nous récompensera pour le sacrifice que nous faisons en suivant un roi détrôné et malheureux, en nous exposant par là même à la merci de nos ennemis, et en manquant des choses les plus nécessaires ? David répond à ceux qui font cette question que Dieu les a favorisés de sa divine lumière, qu’il leur a accordé une joie intérieure et le témoignage d’une bonne conscience. Parmi ceux qui ont suivi David, beaucoup disent : Qui nous fera retrouver la paix et le bonheur ? ― Dieu, répond-il, en faisant briller sur nous son visage, c’est-à-dire en nous accordant sa faveur.

8 Tu as mis dans mon cœur plus de joie qu'ils n'en ont au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau. Mes ennemis se sont, etc., et ils trouvent en ces biens leur joie et le rassasiement de leur cœur ; car ils ne connaissent pas la joie intérieure, que l'on goûte en Dieu.

9 En paix je me coucherai et je m'endormirai aussitôt, car toi, Seigneur, toi seul, tu me fais habiter dans la sécurité. 4.9 Tout cela ne me touche pas, pourvu seulement que j'aie Dieu. Tranquillité et paix de David, à cause de sa confiance sans bornes en Dieu.


Psaume 5. 1 Au maître de chant, sur les flûtes, psaume de David. 5.1 Sujet : Prière du matin, avant d’aller à la maison de Dieu. Certains rapportent le Psaume à la persécution de David par Saül ou par Absalon ; mais il semble qu’il est surtout dirigé contre les ennemis de Dieu, et que c'est une exhortation à la confiance en Dieu en général.

2 Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur, entends mes soupirs, 5.2-5 David invoque Dieu dès le matin et demande à être exaucé. 3 sois attentif à mes cris, ô mon Roi et mon Dieu, car c'est à toi que j'adresse ma prière. C'était Dieu qui était proprement le roi des Israélites ; leur roi terrestre n'était que son représentant. 4 Seigneur, dès le matin, tu entends ma voix, dès le matin, je prépare mes demandes et j'attends. 5.4 Tu exauceras une prière que je t’adresse dès le matin ; car ceux qui veillent ainsi dès le matin devant Dieu, le trouvent (Proverbes 8, 17). Dès le matin tu entends ma voix. Les hébreux priaient trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Il est dit du prophète Daniel qu’il était fidèle observateur de cette sainte pratique. Voir Daniel 6, vv. 10, 13. 5 Car tu n'es pas un Dieu qui prenne plaisir au mal, avec toi le méchant ne saurait habiter. 5.5-7 Lorsque, dès le matin, je prierai et méditerai, tu m’exauceras, parce que tu n'aimes pas l’iniquité des méchants, qui se sont déclarés mes ennemis. David fonde sa prière et sa confiance sur la sainteté de Dieu.

5.7 Homme de sang ; littéralement Homme de sangs ; c’est-à-dire meurtrier. Les Hébreux employaient le mot sang au pluriel principalement lorsqu’il s’agissait du sang versé, répandu par le meurtre. 6 Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux, tu hais tous les artisans d'iniquité. L’insensé n’est pas uni à Dieu, ni Dieu à lui, c’est un impie. 7 Tu fais périr les menteurs. Le Seigneur abhorre l'homme de sang et de fraude. 8 Pour moi, par ta grande miséricorde, j'irai dans ta maison, je me prosternerai dans ta crainte, devant ton saint temple. 5.8 J'oserai paraître devant toi, et demeurer en ta présence, m'appuyant, non sur mes mérites, mais sur ton infinie miséricorde. Par la maison de Dieu et son temple il faut entendre ici le saint tabernacle, qui, étant la demeure de Dieu, portait ce nom distingué, qui passa depuis au temple de Salomon. J’adorerai en approchant de votre saint temple ; littéralement J’adorerai vers votre, etc. 5.8-11 Le Psalmiste invoque Dieu avec confiance contre ses ennemis, parce qu’ils sont méchants. 9 Seigneur, conduis-moi, dans ta justice, à cause de mes ennemis aplanis ta voie sous mes pas Sois toi-même mon guide, de peur que je ne chancelle, et afin que je ne m'écarte ni à droite ni à gauche, rends-moi la voie facile à la marche, à cause de mes ennemis, et sois-moi présent. 10 car il n'y a pas de sincérité dans leur bouche, leur cœur n'est que malice, leur gosier est un sépulcre ouvert, leur langue se fait caressante. Suit maintenant la raison pourquoi Dieu doit, à cause de ses ennemis, le maintenir dans la justice ; cest qu'ils sont très méchants. 5.10-13 Que Dieu punisse les méchants, et les justes se réjouiront. 5.10 Voir Psaume 13, 3 ; Romains 3, 13. ― C’est un sépulcre ouvert que leur gosier, parce qu’avec les mensonges qu’ils profèrent, ils préparent à tout instant la mort et la ruine. 11 Châtie-les, ô Dieu, qu'ils échouent dans leurs desseins. A cause de leurs crimes sans nombre, précipite-les car ils sont en révolte contre toi. Le souhait qui suit ne vient pas de la haine, mais du zèle pour la gloire de Dieu. On doit, du reste, voir dans ces paroles moins un vœu ou une malédiction, qu'une prédiction de la manière dont Dieu traitera un jour les impies (Voir Néhémie ch. 4). 12 Alors se réjouiront tous ceux qui se confient en toi, ils seront dans une perpétuelle allégresse et tu les protégeras, ils se livreront à de joyeux transports, ceux qui aiment ton nom Tu habiteras éternellement dans les justes, comme dans un temple, et ils seront comblés de gloire et de félicité durant l'éternité. Le nom du Seigneur est le Seigneur lui-même, c'est-à-dire que le nommer, c'est le connaître. 13 car tu bénis le juste, Seigneur, tu l'entoures de bienveillance comme d'un bouclier.


Psaume 6. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, à l'octave, psaume de David. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. Le sujet du psaume 6 est une prière à Dieu pour désarmer sa colère. C’est le premier des sept Psaumes de pénitence. On ne peut rien imaginer de plus tendre, de plus touchant et de plus profondément triste. David, puni de ses péchés par ses ennemis, demande, dans ce psaume, grâce et délivrance, et il espère avec confiance. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force, guéris-moi, Seigneur, car mes os sont tremblants. 4 Mon âme est dans un trouble extrême et toi, Seigneur, jusqu’à quand ? Appel de David à la miséricorde de Dieu pour qu’il ne le châtie pas dans sa colère, car il tremble devant lui. Jusqu’à quand serez-vous en colère, ou me laisserez-vous dans mon triste état ? Différerez-vous de me livrer, ou me châtierez-vous ? Ce n'est pas là une expression d'impatience, mais d'une confiance filiale en la bonté de Dieu.5 Reviens, Seigneur, délivre mon âme, sauve-moi à cause de ta miséricorde. v5-8 Motifs pour lesquels Dieu doit secourir David. 6 Car celui qui meurt n'a plus souvenir de toi, qui te louera dans le schéol ? Les morts dans un silence absolu et dans l’enfer ne profèrent que des paroles de désespoir et de blasphème. Viens à mon secours, ô mon Dieu ! car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. Le schéol, l’autre monde (Nombres 16, 30 mais si le Seigneur fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche et les engloutit, eux et tout ce qui leur appartient et qu'ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez que ces gens ont méprisé le Seigneur.» 31 Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux se fendit. 32 La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux et leurs familles, avec tous les gens de Coré et tous leurs biens. 33 Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait et la terre les recouvrit et ils disparurent du milieu de l'assemblée. 34 Tout Israël, qui était autour d'eux, s'enfuit à leur cri, car ils disaient : «Fuyons, de peur que la terre ne nous engloutisse.» 35 Un feu sortit d'auprès du Seigneur et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum »), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l'égard des bons, ce n'était pas, comme séjour avant d'être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n'était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d'être triste, en ce qu'il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l'enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu. 7 Je suis épuisé à force de gémir, chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. 8 Mon œil est consumé par le chagrin, il a vieilli à cause de tous ceux qui me persécutent. Le chagrin m'a fait vieillir en présence de mes ennemis, qui en ont été dans la joie. Le chrétien pénitent peut, au sujet de ces ennemis de David, penser aux passions, aux tentations, aux mauvais exemples et aux mauvaises compagnies, aux occasions dangereuses, et à tout ce qui est un obstacle au salut. 9 Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal car le Seigneur a entendu la voix de mes larmes, Celui qui prie sent tout-à-coup sa prière exaucée. Chant de triomphe v9-11  : Dieu a exaucé le Psalmiste ; il le fait triompher de tous ses ennemis. Voir Matthieu 7, 23 ; 25, 41 ; Luc 13, 27. 10 le Seigneur a entendu ma supplication, le Seigneur accueille ma prière. 11 Tous mes ennemis seront confondus et saisis d'épouvante, ils reculeront, soudain couverts de honte.


Psaume 7. 1 Dithyrambe de David, qu'il chanta au Seigneur à l'occasion des paroles de Chus, le Benjamite. Voir 2 Samuel chapitres 16 et 17. ― Chusi est le même nom qu’Éthiopien. Le personnage de la tribu de Benjamin qu’il désigne ici est inconnu : ce n’est pas Séméi ; ce devait être un des zélés partisans de Saül, un de ces rapporteurs qui, comme Doëg et les Ziphéens, calomniaient David fugitif auprès de Saül et excitaient la colère du roi contre lui. Quoique les livres historiques ne mentionnent pas Chusi, les détails donnés dans 1 Samuel, chapitres 24 à 26, éclaircissent très bien plusieurs passages de ce psaume. Dautres, avec saint Jérôme, entendent Saül, qui pouvait être appelé Chus (Éthiopien, noir), à cause de son naturel plein de fiel et enclin à la colère. 2 Seigneur, mon Dieu, en toi je me confie, sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi Le chrétien se souviendra ici de ses mauvaises habitudes et de ses péchés, qu’il doit s’efforcer de combattre et d’exterminer comme ses plus redoutables ennemis ; il peut également se rappeler les puissances de l’enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le miner entièrement. 3 de peur qu'il ne me déchire, comme un lion, qu'il ne dévore sa proie, sans que nul ne la lui arrache. Invocation à Dieu pour qu’il arrache David à ses ennemis. 4 Seigneur, mon Dieu, si j'ai fait cela, s'il y a de l'iniquité dans mes mains, Les mains sont mises pour les actions, comme étant les instruments ordinaires qui servent à les faire. 5 si j'ai rendu le mal à qui est en paix avec moi, si j'ai dépouillé celui qui m'opprime sans raison, Protestation, sous forme d’imprécation contre lui-même, que le Psalmiste n’a pas fait ce que Chusi lui impute. 6 que l'ennemi me poursuive et m'atteigne, qu'il foule à terre ma vie, qu'il couche ma gloire dans la poussière. Qu’il foule ma vie, etc. ; qu’il me foule tout vivant. ― Qu’il ensevelisse ; c’est le sens du grec et de l’hébreu, qui portent à la lettre : Qu’il fasse habiter. 7 Lève-toi, Seigneur, dans ta colère, porte-toi contre les fureurs de mes adversaires, réveille-toi pour me secourir, toi qui ordonnes un jugement. Un jugement : selon le commandement que vous avez fait vous-mêmes de protéger et de secourir les innocents opprimés. 8 Que l'assemblée des peuples t'environne. Puis, t'élevant au-dessus d'elle, remonte dans les hauteurs. Et l’assemblée des peuples qui désirent ardemment que vous me rendiez justice, vous environnera pour entendre le jugement que vous porterez en ma faveur, et vous en rendre gloire. ― Retournez en haut sur votre tribunal, d’où il semble que vous êtes descendu pour me laisser en proie à mes ennemis. En haut, les hauteurs ne marquent pas ici le ciel, mais le tribunal élevé où Dieu siégeait sur la montagne de Sion, comme Ps. Hébreux 68, 19. Le Chantre sacré veut dire : Reviens, pour exercer ta justice, sur les hauteurs de Sion, que tu semblais avoir abandonnées, puisque l'iniquité est devenue si puissante ; reviens en considération des peuples, des Saints, qui t’attendent pour les juger. 9 Le Seigneur juge les peuples : rends-moi justice, Seigneur, selon mon droit et mon innocence. Les Pères grecs font observer que David, par ces paroles, n’a pas voulu parler d’une justice et d’une innocence absolues et parfaites, mais seulement dire que sa manière d’agir vis-vis de Saül avait été juste (voir 1 Rois 24, 12) ; car il déclare lui-même ailleurs que tous les hommes sont pécheurs et coupables devant Dieu (Ps. Hébreux 143, 2). 10 Mets un terme à la malice des méchants et affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins, ô Dieu juste. v7-10 Invocation à Dieu pour qu’il rende justice à l’innocent et qu’il mette fin à l’iniquité. Voir 1 Chroniques, 28, 9 ; Jérémie, 11, 20 ; 17, 10 ; 20, 12. 11 Mon bouclier est en Dieu, qui sauve les hommes au cœur droit. 12 Dieu est un juste juge, tous les jours, le Tout-Puissant fait entendre ses menaces. 13 Certes, de nouveau il aiguise son glaive, il bande son arc et il vise, 14 il dirige sur lui des traits meurtriers, il rend ses flèches brûlantes. Dieu est juste et il punit le pécheur ; il est impossible d’échapper à ses flèches, c’est-à-dire à ses jugements. Dans la guerre, on enveloppait quelquefois les flèches de matières inflammables, on y mettait le feu et on les lançait. 15 Voici le méchant en travail de l'iniquité : il a conçu le malheur et il enfante le mensonge. Il a conçu des projets pervers, pour nuire à son prochain, et il les a mis à exécution. Voir Job 15, 35 ; Isaïe 59, 4. 16 il ouvre une fosse, il la creuse et il tombe dans l'abîme qu'il préparait. Dans ce verset, David fait allusion à un ancien stratagème usité à la chasse et à la guerre, de creuser des fosses, qu’on couvrait ensuite de branches et d’un peu de terre, afin que les hommes ou les bêtes y tombassent. Le pécheur reçoit le traitement qu’il avait mérité ; il tombe dans la fosse qu’il avait creusée. Que Dieu soit loué ! Plein de confiance dans le secours divin, le Chantre sacré voit d’avance la chute de son persécuteur. 17 Son iniquité retombe sur sa tête et sa violence redescend sur son front. 18 Je louerai le Seigneur pour sa justice, je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut. Jésus-Christ, les apôtres (Matthieu 16, 15. ; 1 Corinthiens 16, 26-38. Hébreux 2, 8-9) et les saints Pères ont rapporté ce psaume à a glorification du Messie ; et cette application a pour elle la teneur même du psaume. En effet, quoiqu'il offre en général le tableau de la gloire de l’homme parfait, régénéré, enrichi et orné de nouveau, après sa chute dans le péché, de la grâce de Dieu (v. 5), ce tableau est aussi et surtout celui de la glorification de Jésus-Christ, dans l'humanité renouvelée duquel les hommes, après la rédemption, sont glorifiés.


Psaume 8. 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, chant de David. 2 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Elle n’éclate pas seulement sur toute la terre, elle s'élève jusqu’aux cieux, que nos yeux découvrent. 3 Par la bouche des enfants et de ceux qui sont au sein, tu t'es fondé une force pour confondre tes ennemis, pour imposer silence à l'adversaire et au blasphémateur. Les enfants, par leur innocence et leur amabilité, célèbrent vos louanges, pour réduire au silence, pour confondre ceux qui ne veulent pas reconnaître votre gloire et qui se révoltent contre vous. Ces paroles out reçu leur accomplissement spécialement lorsque les enfants glorifièrent Jésus-Christ dans le temple (Matthieu 21, 16), et qu'ainsi ils couvrirent de confusion ses ennemis courroucés et avides de vengeance. 4 Quand je contemple tes cieux, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as créées, je m'écrie : 5 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui et le fils de l'homme, pour que tu en prennes soin ? David n'entend pas simplement ici les dons de la nature, il entend encore et surtout ceux de la grâce ; en effet, se souvenir, visiter, dans le bons sens, veut dire, dans le style biblique, sauver, délivrer (Genèse 8, 1. 21, 1. 50, 24. Exode 2, 25) ; d'où il suit qu’il s'agit surtout ici de l'humanité rachetée, ornée de nouveau de la grâce, régénérée, et que le sens du verset est : Lorsque je considère le ciel et les étoiles, et que je vois avec quelle magnificence vous y faites éclater votre gloire, je suis à me demander comment vous avez voulu encore la faire éclater en vous souvenant de l'homme dans l’état de grâce. L’humanité perfectionnée et régénérée étant proprement l'humanité de Jésus-Christ, en ce qu’il porte en lui le type du genre humain, et qu’en lui tous, après la rédemption, trouvent grâce et accès auprès de Dieu, c’est avec raison que les apôtres et les saints Pères font à sa personne, dans le sens le plus relevé, l'application de ce qui est ici marqué. 6 Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, tu l'as couronné de gloire et d'honneur. 7 Tu lui as donné l'empire sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds : le second homme, Jésus-Christ (Hébreux chap. 1), de même que le premier (Genèse 1, 26), et dans lui son Église sainte, qui non-seulement use de ce monde, mais qui souvent le domine par sa puissance merveilleuse. 8 Brebis et bœufs, tous ensemble et les animaux des champs, 9 oiseaux du ciel et poissons de la mer et tout ce qui parcourt les sentiers des mers. 10 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Saint Augustin, saint Chrysostome et saint Jérôme prennent ce psaume pour un cantique d'action de grâces de l’Église chrétienne, au sujet des victoires qu’elle a remportées sur l'ennemi du genre humain et sur le paganisme (v. 6) ; et de plus, comme une prière qu’elle adresse à Dieu pour lui demander sa protection contre ses futurs ennemis. David a pu chanter ce même cantique après quelque victoire sur ses ennemis.


Psaume 9 A. 1 Au maître de chant, sur l'air Mort au fils, psaume de David. 2 Je louerai le Seigneur de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. 3 Je me réjouirai et je tressaillerai en toi, je chanterai ton nom, ô Très-Haut. 4 Mes ennemis reculent, ils trébuchent et tombent devant ton visage ils ne soutiendront pas ton regard, l'influence de ta puissance. 5 car tu as fait triompher mon droit et ma cause, tu t'es assis sur ton trône en juste juge. 6 Tu as châtié les nations, tu as fait périr l'impie, tu as effacé leur nom pour toujours et à jamais. Les ennemis de la religion et de Dieu. Telle est la fin de tous les ennemis de Dieu et de son Église. 7 L'ennemi est anéanti. Des ruines pour toujours. Des villes que tu as renversées, leur souvenir a disparu. 8 Mais le Seigneur siège à jamais, il a dressé son trône pour le jugement. 9 Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. 10 Et le Seigneur est un refuge pour l'opprimé, un refuge au temps de la détresse. Un refuge pour le fidèle, qui, quoiqu'il ne soit pas toujours pauvre en biens, doit néanmoins être pauvre en esprit, humble et dévoué à Dieu. 11 En toi se confient tous ceux qui connaissent ton nom car tu ne délaisses pas ceux qui te cherchent, Seigneur. 12 Chantez au Seigneur qui réside en Sion, publiez parmi les peuples ses hauts faits. À Jérusalem, qui, dans un sens plus élevé, marque l’Église (Augustin, Jérôme). 13 Car celui qui redemande le sang versé s'en est souvenu, il n'a pas oublié le cri des affligés. le sang des hommes pieux persécutés, des martyrs, qui ont versé leur sang pour Dieu (Jérôme). 14 Aie pitié de moi, Seigneur, disaient-ils, vois l'affliction où m'ont réduit mes ennemis, toi qui me retires des portes de la mort, Vois les souffrances que mes ennemis me font endurer car ils ne sont pas encore tous exterminés. 15 afin que je puisse raconter toutes les louanges, aux portes de la fille de Sion, tressaillir de joie à cause de ton salut. C'était sous les portes que l’on se rassemblait (Deutéronome 21, 19 ; 22, 15). La fille de Sion est Sion, c'est-à-dire Jérusalem même, de même que la fille de Babylone est Babylone même. Les villes sont souvent personnifiées comme des femmes. 16 Les nations sont tombées dans la fosse qu'elles ont creusée, dans le lacet qu'elles ont caché s'est pris leur pied. Les contempteurs de Dieu succombent par les complots mêmes qu'ils ourdissent pour la perte de ceux qui la craignent. Lors donc que nos ennemis nous persécutent et nous tendent des pièges, recourons à Dieu, et espérons en son secours. 17 Le Seigneur s'est montré, il a exercé le jugement, dans l'œuvre de ses mains, il a enlacé l'impie. Higgaion. Séla. 18 Les impies retournent au schéol, toutes les nations qui oublient Dieu. 19 Car le malheureux n'est pas toujours oublié, l'espérance des affligés ne périt pas à jamais. 20 Lève-toi, Seigneur, que l'homme ne triomphe pas. Que les nations soient jugées devant ton visage. Ne permets pas que l’homme devienne trop puissant, trop arrogant 21 Répands sur elles l'épouvante, Seigneur, que les peuples sachent qu'ils sont des hommes. Séla.


