Le Livre des Psaumes
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Les Psaumes
Introduction
1° La place du Psautier dans le canon biblique; ses divers noms. — Dans la Bible hébraïque, le livre des Psaumes ouvre la série des Ketubim ou Hagiographes (voyez le tome 1, p. 13. Cependant un certain nombre de manuscrits ne lui attribuent que le second rang, et mettent en tête le petit livre de Ruth). Les Septante et la Vulgate le rangent parmi les écrits sapientiaux, au second rang, le poème de Job occupant la première place.
Il porte très habituellement chez les Hébreux le nom de Séfer teillim, « livre des louanges » — par abréviation, tillim ou tillin, « louanges » — de la racine halal, d'où dérive aussi le mot alléluia. Quoique cette dénomination ne soit directement employée qu'une seule fois dans le psautier pour caractériser en particulier l'une de ses hymnes (Ps. 144, l; hébr. 145), il est certain qu'elle exprime fort bien le but et la nature des Psaumes en général, la plupart d'entre eux étant au fond des « alléluia », des louanges divines. Un autre nom, également très exact, est celui de tefillôt, « prières » que l'on trouve soit dans les titres de quelques psaumes isolés (Ps. 16, hébr. 17; 85, hébr. 86;. 89, hébr. 90; 101, hébr. 102; 141, hébr. 142), soit à la fin du Ps 72 de l'hébreu. Tous les Psaumes sont en réalité des prières dans le sens large de cette expression, selon la belle remarque de saint Jérôme : « lisez le psautier au complet. Vous n'y trouverez rien d'autre qu'une prière à Dieu adaptée à toutes les circonstances. (Contra Pelag., 1, 5). » Néanmoins une autre dénomination, également hébraïque par son origine, a prévalu dans l'Église chrétienne: c'est celle de psalmi, « psaumes ». Ce nom vient du grec ψαλμός, qui correspond très exactement à l'hébreu mizmor, et qui servait à désigner soit les sons d'un instrument à cordes, soit un chant accompagné de ce genre de musique. Dans le texte primitif de la Bible, cinquante-six psaumes sont intitulés mizmor. C'est par une métonymie analogue que l'on a appelé la collection des Psaumes: ψαλτήριον (nom d'un instrument à cordes chez les Grecs; le nébel des Hébreux. Voyez l'Atl. Arch. de la Bible, pl. 63, fig. 8 et 9), psalterium, d'où nous avons fait « psautier ».
2° Le nombre et la numération des Psaumes. - Cent cinquante : tel est le chiffre normal et canonique des poèmes contenus dans le psautier. Tout ce qui dépasse ce nombre est apocryphe, notamment le psaume 151, qu'on trouve dans plusieurs versions anciennes (il raconte la victoire de David sur Goliath).
Quoique d'accord pour le total, l'hébreu d'une part, les Septante et la Vulgate d'autre part, diffèrent pour la coupure de quelques psaumes; ce qui produit une divergence presque perpétuelle dans la numération (cette remarque a son importance à cause des citations). Les psaumes 9 et 10, 64 et 65 de l'hébreu, sont réunis de manière à n'en former que deux dans les Septante et la Vulgate; en outre, ces mêmes versions divisent en deux parties les psaumes 116 et 147 de l'hébreu (la version syriaque a aussi des différences de numération qui lui sont propres). Le tableau suivant indiquera ces variantes en détail. Ps. 1-8 Hébreu = Ps. 1-8 Septante et Vulgate ; Ps. 9-10 Hébreu = Ps. 9 Septante et Vulgate ; Ps. 11-93 Hébreu = Ps. 10-112 Septante et Vulgate ; Ps. 94-115 Hébreu = Ps. 113 Septante et Vulgate ; Ps. 116 Hébreu = Ps. 114-115 Septante et Vulgate ;
Ps. 117-146 Hébreu = Ps. 116-145 Septante et Vulgate ; Ps. 147 Hébreu = Ps. 146-147 Septante et Vulgate ; Ps. 148-150 Hébreu = Ps. 148-150 Septante et Vulgate.
On le voit, les Septante et la Vulgate sont ordinairement en retard d'un chiffre sur l'hébreu. A moins d'indication contraire, nous suivrons la numération de notre version latine, quoique celle de l'hébreu paraisse être la plus exacte.
Quelques psaumes ou parties de psaumes existent à l'état double : comparez Ps. 13 et 52; Ps. 39, 14-18, et 64; Ps. 16, 8-12; 59, 7-14, et 107.
3° Division du Psautier. — Les cent cinquante psaumes sont partagés, dans la Bible hébraïque, en cinq livres, que marquent soit des titres spéciaux (Séfer rišôn, Séfer šéni, etc., « Livre premier, Livre second, » etc.) (placés entre les psaumes 41 et 42, 72 et 73, 89 et 90, 106 et 107, d'après la numération du texte hébreu), soit des doxologies finales (Ps. 40, 14; 71, 19; 88, 53; 105, 48), ajoutées par les collecteurs des psaumes (excepté à la fin du cinquième et dernier livre, le psaume 150 formant lui-même une admirable doxologie). Cette division est antérieure aux Septante, puisqu'ils ont inséré les doxologies dans leur traduction; elle est même plus ancienne que la composition des Chroniques, puisque le passage 1 Chroniques 16, 36 cite la doxologie du quatrième livre (Ps. 150, 48) comme partie intégrante du psaume 150. Elle correspond vraisemblablement aux différentes phases de la collection du psautier, ainsi qu'on le verra bientôt. Elle correspond pareillement à celle du Pentateuque, l'ouvrage aux cinq tomes. « Moïse a donné aux Israélites les cinq livres du Pentateuque, dit un ancien midraš ou commentaire juif du Ps. 1, 1, et David leur a donné aussi les cinq livres des Psaumes, pour correspondre au Pentateuque. » Le psautier est donc une sorte de « Pentateuque, l'écho du Pentateuque mosaïque, résonnant du cœur d'Israël; c'est le livre quintuple de la synagogue à Dieu, de même que la Loi est le livre quintuple de Dieu à la synagogue ».
4° Histoire de la collection des Psaumes.- Les poèmes sacrés dont se compose le psautier n'ont pas été rassemblés par une seule et même main, ni à la même époque. Divers traits de la Bible démontrent jusqu'à l'évidence la pluralité des collecteurs, et fournissent de précieux indices sur les temps où ils vivaient.
Nous trouvons le premier de ces traits dans le psautier même, où nous lisons, à la fin du second livre (Ps. 72 hébr., 20) : « Ici se terminent les prières de David, fils d'Isaïe. » (la Vulgate, Ps. 71, 20, traduit imparfaitement : Defecerunt laudes David, filii Jesse). C'est là, bien certainement, une formule qui servait de conclusion à un très ancien recueil des psaumes, tout différent de la collection actuelle, et remontant à David ou à Salomon.
Second fait : la destination liturgique de la plupart des poésies de David, et des poètes contemporains de ce prince, rendit promptement nécessaire un recueil de ce genre, qui alla grossissant peu à peu, à mesure que de nouveaux psaumes étaient composés ou retrouvés. Troisième fait: nous apprenons précisément, 2 Chroniques 29, 30 (cf. Prov. 25, 1), que le saint roi Ezéchias manifesta un grand zèle pour la littérature inspirée, et que, de concert avec les lévites, il fit chanter les cantiques de David et d'Asaph. Or les psaumes 72-88, qui composent le troisième livre du psautier, appartiennent en grande partie à ces deux écrivains sacrés; d'où l'on a conclu qu'Ezéchias aurait lui-même réuni ou fait réunir en son nom cette partie du psautier. Quatrième fait : le passage 2 Mach. 2, 13 rapporte que Néhémie, - et sans doute Esdras avec lui, comme l'ajoute saint Jérôme, - s'occupa de rassembler les psaumes de David, les livres des prophètes, etc. Voilà un nouveau stade dans l'histoire de la collection du psautier. Avant, pendant et après l'exil, d'autres chants lyriques avaient paru; des psaumes plus anciens, qui ne faisaient pas partie des recueils précédents, avaient été découverts: on réunit alors le tout à ce qu'on possédait précédemment, et les deux derniers livres furent ainsi formés, tandis que les trois premiers subissaient quelques changements, par suite d'insertions nouvelles. C'est donc probablement au temps d'Esdras et de Néhémie, vers l'an 450 avant J.- C., que remonte le psautier sous sa forme actuelle (plusieurs textes du Nouveau Testament nous montrent que les Psaumes occupaient leur rang actuel au temps de Notre-Seigneur. Cf. Luc. 20, 42; 24, 44; Act. 1, 20, 13, 33).
Ces hypothèses, déjà garanties par des faits sérieux, le sont encore par l'étude intrinsèque du psautier, dans les parties duquel on reconnaît sans peine, d'une manière générale, « un progrès manifeste du plus ancien au plus récent : » les psaumes 1-42 ne contenant guère que des chants de David; les psaumes 43-90 renfermant la masse des cantiques de l'époque intermédiaire; les psaumes 91-150 la masse des chants plus modernes.
Souvent les psaumes ont été simplement ajoutés les uns à la suite des autres, sans liaison logique d'aucun genre; d'autres fois, il est visible que certains principes généraux de ressemblance ont servi de base pour les grouper: ainsi les psaumes 3 et 4 sont tous deux une prière du soir; les psaumes 5 et 6, tous deux une prière du matin; les psaumes 20 et 21 s'enchaînent mutuellement, comme font la prière et l'action de grâces, etc. (sur l'emploi très varié des noms divins 'Elohim et Yehovah dans les cinq livres du psautier, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 651. Ce fait est sans importance grave pour la critique, quoi qu'aient dit les rationalistes.)
5° Le sujet des Psaumes, leurs principales espèces. - « Dieu et l'homme, voilà le sujet des Psaumes : Dieu dans sa grandeur, sa bonté, sa miséricorde, ses bienfaits, sa justice; l'homme dans sa faiblesse, sa petitesse, sa misère, ses infidélités, et le besoin qu'il a du secours de son Créateur (Man. Bibl., t. 2, n. 655). » Ou plus brièvement, et d'une manière peut-être encore plus exacte : « Dieu, et l'homme en face de Dieu. » Comme l'a dit un autre interprète, Dieu est, pour ainsi dire, le soleil autour duquel gravitent tous les psaumes. Il est vraiment leur thème unique et perpétuel, à tel point que, « sur cent cinquante qui composent la collection, il n'y en a que dix-sept où il ne soit pas nommé dès le premier verset. » (Man. Bibl., l.c. Ce sont les Ps. 1, 2, 31, 36, 38, 44, 48, 51, 57, 77, 86, 113, 115, 120, 128, 132, 136).
Mais ce sujet unique est envisagé et traité sous des aspects très divers : quelques psaumes s'adressent directement à Dieu, pour l'invoquer, pour l'adorer et le louer, pour le remercier; d'autres célèbrent ses attributs, ses perfections sans nombre, ou admirent les merveilles opérées par lui dans la nature et dans l'histoire; d'autres exposent d"une manière subjective sa loi sainte, que le Pentateuque avait promulguée objectivement; d'autres contemplent les mystérieux problèmes de la vie humaine dans ses relations avec la providence divine, etc. De là des essais multiples de classification. La grande variété et le changement rapide des sentiments dans un même psaume rendent ce genre d'opération très difficile (voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 656). On peut du moins distinguer : les psaumes eucharistiques, ou d'action de grâces (Ps. 8, 17, 18, etc.); les psaumes élégiaques, ou de prière plaintive (les sept psaumes pénitentiaux (6, 31, 37, 50, 101, 129, 142) en font naturellement partie) (Ps. 3, 5, 7, etc.); les psaumes didactiques (Ps. 1, 48, 118, etc.); les psaumes historiques (Ps. 77, 54, 55, etc.); les psaumes prophétiques ou messianiques (Ps. 2, 15, 21, etc.) (sur cette catégorie importante, voyez plus bas, au 9°).
6° Les titres des Psaumes et leur valeur.- Dans la version des Septante et dans la Vulgate, tous les psaumes, à part les deux premiers, sont munis d'un titre. Dans le texte hébreu, ces titres existent aussi habituellement; mais il y a jusqu'à trente-quatre psaumes qui en sont dépourvus. Ils indiquent tantôt le caractère, le sujet, le but du poème; tantôt l'auteur, tantôt l'occasion historique, tantôt l'accompagnement musical, tantôt tous ces détails en même temps. Ils sont d'ordinaire très courts, ne se composant parfois que d'un simple « Alléluia »; celui du psaume 59 est le plus long et le plus complet de tous.
Depuis la fin du 18ème siècle, on a beaucoup discuté sur leur origine, et plusieurs critiques ont nié soit leur authenticité, soit leur antiquité. Il est néanmoins vraisemblable qu'ils proviennent pour la plupart des auteurs mêmes des psaumes, car il est certain qu'ils sont très anciens. On démontre ce second point à l'aide de trois preuves principales. 1° Les titres des psaumes ne sont pas seulement antérieurs à la version des Septante, qui les contient; mais les traducteurs d'Alexandrie ne les ont quelquefois pas compris, et les rendent d'une manière inintelligible (de même la Vulgate, à leur suite): fait qui atteste une grande antiquité; on avait perdu la clef des expressions assez souvent énigmatiques qu'ils renferment. 2° D'autres poèmes bibliques ont des titres analogues, dont l'authenticité n'est pas douteuse. Cf. 2 Samuel 1,18, et 23, 1; Is. 38, 9; Hab. 3, 1, etc. 3° « Ils forment une partie intégrante de la collection (des Psaumes), et jusqu'aux temps modernes ils ont été, dans leur ensemble, admis sans contestation. Théodore de Mopsueste est, dans, l'antiquité, le seul qui ait élevé des doutes à ce sujet. » D'ailleurs « leur diversité, l'absence d'esprit de système, leur forme souvent obscure... sont des garanties d'une haute antiquité (Man. Bibl. , T. 2, n. 652). » Si les Septante en ajoutent un certain nombre qui ne se trouvent pas dans l'hébreu, ils l'ont fait assurément pour de bonnes raisons, et en s'appuyant sur des traditions alors existantes. Néanmoins on admet communément que les titres de quelques psaumes sont inexacts, et on n'hésite pas à les rejeter (nous les indiquerons dans le commentaire). Il en est plusieurs qui offrent à l'interprète des difficultés très sérieuses, et leur sens ne saurait être marqué que d'une manière hypothétique.
7° Les auteurs des Psaumes. — Les titres donnent le nom des auteurs de cent un psaumes dans la Bible hébraïque; de cent quinze dans les Septante et la Vulgate. Soixante-treize psaumes sont attribués à David par le texte hébreu (ce sont les Ps. 3-9, 11-32, 34-41, 51-65, 68-70, 86, 101, 103, 108-110, 122, 124, 131, 133, 138-145, d'après la numération de l'hébreu), quatre-vingt-huit par les Septante (ajoutez à la liste précédente les Ps. 10 suivant l'hébr., 32, 42, 66, 70, 90, 92-98, 113, 136). Toujours d'après les titres, le psaume 89 est de Moïse; deux psaumes (71 et 126) sont de Salomon; Asaph, maître de chœur du temple sous le règne de David (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.; 2 Chroniques 24, 30), en aurait composé douze; de même « les fils de Coré », c.-à-d. les descendants du lévite révolutionnaire qui avait reçu un châtiment si terrible au temps de Moise (cf. Num. 16); Héman et Éthan, chargés de la musique du temple par David, avec Asaph (cf. 1 Chroniques 15, 16 et ss.), en composèrent chacun un.
Selon le texte hébreu, trente-quatre psaumes sont « orphelins », comme s'exprime le Talmud, c.-à-d. anonymes. Dans ce nombre, il en est plusieurs encore qui eurent probablement David pour auteur (par exemple, le Ps. 2. Cf. Act. 4, 25). Les Septante et la Vulgate en attribuent quelques-uns aux prophètes Jérémie, Ézéchiel, Aggée et Zacharie : simples conjectures, qui ne reposent pas toujours sur des bases bien solides.
Le livre des Psaumes est donc loin d'appartenir en entier à David, qui ne paraît pas en avoir composé beaucoup plus de la moitié. Divers écrivains, soit juifs, soit ecclésiastiques, ont pourtant affirmé, avec une énergie digne d'une meilleure cause, que tous les psaumes sans exception étaient du poète royal. « Sciamus errare, leur répondait saint Jérôme (Epist. 140, 4. Comparez ces lignes de saint Hilaire, Prob. In Ps., &2 : «Il est absurde d'attribuer tous les psaumes à David, et non à ceux dont ils portent manifestement les noms, puisqu'ils ont eu un si grand nombre d'auteurs, dont les noms figurent dans toutes les éditions. » Lorsque la Bible désigne le psautier par les noms de τά τού Δαυίδ (2 Mach. 2, 13) et de Δαυίδ (cf. Matth. 2, 45; Act. 4, 25, etc.), lorsque le concile de Trente lui donne l'épithète de Davidicum (Sess. 4), cela a lieu en vertu de l'adage: A fortiori fit denominatio. David demeure quand même « le principal et le plus grand poète lyrique d'Israël », le psalmiste par antonomase, comme le nomment les saints Livres: egregius psaltes Israel. (2 Samuel 23, 1. Cf. Eccli. 47, 8-10. D'après une gracieuse légende talmudique, le roi David avait suspendu sous ses fenêtres une harpe éolienne. Dès qu'elle rendait un son, il s'éveillait, et, piqué d'émulation, il composait un chant à la gloire de Dieu).
De cet aperçu relatif aux auteurs des Psaumes, il résulte que les dates extrêmes de la composition du psautier sont, d'une part, environ l'an 1050; d'autre part, environ l'an 450 avant J.-C., formant une ère d'à peu près six cents ans. Quant à l'opinion récente, d'après laquelle un grand nombre de psaumes ne remonteraient pas au delà de l'époque des Machabées, nous n'avons pas à la réfuter ici, tant elle est vaine; même dans les rangs rationalistes, elle a rencontré des adversaires très énergiques. (voyez Cornely, Historica et critica Introductio in utriusque Testamenti libros sacros, t. 2, pars 2, pp. 107-111)
8° Notre traduction latine des Psaumes. — La version grecque des Septante et la Vulgate, telles sont les deux plus importantes traductions du Psautier dans l'antiquité. La première « laissant fréquemment beaucoup à désirer dans les détails », et ayant en maint endroit, par suite d'une littéralité outrée, un coloris hébraïque non moins pénible que prononcé, l'on doit s'attendre à ce que la seconde, qui n'est qu'une version latine de cette traduction grecque, présente aussi un nombre considérable d'imperfections.
Voici en quelques mots, que nous empruntons au Manuel biblique (tome 2, n. 663), l'histoire du psautier tel qu'il est contenu dans la Vulgate. « Notre traduction latine des Psaumes est celle de l'ancienne italique; elle n'a pas été faite directement sur l'original hébreu... : c'est donc une œuvre de seconde main. Comme, du temps de saint Jérôme, par suite de la multitude des transcriptions qui en avaient été faites, elle était remplie de fautes, ce grand docteur, sur la demande du pape saint Damase, la retouche vers 383; ses corrections furent peu nombreuses, parce qu'il craignait de troubler, par de trop grands changements, les habitudes des fidèles qui savaient, la plupart, les Psaumes par cœur. Cette première révision est connue sous le nom de Psautier romain (du lieu où elle fut composée. « Jusqu'à saint Pie V, on se servit, dans toutes les églises de Rome, du Psalterium romanum; actuellement on ne s'en sert plus que dans l'église Saint-Pierre, pour le Bréviaire. L'invitatoire de Matines, Ps. 94, est tiré du Psalterium romanum; mais ce même psaume, intercalé dans le 3è nocturne de l'office de l'Épiphanie, est pris du Psalterium gallicanum. Les passages des Psaumes placés dans le Missel sont empruntés au Psautier romain, et non au Psautier gallican, employé dans le Bréviaire. »,Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, pp. 12-13 de la 3è édit., 1871). On la jugea bientôt insuffisante. Saint Jérôme se remit donc à l'œuvre, entre 387 et 39l , et publia une seconde édition, plus soigneusement et plus amplement corrigée, de la version italique des Psaumes; elle porte le nom de Psautier gallican, parce qu'elle fut adoptée par les Églises des Gaules. Quand il entreprit plus tard une version nouvelle de l'Ancien Testament, sur le texte hébreu, il fit aussi, en 405, une traduction des Psaumes sur l'original: c'est le Psautier hébraïque. Quel que soit le mérite de cette version, les fidèles étaient si familiarisés avec l'ancienne italique, que l'Église a cru devoir, dans sa sagesse, conserver cette dernière dans les éditions de la Vulgate, d'après la recension désignée sous le nom de Psautier gallican. »
Quant aux caractères de notre version officielle des Psaumes, la même source les détermine fort bien, dans les termes suivants (Man. Bibl., ibid., n. 604): « Notre vieux Psautier latin a des défauts; il est souvent d'un style incorrect et barbare, obscur en quelques endroits, et même quelquefois il ne prend pas exactement le sens de l'original. Mais, quoiqu'il existe des différences nombreuses entre le texte hébreu et le texte latin, le fond de la doctrine est tout à fait le même, et les divergences sont, par conséquent, sans portée pour la religion (cf. Bossuet, Dissertatio de Psalmis, cap. 5. Oeuvres, édit. Lebel, t. 1, p. 52). De plus, quoique notre version de la Vulgate ne soit pas parfaite, elle a une force, une concision admirables, jointes à je ne sais quelle saveur agréable qui lui donne le plus grand prix, et fait que les paroles des chantres sacrés, sous cette forme de la langue populaire latine, frappent l'esprit et se gravent dans la mémoire beaucoup mieux que si elles étaient parées de toutes les élégances d'une langue moderne. » (voyez dans le Man. Bibl., t. 2, n. 686, une explication, par ordre alphabétique, des mots difficiles de la Vulgate en ce qui concerne les Psaumes.).
9° L'importance des Psaumes est évidente. C'est à bon droit qu'on les a nommés « une Bible dans la Bible », parce qu'ils en résument l'essence (« La raison pour laquelle le psautier est si fréquemment utilisé c'est qu'il contient toute l'Écriture. » S. Thom. Aq., Expositio aurea ad Davidem, Proleg. « A la vérité dire, je n'estime livre soubs le ciel qui puisse être comparé au Psaultier. Parquoy s'il nous fallait impétrer de Dieu par grandes prières et souhaits un long livre contenant sommairement la moelle de l'Écriture et les choses d'eslites d'icelle, il ne pourrait estre autre que le Psaultier, ou du tout semblable à iceluy. » Préface d'un vieux Psautier datant de 1552), ou « le cœur de la Bible ». « le livre des Psaumes, écrivait saint Augustin d'une manière plus générale encore (Proleg. In Psalmos), contient ce qui est utile à toutes choses. Il prédit les choses futures, il rappelle les gestes des anciens, il présente la loi aux vivants, il détermine une façon de faire les choses. »
Mais nous pouvons envisager cette importance à divers points de vue. 1. Sous le rapport historique. Rien ne saurait nous aider mieux que les Psaumes à connaître le peuple théocratique dans la partie supérieure et en même temps la plus intime de sa vie. Sans le psautier, nous n'aurions qu'une idée très imparfaite et superficielle de la religion israélite. Au contraire, les chants lyriques des Hébreux nous permettent d'étudier à fond leurs relations avec Dieu, leur foi, leur amour, leur tendre piété. Les Psaumes sont, de plus, en connexion perpétuelle et très étroite avec l'Ancien Testament.
Sous le rapport théologique. « Le livre des Psaumes, dit saint Basile (Hom. 1 in Psalm., n.2), contient une théologie complète. La prophétie de la venue de Notre-Seigneur dans la chair, les menaces du jugement, l'espérance de la résurrection, la crainte du châtiment, les promesses de la gloire, la révélation des mystères : toutes ces choses sont recueillies dans ce livre comme dans un vaste trésor ouvert à tous. » Rien de plus riche que la théologie, soit dogmatique, soit morale, des Psaumes, et l'on a pu composer des volumes spéciaux sur ce sujet intéressant (en particulier, J.Koenig, Theologie der Psalmen, Fribourg-en-Brisgau, 1852). Mais l'importance théologique des Psaumes consiste avant tout dans leurs prophéties relatives au Messie et à son Église : prophéties nombreuses, d'une grande clarté, qui nous aident d'une manière surprenante à suivre le progrès de la révélation sur la plus belle et la plus grave des questions. Non seulement le psautier est imprégné dans son ensemble de l'idée du Messie, telle que les oracles antérieurs l'avaient transmise, mais cette idée y prend un magnifique accroissement; elle se précise et se clarifie de plus en plus. Aussi ne faut-il pas s'étonner que, de tous les livres de l'Ancien Testament, le psautier soit le plus fréquemment cité dans le Nouveau (on a supputé que sur deux cent quatre-vingt-trois citations empruntées à l'Ancien Testament par le Nouveau, cent seize sont tirées des Psaumes).
Cependant tous les psaumes ne s'occupent pas du Messie, et, parmi ceux qui s'en occupent, tous ne le font pas de la même manière; de là le nom de Psaumes messianiques, appliqué seulement à un certain nombre d'entre eux. Et ici encore il faut distinguer, car les psaumes messianiques ne méritent pas tous cette épithète au même degré : quelques-uns annonçant le Christ et son règne d'après leur sens direct, littéral, de sorte qu'ils ne sauraient souffrir aucune autre application ; d'autres se rapportant tout d'abord, selon leur sens propre, à divers faits ou personnages de l'Ancien Testament, mais de telle sorte que ces faits, ces personnages, sont des types du Messie. Dans le premier cas, qui est relativement rare, on dit que les psaumes sont directement ou exclusivement messianiques (tels sont les Ps. 2, 21, 44, 71, 109; peut être aussi les Ps. 15 et 68); dans le second, ils le sont indirectement, ou suivant le sens typique et figuré (entre autres, les Ps. 8, 18, 34, 39, 40, 67, 77, 96, 101, 108, 116, 117, pour ne citer ici que les principaux).
Les psaumes messianiques nous sont parfois indiqués par les écrivains du Nouveau Testament, ou par le témoignage unanime de l'Église : leur caractère est alors indiscutable (à cette catégorie appartiennent les Ps. 2, 8, 15, 21, 39, 40, 44, 47, 48, 71, 77, 96, 101, 108, 109, 116, 117). D'autres fois, c'est le fond même des choses, un trait plus ou moins frappant, qui nous rappelle le Messie (Ps. 20, 23, 46, 84, 86, 88, etc) : garantie assurément bien inférieure à la précédente. Le consentement de quelques Pères ou exégètes anciens a également sa valeur pour établir le caractère messianique d'un psaume (Ps. 3, 17, 48, 54, 58, 66, 70, 87, 110, etc); mais il est nécessaire alors que l'application faite par eux à Notre-Seigneur Jésus-Christ et à son Église ne soit pas purement accommodatice. (« On ne doit pas ranger parmi les psaumes messianiques ceux que la liturgie applique, dans un sens accomodatice, à Jésus-Christ et à son Église, parce que celle-ci n'a pas certainement l'intention de décider par là, en vertu de son autorité, que l'application qu'elle fait d'un passage au Messie et à son royaume est réelle, objective, et voulue comme sens premier par le Saint-Esprit ». Thalhofer, Erklaerung der Psalmen, p. 16 de la 3è édition. Voyez dans l'excellent ouvrage du P. Corluy, Spicilegium dogmatico-biblicum, Gand, 1884, passim, l'explication concise des principaux passages messianiques du psautier. Cf. G. Reinke, Die messianischen Psalmen, Giessen, 1857-1858).
Sous le rapport liturgique. Chacun sait le rôle immense que les Psaumes ont joué et joueront à jamais dans les liturgies juive et chrétienne. Non qu'ils aient été tous composés dans un but liturgique; mais ceux-là même qui n'étaient à l'origine que l'effusion d'un sentiment individuel et privé s'adaptèrent merveilleusement à cette destination.
Nous possédons peu de détails sur l'emploi des Psaumes dans les cérémonies religieuses d'Israël avant l'exil. Plusieurs textes bibliques supposent cependant que le psautier formait dès lors le fond et la partie essentielle du culte public. Comp. 1 Chroniques 16; Is. 38, 20; Jer. 33, 11, etc., et les titres d'un certain nombre de psaumes. Il en fut de même après l'exil, ainsi que le dit clairement le Talmud en divers endroits, allant jusqu'à noter les psaumes qui étaient chantés à tels et tels jours (actuellement encore les Psaumes constituent une portion très importante du culte dans les synagogues).
Du culte juif, l'emploi des Psaumes passa dans le culte chrétien dès l'origine de l'Église (cf. 1 Cor. 14, 15, Eph. 5, 19; Col. 3, 16). Et rien de plus naturel, puisque les apôtres, et ceux des premiers chrétiens qui étaient issus du judaïsme, avaient été accoutumés à ce genre de prière. D'ailleurs le psautier n'a rien de spécifiquement juif; ses supplications et ses louanges convenaient mieux encore à la religion nouvelle qu'à l'ancienne (« Psalmus vox Ecclesiae est », a dit saint Ambroise, Praef. In Psalm., n. 9); aussi, lorsque la liturgie chrétienne s'organisa peu à peu, elle fit un usage très large des psaumes (voyez Bona, Opera omnia, Anvers, 1723, pp. 402 et ss.; Gerbert, De musica sacra, t. 1, cap. 1-3, etc): à tel point que les Églises de Syrie chantaient intégralement le psautier, « le cœur de Dieu, » ainsi qu'elles l'appelaient, à toutes les vigiles des fêtes; les Églises grecque et latine, une fois par semaine.
Sous le rapport moral et mystique. Cet emploi public et solennel des Psaumes n'empêchait pas leur emploi privé, qu'il excitait au contraire. « In Christi villa (c.-à-d. à Bethléem), écrivait saint Jérôme (Ep. 18. Cf. S. Greg. Nyss., in Psalm. c. 3), - et ce qu'il dit de Bethléem s'applique à cent autres villes, - extra psalmos silentium est; quocumque te vertas, arator stivam tenens Alleluia decantat, sudans messor psalmis se avocat, et curva attondens vites falce vinitor aliquid Davidicum canit. ». C'est que les Psaumes renferment un trésor inépuisable de saints enseignements, de consolations et d'encouragements célestes, qui s'approprient à tous les temps, à tous les pays, à chaque âme individuelle, à chaque situation de la vie. Le psautier est, comme l'Imitation de Jésus-Christ, un livre qui ne saurait vieillir. « Il a ceci de propre et d'admirable qu'il contient , décrits en lui, les mouvements de l'âme de chacun, ses mutations et ses punitions , de telle sorte que quiconque voudrait les recevoir de lui comme d'une image, et les comprendre, pourrait se transformer lui-même et devenir ce qui est écrit....Dans chaque chose, chacun trouvera des cantiques divins parfaitement adaptés à nous, à nos mouvements et à leur modération. (S. Athanase, Epist. ad Marcellinum, n. 10. Comparez Bossuet, Dissertatio in Psalmos, cap. 8). » « David est... le prince de la prière,.... le père de l'harmonie surnaturelle, le musicien de l'éternité dans les choses du temps, et sa voix se prête à qui le veut, pour gémir, pour invoquer, pour intercéder, pour louer, pour adorer (Lacordaire, Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne, pp. 190 et ss.).
10° Beautés littéraires du Psautier. — « Je ne m'étendrai pas sur les beautés littéraires du livre des Psaumes: les saints Pères ont tout dit, en mettant ces divins cantiques infiniment au-dessus des productions des lyriques profanes (le mot de saint Jérôme est bien connu : « David, notre Simonides, notre Pindare, notre Aldeus, notre Flaccus et notre Catullus, chante le Christ avec la lyre, et un plasterium à dix cordes. » Epist, L ad Paulin). Ils l'emportent, en effet, et par le fond des choses qu'ils renferment, et par la manière dont ils les expriment... Pour exprimer de si grandes pensées, les poètes de Sion avaient des images vives, des expressions pittoresques, des comparaisons frappantes, des tons hardis, des mouvements sublimes, enfin toutes les ressources du génie oriental secondé par l'inspiration. Lisez l'un après l'autre les lyriques anciens et modernes, vous ne trouverez rien dans leurs odes qui approche de la majesté et de la douceur des Psaumes; mais, à côté de ces richesses, vous n'admirerez pas moins la simplicité du style, qui contraste toujours dans la Bible avec la recherche des écrivains profanes (H.Laurens, Job et les Psaumes, pp. 158 et ss., Paris, 1839).