Psaume hébreu N°10 (Psaume N°9 B dans la Vulgate). 1 Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu éloigné et te caches-tu au temps de la détresse ? Le Chantre sacré, sous l’impression du sentiment qui le domine, éclate en plaintes plus vives encore au sujet des nouveaux ennemis dont il s’est déjà plaint (9, 14). Par ses ennemis il entend vraisemblablement les nations païennes (les Philistins, les Arabes), toujours disposées à la guerre et au pillage. Il se plaint des violences que ces nations commettent, et de l'oppression sous laquelle elles tiennent le peuple de Dieu (1-11) ; il demande qu'il en soit délivré (14-15), et il espère que sa prière sera exaucée (15-18). Ceux qui ne joignent pas ce psaume au précédent, croient qu'il s'agit de nouveaux ennemis du même caractère que ceux qu’on a fait connaître. Le chrétien se souviendra en outre des divers ennemis de son salut. 2 Quand le méchant s'enorgueillit, les malheureux sont consumés, ils sont pris dans les intrigues qu'il a conçues 3 car le méchant se glorifie de sa convoitise, le ravisseur maudit, méprise le Seigneur. 4 Dans son arrogance, le méchant dit : Il ne punit pas, il n'y a pas de Dieu : voilà toutes ses pensées. 5 Ses voies sont prospères en tout temps. Tes jugements sont trop élevés pour qu'il s'en inquiète, tous ses adversaires, il les dissipe d'un souffle. Lendurcissement et l’obstination de son cœur font qu'il n’y réfléchit pas (Bruno). 6 Il dit dans son cœur : Je ne serai pas ébranlé, je suis pour toujours à l'abri du malheur. 7 Sa bouche est pleine de malédiction, de tromperie et de violence, sous sa langue est la malice et l'iniquité. 8 Il se met en embuscade près des hameaux, dans les lieux couverts, il assassine l'innocent. Ses yeux épient l'homme sans défense, 9 il est aux aguets dans le lieu couvert, comme un lion dans son fourré, il est aux aguets pour surprendre le pauvre, il se saisit du pauvre en le tirant dans son filet. 10 Il se courbe, il se baisse et les malheureux tombent dans ses griffes. 11 Il dit dans son cœur : Dieu a oublié, il a couvert son visage, il ne voit jamais rien. 12 Lève-toi, Seigneur, ô Dieu, lève ta main. N'oublie pas les affligés. 13 Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-il en son cœur : Tu ne punis pas ? 14 Tu as vu pourtant, car tu regardes la peine et la souffrance, pour prendre en main leur cause. A toi s'abandonne le malheureux, à l'orphelin tu viens en aide. 15 Brise le bras du méchant, l'impie, si tu cherches son crime, ne le trouveras-tu pas ? Anéantissez le pouvoir de l'impie, alors cesseront ses péchés. Pour marquer qu’une chose a disparu, cessé d'être, les Hébreux disent : On la cherche et on ne la trouve pas. Ps. Hébreux 37, 10. Job 20, 7, 8. Apocalypse 16, 20. 16 Le Seigneur est roi à jamais et pour l'éternité, les nations seront exterminées de sa terre. La terre de Dieu est, dans l’acception la plus élevée, le royaume de Dieu, dont les méchants sont exclus. 17 Tu as entendu le désir des affligés, Seigneur, tu affermis leur cœur, tu prêtes une oreille attentive, Tu as préparé, changé leur cœur par ta grâce, et tu l’as disposé à la prière. D’autres rapportent la préparation à la pureté du cœur et au zèle pour le bien, qui inspirent aux hommes pieux tant de confiance dans la prière. C'est pourquoi saint Augustin dit : Vous gardez le silence (et vous n'êtes pas exaucé), lorsque vous cessez d’aimer. Le refroidissement de la charité est le silence du cœur, le zèle de la charité en est le cri. 18 pour rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé afin que l'homme, tiré de la terre, cesse d'inspirer l'effroi.


Psaume hébreu N°11 (Psaume N°10 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. Dans le Seigneur je me confie, comment dites-vous à mon âme : Fuyez à votre montagne, comme l'oiseau. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume à l’occasion de la persécution à laquelle il fut en butte de la part de Saül (2 Rois 26, 1 et suiv.). Ses amis lui conseillaient d’aller chercher un refuge dans les montagnes ; mais il leur répondit qu'il mettait sa confiance en Dieu. 2 Car voici que les méchants tendent l'arc, ils ont ajusté leur flèche sur la corde, pour tirer dans l'ombre sur les hommes au cœur droit. 3 Quand les fondements sont renversés, que peut faire le juste ? Les lois et l’ordre étant renversés, que fera le juste dans une telle extrémité ? 4 Le Seigneur dans son saint temple, le Seigneur, qui a son trône dans les cieux, a les yeux ouverts, ses paupières sondent les enfants des hommes. Le Chantre sacré répond : Dieu du haut de son trône qui est dans le ciel voit tout. 5 Le Seigneur sonde le juste, il hait le méchant et celui qui se plaît à la violence. 6 Il fera pleuvoir sur les méchants des pièges, du feu et du soufre, un vent brûlant, voilà la coupe qu'ils auront en partage Comp. Job 20, 23. Suivant saint Basile et saint Chrysostome, le Psalmiste veut marquer par toutes ces figures la multitude, la célérité et la force destructive des châtiments dont Dieu a coutume de frapper les méchants. 7 car le Seigneur est juste, il aime la justice. Les hommes droits contempleront son visage.


Psaume hébreu N°12 (Psaume N°11 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur l'octave, chant de David. 2 Sauve, Seigneur car les hommes pieux s'en vont, les fidèles disparaissent d'entre les enfants des hommes. 3 On se dit des mensonges les uns aux autres, on parle avec des lèvres flatteuses et un cœur double. 4 Que le Seigneur retranche toutes les lèvres flatteuses, la langue qui discourt avec orgueil, 5 ceux qui disent : Par notre langue nous sommes forts, nous avons avec nous nos lèvres : qui serait notre maître ? Tel a toujours été le langage des docteurs de l’erreur ; ils ont toujours prétendu qu’au moyen de leur vain savoir et de leur fausse éloquence, ils parviendraient à triompher de la vérité confiée à l’infaillibilité de l’Église 6 A cause de l'oppression des affligés, du gémissement des pauvres, je veux maintenant me lever, dit le Seigneur, je leur apporterai le salut après lequel ils soupirent. 7 Les paroles du Seigneur sont des paroles pures, un argent fondu dans un creuset sur la terre, sept fois purifié. particulièrement ses promesses, et par conséquent celles qu'il a faites au v.6 8 Toi, Seigneur, tu les garderas, tu les préserveras à jamais de cette génération. De ces hommes du monde et de leur corruption. Voir Ecclésiaste 1, 4. 9 Autour d'eux les méchants se promènent avec arrogance : autant ils s'élèvent, autant seront humiliés les enfants des hommes. C'est un dernier trait par lequel le Psalmiste caractérise la domination des méchants.


Psaume hébreu N°13 (Psaume N°12 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. On ignore à quelle occasion ce psaume fut composé. Quelques-uns le rapportent à la persécution de Saül. Voir Ps. Hébreux 4. 2 Jusqu’à quand, Seigneur, m'oublieras-tu toujours ? Jusqu’à quand me cacheras-tu ton visage ? 3 Jusqu’à quand formerai-je en mon âme des projets et chaque jour le chagrin remplira-t-il mon cœur ? Jusqu’à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi ? 4 Regarde, réponds-moi, Seigneur, mon Dieu, donne la lumière à mes yeux, afin que je ne m'endorme pas dans la mort, C'est-à-dire ranimez-moi (Esdras 9, 8), ou accordez-moi quelque soulagement (1 Samuel 14, 27). En effet l'obscurité couvre les yeux de ceux qui sont dans l’abattement (Lamentations 5, 17), Ou : éclairez mes yeux, afin que je trouve une voie pour échapper, et que je ne meure pas. Le chrétien, dans sa prière, se souviendra encore des ennemis de son âme, et demandera à être éclairé, de peur qu'il ne meure de la mort du péché. 5 afin que mon ennemi ne dise pas : Je l'ai vaincu et que mes adversaires ne se réjouissent pas en me voyant chanceler. 6 Moi, j'ai confiance en ta bonté, mon cœur tressaillira à cause de ton salut, je chanterai le Seigneur pour le bien qu'il m'a fait. Le nom du Seigneur est le Seigneur lui-même, c’est-à-dire le Seigneur qui, par cela même qu'il est nommé, est connu.


Psaume hébreu N°14 (Psaume N°13 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. L'insensé dit dans son cœur : Il n'y a pas de Dieu. Ils sont corrompus, ils commettent des actions abominables, il n'en est aucun qui fasse le bien. L’insensé : celui qui non-seulement fait profession de maximes erronées, mais encore agit avec impiété. Voir Isaïe 32, 6. 2 Le Seigneur, du haut des cieux regarde les fils de l'homme, pour voir s'il est quelqu'un de sage, quelqu'un qui cherche Dieu. 3 Tous sont égarés, tous ensemble sont pervertis, il n'en est pas un qui fasse le bien, pas un seul Tous les hommes n'y sont pas compris : car il est parlé au v. 6 d'une race juste, du petit nombre, qui, quoiqu'ils portent également en eux la fragilité humaine, ne laissent pas de mener une vie agréable à Dieu. 4 N'ont-ils pas de connaissance tous ceux qui commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple, comme ils mangent du pain, ils n'invoquent pas le Seigneur. 5 Ils trembleront tout à coup d'épouvante car Dieu est au milieu de la race juste. Ces impies ont vécu sans prier, et les maux temporels qu'ils éprouvaient, ou dont ils étaient menacés, les faisaient trembler, quoique ces maux ne soient pas proprement à craindre, puisqu'ils contribuent plus à l’avantage qu'au désavantage de l’homme, et qu'ainsi ils servent à le rendre meilleur. 6 Vous voulez confondre les projets du malheureux mais le Seigneur est son refuge. ils n'ont pas, pour soutenir leur courage, la présence du Seigneur, qui habite au milieu des justes. 7 Oh puisse venir de Sion la délivrance d'Israël. Quand le Seigneur ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera dans la joie, Israël dans l'allégresse. Oh puisse donc venir bientôt de Sion le salut, le Sauveur, le Libérateur, pour nous délivrer de cette corruption et de cet état malheureux (Thomas). Jacob et Israël sont les noms du patriarche dont le peuple juif tire son origine, et ils sont mis pour le peuple lui-même.


Psaume hébreu N°15 (Psaume N°14 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, qui habitera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ? Selon le sentiment de la plupart des exégètes, David chanta ce psaume à l’occasion de la translation de l'arche d'alliance et de la consécration du nouveau tabernacle (2 Samuel 6, 2 et suiv. 1 Chroniques 15, 4 et suiv.). On peut néanmoins aussi, sans le rapporter à cet événement, le considérer comme une réponse à la question : Qui jouira de la faveur de la société, de la grâce de Dieu et de la félicité qu'on goûte auprès de lui ? Dans tous les cas, que le chrétien, dans sa prière, se souvienne de cette dernière pensée. 2 Celui qui marche dans l'innocence, qui pratique la justice et qui dit la vérité dans son cœur. Cest-à-dire celui qui évite le mal et qui fait le bien. voir Ps. Hébreux 37, 27. 3 Il ne calomnie pas avec sa langue, il ne fait pas de mal à son frère et ne jette pas l'opprobre sur son prochain. Celui dont les pensées sont droites et les discours sincères. 4 A ses yeux le réprouvé est digne de honte mais il honore ceux qui craignent le Seigneur. S'il a fait un serment à son préjudice, il n'y change rien. 5 Il ne prête pas son argent à usure et il n'accepte pas de présent contre l'innocent : celui qui se conduit ainsi ne chancellera jamais. Voir Exode 22, 25. Lévitique 25, 36. Luc 6, 35.


Psaume hébreu N°16 (Psaume N°15 dans la Vulgate) 1 Hymne de David. Garde-moi ô Dieu car près de toi je me réfugie. Celui qui parle dans ce Psaume est le Messie ; il s’abandonne entièrement à Dieu (1-8), et enfin (8-11) il témoigne la ferme persuasion où il est que Dieu l’arrachera à la corruption, et le comblera de bonheur et de gloire dans une vie nouvelle. Ce sont les Apôtres saint Pierre et saint Paul eux-mêmes (Actes 2, 22-31. 13, 35-37) qui nous apprennent en termes formels que le sujet du Psaume est le Messie, et que ce n'est pas de lui-même que David parle ; son contenu est d’ailleurs dans un accord parfait avec le sentiment des Apôtres. Jésus-Christ, dit saint Paul (Hébreux 5, 7), établi grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech, a offert ses prières aux jours de sa chair, et prié celui qui pouvait le délivrer de la mort (par sa résurrection) ; mais ce n’est pas seulement pour lui qu'il a prié, il a prié encore pour tout son corps mystique, l’Église ; il a prié son Père pour tous les fidèles, afin que tous ressuscitent en lui. Tout chrétien étant obligé de se consacrer à Dieu, et ayant sa résurrection en Jésus-Christ et par Jésus-Christ, peut s'approprier les sentiments que le grand prêtre Jésus exprime dans ce Psaume. 2 Je dis au Seigneur : Tu es mon Seigneur, toi seul es mon bien. 3 Les saints qui sont dans le pays, ces illustres, sont l'objet de toute mon affection. Pour ce qui est des saints qui sont dans la terre, et de ses hommes admirables, toutes mes complaisances sont en eux. 4 On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers, je ne répandrai pas leurs libations de sang, je ne mettrai pas leurs noms sur mes lèvres. Leurs libations de sang : leurs sacrifices idolâtres. 5 Le Seigneur est la part de mon héritage et de ma coupe, c'est toi qui m'assures mon lot. Le Messie appelle Dieu son Seigneur, comme Ps. Hébreux 110, 1. Tout chrétien peut se faire l'application des paroles de ce verset, mais elles conviennent particulièrement au prêtre, qui vit de l'autel. Voir Nombres 18, 20. et suivants. 6 Le cordeau a mesuré pour moi une portion délicieuse, oui, un splendide héritage m'est accordé. Le cordeau (image prise de la manière dont on mesurait les terres en les partageant. Josué 14, 5. et suiv.). 7 Je bénis le Seigneur qui m'a conseillé, la nuit même, mes reins m'avertissent. Les reins sont mis pour les dispositions intérieures (Ps. Hébreux 7, 10. 17, 3), c’est-à-dire même au milieu des profondeurs de la nuit, tant que je suis éveillé, les sentiments de mon cœur me portent à la reconnaissance pour une telle faveur. 8 Je mets le Seigneur constamment sous mes yeux car il est à ma droite : je ne chancellerai pas. 9 Aussi mon cœur est dans la joie, mon âme dans l'allégresse, mon corps lui-même repose en sécurité. Même mon corps aura l'espoir, lorsqu'il aura cessé d'exister, de ne pas demeurer dans la mort. 10 Car tu ne livreras pas mon âme au schéol, tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la corruption. 11 Tu me feras connaître le sentier de la vie, il y a plénitude de joie devant ton visage, des délices éternelles dans ta droite. Vous me comblerez de bonheur après ma résurrection. Après sa résurrection, Jésus-Christ a marché dans la voie de la vie, et s'est assis à la droite de Dieu, c'est-à-dire a été mis en possession de son bonheur et de sa puissance (Voyez Ps. Hébreux 110, 1). Toute l’humanité régénérée recevra avec lui son héritage, lorsqu'un jour elle ressuscitera en lui. Comp. 1 Corinthiens 15.


Psaume hébreu N°17 (Psaume N°16 dans la Vulgate) 1 Prière de David. Seigneur, entends la justice, écoute mon cri ; prête l'oreille à ma prière, qui n'est pas proférée par des lèvres trompeuses. Ma juste prière, qui part de lèvres sincères et d’un cœur droit. 2 Que mon jugement sorte de ton visage, que tes yeux regardent l'équité. Que mon jugement sorte de vous, de votre bouche, que vos yeux regardent mon innocence. 3 Tu as éprouvé mon cœur, tu l'as visité la nuit, tu m'as mis dans le creuset : tu ne trouves rien. Avec ma pensée, ma bouche n'est pas en désaccord. Vos regards se sont fixés sur moi, même durant la nuit, qui est le temps des réflexions (Ps. Hébreux 16, 7. 4, 5), pour vous assurer si les pensées de l'injustice et du mal n’occupaient pas mon esprit. 4 Quant aux actions de l'homme, fidèle à la parole de tes lèvres, j'ai pris garde aux voies des violents. 5 Mes pas se sont attachés à tes sentiers et mes pieds n'ont pas chancelé. Je t'invoque, car tu m'exauces, ô Dieu, incline vers moi ton oreille, écoute ma prière. 7 Signale ta bonté, toi qui sauves ceux qui se réfugient dans ta droite contre leurs adversaires. 8 Garde-moi comme la prunelle de l'œil, à l'ombre de tes ailes mets-moi à couvert Préservez-moi comme ce que vous avez de plus cher (Comp. Deutéronome 32, 10. Proverbes 1, 2) mettez-moi à couvert de ceux qui résistent à votre puissance, à vos décrets et à vos desseins. 9 des impies qui me persécutent, des ennemis mortels qui m'entourent. 10 Ils ferment leurs entrailles à la pitié, ils ont à la bouche des paroles hautaines. Ils ont rendu leur cœur impénétrable à la pitié. 11 Ils sont sur nos pas, ils nous entourent, ils nous épient pour nous renverser par terre. 12 Ils ressemblent au lion avide de dévorer, au lionceau campé dans son fourré. 13 Lève-toi, Seigneur, marche à sa rencontre, terrasse-le, délivre mon âme du méchant par ton glaive, 14 des hommes par ta main, de ces hommes du monde dont la part est dans la vie présente, dont tu remplis le ventre de tes trésors, qui sont rassasiés de fils et laissent leur superflu à leurs petits-fils. Ceux qui sont mes ennemis par votre puissance, arrachez-leur l'épée, que vous leur avez mise entre les mains, car sans vous ils ne pourraient rien. 15 Pour moi, dans mon innocence, je contemplerai ton visage, à mon réveil, je me rassasierai de ton visage. David exprime en termes clairs la foi en l’immortalité bienheureuse.


Psaume hébreu N°18 (Psaume N°17 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume du serviteur du Seigneur, de David, qui adressa au Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Comparer ce Psaume avec 2 Samuel 22. Ce Psaume se trouve reproduit à l'endroit cité, mais avec des variantes assez notables, quoiqu'elles n’en altèrent pas la substance. 2 Il dit : Je t'aime, Seigneur, ma force. 3 Seigneur mon rocher, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu, mon roc où je trouve un asile, mon bouclier, la corne de mon salut, ma citadelle. De même que le taureau qui combat, triomphe par sa corne, de même je triomphe par Dieu. (Voir 1 Samuel 2, 1. 10. Luc 1, 69) 4 J'invoquais celui qui est digne de louange, le Seigneur et je fus délivré de mes ennemis. 5 Les liens de la mort m'environnaient, les torrents de Bélial m'épouvantaient Bélial : nom commun signifiant méchanceté, destruction 6 Les liens du schéol m'enlaçaient, les filets de la mort étaient tombés devant moi. Les plus grands dangers m'ont menacé de ma perte. 7 Dans ma détresse, j'invoquai le Seigneur et je criai vers mon Dieu, de son temple il entendit ma voix et mon cri devant lui parvint à ses oreilles. 8 La terre fut ébranlée et trembla, les fondements des montagnes s'agitèrent et ils furent ébranlés, parce qu'il était courroucé. Dieu est maintenant, sous l’image d'une tempête, représenté dans sa colère contre les ennemis de David, et venant au secours de ce prince. 9 Une fumée montait de ses narines et un feu dévorant sortait de sa bouche, il en jaillissait des charbons embrasés. Image de l'ardente colère de Dieu. 10 Il abaissa les cieux et descendit, une sombre nuée était sous ses pieds. 11 Il monta sur un Chérubin et il volait, il planait sur les ailes du vent. Sur le vent impétueux suscité par les nuages, d’où retentissait le tonnerre. Comp. Ézéchiel 1, 5 note 14. Par les chérubins il faut aussi entendre quelquefois les forces de la nature, dont Dieu se sert comme des anges, pour l’exécution de ses desseins. 12 Il fit des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, c'étaient des eaux obscures et de sombres nuages. 13 De l'éclat qui le précédait s'élancèrent ses nuées, portant la grêle et les charbons ardents. 14 Le Seigneur tonna dans les cieux, le Très-Haut fit retentir sa voix : grêle et charbons ardents. 15 Il lança ses flèches et les dispersa (mes ennemis), il multiplia ses foudres et il les confondit. 16 Alors le lit des eaux apparut, les fondements de la terre furent mis à nu, à ta menace, Seigneur, au souffle du vent de tes narines. Le lit des eaux : Le fond, les profondeurs de la mer, par le tremblement de la terre et la tempête. 17 Il étendit sa main d'en haut et me saisit, il me retira des grandes eaux. 18 Il me délivra de mon ennemi puissant, de ceux qui me haïssaient, alors qu'ils étaient plus forts que moi. 19 Ils m'avaient surpris au jour de mon malheur mais le Seigneur fut mon appui. 20 Il m'a mis au large, il m'a sauvé, parce qu'il s'est complu en moi. Mis au large : mis en liberté. 21 le Seigneur m'a récompensé selon ma justice, il m'a rendu selon la pureté de mes mains. selon la justice de ma cause. 22 Car j'ai gardé les voies du Seigneur et je n'ai pas péché, pour m'éloigner de mon Dieu. 23 Tous ses jugements étaient devant moi et je n'ai pas rejeté loin de moi ses lois. 24 J'étais sans reproche envers lui, et je me tenais en garde contre mon iniquité. Contre le fond de corruption qui est en moi, et contre mon péché de prédilection. 25 Le Seigneur m'a rendu selon ma justice, selon la pureté de mes mains devant ses yeux. 26 Avec celui qui est bon, tu te montres bon, avec l'homme droit tu te montres droit, 27 avec celui qui est pur, tu te montres pur et avec le fourbe tu agis perfidement. Vous traiterez chacun selon sa manière d'agir. 28 Car tu sauves le peuple humilié et tu abaisses les regards hautains. 29 Oui, tu fais briller mon flambeau. Seigneur, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. éclairez mon esprit. 30 Avec toi je me précipite sur les bataillons armés, avec mon Dieu, je franchis les murailles. Si je suis uni à vous, je sortirai triomphant des tentations, et monterai toutes les difficultés qui se rencontrent sur la voie du salut. 31 Dieu, ses voies sont parfaites, la parole du Seigneur est éprouvée, il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui 32 car qui est Dieu, si ce n'est le Seigneur et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ? 33 Le Dieu qui me ceint de force, qui rend ma voie (ma conduite) parfaite, 34 qui rend mes pieds semblables à ceux des biches et me fait tenir debout sur mes hauteurs, mes pieds agiles, prompts à l'attaque. 35 qui forme mes mains au combat et mes bras tendent l'arc d'airain. David était doué d'une grande force physique. 36 Tu m'as donné le bouclier de ton salut et ta droite me soutient et ta douceur me fait grandir. 37 Tu élargis mon pas au-dessous de moi et mes pieds ne chancellent pas. vous m'avez fait une voie spacieuse, où j'ai marché sans gêne et sans fatigue. 38 Je poursuis mes ennemis et je les atteins, je ne reviens pas sans les avoir anéantis. Que le chrétien, dans sa prière, se souvienne, au sujet de ces passages et autres semblables contre les ennemis, de ses mauvaises habitudes et de ses fautes, qu'il doit combattre et exterminer comme étant ses ennemis les plus dangereux, ou bien encore des puissances de l'enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le saper entièrement. 39 Je les brise et ils ne se relèvent pas. Ils tombent sous mes pieds. 40 Tu me ceins de force pour le combat, tu fais plier sous moi mes adversaires. 41 Mes ennemis, tu leur fais tourner le dos devant moi et j'extermine ceux qui me haïssent. 42 Ils crient et personne pour les sauver. Ils crient vers le Seigneur et il ne leur répond pas. 43 Je les broie comme la poussière livrée au vent, je les balaie comme la boue des rues. 44 Tu me délivres des révoltes du peuple, tu me mets à la tête des nations, des peuples que je ne connaissais pas me sont asservis. Vous me délivrerez de ceux d’entre le peuple qui excitent des contestations. 45 Dès qu'ils ont entendu, ils m'obéissent, les fils de l'étranger me flattent. 46 Les fils de l'étranger sont défaillants, ils sortent tremblants de leurs forteresses. Nés d'un adultère, c’est-à-dire les Israélites qui avaient abandonné Dieu, s'attachaient au monde corrompu, spécialement à l’idolâtrie, et qui réglant leur vie sur ses maximes, en étaient, pour ainsi dire, nés (Matthieu 19, 39). 47 Vive le Seigneur et béni soit mon rocher (le Dieu qui est mon refuge). Que le Dieu de mon salut soit exalté, 48 Dieu qui m'accorde des vengeances (qui me permet de rentrer dans mes droits), qui me soumet les peuples, 49 qui me délivre de mes ennemis. Oui, tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, tu me sauves de l'homme de violence. C’est le Dieu puissant qui m'a donné vengeance, et il a fait plier les peuples sous moi (il me les a assujettis). 50 C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Seigneur, je chanterai à la gloire de ton nom 51 Il accorde de glorieuses délivrances à son roi, il fait miséricorde à son oint, à David et à sa postérité pour toujours.


Psaume hébreu N°19 (Psaume N°18 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. 2 Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l'œuvre de ses mains. Rendent témoignage de sa puissance et de sa sagesse. L'immense voûte des cieux annonce quel est celui qui l'a faite. Dans le sens plus relevé on doit, selon saint Paul (Romains 10, 18.), entendre par le firmament l’Église, par le ciel les Apôtres, par le soleil Jésus-Christ, comme étant le soleil de justice et l’auteur de la loi, dont l'éloge est compris dans les versets 8-12. 3 Le jour crie au jour la louange, la nuit l'apprend à la nuit. La nuit et le jour, sans cesse dans la nature éclate la voix des louanges de la puissance et de la sagesse de Dieu. 4 Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont la voix ne soit pas entendue. Cette parole qui retentit dans la nature n'est pas une parole que l'on n'entende pas ; ou, comme il y a pas de langage que l’on n’entende, on entend pareillement cette parole. 5 Leur son (du firmament et du ciel ; dans un sens plus relevé, de l'Église et des Apôtres) parcourt toute la terre, leurs accents vont jusqu'aux extrémités du monde. C'est là qu'il a dressé une tente pour le soleil. 6 Et lui, semblable à l'époux qui sort de la chambre nuptiale, s'élance joyeux, comme un héros, pour fournir sa carrière. il sort plein de force et d’ardeur, dès le matin. 7 Il part d'une extrémité du ciel et sa course s'achève à l'autre extrémité : rien ne se dérobe à sa chaleur. Le soleil, comme un géant infatigable, parcourt sa carrière de l'Orient à l’Occident. En outre, c'est là aussi un tableau de la vie terrestre de Jésus-Christ, et de toutes les âmes qui lui appartiennent. Il est né, il a crû , il a enseigné, il a souffert ; il est ressuscité, il est remonté aux cieux ; il a couru sans s’arrêter ni se reposer jamais dans sa route, dit saint Augustin. 8 La loi du Seigneur est parfaite, elle restaure l'âme. Le témoignage du Seigneur est sûr, il donne la sagesse aux simples. Comme la nature, la loi ou la révélation divine publie d’une manière éclatante la gloire et la sagesse de Dieu. On peut aussi supposer que le Chantre sacré passe du soleil de la nature à la lumière de l'esprit, la loi. 9 Les ordonnances du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs. Le précepte du Seigneur est pur, il éclaire les yeux. Toutes ces dénominations de justices, de jugements, de préceptes, puis de crainte, comprises dans ce verset et dans le suivant, signifient une même chose, à savoir la loi. 10 La crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste à jamais. Les décrets du Seigneur sont vrais, ils sont tous justes. 11 Ils sont plus précieux que l'or, que beaucoup d'or fin, plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons. 12 Ton serviteur aussi est éclairé par eux, grande récompense à qui les observe. 13 Qui connaît ses égarements ? Pardonne-moi ceux que j'ignore. Mais quel est celui qui, malgré toute l'attention qu’il apporte pour ne pas offenser Dieu, remarque tous ses péchés ? 14 Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux, qu'ils ne dominent pas sur moi, alors je serai parfait et je serai pur de grands péchés. 15 Accueille avec faveur les paroles de ma bouche et les sentiments de mon cœur, devant toi, Seigneur, mon rocher et mon libérateur. Puissent les discours de ma bouche trouver grâce devant vous, et les sentiments de mon cœur devant votre face, Dieu, vous êtes mon rocher et mon rédempteur.



Psaume hébreu N°20 (Psaume N°19 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Ce Psaume est une prière que le peuple adressa à Dieu en faveur du roi, vraisemblablement avant son départ pour une expédition. Le chrétien peut faire la même prière pour ses supérieurs et leurs besoins en général, et spécialement pour le père de la patrie (les chefs d’état) et le père de la chrétienté (le pape). 2 Que le Seigneur t'exauce au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob (c’est-à-dire le Dieu libérateur et redoutable ; car c'est sous ces rapports que Dieu s'était montré à Jacob) te protège. 3 Que du sanctuaire (de l'arche sainte de l'alliance, où Dieu était présent) il t'envoie du secours, que de Sion il te soutienne. 4 Qu'il se souvienne de toutes tes oblations et qu'il ait pour agréable tes holocaustes. Séla. 5 Qu'il te donne ce que ton cœur désire et qu'il accomplisse tous tes desseins. 6 Puissions-nous de nos cris joyeux saluer ta victoire, lever l'étendard au nom de notre Dieu. Que le Seigneur accomplisse tous tes vœux. 7 Déjà je sais que le Seigneur a sauvé son Oint, il l'exaucera des cieux, sa sainte demeure, par le secours puissant de sa droite. Ferme espoir d'être exaucé. Celui qui prie voit d'avance l'effet de sa prière, comme si déjà elle avait été exaucée. 8 Ceux-ci comptent sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux, nous, nous invoquons le nom du Seigneur, notre Dieu. 9 Eux, ils plient et ils tombent, nous, nous nous relevons et tenons ferme. 10 Seigneur, sauve le roi, qu'il nous exauce au jour où nous l'invoquons. Les anciens Juifs, de même que les saints Pères, ont entendu ce Psaume de Jésus-Christ. Cette interprétation a en outre pour elle plusieurs expressions, qui, dans leur sens propre, ne conviennent à aucun roi purement terrestre. Comme chaque chrétien règne avec Jésus-Christ, et est, dans l’ordre de la nature, un roi qui a le monde sous ses pieds, celui qui prie peut également se réjouir de la puissance que Dieu lui a donnée sur ses ennemis, et se faire pareillement l’application des autres expressions.


Psaume hébreu N°21 (Psaume N°20 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Le Psaume précédent fut chanté lorsque le roi partait pour quelque expédition ; celui-ci le fut après son retour, pour remercier Dieu de la victoire qu'il lui avait accordée. 2 Seigneur, le roi se réjouit de ta force, comme ton secours le remplit d'allégresse. 3 Tu lui as donné ce que son cœur désirait, tu n'as pas refusé ce que demandaient ses lèvres. Séla. Qu'est-ce que le chrétien désirera avec plus d’ardeur que l'union avec Dieu, principe de son bonheur ? 4 Car tu l'as prévenu de bénédictions exquises, tu as mis sur sa tête une couronne d'or pur. 5 Il te demandait la vie (terrestre), tu la lui as donnée, de longs jours à jamais et à perpétuité. 6 Sa gloire est grande grâce à ton secours, tu mets sur lui splendeur et magnificence. Vos dons sont pour lui une grande gloire, l’environnent d'un grand éclat. 7 Tu le rends à jamais un objet de bénédictions, tu le combles de joie devant ton visage Vous ferez qu’il soit béni et qu'il bénisse (Genèse 12, 2. 3. 22, 18). Vous le comblerez de bénédictions, et par lui vous bénirez aussi les autres. 8 car le roi se confie dans le Seigneur et par la bonté du Très-Haut, il ne chancelle pas. 9 Ta main, ô roi, atteindra tous tes ennemis, ta droite atteindra ceux qui te haïssent. 10 Tu les rendras comme une fournaise ardente, au jour où tu montreras ton visage, le Seigneur les anéantira dans sa colère et le feu les dévorera. Vous les livrerez au feu, lorsque vous apparaîtrez pour le jugement. 11 Tu feras disparaître de la terre leur postérité et leur race d'entre les enfants des hommes. en punition des maux qu'ils ont voulu vous faire. 12 Ils ont préparé pour toi la ruine, ils ont conçu des desseins pervers mais ils seront impuissants 13 car tu leur feras tourner le dos, de tes traits tu les viseras au front. 14 Lève-toi, Seigneur, dans ta force. Nous voulons chanter et célébrer ta puissance.


Psaume hébreu N°22 (Psaume N°21 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur Biche de l'aurore, psaume de David. Les anciens Juifs ont reconnu que c'est le Messie qui parle dans le Psaume qui suit, et c’est ce que confirment les témoignages exprès et formels des Apôtres (Jean 19, 24. Hébreux 2, 11. 12) et de Jésus-Christ lui-même (Matthieu 27, 46. Marc 15, 34), de même que tout le contenu du Psaume, qui ne peut s’appliquer ni à David, ni à une autre personne dont il soit fait mention dans l'histoire du peuple d'Israël, à moins que l’on ne fasse aux mots la violence la plus manifeste, tandis qu’il est dans un accord parfait avec toutes les circonstances de la vie et de la passion de Jésus-Christ. 2 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Je gémis et le salut reste loin de moi. Ainsi se plaignit Jésus en croix (Matthieu 21, 46). Ayant voulu endurer tous les genres de tourments, même le tourment de l'âme le plus cruel, le sentiment du délaissement de la part de Dieu, il arriva que sa nature divine retira à la nature humaine toute consolation, et l’abandonna à ses souffrances. Or, de là résulta pour Jésus le plus grand de tous les tourments, le tourment connu sous le nom d’abandon de Dieu, et dont les âmes vraiment saintes seules se font une idée (Jérôme, Théodoret). Quels péchés avait Jésus ? Aucun. Il a fait de nos péchés ses propres péchés (Jean 1, 29), afin de pouvoir en subir le châtiment : car il a été couvert de blessures à cause de nos iniquités, broyé à cause de nos crimes (Isaïe 53 ; 2 Corinthiens 5, 21). Jésus se plaint par conséquent ici au nom de toute l’humanité coupable. 3 Mon Dieu, je crie pendant le jour et tu ne réponds pas, la nuit et je n'ai pas de repos. Le jour et la nuit est mis pour toujours. 4 Pourtant tu es saint, tu habites parmi les hymnes d'Israël. D'où est toujours venu le secours, et d'où viendra encore présentement la rédemption, à savoir la rédemption du genre humain, non la rédemption de la mort. 5 En toi se sont confiés nos pères, ils se sont confiés et tu les as délivrés. 6 Ils ont crié vers toi et ils ont été sauvés, ils se sont confiés en toi et ils n'ont pas été confus. 7 Et moi, je suis un ver et non un homme, l'opprobre des hommes et le rebut du peuple. Et c'est pourquoi j'ai un grand besoin de secours. Jésus-Christ, quoique fils de Dieu, était aussi fils de l’homme ; il était par sa mère, selon sa nature humaine, de la race d'Abraham et le rejeton de David. Il a donc pu en représentant à son Père céleste l'abandon où il le laissait, en appeler aux secours que ses pères selon la chair avaient reçus de lui. 8 Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent les lèvres, ils hochent la tête. 9 Qu'il s'abandonne au Seigneur, qu'il le sauve, qu'il le délivre puisqu'il l'aime. 10 Oui, c'est toi qui m'as tiré du sein maternel, qui m'as donné confiance sur les seins de ma mère. 11 Dès ma naissance, je t'ai été abandonné, depuis le sein de ma mère, c'est toi qui es mon Dieu. 12 Ne t'éloigne pas de moi car l'angoisse est proche car personne ne vient à mon secours. 13 Autour de moi sont de nombreux taureaux, les forts de Basan m'environnent. Images d'ennemis puissants, des grands prêtres et des soldats païens. Le Basan est une contrée à l’orient du Jourdain, riche en pâturages, où étaient élevés des taureaux sauvages d'une force remarquable. 14 Ils ouvrent contre moi leur gueule, comme un lion qui déchire et rugit. 15 Je suis comme de l'eau qui s'écoule (c'est-à-dire mes forces se sont évanouies) et tous mes os sont disjoints (déboîtés de leurs jointures, comme il arrivait dans le crucifiement), mon cœur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles (figure de l'angoisse et de la crainte. Voir 2 Samuel 17, 10). 16 Ma force s'est desséchée comme un tesson d'argile et ma langue s'attache à mon palais, tu me couches dans la poussière de la mort. vous m'avez conduit jusqu'au bord du tombeau. 17 Car des chiens m'environnent, une troupe de scélérats rôdent autour de moi, ils ont percé mes pieds et mes mains, le Prophète retrace une à une les circonstances du crucifiement du Sauveur. 18 je pourrais compter tous mes os. Eux, ils m'observent, ils me contemplent, 19 ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. Que le chrétien, au sujet de ces passages, rappelle à son souvenir la situation du Sauveur, et s’approprie, par la vivacité de sa foi, les souffrances qu'il endura ; ou bien encore, qu'il se souvienne de ses propres souffrances, et qu'il les offre au Père céleste avec amour et confiance, en union avec celles de Jésus-Christ. 20 Et toi, Seigneur, ne t'éloigne pas. Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours. 21 Délivre mon âme de l'épée, ma vie du pouvoir du chien. L'épée est mise en général pour la violence. Délivrez-moi de la violence de mes ennemis, si cependant telle est votre volonté. Le chien est une figure pour des ennemis animés du désir de la vengeance. 22 Sauve-moi de la gueule du lion, tire-moi des cornes du buffle. A partir de ce verset le divin suppliant passe de la prière à la confiance qu'il sera exaucé, et que ses tourments auront une fin, et il fait connaître ce qu'il fera en reconnaissance de sa délivrance. 23 Alors j'annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l'assemblée, je te louerai : Ce n’est que par Jésus que les hommes ont appris à connaître Dieu en sa qualité de Père et à l'aimer. Jean 17, 3. 24 "Vous qui craignez le Seigneur, louez-le. Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le. Révérez-le, vous tous, postérité d'Israël. Vous israélites, qui êtes les prémices de la nouvelle Église, fondée par le Christ. 25 Car il n'a pas méprisé, il n'a pas rejeté la souffrance de l'affligé, il n'a pas caché son visage devant lui et quand l'affligé a crié vers lui, il a entendu. 26 Grâce à toi, mon hymne retentira dans la grande assemblée, j'acquitterai mes vœux en présence de ceux qui te craignent. Au v. 27 il est parlé d’un repas fraternel, qui était toujours suivi de quelque sacrifice promis par vœu, et même d'un sacrifice offert en actions de grâces (Voir Ps. Hébreux 61, 9 ; 116, 14-18). Dans ces sacrifices les parties grasses de la victime étaient consumées par le feu sur l'autel ; le reste, après qu'on avait prélevé la portion qui revenait au prêtre était servi dans des repas sacrés, auxquels participaient les pauvres et les indigents. Ces repas, disent S. Augustin et S. Jérôme, ne marquent pas autre chose que l'adorable sacrifice de la messe, où Jésus-Christ s'offre chaque jour, par les mains des prêtres, à son Père qui est dans le ciel, afin de reconnaître de la manière la plus parfaite sa divine majesté, et de rendre une infinie action de grâces pour les bienfaits infinis dont Dieu le Père comble les hommes rachetés. 27 Les affligés mangeront et se rassasieront ; ceux qui cherchent le Seigneur le loueront. Que votre cœur revive à jamais. Ainsi sont désignés les membres de la nouvelle Église (Matthieu 5, 3. 6 ; Luc 12, 32. 4. 18). Ce repas exige surtout la pauvreté d'esprit, parce qu'il n'y a que le cœur humble qui abaisse et fasse ployer son intelligence devant ce mystère. 28 Toutes les extrémités de la terre se souviendront et se tourneront vers le Seigneur et toutes les familles des nations se prosterneront devant son visage Tous les peuples de la terre se souviendront de la révélation primitive dont ils se sont éloignés pour passer au culte des idoles, et reviendront au Seigneur. 29 car au Seigneur appartient l'empire, il domine sur les nations. Il faut que toute l'humanité soit assujettie à la domination du Seigneur, et lui soit de nouveau dévouée. 30 Les puissants de la terre mangeront et se prosterneront, devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent à la poussière, ceux qui ne peuvent prolonger leur vie. Les riches eux-mêmes, dans ce nouveau royaume, ne seront plus des contempteurs de Dieu, mais ses adorateurs. Les expressions « manger et adorer » marquent l'usage réglé par la crainte de Dieu des dons et des richesses qu'on a reçus de lui. Il est aussi, selon S. Cyprien, fait allusion à l’adorable sacrifice, qui sert d’aliment, et qui en même temps est l’objet de nos adorations. 31 La postérité le servira, on parlera du Seigneur à la génération future. 32 Ils viendront et ils annonceront sa justice, au peuple qui naîtra, ils diront ce qu'il a fait. Le Seigneur sera publié dans la génération à venir. Suivant les saints Pères, les apôtres l’annonceront etc.