Nous pourrions citer, sur ce thème intéressant, toute une chrestomathie de passages remarquables, empruntés aux plus grands écrivains modernes. Les lignes suivantes de Lamartine suffiront: « Ce chantre divin (David) m'a souvent touché le cœur et ravi la pensée. C'est le premier des poètes du sentiment; c'est le roi des lyriques. Jamais la fibre humaine n'a résonné d'accords si intimes, si pénétrants, si graves; jamais la pensée du poète ne s'est adressée si haut et n'a crié si juste; jamais l'âme de l'homme ne s'est répandue devant l'homme et devant Dieu en expressions et en sentiments si tendres, si sympathiques et si déchirants. Tous les gémissements les plus secrets du cœur humain ont trouvé leurs voix et leurs notes sur les lèvres et sur la harpe de cet homme, et si l'on remonte à l'époque reculée où de tels chants retentissaient sur la terre, si l'on pense qu'alors la poésie lyrique des nations les plus cultivées ne chantait que le vin, l'amour, le sang et les victoires des Muses et des coursiers dans les jeux de l'Élide, on est saisi d'un profond étonnement aux accents du Roi-Prophète, qui parle au Dieu créateur comme un ami à son ami, qui comprend et loue ses merveilles, qui admire ses justices, qui implore ses miséricordes, et semble un écho anticipé de la poésie évangélique, répétant les douces paroles du Christ avant de les avoir entendues... Lisez de l'Horace ou du Pindare après un psaume; pour moi, je ne le peux plus. » (Voyage en Orient).
En un mot, c'est à bon droit que les Psaumes « passent chez tous les peuples pour l'ouvrage le plus parfait que la poésie lyrique ait produit » (Ch. Nodier. Voyez les trésors de l'éloquence, Lille, 1846, 3è édit., t. 1, pp. 35 et ss.)
11° Les ouvrages à consulter ne manquent pas ici, puisque « les Psaumes sont le livre de l'Ancien Testament sur lequel on a le plus écrit », et que l'on compte « environ douze cents commentaires de ces chants sacrés » (Man. Bibl., t. 2, n. 672). Voici quelques-uns des plus utiles, tous sortis de la plume d'écrivains catholiques. Au temps des Pères, l'Expositio in Psalmos, attribuée à saint Athanase; les admirables Homiliae in Psalmos de saint Basile, qui ne portent malheureusement que sur vingt-deux psaumes; l'œuvre analogue et également incomplète de saint Jean Chrysostome; l'Interpretatio in Psalmos, de Théodoret de Cyr; les Tractatus super Psalmos, de saint Hilaire de Poitiers; les célèbres Enarrationes in Psalmos, de saint Augustin. Au moyen âge, de Psalmorum libro exegesis, du Vén. Bède; le commentaire incomplet de saint Thomas d'Aquin. Aux temps modernes, la Paraphrasis in Psalmos cum annotationibus, de Cornélius Jansénius, évêque de Gand (Anvers, 1614; travail concis et solide); le Commentarius in Psalmos de Génébrard (1582); le Commentarius in Psalmos et in cantica divini officii, de A. Agellius (Paris, 1611), qui est regardé à bon droit comme le meilleur ouvrage catholique du 17ème siècle
sur les Psaumes ; l'excellente Explication des Psaumes de Robert Bellarmin [Paris, Librairie de Louis Vives, 1855, en trois tomes téléchargeables gratuitement sur JesusMarie.com] [...] H. Lesêtre, le Livre des Psaumes, Paris, 1883 ; Mgr Meignan, David, roi, psalmiste, prophète, avec une introduction sur la nouvelle critique, Paris, 1889 (tous ces commentaires contemporains ont de la valeur, et peuvent rendre de grands services pour l'étude des Psaumes). […] (Voyez, dans le Man. bibl., t. 2, nn. 668-671, quelques excellentes recommandations pratiques sur l'étude des Psaumes.)
Le livre des Psaumes commenté verset par verset
Psaume 1. 1 Heureux l'homme qui ne marche pas dans le conseil des impies, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs et qui ne s'assied pas dans la compagnie des moqueurs Ce premier psaume n’a de titre, ni dans l’hébreu, ni dans les Septante ; mais les Pères grecs et latins, de même que les rabbins, l’attribuent communément à David. Il paraît cependant que le nom de David se lisait dans quelques anciens exemplaires des Septante, puisqu’il se trouve dans l’édition d’Alcala et dans celle des Alde. ― Le psaume 1 sert d’introduction générale à toute la collection des chants inspirés. Saint Augustin et saint Ambroise remarquent que les termes mêmes expriment la gradation du mal, en ce que c’est mal faire même de suivre le conseil des méchants ; plus mal encore, de demeurer dans la voie du mal, où l’on est entré ; et pire encore de séduire les autres par les doctrines qu’on répand. Les moqueurs (comp. Proverbes 9, 7-8 ; 13, 1 ; 14, 6) font des enseignements divins l’objet de leurs plaisanteries, et les tournent en dérision comme une folie, pour leur substituer leurs fausses maximes qui sont une vraie peste (S. Athanase, S. Basile).
2 mais qui a son plaisir dans la loi du Seigneur et qui la médite jour et nuit. Qui en fait le sujet de ses méditations, la lit et l’étudie.Voir Josué, 1, 8.
3 Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau, qui donne son fruit en son temps et dont le feuillage ne se flétrit pas : tout ce qu'il fait réussi. Il sera rempli d'un bon suc, de bonne volonté et de vigueur. Son fruit : les bonnes œuvres de la piété, et sa récompense dans l'éternité. 1 Pierre 1, 7 ; (Jérôme). Tout ce que le juste fait, tourne à son plus grand bien (Voir Romains 8, 28).Voir Jérémie, 17, 8. Bonheur du juste, qui évite le mal et observe la loi, c’est-à-dire pratique le bien.
4 Il n'en est pas ainsi des impies : ils sont comme la paille que chasse le vent. Malheur du pécheur. La paille que le vent emporte, lorsque le blé est jeté en l'air pour le nettoyer.
5 Aussi les impies ne resteront-ils pas debout au jour du jugement, ni les pécheurs dans l'assemblée des justes Dans le style des Hébreux les impies sont ce que nous appelons les méchants en général ; de là vient que chez eux les justes et les impies sont ceux que nous nommons les bons et les méchants. Au jugement dernier, lorsque les bons seront séparés des méchants (Augustin). (Voir Isaïe 3, 14 ; 26, 8 ; 59, 18 ; Malachie 3, 5). Dans l’assemblée des saints, qui sera séparée lors du jugement. Au jugement dernier. C’est ainsi que l’ont entendu la plupart des docteurs juifs après le paraphraste chaldéen. D’ailleurs, comme l’a justement remarqué le savant Aben-Ezra, la présence de l’article déterminatif enlève toute espèce de doute à cet égard.
6 car le Seigneur connaît la voie du juste mais la voie des pécheurs mène à la ruine. Connaître pour Dieu, c’est reconnaître et récompenser (Voir Matthieu 7, 23). Ainsi ont entendu ce psaume non-seulement les Apôtres (Actes 4, 25 ; 13, 33 ; Hébreux 1, 5), et les Pères grecs et latins, mais même les anciens Juifs. David, à qui ce Psaume est généralement attribué, avait été favorisé au sujet du Messie de lumières surnaturelles (Voir 2 Samuel 7 et 23). David ne dit pas qu’il n’y a pas de résurrection pour les méchants, comme l’ont prétendu quelques incrédules ; il dit simplement qu’ils ne ressusciteront pas pour être admis dans l’assemblée des justes ; il faut faire violence au texte pour lui donner un autre sens.
Psaume 2. 1 Pourquoi les nations s'agitent-elles en tumulte et les peuples méditent-ils de vains projets ?
Ce Psaume n’a, comme le premier, aucun titre dans l’hébreu, dans la Vulgate et dans la plupart des exemplaires des Septante ; quelques-uns seulement, soit grecs, soit latins, portent en tête : Psaume de David, inscription dont la vérité se trouve confirmée par le témoignage formel des Apôtres mêmes. D’un autre côté, les Apôtres dans le Nouveau Testament, les anciens Pères grecs et latins, les anciens rabbins, les exégètes chrétiens, tous s’accordent à dire que ce psaume se rapporte au Messie. ― Ce Psaume est très souvent cité dans le Nouveau Testament. Les Actes des Apôtres, 4, 25, indiquent l’accomplissement des versets 1 et 2 dans la coalition des Juifs et des païens contre Jésus-Christ. Hébreux, 1, 5 et 5, 5, cite le 7e verset de ce psaume comme preuve de la génération éternelle du Verbe. Voir Actes des Apôtres, 13, 33 et Romains 1, 4. Le nom de Messie ou Christ et celui de Fils de Dieu, voir Jean 1, 49 et Matthieu 26, 63, qui étaient les noms par lesquels on désignait ordinairement chez les Juifs, du temps de Notre-Seigneur, le grand roi qu’ils attendaient, viennent de ce psaume et de Daniel 9, 25. L’Apocalypse, 19, 15 ; 12, 5 ; 2, 5, nous montre Jésus-Christ gouvernant les nations avec un bâton de fer. Les païens veulent en vain se révolter contre Dieu. Voir Actes des Apôtres, 4, 25. ― Cette brusque interrogation : Pourquoi, indique que les complots des rois de la terre sont sans raison et seront sans succès. A quoi bon ?
2 Les rois de la terre se soulèvent et les princes tiennent conseil ensemble, contre le Seigneur et contre son Oint. Ces deux vers 2-3 expriment le résultat des délibérations des rois conjurés.
3 Brisons leurs liens, disent-ils et jetons loin de nous leurs chaînes.
4 Celui qui est assis dans les cieux sourit, le Seigneur se moque d'eux. Celui qui habite dans les cieux est opposé aux rois de la terre, voir verset 2 ; à leur agitation, à leur tumulte, est opposée sa sérénité ; ils se remuent, ils se démènent ; lui sourit, comme pourrait faire un homme qui verrait des fourmis se révolter contre lui. Dieu se rit des vains efforts de ses ennemis.
5 Alors il leur parlera dans sa colère et dans sa fureur, il les épouvantera.
6 Et moi, j'ai établi mon roi, sur Sion, ma montagne sainte.
7 Je publierai le décret : Le Seigneur m'a dit : Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré. Discours du Messie v.7-9 ; il déclare que Dieu l’a engendré de toute éternité et qu’il lui a donné en héritage toutes les nations de la terre. son décret, par lequel il m’a établi roi. Voir Hébreux, 5, 5. ― Je t’ai engendré. Cela peut s’entendre ou de la génération éternelle du Verbe (voir Hébreux, 1, 5), ou de sa naissance temporelle ; mais particulièrement de sa Résurrection, par laquelle il est devenu le premier-né d’entre les morts (voir Actes des Apôtres, 13, 32-33 ; Colossiens, 1, 18 ; Apocalypse, 1, 5).
8 Demande et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre. Je te donnerai, etc. C’est dans le Messie seul qu’ont été accomplies ces magnifiques promesses.
9 Tu les briseras avec un sceptre de fer, tu les mettras en pièces comme le vase du potier.
Ce texte est appliqué plusieurs fois à Jésus-Christ, et Jésus-Christ se l’applique à lui-même. Voir Apocalypse, 2, 26-28 ; 12, 5 ; 19, 15.
10 Et maintenant, rois, devenez sages, recevez l'avertissement, juges de la terre.
Conclusion du Psalmiste v10-13: il faut obéir au roi-Messie.
11 Servez le Seigneur avec crainte, tressaillez de joie avec tremblement.
12 Embrassez le Fils, de peur qu'il ne s'irrite et que vous ne périssiez dans votre voie, car bientôt s'allumerait sa colère, heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance. Il est facile de sentir le mérite de la marche lyrique de ce Psaume. Entrant hardiment en matière par une question, il déroule en peu de mots le tableau du bruit des réunions dans lesquelles les rois forment leurs vains projets. Un regard tombé du haut du ciel, un sourire du roi de ce ciel, anéantissent leurs combinaisons ; car, dans les vues du poète, ce terrible sourire devient le tonnerre tout puissant, il comprend ce langage, il s’en fait l’interprète. Ce langage est concis et majestueux comme doit l’être celui du roi du ciel ; mais le roi sur la terre donne des ordres plus détaillés, il donne même de avis, des conseils ; cependant le répit qu’il donne à ses ennemis pour les suivre est court, et l’ode se termine par une sentence sur les fidèles. Chaque trait de ce tableau est juste et sa gradation est admirable.
Psaume 3. 1 Chant de David à l'occasion de sa fuite devant Absalon, son fils. 3.1 Lorsqu’il fuyait, etc. Cette fuite de David est racontée à 2 Samuel 15, verset 14 et suivants.2 Seigneur que mes ennemis sont nombreux. Quelle multitude se lève contre moi. 3.2-3 Multitude des ennemis de David. Les saints Pères ont vu dans David, qui fut persécuté par son propre fils, un type de Jésus-Christ, qui fut pris par Judas, livré aux païens et crucifié ; mais qui ressuscita glorieusement de la mort. 3 Nombreux sont ceux qui disent à mon sujet : Plus de salut pour lui auprès de Dieu. Séla. Beaucoup disent que je n'ai aucun secours, ni aucune miséricorde à attendre de mon Dieu, que j'honore. Comparez les paroles de Séméï (1 Samuel 16, 8) ; et aussi les blasphèmes contre Jésus-Christ (Matthieu 27, 40, 41). Même un grand nombre des amis de David perdirent courage, mais il mit son espérance dans le secours immédiat de Dieu. 4 Mais toi, Seigneur, tu es mon bouclier, tu es ma gloire et tu relèves ma tête. 3.4-5 David n’est pas effrayé du nombre de ses ennemis, parce qu’il compte sur le secours de Dieu. Celui qui est dans la tristesse, dans le découragement, baisse la tête ; celui qui espère, l'élève. 5 De ma voix je crie vers le Seigneur et il me répond de sa montagne sainte. Séla. 3.5 de la montagne de Sion, où se trouvait l'Arche d’alliance, sur laquelle Dieu se rendait présent entre les chérubins.Sa montagne sainte ; c’est-à-dire Sion. Comparer à Psaume 13, 7. 6 Je me suis couché et me suis endormi, je me suis réveillé car le Seigneur est mon soutien. Selon saint Justin, saint Augustin, Eusèbe, Théodoret et d’autres, David a prononcé ces paroles comme type de Jésus-Christ, qui devait sortir un jour du tombeau ; l’Église les a également insérées dans l'office de Pâques. 3.6-7 (c’est-à-dire première moitié du verset 7). Au sens littéral, le Psalmiste se lève, il se couche, ce qui veut dire qu’il vit en paix, et tranquille, parce que Dieu est son protecteur. 7 Je ne crains pas devant le peuple innombrable qui m'assiège de toutes parts. 8 Lève-toi, Seigneur. Sauve-moi mon Dieu car tu frappes à la joue tous mes ennemis. Tu brises les dents des méchants. 3.8-9 Prière à Dieu, pour qu’il délivre David de tous ses ennemis et qu’il bénisse son peuple. Tu les as réduits à l'impuissance de me nuire ; car les animaux sauvages, après qu'on leur a brisé les dents, ne peuvent plus nuire. 9 Au Seigneur le salut. Que ta bénédiction soit sur ton peuple. Séla. Le mot «Séla» se lit dans ce Psaume à la fin des versets 3. 5. 9. Le sentiment le plus commun est qu'il indique une pose, ou quelques modifications du ton dans le chant. Ce mot se trouve soixante-onze fois dans le Psautier.
Psaume 4. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, psaume de David.
2 Quand je t'invoque, réponds-moi, Dieu de ma justice, toi qui dans ma détresse, me mets au large. Aie pitié de moi et entends ma prière. 4.2 Dieu l'auteur de ma justice, ou le défenseur de ma juste cause (Augustin). Les exégètes rapportent aussi communément ce Psaume, de même que le précédent, au temps de la fuite de David devant Absalon. Dieu de ma justice ; c’est-à-dire le Dieu auteur et défenseur de ma justice. ― Pour bien suivre la pensée du Psalmiste, il faut mettre les verbes au présent et non au passé. Dans ce verset 2, David demande à Dieu de l’exaucer dans son angoisse, au moment où tous l’abandonnent pour suivre Absalom.
3 Fils des hommes, jusqu’à quand ma gloire sera-t-elle outragée ? Jusqu’à quand aimerez-vous la vanité et rechercherez-vous le mensonge ? Séla. 4.3-4 Le Psalmiste s’adresse à ses calomniateurs : qu’ils cessent leurs outrages, car Dieu va exaucer sa prière. Pourquoi vous séduisez-vous vous-mêmes par de vaines espérances, et méditez-vous le mensonge, pour accuser l’innocent ?
4 Sachez que le Seigneur s'est choisi un homme pieux, le Seigneur entend quand je l'invoque. 4.4 homme pieux. David avait été sanctifié de Dieu par l’onction sainte qu’il avait reçue à son sacre.
5 Tremblez et ne péchez plus. Parlez-vous à vous-mêmes sur votre lit et cessez. Séla. 4.5 Que ses ennemis rentrent en eux-mêmes et qu’ils se confient en Dieu, au lieu de se laisser aller à la présomption. Lors même que la colère et le mécontentement se seraient emparés de vous, ne péchez pas en vous y obstinant ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère (Éphésiens 4, 26), et concevez-en du repentir sur votre lit.
6 Offrez des sacrifices de justice et confiez-vous dans le Seigneur.
Des sacrifices de conversion et de vraie piété (Comp. Deut. 33, 19. Ps. Hébreux 51, 19).
7 Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ton visage, Seigneur. 4.7 David répond à ses amis par une prière à Dieu. Les faveurs dont Dieu nous a comblés, sont un signe certain que sa divine providence veille sur nous. Qui nous fera voir ? C’est-à-dire qui nous donnera ? Qui nous récompensera pour le sacrifice que nous faisons en suivant un roi détrôné et malheureux, en nous exposant par là même à la merci de nos ennemis, et en manquant des choses les plus nécessaires ? David répond à ceux qui font cette question que Dieu les a favorisés de sa divine lumière, qu’il leur a accordé une joie intérieure et le témoignage d’une bonne conscience. Parmi ceux qui ont suivi David, beaucoup disent : Qui nous fera retrouver la paix et le bonheur ? ― Dieu, répond-il, en faisant briller sur nous son visage, c’est-à-dire en nous accordant sa faveur.
8 Tu as mis dans mon cœur plus de joie qu'ils n'en ont au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau. Mes ennemis se sont, etc., et ils trouvent en ces biens leur joie et le rassasiement de leur cœur ; car ils ne connaissent pas la joie intérieure, que l'on goûte en Dieu.
9 En paix je me coucherai et je m'endormirai aussitôt, car toi, Seigneur, toi seul, tu me fais habiter dans la sécurité. 4.9 Tout cela ne me touche pas, pourvu seulement que j'aie Dieu. Tranquillité et paix de David, à cause de sa confiance sans bornes en Dieu.
Psaume 5. 1 Au maître de chant, sur les flûtes, psaume de David. 5.1 Sujet : Prière du matin, avant d’aller à la maison de Dieu. Certains rapportent le Psaume à la persécution de David par Saül ou par Absalon ; mais il semble qu’il est surtout dirigé contre les ennemis de Dieu, et que c'est une exhortation à la confiance en Dieu en général.
2 Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur, entends mes soupirs, 5.2-5 David invoque Dieu dès le matin et demande à être exaucé. 3 sois attentif à mes cris, ô mon Roi et mon Dieu, car c'est à toi que j'adresse ma prière. C'était Dieu qui était proprement le roi des Israélites ; leur roi terrestre n'était que son représentant. 4 Seigneur, dès le matin, tu entends ma voix, dès le matin, je prépare mes demandes et j'attends. 5.4 Tu exauceras une prière que je t’adresse dès le matin ; car ceux qui veillent ainsi dès le matin devant Dieu, le trouvent (Proverbes 8, 17). Dès le matin tu entends ma voix. Les hébreux priaient trois fois par jour : le matin, à midi et le soir. Il est dit du prophète Daniel qu’il était fidèle observateur de cette sainte pratique. Voir Daniel 6, vv. 10, 13. 5 Car tu n'es pas un Dieu qui prenne plaisir au mal, avec toi le méchant ne saurait habiter. 5.5-7 Lorsque, dès le matin, je prierai et méditerai, tu m’exauceras, parce que tu n'aimes pas l’iniquité des méchants, qui se sont déclarés mes ennemis. David fonde sa prière et sa confiance sur la sainteté de Dieu.
5.7 Homme de sang ; littéralement Homme de sangs ; c’est-à-dire meurtrier. Les Hébreux employaient le mot sang au pluriel principalement lorsqu’il s’agissait du sang versé, répandu par le meurtre. 6 Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux, tu hais tous les artisans d'iniquité. L’insensé n’est pas uni à Dieu, ni Dieu à lui, c’est un impie. 7 Tu fais périr les menteurs. Le Seigneur abhorre l'homme de sang et de fraude. 8 Pour moi, par ta grande miséricorde, j'irai dans ta maison, je me prosternerai dans ta crainte, devant ton saint temple. 5.8 J'oserai paraître devant toi, et demeurer en ta présence, m'appuyant, non sur mes mérites, mais sur ton infinie miséricorde. Par la maison de Dieu et son temple il faut entendre ici le saint tabernacle, qui, étant la demeure de Dieu, portait ce nom distingué, qui passa depuis au temple de Salomon. J’adorerai en approchant de votre saint temple ; littéralement J’adorerai vers votre, etc. 5.8-11 Le Psalmiste invoque Dieu avec confiance contre ses ennemis, parce qu’ils sont méchants. 9 Seigneur, conduis-moi, dans ta justice, à cause de mes ennemis aplanis ta voie sous mes pas Sois toi-même mon guide, de peur que je ne chancelle, et afin que je ne m'écarte ni à droite ni à gauche, rends-moi la voie facile à la marche, à cause de mes ennemis, et sois-moi présent. 10 car il n'y a pas de sincérité dans leur bouche, leur cœur n'est que malice, leur gosier est un sépulcre ouvert, leur langue se fait caressante. Suit maintenant la raison pourquoi Dieu doit, à cause de ses ennemis, le maintenir dans la justice ; c’est qu'ils sont très méchants. 5.10-13 Que Dieu punisse les méchants, et les justes se réjouiront. 5.10 Voir Psaume 13, 3 ; Romains 3, 13. ― C’est un sépulcre ouvert que leur gosier, parce qu’avec les mensonges qu’ils profèrent, ils préparent à tout instant la mort et la ruine. 11 Châtie-les, ô Dieu, qu'ils échouent dans leurs desseins. A cause de leurs crimes sans nombre, précipite-les car ils sont en révolte contre toi. Le souhait qui suit ne vient pas de la haine, mais du zèle pour la gloire de Dieu. On doit, du reste, voir dans ces paroles moins un vœu ou une malédiction, qu'une prédiction de la manière dont Dieu traitera un jour les impies (Voir Néhémie ch. 4). 12 Alors se réjouiront tous ceux qui se confient en toi, ils seront dans une perpétuelle allégresse et tu les protégeras, ils se livreront à de joyeux transports, ceux qui aiment ton nom Tu habiteras éternellement dans les justes, comme dans un temple, et ils seront comblés de gloire et de félicité durant l'éternité. Le nom du Seigneur est le Seigneur lui-même, c'est-à-dire que le nommer, c'est le connaître. 13 car tu bénis le juste, Seigneur, tu l'entoures de bienveillance comme d'un bouclier.
Psaume 6. 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, à l'octave, psaume de David. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. Le sujet du psaume 6 est une prière à Dieu pour désarmer sa colère. C’est le premier des sept Psaumes de pénitence. On ne peut rien imaginer de plus tendre, de plus touchant et de plus profondément triste. David, puni de ses péchés par ses ennemis, demande, dans ce psaume, grâce et délivrance, et il espère avec confiance. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis sans force, guéris-moi, Seigneur, car mes os sont tremblants. 4 Mon âme est dans un trouble extrême et toi, Seigneur, jusqu’à quand ? Appel de David à la miséricorde de Dieu pour qu’il ne le châtie pas dans sa colère, car il tremble devant lui. Jusqu’à quand serez-vous en colère, ou me laisserez-vous dans mon triste état ? Différerez-vous de me livrer, ou me châtierez-vous ? Ce n'est pas là une expression d'impatience, mais d'une confiance filiale en la bonté de Dieu.5 Reviens, Seigneur, délivre mon âme, sauve-moi à cause de ta miséricorde. v5-8 Motifs pour lesquels Dieu doit secourir David. 6 Car celui qui meurt n'a plus souvenir de toi, qui te louera dans le schéol ? Les morts dans un silence absolu et dans l’enfer ne profèrent que des paroles de désespoir et de blasphème. Viens à mon secours, ô mon Dieu ! car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. Le schéol, l’autre monde (Nombres 16, 30 mais si le Seigneur fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche et les engloutit, eux et tout ce qui leur appartient et qu'ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez que ces gens ont méprisé le Seigneur.» 31 Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, le sol qui était sous eux se fendit. 32 La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux et leurs familles, avec tous les gens de Coré et tous leurs biens. 33 Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait et la terre les recouvrit et ils disparurent du milieu de l'assemblée. 34 Tout Israël, qui était autour d'eux, s'enfuit à leur cri, car ils disaient : «Fuyons, de peur que la terre ne nous engloutisse.» 35 Un feu sortit d'auprès du Seigneur et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum »), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l'égard des bons, ce n'était pas, comme séjour avant d'être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n'était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d'être triste, en ce qu'il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l'enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu. 7 Je suis épuisé à force de gémir, chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. 8 Mon œil est consumé par le chagrin, il a vieilli à cause de tous ceux qui me persécutent. Le chagrin m'a fait vieillir en présence de mes ennemis, qui en ont été dans la joie. Le chrétien pénitent peut, au sujet de ces ennemis de David, penser aux passions, aux tentations, aux mauvais exemples et aux mauvaises compagnies, aux occasions dangereuses, et à tout ce qui est un obstacle au salut. 9 Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal car le Seigneur a entendu la voix de mes larmes, Celui qui prie sent tout-à-coup sa prière exaucée. Chant de triomphe v9-11 : Dieu a exaucé le Psalmiste ; il le fait triompher de tous ses ennemis. Voir Matthieu 7, 23 ; 25, 41 ; Luc 13, 27. 10 le Seigneur a entendu ma supplication, le Seigneur accueille ma prière. 11 Tous mes ennemis seront confondus et saisis d'épouvante, ils reculeront, soudain couverts de honte.
Psaume 7. 1 Dithyrambe de David, qu'il chanta au Seigneur à l'occasion des paroles de Chus, le Benjamite. Voir 2 Samuel chapitres 16 et 17. ― Chusi est le même nom qu’Éthiopien. Le personnage de la tribu de Benjamin qu’il désigne ici est inconnu : ce n’est pas Séméi ; ce devait être un des zélés partisans de Saül, un de ces rapporteurs qui, comme Doëg et les Ziphéens, calomniaient David fugitif auprès de Saül et excitaient la colère du roi contre lui. Quoique les livres historiques ne mentionnent pas Chusi, les détails donnés dans 1 Samuel, chapitres 24 à 26, éclaircissent très bien plusieurs passages de ce psaume. D’autres, avec saint Jérôme, entendent Saül, qui pouvait être appelé Chus (Éthiopien, noir), à cause de son naturel plein de fiel et enclin à la colère. 2 Seigneur, mon Dieu, en toi je me confie, sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi Le chrétien se souviendra ici de ses mauvaises habitudes et de ses péchés, qu’il doit s’efforcer de combattre et d’exterminer comme ses plus redoutables ennemis ; il peut également se rappeler les puissances de l’enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le miner entièrement. 3 de peur qu'il ne me déchire, comme un lion, qu'il ne dévore sa proie, sans que nul ne la lui arrache. Invocation à Dieu pour qu’il arrache David à ses ennemis. 4 Seigneur, mon Dieu, si j'ai fait cela, s'il y a de l'iniquité dans mes mains, Les mains sont mises pour les actions, comme étant les instruments ordinaires qui servent à les faire. 5 si j'ai rendu le mal à qui est en paix avec moi, si j'ai dépouillé celui qui m'opprime sans raison, Protestation, sous forme d’imprécation contre lui-même, que le Psalmiste n’a pas fait ce que Chusi lui impute. 6 que l'ennemi me poursuive et m'atteigne, qu'il foule à terre ma vie, qu'il couche ma gloire dans la poussière. Qu’il foule ma vie, etc. ; qu’il me foule tout vivant. ― Qu’il ensevelisse ; c’est le sens du grec et de l’hébreu, qui portent à la lettre : Qu’il fasse habiter. 7 Lève-toi, Seigneur, dans ta colère, porte-toi contre les fureurs de mes adversaires, réveille-toi pour me secourir, toi qui ordonnes un jugement. Un jugement : selon le commandement que vous avez fait vous-mêmes de protéger et de secourir les innocents opprimés. 8 Que l'assemblée des peuples t'environne. Puis, t'élevant au-dessus d'elle, remonte dans les hauteurs. Et l’assemblée des peuples qui désirent ardemment que vous me rendiez justice, vous environnera pour entendre le jugement que vous porterez en ma faveur, et vous en rendre gloire. ― Retournez en haut sur votre tribunal, d’où il semble que vous êtes descendu pour me laisser en proie à mes ennemis. En haut, les hauteurs ne marquent pas ici le ciel, mais le tribunal élevé où Dieu siégeait sur la montagne de Sion, comme Ps. Hébreux 68, 19. Le Chantre sacré veut dire : Reviens, pour exercer ta justice, sur les hauteurs de Sion, que tu semblais avoir abandonnées, puisque l'iniquité est devenue si puissante ; reviens en considération des peuples, des Saints, qui t’attendent pour les juger. 9 Le Seigneur juge les peuples : rends-moi justice, Seigneur, selon mon droit et mon innocence. Les Pères grecs font observer que David, par ces paroles, n’a pas voulu parler d’une justice et d’une innocence absolues et parfaites, mais seulement dire que sa manière d’agir vis-vis de Saül avait été juste (voir 1 Rois 24, 12) ; car il déclare lui-même ailleurs que tous les hommes sont pécheurs et coupables devant Dieu (Ps. Hébreux 143, 2). 10 Mets un terme à la malice des méchants et affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins, ô Dieu juste. v7-10 Invocation à Dieu pour qu’il rende justice à l’innocent et qu’il mette fin à l’iniquité. Voir 1 Chroniques, 28, 9 ; Jérémie, 11, 20 ; 17, 10 ; 20, 12. 11 Mon bouclier est en Dieu, qui sauve les hommes au cœur droit. 12 Dieu est un juste juge, tous les jours, le Tout-Puissant fait entendre ses menaces. 13 Certes, de nouveau il aiguise son glaive, il bande son arc et il vise, 14 il dirige sur lui des traits meurtriers, il rend ses flèches brûlantes. Dieu est juste et il punit le pécheur ; il est impossible d’échapper à ses flèches, c’est-à-dire à ses jugements. Dans la guerre, on enveloppait quelquefois les flèches de matières inflammables, on y mettait le feu et on les lançait. 15 Voici le méchant en travail de l'iniquité : il a conçu le malheur et il enfante le mensonge. Il a conçu des projets pervers, pour nuire à son prochain, et il les a mis à exécution. Voir Job 15, 35 ; Isaïe 59, 4. 16 il ouvre une fosse, il la creuse et il tombe dans l'abîme qu'il préparait. Dans ce verset, David fait allusion à un ancien stratagème usité à la chasse et à la guerre, de creuser des fosses, qu’on couvrait ensuite de branches et d’un peu de terre, afin que les hommes ou les bêtes y tombassent. Le pécheur reçoit le traitement qu’il avait mérité ; il tombe dans la fosse qu’il avait creusée. Que Dieu soit loué ! Plein de confiance dans le secours divin, le Chantre sacré voit d’avance la chute de son persécuteur. 17 Son iniquité retombe sur sa tête et sa violence redescend sur son front. 18 Je louerai le Seigneur pour sa justice, je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut. Jésus-Christ, les apôtres (Matthieu 16, 15. ; 1 Corinthiens 16, 26-38. Hébreux 2, 8-9) et les saints Pères ont rapporté ce psaume à a glorification du Messie ; et cette application a pour elle la teneur même du psaume. En effet, quoiqu'il offre en général le tableau de la gloire de l’homme parfait, régénéré, enrichi et orné de nouveau, après sa chute dans le péché, de la grâce de Dieu (v. 5), ce tableau est aussi et surtout celui de la glorification de Jésus-Christ, dans l'humanité renouvelée duquel les hommes, après la rédemption, sont glorifiés.