Psaume hébreu N°23 (Psaume N°22 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. Le Chantre sacré compare Dieu à un pasteur qui est plein de sollicitude pour tous les besoins de son troupeau. Dieu ne nous fournit pas seulement ce qui est nécessaire à nos besoins temporels, il nous donne encore, comme notre nourriture et notre aliment, sa parole et sa grâce. 2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène près des eaux rafraîchissantes, les torrents de ses consolations. Voir Jean 4, 10 ; 7, 38 3 il restaure mon âme. Il me conduit dans les droits sentiers à cause de son nom. comme un bon pasteur, qui ramène au bercail la brebis égarée. 4 Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent. Au milieu des dangers de la mort du corps et de l'âme, votre houlette, votre conduite, est le sujet de ma consolation, de mon espérance. S. Jérôme distingue entre la baguette (la verge) et le bâton, et il croit que le bâton marque le devoir de la vigilance, et la baguette celui de la correction dont il faut user envers les brebis. 5 Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis, tu répands l'huile sur ma tête, ma coupe est débordante. Comme un hôte empressé, vous m'avez préparé un festin en dépit de mes ennemis, qui, pour ainsi dire, m'épient sans pouvoir troubler mon bonheur. Suivant S. Cyprien, S. Ambroise et d’autres, par cette table il faut entendre la table du Seigneur, à laquelle nous prenons des forces contre nos mauvais penchants, nos tentations et tous les ennemis de notre salut. C'était l'usage, dans les festins, de répandre des parfums sur les convives (Voir Luc 7, 46 ; Amos 6, 6). Dans le sens spirituel ceci s’entend de l’onction de la grâce par le Saint-Esprit. Le calice rempli d'un vin excellent et fortifiant ne manque pas dans ce festin, souvent Dieu enivre ses serviteurs de joie et de délices dès ce monde même. 6 Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie et j'habiterai dans la maison du Seigneur pour de longs jours. Votre grâce prévient ma volonté, elle l'accompagne et accomplit avec elle toutes mes bonnes actions. La grâce de Dieu, dit S. Augustin, prévient l'homme, afin qu’il veuille, et elle accompagne ensuite sa volonté, afin qu'il ne veille pas en vain.


Psaume hébreu N°24 (Psaume N°23 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Au Seigneur est la terre et ce qu'elle renferme, le monde et tous ceux qui l'habitent. Sujet de ce Psaume : Le Seigneur, créateur de la terre (v. 1. 2), devant qui le juste seul est digne de paraître (3-6), entre dans le sanctuaire (le saint tabernacle) dressé sur le mont Sion (2 Samuel 6. 1. Chroniques 15) (7-10). Suivant le sentiment commun des saints Pères, le psaume se rapporte en même temps à l'entrée de Jésus-Christ dans le ciel. 2 Car c'est lui qui l'a fondée sur les mers, qui l'a affermie sur les fleuves. Les hommes ne tissent que sur la terre ferme ; Dieu a établi les fondements de l'univers sur les mers et sur les fleuves, preuve éclatante de sa toute-puissance. 3 Qui montera à la montagne du Seigneur, qui se tiendra dans son lieu saint ? Dans le sanctuaire de Dieu, dans le ciel. C'est le saint tabernacle qui est ici désigné dans le sens prochain, mais il faut entendre en même temps, dans le sens le plus éloigné, le royaume de Dieu et le ciel. 4 Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, celui qui ne livre pas son âme au mensonge et qui ne jure pas pour tromper. Celui qui ne soupire pas après les choses vaines, mais après les vrais biens (Augustin) 5 Il obtiendra la bénédiction du Seigneur, la justice du Dieu de son salut. 6 Telle est la race de ceux qui le cherchent, de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob. Séla. C’est la race de ceux qui agissent ainsi. 7 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. Vous, chefs du temple (du saint tabernacle), ouvrez ses portes. Dans un sens plus relevé : Ouvrez, ô anges, les portes de l'éternité au Fils de Dieu, qui rentre triomphant dans le ciel. Ainsi interprètent tous les Pères de l’Église et l'Église dans sa liturgie. Le Roi de gloire est lui-même glorieux, et qui communique sa gloire aux autres. 8 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans les combats. 9 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. 10 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur Dieu de l’univers, voilà le Roi de gloire. Séla.


Psaume hébreu N°25 (Psaume N°24 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. ALEPH. Vers toi, Seigneur, j'élève mon âme, mon Dieu. Ce psaume est le premier de ceux qu’on nomme acrostiches, car, dans la langue hébreu, chaque verset commence par une lettre de l'alphabet. 2 BETH. En toi je me confie : que je n'aie pas de confusion. Que mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet. Que le chrétien, dans sa prière, se souvienne, au sujet de ces passages et autres semblables contre les ennemis, de ses mauvaises habitudes et de ses fautes, qu'il doit combattre et exterminer comme étant ses ennemis les plus dangereux, ou bien encore des puissances de l'enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le saper entièrement. 3 GHIMEL. Non, aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu ; ceux-là seront confondus qui sont infidèles sans cause. Cette prière et les autres semblables que les saints adressent à Dieu ne sont pas des vœux inspirés par la haine et le désir de la vengeance, mais des prédictions des traitements que Dieu fera éprouver aux pécheurs endurcis et impénitents qui ont persécuté ses saints. Ce sont des prophéties inspirées de Dieu. Nous ne devons pas en conséquence les prendre pour règles de notre conduite ; loin de là, c’est pour nous un devoir de pardonner à nos ennemis, et de prier Dieu de ne pas les traiter comme ils nous ont traités nous-mêmes. 4 DALETH. Seigneur, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers. 5 HÉ. Conduis-moi dans ta vérité, VAV. et instruis-moi, car tu es le Dieu de mon salut ; tout le jour j'espère en toi. 6 ZAÏN. Souviens-toi de ta miséricorde, Seigneur et de ta bonté car elles sont éternelles. 7 HETH. Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes transgressions ; souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô Seigneur, 8 TETH. Le Seigneur est bon et droit ; c'est pourquoi il indique aux pécheurs la voie. Il apprendra aux pécheurs, qui se sont écartés de la voie, ce qu’ils ont à faire pour revenir à lui. 9 YOD. Il fait marcher les humbles dans la justice, il enseigne aux humbles sa voie. 10 CAPH. Tous les sentiers du Seigneur sont miséricorde et fidélité, pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements. Toutes les conduites du Seigneur sont une preuve de sa grâce et de sa fidélité, c’est-à-dire de l’accomplissement de ses promesses. 11 LAMED. A cause de ton nom, Seigneur, tu pardonneras mon iniquité car elle est grande. C’est Dieu qui prend soin de tout, qui protège et délivre ; le Seigneur est le Dieu libérateur 12 MEM. Quel est l'homme qui craint le Seigneur ? Le Seigneur lui montre la voie qu'il doit choisir. À cet homme pénétré de sa crainte, Dieu donnera des prescriptions pour le diriger dans la conduite qu'il doit tenir. 13 NUN. Son âme repose dans le bonheur et sa postérité possédera le pays. Il sera comblé de biens temporels et spirituels ; car celui qui cherche le royaume de Dieu reçoit par surcroît tout ce qui est nécessaire à ses besoins temporels (Matthieu 6, 33). 14 SAMECH. La familiarité du Seigneur est pour ceux qui le craignent, il leur fait connaître les bénédictions de son alliance. 15 AÏN. J'ai les yeux constamment tournés vers le Seigneur car c'est lui qui tirera mes pieds du lacet. Lors même que le monde et Satan l'environnent de leurs pièges, l'homme qui craint Dieu, en s'aidant de la vigilance et de la prière, espère toujours dans le secours de Dieu. 16 PHÉ. Regarde-moi et prends pitié de moi car je suis délaissé et malheureux. 17 TSADÉ. Les angoisses de mon cœur se sont accrues, tire-moi de ma détresse. 18 Vois ma misère et ma peine et pardonne tous mes péchés. 19 RESCH. Vois combien sont nombreux mes ennemis et quelle haine violente ils ont contre moi. 20 SCHIN. Garde mon âme et sauve-moi. Que je ne sois pas confus car j'ai mis en toi ma confiance. 21 THAV. Que l'innocence et la droiture me protègent car j'espère en toi. 22 Ô Dieu, délivre Israël de toutes ses angoisses. Israël : votre peuple élu, présentement les chrétiens.


Psaume hébreu N°26 (Psaume N°25 dans la Vulgate) 1 De David. Rends-moi justice, Seigneur, car j'ai marché sans faillir. Je me confie dans le Seigneur, je ne chancellerai pas. 2 Éprouve-moi, Seigneur, sonde-moi, fais passer au creuset mes reins et mon cœur Eprouvez par le feu mes pensées les plus intimes, et voyez si votre feu, qui purifie tout, y trouvera quelque perversité. C’est une protestation de son innocence (relativement aux fautes grave) et de sa droiture. 3 car ta miséricorde est devant mes yeux et je marche dans ta vérité. 4 Je ne me suis pas assis avec les hommes de mensonge, je ne vais pas avec les hommes dissimulés, 5 Je hais l'assemblée de ceux qui font le mal, je ne siège pas avec les méchants. 6 Je lave mes mains dans l'innocence et j'entoure ton autel, Seigneur, Dans ces dispositions d’innocence, j'environnerai (je me tiendrai autour de) votre autel, et j’offrirai mon sacrifice 7 pour faire entendre une voix de louange et raconter toutes tes merveilles. que je ferai moi-même retentir, m'unissant aux chœurs des Lévites, qui, pendant l’oblation des sacrifices, chantaient de saints cantiques. 8 Seigneur, j'aime le séjour de ta maison, le lieu où ta gloire réside. votre saint tabernacle, qui, pour votre honneur, a été orné avec magnificence. 9 N'enlève pas mon âme avec celle des pécheurs, ma vie avec celle des hommes de sang 10 qui ont le crime dans les mains et dont la droite est pleine de pots-de-vin. Ceux qui se sont laissés corrompre pour l’asservissement des innocents. 11 Pour moi, je marche en mon innocence : délivre-moi et aie pitié de moi. En parlant de son innocence, David n'entend pas une pureté sans tache, parfaite, mais seulement une innocence relative, comparativement aux fautes de ses ennemis, et par rapport à la sincérité de son zèle dans le service de Dieu ; en effet, qu'il n'ait pas eu la prétention de s’attribuer une pureté sans tache, c’est ce qu’on voit assez clairement par l’aveu qu’il fait lui-même de son indignité (Voir Ps. Hébreux 25, 7). Il ne se reposait pas non plus sur son innocence, mais il espérait seulement autant que peut espérer une bonne conscience. 12 Mon pied se tient sur un sol uni : je bénirai le Seigneur dans les assemblées.


Psaume hébreu N°27 (Psaume N°26 dans la Vulgate) 1 De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ? Le Seigneur est le rempart de ma vie de qui aurais-je peur ? 2 Quand des méchants se sont avancés contre moi pour dévorer ma chair, quand mes adversaires et mes ennemis se sont avancés, ce sont eux qui ont chancelé et qui sont tombés. 3 Qu'une armée vienne camper contre moi, mon cœur ne craindra pas, que contre moi s'engage le combat, alors même j'aurai confiance. Je mettrais ma confiance dans le secours de Dieu. La pureté de conscience soutient et anime l'espérance. 4 Je demande au Seigneur une chose, je la désire ardemment : je voudrais habiter dans la maison du Seigneur, tous les jours de ma vie, pour jouir des amabilités du Seigneur, pour contempler son sanctuaire. Puissé-je toujours habiter près d'un Dieu aussi secourable que vous l’êtes 5 Car il m'abritera dans sa demeure au jour de l'adversité, il me cachera dans le secret de sa tente, il m'établira sur un rocher. 6 Alors ma tête s'élèvera au-dessus des ennemis qui sont autour de moi. J'offrirai dans son tabernacle des sacrifices d'actions de grâces, je chanterai et je dirai des hymnes au Seigneur. 7 Seigneur, écoute ma voix, je t'invoque, aie pitié de moi et exauce-moi. 8 Mon cœur dit de ta part : "Cherchez ma face", je cherche ton visage, Seigneur. 9 Ne me cache pas ton visage, ne repousse pas avec colère ton serviteur, tu es mon secours, ne me délaisse pas et ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut. 10 Car mon père et ma mère (c'est-à-dire mes plus proches parents, pour lesquels le père et la mère sont mis ici) m'ont abandonné mais le Seigneur me recueillera. 11 Seigneur, enseigne-moi ta voie, dirige-moi dans un sentier uni, à cause de ceux qui m'épient. 12 Ne me livre pas à la fureur de mes adversaires, car contre moi s'élèvent des témoins de mensonge et des gens qui ne respirent que violence. 13 Ah, si je ne croyais pas voir la bonté du Seigneur, dans la terre des vivants. sur la terre, qui est ainsi désignée (Isaïe 53, 8. Ps. Hébreux 52, 7. 116, 9) ; et en même temps dans l’autre vie 14 Espère dans le Seigneur. Aie courage et que ton cœur soit ferme. Espère dans le Seigneur. Le Chantre sacré s’excite lui-même à la patience et à la constance.


Psaume hébreu N°28 (Psaume N°27 dans la Vulgate) 1 De David. C'est vers toi, Seigneur, que je crie ; mon rocher, ne reste pas sourd à ma voix, de peur que, si tu gardes le silence, je ne ressemble à ceux qui descendent dans la fosse. Ne vous détournez pas de moi sans me répondre, comme si j'étais descendu dans le tombeau et voué à l’éternelle damnation, où la prière n’est plus exaucée. 2 Écoute la voix de mes supplications, quand je crie vers toi, quand j'élève mes mains vers ton saint sanctuaire. Les Hébreux, en priant, se tournaient vers le temple ; on peut cependant aussi entendre par le temple le ciel. (1 Rois 8, 22). 3 Ne m'emporte pas avec les méchants et les artisans d'iniquité, qui parlent de paix à leur prochain et qui ont la malice dans le cœur. Ne permettez pas que je meure de la mort des pécheurs, surtout des hypocrites. Les pécheurs meurent d'une mort effective et absolue, même quant au corps ; car quoique leurs corps doivent ressusciter, ils ne ressusciteront que pour les tourments éternels. Au contraire, la mort de celui qui meurt en état de grâce, n’est qu'un passage à une vie meilleure, où l’âme et le corps seront glorifiés (Voir Apocalypse 20, 4. 5. 6). 4 Rends-leur selon leurs œuvres et selon la malice de leurs actions, rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains, donne-leur le salaire qu'ils méritent. C'est moins là un souhait qu'une prédiction, que l'Esprit saint a inspirée au Chantre sacré, afin de remettre devant les yeux des impies le jugement rigoureux, qui infailliblement sera prononcé contre eux, s'ils ne se convertissent. 5 Car ils ne prennent pas garde aux œuvres du Seigneur (sa visite miséricordieuse, l'appel mille fois répété de sa grâce. Voir Luc 19, 41. 42), à l'ouvrage de ses mains, il les détruira et ne les bâtira pas. 6 Béni soit le Seigneur car il a entendu la voix de mes supplications. 7 Le Seigneur est ma force et mon bouclier, en lui s'est confié mon cœur. J'ai été secouru, aussi mon cœur est dans l'allégresse et je le louerai par mes cantiques. 8 Le Seigneur est la force de son peuple, il est une forteresse de salut pour son Oint. 9 Sauve ton peuple et bénis ton héritage. Le peuple qui est votre possession (Deutéronome 9, 29). Sois leur pasteur et porte-les à jamais.