Psaume 8. 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, chant de David. 2 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Toi qui as revêtu les cieux de ta majesté. Elle n’éclate pas seulement sur toute la terre, elle s'élève jusqu’aux cieux, que nos yeux découvrent. 3 Par la bouche des enfants et de ceux qui sont au sein, tu t'es fondé une force pour confondre tes ennemis, pour imposer silence à l'adversaire et au blasphémateur. Les enfants, par leur innocence et leur amabilité, célèbrent vos louanges, pour réduire au silence, pour confondre ceux qui ne veulent pas reconnaître votre gloire et qui se révoltent contre vous. Ces paroles out reçu leur accomplissement spécialement lorsque les enfants glorifièrent Jésus-Christ dans le temple (Matthieu 21, 16), et qu'ainsi ils couvrirent de confusion ses ennemis courroucés et avides de vengeance. 4 Quand je contemple tes cieux, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as créées, je m'écrie : 5 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui et le fils de l'homme, pour que tu en prennes soin ? David n'entend pas simplement ici les dons de la nature, il entend encore et surtout ceux de la grâce ; en effet, se souvenir, visiter, dans le bons sens, veut dire, dans le style biblique, sauver, délivrer (Genèse 8, 1. 21, 1. 50, 24. Exode 2, 25) ; d'où il suit qu’il s'agit surtout ici de l'humanité rachetée, ornée de nouveau de la grâce, régénérée, et que le sens du verset est : Lorsque je considère le ciel et les étoiles, et que je vois avec quelle magnificence vous y faites éclater votre gloire, je suis à me demander comment vous avez voulu encore la faire éclater en vous souvenant de l'homme dans l’état de grâce. L’humanité perfectionnée et régénérée étant proprement l'humanité de Jésus-Christ, en ce qu’il porte en lui le type du genre humain, et qu’en lui tous, après la rédemption, trouvent grâce et accès auprès de Dieu, c’est avec raison que les apôtres et les saints Pères font à sa personne, dans le sens le plus relevé, l'application de ce qui est ici marqué. 6 Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, tu l'as couronné de gloire et d'honneur. 7 Tu lui as donné l'empire sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds : le second homme, Jésus-Christ (Hébreux chap. 1), de même que le premier (Genèse 1, 26), et dans lui son Église sainte, qui non-seulement use de ce monde, mais qui souvent le domine par sa puissance merveilleuse. 8 Brebis et bœufs, tous ensemble et les animaux des champs, 9 oiseaux du ciel et poissons de la mer et tout ce qui parcourt les sentiers des mers. 10 Seigneur, notre Dieu, que ton nom est glorieux sur toute la terre. Saint Augustin, saint Chrysostome et saint Jérôme prennent ce psaume pour un cantique d'action de grâces de l’Église chrétienne, au sujet des victoires qu’elle a remportées sur l'ennemi du genre humain et sur le paganisme (v. 6) ; et de plus, comme une prière qu’elle adresse à Dieu pour lui demander sa protection contre ses futurs ennemis. David a pu chanter ce même cantique après quelque victoire sur ses ennemis.
Psaume 9 A. 1 Au maître de chant, sur l'air Mort au fils, psaume de David. 2 Je louerai le Seigneur de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. 3 Je me réjouirai et je tressaillerai en toi, je chanterai ton nom, ô Très-Haut. 4 Mes ennemis reculent, ils trébuchent et tombent devant ton visage ils ne soutiendront pas ton regard, l'influence de ta puissance. 5 car tu as fait triompher mon droit et ma cause, tu t'es assis sur ton trône en juste juge. 6 Tu as châtié les nations, tu as fait périr l'impie, tu as effacé leur nom pour toujours et à jamais. Les ennemis de la religion et de Dieu. Telle est la fin de tous les ennemis de Dieu et de son Église. 7 L'ennemi est anéanti. Des ruines pour toujours. Des villes que tu as renversées, leur souvenir a disparu. 8 Mais le Seigneur siège à jamais, il a dressé son trône pour le jugement. 9 Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. 10 Et le Seigneur est un refuge pour l'opprimé, un refuge au temps de la détresse. Un refuge pour le fidèle, qui, quoiqu'il ne soit pas toujours pauvre en biens, doit néanmoins être pauvre en esprit, humble et dévoué à Dieu. 11 En toi se confient tous ceux qui connaissent ton nom car tu ne délaisses pas ceux qui te cherchent, Seigneur. 12 Chantez au Seigneur qui réside en Sion, publiez parmi les peuples ses hauts faits. À Jérusalem, qui, dans un sens plus élevé, marque l’Église (Augustin, Jérôme). 13 Car celui qui redemande le sang versé s'en est souvenu, il n'a pas oublié le cri des affligés. le sang des hommes pieux persécutés, des martyrs, qui ont versé leur sang pour Dieu (Jérôme). 14 Aie pitié de moi, Seigneur, disaient-ils, vois l'affliction où m'ont réduit mes ennemis, toi qui me retires des portes de la mort, Vois les souffrances que mes ennemis me font endurer car ils ne sont pas encore tous exterminés. 15 afin que je puisse raconter toutes les louanges, aux portes de la fille de Sion, tressaillir de joie à cause de ton salut. C'était sous les portes que l’on se rassemblait (Deutéronome 21, 19 ; 22, 15). La fille de Sion est Sion, c'est-à-dire Jérusalem même, de même que la fille de Babylone est Babylone même. Les villes sont souvent personnifiées comme des femmes. 16 Les nations sont tombées dans la fosse qu'elles ont creusée, dans le lacet qu'elles ont caché s'est pris leur pied. Les contempteurs de Dieu succombent par les complots mêmes qu'ils ourdissent pour la perte de ceux qui la craignent. Lors donc que nos ennemis nous persécutent et nous tendent des pièges, recourons à Dieu, et espérons en son secours. 17 Le Seigneur s'est montré, il a exercé le jugement, dans l'œuvre de ses mains, il a enlacé l'impie. Higgaion. Séla. 18 Les impies retournent au schéol, toutes les nations qui oublient Dieu. 19 Car le malheureux n'est pas toujours oublié, l'espérance des affligés ne périt pas à jamais. 20 Lève-toi, Seigneur, que l'homme ne triomphe pas. Que les nations soient jugées devant ton visage. Ne permets pas que l’homme devienne trop puissant, trop arrogant 21 Répands sur elles l'épouvante, Seigneur, que les peuples sachent qu'ils sont des hommes. Séla.
Psaume hébreu N°10 (Psaume N°9 B dans la Vulgate). 1 Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu éloigné et te caches-tu au temps de la détresse ? Le Chantre sacré, sous l’impression du sentiment qui le domine, éclate en plaintes plus vives encore au sujet des nouveaux ennemis dont il s’est déjà plaint (9, 14). Par ses ennemis il entend vraisemblablement les nations païennes (les Philistins, les Arabes), toujours disposées à la guerre et au pillage. Il se plaint des violences que ces nations commettent, et de l'oppression sous laquelle elles tiennent le peuple de Dieu (1-11) ; il demande qu'il en soit délivré (14-15), et il espère que sa prière sera exaucée (15-18). Ceux qui ne joignent pas ce psaume au précédent, croient qu'il s'agit de nouveaux ennemis du même caractère que ceux qu’on a fait connaître. Le chrétien se souviendra en outre des divers ennemis de son salut. 2 Quand le méchant s'enorgueillit, les malheureux sont consumés, ils sont pris dans les intrigues qu'il a conçues 3 car le méchant se glorifie de sa convoitise, le ravisseur maudit, méprise le Seigneur. 4 Dans son arrogance, le méchant dit : Il ne punit pas, il n'y a pas de Dieu : voilà toutes ses pensées. 5 Ses voies sont prospères en tout temps. Tes jugements sont trop élevés pour qu'il s'en inquiète, tous ses adversaires, il les dissipe d'un souffle. L’endurcissement et l’obstination de son cœur font qu'il n’y réfléchit pas (Bruno). 6 Il dit dans son cœur : Je ne serai pas ébranlé, je suis pour toujours à l'abri du malheur. 7 Sa bouche est pleine de malédiction, de tromperie et de violence, sous sa langue est la malice et l'iniquité. 8 Il se met en embuscade près des hameaux, dans les lieux couverts, il assassine l'innocent. Ses yeux épient l'homme sans défense, 9 il est aux aguets dans le lieu couvert, comme un lion dans son fourré, il est aux aguets pour surprendre le pauvre, il se saisit du pauvre en le tirant dans son filet. 10 Il se courbe, il se baisse et les malheureux tombent dans ses griffes. 11 Il dit dans son cœur : Dieu a oublié, il a couvert son visage, il ne voit jamais rien. 12 Lève-toi, Seigneur, ô Dieu, lève ta main. N'oublie pas les affligés. 13 Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-il en son cœur : Tu ne punis pas ? 14 Tu as vu pourtant, car tu regardes la peine et la souffrance, pour prendre en main leur cause. A toi s'abandonne le malheureux, à l'orphelin tu viens en aide. 15 Brise le bras du méchant, l'impie, si tu cherches son crime, ne le trouveras-tu pas ? Anéantissez le pouvoir de l'impie, alors cesseront ses péchés. Pour marquer qu’une chose a disparu, cessé d'être, les Hébreux disent : On la cherche et on ne la trouve pas. Ps. Hébreux 37, 10. Job 20, 7, 8. Apocalypse 16, 20. 16 Le Seigneur est roi à jamais et pour l'éternité, les nations seront exterminées de sa terre. La terre de Dieu est, dans l’acception la plus élevée, le royaume de Dieu, dont les méchants sont exclus. 17 Tu as entendu le désir des affligés, Seigneur, tu affermis leur cœur, tu prêtes une oreille attentive, Tu as préparé, changé leur cœur par ta grâce, et tu l’as disposé à la prière. D’autres rapportent la préparation à la pureté du cœur et au zèle pour le bien, qui inspirent aux hommes pieux tant de confiance dans la prière. C'est pourquoi saint Augustin dit : Vous gardez le silence (et vous n'êtes pas exaucé), lorsque vous cessez d’aimer. Le refroidissement de la charité est le silence du cœur, le zèle de la charité en est le cri. 18 pour rendre justice à l'orphelin et à l'opprimé afin que l'homme, tiré de la terre, cesse d'inspirer l'effroi.
Psaume hébreu N°11 (Psaume N°10 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. Dans le Seigneur je me confie, comment dites-vous à mon âme : Fuyez à votre montagne, comme l'oiseau. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume à l’occasion de la persécution à laquelle il fut en butte de la part de Saül (2 Rois 26, 1 et suiv.). Ses amis lui conseillaient d’aller chercher un refuge dans les montagnes ; mais il leur répondit qu'il mettait sa confiance en Dieu. 2 Car voici que les méchants tendent l'arc, ils ont ajusté leur flèche sur la corde, pour tirer dans l'ombre sur les hommes au cœur droit. 3 Quand les fondements sont renversés, que peut faire le juste ? Les lois et l’ordre étant renversés, que fera le juste dans une telle extrémité ? 4 Le Seigneur dans son saint temple, le Seigneur, qui a son trône dans les cieux, a les yeux ouverts, ses paupières sondent les enfants des hommes. Le Chantre sacré répond : Dieu du haut de son trône qui est dans le ciel voit tout. 5 Le Seigneur sonde le juste, il hait le méchant et celui qui se plaît à la violence. 6 Il fera pleuvoir sur les méchants des pièges, du feu et du soufre, un vent brûlant, voilà la coupe qu'ils auront en partage Comp. Job 20, 23. Suivant saint Basile et saint Chrysostome, le Psalmiste veut marquer par toutes ces figures la multitude, la célérité et la force destructive des châtiments dont Dieu a coutume de frapper les méchants. 7 car le Seigneur est juste, il aime la justice. Les hommes droits contempleront son visage.
Psaume hébreu N°12 (Psaume N°11 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur l'octave, chant de David. 2 Sauve, Seigneur car les hommes pieux s'en vont, les fidèles disparaissent d'entre les enfants des hommes. 3 On se dit des mensonges les uns aux autres, on parle avec des lèvres flatteuses et un cœur double. 4 Que le Seigneur retranche toutes les lèvres flatteuses, la langue qui discourt avec orgueil, 5 ceux qui disent : Par notre langue nous sommes forts, nous avons avec nous nos lèvres : qui serait notre maître ? Tel a toujours été le langage des docteurs de l’erreur ; ils ont toujours prétendu qu’au moyen de leur vain savoir et de leur fausse éloquence, ils parviendraient à triompher de la vérité confiée à l’infaillibilité de l’Église 6 A cause de l'oppression des affligés, du gémissement des pauvres, je veux maintenant me lever, dit le Seigneur, je leur apporterai le salut après lequel ils soupirent. 7 Les paroles du Seigneur sont des paroles pures, un argent fondu dans un creuset sur la terre, sept fois purifié. particulièrement ses promesses, et par conséquent celles qu'il a faites au v.6 8 Toi, Seigneur, tu les garderas, tu les préserveras à jamais de cette génération. De ces hommes du monde et de leur corruption. Voir Ecclésiaste 1, 4. 9 Autour d'eux les méchants se promènent avec arrogance : autant ils s'élèvent, autant seront humiliés les enfants des hommes. C'est un dernier trait par lequel le Psalmiste caractérise la domination des méchants.
Psaume hébreu N°13 (Psaume N°12 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. On ignore à quelle occasion ce psaume fut composé. Quelques-uns le rapportent à la persécution de Saül. Voir Ps. Hébreux 4. 2 Jusqu’à quand, Seigneur, m'oublieras-tu toujours ? Jusqu’à quand me cacheras-tu ton visage ? 3 Jusqu’à quand formerai-je en mon âme des projets et chaque jour le chagrin remplira-t-il mon cœur ? Jusqu’à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi ? 4 Regarde, réponds-moi, Seigneur, mon Dieu, donne la lumière à mes yeux, afin que je ne m'endorme pas dans la mort, C'est-à-dire ranimez-moi (Esdras 9, 8), ou accordez-moi quelque soulagement (1 Samuel 14, 27). En effet l'obscurité couvre les yeux de ceux qui sont dans l’abattement (Lamentations 5, 17), Ou : éclairez mes yeux, afin que je trouve une voie pour échapper, et que je ne meure pas. Le chrétien, dans sa prière, se souviendra encore des ennemis de son âme, et demandera à être éclairé, de peur qu'il ne meure de la mort du péché. 5 afin que mon ennemi ne dise pas : Je l'ai vaincu et que mes adversaires ne se réjouissent pas en me voyant chanceler. 6 Moi, j'ai confiance en ta bonté, mon cœur tressaillira à cause de ton salut, je chanterai le Seigneur pour le bien qu'il m'a fait. Le nom du Seigneur est le Seigneur lui-même, c’est-à-dire le Seigneur qui, par cela même qu'il est nommé, est connu.
Psaume hébreu N°14 (Psaume N°13 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David. L'insensé dit dans son cœur : Il n'y a pas de Dieu. Ils sont corrompus, ils commettent des actions abominables, il n'en est aucun qui fasse le bien. L’insensé : celui qui non-seulement fait profession de maximes erronées, mais encore agit avec impiété. Voir Isaïe 32, 6. 2 Le Seigneur, du haut des cieux regarde les fils de l'homme, pour voir s'il est quelqu'un de sage, quelqu'un qui cherche Dieu. 3 Tous sont égarés, tous ensemble sont pervertis, il n'en est pas un qui fasse le bien, pas un seul Tous les hommes n'y sont pas compris : car il est parlé au v. 6 d'une race juste, du petit nombre, qui, quoiqu'ils portent également en eux la fragilité humaine, ne laissent pas de mener une vie agréable à Dieu. 4 N'ont-ils pas de connaissance tous ceux qui commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple, comme ils mangent du pain, ils n'invoquent pas le Seigneur. 5 Ils trembleront tout à coup d'épouvante car Dieu est au milieu de la race juste. Ces impies ont vécu sans prier, et les maux temporels qu'ils éprouvaient, ou dont ils étaient menacés, les faisaient trembler, quoique ces maux ne soient pas proprement à craindre, puisqu'ils contribuent plus à l’avantage qu'au désavantage de l’homme, et qu'ainsi ils servent à le rendre meilleur. 6 Vous voulez confondre les projets du malheureux mais le Seigneur est son refuge. ils n'ont pas, pour soutenir leur courage, la présence du Seigneur, qui habite au milieu des justes. 7 Oh puisse venir de Sion la délivrance d'Israël. Quand le Seigneur ramènera les captifs de son peuple, Jacob sera dans la joie, Israël dans l'allégresse. Oh puisse donc venir bientôt de Sion le salut, le Sauveur, le Libérateur, pour nous délivrer de cette corruption et de cet état malheureux (Thomas). Jacob et Israël sont les noms du patriarche dont le peuple juif tire son origine, et ils sont mis pour le peuple lui-même.
Psaume hébreu N°15 (Psaume N°14 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, qui habitera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ? Selon le sentiment de la plupart des exégètes, David chanta ce psaume à l’occasion de la translation de l'arche d'alliance et de la consécration du nouveau tabernacle (2 Samuel 6, 2 et suiv. 1 Chroniques 15, 4 et suiv.). On peut néanmoins aussi, sans le rapporter à cet événement, le considérer comme une réponse à la question : Qui jouira de la faveur de la société, de la grâce de Dieu et de la félicité qu'on goûte auprès de lui ? Dans tous les cas, que le chrétien, dans sa prière, se souvienne de cette dernière pensée. 2 Celui qui marche dans l'innocence, qui pratique la justice et qui dit la vérité dans son cœur. C’est-à-dire celui qui évite le mal et qui fait le bien. voir Ps. Hébreux 37, 27. 3 Il ne calomnie pas avec sa langue, il ne fait pas de mal à son frère et ne jette pas l'opprobre sur son prochain. Celui dont les pensées sont droites et les discours sincères. 4 A ses yeux le réprouvé est digne de honte mais il honore ceux qui craignent le Seigneur. S'il a fait un serment à son préjudice, il n'y change rien. 5 Il ne prête pas son argent à usure et il n'accepte pas de présent contre l'innocent : celui qui se conduit ainsi ne chancellera jamais. Voir Exode 22, 25. Lévitique 25, 36. Luc 6, 35.
Psaume hébreu N°16 (Psaume N°15 dans la Vulgate) 1 Hymne de David. Garde-moi ô Dieu car près de toi je me réfugie. Celui qui parle dans ce Psaume est le Messie ; il s’abandonne entièrement à Dieu (1-8), et enfin (8-11) il témoigne la ferme persuasion où il est que Dieu l’arrachera à la corruption, et le comblera de bonheur et de gloire dans une vie nouvelle. Ce sont les Apôtres saint Pierre et saint Paul eux-mêmes (Actes 2, 22-31. 13, 35-37) qui nous apprennent en termes formels que le sujet du Psaume est le Messie, et que ce n'est pas de lui-même que David parle ; son contenu est d’ailleurs dans un accord parfait avec le sentiment des Apôtres. Jésus-Christ, dit saint Paul (Hébreux 5, 7), établi grand prêtre selon l'ordre de Melchisédech, a offert ses prières aux jours de sa chair, et prié celui qui pouvait le délivrer de la mort (par sa résurrection) ; mais ce n’est pas seulement pour lui qu'il a prié, il a prié encore pour tout son corps mystique, l’Église ; il a prié son Père pour tous les fidèles, afin que tous ressuscitent en lui. Tout chrétien étant obligé de se consacrer à Dieu, et ayant sa résurrection en Jésus-Christ et par Jésus-Christ, peut s'approprier les sentiments que le grand prêtre Jésus exprime dans ce Psaume. 2 Je dis au Seigneur : Tu es mon Seigneur, toi seul es mon bien. 3 Les saints qui sont dans le pays, ces illustres, sont l'objet de toute mon affection. Pour ce qui est des saints qui sont dans la terre, et de ses hommes admirables, toutes mes complaisances sont en eux. 4 On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers, je ne répandrai pas leurs libations de sang, je ne mettrai pas leurs noms sur mes lèvres. Leurs libations de sang : leurs sacrifices idolâtres. 5 Le Seigneur est la part de mon héritage et de ma coupe, c'est toi qui m'assures mon lot. Le Messie appelle Dieu son Seigneur, comme Ps. Hébreux 110, 1. Tout chrétien peut se faire l'application des paroles de ce verset, mais elles conviennent particulièrement au prêtre, qui vit de l'autel. Voir Nombres 18, 20. et suivants. 6 Le cordeau a mesuré pour moi une portion délicieuse, oui, un splendide héritage m'est accordé. Le cordeau (image prise de la manière dont on mesurait les terres en les partageant. Josué 14, 5. et suiv.). 7 Je bénis le Seigneur qui m'a conseillé, la nuit même, mes reins m'avertissent. Les reins sont mis pour les dispositions intérieures (Ps. Hébreux 7, 10. 17, 3), c’est-à-dire même au milieu des profondeurs de la nuit, tant que je suis éveillé, les sentiments de mon cœur me portent à la reconnaissance pour une telle faveur. 8 Je mets le Seigneur constamment sous mes yeux car il est à ma droite : je ne chancellerai pas. 9 Aussi mon cœur est dans la joie, mon âme dans l'allégresse, mon corps lui-même repose en sécurité. Même mon corps aura l'espoir, lorsqu'il aura cessé d'exister, de ne pas demeurer dans la mort. 10 Car tu ne livreras pas mon âme au schéol, tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la corruption. 11 Tu me feras connaître le sentier de la vie, il y a plénitude de joie devant ton visage, des délices éternelles dans ta droite. Vous me comblerez de bonheur après ma résurrection. Après sa résurrection, Jésus-Christ a marché dans la voie de la vie, et s'est assis à la droite de Dieu, c'est-à-dire a été mis en possession de son bonheur et de sa puissance (Voyez Ps. Hébreux 110, 1). Toute l’humanité régénérée recevra avec lui son héritage, lorsqu'un jour elle ressuscitera en lui. Comp. 1 Corinthiens 15.
Psaume hébreu N°17 (Psaume N°16 dans la Vulgate) 1 Prière de David. Seigneur, entends la justice, écoute mon cri ; prête l'oreille à ma prière, qui n'est pas proférée par des lèvres trompeuses. Ma juste prière, qui part de lèvres sincères et d’un cœur droit. 2 Que mon jugement sorte de ton visage, que tes yeux regardent l'équité. Que mon jugement sorte de vous, de votre bouche, que vos yeux regardent mon innocence. 3 Tu as éprouvé mon cœur, tu l'as visité la nuit, tu m'as mis dans le creuset : tu ne trouves rien. Avec ma pensée, ma bouche n'est pas en désaccord. Vos regards se sont fixés sur moi, même durant la nuit, qui est le temps des réflexions (Ps. Hébreux 16, 7. 4, 5), pour vous assurer si les pensées de l'injustice et du mal n’occupaient pas mon esprit. 4 Quant aux actions de l'homme, fidèle à la parole de tes lèvres, j'ai pris garde aux voies des violents. 5 Mes pas se sont attachés à tes sentiers et mes pieds n'ont pas chancelé. Je t'invoque, car tu m'exauces, ô Dieu, incline vers moi ton oreille, écoute ma prière. 7 Signale ta bonté, toi qui sauves ceux qui se réfugient dans ta droite contre leurs adversaires. 8 Garde-moi comme la prunelle de l'œil, à l'ombre de tes ailes mets-moi à couvert Préservez-moi comme ce que vous avez de plus cher (Comp. Deutéronome 32, 10. Proverbes 1, 2) mettez-moi à couvert de ceux qui résistent à votre puissance, à vos décrets et à vos desseins. 9 des impies qui me persécutent, des ennemis mortels qui m'entourent. 10 Ils ferment leurs entrailles à la pitié, ils ont à la bouche des paroles hautaines. Ils ont rendu leur cœur impénétrable à la pitié. 11 Ils sont sur nos pas, ils nous entourent, ils nous épient pour nous renverser par terre. 12 Ils ressemblent au lion avide de dévorer, au lionceau campé dans son fourré. 13 Lève-toi, Seigneur, marche à sa rencontre, terrasse-le, délivre mon âme du méchant par ton glaive, 14 des hommes par ta main, de ces hommes du monde dont la part est dans la vie présente, dont tu remplis le ventre de tes trésors, qui sont rassasiés de fils et laissent leur superflu à leurs petits-fils. Ceux qui sont mes ennemis par votre puissance, arrachez-leur l'épée, que vous leur avez mise entre les mains, car sans vous ils ne pourraient rien. 15 Pour moi, dans mon innocence, je contemplerai ton visage, à mon réveil, je me rassasierai de ton visage. David exprime en termes clairs la foi en l’immortalité bienheureuse.
Psaume hébreu N°18 (Psaume N°17 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume du serviteur du Seigneur, de David, qui adressa au Seigneur les paroles de ce cantique, au jour où le Seigneur l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Comparer ce Psaume avec 2 Samuel 22. Ce Psaume se trouve reproduit à l'endroit cité, mais avec des variantes assez notables, quoiqu'elles n’en altèrent pas la substance. 2 Il dit : Je t'aime, Seigneur, ma force. 3 Seigneur mon rocher, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu, mon roc où je trouve un asile, mon bouclier, la corne de mon salut, ma citadelle. De même que le taureau qui combat, triomphe par sa corne, de même je triomphe par Dieu. (Voir 1 Samuel 2, 1. 10. Luc 1, 69) 4 J'invoquais celui qui est digne de louange, le Seigneur et je fus délivré de mes ennemis. 5 Les liens de la mort m'environnaient, les torrents de Bélial m'épouvantaient Bélial : nom commun signifiant méchanceté, destruction 6 Les liens du schéol m'enlaçaient, les filets de la mort étaient tombés devant moi. Les plus grands dangers m'ont menacé de ma perte. 7 Dans ma détresse, j'invoquai le Seigneur et je criai vers mon Dieu, de son temple il entendit ma voix et mon cri devant lui parvint à ses oreilles. 8 La terre fut ébranlée et trembla, les fondements des montagnes s'agitèrent et ils furent ébranlés, parce qu'il était courroucé. Dieu est maintenant, sous l’image d'une tempête, représenté dans sa colère contre les ennemis de David, et venant au secours de ce prince. 9 Une fumée montait de ses narines et un feu dévorant sortait de sa bouche, il en jaillissait des charbons embrasés. Image de l'ardente colère de Dieu. 10 Il abaissa les cieux et descendit, une sombre nuée était sous ses pieds. 11 Il monta sur un Chérubin et il volait, il planait sur les ailes du vent. Sur le vent impétueux suscité par les nuages, d’où retentissait le tonnerre. Comp. Ézéchiel 1, 5 note 14. Par les chérubins il faut aussi entendre quelquefois les forces de la nature, dont Dieu se sert comme des anges, pour l’exécution de ses desseins. 12 Il fit des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, c'étaient des eaux obscures et de sombres nuages. 13 De l'éclat qui le précédait s'élancèrent ses nuées, portant la grêle et les charbons ardents. 14 Le Seigneur tonna dans les cieux, le Très-Haut fit retentir sa voix : grêle et charbons ardents. 15 Il lança ses flèches et les dispersa (mes ennemis), il multiplia ses foudres et il les confondit. 16 Alors le lit des eaux apparut, les fondements de la terre furent mis à nu, à ta menace, Seigneur, au souffle du vent de tes narines. Le lit des eaux : Le fond, les profondeurs de la mer, par le tremblement de la terre et la tempête. 17 Il étendit sa main d'en haut et me saisit, il me retira des grandes eaux. 18 Il me délivra de mon ennemi puissant, de ceux qui me haïssaient, alors qu'ils étaient plus forts que moi. 19 Ils m'avaient surpris au jour de mon malheur mais le Seigneur fut mon appui. 20 Il m'a mis au large, il m'a sauvé, parce qu'il s'est complu en moi. Mis au large : mis en liberté. 21 le Seigneur m'a récompensé selon ma justice, il m'a rendu selon la pureté de mes mains. selon la justice de ma cause. 22 Car j'ai gardé les voies du Seigneur et je n'ai pas péché, pour m'éloigner de mon Dieu. 23 Tous ses jugements étaient devant moi et je n'ai pas rejeté loin de moi ses lois. 24 J'étais sans reproche envers lui, et je me tenais en garde contre mon iniquité. Contre le fond de corruption qui est en moi, et contre mon péché de prédilection. 25 Le Seigneur m'a rendu selon ma justice, selon la pureté de mes mains devant ses yeux. 26 Avec celui qui est bon, tu te montres bon, avec l'homme droit tu te montres droit, 27 avec celui qui est pur, tu te montres pur et avec le fourbe tu agis perfidement. Vous traiterez chacun selon sa manière d'agir. 28 Car tu sauves le peuple humilié et tu abaisses les regards hautains. 29 Oui, tu fais briller mon flambeau. Seigneur, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. éclairez mon esprit. 30 Avec toi je me précipite sur les bataillons armés, avec mon Dieu, je franchis les murailles. Si je suis uni à vous, je sortirai triomphant des tentations, et monterai toutes les difficultés qui se rencontrent sur la voie du salut. 31 Dieu, ses voies sont parfaites, la parole du Seigneur est éprouvée, il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui 32 car qui est Dieu, si ce n'est le Seigneur et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ? 33 Le Dieu qui me ceint de force, qui rend ma voie (ma conduite) parfaite, 34 qui rend mes pieds semblables à ceux des biches et me fait tenir debout sur mes hauteurs, mes pieds agiles, prompts à l'attaque. 35 qui forme mes mains au combat et mes bras tendent l'arc d'airain. David était doué d'une grande force physique. 36 Tu m'as donné le bouclier de ton salut et ta droite me soutient et ta douceur me fait grandir. 37 Tu élargis mon pas au-dessous de moi et mes pieds ne chancellent pas. vous m'avez fait une voie spacieuse, où j'ai marché sans gêne et sans fatigue. 38 Je poursuis mes ennemis et je les atteins, je ne reviens pas sans les avoir anéantis. Que le chrétien, dans sa prière, se souvienne, au sujet de ces passages et autres semblables contre les ennemis, de ses mauvaises habitudes et de ses fautes, qu'il doit combattre et exterminer comme étant ses ennemis les plus dangereux, ou bien encore des puissances de l'enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le saper entièrement. 39 Je les brise et ils ne se relèvent pas. Ils tombent sous mes pieds. 40 Tu me ceins de force pour le combat, tu fais plier sous moi mes adversaires. 41 Mes ennemis, tu leur fais tourner le dos devant moi et j'extermine ceux qui me haïssent. 42 Ils crient et personne pour les sauver. Ils crient vers le Seigneur et il ne leur répond pas. 43 Je les broie comme la poussière livrée au vent, je les balaie comme la boue des rues. 44 Tu me délivres des révoltes du peuple, tu me mets à la tête des nations, des peuples que je ne connaissais pas me sont asservis. Vous me délivrerez de ceux d’entre le peuple qui excitent des contestations. 45 Dès qu'ils ont entendu, ils m'obéissent, les fils de l'étranger me flattent. 46 Les fils de l'étranger sont défaillants, ils sortent tremblants de leurs forteresses. Nés d'un adultère, c’est-à-dire les Israélites qui avaient abandonné Dieu, s'attachaient au monde corrompu, spécialement à l’idolâtrie, et qui réglant leur vie sur ses maximes, en étaient, pour ainsi dire, nés (Matthieu 19, 39). 47 Vive le Seigneur et béni soit mon rocher (le Dieu qui est mon refuge). Que le Dieu de mon salut soit exalté, 48 Dieu qui m'accorde des vengeances (qui me permet de rentrer dans mes droits), qui me soumet les peuples, 49 qui me délivre de mes ennemis. Oui, tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, tu me sauves de l'homme de violence. C’est le Dieu puissant qui m'a donné vengeance, et il a fait plier les peuples sous moi (il me les a assujettis). 50 C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Seigneur, je chanterai à la gloire de ton nom 51 Il accorde de glorieuses délivrances à son roi, il fait miséricorde à son oint, à David et à sa postérité pour toujours.
Psaume hébreu N°19 (Psaume N°18 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, chant de David. 2 Les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l'œuvre de ses mains. Rendent témoignage de sa puissance et de sa sagesse. L'immense voûte des cieux annonce quel est celui qui l'a faite. Dans le sens plus relevé on doit, selon saint Paul (Romains 10, 18.), entendre par le firmament l’Église, par le ciel les Apôtres, par le soleil Jésus-Christ, comme étant le soleil de justice et l’auteur de la loi, dont l'éloge est compris dans les versets 8-12. 3 Le jour crie au jour la louange, la nuit l'apprend à la nuit. La nuit et le jour, sans cesse dans la nature éclate la voix des louanges de la puissance et de la sagesse de Dieu. 4 Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont la voix ne soit pas entendue. Cette parole qui retentit dans la nature n'est pas une parole que l'on n'entende pas ; ou, comme il y a pas de langage que l’on n’entende, on entend pareillement cette parole. 5 Leur son (du firmament et du ciel ; dans un sens plus relevé, de l'Église et des Apôtres) parcourt toute la terre, leurs accents vont jusqu'aux extrémités du monde. C'est là qu'il a dressé une tente pour le soleil. 6 Et lui, semblable à l'époux qui sort de la chambre nuptiale, s'élance joyeux, comme un héros, pour fournir sa carrière. il sort plein de force et d’ardeur, dès le matin. 7 Il part d'une extrémité du ciel et sa course s'achève à l'autre extrémité : rien ne se dérobe à sa chaleur. Le soleil, comme un géant infatigable, parcourt sa carrière de l'Orient à l’Occident. En outre, c'est là aussi un tableau de la vie terrestre de Jésus-Christ, et de toutes les âmes qui lui appartiennent. Il est né, il a crû , il a enseigné, il a souffert ; il est ressuscité, il est remonté aux cieux ; il a couru sans s’arrêter ni se reposer jamais dans sa route, dit saint Augustin. 8 La loi du Seigneur est parfaite, elle restaure l'âme. Le témoignage du Seigneur est sûr, il donne la sagesse aux simples. Comme la nature, la loi ou la révélation divine publie d’une manière éclatante la gloire et la sagesse de Dieu. On peut aussi supposer que le Chantre sacré passe du soleil de la nature à la lumière de l'esprit, la loi. 9 Les ordonnances du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs. Le précepte du Seigneur est pur, il éclaire les yeux. Toutes ces dénominations de justices, de jugements, de préceptes, puis de crainte, comprises dans ce verset et dans le suivant, signifient une même chose, à savoir la loi. 10 La crainte du Seigneur est sainte, elle subsiste à jamais. Les décrets du Seigneur sont vrais, ils sont tous justes. 11 Ils sont plus précieux que l'or, que beaucoup d'or fin, plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons. 12 Ton serviteur aussi est éclairé par eux, grande récompense à qui les observe. 13 Qui connaît ses égarements ? Pardonne-moi ceux que j'ignore. Mais quel est celui qui, malgré toute l'attention qu’il apporte pour ne pas offenser Dieu, remarque tous ses péchés ? 14 Préserve aussi ton serviteur des orgueilleux, qu'ils ne dominent pas sur moi, alors je serai parfait et je serai pur de grands péchés. 15 Accueille avec faveur les paroles de ma bouche et les sentiments de mon cœur, devant toi, Seigneur, mon rocher et mon libérateur. Puissent les discours de ma bouche trouver grâce devant vous, et les sentiments de mon cœur devant votre face, Dieu, vous êtes mon rocher et mon rédempteur.
Psaume hébreu N°20 (Psaume N°19 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Ce Psaume est une prière que le peuple adressa à Dieu en faveur du roi, vraisemblablement avant son départ pour une expédition. Le chrétien peut faire la même prière pour ses supérieurs et leurs besoins en général, et spécialement pour le père de la patrie (les chefs d’état) et le père de la chrétienté (le pape). 2 Que le Seigneur t'exauce au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob (c’est-à-dire le Dieu libérateur et redoutable ; car c'est sous ces rapports que Dieu s'était montré à Jacob) te protège. 3 Que du sanctuaire (de l'arche sainte de l'alliance, où Dieu était présent) il t'envoie du secours, que de Sion il te soutienne. 4 Qu'il se souvienne de toutes tes oblations et qu'il ait pour agréable tes holocaustes. Séla. 5 Qu'il te donne ce que ton cœur désire et qu'il accomplisse tous tes desseins. 6 Puissions-nous de nos cris joyeux saluer ta victoire, lever l'étendard au nom de notre Dieu. Que le Seigneur accomplisse tous tes vœux. 7 Déjà je sais que le Seigneur a sauvé son Oint, il l'exaucera des cieux, sa sainte demeure, par le secours puissant de sa droite. Ferme espoir d'être exaucé. Celui qui prie voit d'avance l'effet de sa prière, comme si déjà elle avait été exaucée. 8 Ceux-ci comptent sur leurs chars, ceux-là sur leurs chevaux, nous, nous invoquons le nom du Seigneur, notre Dieu. 9 Eux, ils plient et ils tombent, nous, nous nous relevons et tenons ferme. 10 Seigneur, sauve le roi, qu'il nous exauce au jour où nous l'invoquons. Les anciens Juifs, de même que les saints Pères, ont entendu ce Psaume de Jésus-Christ. Cette interprétation a en outre pour elle plusieurs expressions, qui, dans leur sens propre, ne conviennent à aucun roi purement terrestre. Comme chaque chrétien règne avec Jésus-Christ, et est, dans l’ordre de la nature, un roi qui a le monde sous ses pieds, celui qui prie peut également se réjouir de la puissance que Dieu lui a donnée sur ses ennemis, et se faire pareillement l’application des autres expressions.
Psaume hébreu N°21 (Psaume N°20 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Le Psaume précédent fut chanté lorsque le roi partait pour quelque expédition ; celui-ci le fut après son retour, pour remercier Dieu de la victoire qu'il lui avait accordée. 2 Seigneur, le roi se réjouit de ta force, comme ton secours le remplit d'allégresse. 3 Tu lui as donné ce que son cœur désirait, tu n'as pas refusé ce que demandaient ses lèvres. Séla. Qu'est-ce que le chrétien désirera avec plus d’ardeur que l'union avec Dieu, principe de son bonheur ? 4 Car tu l'as prévenu de bénédictions exquises, tu as mis sur sa tête une couronne d'or pur. 5 Il te demandait la vie (terrestre), tu la lui as donnée, de longs jours à jamais et à perpétuité. 6 Sa gloire est grande grâce à ton secours, tu mets sur lui splendeur et magnificence. Vos dons sont pour lui une grande gloire, l’environnent d'un grand éclat. 7 Tu le rends à jamais un objet de bénédictions, tu le combles de joie devant ton visage Vous ferez qu’il soit béni et qu'il bénisse (Genèse 12, 2. 3. 22, 18). Vous le comblerez de bénédictions, et par lui vous bénirez aussi les autres. 8 car le roi se confie dans le Seigneur et par la bonté du Très-Haut, il ne chancelle pas. 9 Ta main, ô roi, atteindra tous tes ennemis, ta droite atteindra ceux qui te haïssent. 10 Tu les rendras comme une fournaise ardente, au jour où tu montreras ton visage, le Seigneur les anéantira dans sa colère et le feu les dévorera. Vous les livrerez au feu, lorsque vous apparaîtrez pour le jugement. 11 Tu feras disparaître de la terre leur postérité et leur race d'entre les enfants des hommes. en punition des maux qu'ils ont voulu vous faire. 12 Ils ont préparé pour toi la ruine, ils ont conçu des desseins pervers mais ils seront impuissants 13 car tu leur feras tourner le dos, de tes traits tu les viseras au front. 14 Lève-toi, Seigneur, dans ta force. Nous voulons chanter et célébrer ta puissance.
Psaume hébreu N°22 (Psaume N°21 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur Biche de l'aurore, psaume de David. Les anciens Juifs ont reconnu que c'est le Messie qui parle dans le Psaume qui suit, et c’est ce que confirment les témoignages exprès et formels des Apôtres (Jean 19, 24. Hébreux 2, 11. 12) et de Jésus-Christ lui-même (Matthieu 27, 46. Marc 15, 34), de même que tout le contenu du Psaume, qui ne peut s’appliquer ni à David, ni à une autre personne dont il soit fait mention dans l'histoire du peuple d'Israël, à moins que l’on ne fasse aux mots la violence la plus manifeste, tandis qu’il est dans un accord parfait avec toutes les circonstances de la vie et de la passion de Jésus-Christ. 2 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Je gémis et le salut reste loin de moi. Ainsi se plaignit Jésus en croix (Matthieu 21, 46). Ayant voulu endurer tous les genres de tourments, même le tourment de l'âme le plus cruel, le sentiment du délaissement de la part de Dieu, il arriva que sa nature divine retira à la nature humaine toute consolation, et l’abandonna à ses souffrances. Or, de là résulta pour Jésus le plus grand de tous les tourments, le tourment connu sous le nom d’abandon de Dieu, et dont les âmes vraiment saintes seules se font une idée (Jérôme, Théodoret). Quels péchés avait Jésus ? Aucun. Il a fait de nos péchés ses propres péchés (Jean 1, 29), afin de pouvoir en subir le châtiment : car il a été couvert de blessures à cause de nos iniquités, broyé à cause de nos crimes (Isaïe 53 ; 2 Corinthiens 5, 21). Jésus se plaint par conséquent ici au nom de toute l’humanité coupable. 3 Mon Dieu, je crie pendant le jour et tu ne réponds pas, la nuit et je n'ai pas de repos. Le jour et la nuit est mis pour toujours. 4 Pourtant tu es saint, tu habites parmi les hymnes d'Israël. D'où est toujours venu le secours, et d'où viendra encore présentement la rédemption, à savoir la rédemption du genre humain, non la rédemption de la mort. 5 En toi se sont confiés nos pères, ils se sont confiés et tu les as délivrés. 6 Ils ont crié vers toi et ils ont été sauvés, ils se sont confiés en toi et ils n'ont pas été confus. 7 Et moi, je suis un ver et non un homme, l'opprobre des hommes et le rebut du peuple. Et c'est pourquoi j'ai un grand besoin de secours. Jésus-Christ, quoique fils de Dieu, était aussi fils de l’homme ; il était par sa mère, selon sa nature humaine, de la race d'Abraham et le rejeton de David. Il a donc pu en représentant à son Père céleste l'abandon où il le laissait, en appeler aux secours que ses pères selon la chair avaient reçus de lui. 8 Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent les lèvres, ils hochent la tête. 9 Qu'il s'abandonne au Seigneur, qu'il le sauve, qu'il le délivre puisqu'il l'aime. 10 Oui, c'est toi qui m'as tiré du sein maternel, qui m'as donné confiance sur les seins de ma mère. 11 Dès ma naissance, je t'ai été abandonné, depuis le sein de ma mère, c'est toi qui es mon Dieu. 12 Ne t'éloigne pas de moi car l'angoisse est proche car personne ne vient à mon secours. 13 Autour de moi sont de nombreux taureaux, les forts de Basan m'environnent. Images d'ennemis puissants, des grands prêtres et des soldats païens. Le Basan est une contrée à l’orient du Jourdain, riche en pâturages, où étaient élevés des taureaux sauvages d'une force remarquable. 14 Ils ouvrent contre moi leur gueule, comme un lion qui déchire et rugit. 15 Je suis comme de l'eau qui s'écoule (c'est-à-dire mes forces se sont évanouies) et tous mes os sont disjoints (déboîtés de leurs jointures, comme il arrivait dans le crucifiement), mon cœur est comme de la cire, il se fond dans mes entrailles (figure de l'angoisse et de la crainte. Voir 2 Samuel 17, 10). 16 Ma force s'est desséchée comme un tesson d'argile et ma langue s'attache à mon palais, tu me couches dans la poussière de la mort. vous m'avez conduit jusqu'au bord du tombeau. 17 Car des chiens m'environnent, une troupe de scélérats rôdent autour de moi, ils ont percé mes pieds et mes mains, le Prophète retrace une à une les circonstances du crucifiement du Sauveur. 18 je pourrais compter tous mes os. Eux, ils m'observent, ils me contemplent, 19 ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. Que le chrétien, au sujet de ces passages, rappelle à son souvenir la situation du Sauveur, et s’approprie, par la vivacité de sa foi, les souffrances qu'il endura ; ou bien encore, qu'il se souvienne de ses propres souffrances, et qu'il les offre au Père céleste avec amour et confiance, en union avec celles de Jésus-Christ. 20 Et toi, Seigneur, ne t'éloigne pas. Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours. 21 Délivre mon âme de l'épée, ma vie du pouvoir du chien. L'épée est mise en général pour la violence. Délivrez-moi de la violence de mes ennemis, si cependant telle est votre volonté. Le chien est une figure pour des ennemis animés du désir de la vengeance. 22 Sauve-moi de la gueule du lion, tire-moi des cornes du buffle. A partir de ce verset le divin suppliant passe de la prière à la confiance qu'il sera exaucé, et que ses tourments auront une fin, et il fait connaître ce qu'il fera en reconnaissance de sa délivrance. 23 Alors j'annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l'assemblée, je te louerai : Ce n’est que par Jésus que les hommes ont appris à connaître Dieu en sa qualité de Père et à l'aimer. Jean 17, 3. 24 "Vous qui craignez le Seigneur, louez-le. Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le. Révérez-le, vous tous, postérité d'Israël. Vous israélites, qui êtes les prémices de la nouvelle Église, fondée par le Christ. 25 Car il n'a pas méprisé, il n'a pas rejeté la souffrance de l'affligé, il n'a pas caché son visage devant lui et quand l'affligé a crié vers lui, il a entendu. 26 Grâce à toi, mon hymne retentira dans la grande assemblée, j'acquitterai mes vœux en présence de ceux qui te craignent. Au v. 27 il est parlé d’un repas fraternel, qui était toujours suivi de quelque sacrifice promis par vœu, et même d'un sacrifice offert en actions de grâces (Voir Ps. Hébreux 61, 9 ; 116, 14-18). Dans ces sacrifices les parties grasses de la victime étaient consumées par le feu sur l'autel ; le reste, après qu'on avait prélevé la portion qui revenait au prêtre était servi dans des repas sacrés, auxquels participaient les pauvres et les indigents. Ces repas, disent S. Augustin et S. Jérôme, ne marquent pas autre chose que l'adorable sacrifice de la messe, où Jésus-Christ s'offre chaque jour, par les mains des prêtres, à son Père qui est dans le ciel, afin de reconnaître de la manière la plus parfaite sa divine majesté, et de rendre une infinie action de grâces pour les bienfaits infinis dont Dieu le Père comble les hommes rachetés. 27 Les affligés mangeront et se rassasieront ; ceux qui cherchent le Seigneur le loueront. Que votre cœur revive à jamais. Ainsi sont désignés les membres de la nouvelle Église (Matthieu 5, 3. 6 ; Luc 12, 32. 4. 18). Ce repas exige surtout la pauvreté d'esprit, parce qu'il n'y a que le cœur humble qui abaisse et fasse ployer son intelligence devant ce mystère. 28 Toutes les extrémités de la terre se souviendront et se tourneront vers le Seigneur et toutes les familles des nations se prosterneront devant son visage Tous les peuples de la terre se souviendront de la révélation primitive dont ils se sont éloignés pour passer au culte des idoles, et reviendront au Seigneur. 29 car au Seigneur appartient l'empire, il domine sur les nations. Il faut que toute l'humanité soit assujettie à la domination du Seigneur, et lui soit de nouveau dévouée. 30 Les puissants de la terre mangeront et se prosterneront, devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent à la poussière, ceux qui ne peuvent prolonger leur vie. Les riches eux-mêmes, dans ce nouveau royaume, ne seront plus des contempteurs de Dieu, mais ses adorateurs. Les expressions « manger et adorer » marquent l'usage réglé par la crainte de Dieu des dons et des richesses qu'on a reçus de lui. Il est aussi, selon S. Cyprien, fait allusion à l’adorable sacrifice, qui sert d’aliment, et qui en même temps est l’objet de nos adorations. 31 La postérité le servira, on parlera du Seigneur à la génération future. 32 Ils viendront et ils annonceront sa justice, au peuple qui naîtra, ils diront ce qu'il a fait. Le Seigneur sera publié dans la génération à venir. Suivant les saints Pères, les apôtres l’annonceront etc.
Psaume hébreu N°23 (Psaume N°22 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. Le Chantre sacré compare Dieu à un pasteur qui est plein de sollicitude pour tous les besoins de son troupeau. Dieu ne nous fournit pas seulement ce qui est nécessaire à nos besoins temporels, il nous donne encore, comme notre nourriture et notre aliment, sa parole et sa grâce. 2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène près des eaux rafraîchissantes, les torrents de ses consolations. Voir Jean 4, 10 ; 7, 38 3 il restaure mon âme. Il me conduit dans les droits sentiers à cause de son nom. comme un bon pasteur, qui ramène au bercail la brebis égarée. 4 Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal car tu es avec moi, ta houlette et ton bâton me rassurent. Au milieu des dangers de la mort du corps et de l'âme, votre houlette, votre conduite, est le sujet de ma consolation, de mon espérance. S. Jérôme distingue entre la baguette (la verge) et le bâton, et il croit que le bâton marque le devoir de la vigilance, et la baguette celui de la correction dont il faut user envers les brebis. 5 Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis, tu répands l'huile sur ma tête, ma coupe est débordante. Comme un hôte empressé, vous m'avez préparé un festin en dépit de mes ennemis, qui, pour ainsi dire, m'épient sans pouvoir troubler mon bonheur. Suivant S. Cyprien, S. Ambroise et d’autres, par cette table il faut entendre la table du Seigneur, à laquelle nous prenons des forces contre nos mauvais penchants, nos tentations et tous les ennemis de notre salut. C'était l'usage, dans les festins, de répandre des parfums sur les convives (Voir Luc 7, 46 ; Amos 6, 6). Dans le sens spirituel ceci s’entend de l’onction de la grâce par le Saint-Esprit. Le calice rempli d'un vin excellent et fortifiant ne manque pas dans ce festin, souvent Dieu enivre ses serviteurs de joie et de délices dès ce monde même. 6 Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie et j'habiterai dans la maison du Seigneur pour de longs jours. Votre grâce prévient ma volonté, elle l'accompagne et accomplit avec elle toutes mes bonnes actions. La grâce de Dieu, dit S. Augustin, prévient l'homme, afin qu’il veuille, et elle accompagne ensuite sa volonté, afin qu'il ne veille pas en vain.
Psaume hébreu N°24 (Psaume N°23 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Au Seigneur est la terre et ce qu'elle renferme, le monde et tous ceux qui l'habitent. Sujet de ce Psaume : Le Seigneur, créateur de la terre (v. 1. 2), devant qui le juste seul est digne de paraître (3-6), entre dans le sanctuaire (le saint tabernacle) dressé sur le mont Sion (2 Samuel 6. 1. Chroniques 15) (7-10). Suivant le sentiment commun des saints Pères, le psaume se rapporte en même temps à l'entrée de Jésus-Christ dans le ciel. 2 Car c'est lui qui l'a fondée sur les mers, qui l'a affermie sur les fleuves. Les hommes ne bâtissent que sur la terre ferme ; Dieu a établi les fondements de l'univers sur les mers et sur les fleuves, preuve éclatante de sa toute-puissance. 3 Qui montera à la montagne du Seigneur, qui se tiendra dans son lieu saint ? Dans le sanctuaire de Dieu, dans le ciel. C'est le saint tabernacle qui est ici désigné dans le sens prochain, mais il faut entendre en même temps, dans le sens le plus éloigné, le royaume de Dieu et le ciel. 4 Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, celui qui ne livre pas son âme au mensonge et qui ne jure pas pour tromper. Celui qui ne soupire pas après les choses vaines, mais après les vrais biens (Augustin) 5 Il obtiendra la bénédiction du Seigneur, la justice du Dieu de son salut. 6 Telle est la race de ceux qui le cherchent, de ceux qui cherchent la face du Dieu de Jacob. Séla. C’est la race de ceux qui agissent ainsi. 7 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. Vous, chefs du temple (du saint tabernacle), ouvrez ses portes. Dans un sens plus relevé : Ouvrez, ô anges, les portes de l'éternité au Fils de Dieu, qui rentre triomphant dans le ciel. Ainsi interprètent tous les Pères de l’Église et l'Église dans sa liturgie. Le Roi de gloire est lui-même glorieux, et qui communique sa gloire aux autres. 8 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant dans les combats. 9 Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. 10 Quel est ce Roi de gloire ? Le Seigneur Dieu de l’univers, voilà le Roi de gloire. Séla.
Psaume hébreu N°25 (Psaume N°24 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. ALEPH. Vers toi, Seigneur, j'élève mon âme, mon Dieu. Ce psaume est le premier de ceux qu’on nomme acrostiches, car, dans la langue hébreu, chaque verset commence par une lettre de l'alphabet. 2 BETH. En toi je me confie : que je n'aie pas de confusion. Que mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet. Que le chrétien, dans sa prière, se souvienne, au sujet de ces passages et autres semblables contre les ennemis, de ses mauvaises habitudes et de ses fautes, qu'il doit combattre et exterminer comme étant ses ennemis les plus dangereux, ou bien encore des puissances de l'enfer, qui ne se lassent pas de mettre son salut en péril, ou de le saper entièrement. 3 GHIMEL. Non, aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu ; ceux-là seront confondus qui sont infidèles sans cause. Cette prière et les autres semblables que les saints adressent à Dieu ne sont pas des vœux inspirés par la haine et le désir de la vengeance, mais des prédictions des traitements que Dieu fera éprouver aux pécheurs endurcis et impénitents qui ont persécuté ses saints. Ce sont des prophéties inspirées de Dieu. Nous ne devons pas en conséquence les prendre pour règles de notre conduite ; loin de là, c’est pour nous un devoir de pardonner à nos ennemis, et de prier Dieu de ne pas les traiter comme ils nous ont traités nous-mêmes. 4 DALETH. Seigneur, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers. 5 HÉ. Conduis-moi dans ta vérité, VAV. et instruis-moi, car tu es le Dieu de mon salut ; tout le jour j'espère en toi. 6 ZAÏN. Souviens-toi de ta miséricorde, Seigneur et de ta bonté car elles sont éternelles. 7 HETH. Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes transgressions ; souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô Seigneur, 8 TETH. Le Seigneur est bon et droit ; c'est pourquoi il indique aux pécheurs la voie. Il apprendra aux pécheurs, qui se sont écartés de la voie, ce qu’ils ont à faire pour revenir à lui. 9 YOD. Il fait marcher les humbles dans la justice, il enseigne aux humbles sa voie. 10 CAPH. Tous les sentiers du Seigneur sont miséricorde et fidélité, pour ceux qui gardent son alliance et ses commandements. Toutes les conduites du Seigneur sont une preuve de sa grâce et de sa fidélité, c’est-à-dire de l’accomplissement de ses promesses. 11 LAMED. A cause de ton nom, Seigneur, tu pardonneras mon iniquité car elle est grande. C’est Dieu qui prend soin de tout, qui protège et délivre ; le Seigneur est le Dieu libérateur 12 MEM. Quel est l'homme qui craint le Seigneur ? Le Seigneur lui montre la voie qu'il doit choisir. À cet homme pénétré de sa crainte, Dieu donnera des prescriptions pour le diriger dans la conduite qu'il doit tenir. 13 NUN. Son âme repose dans le bonheur et sa postérité possédera le pays. Il sera comblé de biens temporels et spirituels ; car celui qui cherche le royaume de Dieu reçoit par surcroît tout ce qui est nécessaire à ses besoins temporels (Matthieu 6, 33). 14 SAMECH. La familiarité du Seigneur est pour ceux qui le craignent, il leur fait connaître les bénédictions de son alliance. 15 AÏN. J'ai les yeux constamment tournés vers le Seigneur car c'est lui qui tirera mes pieds du lacet. Lors même que le monde et Satan l'environnent de leurs pièges, l'homme qui craint Dieu, en s'aidant de la vigilance et de la prière, espère toujours dans le secours de Dieu. 16 PHÉ. Regarde-moi et prends pitié de moi car je suis délaissé et malheureux. 17 TSADÉ. Les angoisses de mon cœur se sont accrues, tire-moi de ma détresse. 18 Vois ma misère et ma peine et pardonne tous mes péchés. 19 RESCH. Vois combien sont nombreux mes ennemis et quelle haine violente ils ont contre moi. 20 SCHIN. Garde mon âme et sauve-moi. Que je ne sois pas confus car j'ai mis en toi ma confiance. 21 THAV. Que l'innocence et la droiture me protègent car j'espère en toi. 22 Ô Dieu, délivre Israël de toutes ses angoisses. Israël : votre peuple élu, présentement les chrétiens.
Psaume hébreu N°26 (Psaume N°25 dans la Vulgate) 1 De David. Rends-moi justice, Seigneur, car j'ai marché sans faillir. Je me confie dans le Seigneur, je ne chancellerai pas. 2 Éprouve-moi, Seigneur, sonde-moi, fais passer au creuset mes reins et mon cœur Eprouvez par le feu mes pensées les plus intimes, et voyez si votre feu, qui purifie tout, y trouvera quelque perversité. C’est une protestation de son innocence (relativement aux fautes grave) et de sa droiture. 3 car ta miséricorde est devant mes yeux et je marche dans ta vérité. 4 Je ne me suis pas assis avec les hommes de mensonge, je ne vais pas avec les hommes dissimulés, 5 Je hais l'assemblée de ceux qui font le mal, je ne siège pas avec les méchants. 6 Je lave mes mains dans l'innocence et j'entoure ton autel, Seigneur, Dans ces dispositions d’innocence, j'environnerai (je me tiendrai autour de) votre autel, et j’offrirai mon sacrifice 7 pour faire entendre une voix de louange et raconter toutes tes merveilles. que je ferai moi-même retentir, m'unissant aux chœurs des Lévites, qui, pendant l’oblation des sacrifices, chantaient de saints cantiques. 8 Seigneur, j'aime le séjour de ta maison, le lieu où ta gloire réside. votre saint tabernacle, qui, pour votre honneur, a été orné avec magnificence. 9 N'enlève pas mon âme avec celle des pécheurs, ma vie avec celle des hommes de sang 10 qui ont le crime dans les mains et dont la droite est pleine de pots-de-vin. Ceux qui se sont laissés corrompre pour l’asservissement des innocents. 11 Pour moi, je marche en mon innocence : délivre-moi et aie pitié de moi. En parlant de son innocence, David n'entend pas une pureté sans tache, parfaite, mais seulement une innocence relative, comparativement aux fautes de ses ennemis, et par rapport à la sincérité de son zèle dans le service de Dieu ; en effet, qu'il n'ait pas eu la prétention de s’attribuer une pureté sans tache, c’est ce qu’on voit assez clairement par l’aveu qu’il fait lui-même de son indignité (Voir Ps. Hébreux 25, 7). Il ne se reposait pas non plus sur son innocence, mais il espérait seulement autant que peut espérer une bonne conscience. 12 Mon pied se tient sur un sol uni : je bénirai le Seigneur dans les assemblées.
Psaume hébreu N°27 (Psaume N°26 dans la Vulgate) 1 De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ? Le Seigneur est le rempart de ma vie de qui aurais-je peur ? 2 Quand des méchants se sont avancés contre moi pour dévorer ma chair, quand mes adversaires et mes ennemis se sont avancés, ce sont eux qui ont chancelé et qui sont tombés. 3 Qu'une armée vienne camper contre moi, mon cœur ne craindra pas, que contre moi s'engage le combat, alors même j'aurai confiance. Je mettrais ma confiance dans le secours de Dieu. La pureté de conscience soutient et anime l'espérance. 4 Je demande au Seigneur une chose, je la désire ardemment : je voudrais habiter dans la maison du Seigneur, tous les jours de ma vie, pour jouir des amabilités du Seigneur, pour contempler son sanctuaire. Puissé-je toujours habiter près d'un Dieu aussi secourable que vous l’êtes 5 Car il m'abritera dans sa demeure au jour de l'adversité, il me cachera dans le secret de sa tente, il m'établira sur un rocher. 6 Alors ma tête s'élèvera au-dessus des ennemis qui sont autour de moi. J'offrirai dans son tabernacle des sacrifices d'actions de grâces, je chanterai et je dirai des hymnes au Seigneur. 7 Seigneur, écoute ma voix, je t'invoque, aie pitié de moi et exauce-moi. 8 Mon cœur dit de ta part : "Cherchez ma face", je cherche ton visage, Seigneur. 9 Ne me cache pas ton visage, ne repousse pas avec colère ton serviteur, tu es mon secours, ne me délaisse pas et ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut. 10 Car mon père et ma mère (c'est-à-dire mes plus proches parents, pour lesquels le père et la mère sont mis ici) m'ont abandonné mais le Seigneur me recueillera. 11 Seigneur, enseigne-moi ta voie, dirige-moi dans un sentier uni, à cause de ceux qui m'épient. 12 Ne me livre pas à la fureur de mes adversaires, car contre moi s'élèvent des témoins de mensonge et des gens qui ne respirent que violence. 13 Ah, si je ne croyais pas voir la bonté du Seigneur, dans la terre des vivants. sur la terre, qui est ainsi désignée (Isaïe 53, 8. Ps. Hébreux 52, 7. 116, 9) ; et en même temps dans l’autre vie 14 Espère dans le Seigneur. Aie courage et que ton cœur soit ferme. Espère dans le Seigneur. Le Chantre sacré s’excite lui-même à la patience et à la constance.
Psaume hébreu N°28 (Psaume N°27 dans la Vulgate) 1 De David. C'est vers toi, Seigneur, que je crie ; mon rocher, ne reste pas sourd à ma voix, de peur que, si tu gardes le silence, je ne ressemble à ceux qui descendent dans la fosse. Ne vous détournez pas de moi sans me répondre, comme si j'étais descendu dans le tombeau et voué à l’éternelle damnation, où la prière n’est plus exaucée. 2 Écoute la voix de mes supplications, quand je crie vers toi, quand j'élève mes mains vers ton saint sanctuaire. Les Hébreux, en priant, se tournaient vers le temple ; on peut cependant aussi entendre par le temple le ciel. (1 Rois 8, 22). 3 Ne m'emporte pas avec les méchants et les artisans d'iniquité, qui parlent de paix à leur prochain et qui ont la malice dans le cœur. Ne permettez pas que je meure de la mort des pécheurs, surtout des hypocrites. Les pécheurs meurent d'une mort effective et absolue, même quant au corps ; car quoique leurs corps doivent ressusciter, ils ne ressusciteront que pour les tourments éternels. Au contraire, la mort de celui qui meurt en état de grâce, n’est qu'un passage à une vie meilleure, où l’âme et le corps seront glorifiés (Voir Apocalypse 20, 4. 5. 6). 4 Rends-leur selon leurs œuvres et selon la malice de leurs actions, rends-leur selon l'ouvrage de leurs mains, donne-leur le salaire qu'ils méritent. C'est moins là un souhait qu'une prédiction, que l'Esprit saint a inspirée au Chantre sacré, afin de remettre devant les yeux des impies le jugement rigoureux, qui infailliblement sera prononcé contre eux, s'ils ne se convertissent. 5 Car ils ne prennent pas garde aux œuvres du Seigneur (sa visite miséricordieuse, l'appel mille fois répété de sa grâce. Voir Luc 19, 41. 42), à l'ouvrage de ses mains, il les détruira et ne les bâtira pas. 6 Béni soit le Seigneur car il a entendu la voix de mes supplications. 7 Le Seigneur est ma force et mon bouclier, en lui s'est confié mon cœur. J'ai été secouru, aussi mon cœur est dans l'allégresse et je le louerai par mes cantiques. 8 Le Seigneur est la force de son peuple, il est une forteresse de salut pour son Oint. 9 Sauve ton peuple et bénis ton héritage. Le peuple qui est votre possession (Deutéronome 9, 29). Sois leur pasteur et porte-les à jamais.