Psaume hébreu N°29 (Psaume N°28 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Donnez au Seigneur, fils de Dieu, donnez au Seigneur gloire et puissance. Le Chantre sacré exalte d’abord, dans le sens prochain, la majesté et la puissance de la voix de Dieu (du tonnerre) dans la nature, mais il entend aussi, dans le sens plus éloigné, la magnificence et la puissance de la voix de Dieu dans le royaume de la grâce (dans l’Église) ; car comme toute la nature est une image de sa divine loi, la majesté et la puissance du tonnerre, telles qu'elles sont décrites dans ce psaume, peuvent bien aussi être considérées comme une image de la vertu et de la magnificence de la parole divine. 2 Donnez au Seigneur la gloire de son nom (reconnaissez qu’il est glorieux et puissant). Adorez le Seigneur dans de saints ornements. 3 La voix du Seigneur gronde au-dessus des eaux, le Dieu de la gloire tonne, le Seigneur est sur les grandes eaux. Suivant les Pères de l’Église, le tonnerre du Seigneur est, dans le sens le plus élevé, la parole puissante de sa grâce. L’éclat sept fois répété du tonnerre, tel qu’il est décrit v. 3-9, offre une analogie qu’il n’est pas difficile de saisir, avec les sept sources de grâces (les sept sacrements) de la nouvelle alliance. C’est sur les eaux du baptême, dans le bain de la régénération, où Dieu, de créatures coupables que nous étions, fait de nous ses enfants, que la parole divine retentit en premier lieu. D'autres, par les eaux, entendent les peuples (Apocalypse 7, 15), auxquels la parole de Dieu a été annoncée. 4 La voix du Seigneur est puissante, la voix du Seigneur est majestueuse. Le tonnerre éclate avec force et magnificence. La parole de Dieu fait surtout paraître sa force et sa magnificence dans les deux sacrements de la Confirmation et de l'Extrême-Onction, destinés l’un et l’autre à fortifier le chrétien, le premier, afin qu'il soit ferme dans la profession de sa foi ; le second, afin qu'il supporte avec patience les douleurs de la maladie et de la mort. D’autres entendent la vertu de la parole de Dieu en général (Voir Hébreux 4, 12). 5 La voix du Seigneur brise les cèdres, le Seigneur brise les cèdres du Liban, L’éclair, après lequel vient le tonnerre , fait jaillir en éclats même les plus grands arbres, au nombre desquels sont les cèdres du Liban. Aux cèdres est comparé l’orgueil des impies. Cet orgueil, la parole de Dieu le brise dans le sacrement divin de la Pénitence, qui n’est reçue dignement que par les humbles. D’autres, par les cèdres, entendent les savants et les grands de la terre, qui ont fait ployer leur intelligence et leur gloire sous la vérité de l’Évangile. 6 il les fait bondir comme un jeune taureau, le Liban et le Sirion (un sommet du Liban) comme le petit du buffle. 7 La voix du Seigneur fait jaillir des flammes de feu, elle fait jaillir des flammes de feu (les éclairs). Dans le sens spirituel, on reconnaît cette parole puissante, qui change le pain au sacrement adorable de l'autel, et le distribue par portions, comme autant de flammes d'amour, entre les fidèles. D'autres entendent le zèle auquel excite la parole de Dieu. 8 la voix du Seigneur ébranle le désert, le Seigneur ébranle le désert de Cadès. Elle excite l'émotion jusque dans les déserts les plus affreux, comme celui de Cadès, que les Israélites traversèrent (Deutéronome 1, 19). Les déserts sont changés, et fécondés par la consécration sacerdotale (le sacrement de l'Ordre), ou bien encore par la parole agissant au moyen du ministère des prêtres. En outre, le désert signifie le genre humain, qui était dans un dénuement entier, plongé dans l'erreur et le péché. 9 La voix du Seigneur fait enfanter les biches, elle dépouille les forêts de leur feuillage et dans son temple tout dit : "Gloire." Dans le sens spirituel, cette voix de Dieu est la grâce opérant par le sacrement de Mariage, qui fait que des enfants sont engendrés et élevés pour le royaume de Dieu. Elle dépouille de leur feuillage les forêts touffues, ou elle les arrache ; elle produit la culture et elle est le principe de la civilisation et de l’humanité. 10 Le Seigneur, au déluge, est assis sur son trône, le Seigneur siège sur son trône, roi pour l'éternité. Dieu est assis au-dessus du déluge (il dirige en maître souverain les nuages et les tempêtes), Dieu, en sa qualité de roi, est assis (règne) pour l'éternité. Ce psaume, qui, sous le rapport littéraire, est un des morceaux les plus achevés de la poésie hébraïque, offre la description d'un de ces orages qui éclatent quelquefois avec tant de grandiose dans le sud de la Palestine, et sur les confins de l'Arabie. 11 Le Seigneur donnera la force à son peuple, le Seigneur bénira son peuple en lui donnant la paix.


Psaume hébreu N°30 (Psaume N°29 dans la Vulgate) 1 Psaume. Cantique pour la dédicace de la maison, de David. Vraisemblablement lors de la consécration de l'emplacement pour le temple qui fut plus tard construit, après la grande peste (2 Samuel 24, 25. 1 Chroniques 21, 6). 2 Je t'exalte, Seigneur, car tu m'as relevé, tu n'as pas réjoui mes ennemis à mon sujet. 3 Seigneur, mon Dieu, j'ai crié vers toi et tu m'as guéri. Vous avez conservé mon corps exempt d'infirmité, ou en effet guéri en un cas de maladie. 4 Seigneur, tu as fait remonter mon âme du schéol, tu m'as rendu la vie, loin de ceux qui descendent dans la fosse. Vous n'avez pas permis que mon âme descende dans l’autre monde. 5 Chantez le Seigneur, vous ses fidèles, célébrez son saint souvenir 6 car sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie, le soir viennent les pleurs et le matin l'allégresse. 7 Je disais dans ma sécurité : "Je ne serai jamais ébranlé." 8 Seigneur, par ta grâce, tu avais affermi ma montagne (assuré mon état de prospérité), tu as caché ton visage et j'ai été troublé. 9 Seigneur, j'ai crié vers toi, j'ai imploré le Seigneur : 10 "Que gagnes-tu à verser mon sang, à me faire descendre dans la fosse ? La poussière chantera-t-elle tes louanges, annoncera-t-elle ta vérité ? L'homme réduit en poussière peut-il vous louer, et enseigner aux autres votre vérité ? Dans l'autre monde ne mènerai-je pas une vie privée de toute joie, sans action, et, par conséquent, étrangère aux louanges de Dieu et à la prédication de ses enseignements ? L'israélite devait se poser ces questions ; le chrétien peut, sur le verset 7, rappeler à son esprit la vie de la grâce ; sur le verset 8, les faux pas qu'il a faits dans la voie de la justice ; sur le verset 9, ses soupirs, inspirés par les sentiments de l'humilité et de la pénitence, pour obtenir du secours ; et sur le verset 10, par le sang, la corruption et la poussière, entendre là réprobation éternelle. 11 Écoute, Seigneur, sois-moi propice, Seigneur, viens à mon secours." 12 Et tu as changé mes lamentations en allégresse, tu as délié mon sac et tu m'as ceint de joie 13 afin que mon âme te chante et ne se taise pas. Seigneur, mon Dieu, à jamais je te louerai.


Psaume hébreu N°31 (Psaume N°30 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. David, selon toute apparence, chanta ce psaume dans le désert de Maon, lorsqu'il se voyait sur le point d’être pris par Saül (1 Samuel 23, 24). Le chrétien peut s'en servir comme de prière dans les diverses tribulations du corps et de l'âme. 2 Seigneur, en toi j'ai placé mon refuge, que jamais je ne sois confondu. Dans ta justice sauve-moi. 3 Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer. Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse où je trouve mon salut. 4 Car tu es mon rocher, ma forteresse et à cause de ton nom tu me conduiras et me dirigeras. Toutes ces expressions de rocher, de pierre etc., qui servent de forteresses et de refuges, sont des allusions à la manière dont on faisait alors la guerre ; pour se mettre en sûreté contre les attaques de l'ennemi, on se réfugiait dans les montagnes et sur les rochers. 5 Tu me tireras du filet qu'ils m'ont tendu car tu es ma défense. 6 Entre tes mains je remets mon esprit, tu me délivreras, Seigneur, Dieu de vérité. 7 Je hais ceux qui révèrent de vaines idoles. Qui aiment les choses vaines, de néant (Ecclésiaste 1, 2), et qui y mettent leur confiance, quoique bien vainement. Souvent aussi les idoles sont appelées vanité (Deutéronome 32, 21. Jérémie 2, 5. 10, 15). Celui qui sert la vanité est un idolâtre. Pour moi, c'est dans le Seigneur que je me confie. 8 Je tressaillirai de joie et d'allégresse à cause de ta bonté car tu as regardé ma misère, tu as vu les angoisses de mon âme 9 et tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi, tu donnes à mes pieds un libre espace. Vous m’avez délivré. 10 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis dans la détresse, mon œil est usé par le chagrin, ainsi que mon âme et mes entrailles. La vie des justes est renfermée dans une constante succession de bien et de mal (d'accidents heureux et fâcheux). Telles sont aussi les destinées de l’Église de Dieu sur la terre. 11 Ma vie se consume dans la douleur et mes années dans les gémissements, ma force est épuisée à cause de mon iniquité et mes os dépérissent. Par le châtiment de mes fautes, mes os se sont desséchés. 12 Tous mes adversaires m'ont rendu un objet d'opprobre, un fardeau pour mes voisins, un objet d'effroi pour mes amis. Ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi. Mes voisins me méprisent à cause de mes ennemis, et craignent de me fréquenter. 13 Je suis en oubli, comme un mort, loin des cœurs, je suis comme un vase brisé dont on ne fait plus aucun cas 14 car j'ai appris les mauvais propos de la foule, l'épouvante qui règne à l'entour, pendant qu'ils tiennent conseil contre moi : ils ourdissent des complots pour m'ôter la vie. 15 Et moi, je me confie en toi, Seigneur, je dis: "Tu es mon Dieu." 16 Mes destinées sont dans ta main, délivre-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. 17 Fais luire ton visage sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce. Faites briller sur nous la lumière de votre face. 18 Seigneur, que je ne sois pas confondu quand je t'invoque. Que la confusion soit pour les méchants. Qu'ils descendent en silence au schéol. 19 Qu'elles deviennent muettes les lèvres menteuses qui parlent avec arrogance contre le juste, avec orgueil et mépris. 20 Qu'elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, que tu témoignes à ceux qui mettent en toi leur refuge, à la vue des enfants des hommes. Publiquement, pour leur justification. 21 Tu les mets à couvert, dans l'asile de ton visage, contre les machinations des hommes, tu les caches dans ta tente, à l'abri des langues qui les attaquent. La face de Dieu est mise pour Dieu lui-même. Vous cachez vos adorateurs, vous les couvrez de votre protection auprès de vous, par vous-même. 22 Béni soit le Seigneur car il a signalé sa grâce envers moi, en me mettant dans une ville forte. La ville fortifiée est Dieu lui-même, à savoir sa protection ; car celui qui est sous la protection de Dieu, est, comme dans une ville environnée de remparts, en sûreté contre ses ennemis. 23 Je disais dans mon trouble : "Je suis rejeté loin de ton regard." Mais tu as entendu la voix de mes supplications, quand j'ai crié vers toi. dans le trouble, dans l'abattement de mon esprit, je me suis cru, au milieu des dangers, délaissé par vous, mais vous avez exaucé ma prière. 24 Aimez le Seigneur, vous tous qui êtes pieux envers lui. Le Seigneur garde les fidèles et il punit sévèrement les orgueilleux. 25 Ayez courage et que votre cœur s'affermisse, vous tous qui espérez dans le Seigneur.


Psaume hébreu N°32 (Psaume N°31 dans la Vulgate) 1 De David. Pieuse méditation. Heureux celui dont la transgression a été remise, dont le péché est pardonné. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume après son adultère et la mort d'Urie, et après que le prophète Nathan lui eut fait connaître que Dieu lui avait pardonné son péché (2 Samuel 12). 2 Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas l'iniquité et dans l'esprit duquel il n'y a pas de fraude. Il ne reste plus aucune trace du péché, car Dieu ne remet pas seulement le péché, mais, dans sa toute-puissance, il en fait disparaître jusqu'aux suites (Théodoret). Il n'y a, ainsi que l'enseigne l'Écriture (1 Pierre 4, 8. Luc 7, 47) que l'amour qui obtienne que les péchés soient pardonnés et couverts. 3 Tant que je me suis tu, (parce que je n'ai pas reconnu et confessé mon péché) mes os se consumaient dans mon gémissement chaque jour. Il n’y a que la sincérité à reconnaître sa faute en soi-même et à la confesser au-dehors, qui procure le repos. 4 car jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi, la sève de ma vie se desséchait aux ardeurs de l'été. Séla. Votre main s’est appesantie sur moi, par les angoisses de ma conscience coupable. 5 Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité, j'ai dit : "Je veux confesser au Seigneur mes transgressions" et toi, tu as remis l'iniquité de mon péché. Séla. L’aveu et le pardon n'ont été qu’une seule et même chose. 6 Que tout homme pieux te prie donc au temps favorable. Dans le temps où l’on trouve, dans le temps où le Seigneur se laisse trouver, dans le temps de la grâce. Car il y a un temps où l'on cherche Dieu, sans pouvoir le trouver, et c'est lorsque le temps de la patience et de la longanimité est passé (Voir Jean 7, 34-36). Non, quand les grandes eaux déborderont, elles ne l'atteindront pas. L'inondation des grandes eaux est un grand malheur, et ici, en particulier, c'est la vengeance de Dieu qui suit le péché. 7 Tu es mon asile, tu me préserveras de la détresse, tu m'entoureras de chants de délivrance. Séla. 8 "Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je serai ton conseiller, mon œil sera sur toi." Ces paroles sont celles de Dieu, que le pieux pénitent fait ici parler. 9 Ne soyez pas comme le cheval ou le mulet sans intelligence, il faut les gouverner avec le mors et le frein, autrement, ils n'obéissent pas. Ne soyez pas comme des animaux dépourvus d'intelligence, qui ne s’approchent de l’homme qu'au moyen du mors et du frein. Vous, pécheurs, approchez-vous du Seigneur avec confiance. 10 De nombreuses douleurs sont la part du méchant, mais celui qui se confie dans le Seigneur est environné de sa grâce. 11 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et soyez dans l'allégresse. Poussez des cris de joie, vous tous qui avez le cœur droit.

Psaume hébreu N°33 (Psaume N°32 dans la Vulgate) 1 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur. Aux hommes droits sied la louange. 2 Célébrez le Seigneur avec la harpe, chantez-le sur le luth à dix cordes. 3 Chantez à sa gloire un cantique nouveau (un cantique qu'on n'a pas encore entendu, incomparable voir Apocalypse 5, 9), unissez avec art vos instruments et vos voix 4 car la parole du Seigneur est droite et toutes ses œuvres s'accomplissent dans la fidélité. Ce que Dieu dit est vrai, sans fausseté, et il tient tout ce qu'il promet (Jérôme). 5 Il aime la justice et la droiture, la terre est remplie de la bonté du Seigneur. La terre, dit saint Augustin, est pleine de misère, mais aussi pleine de miséricorde. C'est par miséricorde que, durant cette vie, Dieu appelle les pécheurs, qu'il stimule les négligents, qu'il console les affligés, qu’il instruit les ignorants, qu’il aide ceux qui combattent, qu'il ne délaisse personne. Le temps présent est donc le temps d'une grande miséricorde. Après le temps de la miséricorde viendra le temps de la justice, où il n'y aura plus lieu au repentir. 6 Par la parole du Seigneur les cieux ont été faits et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Voilà donc le Seigneur, le Verbe et l'Esprit qui concourent par leur action à l'œuvre de la création. Selon le sentiment commun des Pères de l'Église, ces paroles contiennent une expression du mystère de l’adorable Trinité. 7 Il rassemble comme en un monceau les eaux de la mer, il met dans des réservoirs les flots de l'abîme. Dieu, lors de la création, rassembla les eaux en un seul lieu (Genèse 1. 9), et il les y tient encore présentement renfermées. 8 Que toute la terre craigne le Seigneur. Que tous les habitants de l'univers tremblent devant lui. 9 Car il a dit et tout a été fait, il a ordonné et tout a existé. il est un Dieu tout-puissant. 10 Le Seigneur renverse les desseins des nations, il réduit à néant les pensées des peuples. Ce Dieu tout-puissant rend vaines les pensées et renverse les complots des peuples et des princes contre le royaume de Dieu. 11 Mais les desseins du Seigneur subsistent à jamais et les pensées de son cœur dans toutes les générations. Le Seigneur poursuit l'exécution de ses desseins dans le temps et dans l'éternité. 12 Heureuse la nation dont le Seigneur est le Dieu, heureux le peuple qu'il a choisi pour son héritage. Au sujet de la confusion dont les peuples païens sont couverts par l'anéantissement de leurs projets, le Chantre sacré jette un coup d'œil sur le bonheur du peuple de Dieu, et, après avoir tracé le tableau de la toute-puissance de Dieu (6-11) il passe à celui de sa divine providence (13-15). 13 Du haut des cieux le Seigneur regarde, il voit tous les enfants des hommes, 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur cœur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions. Et leur donne le succès ; car ainsi qu’il est écrit dans ce qui suit, ce n’est pas la force de l’homme, mais Dieu qui sauve. 16 Ce n'est pas le nombre des soldats qui donne au roi la victoire, ce n'est pas une grande force qui fait triompher le guerrier. 17 Le cheval est impuissant à procurer le salut et toute sa vigueur n'assure pas la délivrance. Celui qui dans la guerre se confie en ses chevaux, dans sa cavalerie, est trompé. 18 L'œil du Seigneur est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté, le Seigneur a les yeux fixés sur tous, mais spécialement sur son peuple. 19 pour délivrer leur âme de la mort et les faire vivre au temps de la famine. Dans la famine, dans la disette et dans toute espèce de besoin. 20 Notre âme attend avec confiance le Seigneur, il est notre secours et notre bouclier, 21 car en lui notre cœur met sa joie, car en son saint nom nous mettons notre confiance. En lui-même, que nous appelons le Dieu fidèle et secourable. 22 Seigneur, que ta grâce soit sur nous comme nous espérons en toi.



Psaume hébreu N°34 (Psaume N°33 dans la Vulgate) 1 De David lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélech et que, chassé par lui, il s'en alla. Abimélech était le titre commun des rois des Philistins. 2 ALEPH. Je veux bénir le Seigneur en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche. dans la bonne et dans la mauvaise fortune. Saint Augustin fait à ce sujet cette réflexion : Louez Dieu lorsqu'il vous donne des consolations ; louez-le lorsqu'il vous les retire, parce que c’est lui qui les donne, et qui les retire ; seulement il ne se retire jamais lui-même de celui qui le loue. 3 BETH. Dans le Seigneur mon âme se glorifiera : que les humbles entendent et se réjouissent. il exhorte à louer Dieu avec lui. 4  GHIMEL. Exaltez avec moi le Seigneur, ensemble célébrons son nom. 5 DALETH. J'ai cherché le Seigneur je l’ai prié de me secourir et il m'a exaucé et il m'a délivré de toutes mes frayeurs. 6 HÉ. Quand on regarde vers lui, on est rayonnant de joie, VAV. Et le visage ne se couvre pas de honte. 7  ZAÏN. Ce pauvre a crié et le Seigneur l'a entendu et il l'a sauvé de toutes ses angoisses. Le Chantre sacré veut parler de lui-même. 8 HETH. L'ange du Seigneur campe autour de ceux qui le craignent et il les sauve. Les hommes pieux sont environnés des anges comme d'un camp, en sorte que leurs ennemis ne peuvent rien entreprendre contre eux. (Hébreux 1, 14). C’est ainsi qu’un camp d’anges protégea Jacob, lorsqu'il revenait de la Mésopotamie (Genèse 32). 9 TETH. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Heureux l'homme qui met en lui son refuge. 10 YOD. Craignez le Seigneur, vous ses saints car il n'y a pas d'indigence pour ceux qui le craignent. Ceux qui appartiennent à son peuple, à son Église. 11 CAPH. Les lionceaux peuvent connaître la disette et la faim mais ceux qui cherchent le Seigneur ne manquent d'aucun bien. Ils ne manquent pas de la grâce intérieure ; et même ce qui leur est nécessaire dans l’ordre temporel, leur est aussi donné (Matthieu 6, 33). 12 LAMED. Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. 13 MEM. Quel est l'homme qui aime la vie, qui désire de longs jours pour jouir du bonheur ? 14 NUN. Préserve ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses, Évitez le mal, spécialement le mal de la langue, alors vous serez heureux ; car vous serez parfait (Jacques 1, 26. 3, 2) et être parfait rend heureux. 15 SAMECH. Éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la. Faites tous vos efforts pour arriver à la paix intérieure du cœur (Ps. Hébreux 4, 9), et pour vivre en paix avec les hommes vos semblables. 16 AIN. Les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leurs cris. 17 PHÉ. La face du Seigneur est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur souvenir. Il prend vis-à-vis d’eux l’attitude d’un ennemi. 18 TSADÉ. Les justes crient et le Seigneur les entend et il les délivre de toutes leurs angoisses. 19 QOPH. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux dont l'esprit est abattu. 20 RESCH. Nombreux sont les malheurs du juste, mais de tous le Seigneur le délivre. 21 SCHIN. Il garde tous ses os (sa personne), aucun d'eux ne sera brisé. 22 THAV. Le mal tue le méchant et les ennemis du juste sont châtiés. 23 Le Seigneur délivre l'âme de ses serviteurs et tous ceux qui se réfugient en lui ne sont pas châtiés.