Psaume hébreu N°29 (Psaume N°28 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Donnez au Seigneur, fils de Dieu, donnez au Seigneur gloire et puissance. Le Chantre sacré exalte d’abord, dans le sens prochain, la majesté et la puissance de la voix de Dieu (du tonnerre) dans la nature, mais il entend aussi, dans le sens plus éloigné, la magnificence et la puissance de la voix de Dieu dans le royaume de la grâce (dans l’Église) ; car comme toute la nature est une image de sa divine loi, la majesté et la puissance du tonnerre, telles qu'elles sont décrites dans ce psaume, peuvent bien aussi être considérées comme une image de la vertu et de la magnificence de la parole divine. 2 Donnez au Seigneur la gloire de son nom (reconnaissez qu’il est glorieux et puissant). Adorez le Seigneur dans de saints ornements. 3 La voix du Seigneur gronde au-dessus des eaux, le Dieu de la gloire tonne, le Seigneur est sur les grandes eaux. Suivant les Pères de l’Église, le tonnerre du Seigneur est, dans le sens le plus élevé, la parole puissante de sa grâce. L’éclat sept fois répété du tonnerre, tel qu’il est décrit v. 3-9, offre une analogie qu’il n’est pas difficile de saisir, avec les sept sources de grâces (les sept sacrements) de la nouvelle alliance. C’est sur les eaux du baptême, dans le bain de la régénération, où Dieu, de créatures coupables que nous étions, fait de nous ses enfants, que la parole divine retentit en premier lieu. D'autres, par les eaux, entendent les peuples (Apocalypse 7, 15), auxquels la parole de Dieu a été annoncée. 4 La voix du Seigneur est puissante, la voix du Seigneur est majestueuse. Le tonnerre éclate avec force et magnificence. La parole de Dieu fait surtout paraître sa force et sa magnificence dans les deux sacrements de la Confirmation et de l'Extrême-Onction, destinés l’un et l’autre à fortifier le chrétien, le premier, afin qu'il soit ferme dans la profession de sa foi ; le second, afin qu'il supporte avec patience les douleurs de la maladie et de la mort. D’autres entendent la vertu de la parole de Dieu en général (Voir Hébreux 4, 12). 5 La voix du Seigneur brise les cèdres, le Seigneur brise les cèdres du Liban, L’éclair, après lequel vient le tonnerre , fait jaillir en éclats même les plus grands arbres, au nombre desquels sont les cèdres du Liban. Aux cèdres est comparé l’orgueil des impies. Cet orgueil, la parole de Dieu le brise dans le sacrement divin de la Pénitence, qui n’est reçue dignement que par les humbles. D’autres, par les cèdres, entendent les savants et les grands de la terre, qui ont fait ployer leur intelligence et leur gloire sous la vérité de l’Évangile. 6 il les fait bondir comme un jeune taureau, le Liban et le Sirion (un sommet du Liban) comme le petit du buffle. 7 La voix du Seigneur fait jaillir des flammes de feu, elle fait jaillir des flammes de feu (les éclairs). Dans le sens spirituel, on reconnaît cette parole puissante, qui change le pain au sacrement adorable de l'autel, et le distribue par portions, comme autant de flammes d'amour, entre les fidèles. D'autres entendent le zèle auquel excite la parole de Dieu. 8 la voix du Seigneur ébranle le désert, le Seigneur ébranle le désert de Cadès. Elle excite l'émotion jusque dans les déserts les plus affreux, comme celui de Cadès, que les Israélites traversèrent (Deutéronome 1, 19). Les déserts sont changés, et fécondés par la consécration sacerdotale (le sacrement de l'Ordre), ou bien encore par la parole agissant au moyen du ministère des prêtres. En outre, le désert signifie le genre humain, qui était dans un dénuement entier, plongé dans l'erreur et le péché. 9 La voix du Seigneur fait enfanter les biches, elle dépouille les forêts de leur feuillage et dans son temple tout dit : "Gloire." Dans le sens spirituel, cette voix de Dieu est la grâce opérant par le sacrement de Mariage, qui fait que des enfants sont engendrés et élevés pour le royaume de Dieu. Elle dépouille de leur feuillage les forêts touffues, ou elle les arrache ; elle produit la culture et elle est le principe de la civilisation et de l’humanité. 10 Le Seigneur, au déluge, est assis sur son trône, le Seigneur siège sur son trône, roi pour l'éternité. Dieu est assis au-dessus du déluge (il dirige en maître souverain les nuages et les tempêtes), Dieu, en sa qualité de roi, est assis (règne) pour l'éternité. Ce psaume, qui, sous le rapport littéraire, est un des morceaux les plus achevés de la poésie hébraïque, offre la description d'un de ces orages qui éclatent quelquefois avec tant de grandiose dans le sud de la Palestine, et sur les confins de l'Arabie. 11 Le Seigneur donnera la force à son peuple, le Seigneur bénira son peuple en lui donnant la paix.
Psaume hébreu N°30 (Psaume N°29 dans la Vulgate) 1 Psaume. Cantique pour la dédicace de la maison, de David. Vraisemblablement lors de la consécration de l'emplacement pour le temple qui fut plus tard construit, après la grande peste (2 Samuel 24, 25. 1 Chroniques 21, 6). 2 Je t'exalte, Seigneur, car tu m'as relevé, tu n'as pas réjoui mes ennemis à mon sujet. 3 Seigneur, mon Dieu, j'ai crié vers toi et tu m'as guéri. Vous avez conservé mon corps exempt d'infirmité, ou en effet guéri en un cas de maladie. 4 Seigneur, tu as fait remonter mon âme du schéol, tu m'as rendu la vie, loin de ceux qui descendent dans la fosse. Vous n'avez pas permis que mon âme descende dans l’autre monde. 5 Chantez le Seigneur, vous ses fidèles, célébrez son saint souvenir 6 car sa colère dure un instant, mais sa grâce toute la vie, le soir viennent les pleurs et le matin l'allégresse. 7 Je disais dans ma sécurité : "Je ne serai jamais ébranlé." 8 Seigneur, par ta grâce, tu avais affermi ma montagne (assuré mon état de prospérité), tu as caché ton visage et j'ai été troublé. 9 Seigneur, j'ai crié vers toi, j'ai imploré le Seigneur : 10 "Que gagnes-tu à verser mon sang, à me faire descendre dans la fosse ? La poussière chantera-t-elle tes louanges, annoncera-t-elle ta vérité ? L'homme réduit en poussière peut-il vous louer, et enseigner aux autres votre vérité ? Dans l'autre monde ne mènerai-je pas une vie privée de toute joie, sans action, et, par conséquent, étrangère aux louanges de Dieu et à la prédication de ses enseignements ? L'israélite devait se poser ces questions ; le chrétien peut, sur le verset 7, rappeler à son esprit la vie de la grâce ; sur le verset 8, les faux pas qu'il a faits dans la voie de la justice ; sur le verset 9, ses soupirs, inspirés par les sentiments de l'humilité et de la pénitence, pour obtenir du secours ; et sur le verset 10, par le sang, la corruption et la poussière, entendre là réprobation éternelle. 11 Écoute, Seigneur, sois-moi propice, Seigneur, viens à mon secours." 12 Et tu as changé mes lamentations en allégresse, tu as délié mon sac et tu m'as ceint de joie 13 afin que mon âme te chante et ne se taise pas. Seigneur, mon Dieu, à jamais je te louerai.
Psaume hébreu N°31 (Psaume N°30 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. David, selon toute apparence, chanta ce psaume dans le désert de Maon, lorsqu'il se voyait sur le point d’être pris par Saül (1 Samuel 23, 24). Le chrétien peut s'en servir comme de prière dans les diverses tribulations du corps et de l'âme. 2 Seigneur, en toi j'ai placé mon refuge, que jamais je ne sois confondu. Dans ta justice sauve-moi. 3 Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer. Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse où je trouve mon salut. 4 Car tu es mon rocher, ma forteresse et à cause de ton nom tu me conduiras et me dirigeras. Toutes ces expressions de rocher, de pierre etc., qui servent de forteresses et de refuges, sont des allusions à la manière dont on faisait alors la guerre ; pour se mettre en sûreté contre les attaques de l'ennemi, on se réfugiait dans les montagnes et sur les rochers. 5 Tu me tireras du filet qu'ils m'ont tendu car tu es ma défense. 6 Entre tes mains je remets mon esprit, tu me délivreras, Seigneur, Dieu de vérité. 7 Je hais ceux qui révèrent de vaines idoles. Qui aiment les choses vaines, de néant (Ecclésiaste 1, 2), et qui y mettent leur confiance, quoique bien vainement. Souvent aussi les idoles sont appelées vanité (Deutéronome 32, 21. Jérémie 2, 5. 10, 15). Celui qui sert la vanité est un idolâtre. Pour moi, c'est dans le Seigneur que je me confie. 8 Je tressaillirai de joie et d'allégresse à cause de ta bonté car tu as regardé ma misère, tu as vu les angoisses de mon âme 9 et tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi, tu donnes à mes pieds un libre espace. Vous m’avez délivré. 10 Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis dans la détresse, mon œil est usé par le chagrin, ainsi que mon âme et mes entrailles. La vie des justes est renfermée dans une constante succession de bien et de mal (d'accidents heureux et fâcheux). Telles sont aussi les destinées de l’Église de Dieu sur la terre. 11 Ma vie se consume dans la douleur et mes années dans les gémissements, ma force est épuisée à cause de mon iniquité et mes os dépérissent. Par le châtiment de mes fautes, mes os se sont desséchés. 12 Tous mes adversaires m'ont rendu un objet d'opprobre, un fardeau pour mes voisins, un objet d'effroi pour mes amis. Ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi. Mes voisins me méprisent à cause de mes ennemis, et craignent de me fréquenter. 13 Je suis en oubli, comme un mort, loin des cœurs, je suis comme un vase brisé dont on ne fait plus aucun cas 14 car j'ai appris les mauvais propos de la foule, l'épouvante qui règne à l'entour, pendant qu'ils tiennent conseil contre moi : ils ourdissent des complots pour m'ôter la vie. 15 Et moi, je me confie en toi, Seigneur, je dis: "Tu es mon Dieu." 16 Mes destinées sont dans ta main, délivre-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. 17 Fais luire ton visage sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce. Faites briller sur nous la lumière de votre face. 18 Seigneur, que je ne sois pas confondu quand je t'invoque. Que la confusion soit pour les méchants. Qu'ils descendent en silence au schéol. 19 Qu'elles deviennent muettes les lèvres menteuses qui parlent avec arrogance contre le juste, avec orgueil et mépris. 20 Qu'elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, que tu témoignes à ceux qui mettent en toi leur refuge, à la vue des enfants des hommes. Publiquement, pour leur justification. 21 Tu les mets à couvert, dans l'asile de ton visage, contre les machinations des hommes, tu les caches dans ta tente, à l'abri des langues qui les attaquent. La face de Dieu est mise pour Dieu lui-même. Vous cachez vos adorateurs, vous les couvrez de votre protection auprès de vous, par vous-même. 22 Béni soit le Seigneur car il a signalé sa grâce envers moi, en me mettant dans une ville forte. La ville fortifiée est Dieu lui-même, à savoir sa protection ; car celui qui est sous la protection de Dieu, est, comme dans une ville environnée de remparts, en sûreté contre ses ennemis. 23 Je disais dans mon trouble : "Je suis rejeté loin de ton regard." Mais tu as entendu la voix de mes supplications, quand j'ai crié vers toi. dans le trouble, dans l'abattement de mon esprit, je me suis cru, au milieu des dangers, délaissé par vous, mais vous avez exaucé ma prière. 24 Aimez le Seigneur, vous tous qui êtes pieux envers lui. Le Seigneur garde les fidèles et il punit sévèrement les orgueilleux. 25 Ayez courage et que votre cœur s'affermisse, vous tous qui espérez dans le Seigneur.
Psaume hébreu N°32 (Psaume N°31 dans la Vulgate) 1 De David. Pieuse méditation. Heureux celui dont la transgression a été remise, dont le péché est pardonné. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume après son adultère et la mort d'Urie, et après que le prophète Nathan lui eut fait connaître que Dieu lui avait pardonné son péché (2 Samuel 12). 2 Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas l'iniquité et dans l'esprit duquel il n'y a pas de fraude. Il ne reste plus aucune trace du péché, car Dieu ne remet pas seulement le péché, mais, dans sa toute-puissance, il en fait disparaître jusqu'aux suites (Théodoret). Il n'y a, ainsi que l'enseigne l'Écriture (1 Pierre 4, 8. Luc 7, 47) que l'amour qui obtienne que les péchés soient pardonnés et couverts. 3 Tant que je me suis tu, (parce que je n'ai pas reconnu et confessé mon péché) mes os se consumaient dans mon gémissement chaque jour. Il n’y a que la sincérité à reconnaître sa faute en soi-même et à la confesser au-dehors, qui procure le repos. 4 car jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi, la sève de ma vie se desséchait aux ardeurs de l'été. Séla. Votre main s’est appesantie sur moi, par les angoisses de ma conscience coupable. 5 Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité, j'ai dit : "Je veux confesser au Seigneur mes transgressions" et toi, tu as remis l'iniquité de mon péché. Séla. L’aveu et le pardon n'ont été qu’une seule et même chose. 6 Que tout homme pieux te prie donc au temps favorable. Dans le temps où l’on trouve, dans le temps où le Seigneur se laisse trouver, dans le temps de la grâce. Car il y a un temps où l'on cherche Dieu, sans pouvoir le trouver, et c'est lorsque le temps de la patience et de la longanimité est passé (Voir Jean 7, 34-36). Non, quand les grandes eaux déborderont, elles ne l'atteindront pas. L'inondation des grandes eaux est un grand malheur, et ici, en particulier, c'est la vengeance de Dieu qui suit le péché. 7 Tu es mon asile, tu me préserveras de la détresse, tu m'entoureras de chants de délivrance. Séla. 8 "Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je serai ton conseiller, mon œil sera sur toi." Ces paroles sont celles de Dieu, que le pieux pénitent fait ici parler. 9 Ne soyez pas comme le cheval ou le mulet sans intelligence, il faut les gouverner avec le mors et le frein, autrement, ils n'obéissent pas. Ne soyez pas comme des animaux dépourvus d'intelligence, qui ne s’approchent de l’homme qu'au moyen du mors et du frein. Vous, pécheurs, approchez-vous du Seigneur avec confiance. 10 De nombreuses douleurs sont la part du méchant, mais celui qui se confie dans le Seigneur est environné de sa grâce. 11 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et soyez dans l'allégresse. Poussez des cris de joie, vous tous qui avez le cœur droit.
Psaume hébreu N°33 (Psaume N°32 dans la Vulgate) 1 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur. Aux hommes droits sied la louange. 2 Célébrez le Seigneur avec la harpe, chantez-le sur le luth à dix cordes. 3 Chantez à sa gloire un cantique nouveau (un cantique qu'on n'a pas encore entendu, incomparable voir Apocalypse 5, 9), unissez avec art vos instruments et vos voix 4 car la parole du Seigneur est droite et toutes ses œuvres s'accomplissent dans la fidélité. Ce que Dieu dit est vrai, sans fausseté, et il tient tout ce qu'il promet (Jérôme). 5 Il aime la justice et la droiture, la terre est remplie de la bonté du Seigneur. La terre, dit saint Augustin, est pleine de misère, mais aussi pleine de miséricorde. C'est par miséricorde que, durant cette vie, Dieu appelle les pécheurs, qu'il stimule les négligents, qu'il console les affligés, qu’il instruit les ignorants, qu’il aide ceux qui combattent, qu'il ne délaisse personne. Le temps présent est donc le temps d'une grande miséricorde. Après le temps de la miséricorde viendra le temps de la justice, où il n'y aura plus lieu au repentir. 6 Par la parole du Seigneur les cieux ont été faits et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Voilà donc le Seigneur, le Verbe et l'Esprit qui concourent par leur action à l'œuvre de la création. Selon le sentiment commun des Pères de l'Église, ces paroles contiennent une expression du mystère de l’adorable Trinité. 7 Il rassemble comme en un monceau les eaux de la mer, il met dans des réservoirs les flots de l'abîme. Dieu, lors de la création, rassembla les eaux en un seul lieu (Genèse 1. 9), et il les y tient encore présentement renfermées. 8 Que toute la terre craigne le Seigneur. Que tous les habitants de l'univers tremblent devant lui. 9 Car il a dit et tout a été fait, il a ordonné et tout a existé. il est un Dieu tout-puissant. 10 Le Seigneur renverse les desseins des nations, il réduit à néant les pensées des peuples. Ce Dieu tout-puissant rend vaines les pensées et renverse les complots des peuples et des princes contre le royaume de Dieu. 11 Mais les desseins du Seigneur subsistent à jamais et les pensées de son cœur dans toutes les générations. Le Seigneur poursuit l'exécution de ses desseins dans le temps et dans l'éternité. 12 Heureuse la nation dont le Seigneur est le Dieu, heureux le peuple qu'il a choisi pour son héritage. Au sujet de la confusion dont les peuples païens sont couverts par l'anéantissement de leurs projets, le Chantre sacré jette un coup d'œil sur le bonheur du peuple de Dieu, et, après avoir tracé le tableau de la toute-puissance de Dieu (6-11) il passe à celui de sa divine providence (13-15). 13 Du haut des cieux le Seigneur regarde, il voit tous les enfants des hommes, 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur cœur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions. Et leur donne le succès ; car ainsi qu’il est écrit dans ce qui suit, ce n’est pas la force de l’homme, mais Dieu qui sauve. 16 Ce n'est pas le nombre des soldats qui donne au roi la victoire, ce n'est pas une grande force qui fait triompher le guerrier. 17 Le cheval est impuissant à procurer le salut et toute sa vigueur n'assure pas la délivrance. Celui qui dans la guerre se confie en ses chevaux, dans sa cavalerie, est trompé. 18 L'œil du Seigneur est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent en sa bonté, le Seigneur a les yeux fixés sur tous, mais spécialement sur son peuple. 19 pour délivrer leur âme de la mort et les faire vivre au temps de la famine. Dans la famine, dans la disette et dans toute espèce de besoin. 20 Notre âme attend avec confiance le Seigneur, il est notre secours et notre bouclier, 21 car en lui notre cœur met sa joie, car en son saint nom nous mettons notre confiance. En lui-même, que nous appelons le Dieu fidèle et secourable. 22 Seigneur, que ta grâce soit sur nous comme nous espérons en toi.
Psaume hébreu N°34 (Psaume N°33 dans la Vulgate) 1 De David lorsqu'il contrefit l'insensé en présence d'Abimélech et que, chassé par lui, il s'en alla. Abimélech était le titre commun des rois des Philistins. 2 ALEPH. Je veux bénir le Seigneur en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche. dans la bonne et dans la mauvaise fortune. Saint Augustin fait à ce sujet cette réflexion : Louez Dieu lorsqu'il vous donne des consolations ; louez-le lorsqu'il vous les retire, parce que c’est lui qui les donne, et qui les retire ; seulement il ne se retire jamais lui-même de celui qui le loue. 3 BETH. Dans le Seigneur mon âme se glorifiera : que les humbles entendent et se réjouissent. il exhorte à louer Dieu avec lui. 4 GHIMEL. Exaltez avec moi le Seigneur, ensemble célébrons son nom. 5 DALETH. J'ai cherché le Seigneur je l’ai prié de me secourir et il m'a exaucé et il m'a délivré de toutes mes frayeurs. 6 HÉ. Quand on regarde vers lui, on est rayonnant de joie, VAV. Et le visage ne se couvre pas de honte. 7 ZAÏN. Ce pauvre a crié et le Seigneur l'a entendu et il l'a sauvé de toutes ses angoisses. Le Chantre sacré veut parler de lui-même. 8 HETH. L'ange du Seigneur campe autour de ceux qui le craignent et il les sauve. Les hommes pieux sont environnés des anges comme d'un camp, en sorte que leurs ennemis ne peuvent rien entreprendre contre eux. (Hébreux 1, 14). C’est ainsi qu’un camp d’anges protégea Jacob, lorsqu'il revenait de la Mésopotamie (Genèse 32). 9 TETH. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Heureux l'homme qui met en lui son refuge. 10 YOD. Craignez le Seigneur, vous ses saints car il n'y a pas d'indigence pour ceux qui le craignent. Ceux qui appartiennent à son peuple, à son Église. 11 CAPH. Les lionceaux peuvent connaître la disette et la faim mais ceux qui cherchent le Seigneur ne manquent d'aucun bien. Ils ne manquent pas de la grâce intérieure ; et même ce qui leur est nécessaire dans l’ordre temporel, leur est aussi donné (Matthieu 6, 33). 12 LAMED. Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. 13 MEM. Quel est l'homme qui aime la vie, qui désire de longs jours pour jouir du bonheur ? 14 NUN. Préserve ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses, Évitez le mal, spécialement le mal de la langue, alors vous serez heureux ; car vous serez parfait (Jacques 1, 26. 3, 2) et être parfait rend heureux. 15 SAMECH. Éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la. Faites tous vos efforts pour arriver à la paix intérieure du cœur (Ps. Hébreux 4, 9), et pour vivre en paix avec les hommes vos semblables. 16 AIN. Les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leurs cris. 17 PHÉ. La face du Seigneur est contre ceux qui font le mal, pour retrancher de la terre leur souvenir. Il prend vis-à-vis d’eux l’attitude d’un ennemi. 18 TSADÉ. Les justes crient et le Seigneur les entend et il les délivre de toutes leurs angoisses. 19 QOPH. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux dont l'esprit est abattu. 20 RESCH. Nombreux sont les malheurs du juste, mais de tous le Seigneur le délivre. 21 SCHIN. Il garde tous ses os (sa personne), aucun d'eux ne sera brisé. 22 THAV. Le mal tue le méchant et les ennemis du juste sont châtiés. 23 Le Seigneur délivre l'âme de ses serviteurs et tous ceux qui se réfugient en lui ne sont pas châtiés.
Psaume hébreu N°35 (Psaume N°34 dans la Vulgate) 1 De David. Seigneur, combats ceux qui me combattent, fais la guerre à ceux qui me font la guerre. Le Chantre sacré adresse sa prière à Dieu, comme un infortuné, contre ses ennemis pleins d’orgueil et de méchanceté ; il fait des vœux pour leur perte, et, certain d'être exaucé, il termine par des actions de grâces. Suivant les Pères de l’Église et les anciens exégètes chrétiens, celui que David fait prier est le Messie dans sa Passion, au sujet de laquelle les anciens Juifs (Isaïe 58) n'étaient pas dans l'ignorance ; du moins la situation du malheureux qui fait entendre ses plaintes dans le Psaume, est-elle dans un parfait accord avec la vie de Jésus-Christ. Ceux contre lesquels le patient cherche protection, et sur lesquels il appelle la vengeance divine sont les ennemis publics, les ennemis de sa dignité, et par conséquent les ennemis de Dieu. David n’a fait que du bien à ses ennemis personnels (1 Samuel 24. 2 Samuel 16). 2 Saisis le petit et le grand bouclier et lève-toi pour me secourir. Dieu est représenté sous la figure d’un combattant. 3 Tire la lance et barre le passage à mes persécuteurs ; dis à mon âme : "Je suis ton salut." 4 Qu'ils soient honteux et confus ceux qui en veulent à ma vie, qu'ils reculent et rougissent ceux qui méditent ma perte. Les ennemis, qui ravissent la vie, sont, dans la pensée de l’Israélite, les ennemis publics, les ennemis de sa nation (Comp. Jérémie 19, 9. 21, 7 . 34, 21). Que le chrétien se souvienne de la vie de son âme. 5 Qu'ils soient comme la paille au souffle du vent et que l'ange du Seigneur les chasse devant lui. 6 Que leur voie soit ténébreuse et glissante et que l'ange du Seigneur les poursuive. Que, dans leur fuite, les ténèbres et les mauvais chemins leur soient un obstacle, afin que le châtiment les atteigne. 7 Car sans cause ils ont caché leur filet pour ma ruine, sans cause ils ont creusé la fosse pour me faire périr. 8 Que la ruine tombe sur lui à l'improviste, que le filet qu'il a caché le saisisse, qu'il y tombe et périsse. Qu’il soit pris dans le filet qu’il avait caché 9 Et mon âme aura de la joie dans le Seigneur, de l'allégresse dans son salut. Dans le salut que le Seigneur lui aura procuré. 10 Tous mes os diront : "Seigneur, qui est semblable à toi, délivrant le malheureux d'un plus fort que lui, le malheureux et le pauvre de celui qui le dépouille ?" Tous mes os : tout mon être. 11 Des témoins iniques se lèvent ; ils m'accusent de choses que j'ignore. Ils m'ont accusé de crimes que je ne connaissais pas. Sur les faux témoins de Jésus-Christ voir Matthieu 26, 60. 12 Ils me rendent le mal pour le bien ; mon âme est dans l'abandon. ils ont désolé, ils ont rendu mon âme veuve, ils m'ont privé de toute consolation extérieure, de toute relation amicale, de toute compassion. 13 Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, j'affligeais mon âme par le jeûne et ma prière retournait sur mon sein. J'étais dans l’affliction, lorsqu'il leur arrivait quelque malheur ; je penchais ma tête en priant, en sorte que ma prière se répandait de ma bouche dans mon sein ; je priais avec un grand recueillement et une grande ferveur. C’est ainsi qu’Élie priait également dans une attitude humiliée et recueillie (Voir 1 Rois 18, 42). 14 Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais lentement, comme pour le deuil d'une mère, je me courbais avec tristesse. 15 Et maintenant que je chancelle, ils se réjouissent et s'assemblent, contre moi des calomniateurs s'assemblent à mon insu ; ils me déchirent sans relâche. Les coups de bâtons, les discours outrageants. 16 Comme d'impurs parasites à la langue moqueuse, ils grincent des dents contre moi. 17 Seigneur, jusqu’à quand le verras-tu ? Arrache mon âme à leurs persécutions, ma vie à la fureur de ces lions. 18 Je te louerai dans la grande assemblée, je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux. 19 Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, ceux qui m'attaquent sans raison. Qu'ils ne clignent pas des yeux, ceux qui me haïssent sans cause. Ils s'entendent entre eux par signes, ils se donnent des signes secrets, ceux qui sont animés à mon égard de mauvaises intentions (Voir Proverbes 6, 13). 20 Car leur langage n'est pas celui de la paix ; ils méditent de perfides desseins contre les gens tranquilles du pays. Contre ceux qui ne font aucun mal à qui que ce soit. 21 Ils ouvrent toute large contre moi leur bouche, ils disent : "Ah ! Ah ! Notre œil a vu...." Exclamation d'une joie maligne ; nous avons vu ce que nous avons très-longtemps souhaité voir. 22 Seigneur, tu le vois. Ne reste pas en silence, Seigneur, ne t'éloigne pas de moi. 23 Éveille-toi, lève-toi pour me faire justice, mon Dieu et mon Seigneur, pour prendre en main ma cause. 24 Juge-moi selon ta justice, Seigneur, mon Dieu et qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet. 25 Qu'ils ne disent pas dans leur cœur : "Notre âme est satisfaite." qu'ils ne disent pas : "Nous l'avons englouti." 26 Qu'ils rougissent et soient confondus tous ensemble, ceux qui se réjouissent de mon malheur. Qu'ils soient couverts de honte et d'ignominie, ceux qui s'élèvent contre moi. 27 Qu'ils soient dans la joie et l'allégresse, ceux qui désirent le triomphe de mon droit et que sans cesse ils disent : "Gloire au Seigneur, qui veut la paix de son serviteur." Le triomphe de mon droit : de ma juste cause, de mon innocence. 28 Et ma langue célébrera ta justice, ta louange tous les jours.
Psaume hébreu N°36 (Psaume N°35 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, de David, serviteur du Seigneur. 2 L'iniquité parle au méchant dans le fond de son cœur ; la crainte de Dieu n'est pas devant ses yeux. La vue de la malice de l’impie, du méchant, me fait dire au fond de mon cœur : La crainte de Dieu... 3 Car il se flatte lui-même, sous le regard divin, doutant que Dieu découvre jamais son crime et le déteste. Il agit devant Dieu en hypocrite, il remplit extérieurement les devoirs de la religion, et il a la méchanceté dans le cœur. 4 Les paroles de sa bouche sont injustice et tromperie ; il a cessé d'avoir l'intelligence, de faire le bien. Il se flatte lui-même à ses yeux (ne s'avouant pas son péché), en sorte qu'il ne trouve pas et qu’il ne hait pas sa faute. 5 Il médite l'iniquité sur son lit ; il se tient sur une voie qui n'est pas bonne ; il ne rejette pas le mal. 6 Seigneur, ta bonté atteint jusqu'aux cieux, ta fidélité jusqu'aux nuages. Seigneur, les péchés des hommes sont grands ; mais, d'autre part, votre miséricorde votre fidélité dans l’accomplissement de vos promesses, et votre amour sont infinis. 7 Ta justice est comme les montagnes de Dieu, tes jugements sont comme le vaste abîme. Seigneur, tu gardes les hommes et les bêtes : Les mots « justice et jugement » désignent ici la manière pleine de justice dont Dieu gouverne le monde, la Providence divine. Votre Providence est aussi élevée que les montagnes, et aussi profonde que la mer ; votre main bienfaisante est d’une largesse infinie. 8 combien est précieuse ta bonté, ô Dieu. A l'ombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge. Combien votre miséricorde est multipliée ; Ô Dieu, l’espérance des hommes vient surtout de votre protection et de votre amour. 9 Ils s'enivrent de la graisse de ta maison (des joies célestes, voir Luc 14, 15) et tu les abreuves au torrent de tes délices. 10 Car auprès de toi est la source de la vie et dans ta lumière nous voyons la lumière. Quand vous nous éclairerez, nous verrons la lumière. 11 Continue ta bonté à ceux qui te connaissent et ta justice à ceux qui ont le cœur droit. Ceux qui vous confessent par leur obéissance et leur amour. 12 Que le pied de l'orgueilleux ne m'atteigne pas et que la main des méchants ne me fasse pas fuir. Ne permettez pas que je sois foulé aux pieds par les superbes. 13 Les voilà tombés, ceux qui commettent l'iniquité. Ils sont renversés et ils ne peuvent se relever.
Psaume hébreu N°37 (Psaume N°36 dans la Vulgate) 1 De David. ALEPH. Ne t'irrite pas au sujet des méchants, ne porte pas envie à ceux qui font le mal. Ce psaume est alphabétique, mais de telle sorte que chaque lettre de l’alphabet comprend deux versets, dont le second a une autre initiale quelconque, sans ordre suivi. La lettre Aïn manque. 2 Car, comme l'herbe, ils seront vite coupés ; comme la verdure du gazon, ils se dessécheront. BETH. 3 Mets ta confiance dans le Seigneur et fais le bien ; habite le pays et jouis de sa fidélité. 4 Fais du Seigneur tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire. GHIMEL. 5 Remets ton sort au Seigneur et confie-toi en lui : il agira : Abandonnez-lui, recommandez-lui toutes vos affaires, vos inquiétudes, vos peines. 6 il fera resplendir ta justice comme la lumière et ton droit comme le soleil à son midi. DALETH. Si vous êtes malheureux, et que, pour cette raison, il semble que vous soyez pécheur, Dieu fera paraître votre innocence, comme il fait briller la lumière, et vous rendra heureux. 7 Tiens-toi en silence devant le Seigneur et espère en lui ; ne t'irrite pas au sujet de celui qui prospère dans ses voies ; de l'homme qui réussit en ses intrigues. HÉ. 8 Laisse la colère, abandonne la fureur ; ne t'irrite pas, pour n'aboutir qu'au mal. Ne vous irritez pas au sujet du bonheur des impies, parce que, en vous irritant, vous pécheriez vous-même à votre propre détriment. 9 Car les méchants seront retranchés, mais ceux qui espèrent dans le Seigneur posséderont le pays. VAV. ils posséderont pour toujours la terre, les biens présents, sans être troublés par les méchants, et les biens éternels, qu'ils espèrent également (Hébreux 11, 13-16). 10 Encore un peu de temps et le méchant n'est plus ; tu regardes sa place et il a disparu. 11 Mais les doux posséderont la terre, ils goûteront les délices d'une paix profonde. ZAÏN. 12 Le méchant forme des projets contre le juste, il grince les dents contre lui (par le violent désir qu'il a de le perdre). 13 Le Seigneur se rit du méchant car il voit que son jour arrive. HETH. Le jour de sa mort et du jugement, où il lui sera rendu selon ses œuvres. 14 Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc ; pour abattre le malheureux et le pauvre, pour égorger ceux dont la voie est droite. 15 Leur glaive entrera dans leur propre cœur et leurs arcs se briseront. TETH. 16 Mieux vaut le peu du juste, que l'abondance de nombreux méchants ; peu, avec la crainte du Seigneur, vaut mieux que de grandes richesses, qui ne rassasient personne (Proverbes 15, 15). 17 car les bras des méchants seront brisés et le Seigneur soutient les justes. YOD. Parce que la force, les richesses des pécheurs sont périssables. 18 Le Seigneur connaît les jours des hommes intègres et leur héritage dure à jamais. Le Seigneur prend soin de la vie des justes, il voit leurs besoins, il les console, les aide et les récompense dans l'éternité (Comp. 1 Pierre 4. 4). 19 Ils ne sont pas confondus au jour du malheur et ils sont rassasiés aux jours de la famine. CAPH. Ils ne seront pas trompés dans l'espérance qu'ils ont mise en Dieu. 20 Car les méchants périssent ; les ennemis du Seigneur sont comme la gloire des prairies; ils s'évanouissent en fumée, ils s'évanouissent. LAMED. Ils sont comme la verdure des champs, ils s'évanouiront comme la fumée. 21 Le méchant emprunte et il ne rend pas ; le juste est compatissant et il donne. Le pécheur, quoique riche dans le principe, tombera dans la pauvreté (v. 17), il empruntera, et ne pourra payer avant sa mort. 22 Car ceux que bénit le Seigneur possèdent le pays et ceux qu'il maudit sont retranchés. MEM. 23 Le Seigneur affermit les pas de l'homme juste et il prend plaisir à sa voie. Les pas du juste, sa conduite, sa vie. 24 S'il tombe, il n'est pas étendu par terre, car le Seigneur soutient sa main. NUN. Lors même qu'il tombera dans le malheur corporel ou spirituel, le Seigneur ne permettra pas qu'il périsse. 25 J'ai été jeune, me voilà vieux et je n'ai pas vu le juste abandonné ; ni sa postérité mendiant son pain. Le juste est mis ici pour tout homme craignant Dieu qui fait de plus l’aumône, comme on le voit par le verset suivant (Comp. Daniel 4, 24). Celui qui agit de la sorte a en outre les promesses de la vie présente (Voir 2 Corinthiens 9, 6. 8). 26 Toujours il est compatissant et il prête, et sa postérité est en bénédiction. SAMECH. 27 Détourne-toi du mal et fais le bien et habite à jamais ta demeure. 28 Car le Seigneur aime la justice et il n'abandonne pas ses fidèles. Ils sont toujours sous sa garde, mais la postérité des méchants sera retranchée. 29 Les justes posséderont le pays et ils y habiteront à jamais. PHÉ. Ce qui suit explique comment le juste mérite cet heureux sort. 30 La bouche du juste annonce la sagesse et sa langue proclame la justice. 31 La loi de son Dieu est dans son cœur, ses pas ne chancellent pas. TSADÉ. il se tiendra ferme dans la voie de Dieu, de la vertu. 32 Le méchant épie le juste et il cherche à le faire mourir. 33 Le Seigneur ne l'abandonne pas entre ses mains et il ne le condamne pas quand vient son jugement. QOPH. 34 Attends le Seigneur et garde sa voie et il t'élèvera et tu posséderas le pays, quand les méchants seront retranchés, tu le verras. RESCH. Ayez confiance dans le Seigneur et observez ses commandements. 35 J'ai vu l'impie au comble de la puissance ; il s'étendait comme un arbre verdoyant. 36 J'ai passé et voici qu'il n'était plus ; je l'ai cherché, et on ne l'a plus trouvé. SCHIN. 37 Observe celui qui est intègre et regarde celui qui est droit ; car il y a une postérité pour l'homme de paix. Au sens littéral : parce que l’homme pacifique aura des restes. D’abord une postérité, ensuite les autres biens. 38 Mais les rebelles seront tous anéantis, la postérité des méchants sera retranchée. THAV. 39 Du Seigneur vient le salut des justes ; il est leur protecteur au temps de la détresse. 40 Le Seigneur leur vient en aide et les délivre ; il les délivre des méchants et les sauve parce qu'ils ont mis en lui leur confiance.