Psaume hébreu N°35 (Psaume N°34 dans la Vulgate) 1 De David. Seigneur, combats ceux qui me combattent, fais la guerre à ceux qui me font la guerre. Le Chantre sacré adresse sa prière à Dieu, comme un infortuné, contre ses ennemis pleins d’orgueil et de méchanceté ; il fait des vœux pour leur perte, et, certain d'être exaucé, il termine par des actions de grâces. Suivant les Pères de l’Église et les anciens exégètes chrétiens, celui que David fait prier est le Messie dans sa Passion, au sujet de laquelle les anciens Juifs (Isaïe 58) n'étaient pas dans l'ignorance ; du moins la situation du malheureux qui fait entendre ses plaintes dans le Psaume, est-elle dans un parfait accord avec la vie de Jésus-Christ. Ceux contre lesquels le patient cherche protection, et sur lesquels il appelle la vengeance divine sont les ennemis publics, les ennemis de sa dignité, et par conséquent les ennemis de Dieu. David n’a fait que du bien à ses ennemis personnels (1 Samuel 24. 2 Samuel 16). 2 Saisis le petit et le grand bouclier et lève-toi pour me secourir. Dieu est représenté sous la figure d’un combattant. 3 Tire la lance et barre le passage à mes persécuteurs ; dis à mon âme : "Je suis ton salut." 4 Qu'ils soient honteux et confus ceux qui en veulent à ma vie, qu'ils reculent et rougissent ceux qui méditent ma perte. Les ennemis, qui ravissent la vie, sont, dans la pensée de l’Israélite, les ennemis publics, les ennemis de sa nation (Comp. Jérémie 19, 9. 21, 7 . 34, 21). Que le chrétien se souvienne de la vie de son âme. 5 Qu'ils soient comme la paille au souffle du vent et que l'ange du Seigneur les chasse devant lui. 6 Que leur voie soit ténébreuse et glissante et que l'ange du Seigneur les poursuive. Que, dans leur fuite, les ténèbres et les mauvais chemins leur soient un obstacle, afin que le châtiment les atteigne. 7 Car sans cause ils ont caché leur filet pour ma ruine, sans cause ils ont creusé la fosse pour me faire périr. 8 Que la ruine tombe sur lui à l'improviste, que le filet qu'il a caché le saisisse, qu'il y tombe et périsse. Qu’il soit pris dans le filet qu’il avait caché 9 Et mon âme aura de la joie dans le Seigneur, de l'allégresse dans son salut. Dans le salut que le Seigneur lui aura procuré. 10 Tous mes os diront : "Seigneur, qui est semblable à toi, délivrant le malheureux d'un plus fort que lui, le malheureux et le pauvre de celui qui le dépouille ?" Tous mes os : tout mon être. 11 Des témoins iniques se lèvent ; ils m'accusent de choses que j'ignore. Ils m'ont accusé de crimes que je ne connaissais pas. Sur les faux témoins de Jésus-Christ voir Matthieu 26, 60. 12 Ils me rendent le mal pour le bien ; mon âme est dans l'abandon. ils ont désolé, ils ont rendu mon âme veuve, ils m'ont privé de toute consolation extérieure, de toute relation amicale, de toute compassion. 13 Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, j'affligeais mon âme par le jeûne et ma prière retournait sur mon sein. J'étais dans l’affliction, lorsqu'il leur arrivait quelque malheur ; je penchais ma tête en priant, en sorte que ma prière se répandait de ma bouche dans mon sein ; je priais avec un grand recueillement et une grande ferveur. C’est ainsi qu’Élie priait également dans une attitude humiliée et recueillie (Voir 1 Rois 18, 42). 14 Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais lentement, comme pour le deuil d'une mère, je me courbais avec tristesse. 15 Et maintenant que je chancelle, ils se réjouissent et s'assemblent, contre moi des calomniateurs s'assemblent à mon insu ; ils me déchirent sans relâche. Les coups de bâtons, les discours outrageants. 16 Comme d'impurs parasites à la langue moqueuse, ils grincent des dents contre moi. 17 Seigneur, jusqu’à quand le verras-tu ? Arrache mon âme à leurs persécutions, ma vie à la fureur de ces lions. 18 Je te louerai dans la grande assemblée, je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux. 19 Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, ceux qui m'attaquent sans raison. Qu'ils ne clignent pas des yeux, ceux qui me haïssent sans cause. Ils s'entendent entre eux par signes, ils se donnent des signes secrets, ceux qui sont animés à mon égard de mauvaises intentions (Voir Proverbes 6, 13). 20 Car leur langage n'est pas celui de la paix ; ils méditent de perfides desseins contre les gens tranquilles du pays. Contre ceux qui ne font aucun mal à qui que ce soit. 21 Ils ouvrent toute large contre moi leur bouche, ils disent : "Ah ! Ah ! Notre œil a vu...." Exclamation d'une joie maligne ; nous avons vu ce que nous avons très-longtemps souhaité voir. 22 Seigneur, tu le vois. Ne reste pas en silence, Seigneur, ne t'éloigne pas de moi. 23 Éveille-toi, lève-toi pour me faire justice, mon Dieu et mon Seigneur, pour prendre en main ma cause. 24 Juge-moi selon ta justice, Seigneur, mon Dieu et qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet. 25 Qu'ils ne disent pas dans leur cœur : "Notre âme est satisfaite." qu'ils ne disent pas : "Nous l'avons englouti." 26 Qu'ils rougissent et soient confondus tous ensemble, ceux qui se réjouissent de mon malheur. Qu'ils soient couverts de honte et d'ignominie, ceux qui s'élèvent contre moi. 27 Qu'ils soient dans la joie et l'allégresse, ceux qui désirent le triomphe de mon droit et que sans cesse ils disent : "Gloire au Seigneur, qui veut la paix de son serviteur." Le triomphe de mon droit : de ma juste cause, de mon innocence. 28 Et ma langue célébrera ta justice, ta louange tous les jours.


Psaume hébreu N°36 (Psaume N°35 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David, serviteur du Seigneur. 2 L'iniquité parle au méchant dans le fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux. La vue de la malice de l’impie, du méchant, me fait dire au fond de mon cœur : La crainte de Dieu... 3 Car il se flatte lui-même, sous le regard divin, doutant que Dieu découvre jamais son crime et le déteste. Il agit devant Dieu en hypocrite, il remplit extérieurement les devoirs de la religion, et il a la méchanceté dans le cœur. 4 Les paroles de sa bouche sont injustice et tromperie ; il a cessé d'avoir l'intelligence, de faire le bien. Il se flatte lui-même à ses yeux (ne s'avouant pas son péché), en sorte qu'il ne trouve pas et qu’il ne hait pas sa faute. 5 Il médite l'iniquité sur son lit ; il se tient sur une voie qui n'est pas bonne ; il ne rejette pas le mal. 6 Seigneur, ta bonté atteint jusqu'aux cieux, ta fidélité jusqu'aux nuages. Seigneur, les péchés des hommes sont grands ; mais, d'autre part, votre miséricorde votre fidélité dans l’accomplissement de vos promesses, et votre amour sont infinis. 7 Ta justice est comme les montagnes de Dieu, tes jugements sont comme le vaste abîme. Seigneur, tu gardes les hommes et les bêtes : Les mots « justice et jugement » désignent ici la manière pleine de justice dont Dieu gouverne le monde, la Providence divine. Votre Providence est aussi élevée que les montagnes, et aussi profonde que la mer ; votre main bienfaisante est d’une largesse infinie. 8 combien est précieuse ta bonté, ô Dieu. A l'ombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge. Combien votre miséricorde est multipliée ; Ô Dieu, l’espérance des hommes vient surtout de votre protection et de votre amour. 9 Ils s'enivrent de la graisse de ta maison (des joies célestes, voir Luc 14, 15) et tu les abreuves au torrent de tes délices. 10 Car auprès de toi est la source de la vie et dans ta lumière nous voyons la lumière. Quand vous nous éclairerez, nous verrons la lumière. 11 Continue ta bonté à ceux qui te connaissent et ta justice à ceux qui ont le cœur droit. Ceux qui vous confessent par leur obéissance et leur amour. 12 Que le pied de l'orgueilleux ne m'atteigne pas et que la main des méchants ne me fasse pas fuir. Ne permettez pas que je sois foulé aux pieds par les superbes. 13 Les voilà tombés, ceux qui commettent l'iniquité. Ils sont renversés et ils ne peuvent se relever.


Psaume hébreu N°37 (Psaume N°36 dans la Vulgate) 1 De David. ALEPH. Ne t'irrite pas au sujet des méchants, ne porte pas envie à ceux qui font le mal. Ce psaume est alphabétique, mais de telle sorte que chaque lettre de l’alphabet comprend deux versets, dont le second a une autre initiale quelconque, sans ordre suivi. La lettre Aïn manque. 2 Car, comme l'herbe, ils seront vite coupés ; comme la verdure du gazon, ils se dessécheront. BETH. 3 Mets ta confiance dans le Seigneur et fais le bien ; habite le pays et jouis de sa fidélité. 4 Fais du Seigneur tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire. GHIMEL. 5 Remets ton sort au Seigneur et confie-toi en lui : il agira : Abandonnez-lui, recommandez-lui toutes vos affaires, vos inquiétudes, vos peines. 6 il fera resplendir ta justice comme la lumière et ton droit comme le soleil à son midi. DALETH. Si vous êtes malheureux, et que, pour cette raison, il semble que vous soyez pécheur, Dieu fera paraître votre innocence, comme il fait briller la lumière, et vous rendra heureux. 7 Tiens-toi en silence devant le Seigneur et espère en lui ; ne t'irrite pas au sujet de celui qui prospère dans ses voies ; de l'homme qui réussit en ses intrigues. HÉ. 8 Laisse la colère, abandonne la fureur ; ne t'irrite pas, pour n'aboutir qu'au mal. Ne vous irritez pas au sujet du bonheur des impies, parce que, en vous irritant, vous pécheriez vous-même à votre propre détriment. 9 Car les méchants seront retranchés, mais ceux qui espèrent dans le Seigneur posséderont le pays. VAV. ils posséderont pour toujours la terre, les biens présents, sans être troublés par les méchants, et les biens éternels, qu'ils espèrent également (Hébreux 11, 13-16). 10 Encore un peu de temps et le méchant n'est plus ; tu regardes sa place et il a disparu. 11 Mais les doux posséderont la terre, ils goûteront les délices d'une paix profonde. ZAÏN. 12 Le méchant forme des projets contre le juste, il grince les dents contre lui (par le violent désir qu'il a de le perdre). 13 Le Seigneur se rit du méchant car il voit que son jour arrive. HETH. Le jour de sa mort et du jugement, où il lui sera rendu selon ses œuvres. 14 Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc ; pour abattre le malheureux et le pauvre, pour égorger ceux dont la voie est droite. 15 Leur glaive entrera dans leur propre cœur et leurs arcs se briseront. TETH. 16 Mieux vaut le peu du juste, que l'abondance de nombreux méchants ; peu, avec la crainte du Seigneur, vaut mieux que de grandes richesses, qui ne rassasient personne (Proverbes 15, 15). 17 car les bras des méchants seront brisés et le Seigneur soutient les justes. YOD. Parce que la force, les richesses des pécheurs sont périssables. 18 Le Seigneur connaît les jours des hommes intègres et leur héritage dure à jamais. Le Seigneur prend soin de la vie des justes, il voit leurs besoins, il les console, les aide et les récompense dans l'éternité (Comp. 1 Pierre 4. 4). 19 Ils ne sont pas confondus au jour du malheur et ils sont rassasiés aux jours de la famine. CAPH. Ils ne seront pas trompés dans l'espérance qu'ils ont mise en Dieu. 20 Car les méchants périssent ; les ennemis du Seigneur sont comme la gloire des prairies; ils s'évanouissent en fumée, ils s'évanouissent. LAMED. Ils sont comme la verdure des champs, ils s'évanouiront comme la fumée. 21 Le méchant emprunte et il ne rend pas ; le juste est compatissant et il donne. Le pécheur, quoique riche dans le principe, tombera dans la pauvreté (v. 17), il empruntera, et ne pourra payer avant sa mort. 22 Car ceux que bénit le Seigneur possèdent le pays et ceux qu'il maudit sont retranchés. MEM. 23 Le Seigneur affermit les pas de l'homme juste et il prend plaisir à sa voie. Les pas du juste, sa conduite, sa vie. 24 S'il tombe, il n'est pas étendu par terre, car le Seigneur soutient sa main. NUN. Lors même qu'il tombera dans le malheur corporel ou spirituel, le Seigneur ne permettra pas qu'il périsse. 25 J'ai été jeune, me voilà vieux et je n'ai pas vu le juste abandonné ; ni sa postérité mendiant son pain. Le juste est mis ici pour tout homme craignant Dieu qui fait de plus l’aumône, comme on le voit par le verset suivant (Comp. Daniel 4, 24). Celui qui agit de la sorte a en outre les promesses de la vie présente (Voir 2 Corinthiens 9, 6. 8). 26 Toujours il est compatissant et il prête, et sa postérité est en bénédiction. SAMECH. 27 Détourne-toi du mal et fais le bien et habite à jamais ta demeure. 28 Car le Seigneur aime la justice et il n'abandonne pas ses fidèles. Ils sont toujours sous sa garde, mais la postérité des méchants sera retranchée. 29 Les justes posséderont le pays et ils y habiteront à jamais. PHÉ. Ce qui suit explique comment le juste mérite cet heureux sort. 30 La bouche du juste annonce la sagesse et sa langue proclame la justice. 31 La loi de son Dieu est dans son cœur, ses pas ne chancellent pas. TSADÉ. il se tiendra ferme dans la voie de Dieu, de la vertu. 32 Le méchant épie le juste et il cherche à le faire mourir. 33 Le Seigneur ne l'abandonne pas entre ses mains et il ne le condamne pas quand vient son jugement. QOPH. 34 Attends le Seigneur et garde sa voie et il t'élèvera et tu posséderas le pays, quand les méchants seront retranchés, tu le verras. RESCH. Ayez confiance dans le Seigneur et observez ses commandements. 35 J'ai vu l'impie au comble de la puissance ; il s'étendait comme un arbre verdoyant. 36 J'ai passé et voici qu'il n'était plus ; je l'ai cherché, et on ne l'a plus trouvé. SCHIN. 37 Observe celui qui est intègre et regarde celui qui est droit ; car il y a une postérité pour l'homme de paix. Au sens littéral : parce que l’homme pacifique aura des restes. D’abord une postérité, ensuite les autres biens. 38 Mais les rebelles seront tous anéantis, la postérité des méchants sera retranchée. THAV. 39 Du Seigneur vient le salut des justes ; il est leur protecteur au temps de la détresse. 40 Le Seigneur leur vient en aide et les délivre ; il les délivre des méchants et les sauve parce qu'ils ont mis en lui leur confiance.


Psaume hébreu N°38 (Psaume N°37 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. En mémorial. Pour le souvenir des péchés, et de l’état malheureux qui en est la suite. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. 3 Car tes flèches m'ont atteint et ta main s'est appesantie sur moi. Le Chantre sacré appelle les souffrances que Dieu lui envoyait, des flèches. 4 Il n'y a rien de sain dans ma chair à cause de ta colère, il n'y a rien de sauf dans mes os à cause de mon péché. David, par ces paroles, trace surtout le tableau des peines et de la désolation de son âme ; mais cet état se fait toujours sentir aussi au corps, car le péché ruine le corps et l'âme. 5 Car mes iniquités s'élèvent au-dessus de ma tête, comme un lourd fardeau, elles m'accablent de leur poids. 6 Mes meurtrissures sont infectes et purulentes par l'effet de ma folie. Les plaies que mes péchés m'ont faites, se sont infectées, et sont tombées en pourriture à cause de ma folie, c'est-à-dire j'ai par ma folie aggravé mon état malheureux. Selon la plupart des exégètes, David exprime ici le regret d'avoir été assez insensé pour vivre pendant neuf mois dans l'impénitence. Par ces délais de conversion, les plaies de son âme, ses mauvais penchants et ses convoitises, passèrent pour ainsi dire à l’état de putréfaction, devinrent pour toujours incurables. 7 Je suis courbé, abattu à l'excès, tout le jour je marche dans le deuil. Accablé sous le poids de mes péchés et de mes souffrances 8 Un mal brûlant dévore mes reins et il n'y a rien de sain dans ma chair. Les passions sont comme un mal brûlant, elles promettent le bonheur et n’engendrent que des maux. Pour moi, dit saint Paul au sujet de l'homme selon la nature, je suis tout charnel, vendu au péché ; en moi, dans ma chair, n'habite pas le bien. Romains 7, 14. 18. 9 Je suis sans force, brisé outre mesure, le trouble de mon cœur m'arrache des gémissements. 10 Seigneur, tous mes désirs sont devant toi et mes soupirs ne te sont pas cachés. Tout ce que je désire vous est connu 11 Mon cœur palpite, ma force m'abandonne et la lumière même de mes yeux n'est plus avec moi. Le trouble extrême où je suis m'empêche même de voir. 12 Mes amis et mes compagnons s'éloignent de ma plaie et mes proches se tiennent à l'écart. 13 Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges, ceux qui cherchent mon malheur profèrent des menaces et tout le jour ils méditent des embûches. David avait beaucoup d’ennemis, qui s’opposaient à son zèle pour la cause de Dieu, et qui, pour cette raison, le persécutaient. Quiconque travaille pour le royaume de Dieu est dans une situation analogue, et doit par conséquent se tenir prêt, avec David, à lutter contre les ennemis et la contradiction. 14 Et moi, je suis comme un sourd, je n'entends pas, je suis comme un muet, qui n'ouvre pas la bouche. J'entendais, sans les contredire, les outrages de mes ennemis. C’est ainsi que David se conduisit pendant que Séméï l’accablait d’injures (Voir 2 Samuel 16). 15 Je suis comme un homme qui n'entend pas et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique. Heureux, dit saint Ambroise, celui qui, comme David, se rend soi-même muet, et qui, se tenant vis-à-vis de ses ennemis dans un profond silence, se contente de s’entretenir avec Dieu. 16 C'est en toi, Seigneur, que j'espère, toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu. 17 Car je dis : "Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, qu'ils ne s'élèvent pas contre moi, si mon pied chancelle." 18 Car je suis près de tomber et ma douleur est toujours devant moi La douleur que je ressens de mes péchés ne me quitte pas. 19 car je confesse mon iniquité, je suis dans la crainte à cause de mon péché. Je confesserai mes péchés, et toujours avec un cœur contrit, au milieu des fruits des œuvres de la pénitence, j'en conserverai le souvenir (Augustin). 20 Et mes ennemis sont pleins de vie, ils sont puissants. Ceux qui me haïssent sans cause se sont multipliés. 21 Ils me rendent le mal pour le bien, ils me sont hostiles, parce que je cherche la justice. 22 Ne m'abandonne pas, Seigneur. Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi. 23 Hâte-toi de me secourir, Seigneur, toi qui es mon salut.


Psaume hébreu N°39 (Psaume N°38 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, à Idithun, chant de David. 2 Je disais : "Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par la langue ; je mettrai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera devant moi." Je me tiendrai sur mes gardes lorsque je serai éprouvé par les tribulations, ou de tout autre manière, spécialement à la vue de l'orgueil des impies qui vivent sous mes yeux. 3 Et je suis resté muet, dans le silence ; je me suis tu, quoique privé de tout bien. Mais ma douleur s'est irritée, 4 mon cœur s'est embrasé au-dedans de moi ; dans mes réflexions un feu s'est allumé et la parole est venue sur ma langue. 5 Fais-moi connaître, Seigneur, quel est le terme de ma vie, quelle est la mesure de mes jours, que je sache combien je suis périssable. Faites-moi connaître combien de temps j'ai encore a vivre, afin que cela serve à stimuler mon espérance. 6 Tu as donné à mes jours la largeur de la main et ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme vivant n'est qu'un souffle. Séla. vous ne m'avez, en me créant, donné qu'une vie fort courte et le temps de ma vie est devant vous comme s'il n’était pas ; oui, tout homme, quelque affermi qu’il soit, n’est que vanité. 7 Oui, l'homme passe comme une ombre ; oui, c'est en vain qu'il s'agite ; il amasse et il ignore qui recueillera. L’homme s’épuise par les efforts qu'il fait pour acquérir les biens de ce monde, en dirigeant de ce côté toutes ses pensées et ses actions. 8 Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ? Mon espérance est en toi. Le Chantre sacré se fait à lui-même la leçon sur la brièveté de sa vie et de celle de tous les hommes, et il en tire un motif de se donner tout à Dieu. 9 Délivre-moi de toutes mes transgressions ; ne me rends pas l'opprobre de l'insensé. Délivrez-moi de tous mes péchés, car c’est en punition de mes péchés que vous m'avez châtié, et réduit à un état d'humiliation tel que je suis devenu l’objet des railleries de de l'impie 10 Je me tais, je n'ouvre plus la bouche car c'est toi qui agis. 11 Détourne de moi tes coups ; sous la rigueur de ta main, je succombe. 12 Quand tu châties l'homme, en le punissant de son iniquité, tu détruis, comme fait la teigne, ce qu'il a de plus cher. Oui, tout homme n'est qu'un souffle. Séla. les hommes animés de sentiments mondains et charnels perdent toute force spirituelle, par les efforts qu'ils font pour acquérir les biens de ce monde. 13 Écoute ma prière, Seigneur, prête l'oreille à mes cris, ne sois pas insensible à mes larmes, car je suis un étranger chez toi, un voyageur, comme tous mes pères. Un voyageur pauvre, sans patrie, qui n’a pas de demeure permanente (Lévitique 25, 23 ; 1 Chroniques 29, 15. Hébreux 11, 13). Venez donc au secours de ce pauvre malheureux 14 Détourne de moi le regard et laisse-moi respirer, avant que je m'en aille et que je ne sois plus.






Psaume hébreu N°40 (Psaume N°39 dans la Vulgate) 1 Du maître de chant, de David, psaume. Dans ce psaume David remercie Dieu de l'avoir délivré de grands dangers, et il lui rend grâce des merveilles de sa bonté envers lui ; il promet de s’offrir fui-même, au lieu des victimes, en sacrifice d'action de grâces, et de témoigner hautement sa reconnaissance (1-12.). Ensuite il demande protection contre ses nouveaux ennemis, et, plein d’une ferme confiance, il prévoit sa délivrance. Selon les exégètes, David fit la prière contenue dans ce psaume après la persécution d’Absalon, ou après une autre des épreuves dont sa vie fut remplie. Toutefois, quoique ce soit David qui, dans ce psaume, adresse sa prière à Dieu, cette prière est moins la sienne que celle du Messie, dont il était un type : en effet, l'énergie des expressions de cette divine prière adressée à Dieu, pour le remercier et lui demander ses grâces, ne trouve proprement son application qu’en la personne de Jésus-Christ, ainsi que saint Paul nous l’apprend d’une partie (Hébreux 10, 5-8), et comme le montre tout l’ensemble du psaume. Ce psaume peut aussi servir de prière à tous les chrétiens qui ont passé par l’affliction, et qui, pour cette raison, ont sujet de remercier Dieu et de le prier. 2 J'ai mis dans le Seigneur toute mon espérance, il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris. 3 Il m'a retiré de la fosse de perdition, de la fange du bourbier ; il a dressé mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas. La boue et la fange sont des images du danger, le rocher est la figure de la sûreté. Suivant saint rôme et saint Augustin, le chrétien, en récitant ce psaume, peut ici se souvenir de la nature humaine, qui, après avoir été tirée de la boue du péché, a été placée sur le rocher de Jésus-Christ. 4 Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu ; beaucoup le voient et ils révèrent le Seigneur, ils se confient en lui. L'effet de ma délivrance sera qu’un grand nombre deviendront les amis de Dieu. Tel fut l'effet de la glorification de Jésus-Christ. 5 Heureux l'homme qui a mis dans le Seigneur sa confiance et qui ne se tourne pas vers les orgueilleux et vers ceux que le mensonge égare. 6 Tu as multiplié, Seigneur, mon Dieu, tes merveilles et tes desseins en notre faveur : nul n'est comparable à toi. Je voudrais les publier et les proclamer ; ils surpassent tout récit. 7 Tu ne désires ni sacrifice ni oblation, tu m'as percé les oreilles ; tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire. Le trou fait à l'oreille est le signe symbolique de l'acquiescement, de là vient que lorsqu'un esclave voulait demeurer dans son état, on lui perçait l'oreille droite en signe d’obéissance (voir Exode 21, 5. 6). Ce ne sont pas des sacrifices, mais l’obéissance, l'abandon de moi-même à vous que vous avez désiré pour preuve de ma reconnaissance (Voir 1 Samuel 15, 22). Dans la bouche du Messie ces paroles veulent dire : Vous n’avez pas désiré, ô mon Père, en actions de grâces, les sacrifices de l'ancienne alliance, mais ma soumission et mon obéissance. Il y a dans la lettre aux Hébreux, 10, 5 et dans la version grecque : «mais vous m'avez préparé un corps » ce qui est la même chose ; seulement le sacrifice de Jésus-Christ est par là mieux caractérisé. 8 Alors j'ai dit : "Voici que je viens, avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je viens pour accomplir votre volonté. Il est écrit pour moi, c'est-à-dire pour moi et à mon sujet. Le premier sens (pour moi) peut s'entendre de David comme de tout homme craignant Dieu ; le second, de Jésus-Christ, dont la vie, les souffrances et la mort ont été prédites dans les divines Écritures (voir Luc 24, 25-27. 44. Jean 5. 39. 6, 38). 9 Je veux faire ta volonté, ô mon Dieu et ta loi est au fond de mon cœur." David a pu, et tout homme pieux peut faire cette prière ; mais elle convient surtout à Jésus-Christ (voir Jean 4, 34, 5, 30). 10 J'annoncerai la justice dans une grande assemblée, je ne fermerai pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. La joyeuse nouvelle de la justice, l’Évangile. 11 Je ne tiendrai pas ta justice cachée dans mon cœur ; je publierai ta fidélité et ton salut, je ne tairai pas ta bonté et ta vérité à la grande assemblée. Ici finit l’action de grâces pour les bienfaits reçus, et commence la prière pour obtenir du secours dans les souffrances à venir. Par rapport à Jésus-Christ, on peut en même temps rappeler à sa pensée soit ses dernières souffrances, soit les souffrances et les persécutions de son Église, qu'il voit dans l'avenir, et qu’il considère comme les siennes propres. 12 Toi, Seigneur, ne me ferme pas tes miséricordes ; que ta bonté et ta vérité me gardent toujours. 13 Car des maux sans nombre m'environnent ; mes iniquités m'ont saisi et je ne peux voir ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête et mon cœur m'abandonne. Le Messie a considéré nos péchés comme ses propres péchés. 14 Qu'il te plaise, Seigneur, de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 15 Qu'ils soient confus et honteux tous ensemble, ceux qui cherchent mon âme pour la perdre. Qu'ils reculent et rougissent, ceux qui désirent ma ruine. 16 Qu'ils soient dans la stupeur à cause de leur honte, ceux qui me disent : "Ah ! Ah !" 17 Qu'ils soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi, tous ceux qui te cherchent. Qu'ils disent sans cesse : "Gloire au Seigneur" ceux qui aiment ton salut. Ton salut : le Sauveur et l’ordre de salut établi par lui, 18 Moi, je suis pauvre et indigent, mais le Seigneur prendra soin de moi. Tu es mon aide et mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas.


Psaume hébreu N°41 (Psaume N°40 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Heureux celui qui prend souci du pauvre. Au jour du malheur, le Seigneur le délivrera. 3 Le Seigneur le gardera et le fera vivre, il sera heureux sur la terre et tu ne le livreras pas au désir de ses ennemis. 4 Le Seigneur l'assistera sur son lit de douleur, si malade qu’il soit tu le relèves. Dieu change son lit de douleur, toutes les fois qu'il est malade, en joie (Augustin). 5 Moi, je dis : "Seigneur, aie pitié de moi. Guéris mon âme car j'ai péché contre toi." Le Chantre sacré va maintenant parler de ses propres souffrances, par lesquelles il entend peut-être quelque maladie ; et il fait voir qu'il n’a pas rencontré cette compassion que Dieu comble de ses bénédictions. 6 Et mes ennemis profèrent contre moi des malédictions : "Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ?" Lorsque j'étais dans le malheur, et que je me plaignais à Dieu de mon état de misère, je n’ai reçu de la part de mes proches, au lieu de marques de compassion, que des marques d'une joie maligne. 7 Si quelqu'un vient me visiter, il ne profère que mensonges ; son cœur recueille l'iniquité ; quand il s'en va, il parle au dehors. Il cherche ce qu'il pourrait augurer de mal de mes souffrances, pour le divulguer au-dehors. 8 Tous mes ennemis chuchotent ensemble contre moi, contre moi ils méditent le malheur. 9 "Un mal irrémédiable, disent-ils, a fondu sur lui ; le voilà couché, il ne se relèvera plus." 10 Même l'homme qui était mon ami, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. Jésus-Christ fait au traître Judas l'application de ces paroles (Jean 13, 18). Voyez aussi Act. 4, 16. La vie de David fut un type prophétique de la vie de Jésus Christ. C’est pourquoi les sentiments, les destinées et les souffrances de Jésus-Christ ont un rapport d'analogie avec celles du pieux monarque ; et Jésus-Christ pouvait faire remarquer ses destinées dans l’histoire de David. 11 Toi, Seigneur, aie pitié de moi et relève-moi et je leur rendrai ce qu'ils méritent. Ce n’est pas là l'expression d’un désir de vengeance. David devait considérer comme un devoir de la royauté de châtier, de manière à inspirer de la terreur, les ennemis du roi, comme étant les ennemis de Dieu. On voit, par la conduite qu'il tint à l'égard de Séméï (2 Samuel 16), combien David était éloigné des désirs de vengeance. 12 Je connaîtrai que tu m'aimes, si mon ennemi ne triomphe pas de moi. 13 A cause de mon innocence, tu m'as soutenu et tu m'as établi pour toujours en ta présence. 14 Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, dans les siècles des siècles. Amen. Amen.


Psaume hébreu N°42 (Psaume N°41 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique des fils de Coré. Psaume didactique, pour être exécuté sous la direction des enfants de Coré. Les descendants du lévite Coré étaient chantres (voir Nombres 16, 26 ; 1Chroniques 9, 22. 2 et 20, 19). C’est le sentiment commun des exégètes que David composa ce Psaume durant sa fuite devant Absalon, dans un moment où loin du saint tabernacle, il était vivement pressé par ses ennemis. 2 Comme le cerf soupire après les sources d'eau ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. 3 Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant, quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? 4 Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu'on me dit sans cesse : "Où est ton Dieu ?" Les ennemis de David lui disaient par dérision : Où est votre Dieu ? Qu'il récompense mal votre piété ! Est-ce qu'il ne peut, ou qu'il ne veut pas vous secourir ? 5 Je me rappelle et à ce souvenir mon âme se fond en moi par la douleur de me voir éloigné de la maison de Dieu, quand je marchais entouré de la foule et que je m'avançais vers la maison de Dieu, au milieu des cris de joie et des actions de grâces d'une multitude en fête. 6 Pourquoi es-tu abattue ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. David s’affermit lui-même dans la confiance, et il conçoit l'espérance certaine qu’il sera secouru. Comp. 2 Samuel 15, 25. 7 Mon âme est abattue au dedans de moi aussi je pense à toi, du pays du Jourdain, de l'Hermon, de la montagne de Misar. Depuis la terre du Jourdain où il s'était réfugié en fuyant devant Absalon (Voir 2 Samuel 17, 22). Le chrétien, dans sa prière, doit penser à la terre du péché et de la misère, qu’il est dans l'impatience de quitter. 8 Un flot en appelle un autre quand grondent tes cataractes : ainsi toutes tes vagues et tes torrents passent sur moi. Une infortune succède à une autre lorsque vous faites éclater vos jugements. 9 Le jour, le Seigneur commandait à sa grâce de me visiter. La nuit, son cantique était sur mes lèvres, j'adressais une prière au Dieu de ma vie. Lorsque j'étais encore dans le bonheur, le Seigneur, durant le jour, me faisait éprouver sa miséricorde, et me comblait de ses bienfaits, en sorte que c'était pour moi un devoir de le louer pendant la nuit. 10 Maintenant je dis à Dieu mon rocher : "Pourquoi m'oublies-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ?" Maintenant, durant le temps de la vie présente, où mes ennemis me pressent, je me vois contraint d'adresser mes plaintes à Dieu. 11 Je sens mes os se briser quand mes persécuteurs m'insultent, en me disant sans cesse : "Où est ton Dieu ?" 12 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. David se ranime lui-même, et reprend confiance.


Psaume hébreu N°43 (Psaume N°42 dans la Vulgate) 1 Rends-moi justice, ô Dieu, défends ma cause contre une nation infidèle délivre-moi de l'homme de fraude et d'iniquité Ce Psaume paraît être la continuation du précédent, comme on le voit au v. 5. Le suppliant prie Dieu de le délivrer de ses ennemis, et de faire qu'il retourne à Jérusalem auprès du saint tabernacle. Le chrétien en prière peut, en récitant ce Psaume, se souvenir de la séparation du monde, des ennemis du salut de son âme, et de son admission dans l'assemblée des justes. 2 Car tu es le Dieu de ma défense, pourquoi me repousses-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ? 3 Envoie ta lumière et ta fidélité qu'elles me guident, qu'elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes tabernacles. sur Sion à Jérusalem, où était le tabernacle. Dans un sens plus relevé, dans l'Église, sur la montagne de la perfection. 4 J'irai à l'autel de Dieu, au Dieu qui est ma joie et mon allégresse et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu. 5 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. L'Église met les paroles de ce psaume dans la bouche des prêtres, avant qu'ils montent à l’autel. En les répétant, les prêtres se mettent à la place de David, et ils se considèrent, de même que lui, comme bannis du sanctuaire à cause de leurs péchés ; ils demandent à Dieu de les délivrer de la corruption commune, de leur accorder sa lumière et sa grâce, afin qu’ils puissent gravir la montagne de la perfection, et enfin ils s’exhortent eux-mêmes, et avec eux ils exhortent tous les fidèles à avoir confiance en Dieu, qui est assez puissant pour les tirer de la corruption et de leur état de misère.


Psaume hébreu N°44 (Psaume N°43 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré. Cantique. Ce psaume est la prière d'un cœur pieux demandant des secours après quelque grande défaite que le peuple élu avait essuyée de la part des ennemis de sa religion. A peine serait-il possible de savoir quelle est cette défaite, et ce serait également sans raison suffisante qu’on inférerait de la circonstance (v. 23), que la guerre dont il s’agit était une guerre de religion, parce que la cause du peuple d'Israël étant la cause de Dieu, les Israélites aimaient à considérer leurs guerres avec les nations du point de vue religieux. Peut-être fut-ce après le combat malheureux de Saül contre les Philistins (1 Samuel 31), que David composa ce psaume. Il convient du reste très-bien dans la bouche de ceux qui souffrent persécution pour la religion. 2 Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l'œuvre que tu as accomplie de leur temps, aux jours anciens. 3 De ta main tu as chassé des nations pour les établir, tu as frappé des peuples pour les étendre 4 car ce n'est pas avec leur épée qu'ils ont conquis le pays, ce n'est pas leur bras qui leur a donné la victoire mais c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ton visage, parce que tu les aimais. La lumière de la face de Dieu est sa grâce (Voir Jos. 2, 9). 5 C'est toi qui es mon roi, ô Dieu, ordonne le salut de Jacob. Faites, par vos ordres, que le salut soit en toute occasion le partage de Jacob. 6 Par toi nous renverserons nos ennemis, en ton nom nous écraserons nos adversaires. 7 Car ce n'est pas en mon arc que j'ai confiance, ce n'est pas mon épée qui me sauvera. 8 Mais c'est toi qui nous délivres de nos ennemis et qui confonds ceux qui nous haïssent. Tels doivent être aussi, dit saint Chrysostome, nos sentiments par rapport aux ennemis de notre salut : nous devons mettre notre confiance, non dans nos armes, c’est-à-dire en nos forces ou en notre justice, mais uniquement en la miséricorde de Dieu. 9 En Dieu nous nous glorifions chaque jour et nous célébrons ton nom à jamais. Séla. 10 Cependant tu nous repousses et nous couvres de honte, tu ne sors plus avec nos armées. 11 Tu nous fais reculer devant l'ennemi et ceux qui nous haïssent nous dépouillent. 12 Tu nous livres comme des brebis destinées à la boucherie, tu nous disperses parmi les nations. 13 Tu vends ton peuple à vil prix, tu ne l'estimes pas à une grande valeur. Vous avez permis que nous fussions donnés en présents comme esclaves, ou vendus à vil prix. 14 Tu fais de nous un objet d'opprobre pour nos voisins, de moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent. 15 Tu nous rends la fable des nations et un sujet de hochements de tête parmi les peuples. 16 Ma honte est toujours devant mes yeux et la confusion couvre mon visage, 17 à la voix de celui qui m'insulte et m'outrage, à la vue de l'ennemi et de celui qui respire la vengeance. 18 Tout cela nous arrive sans que nous t'ayons oublié, sans que nous ayons été infidèles à ton alliance. 19 Notre cœur ne s'est pas détourné en arrière, nos pas ne se sont pas écartés de ton sentier, 20 pour que tu nous écrases dans la retraite des chacals et que tu nous couvres de l'ombre de la mort. 21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu et tendu les mains vers un dieu étranger, 22 Dieu ne l'aurait-il pas aperçu, lui qui connaît les secrets du cœur ? Voir Rom. 8, 36. Saint Paul cite ce passage à l’occasion des persécutions que les premiers chrétiens avaient à souffrir. Sens : bien loin d’avoir oublié Dieu, nous nous sacrifions nous-mêmes pour lui, pour sa religion. 23 Mais c'est à cause de toi, qu'on nous égorge tous les jours, qu'on nous traite comme des brebis destinées à la boucherie. 24 Réveille-toi. Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi et ne nous repousse pas à jamais. 25 Pourquoi caches-tu ton visage, oublies-tu notre misère et notre oppression ? 26 Car notre âme est affaissée jusqu'à la poussière, notre corps est attaché à la terre. Nous sommes entièrement abattus et courbés sous le joug. 27 Lève-toi pour nous secourir, délivre-nous à cause de ta bonté.