Psaume hébreu N°38 (Psaume N°37 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. En mémorial. Pour le souvenir des péchés, et de l’état malheureux qui en est la suite. 2 Seigneur, ne me punis pas dans ta colère et ne me châtie pas dans ta fureur. 3 Car tes flèches m'ont atteint et ta main s'est appesantie sur moi. Le Chantre sacré appelle les souffrances que Dieu lui envoyait, des flèches. 4 Il n'y a rien de sain dans ma chair à cause de ta colère, il n'y a rien de sauf dans mes os à cause de mon péché. David, par ces paroles, trace surtout le tableau des peines et de la désolation de son âme ; mais cet état se fait toujours sentir aussi au corps, car le péché ruine le corps et l'âme. 5 Car mes iniquités s'élèvent au-dessus de ma tête, comme un lourd fardeau, elles m'accablent de leur poids. 6 Mes meurtrissures sont infectes et purulentes par l'effet de ma folie. Les plaies que mes péchés m'ont faites, se sont infectées, et sont tombées en pourriture à cause de ma folie, c'est-à-dire j'ai par ma folie aggravé mon état malheureux. Selon la plupart des exégètes, David exprime ici le regret d'avoir été assez insensé pour vivre pendant neuf mois dans l'impénitence. Par ces délais de conversion, les plaies de son âme, ses mauvais penchants et ses convoitises, passèrent pour ainsi dire à l’état de putréfaction, devinrent pour toujours incurables. 7 Je suis courbé, abattu à l'excès, tout le jour je marche dans le deuil. Accablé sous le poids de mes péchés et de mes souffrances 8 Un mal brûlant dévore mes reins et il n'y a rien de sain dans ma chair. Les passions sont comme un mal brûlant, elles promettent le bonheur et n’engendrent que des maux. Pour moi, dit saint Paul au sujet de l'homme selon la nature, je suis tout charnel, vendu au péché ; en moi, dans ma chair, n'habite pas le bien. Romains 7, 14. 18. 9 Je suis sans force, brisé outre mesure, le trouble de mon cœur m'arrache des gémissements. 10 Seigneur, tous mes désirs sont devant toi et mes soupirs ne te sont pas cachés. Tout ce que je désire vous est connu 11 Mon cœur palpite, ma force m'abandonne et la lumière même de mes yeux n'est plus avec moi. Le trouble extrême où je suis m'empêche même de voir. 12 Mes amis et mes compagnons s'éloignent de ma plaie et mes proches se tiennent à l'écart. 13 Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges, ceux qui cherchent mon malheur profèrent des menaces et tout le jour ils méditent des embûches. David avait beaucoup d’ennemis, qui s’opposaient à son zèle pour la cause de Dieu, et qui, pour cette raison, le persécutaient. Quiconque travaille pour le royaume de Dieu est dans une situation analogue, et doit par conséquent se tenir prêt, avec David, à lutter contre les ennemis et la contradiction. 14 Et moi, je suis comme un sourd, je n'entends pas, je suis comme un muet, qui n'ouvre pas la bouche. J'entendais, sans les contredire, les outrages de mes ennemis. C’est ainsi que David se conduisit pendant que Séméï l’accablait d’injures (Voir 2 Samuel 16). 15 Je suis comme un homme qui n'entend pas et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique. Heureux, dit saint Ambroise, celui qui, comme David, se rend soi-même muet, et qui, se tenant vis-à-vis de ses ennemis dans un profond silence, se contente de s’entretenir avec Dieu. 16 C'est en toi, Seigneur, que j'espère, toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu. 17 Car je dis : "Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet, qu'ils ne s'élèvent pas contre moi, si mon pied chancelle." 18 Car je suis près de tomber et ma douleur est toujours devant moi La douleur que je ressens de mes péchés ne me quitte pas. 19 car je confesse mon iniquité, je suis dans la crainte à cause de mon péché. Je confesserai mes péchés, et toujours avec un cœur contrit, au milieu des fruits des œuvres de la pénitence, j'en conserverai le souvenir (Augustin). 20 Et mes ennemis sont pleins de vie, ils sont puissants. Ceux qui me haïssent sans cause se sont multipliés. 21 Ils me rendent le mal pour le bien, ils me sont hostiles, parce que je cherche la justice. 22 Ne m'abandonne pas, Seigneur. Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi. 23 Hâte-toi de me secourir, Seigneur, toi qui es mon salut.
Psaume hébreu N°39 (Psaume N°38 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, à Idithun, chant de David. 2 Je disais : "Je veillerai sur mes voies, de peur de pécher par la langue ; je mettrai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera devant moi." Je me tiendrai sur mes gardes lorsque je serai éprouvé par les tribulations, ou de tout autre manière, spécialement à la vue de l'orgueil des impies qui vivent sous mes yeux. 3 Et je suis resté muet, dans le silence ; je me suis tu, quoique privé de tout bien. Mais ma douleur s'est irritée, 4 mon cœur s'est embrasé au-dedans de moi ; dans mes réflexions un feu s'est allumé et la parole est venue sur ma langue. 5 Fais-moi connaître, Seigneur, quel est le terme de ma vie, quelle est la mesure de mes jours, que je sache combien je suis périssable. Faites-moi connaître combien de temps j'ai encore a vivre, afin que cela serve à stimuler mon espérance. 6 Tu as donné à mes jours la largeur de la main et ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme vivant n'est qu'un souffle. Séla. vous ne m'avez, en me créant, donné qu'une vie fort courte et le temps de ma vie est devant vous comme s'il n’était pas ; oui, tout homme, quelque affermi qu’il soit, n’est que vanité. 7 Oui, l'homme passe comme une ombre ; oui, c'est en vain qu'il s'agite ; il amasse et il ignore qui recueillera. L’homme s’épuise par les efforts qu'il fait pour acquérir les biens de ce monde, en dirigeant de ce côté toutes ses pensées et ses actions. 8 Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ? Mon espérance est en toi. Le Chantre sacré se fait à lui-même la leçon sur la brièveté de sa vie et de celle de tous les hommes, et il en tire un motif de se donner tout à Dieu. 9 Délivre-moi de toutes mes transgressions ; ne me rends pas l'opprobre de l'insensé. Délivrez-moi de tous mes péchés, car c’est en punition de mes péchés que vous m'avez châtié, et réduit à un état d'humiliation tel que je suis devenu l’objet des railleries de de l'impie 10 Je me tais, je n'ouvre plus la bouche car c'est toi qui agis. 11 Détourne de moi tes coups ; sous la rigueur de ta main, je succombe. 12 Quand tu châties l'homme, en le punissant de son iniquité, tu détruis, comme fait la teigne, ce qu'il a de plus cher. Oui, tout homme n'est qu'un souffle. Séla. les hommes animés de sentiments mondains et charnels perdent toute force spirituelle, par les efforts qu'ils font pour acquérir les biens de ce monde. 13 Écoute ma prière, Seigneur, prête l'oreille à mes cris, ne sois pas insensible à mes larmes, car je suis un étranger chez toi, un voyageur, comme tous mes pères. Un voyageur pauvre, sans patrie, qui n’a pas de demeure permanente (Lévitique 25, 23 ; 1 Chroniques 29, 15. Hébreux 11, 13). Venez donc au secours de ce pauvre malheureux 14 Détourne de moi le regard et laisse-moi respirer, avant que je m'en aille et que je ne sois plus.
Psaume hébreu N°40 (Psaume N°39 dans la Vulgate) 1 Du maître de chant, de David, psaume. Dans ce psaume David remercie Dieu de l'avoir délivré de grands dangers, et il lui rend grâce des merveilles de sa bonté envers lui ; il promet de s’offrir fui-même, au lieu des victimes, en sacrifice d'action de grâces, et de témoigner hautement sa reconnaissance (1-12.). Ensuite il demande protection contre ses nouveaux ennemis, et, plein d’une ferme confiance, il prévoit sa délivrance. Selon les exégètes, David fit la prière contenue dans ce psaume après la persécution d’Absalon, ou après une autre des épreuves dont sa vie fut remplie. Toutefois, quoique ce soit David qui, dans ce psaume, adresse sa prière à Dieu, cette prière est moins la sienne que celle du Messie, dont il était un type : en effet, l'énergie des expressions de cette divine prière adressée à Dieu, pour le remercier et lui demander ses grâces, ne trouve proprement son application qu’en la personne de Jésus-Christ, ainsi que saint Paul nous l’apprend d’une partie (Hébreux 10, 5-8), et comme le montre tout l’ensemble du psaume. Ce psaume peut aussi servir de prière à tous les chrétiens qui ont passé par l’affliction, et qui, pour cette raison, ont sujet de remercier Dieu et de le prier. 2 J'ai mis dans le Seigneur toute mon espérance, il s'est incliné vers moi, il a écouté mes cris. 3 Il m'a retiré de la fosse de perdition, de la fange du bourbier ; il a dressé mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas. La boue et la fange sont des images du danger, le rocher est la figure de la sûreté. Suivant saint Jérôme et saint Augustin, le chrétien, en récitant ce psaume, peut ici se souvenir de la nature humaine, qui, après avoir été tirée de la boue du péché, a été placée sur le rocher de Jésus-Christ. 4 Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu ; beaucoup le voient et ils révèrent le Seigneur, ils se confient en lui. L'effet de ma délivrance sera qu’un grand nombre deviendront les amis de Dieu. Tel fut l'effet de la glorification de Jésus-Christ. 5 Heureux l'homme qui a mis dans le Seigneur sa confiance et qui ne se tourne pas vers les orgueilleux et vers ceux que le mensonge égare. 6 Tu as multiplié, Seigneur, mon Dieu, tes merveilles et tes desseins en notre faveur : nul n'est comparable à toi. Je voudrais les publier et les proclamer ; ils surpassent tout récit. 7 Tu ne désires ni sacrifice ni oblation, tu m'as percé les oreilles ; tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire. Le trou fait à l'oreille est le signe symbolique de l'acquiescement, de là vient que lorsqu'un esclave voulait demeurer dans son état, on lui perçait l'oreille droite en signe d’obéissance (voir Exode 21, 5. 6). Ce ne sont pas des sacrifices, mais l’obéissance, l'abandon de moi-même à vous que vous avez désiré pour preuve de ma reconnaissance (Voir 1 Samuel 15, 22). Dans la bouche du Messie ces paroles veulent dire : Vous n’avez pas désiré, ô mon Père, en actions de grâces, les sacrifices de l'ancienne alliance, mais ma soumission et mon obéissance. Il y a dans la lettre aux Hébreux, 10, 5 et dans la version grecque : «mais vous m'avez préparé un corps » ce qui est la même chose ; seulement le sacrifice de Jésus-Christ est par là mieux caractérisé. 8 Alors j'ai dit : "Voici que je viens, avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je viens pour accomplir votre volonté. Il est écrit pour moi, c'est-à-dire pour moi et à mon sujet. Le premier sens (pour moi) peut s'entendre de David comme de tout homme craignant Dieu ; le second, de Jésus-Christ, dont la vie, les souffrances et la mort ont été prédites dans les divines Écritures (voir Luc 24, 25-27. 44. Jean 5. 39. 6, 38). 9 Je veux faire ta volonté, ô mon Dieu et ta loi est au fond de mon cœur." David a pu, et tout homme pieux peut faire cette prière ; mais elle convient surtout à Jésus-Christ (voir Jean 4, 34, 5, 30). 10 J'annoncerai la justice dans une grande assemblée, je ne fermerai pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. La joyeuse nouvelle de la justice, l’Évangile. 11 Je ne tiendrai pas ta justice cachée dans mon cœur ; je publierai ta fidélité et ton salut, je ne tairai pas ta bonté et ta vérité à la grande assemblée. Ici finit l’action de grâces pour les bienfaits reçus, et commence la prière pour obtenir du secours dans les souffrances à venir. Par rapport à Jésus-Christ, on peut en même temps rappeler à sa pensée soit ses dernières souffrances, soit les souffrances et les persécutions de son Église, qu'il voit dans l'avenir, et qu’il considère comme les siennes propres. 12 Toi, Seigneur, ne me ferme pas tes miséricordes ; que ta bonté et ta vérité me gardent toujours. 13 Car des maux sans nombre m'environnent ; mes iniquités m'ont saisi et je ne peux voir ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête et mon cœur m'abandonne. Le Messie a considéré nos péchés comme ses propres péchés. 14 Qu'il te plaise, Seigneur, de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 15 Qu'ils soient confus et honteux tous ensemble, ceux qui cherchent mon âme pour la perdre. Qu'ils reculent et rougissent, ceux qui désirent ma ruine. 16 Qu'ils soient dans la stupeur à cause de leur honte, ceux qui me disent : "Ah ! Ah !" 17 Qu'ils soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi, tous ceux qui te cherchent. Qu'ils disent sans cesse : "Gloire au Seigneur" ceux qui aiment ton salut. Ton salut : le Sauveur et l’ordre de salut établi par lui, 18 Moi, je suis pauvre et indigent, mais le Seigneur prendra soin de moi. Tu es mon aide et mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas.
Psaume hébreu N°41 (Psaume N°40 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Heureux celui qui prend souci du pauvre. Au jour du malheur, le Seigneur le délivrera. 3 Le Seigneur le gardera et le fera vivre, il sera heureux sur la terre et tu ne le livreras pas au désir de ses ennemis. 4 Le Seigneur l'assistera sur son lit de douleur, si malade qu’il soit tu le relèves. Dieu change son lit de douleur, toutes les fois qu'il est malade, en joie (Augustin). 5 Moi, je dis : "Seigneur, aie pitié de moi. Guéris mon âme car j'ai péché contre toi." Le Chantre sacré va maintenant parler de ses propres souffrances, par lesquelles il entend peut-être quelque maladie ; et il fait voir qu'il n’a pas rencontré cette compassion que Dieu comble de ses bénédictions. 6 Et mes ennemis profèrent contre moi des malédictions : "Quand mourra-t-il ? Quand périra son nom ?" Lorsque j'étais dans le malheur, et que je me plaignais à Dieu de mon état de misère, je n’ai reçu de la part de mes proches, au lieu de marques de compassion, que des marques d'une joie maligne. 7 Si quelqu'un vient me visiter, il ne profère que mensonges ; son cœur recueille l'iniquité ; quand il s'en va, il parle au dehors. Il cherche ce qu'il pourrait augurer de mal de mes souffrances, pour le divulguer au-dehors. 8 Tous mes ennemis chuchotent ensemble contre moi, contre moi ils méditent le malheur. 9 "Un mal irrémédiable, disent-ils, a fondu sur lui ; le voilà couché, il ne se relèvera plus." 10 Même l'homme qui était mon ami, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. Jésus-Christ fait au traître Judas l'application de ces paroles (Jean 13, 18). Voyez aussi Act. 4, 16. La vie de David fut un type prophétique de la vie de Jésus Christ. C’est pourquoi les sentiments, les destinées et les souffrances de Jésus-Christ ont un rapport d'analogie avec celles du pieux monarque ; et Jésus-Christ pouvait faire remarquer ses destinées dans l’histoire de David. 11 Toi, Seigneur, aie pitié de moi et relève-moi et je leur rendrai ce qu'ils méritent. Ce n’est pas là l'expression d’un désir de vengeance. David devait considérer comme un devoir de la royauté de châtier, de manière à inspirer de la terreur, les ennemis du roi, comme étant les ennemis de Dieu. On voit, par la conduite qu'il tint à l'égard de Séméï (2 Samuel 16), combien David était éloigné des désirs de vengeance. 12 Je connaîtrai que tu m'aimes, si mon ennemi ne triomphe pas de moi. 13 A cause de mon innocence, tu m'as soutenu et tu m'as établi pour toujours en ta présence. 14 Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, dans les siècles des siècles. Amen. Amen.
Psaume hébreu N°42 (Psaume N°41 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique des fils de Coré. Psaume didactique, pour être exécuté sous la direction des enfants de Coré. Les descendants du lévite Coré étaient chantres (voir Nombres 16, 26 ; 1Chroniques 9, 22. 2 et 20, 19). C’est le sentiment commun des exégètes que David composa ce Psaume durant sa fuite devant Absalon, dans un moment où loin du saint tabernacle, il était vivement pressé par ses ennemis. 2 Comme le cerf soupire après les sources d'eau ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. 3 Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant, quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? 4 Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu'on me dit sans cesse : "Où est ton Dieu ?" Les ennemis de David lui disaient par dérision : Où est votre Dieu ? Qu'il récompense mal votre piété ! Est-ce qu'il ne peut, ou qu'il ne veut pas vous secourir ? 5 Je me rappelle et à ce souvenir mon âme se fond en moi par la douleur de me voir éloigné de la maison de Dieu, quand je marchais entouré de la foule et que je m'avançais vers la maison de Dieu, au milieu des cris de joie et des actions de grâces d'une multitude en fête. 6 Pourquoi es-tu abattue ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. David s’affermit lui-même dans la confiance, et il conçoit l'espérance certaine qu’il sera secouru. Comp. 2 Samuel 15, 25. 7 Mon âme est abattue au dedans de moi aussi je pense à toi, du pays du Jourdain, de l'Hermon, de la montagne de Misar. Depuis la terre du Jourdain où il s'était réfugié en fuyant devant Absalon (Voir 2 Samuel 17, 22). Le chrétien, dans sa prière, doit penser à la terre du péché et de la misère, qu’il est dans l'impatience de quitter. 8 Un flot en appelle un autre quand grondent tes cataractes : ainsi toutes tes vagues et tes torrents passent sur moi. Une infortune succède à une autre lorsque vous faites éclater vos jugements. 9 Le jour, le Seigneur commandait à sa grâce de me visiter. La nuit, son cantique était sur mes lèvres, j'adressais une prière au Dieu de ma vie. Lorsque j'étais encore dans le bonheur, le Seigneur, durant le jour, me faisait éprouver sa miséricorde, et me comblait de ses bienfaits, en sorte que c'était pour moi un devoir de le louer pendant la nuit. 10 Maintenant je dis à Dieu mon rocher : "Pourquoi m'oublies-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ?" Maintenant, durant le temps de la vie présente, où mes ennemis me pressent, je me vois contraint d'adresser mes plaintes à Dieu. 11 Je sens mes os se briser quand mes persécuteurs m'insultent, en me disant sans cesse : "Où est ton Dieu ?" 12 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. David se ranime lui-même, et reprend confiance.
Psaume hébreu N°43 (Psaume N°42 dans la Vulgate) 1 Rends-moi justice, ô Dieu, défends ma cause contre une nation infidèle délivre-moi de l'homme de fraude et d'iniquité Ce Psaume paraît être la continuation du précédent, comme on le voit au v. 5. Le suppliant prie Dieu de le délivrer de ses ennemis, et de faire qu'il retourne à Jérusalem auprès du saint tabernacle. Le chrétien en prière peut, en récitant ce Psaume, se souvenir de la séparation du monde, des ennemis du salut de son âme, et de son admission dans l'assemblée des justes. 2 Car tu es le Dieu de ma défense, pourquoi me repousses-tu ? Pourquoi me faut-il marcher dans la tristesse sous l'oppression de l'ennemi ? 3 Envoie ta lumière et ta fidélité qu'elles me guident, qu'elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes tabernacles. sur Sion à Jérusalem, où était le tabernacle. Dans un sens plus relevé, dans l'Église, sur la montagne de la perfection. 4 J'irai à l'autel de Dieu, au Dieu qui est ma joie et mon allégresse et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu. 5 Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme et t'agites-tu en moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui, mon sauveur et mon Dieu. L'Église met les paroles de ce psaume dans la bouche des prêtres, avant qu'ils montent à l’autel. En les répétant, les prêtres se mettent à la place de David, et ils se considèrent, de même que lui, comme bannis du sanctuaire à cause de leurs péchés ; ils demandent à Dieu de les délivrer de la corruption commune, de leur accorder sa lumière et sa grâce, afin qu’ils puissent gravir la montagne de la perfection, et enfin ils s’exhortent eux-mêmes, et avec eux ils exhortent tous les fidèles à avoir confiance en Dieu, qui est assez puissant pour les tirer de la corruption et de leur état de misère.
Psaume hébreu N°44 (Psaume N°43 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré. Cantique. Ce psaume est la prière d'un cœur pieux demandant des secours après quelque grande défaite que le peuple élu avait essuyée de la part des ennemis de sa religion. A peine serait-il possible de savoir quelle est cette défaite, et ce serait également sans raison suffisante qu’on inférerait de la circonstance (v. 23), que la guerre dont il s’agit était une guerre de religion, parce que la cause du peuple d'Israël étant la cause de Dieu, les Israélites aimaient à considérer leurs guerres avec les nations du point de vue religieux. Peut-être fut-ce après le combat malheureux de Saül contre les Philistins (1 Samuel 31), que David composa ce psaume. Il convient du reste très-bien dans la bouche de ceux qui souffrent persécution pour la religion. 2 Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté l'œuvre que tu as accomplie de leur temps, aux jours anciens. 3 De ta main tu as chassé des nations pour les établir, tu as frappé des peuples pour les étendre 4 car ce n'est pas avec leur épée qu'ils ont conquis le pays, ce n'est pas leur bras qui leur a donné la victoire mais c'est ta droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ton visage, parce que tu les aimais. La lumière de la face de Dieu est sa grâce (Voir Jos. 2, 9). 5 C'est toi qui es mon roi, ô Dieu, ordonne le salut de Jacob. Faites, par vos ordres, que le salut soit en toute occasion le partage de Jacob. 6 Par toi nous renverserons nos ennemis, en ton nom nous écraserons nos adversaires. 7 Car ce n'est pas en mon arc que j'ai confiance, ce n'est pas mon épée qui me sauvera. 8 Mais c'est toi qui nous délivres de nos ennemis et qui confonds ceux qui nous haïssent. Tels doivent être aussi, dit saint Chrysostome, nos sentiments par rapport aux ennemis de notre salut : nous devons mettre notre confiance, non dans nos armes, c’est-à-dire en nos forces ou en notre justice, mais uniquement en la miséricorde de Dieu. 9 En Dieu nous nous glorifions chaque jour et nous célébrons ton nom à jamais. Séla. 10 Cependant tu nous repousses et nous couvres de honte, tu ne sors plus avec nos armées. 11 Tu nous fais reculer devant l'ennemi et ceux qui nous haïssent nous dépouillent. 12 Tu nous livres comme des brebis destinées à la boucherie, tu nous disperses parmi les nations. 13 Tu vends ton peuple à vil prix, tu ne l'estimes pas à une grande valeur. Vous avez permis que nous fussions donnés en présents comme esclaves, ou vendus à vil prix. 14 Tu fais de nous un objet d'opprobre pour nos voisins, de moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent. 15 Tu nous rends la fable des nations et un sujet de hochements de tête parmi les peuples. 16 Ma honte est toujours devant mes yeux et la confusion couvre mon visage, 17 à la voix de celui qui m'insulte et m'outrage, à la vue de l'ennemi et de celui qui respire la vengeance. 18 Tout cela nous arrive sans que nous t'ayons oublié, sans que nous ayons été infidèles à ton alliance. 19 Notre cœur ne s'est pas détourné en arrière, nos pas ne se sont pas écartés de ton sentier, 20 pour que tu nous écrases dans la retraite des chacals et que tu nous couvres de l'ombre de la mort. 21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu et tendu les mains vers un dieu étranger, 22 Dieu ne l'aurait-il pas aperçu, lui qui connaît les secrets du cœur ? Voir Rom. 8, 36. Saint Paul cite ce passage à l’occasion des persécutions que les premiers chrétiens avaient à souffrir. Sens : bien loin d’avoir oublié Dieu, nous nous sacrifions nous-mêmes pour lui, pour sa religion. 23 Mais c'est à cause de toi, qu'on nous égorge tous les jours, qu'on nous traite comme des brebis destinées à la boucherie. 24 Réveille-toi. Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi et ne nous repousse pas à jamais. 25 Pourquoi caches-tu ton visage, oublies-tu notre misère et notre oppression ? 26 Car notre âme est affaissée jusqu'à la poussière, notre corps est attaché à la terre. Nous sommes entièrement abattus et courbés sous le joug. 27 Lève-toi pour nous secourir, délivre-nous à cause de ta bonté.
Psaume hébreu N°45 (Psaume N°44 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lis. Cantique des fils de Coré, chant d'amour. 2 De mon cœur jaillit un beau chant, je dis : "Mon œuvre est pour un roi". Ma langue est comme le roseau rapide du scribe. 3 Tu es le plus beau des fils de l'homme, la grâce est répandue sur tes lèvres c’est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. Celui auquel le Chantre sacré s'adresse dans ce psaume est un roi dont il célèbre la gloire et la majesté ; il passe ensuite à la reine, il trace le tableau de la magnificence dans laquelle elle est amenée au roi, et il termine par les descendants du monarque, qui domineront sur toute la terre. Le roi dont il s’agit est le Messie ; c’est ce qu'ont reconnu même les anciens juifs. Mais ce qui le confirme surtout, c'est le témoignage de la lettre aux Hébreux, 1, 8-9, où la supériorité du Messie sur les anges est approuvée par ce psaume ; c’est enfin la teneur même du psaume, qui attribue au roi qui y est célébré des qualités qui ne peuvent convenir à aucun roi de la terre. 4 Ceins ton épée sur ta cuisse, ô héros. Revêts ta splendeur et ta majesté. L’épée est la parole de Dieu (Éphésiens 6, 17), qui sort de la bouche de Jésus-Christ (Apocalypse 19, 15). 5 Et dans ta majesté avance-toi, monte sur ton char, combats pour la vérité, la douceur et la justice et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux. En effet, le règne de Jésus-Christ est le règne de la vérité et de la vertu, non du glaive et de la violence (Voir Isaïe 11, 5). 6 Tes flèches sont aiguës, des peuples tomberont à tes pieds, elles perceront le cœur des ennemis du roi. Les flèches de la grâce. Ce fut une flèche de cette nature qui perça saint Paul, qui d'ennemi furieux devint l’ami du Roi (Chrysostome). 7 Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours, le sceptre de ta royauté est un sceptre de droiture. Saint Paul (Hébreux 1, 8-9) infère de ce verset, où le Messie est appelé Dieu, la supériorité de Jésus-Christ sur les anges. 8 Tu aimes la justice et tu hais l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a oint d'une huile d'allégresse, de préférence à tes compagnons. D'une manière plus excellente que tous vos fidèles, que les amis qui vous accompagnent dans vos noces (Matthieu 25, 1. Jean 3, 29-34). De même que le Roi est appelé Christ, c’est-à-dire Oint, de même tous ses fidèles sont appelés chrétiens, c’est-à-dire oints : tous sont oints de la grâce ; mais Lui, qui est le chef de l'Église, l'est d’une manière plus excellente qu'eux. 9 La myrrhe, l'aloès et la cannelle s'exhalent de tous tes vêtements, des palais d'ivoire, les lyres te réjouissent. Parfums précieux d'Orient, symboles des bonnes œuvres. Les exégètes expliquent les vêtements de la nature humaine de Jésus-Christ, qui est sortie des entrailles d'ivoire, c’est-à-dire très-pures et très-nobles de la très-sainte Vierge. Dans les litanies que l'Église récite en son honneur, Marie est invoquée sous le titre de tour d'ivoire. 10 Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées la reine est à ta droite, parée de l'or d'Ophir. L’Épouse, l'Église de Jésus Christ formée des nations ; dans le sens restreint chaque âme sainte, parce qu'on peut dire de chaque membre vivant de l'Église ce qui est marqué de l'Église entière. 11 "Écoute, ma fille, regarde et prête l'oreille : oublie ton peuple et la maison de ton père, Le Chantre sacré adresse la parole à l'Église, et en même temps à chaque âme fidèle. 12 et le roi sera épris de ta beauté car il est ton Seigneur : rends-lui tes hommages. Le mot hébreu rendu par Seigneur est Adonaï ; il signifie Maître, Seigneur, et, par extension, mari, Dieu : parce que Dieu était tout cela par rapport au peuple juif. 13 La fille de Tyr, avec des présents et les plus riches du peuple rechercheront ta faveur." Les peuples, les princes et les rois les plus opulents offriront des présents, et demanderont non-seulement ses faveurs au Roi, mais encore à son Épouse, à l’Église. Les exégètes expliquent ceci des trésors de grâces dont l'Église est dépositaire, et auxquelles les fidèles demandent à participer. 14 Toute resplendissante est la fille du roi, dans l'intérieur son vêtement est fait de tissus d'or. La beauté de l’Épouse de Jésus-Christ est la beauté intérieure de son cœur (1 Pierre 3, 3-4. Éphésiens 5, 21). C'est pourquoi il dit des vrais chrétiens qu'au dehors il semble qu'ils soient les derniers des hommes, mais qu’au dedans ils sont les épouses les plus glorieuses, la couronne, l’ornement qui est surtout agréable à Jésus-Christ. 15 En robe de couleurs variées, elle est présentée au roi après elles, des jeunes filles ses compagnes, te sont amenées. Les peuples entreront les uns après les autres dans l'Église de Jésus-Christ. 16 On les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse, elles entrent dans le palais du Roi. 17 Tes enfants prendront la place de tes pères tu les établiras princes sur toute la terre. Des enfants vous naîtront au lieu des patriarches, c’est-à-dire vous aurez des enfants semblables aux patriarches, ayant les mêmes prérogatives qu'eux. Par ces enfants les exégètes entendent les Apôtres et les disciples, qui furent les premiers fruits de la mission divine de Jésus-Christ. Comp. Isaïe 8, 18. 18 Je rappellerai ton nom dans tous les âges et les peuples te loueront éternellement et à jamais. C'est le Psalmiste qui parle.
Psaume hébreu N°46 (Psaume N°45 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, sur le ton des vierges. Cantique. Sous les mystères que ce Psaume contient, les Pères de l’Église entendent la protection dont Dieu favorise son Église contre l'injure des temps et les persécutions de ses ennemis. Le Psaume renferme l'expression d’une reconnaissance, accompagnée de vifs sentiments de joie, pour le secours que le peuple de Dieu avait reçu dans un danger pressant de guerre, et de la confiance que cette protection lui sera continuée. Le chrétien peut adresser à Dieu la même prière dans toutes les adversités, et spécialement dans les périls de l'Église. 2 Dieu est notre refuge et notre force, un secours que l'on rencontre toujours dans la détresse. 3 Aussi sommes-nous sans crainte si la terre est bouleversée, si les montagnes s'abîment au sein de l'océan, 4 si les flots de la mer s'agitent, bouillonnent, et dans leur furie, font trembler les montagnes. Séla. 5 Un fleuve réjouit de ses courants la cité de Dieu, le sanctuaire où habite le Très-Haut. Au milieu des dangers qui l’environnent au-dehors, le fleuve de la doctrine divine (Isaïe 12, 3. Ezéchiel 41, 1. Apocalypse 22, 1) réjouira l'Église de Dieu. 6 Dieu est au milieu d'elle, elle est inébranlable au lever de l'aurore, Dieu vient à son secours. 7 Les nations s'agitent, les royaumes s'effondrent, il fait entendre sa voix et la terre se fond d'épouvante. 8 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla. 9 Venez, contemplez les œuvres du Seigneur, les dévastations qu'il a opérées sur la terre. 10 Il a fait cesser les combats jusqu'au bout de ta terre, il a brisé l'arc, il a rompu la lance, il a consumé par le feu les chars de guerre. c'est Lui, Lui qui est, qui dans tous les temps et dans tous les lieux, met un terme aux guerres. 11 "Arrêtez et reconnaissez que je suis Dieu. Je domine sur les nations, je domine sur la terre" Soyez en repos, et considérez mes œuvres merveilleuses ; car c’est moi qui suis Dieu. 12 Le Seigneur des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Séla.
Psaume hébreu N°47 (Psaume N°46 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, des fils de Coré, psaume. Ce psaume est un cantique d'action de grâces après une victoire, et on le chanta lorsque l'arche d'alliance fut reportée du camp sur la montagne de Sion. Dans le sens plus élevé, c’est un hymne de réjouissance au sujet du triomphe du Libérateur remontant au ciel, et régnant à la droite de son Père. 2 Vous tous, peuples, battez des mains, célébrez Dieu par des cris d'allégresse 3 car le Seigneur est très haut, redoutable, grand roi sur toute la terre. 4 Il nous assujettit les peuples, il met les nations sous nos pieds. Ce qui est marqué dans le psaume de la victoire remportée, s'applique dans la plénitude du sens au triomphe de Jésus-Christ. Par le ministère de onze pécheurs, pauvres et ignorants, Jésus-Christ a assujetti les nations à l'Église fondée d’abord dans la Judée, à son royaume. 5 Il nous choisit notre héritage, la gloire de Jacob, son bien-aimé. Séla. Il nous a affermis dans notre pays, nous, la glorieuse postérité de Jacob, et il a choisi notre pays pour lieu de sa demeure sur la terre. 6 Dieu monte à son sanctuaire au milieu des acclamations, le Seigneur, au son de la trompette. Il est monté sur le mont Sion, lorsque l’arche y fut reportée. Dans le sens plus élevé, ceci s'applique à Jésus-Christ, qui, après sa mort victorieuse sur la croix, est remonté au ciel, pour s’y asseoir à la droite de son Père, et prendre de là en main les rênes de son royaume. 7 Chantez à Dieu, chantez, chantez, à notre Roi, chantez, 8 car Dieu est roi de toute la terre. Chantez un cantique de louange. 9 Dieu règne sur les nations, il siège sur son trône saint. 10 Les princes des peuples se réunissent pour former aussi un peuple du Dieu d'Abraham car à Dieu sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé. les princes ont reconnu le vrai Dieu, et pratiquent la vraie religion ; en entrant avec leurs peuples dans le royaume de Dieu, ils se sont élevés à une éminente dignité.
Psaume hébreu N°48 (Psaume N°47 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume des fils de Coré. Le Psaume est un hymne d'action de grâces pour la prompte délivrance de Jérusalem des attaques de rois puissants. Peut-être se rapporte-t-il à l'histoire qu’on lit 2 Chroniques 20, 16-22. 2 Le Seigneur est grand, il est l'objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Dieu est grand et digne de louanges partout, mais surtout dans sa cité sainte, qui était une figure de l'Église, par les merveilles de sa grâce. 3 Elle s'élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, aux extrémités du septentrion, la cité du grand Roi. Le mont Sion s'élève avec magnificence, il est la joie de toute la terre. Comp. Lamentations 2, 15. La ville haute de Jérusalem était sise au nord du mont Sion. 4 Dieu, dans ses palais, s'est fait connaître comme un refuge. 5 Car voici que les rois s'étaient réunis, ensemble, ils s'étaient avancés. contre Jérusalem 6 Ils ont vu, soudain, ils ont été dans la stupeur, éperdus, ils ont pris la fuite. 7 Là un tremblement les a saisis, une douleur comme celle de la femme qui enfante. 8 Par le vent d'Orient, tu brises les vaisseaux de Tharsis. Les vaisseaux qui faisaient le voyage de Tharsis (Tartessus en Espagne) étaient des plus grands, et c’est pourquoi ils sont mis ici comme figure de la force et de la grandeur. Vous avez détruit la force et la puissance des rois qui se sont avancés contre Jérusalem, la cité sainte. 9 Ce que nous avions entendu dire, nous l'avons vu dans la cité du Seigneur des armées, dans la cité de notre Dieu. Dieu l'affermit pour toujours. Séla. Selon qu’il nous avait été promis, que la cité de Dieu durerait éternellement, nous voyons présentement que sa durée est éternelle. 10 Ô Dieu, nous rappelons la mémoire de ta bonté au milieu de ton temple. 11 Comme ton nom, ô Dieu, ainsi ta louange arrive jusqu'aux extrémités de la terre. Ta droite est pleine de justice. 12 Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda (les villes) soient dans l'allégresse, à cause de tes jugements. Que tout le pays soit dans la joie au sujet de l'éclatante victoire que vous avez remportée. 13 Parcourez Sion et faites-en le tour, comptez ses forteresses, 14 observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération future. Le Psalmiste exhorte à considérer la beauté et la solidité de la cité sainte, afin de pouvoir en parler à la postérité. 15 Voilà le Dieu qui est notre Dieu à jamais et toujours, il sera notre guide dans tous les siècles.
Psaume hébreu N°49 (Psaume N°48 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume des fils de Coré. Dans ce Psaume le Chantre sacré exhorte tous les peuples à bien se pénétrer de cette vérité, que les hommes pieux ne doivent pas se troubler à la vue du bonheur des impies, parce que le sort final de ces derniers sera la mort éternelle. 2 Écoutez tous ceci, ô peuples prêtez l'oreille vous tous habitants du monde, 3 hommes du commun et hommes de condition, ensemble riches et pauvres. 4 Ma bouche va faire entendre des paroles sages et mon cœur a des pensées pleines de sens. 5 Je prête l'oreille aux sentences que Dieu m'inspire, j'explique mon énigme au son de la harpe. Je ferai connaître au son de la harpe ce qui m'aura été inspiré. 6 Pourquoi craindrais-je aux jours du malheur, lorsque l'iniquité de mes persécuteurs m'assiège ? 7 Eux qui mettent leur confiance dans leurs biens, leur gloire dans leurs grandes richesses. Faut-il que je craigne, faut-il que je me laisse détourner de ta bonne voie, lorsque mes ennemis, malgré leur iniquité, sont, sous mes yeux, dans la prospérité et les richesses ? Non, parce que ces hommes riches mourront sans qu’ils puissent échapper à la mort éternelle. Les riches impies meurent sans qu'il leur soit donné de se racheter de la mort éternelle (v. 20), tandis que les justes seront délivrés de l’éternelle damnation (v. 16). 8 Un homme ne peut racheter son frère, ni payer à Dieu sa rançon. 9 Le rachat de leur vie est trop cher, il est à jamais impossible, 10 pour qu'il vive éternellement et qu'il ne voie jamais la fosse. Aucun homme ne serait capable de délivrer ces riches et ces puissants de la mort ; comment donc me laisserais-je déconcerter ? 11 Non, il la verra, les sages meurent, l'insensé et le stupide périssent également, laissant à d'autres leurs biens. 12 Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles, que leurs demeures subsisteront d'âge en âge et ils donnent leurs noms à leurs domaines. 13 Mais, même dans sa splendeur, l'homme ne dure pas, il est semblable aux biches qui périssent. L’homme qui est en honneur, n’a pas de consistance, il est semblable aux animaux que l’on égorge. 14 Tel est leur sort, à ces hommes si confiants et à ceux qui les suivent en approuvant leurs discours. Séla. 15 Comme un troupeau, ils sont poussés dans le schéol, la mort est leur pasteur, le matin, les hommes droits dominent sur eux et leur ombre se consumera au schéol, sans autre demeure. 16 Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du schéol car il me prendra avec lui. Séla. Dieu, quels que soient les efforts que mes ennemis fassent pour me ravir la vie, me délivrera de la puissance de la mort ; je leur survivrai. Il s'agit tout à la fois de la mort de l’âme et de la vie éternelle. 17 Ne crains donc pas, quand un homme s'enrichit, quand s'accroît l'opulence de sa maison 18 car il n'emportera rien à sa mort, son opulence ne descendra pas avec lui. Consolez-vous par la considération du peu de temps que les riches ont à passer sur la terre. 19 Il aura beau s'estimer heureux pendant sa vie, on aura beau te louer des jouissances que tu te donnes : 20 Tu iras rejoindre la génération de tes pères, qui jamais ne reverront la lumière. Quoique le riche bénisse son âme, et que les hommes louent les riches, ils iront néanmoins vers la génération de leurs pères 21 L'homme, même dans sa splendeur, ne comprend pas, il est semblable aux bêtes qui périssent. Infortune de ces riches frappés d'aveuglement.
Psaume hébreu N°50 (Psaume N°49 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Le Dieu des dieux, le Seigneur parle et convoque la terre, du lever du soleil à son couchant. Dans ce Psaume Dieu apparaît comme juge, et blâme la religion purement extérieure, de même que la connaissance morte de la loi, sans son observation. Jésus devant apparaître aussi un jour de cette manière, les Pères de l’Église considèrent ce Psaume comme une prophétie relative au jugement dernier. 2 De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. C'est du haut de sa montagne sainte, type de l'Église et de la Jérusalem céleste, que Dieu apparaît dans l’éclat de sa majesté (Chrysostome). 3 Il vient, notre Dieu et il ne se taira pas. Devant lui est un feu dévorant. Autour de lui se déchaîne la tempête. 4 Il appelle les cieux en haut et la terre, pour juger son peuple. Ce qui est ici marqué dans le sens prochain du Dieu d'Israël, à savoir qu'il fera entendre sa voix du haut de Sion, et apparaîtra comme un juge redoutable, s'applique à Jésus-Christ, qui descendant de la céleste Sion, environné de l'éclat de sa majesté, au milieu du retentissement des trompettes des anges, appellera tous les hommes au jugement, pour séparer les bons des méchants (Jérôme, Augustin, Cyrille). 5 « Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec moi sur le sacrifice » Puisse maintenant le peuple de son alliance (Exode 24, 8) se rassembler, pour recevoir de lui ses jugements et ses enseignements. Ceux qui sont appelés sont désignés sous le nom de fidèles, afin qu'ils éprouvent une juste confusion, en voyant qu'ils sont indignes de ce titre (Chrysostome). Suivant d’autres, ce sont ceux qui ont observé avec fidélité l'alliance du Seigneur, qui, dans ce verset, sont appelés pour être témoins et exercer avec Dieu les fonctions de juges. 6 Et les cieux proclament sa justice car c'est Dieu qui va juger. Séla. 7 "Écoute, mon peuple et je parlerai, Israël, et je te reprendrai : je suis Dieu, ton Dieu. 8 Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te blâme, tes holocaustes sont constamment devant moi. 9 Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries. 10 Car à moi sont tous les animaux des forêts, toutes les bêtes des montagnes par milliers. 11 Je connais tous les oiseaux des montagnes et ce qui se meut dans les champs est sous ma main. 12 Si j'avais faim, je ne te le dirai pas car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme. 13 Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ? 14 Offre en sacrifice à Dieu l'action de grâces et acquitte tes vœux envers le Très-Haut. Au lieu de votre religion purement extérieure, au lieu de vos sacrifices offerts sans sentiments intérieurs, vous auriez dû, si vous aviez le désir de gagner ma bienveillance, m'offrir la reconnaissance d’un cœur droit, et mettre en pratique les bonnes résolutions auxquelles vous vous étiez engagé par vœu (Chrysostome, Eusèbe). 15 Et invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai et tu me glorifieras." 16 Mais au méchant Dieu dit : "Quoi donc tu énumères mes préceptes et tu as mon alliance à la bouche, 17 toi qui détestes la discipline et qui jettes mes paroles derrière toi. Mais pour celui qui ne s'applique pas à rendre à Dieu ce culte intérieur, et qui, sans suivre la loi, l’a seulement dans la bouche, à cet hypocrite le Seigneur dit etc. 18 Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui et tu fais cause commune avec les adultères. 19 Tu abandonnes ta bouche au mal et ta langue ourdit la fraude. 20 Tu t'assieds et tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère. 21 Voilà ce que tu as fait et je me suis tu. Tu t'es imaginé que j'étais pareil à toi mais je vais te reprendre et tout mettre sous tes yeux." 22 Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre. Ô bonté ineffable de Dieu, s’écrie saint Chrysostome, de vouloir bien, avant qu’il prononce la dernière sentence, nous avertir de peser avec soin la vérité qui nous est révélée dans ce Psaume, à savoir que les pratiques purement extérieures de la religion ne nous justifient pas devant Dieu, si nous n'y joignons la religion intérieure du cœur. 23 Celui qui offre en sacrifice l'action de grâces m'honore et à celui qui dispose sa voie, je ferai voir le salut de Dieu.
Psaume hébreu N°51 (Psaume N°50 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. 2 Lorsque Nathan le prophète vint le trouver, après qu'il fut allé vers Bethsabée. Le Psalmiste demande pardon de ses péchés, la conversion de son cœur et la réédification de la cité de Dieu, afin que les sacrifices qui y seront offerts lui soient agréables. 3 Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta bonté, selon ta grande miséricorde efface mes transgressions. Nathan avait remis à David, au nom de Dieu, aussitôt qu'il en eut fait l'aveu et témoigné son regret, le péché qu'il avait commis par son adultère et le meurtre qui en fut la suite (2 Samuel 12, 13). David ne laisse pas néanmoins d'implorer encore la miséricorde divine ; c'est que même après que la faute a été remise, il reste encore beaucoup de choses qui doivent être effacées par la miséricorde de Dieu, à savoir la concupiscence et les suites des péchés en général (Chrysostome, Théodoret). 4 Lave-moi complètement de mon iniquité et purifie-moi de mon péché. Faites-en disparaître toutes les traces de mon âme, tous les mauvais penchants qu'il y a fait naître ou fortifiés. 5 Car je reconnais mes transgressions et mon péché est constamment devant moi. Connaître son péché est un bon signe, parce que là où il y a le sentiment de la douleur, est aussi le sentiment de la vie (Ambroise). 6 C'est contre toi seul que j'ai péché, j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, afin que tu sois trouvé juste dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement. Quoique, par mes péchés, j’aie bien offensé les hommes, mes semblables, cependant toutes les offenses dont je me suis rendu coupable envers eux disparaissent en présence des offenses dont je me suis rendu coupable envers vous, Ô Dieu très-haut et très-bon. L'effet des péchés dont je me suis rendu coupable, surtout envers vous, a été de faire reconnaître comme vraies les promesses et les menaces que vous faites relativement au pardon et au châtiment du péché, et de vous rendre ainsi victorieux de vos adversaires, qui ont la témérité de vous accuser d'injustice (Thomas). Ou : Mon péché fait encore éclater davantage votre justice (Chrysostome), soit par votre miséricorde, grâce à laquelle j'ai obtenu mon pardon, soit par les peines temporelles qui me restent à subir, en sorte que vous apparaîtrez aux yeux de vos ennemis tout à la fois véritablement juste, sévère et plein de douceur. 7 Voici que je suis né dans l'iniquité et ma mère m'a conçu dans le péché. Ma mère, elle-même coupable par nature, m'a conçu vicié par le péché. Par ce péché, tous les anciens exégètes juifs et chrétiens entendent le péché originel, tous les hommes sont souillés par leur descendance selon la chair d'Adam pécheur (Jean 3, 6). Cette souillure est appelée péché, parce que le péché originel est la racine de tous les péchés, le texte en porte avec plus de précision : «dans le péché». 8 Voici que tu veux que la sincérité soit dans le cœur au dedans de moi fais-moi connaître la sagesse. Voici que vous aimez la vérité dans les cœurs ; c'est pourquoi enseignez-moi la sagesse cachée, c'est-à-dire de quelle manière je pourrai devenir un homme meilleur. 9 Purifie-moi avec l'hysope et je serai pur. Lave-moi et je serai plus blanc que la neige. la purification des lépreux se faisait avec l'hysope (Voir Lévitique 14, 6. Nombres 19, 6. 18) L’aspersion avec l’hysope était d’ailleurs une figure de la purification par le sang de Jésus-Christ. Hébreux 9, 10. 2. Que le chrétien réfléchisse donc, au sujet de ce passage, à ce sang adorable par lequel il obtient sa réconciliation. 10 Annonce-moi la joie et l'allégresse et les os que tu as brisés se réjouiront. Donnez-moi à entendre au fond de mon âme que mes péchés me sont remis (Jérôme, Théodoret). Alors, après avoir été entièrement abattu par la douleur, la joie me fera revivre. 11 Détourne ton visage de mes péchés, efface toutes mes iniquités. 12 Ô Dieu, crée en moi un cœur pur et renouvelle au dedans de moi un esprit ferme. 13 Ne me rejette pas loin de ton visage, ne me retire pas ton esprit saint. 14 Rends-moi la joie de ton salut et soutiens-moi par un esprit de bonne volonté. 15 J'enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent et les pécheurs reviendront à toi. 16 Ô Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang versé et ma langue célébrera ta justice. Pardonnez-moi le meurtre d’Urie et de ses compagnons (2 Samuel 11, 17). Saint Augustin et saint Jérôme prennent le sang comme synonyme de péché, parce que le péché est le fruit de la concupiscence qui réside dans la chair et dans le sang. 17 Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange. 18 Car tu ne désires pas de sacrifices, je t'en offrirais, tu ne prends pas plaisir aux holocaustes. Je pourrais bien vous offrir des sacrifices mais vous ne les agréez pas sans un cœur repentant et contrit. C’est ce cœur que je vous offrirai et ce ne sera qu'alors que les victimes, comme signes des sentiments de mon cœur et comme type du sacrifice du Messie, pourront vous être agréables. 19 Les sacrifices de Dieu, c'est un esprit brisé, ô Dieu, tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. 20 Dans ta bonté, répands tes bienfaits sur Sion, bâtis les murs de Jérusalem. Par Sion, il faut entendre, comme cela arrive souvent, le peuple élu (2 Rois 19, 21. Ps. Hébreux 48, 12. 69, 36. Isaïe 52, 8), et par Jérusalem, l'Église, l'assemblée des élus, qui devait être édifiée à neuf (Isaïe 60, 1). Sens : Puisqu'il n'y a qu'un cœur contrit qui vous soit agréable, donnez à votre peuple votre grâce, afin avec la grâce il se forme une Église nouvelle et sainte qui ait un cœur selon vos désirs. 21 Alors tu agréeras les sacrifices de justice, l'holocauste et le don parfait, alors on offrira des taureaux sur ton autel. Alors, quand Jérusalem aura été rebâtie, lorsque toutes les âmes se seront converties etc., on offrira le sacrifice dû, c'est-à-dire un sacrifice pacifique (de demande et d'action de grâces) promis par vœu ; dans le sens plus relevé le sacrifice de Jésus-Christ, et en général les sacrifices spirituels de l'Église nouvelle.
Psaume hébreu N°52 (Psaume N°51 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique de David. 2 Lorsque Doëg l'Édomite vint faire à Saül ce rapport : David s'est rendu dans la maison d'Achimélech. David prédit à Doëg que sa trahison (1 Samuel 22) le rendra malheureux, et il espère pour lui en la miséricorde de Dieu. Le chrétien peut en même temps penser aux ennemis de Dieu, de l'Église et de son salut. 3 Pourquoi te glorifies-tu dans le mal, ô héros. La bonté de Dieu subsiste toujours. La bonté de Dieu ne veille-t-elle pas tous les jours sur moi, qui suis en butte à vos persécutions ? 4 Ta langue ne médite que malice, comme une lame aiguisée, fourbe que tu es. 5 Tu aimes le mal plutôt que le bien, le mensonge plutôt que la droiture. Séla. 6 Tu aimes toutes les paroles de perdition, ô langue menteuse. 7 Aussi Dieu va te renverser pour toujours, il te saisira et t'arrachera de la tente, il te déracinera de la terre des vivants. Séla. 8 Les justes le verront et ils seront effrayés et ils se riront de lui : 9 "Voilà l'homme qui ne prenait pas Dieu pour sa forteresse, mais qui se confiait dans la grandeur de ses richesses et se faisait fort de sa malice." Doëg était intendant des troupeaux du roi, position qui lui fournit les moyens d'amasser de grandes richesses. 10 Et moi, je suis comme un olivier verdoyant dans la maison de Dieu, je me confie dans la bonté de Dieu à tout jamais. Le traître Doëg sera exterminé ; moi, au contraire, je serai, dans le service de Dieu, verdoyant comme un olivier. L’olivier est le symbole de la paix et de la douceur. 11 Je te louerai sans cesse parce que tu as fait cela et j'espérerai en ton nom, car il est bon, en présence de tes fidèles. parce qu'il est consolant pour vos serviteurs.
Psaume hébreu N°53 (Psaume N°52 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur le ton plaintif. Cantique de David. 2 L'insensé dit dans son cœur : "il n'y a pas de Dieu." Ils sont corrompus, ils commettent des crimes abominables, il n'en est aucun qui fasse le bien. 3 Dieu, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, pour voir s'il se trouve quelqu'un d'intelligent, quelqu'un qui cherche Dieu. 4 Tous sont égarés, tous sont pervertis, il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. 5 N'ont-ils pas de connaissance ceux qui commettent l'iniquité ? Ils dévorent mon peuple comme ils mangent du pain, ils n'invoquent pas Dieu. 6 Ils trembleront tout à coup d'épouvante, sans qu'il y ait sujet d'épouvante car Dieu a dispersé les os de celui qui campait contre toi. Tu les as confondus, car Dieu les a rejetés. Dieu détruit la puissance, les projets, les œuvres de ceux qui cherchent à plaire aux hommes, qui, en vue de leur avantage, par amour-propre, aspirent à la faveur des hommes. Il n’est pas ici question des moyens légitimes que l'en peut prendre pour gagner la bienveillance des hommes, c’est-à-dire des efforts que l’on fait pour leur être agréable eu vue du salut de leur âme (1 Corinthiens 10, 8). 7 Oh ! Puisse venir de Sion la délivrance d'Israël quand Dieu ramènera les captifs de son peuple, Jacob se réjouira, Israël sera dans l'allégresse.
Psaume hébreu N°54 (Psaume N°53 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes. Cantique de David. 2 Lorsque les Ziphéens vinrent dire à Saül : David est caché parmi nous. Voir 1 Rois 23, 19. 26, 1). 3 Ô Dieu, sauve-moi par ton nom, et rends-moi justice par ta puissance. 4 Ô Dieu, écoute ma prière, prête l'oreille aux paroles de ma bouche. 5 Car des étrangers se sont levés contre moi, des hommes violents en veulent à ma vie, ils ne mettent pas Dieu devant leurs yeux. Séla. Les Ziphéens étaient bien indigènes, mais par leurs dispositions hostiles, ils étaient comme des étrangers, des barbares, par rapport à David. 6 Voici que Dieu est mon secours, le Seigneur est le soutien de mon âme. 7 Il fera retomber le mal sur mes adversaires dans ta vérité, anéantis-les. David, ayant appris de Dieu d’une manière surnaturelle qu'il parviendrait à la royauté, pouvait prédire la ruine de ses ennemis. C’est ainsi que le chrétien, appuyé sur les promesses divines, peut prédire la ruine des ennemis de l’Église et de son salut. 8 De tout cœur je t'offrirai des sacrifices, je louerai ton nom, Seigneur, car il est bon. sans y être obligé par vœu, par un pur sentiment de reconnaissance. 9 Il me délivre de toute angoisse et mes yeux s'arrêtent avec joie sur mes ennemis. m’ayant délivré en cette circonstance, je dois vous être reconnaissant. David peut aussi parler de sa délivrance de dangers antérieurs.
Psaume hébreu N°55 (Psaume N°54 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, avec instruments à cordes. Cantique de David. Selon l'opinion commune des exégètes David se plaint dans ce Psaume de la révolte d'Absalon, et spécialement du rebelle Achitophel (voir 2 Samuel 15, 31). Que le chrétien encore ici se souvienne des ennemis de son salut. 2 Ô Dieu, prête l'oreille à ma prière, ne te dérobe pas à mes supplications. 3 Écoute-moi et réponds-moi. J'erre çà et là, plaintif et gémissant, sous l’effet des afflictions (S. Augustin), en considération de mes peines (S. Jérôme) 4 devant les menaces de l'ennemi, devant l'oppression du méchant car ils font tomber sur moi le malheur et ils me poursuivent avec colère. Ils m'ont faussement imputé des fautes, et de cette manière ils ont attiré sur moi le malheur. 5 Mon cœur tremble au dedans de moi et sur moi fondent les terreurs de la mort. 6 La crainte et l'épouvante m'assaillent et le frisson m'enveloppe. 7 Et je dis : Oh si j'avais les ailes de la colombe, je m'envolerais et m'établirais en repos, afin que je fuie en quelque lieu, où je serai en sûreté contre mes ennemis (contre Absalon) (S. Jérôme). 8 voici que je fuirais bien loin et je demeurerais au désert. Séla. David, dans sa fuite devant Absalon, se retira dans le désert au-delà du Jourdain. 2 Samuel 15 et suiv. Dans le sens spirituel les ailes de la colombe sont les moyens qui nous communiquent les grâces de l'Esprit-Saint, grâces qui nous détachent de l’amour des créatures et nous établissent dans cette solitude où il n'y a que Dieu et l'âme (S. Augustin, S. Bernard). 9 Je me hâterais de chercher un asile, loin du vent impétueux, loin de l'ouragan. 10 Réduis-les à néant, Seigneur, divise leurs langues car je vois dans la ville la violence et la discorde. Faites que la division se mette dans leurs conseils (Voyez 2. Rois, 15, 31). David put avoir connaissance des menées et des projets de rébellion du parti d’Absalon, même avant sa fuite de Jérusalem. 11 Jour et nuit, ils font le tour de ses remparts, l'iniquité et la vexation sont au milieu d'elle, 12 la perversité est dans son sein, l'oppression et l'astuce ne quittent pas ses places. Les catastrophes la remplissent, et l’oppression et la fraude ne s'éloignent pas de ses places publiques. 13 Car ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, je le supporterais. Ce n'est pas un adversaire qui s'élève contre moi, je me cacherais devant lui. 14 Mais toi, tu étais un autre moi-même, mon confident et mon ami. Tel était Achitophel. les Pères de l’Église, qui mettent ce psaume dans la bouche de Jésus-Christ, entendent par cet ami Judas et les autres traîtres qui trahissent la religion. 15 Nous vivions ensemble dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu. 16 Que la mort les surprenne, qu'ils descendent vivants au schéol car la méchanceté est dans leur demeure, au milieu d'eux. voir Nombres 16, 33. 17 Pour moi, je crie vers Dieu et le Seigneur me sauvera. 18 Le soir, le matin, au milieu du jour, je me plains, je gémis et il entendra ma voix. Je prie sans cesse, ou aux trois heures de prière de la journée (voir Daniel 6, 11). Les Hébreux commencent le jour par le soir. 19 Il délivrera en paix mon âme du combat qui m'est livré, car ils sont nombreux ceux qui me font la guerre. 20 Dieu entendra et il les humiliera, lui qui siège éternellement sur son trône. Séla. Car il n'y a pas en eux de changement et ils n'ont pas la crainte de Dieu. 21 il porte la main sur ceux qui étaient en paix avec lui, il viole son alliance. Chacun d’eux a étendu sa main contre ceux qui vivaient en paix avec lui, et profané son alliance (l’amitié). 22 De sa bouche sortent des paroles douces comme le lait et la guerre est dans son cœur. Ses discours sont plus onctueux que l'huile, mais ce sont des épées nues. 23 Remets ton sort au Seigneur et il te soutiendra, il ne laissera pas à jamais chanceler le juste. Le Psalmiste engage, dans une semblable persécution, à ne mettre sa confiance qu’en Dieu. Il ne permettra qu'il succombe devant ses ennemis ; ce seront eux, au contraire, qui succomberont. 24 Et toi, ô Dieu, tu les feras descendre dans la fosse de perdition. Les hommes de sang et de ruse ne verront pas la moitié de leurs jours. ils mourront d'une mort prématurée. Pour moi, je mets en toi ma confiance.
Psaume hébreu N°56 (Psaume N°55 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Colombe muette des pays lointains. Hymne de David. Lorsque les Philistins le saisirent à Geth. David s'étant retiré de la cour du roi Achis dans la caverne d’Odollam, plusieurs de ses anciens amis et une multitude de gens du peuple, au nombre d’environ quatre mille hommes, allèrent s’y joindre à lui. Ce fut, selon toute apparence, pour consoler ces compagnons de son infortune, qui se voyaient contraints de vivre loin de Jérusalem, où était fixé le sanctuaire, qu’il composa ce Psaume. Par les mots «la colombe lointaine», David veut, selon les uns, parler de lui-même, selon d’autres, faire entendre que le Psaume devait être adapté à la musique d’un chant commençant par les mêmes paroles. 2 Aie pitié de moi, ô Dieu, car l'homme s'acharne après moi tout le jour on me fait la guerre, on me persécute. Saül était le persécuteur de David. Le chrétien peut, en employant ces paroles dans sa prière, se souvenir de la corruption de la nature humaine, qui est avec l'Esprit dans un combat continuel. 3 Tout le jour mes adversaires me harcèlent car ils sont nombreux ceux qui me combattent le front levé. 4 Quand je suis dans la crainte, je me confie en toi. 5 Par le secours de Dieu, je célébrerai l'accomplissement de sa parole. Je me confie en Dieu, je ne crains rien, que peut me faire un faible mortel ? 6 Sans cesse ils enveniment mes paroles, toutes leurs pensées sont contre moi pour me perdre. Chaque jour ils épient tout ce que je dis et fais, et ils interprètent tout en mal. 7 Ils complotent, ils épient, ils observent mes traces, parce qu'ils en veulent à ma vie. 8 Chargés de tant de crimes, échapperont-ils ? Dans ta colère, ô Dieu, abats les peuples. 9 Tu as compté les pas de ma vie errante, tu as recueilli mes larmes dans ton outre, ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ? …dans ton outre : souvenez-vous de mes larmes. 10 Alors mes ennemis retourneront en arrière, au jour où je t'invoquerai. Je le sais, Dieu est pour moi. 11 Par le secours de Dieu, je célébrerai l'accomplissement de sa parole, par le secours du Seigneur, je célébrerai l'accomplissement de sa promesse. 12 Je me confie en Dieu, je ne crains rien, que peut me faire un faible mortel ? 13 Les vœux que je t'ai faits, ô Dieu, j'ai à les acquitter. Je t'offrirai des sacrifices d'actions de grâces. Lorsque je serai délivré, j'accomplirai les voeux que je vous ai faits. 14 Car tu as délivré mon âme de la mort, n'as-tu pas préservé mes pieds de la chute ? Afin que je marche devant Dieu à la lumière des vivants.
Psaume hébreu N°57 (Psaume N°56 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant. "Ne détruis pas." Hymne de David, lorsque, poursuivi par Saül, il se réfugia dans la caverne. Dans ce psaume David, après avoir été délivré d'un premier danger durant son exil, prie Dieu de continuer à le secourir. Il loue sa miséricorde, et lui en rend des actions de grâces. Le titre ne fait pas connaître avec précision quelle était la situation de David, lorsqu'il écrivit ce psaume, s’il faut nous reporter à l’histoire de 1 Samuel 22, ou à celle de 24, 4. Le verset 7 semblerait indiquer qu'il s’agit de ce qu’on lit 24, 4, savoir que Saül, pendant qu’il dressait des embûches à David, tomba lui-même en son pouvoir. Que le chrétien encore ici se souvienne des dangers et des ennemis de son salut. 2 Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi, car en toi mon âme cherche un refuge. Je m'abriterai à l'ombre de tes ailes, jusqu'à ce que la calamité soit passée. 3 Je crie vers le Dieu Très-Haut, le Dieu qui fait tout pour moi. 4 Il m'enverra du ciel le salut, mon persécuteur m'accable d'outrages Séla. Dieu enverra sa bonté et sa vérité. 5 Je couche au milieu des lions, des hommes qui vomissent la flamme, qui ont pour dents la lance et les flèches et dont la langue est un glaive tranchant. David était, durant son exil toujours environné, des troupes de Saül. 6 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille par toute la terre. Faites voir, ô Dieu, que vous êtes le Dieu très-haut et très-puissant. 7 Ils avaient tendu un piège devant mes pas, déjà mon âme se courbait, ils avaient creusé une fosse devant moi, ils y sont tombés Séla. 8 Mon cœur est affermi, ô Dieu, mon cœur est affermi, je chanterai et ferai retentir de joyeux instruments. 9 Éveille-toi, ma gloire. Éveillez-vous, ma lyre et ma harpe. Que j'éveille l'aurore. Ma gloire : c'est-à-dire mon âme, car l'âme étant l’image de Dieu, est la gloire de l’homme. 10 Je te louerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. 11 Car ta fidélité atteint jusqu'aux cieux et ta vérité jusqu'aux nues. 12 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille sur toute la terre.