Psaume hébreu N°45 (Psaume N°44 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lis. Cantique des fils de Coré, chant d'amour. 2 De mon cœur jaillit un beau chant, je dis : "Mon œuvre est pour un roi". Ma langue est comme le roseau rapide du scribe. 3 Tu es le plus beau des fils de l'homme, la grâce est répandue sur tes lèvres c’est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. Celui auquel le Chantre sacré s'adresse dans ce psaume est un roi dont il célèbre la gloire et la majesté ; il passe ensuite à la reine, il trace le tableau de la magnificence dans laquelle elle est amenée au roi, et il termine par les descendants du monarque, qui domineront sur toute la terre. Le roi dont il s’agit est le Messie ; c’est ce qu'ont reconnu même les anciens juifs. Mais ce qui le confirme surtout, c'est le témoignage de la lettre aux Hébreux, 1, 8-9, où la supériorité du Messie sur les anges est approuvée par ce psaume ; c’est enfin la teneur même du psaume, qui attribue au roi qui y est célébré des qualités qui ne peuvent convenir à aucun roi de la terre. 4 Ceins ton épée sur ta cuisse, ô héros. Revêts ta splendeur et ta majesté. L’épée est la parole de Dieu (Éphésiens 6, 17), qui sort de la bouche de Jésus-Christ (Apocalypse 19, 15). 5 Et dans ta majesté avance-toi, monte sur ton char, combats pour la vérité, la douceur et la justice et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux. En effet, le règne de Jésus-Christ est le règne de la vérité et de la vertu, non du glaive et de la violence (Voir Isaïe 11, 5). 6 Tes flèches sont aiguës, des peuples tomberont à tes pieds, elles perceront le cœur des ennemis du roi. Les flèches de la grâce. Ce fut une flèche de cette nature qui perça saint Paul, qui d'ennemi furieux devint l’ami du Roi (Chrysostome). 7 Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours, le sceptre de ta royauté est un sceptre de droiture. Saint Paul (Hébreux 1, 8-9) infère de ce verset, où le Messie est appelé Dieu, la supériorité de Jésus-Christ sur les anges. 8 Tu aimes la justice et tu hais l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile d'allégresse, de préférence à tes compagnons. D'une manière plus excellente que tous vos fidèles, que les amis qui vous accompagnent dans vos noces (Matthieu 25, 1. Jean 3, 29-34). De même que le Roi est appelé Christ, c’est-à-dire Oint, de même tous ses fidèles sont appelés chrétiens, c’est-à-dire oints : tous sont oints de la grâce ; mais Lui, qui est le chef de l'Église, l'est d’une manière plus excellente qu'eux. 9 La myrrhe, l'aloès et la cannelle s'exhalent de tous tes vêtements, des palais d'ivoire, les lyres te réjouissent. Parfums précieux d'Orient, symboles des bonnes œuvres. Les exégètes expliquent les vêtements de la nature humaine de Jésus-Christ, qui est sortie des entrailles d'ivoire, c’est-à-dire très-pures et très-nobles de la très-sainte Vierge. Dans les litanies que l'Église récite en son honneur, Marie est invoquée sous le titre de tour d'ivoire. 10 Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées la reine est à ta droite, parée de l'or d'Ophir. L’Épouse, l'Église de Jésus Christ formée des nations ; dans le sens restreint chaque âme sainte, parce qu'on peut dire de chaque membre vivant de l'Église ce qui est marqué de l'Église entière. 11 "Écoute, ma fille, regarde et prête l'oreille : oublie ton peuple et la maison de ton père, Le Chantre sacré adresse la parole à l'Église, et en même temps à chaque âme fidèle. 12 et le roi sera épris de ta beauté car il est ton Seigneur : rends-lui tes hommages. Le mot hébreu rendu par Seigneur est Adonaï ; il signifie Maître, Seigneur, et, par extension, mari, Dieu : parce que Dieu était tout cela par rapport au peuple juif. 13 La fille de Tyr, avec des présents et les plus riches du peuple rechercheront ta faveur." Les peuples, les princes et les rois les plus opulents offriront des présents, et demanderont non-seulement ses faveurs au Roi, mais encore à son Épouse, à l’Église. Les exégètes expliquent ceci des trésors de grâces dont l'Église est dépositaire, et auxquelles les fidèles demandent à participer. 14 Toute resplendissante est la fille du roi, dans l'intérieur son vêtement est fait de tissus d'or. La beauté de l’Épouse de Jésus-Christ est la beauté intérieure de son cœur (1 Pierre 3, 3-4. Éphésiens 5, 21). C'est pourquoi il dit des vrais chrétiens qu'au dehors il semble qu'ils soient les derniers des hommes, mais qu’au dedans ils sont les épouses les plus glorieuses, la couronne, l’ornement qui est surtout agréable à Jésus-Christ. 15 En robe de couleurs variées, elle est présentée au roi après elles, des jeunes filles ses compagnes, te sont amenées. Les peuples entreront les uns après les autres dans l'Église de Jésus-Christ. 16 On les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse, elles entrent dans le palais du Roi. 17 Tes enfants prendront la place de tes pères tu les établiras princes sur toute la terre. Des enfants vous naîtront au lieu des patriarches, c’est-à-dire vous aurez des enfants semblables aux patriarches, ayant les mêmes prérogatives qu'eux. Par ces enfants les exégètes entendent les Atres et les disciples, qui furent les premiers fruits de la mission divine de Jésus-Christ. Comp. Isaïe 8, 18. 18 Je rappellerai ton nom dans tous les âges et les peuples te loueront éternellement et à jamais. C'est le Psalmiste qui parle.


Psaume hébreu N°46 (Psaume N°45 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, sur le ton des vierges. Cantique. Sous les mystères que ce Psaume contient, les Pères de l’Église entendent la protection dont Dieu favorise son Église contre l'injure des temps et les persécutions de ses ennemis. Le Psaume renferme l'expression d’une reconnaissance, accompagnée de vifs sentiments de joie, pour le secours que le peuple de Dieu avait reçu dans un danger pressant de guerre, et de la confiance que cette protection lui sera continuée. Le chrétien peut adresser à Dieu la même prière dans toutes les adversités, et spécialement dans les périls de l'Église. 2 Dieu est notre refuge et notre force, un secours que l'on rencontre toujours dans la détresse. 3 Aussi sommes-nous sans crainte si la terre est bouleversée, si les montagnes s'abîment au sein de l'océan, 4 si les flots de la mer s'agitent, bouillonnent, et dans leur furie, font trembler les montagnes. Séla. 5 Un fleuve réjouit de ses courants la cité de Dieu, le sanctuaire où habite le Très-Haut. Au milieu des dangers qui l’environnent au-dehors, le fleuve de la doctrine divine (Isaïe 12, 3. Ezéchiel 41, 1. Apocalypse 22, 1) réjouira l'Église de Dieu. 6 Dieu est au milieu d'elle, elle est inébranlable au lever de l'aurore, Dieu vient à son secours. 7 Les nations s'agitent, les royaumes s'effondrent, il fait entendre sa voix et la terre se fond d'épouvante. 8 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla. 9 Venez, contemplez les œuvres du Seigneur, les dévastations qu'il a opérées sur la terre. 10 Il a fait cesser les combats jusqu'au bout de ta terre, il a brisé l'arc, il a rompu la lance, il a consumé par le feu les chars de guerre. c'est Lui, Lui qui est, qui dans tous les temps et dans tous les lieux, met un terme aux guerres. 11 "Arrêtez et reconnaissez que je suis Dieu. Je domine sur les nations, je domine sur la terre" Soyez en repos, et considérez mes œuvres merveilleuses ; car c’est moi qui suis Dieu. 12 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla.


Psaume hébreu N°47 (Psaume N°46 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, psaume. Ce psaume est un cantique d'action de grâces après une victoire, et on le chanta lorsque l'arche d'alliance fut reportée du camp sur la montagne de Sion. Dans le sens plus élevé, c’est un hymne de réjouissance au sujet du triomphe du Libérateur remontant au ciel, et régnant à la droite de son Père. 2 Vous tous, peuples, battez des mains, célébrez Dieu par des cris d'allégresse 3 car le Seigneur est très haut, redoutable, grand roi sur toute la terre. 4 Il nous assujettit les peuples, il met les nations sous nos pieds. Ce qui est marqué dans le psaume de la victoire remportée, s'applique dans la plénitude du sens au triomphe de Jésus-Christ. Par le ministère de onze pécheurs, pauvres et ignorants, Jésus-Christ a assujetti les nations à l'Église fondée d’abord dans la Judée, à son royaume. 5 Il nous choisit notre héritage, la gloire de Jacob, son bien-aimé. Séla. Il nous a affermis dans notre pays, nous, la glorieuse postérité de Jacob, et il a choisi notre pays pour lieu de sa demeure sur la terre. 6 Dieu monte à son sanctuaire au milieu des acclamations, le Seigneur, au son de la trompette. Il est monté sur le mont Sion, lorsque l’arche y fut reportée. Dans le sens plus élevé, ceci s'applique à Jésus-Christ, qui, après sa mort victorieuse sur la croix, est remonté au ciel, pour s’y asseoir à la droite de son Père, et prendre de là en main les rênes de son royaume. 7 Chantez à Dieu, chantez, chantez, à notre Roi, chantez, 8 car Dieu est roi de toute la terre. Chantez un cantique de louange. 9 Dieu règne sur les nations, il siège sur son trône saint. 10 Les princes des peuples se réunissent pour former aussi un peuple du Dieu d'Abraham car à Dieu sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé. les princes ont reconnu le vrai Dieu, et pratiquent la vraie religion ; en entrant avec leurs peuples dans le royaume de Dieu, ils se sont élevés à une éminente dignité.


Psaume hébreu N°48 (Psaume N°47 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume des fils de Coré. Le Psaume est un hymne d'action de grâces pour la prompte délivrance de Jérusalem des attaques de rois puissants. Peut-être se rapporte-t-il à l'histoire qu’on lit 2 Chroniques 20, 16-22. 2 Le Seigneur est grand, il est l'objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Dieu est grand et digne de louanges partout, mais surtout dans sa cité sainte, qui était une figure de l'Église, par les merveilles de sa grâce. 3 Elle s'élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, aux extrémités du septentrion, la cité du grand Roi. Le mont Sion s'élève avec magnificence, il est la joie de toute la terre. Comp. Lamentations 2, 15. La ville haute de Jérusalem était sise au nord du mont Sion. 4 Dieu, dans ses palais, s'est fait connaître comme un refuge. 5 Car voici que les rois s'étaient réunis, ensemble, ils s'étaient avancés. contre Jérusalem 6 Ils ont vu, soudain, ils ont été dans la stupeur, éperdus, ils ont pris la fuite. 7 Là un tremblement les a saisis, une douleur comme celle de la femme qui enfante. 8 Par le vent d'Orient, tu brises les vaisseaux de Tharsis. Les vaisseaux qui faisaient le voyage de Tharsis (Tartessus en Espagne) étaient des plus grands, et c’est pourquoi ils sont mis ici comme figure de la force et de la grandeur. Vous avez détruit la force et la puissance des rois qui se sont avancés contre Jérusalem, la cité sainte. 9 Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu dans la cité du Seigneur des armées, dans la cité de notre Dieu. Dieu l'affermit pour toujours. Séla. Selon qu’il nous avait été promis, que la cité de Dieu durerait éternellement, nous voyons présentement que sa durée est éternelle. 10 Ô Dieu, nous rappelons la mémoire de ta bonté au milieu de ton temple. 11 Comme ton nom, ô Dieu, ainsi ta louange arrive jusqu'aux extrémités de la terre. Ta droite est pleine de justice. 12 Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda (les villes) soient dans l'allégresse, à cause de tes jugements. Que tout le pays soit dans la joie au sujet de l'éclatante victoire que vous avez remportée. 13 Parcourez Sion et faites-en le tour, comptez ses forteresses, 14 observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération future. Le Psalmiste exhorte à considérer la beauté et la solidité de la cité sainte, afin de pouvoir en parler à la postérité. 15 Voilà le Dieu qui est notre Dieu à jamais et toujours, il sera notre guide dans tous les siècles.


Psaume hébreu N°49 (Psaume N°48 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume des fils de Coré. Dans ce Psaume le Chantre sacré exhorte tous les peuples à bien se pénétrer de cette vérité, que les hommes pieux ne doivent pas se troubler à la vue du bonheur des impies, parce que le sort final de ces derniers sera la mort éternelle. 2 Écoutez tous ceci, ô peuples prêtez l'oreille vous tous habitants du monde, 3 hommes du commun et hommes de condition, ensemble riches et pauvres. 4 Ma bouche va faire entendre des paroles sages et mon cœur a des pensées pleines de sens. 5 Je prête l'oreille aux sentences que Dieu m'inspire, j'explique mon énigme au son de la harpe. Je ferai connaître au son de la harpe ce qui m'aura été inspiré. 6 Pourquoi craindrais-je aux jours du malheur, lorsque l'iniquité de mes persécuteurs m'assiège ? 7 Eux qui mettent leur confiance dans leurs biens, leur gloire dans leurs grandes richesses. Faut-il que je craigne, faut-il que je me laisse détourner de ta bonne voie, lorsque mes ennemis, malgré leur iniquité, sont, sous mes yeux, dans la prospérité et les richesses ? Non, parce que ces hommes riches mourront sans qu’ils puissent échapper à la mort éternelle. Les riches impies meurent sans qu'il leur soit donné de se racheter de la mort éternelle (v. 20), tandis que les justes seront délivrés de l’éternelle damnation (v. 16). 8 Un homme ne peut racheter son frère, ni payer à Dieu sa rançon. 9 Le rachat de leur vie est trop cher, il est à jamais impossible, 10 pour qu'il vive éternellement et qu'il ne voie jamais la fosse. Aucun homme ne serait capable de délivrer ces riches et ces puissants de la mort ; comment donc me laisserais-je déconcerter ? 11 Non, il la verra, les sages meurent, l'insensé et le stupide périssent également, laissant à d'autres leurs biens. 12 Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles, que leurs demeures subsisteront d'âge en âge et ils donnent leurs noms à leurs domaines. 13 Mais, même dans sa splendeur, l'homme ne dure pas, il est semblable aux biches qui périssent. L’homme qui est en honneur, n’a pas de consistance, il est semblable aux animaux que l’on égorge. 14 Tel est leur sort, à ces hommes si confiants et à ceux qui les suivent en approuvant leurs discours. Séla. 15 Comme un troupeau, ils sont poussés dans le schéol, la mort est leur pasteur, le matin, les hommes droits dominent sur eux et leur ombre se consumera au schéol, sans autre demeure. 16 Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du schéol car il me prendra avec lui. Séla. Dieu, quels que soient les efforts que mes ennemis fassent pour me ravir la vie, me délivrera de la puissance de la mort ; je leur survivrai. Il s'agit tout à la fois de la mort de l’âme et de la vie éternelle. 17 Ne crains donc pas, quand un homme s'enrichit, quand s'accroît l'opulence de sa maison 18 car il n'emportera rien à sa mort, son opulence ne descendra pas avec lui. Consolez-vous par la considération du peu de temps que les riches ont à passer sur la terre. 19 Il aura beau s'estimer heureux pendant sa vie, on aura beau te louer des jouissances que tu te donnes : 20 Tu iras rejoindre la génération de tes pères, qui jamais ne reverront la lumière. Quoique le riche bénisse son âme, et que les hommes louent les riches, ils iront néanmoins vers la génération de leurs pères 21 L'homme, même dans sa splendeur, ne comprend pas, il est semblable aux bêtes qui périssent. Infortune de ces riches frappés d'aveuglement.


Psaume hébreu N°50 (Psaume N°49 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Le Dieu des dieux, le Seigneur parle et convoque la terre, du lever du soleil à son couchant. Dans ce Psaume Dieu apparaît comme juge, et blâme la religion purement extérieure, de même que la connaissance morte de la loi, sans son observation. Jésus devant apparaître aussi un jour de cette manière, les Pères de l’Église considèrent ce Psaume comme une prophétie relative au jugement dernier. 2 De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. C'est du haut de sa montagne sainte, type de l'Église et de la Jérusalem céleste, que Dieu apparaît dans l’éclat de sa majesté (Chrysostome). 3 Il vient, notre Dieu et il ne se taira pas. Devant lui est un feu dévorant. Autour de lui se déchaîne la tempête. 4 Il appelle les cieux en haut et la terre, pour juger son peuple. Ce qui est ici marqué dans le sens prochain du Dieu d'Israël, à savoir qu'il fera entendre sa voix du haut de Sion, et apparaîtra comme un juge redoutable, s'applique à Jésus-Christ, qui descendant de la céleste Sion, environné de l'éclat de sa majesté, au milieu du retentissement des trompettes des anges, appellera tous les hommes au jugement, pour séparer les bons des méchants (Jérôme, Augustin, Cyrille). 5 « Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec moi sur le sacrifice » Puisse maintenant le peuple de son alliance (Exode 24, 8) se rassembler, pour recevoir de lui ses jugements et ses enseignements. Ceux qui sont appelés sont désignés sous le nom de fidèles, afin qu'ils éprouvent une juste confusion, en voyant qu'ils sont indignes de ce titre (Chrysostome). Suivant d’autres, ce sont ceux qui ont observé avec fidélité l'alliance du Seigneur, qui, dans ce verset, sont appelés pour être témoins et exercer avec Dieu les fonctions de juges. 6 Et les cieux proclament sa justice car c'est Dieu qui va juger. Séla. 7 "Écoute, mon peuple et je parlerai, Israël, et je te reprendrai : je suis Dieu, ton Dieu. 8 Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te blâme, tes holocaustes sont constamment devant moi. 9 Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries. 10 Car à moi sont tous les animaux des forêts, toutes les bêtes des montagnes par milliers. 11 Je connais tous les oiseaux des montagnes et ce qui se meut dans les champs est sous ma main. 12 Si j'avais faim, je ne te le dirai pas car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme. 13 Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ? 14 Offre en sacrifice à Dieu l'action de grâces et acquitte tes vœux envers le Très-Haut. Au lieu de votre religion purement extérieure, au lieu de vos sacrifices offerts sans sentiments intérieurs, vous auriez dû, si vous aviez le désir de gagner ma bienveillance, m'offrir la reconnaissance d’un cœur droit, et mettre en pratique les bonnes résolutions auxquelles vous vous étiez engagé par vœu (Chrysostome, Eusèbe). 15 Et invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai et tu me glorifieras." 16 Mais au méchant Dieu dit : "Quoi donc tu énumères mes préceptes et tu as mon alliance à la bouche, 17 toi qui détestes la discipline et qui jettes mes paroles derrière toi. Mais pour celui qui ne s'applique pas à rendre à Dieu ce culte intérieur, et qui, sans suivre la loi, l’a seulement dans la bouche, à cet hypocrite le Seigneur dit etc. 18 Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui et tu fais cause commune avec les adultères. 19 Tu abandonnes ta bouche au mal et ta langue ourdit la fraude. 20 Tu t'assieds et tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère. 21 Voilà ce que tu as fait et je me suis tu. Tu t'es imaginé que j'étais pareil à toi mais je vais te reprendre et tout mettre sous tes yeux." 22 Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre. Ô bonté ineffable de Dieu, s’écrie saint Chrysostome, de vouloir bien, avant qu’il prononce la dernière sentence, nous avertir de peser avec soin la vérité qui nous est révélée dans ce Psaume, à savoir que les pratiques purement extérieures de la religion ne nous justifient pas devant Dieu, si nous n'y joignons la religion intérieure du cœur. 23 Celui qui offre en sacrifice l'action de grâces m'honore et à celui qui dispose sa voie, je ferai voir le salut de Dieu.




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