Psaume hébreu N°58 (Psaume N°57 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Ne détruis pas. Hymne de David. 2 Est-ce donc en restant muets que vous rendez la justice ? Est-ce selon le droit que vous jugez, fils des hommes ? La justice peut-elle rester muette? Parlez, jugez selon l'équité, etc. 3 Non, au fond du cœur vous tramez vos desseins iniques, dans le pays vous vendez au poids la violence de vos mains. vous vendez comme étant de droit, l'injustice de vos actions. 4 Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, dès leur naissance, les fourbes se sont égarés. 5 Leur venin est semblable au venin du serpent, de la vipère sourde qui ferme ses oreilles 6 et n'entend pas la voix de l'enchanteur, du charmeur habile dans son art. Ils sont endurcis, ils ne veulent pas revenir à de meilleurs sentiments. Encore de nos jours on cherche en Orient à ôter aux serpents, par divers moyens qu’on appelle enchantements, leur venin, et à les apprivoiser ; si la tentative ne réussit pas, on dit que les serpents sont sourds, et qu’ils n'entendent pas l'enchanteur. 7 Ô Dieu brise leurs dents dans leur bouche. Seigneur, arrache les mâchoires des lionceaux. 8 Qu'ils se dissipent comme le torrent qui s'écoule. S'ils ajustent des flèches, qu'elles s'émoussent. 9 Qu'ils soient comme la limace qui va en se fondant. Comme l'avorton d'une femme, qu'ils ne voient pas le soleil. 10 Avant que vos chaudières sentent l'épine, verte ou enflammée, l'ouragan l'emportera. Avant que vos marmites, ô impies, soient, dans vos campements au milieu du désert, réchauffées par le feu, un vent violent s’élèvera et emportera les épines (les branches), celles qui seront vertes comme celles qui seront embrasées. Tout cela est une manière de parler proverbiale : Avant que vos plans soient mis à exécution, ils seront anéantis. 11 Le juste sera dans la joie à la vue de la vengeance, il baignera ses pieds dans le sang des méchants. Le juste se réjouira du châtiment des impies, non par un sentiment de vengeance, mais par zèle pour la justice divine. Les pécheurs succomberont devant Dieu en si grand nombre, que les justes pourront se laver les mains dans leur sang. Saint Augustin dit que les justes lavent leurs mains dans le sang des pécheurs, en ce sens qu'ils s'efforcent de rendre leurs œuvres, qui sont marquées par les mains, de plus eu plus parfaites, lorsqu'ils voient la vengeance divine frapper les impies. 12 Et l'on dira : "Oui, il y a une récompense pour le juste. Oui, il y a un Dieu qui juge sur la terre". Véritablement le juste est récompensé et Dieu ne laisse pas l’injustice impunie.
Psaume hébreu N°59 (Psaume N°58 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant. Ne détruis pas. Hymne de David. Lorsque Saül envoya garder sa maison pour le mettre à mort. Mais David, que Michol descendit par une fenêtre, s’enfuit à Najoth, Voir 1 Samuel 1, 19. 2 Délivre-moi de mes ennemis, ô mon Dieu, protège-moi contre mes adversaires. 3 Délivre-moi de ceux qui commettent l'iniquité et sauve-moi des hommes de sang. 4 Car voici qu'ils sont aux aguets pour m'ôter la vie. Des hommes violents complotent contre moi sans que je sois coupable, sans que j'aie péché, Seigneur. 5 Malgré mon innocence, ils accourent et s'embusquent. Éveille-toi, viens au-devant de moi et regarde. 6 Toi, Seigneur, Dieu des armées, Dieu d'Israël, lève-toi pour châtier toutes les nations, sois sans pitié pour ces traîtres et ces malfaiteurs. Séla. Ce n’est pas seulement sur ses propres ennemis que David appelle la justice de Dieu, mais dans l’ardeur de son zèle, il l'appelle encore sur les pécheurs en général, afin que le monde entier craigne Dieu, et que le nom de Dieu soit sanctifié. 7 Ils reviennent le soir, ils grondent comme le chien, ils font le tour de la ville. En se retirant, ils seront affamés comme des chiens sans maître, et parcourront la ville pour me trouver. Plusieurs Pères de l'Église entendent par là les ennemis de Dieu en général, et plus particulièrement les Juifs qui ont renié Jésus-Christ, et qui ne se convertiront au Seigneur qu’à la fin des temps, après avoir recherché avec inquiétude dans le monde les biens temporels, et avoir souffert la faim du pain de vie. 8 Voici que leur bouche vomit l'injure, il y a des glaives sur leurs lèvres : "Qui est-ce qui entend ?" disent-ils. Qui est celui qui entend, qui avons-nous à craindre ? 9 Et toi, Seigneur, tu te ris d'eux, tu te moques de toutes les nations. 10 Ma force, c'est vers toi que je regarderai, car Dieu est ma forteresse. 11 Le Dieu qui m'est propice viendra au-devant de moi. Dieu me fera contempler mes ennemis. 12 Ne les tue pas, de peur que mon peuple n'oublie, fais-les errer par ta puissance et renverse-les, ô Seigneur, notre bouclier. de peur que mes peuples ne l'oublient, ne permettez pas qu'ils meurent subitement, afin que ceux qui dépendent de moi, mes partisans, puissent prendre exemple sur le châtiment dont vous les aurez frappés. Ceux qui mettent ce Psaume dans la bouche de Jésus-Christ, comme en effet beaucoup de psaumes peuvent être mis dans sa bouche, puisque David était un type du Messie, voient dans les paroles de ce verset la prière de Jésus-Christ pour la conservation des Juifs, afin qu’ils soient pour les chrétiens un exemple qui leur tienne lieu d’avertissement. 13 Leur bouche pèche à chaque parole de leurs lèvres, qu'ils soient pris dans leur propre orgueil, à cause des malédictions et des mensonges qu'ils profèrent. 14 Détruis-les dans ta fureur, détruis-les, et qu'ils ne soient plus ; qu'ils sachent que Dieu règne sur Jacob, jusqu'aux extrémités de la terre. Séla. 15 Ils reviennent le soir, ils grondent comme le chien, ils font le tour de la ville. 16 Ils errent çà et là, cherchant leur proie et ils grognent s'ils ne sont pas rassasiés. Les versets 15 et 16 sont, ainsi que le verset 7, appliqués, dans un sens spirituel, à tous les esprits inquiets et épris du monde, qui vivent loin de Dieu. 17 Et moi, je chanterai ta force et le matin je célébrerai ta bonté car tu es ma forteresse, un refuge au jour de mon angoisse. 18 O ma force, je chanterai en ton honneur, car Dieu est ma forteresse, le Dieu qui m'est propice. Plein de reconnaissance pour les bienfaits de Dieu, dit saint Augustin, David ne sait lui donner aucun nom qui lui convienne mieux que celui de Dieu miséricordieux, nom qui doit être pour tous une source de consolation, sans que personne puisse désespérer.
Psaume hébreu N°60 (Psaume N°59 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur le Lys du témoignage. Hymne de David, à enseigner. C'était l’usage de remettre au peuple des chants nationaux, pour qu'il les apprenne de mémoire et en fasse le sujet de ses méditations (voir 2 Samuel 1, 18. Deutéronome 31, 19). 2 Lorsqu'il fit la guerre aux Syriens de Mésopotamie et aux Syriens de Soba et que Joab revint et battit Édom dans la vallée du Sel, lui tuant douze mille hommes. Après l’heureuse victoire qu’il remporta sur les Syriens et les Édomites (2 Samuel 8), les ennemis que David avait encore autour de lui ne furent pas entièrement abattus ; ils demeurèrent même encore puissants (2 Samuel 10, 6). Il serait donc possible qu'ils se fussent jetés dans le pays, et qu'ils tinssent Israël dans une dure oppression. Dans cette extrémité, le Psalmiste adresse sa prière à Dieu, il trace le tableau des maux de son peuple (3-7), il espère qu’il sera secouru et qu’il domptera les ennemis du dehors (8-10), et il est plein de confiance en Dieu, qui lui a donné la dernière victoire sur Édom (11-14). Il n'est rien dit de cette oppression du peuple d'Israël dans les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques ; mais ce n’est pas là une preuve contre l'exactitude du titre, puisque ces livres ne sont que des extraits d'annales plus étendues. On lit 1 Chroniques 18, 12 le nombre 18000, et le nom d'Abisaï au lieu de Joab, ce nombre peut être une rectification des 12000, ou une faute de copiste, et Abisaï est mis à la place de Joab comme commandant l’armée sous ses ordres. Saint Augustin, saint Jérôme et d’autres Pères de l'Église mettent ce Psaume dans la bouche de l’Église, qui est souvent sur la terre en butte aux persécutions, mais qui ne laisse pas d'attendre avec confiance de Dieu son maintien et son accroissement. Le chrétien, qui en sa qualité de membre de l’Église, partage en petit ses destinées, se souviendra dans sa prière du règne de la vertu, qu’il est appelé, non sans obstacle, il est vrai, mais avec le secours de la grâce de Dieu et le concours de sa propre volonté, à établir et à affermir en lui. 3 Ô Dieu, tu nous as rejetés, tu nous as dispersés, tu étais irrité, rends-nous ta faveur. 4 Tu as ébranlé le pays, tu l'as déchiré. Répare ses brèches car il chancelle. Images du désordre qui suivit l'invasion des ennemis, et des plaies qui à cette occasion furent faites à l’État. 5 Tu as fait voir à ton peuple de rudes épreuves, tu nous as fait boire un vin de vertige. Le calice (le vin) marque en général le sort que Dieu fait (Ps. Hébreux 16, 5) ; le calice ou le vin de vertige marque un état de stupeur, d’effroi, et spécialement l’état de celui qui est frappé par les jugements de Dieu. Ps. Hébreux 75, 9. Isaïe 51, 17, 22. Apocalypse 13, 10. 6 Mais tu as donné à ceux qui te craignent une bannière, afin qu'elle s'élève à cause de ta vérité. Séla. Vous avez néanmoins élevé un signal de guerre, auprès duquel tous ceux qui me sont fidèles ont pu, après le malheur dont ils ont été affligés, se réfugier. 7 Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite et exauce-moi. 8 Dieu a parlé dans sa sainteté : "Je tressaillirai de joie. J'aurai Sichem en partage et je mesurerai la vallée de Succoth. Le Psalmiste s'en réfère à la parole même de Dieu. Suit maintenant la promesse relative à l’expansion du royaume de Juda, qui était une figure de l’Église de Dieu. Sichem est la ville de Jacob, et elle est mise pour le pays en deçà du Jourdain ; la vallée de Succoth est mise pour le pays d'au-delà. Sens : je domine à mon gré sur les contrées d’en-deçà et d’au-delà du Jourdain (nous n'avons donc pas à craindre de les perdre, pour les voir passer à nos ennemis). 9 Galaad est à moi, à moi Manassé. Éphraïm est l'armure de ma tête et Juda mon sceptre. Manassé, Éphraïm et Juda étaient situés de ce côté-ci du Jourdain. Sens : je demeure maître de mon pays, et mon peuple le tient comme son héritage. Le chrétien pensera sur les versets 8, 9, 10, aux promesses de protection et d'agrandissement faites à l’Église : ou au règne de la vertu, qui doit prendre racine et avoir son principe dans son propre cœur. 10 Moab est le bassin où je me lave. Sur Édom, je jette ma sandale. Terre des Philistins, pousse des acclamations en mon honneur." Moab est le vase de mon bain, c’est-à-dire me sera profondément soumis ; je placerai mon pied sur Édom, je me l’assujettirai. 11 Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? 12 N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, ô Dieu, qui ne sortais plus avec nos armées ? N'êtes-vous pas le Dieu clément qui ferez, et qui avez fait tout cela ? n'avons-nous donc pas sujet d'espérer en vous, même dans les afflictions présentes ? 13 Prête-nous ton secours contre l'oppresseur. Le secours de l'homme n'est que vanité. 14 Avec Dieu nous accomplirons des exploits, il écrasera nos ennemis.
Psaume hébreu N°61 (Psaume N°60 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les instruments à cordes, de David. David, durant sa fuite devant Saül ou Absalon, demande à Dieu la conservation de la dignité royale pour lui et ses descendants, spécialement pour le descendant qui devait sortir de lui, le Messie, au sujet duquel il avait été instruit (Ps. Hébreux 2). Le chrétien adressera la même prière à Dieu dans les afflictions, ranimant en lui l'espérance dans le bonheur à venir et l’éternité du royaume de Dieu. 2 Ô Dieu, entends mes cris, sois attentif à ma prière. 3 De l'extrémité de la terre je crie vers toi, dans l'angoisse de mon cœur conduis-moi sur le rocher que je ne peux pas atteindre. David était alors ou bien poursuivi par Saül, ou en fuite devant Absalon. Le chrétien se souviendra de son séjour sur la terre, qui est comme un exil, ou de ses autres tribulations. 4 Car tu es pour moi un refuge, une tour puissante contre l'ennemi. 5 Je voudrais demeurer à jamais dans ta tente, me réfugier à l'abri de tes ailes. Séla. Je prierai encore, et pour toujours, dans votre sanctuaire. 6 Car toi, ô Dieu, tu exauces mes vœux, tu m'as donné l'héritage de ceux qui révèrent ton nom. Le nom est ce qui distingue l'être ; c'est pourquoi il est mis pour l'être lui-même. 7 Ajoute des jours aux jours du roi, que ses années se prolongent d'âge en âge. 8 Qu'il demeure sur le trône éternellement devant Dieu. Ordonne à ta bonté et à ta vérité de le garder. Le roi sera ensuite pour toujours auprès de Dieu. Comme chaque chrétien règne avec Jésus-Christ, et est, dans l’ordre de la nature, un roi qui a le monde sous ses pieds, il est donc roi également, et se souviendra à la lecture de ce passage de l'éternelle félicité dont il jouira auprès de Dieu. 9 Alors je célébrerai ton nom à jamais et j'accomplirai mes vœux chaque jour.
Psaume hébreu N°62 (Psaume N°61 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant... Idithun, psaume de David. 2 Oui, à Dieu mon âme en paix s'abandonne, de lui vient mon secours. 3 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne serai pas tout à fait ébranlé. 4 Jusqu’à quand vous jetterez-vous sur un homme, pour l'abattre tous ensemble, comme une clôture qui penche, comme une muraille qui s'écroule ? 5 Oui, ils complotent pour le précipiter de sa hauteur, ils se plaisent au mensonge, ils bénissent de leur bouche et ils maudissent dans leur cœur. Séla. 6 Oui, ô mon âme, à Dieu abandonne-toi en paix, car de lui vient mon espérance. 7 Oui, il est mon rocher et mon salut il est ma forteresse, je ne chancellerai pas. 8 Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire le rocher de ma force, mon refuge, est en Dieu. 9 En tout temps, ô peuple, confie-toi en lui, épanchez devant lui vos cœurs, Dieu est notre refuge. Séla. 10 Oui les mortels sont vanité, les fils de l'homme sont mensonge dans la balance ils monteraient, tous ensemble plus légers qu'un souffle. Quand on met les enfants des hommes dans la balance de la justice, ils montent, parce qu'ils sont sans poids, comme les choses les plus vaines. La liaison avec ce qui précède et ce qui suit est : Placez votre espérance en Dieu (v. 9) ; les hommes n'inspirent aucune confiance ; n’espérez pas davantage dans l'injustice et les richesses, qui les rendent puissants. 11 Ne vous confiez pas dans la violence et ne mettez pas un vain espoir dans le vol. Si vos richesses s'accroissent, n'y attachez pas votre cœur. Voir 1 Corinthiens 7, 30-31. 12 Dieu a dit une parole, ou deux, que j'ai entendues : "La puissance est à Dieu, 13 à toi aussi, Seigneur, la bonté." Car tu rends à chacun selon ses œuvres.
Psaume hébreu N°63 (Psaume N°62 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Lorsqu'il était dans le désert de Juda. Dans le temps où il était fugitif devant Saül. 1 Samuel 22, 5. 2 Ô Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aurore, mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride, desséchée et sans eau. 3 C'est ainsi que je te contemplais dans le sanctuaire, pour voir ta puissance et ta gloire. De même que David, tous les justes sont sur la terre comme dans un désert, où les eaux de la consolation et de la vraie paix ne coulent que lorsque Dieu les donne. 4 Car ta grâce est meilleure que la vie : que mes lèvres célèbrent tes louanges. La faveur d’être devant vous dans votre sanctuaire, le sentiment de votre adorable présence, vaut mieux que le sentiment de la force vitale, vaut mieux que la vie même. 5 Ainsi te bénirai-je toute ma vie, en ton nom j'élèverai mes mains. 6 Mon âme est rassasiée, comme de moelle et de graisse et, la joie sur les lèvres, ma bouche te loue. Je suis comblé de la joie de votre présence dans votre sanctuaire. La graisse est ici l’image de la joie. 7 Quand je pense à toi sur mon lit, je médite sur toi pendant les veilles de la nuit. Le Psalmiste exprime avec quelle ardeur il soupire après Dieu. Lorsque, dit-il, je pense à vous durant les veilles de la nuit, je ne m’endors plus, mais j’ai l'esprit et le cœur occupés de votre amour et de votre grâce jusqu’au matin. La nuit était divisée en trois veilles, et plus tard elle le fut en quatre (voir Juges 7, 19. Matthieu 14, 25). 8 Car tu es mon secours et je suis dans l'allégresse à l'ombre de tes ailes. 9 Mon âme est attachée à toi, ta droite me soutient. 10 Mais eux, cherchent à m'ôter la vie, ils iront dans les profondeurs de la terre. 11 On les livrera au glaive, ils seront la proie des chacals. 12 Et le roi se réjouira en Dieu. Quiconque jure par lui se glorifiera, car la bouche des menteurs sera fermée.
Psaume hébreu N°64 (Psaume N°63 dans la Vulgate). 1 Au maître de Chant, psaume de David. 2 Ô Dieu, écoute ma voix, quand je fais entendre mes plaintes défends ma vie contre un ennemi qui m'épouvante, 3 protège-moi contre les complots des malfaiteurs, contre la troupe soulevée des hommes iniques, 4 qui aiguisent leurs langues comme un glaive, qui préparent leurs flèches, leur parole amère, leurs flèches : leurs paroles empoisonnées, douloureuses, nuisibles 5 pour les décocher dans l'ombre contre l'innocent, ils les décochent contre lui à l'improviste, sans rien craindre. 6 Ils s'affermissent dans leurs desseins pervers, ils se concertent pour tendre leurs pièges ils disent : "Qui les verra ?" 7 Ils ne méditent que forfaits : "Nous sommes prêts, disent-ils, notre plan est bien dressé." L'intérieur de l'homme et son cœur sont un abîme. 8 Mais Dieu a lancé sur eux ses flèches : soudain les voilà blessés. 9 On les jette par terre, les flèches de leur langue retombent sur eux. Tous ceux qui les voient hochent la tête. Leur langue les soulèvera les uns contre les autres (excitera la division parmi eux), en sorte que tous ceux qui les verront, hocheront la tête, et que tous les hommes seront saisis de frayeur 10 Tous les hommes sont saisis de crainte, ils publient l'œuvre de Dieu, ils comprennent ce qu'il a fait. Dieu a rendu vains les funestes projets de mes ennemis, et en sera loué. 11 Le juste se réjouit dans le Seigneur et se confie en lui, tous ceux qui ont le cœur droit se glorifient.
Psaume hébreu N°65 (Psaume N°64 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. Dans ce Psaume, Dieu est loué pour tous les bienfaits qu’il répand sur la terre. Il fut, suivant quelques-uns, composé par David comme un hymne d'action de grâces pour la fête de la moisson (Exode 23, 16). D'après plusieurs exégètes catholiques, c'est un Psaume prophétique qui contient l'expression de à reconnaissance de l’Église formée des nations (v. 3). Le chrétien qui l’emploiera dans sa prière se souviendra des faveurs qu'il a reçues pour le corps et pour l’âme. 2 A toi est due la louange, ô Dieu, dans Sion c'est en ton honneur qu'on accomplit les vœux. 3 O toi, qui écoutes la prière, tous les hommes viennent à toi. Tous les hommes se tourneront vers vous, et un jour toutes les nations se convertiront à vous. Isaïe 66, 23. 4 Un amas d'iniquités pesait sur moi : tu pardonnes nos transgressions. Le Psalmiste commence son hymne d'action de grâces et de louanges par l’aveu sincère que lui et son peuple sont coupables, parce que toute prière qui ne procède pas d’un cœur humble et pénitent, est rejetée de Dieu. 5 Heureux celui que tu choisis et que tu rapproches de toi, pour qu'il habite dans tes parvis. Puissions-nous être rassasiés des biens de ta maison, de ton saint temple. Des grâces que vous accordez dans votre temple. 6 Par des prodiges, tu nous exauces dans ta justice, Dieu de notre salut, espoir des extrémités de la terre et des mers lointaines. Vous en qui espèrent tous les peuples, toutes les contrées et toutes les îles. 7 Il affermit les montagnes par sa force, il est ceint de sa puissance, 8 il apaise la fureur des mers, la fureur de leurs flots et le tumulte des peuples. Après avoir conjuré le Seigneur avec humilité de l’exaucer (v. 3-4), et hautement déclaré que le bonheur consistait à paraître devant Dieu pour le prier, le Psalmiste commence son hymne de louange (7-14). 9 Les habitants des pays lointains craignent devant tes prodiges, tu réjouis les extrémités, l'Orient et l'Occident. Dans les contrées où apparaît l'aurore, et dans celles où se montre le crépuscule, partout à l'Occident et à l'Orient, on découvre les traces de vos bénédictions. 10 Tu as visité la terre pour lui donner l'abondance, tu la combles de richesses. La source divine est remplie d'eau : tu prépares le blé, quand tu la fertilises ainsi. La rosée et la pluie qui tombent du ciel, images de la grâce divine. 11 Arrosant ses sillons, aplanissant ses mottes, tu l'amollis par des ondées, tu bénis ses germes. 12 Tu couronnes l'année de tes bienfaits, sur tes pas ruisselle la graisse. La graisse est ici l’image de la joie. 13 Les pâturages du désert sont abreuvés et les collines se revêtent d'allégresse. 14 Les prairies se couvrent de troupeaux et les vallées se parent d'épis, tout se réjouit et chante.
Psaume hébreu N°66 (Psaume N°65 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Cantique, psaume. Pousse vers Dieu des cris de joie, terre entière. Dans un sens plus élevé, ce Psaume est un hymne d'action de grâces pour les bienfaits dont nous sommes redevables à Jésus-Christ, et dont la résurrection est le sceau. Le Psaume est en général un cantique d'action de grâces pour la délivrance, et le chrétien peut par conséquent très bien en faire l'application à son salut. 2 Chantez la gloire de son nom, célébrez magnifiquement ses louanges. 3 Dites à Dieu : "Que tes œuvres sont redoutables à cause de ta toute-puissance, tes ennemis te flattent. Vos ennemis ne pouvant vous résister, ils se soumettront à vous, il est vrai, mais non avec sincérité et de bonne volonté ; ils ne se soumettront que par contrainte, et seulement par dissimulation. 4 Que toute la terre se prosterne devant toi, qu'elle chante en ton honneur, qu'elle chante ton nom." Séla. 5 Venez et contemplez les œuvres de Dieu. Il est redoutable dans ses desseins sur les fils de l'homme. Admirable dans ce qu'il fait pour les hommes. 6 Il a changé la mer en une terre sèche, on a passé le fleuve à pied, alors nous nous réjouîmes en lui. Allusion au passage miraculeux des Israélites à travers la mer Rouge (Exode 14) et le Jourdain (Josué 3, 13 et suiv.). L'un et l'autre fait était une figure du passage des chrétiens par les eaux du baptême, ou une figure du baptême, où le chrétien renonce à tout ce qui est mal, de même que les Israélites furent, par ces événements miraculeux, délivrés de la misère et de la servitude d’Égypte (1 Corinthiens 10, 1). 7 Il règne éternellement par sa puissance ses yeux observent les nations : que les rebelles ne s'élèvent pas. Séla. Comme s'ils pouvaient échapper à ses châtiments, car il les voit ainsi que leurs actions. 8 Peuples, bénissez notre Dieu, faites retentir sa louange. 9 Il a conservé la vie à notre âme et n'a pas permis que notre pied chancelât. 10 Car tu nous as éprouvés, ô Dieu, tu nous as fait passer au creuset, comme l'argent. 11 Tu nous as conduits dans le filet, tu as mis sur nos reins un fardeau. 12 Tu as fait marcher des hommes sur nos têtes, nous avons passé par le feu et par l'eau mais tu nous en as tirés pour nous combler de biens. On ne peut déterminer avec certitude quelles sont les souffrances du peuple d'Israël que le Psalmiste a ici (10-12) dans la pensée. Le chrétien peut sur ces versets, se souvenir des persécutions que l’Église et ses saints, spécialement les martyrs, ont eu à endurer (Voir 2 Corinthiens 12, 6 et suiv.), ainsi que des afflictions et des épreuves par lesquelles il faut que toute âme chrétienne passe, pour devenir semblable à Jésus-Christ. 13 Je viens dans ta maison avec des holocaustes, pour m'acquitter envers toi de mes vœux, 14 que mes lèvres ont proférés, que ma bouche a prononcés au jour de ma détresse. 15 Je t'offre des brebis grasses en holocauste, avec la fumée des béliers, j'immole le taureau avec le jeune bouc. Séla. 16 Venez, écoutez et je vous raconterai, à vous tous qui craignez Dieu, ce qu'il a fait à mon âme. 17 J'ai crié vers lui de ma bouche et sa louange était sur ma langue. 18 Si j'avais vu l'iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m'exaucerait pas. L’iniquité de mon cœur : le défaut de sincérité, l'hypocrisie et autres péchés 19 Mais Dieu m'a exaucé, il a été attentif à la voix de ma prière. 20 Béni soit Dieu, qui n'a pas repoussé ma prière et n'a pas éloigné de moi sa grâce.
Psaume hébreu N°67 (Psaume N°66 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes, psaume. Cantique. 2 Que Dieu nous soit favorable et qu'il nous bénisse, qu'il fasse briller sur nous son visage. Séla. 3 afin que l'on connaisse sur la terre ta voie et parmi toutes les nations ton salut. Les préceptes que vous nous avez donnés pour notre salut, votre religion. 4 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 5 Que les nations se réjouissent, qu'elles soient dans l'allégresse car tu juges les peuples avec droiture et tu conduis les nations sur la terre. Séla. 6 Que les peuples te louent, ô Dieu, que les peuples te louent tous. 7 La terre a donné ses produits que Dieu, notre Dieu, nous bénisse. Non pas seulement ses productions, qui servent à la nourriture de l'homme, mais encore celui que les peuples attendent (Genèse 49, 10), le grand Roi, fils de l’homme (S. Jérôme). les Pères de l’Église prennent tout le psaume pour l'expression d’ardents soupirs après l’avènement du Messie, en qui tous les peuples devaient trouver leur salut, et par conséquent un sujet de faire éclater leur joie. 8 Que Dieu nous bénisse et que toutes les extrémités de la terre le révèrent.
Psaume hébreu N°68 (Psaume N°67 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, psaume de David. Cantique. Ce psaume est un chant de triomphe après quelque victoire signalée, et qui fut chanté à l'occasion de la solennité de la translation de l’arche, lorsqu’à la suite de la guerre, où elle fut conduite (comp. 1 Samuel 4, 4. 14, 18. Ps. Hébreux 47, 6), on la reporta au milieu d’une grande pompe (v. 25-29), accompagnée des captifs (v. 19), sur le mont Sion (v. 16). Les idées dans cet hymne obscur se coordonnent comme suit. Le chantre sacré reconnaît et demande d'abord que devant Dieu tous ses ennemis disparaissent (v. 1-3) ; il exhorte à louer Dieu au sujet de sa puissance (v. 4-5), ce Dieu qui a comblé son peuple de tant de bienfaits (5-15), et qui notamment a daigné habiter sur Sion (16-19), où il retourne en triomphe, menant après lui les captifs (v. 19) : il continue son exhortation à louer Dieu, qui les délivrera encore à l’avenir de tous leurs ennemis (20-24). Il décrit la pompe avec laquelle Dieu, après sa victoire, triomphe de ses ennemis (25-28) : il le conjure d'accorder à son peuple un bonheur durable, et de le rendre victorieux des nations idolâtres (29-32), et invite tous les peuples à célébrer la majesté du Dieu d'Israël. — Selon les exégètes catholiques, qui s'appuient sur l’autorité de saint Paul (Éphésiens 4, 8) et des saints Pères, le sujet de ce psaume n’est pas seulement le triomphe du peuple d'Israël après quelque victoire, mais surtout la victoire de Jésus-Christ sur tous ses ennemis, et son ascension. En effet, le Chantre sacré y décrit le présent sous des traits tels, qu’il fait en même temps une prophétie relative à l’avenir. Le chrétien qui, dans la lecture des psaumes, doit toujours rapprocher les institutions judaïques des institutions chrétiennes, se souviendra donc, dans les endroits où Dieu est loué, de Jésus-Christ, et fera l’application de ce qui est marqué à son règne sur la terre et dans le ciel. 2 Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dispersés et que ceux qui le haïssent fuient devant son visage. C'étaient là les paroles qui étaient toujours prononcées, lorsqu'au changement de campement des Israélites, l'Arche sainte était enlevée pour être transportée d’un lieu à un autre. (Nombres 10, 35) Elles sont mises ici par rapport à la victoire qui venait d’être remportée, et elles veulent dire : Comme Dieu s’est levé cette fois-ci, et nous a accordé la victoire, ainsi puisse-t-il toujours se lever et dissiper nos ennemis. Le chrétien priera Jésus-Christ de réduire ses ennemis à lui servir d'escabeau pour ses pieds. 3 Comme se dissipe la fumée, dissipe-les comme la cire se fond au feu, que les méchants disparaissent devant Dieu. 4 Mais que les justes se réjouissent et tressaillent devant Dieu qu'ils soient transportés d'allégresse. 5 Chantez à Dieu, célébrez son nom. Frayez le chemin à celui qui s'avance à travers les plaines, le Seigneur est son nom, tressaillez devant lui. Redressez la voie pour Dieu qui revient à Sion sur l’Arche. Le chrétien : redressez la voie pour Jésus-Christ ; préparez vos cœurs par l’humilité et la pénitence, afin qu’il y entre et y habite. 6 Il est père des orphelins et juge des veuves, Dieu dans sa sainte demeure. 7 Aux abandonnés, Dieu donne une maison, il délivre les captifs et les rend au bonheur, seuls les rebelles restent au désert brûlant. Dieu rassemble les Israélites dans la terre qu'il leur a donnée. Jésus-Christ rassemble les siens dans son Église, et forme des sociétés plus parfaites encore, comme les cloîtres. Il délivre les captifs, en brisant les liens de Satan et du péché (Luc 1, 79) ; les rebelles sont ceux qui vont contre la volonté de Dieu, les pécheurs obstinés, qui dorment dans la mort, dans le tombeau de leurs crimes. 8 Ô Dieu, quand tu sortais à la tête de ton peuple, quand tu t'avançais dans le désert, Séla. Le Chantre sacré, dans une apostrophe à Dieu, lui rappelle que lors de la sortie d’Égypte, il daigna tracer miraculeusement la voie aux Israélites, les introduire dans la terre promise, et les favoriser de victoires que la renommée répandait au loin. 9 la terre fut ébranlée, les cieux eux-mêmes se fondirent devant Dieu, le Sinaï trembla devant Dieu, le Dieu d'Israël. Alors vous vous fîtes connaître, vous fîtes éclater votre puissance et votre majesté par des prodiges et des signes, spécialement en donnant votre loi sur le Sinaï. (Comp. Juges 5, 4-5). Lorsqu’au jour de la Pentecôte Jésus-Christ écrivit sa loi dans les cœurs par le Saint-Esprit, il le fit en excitant un ébranlement d’une autre nature ; ce fut surtout par une émotion intérieure, dont l'effet fut la conversion et le changement au cœur. 10 Tu fis tomber, ô Dieu, une pluie de bienfaits, ton héritage était épuisé, tu le réconfortas. Votre héritage : le peuple qui est votre possession (Deutéronome 9, 29) ; Jésus-Christ nous a donné le vrai pain du ciel dans sa doctrine et dans son corps adorable. 11 Envoyés par toi, des animaux vinrent s'y abattre dans ta bonté, ô Dieu, tu prépares leur aliment aux malheureux. 12 Le Seigneur a fait entendre sa parole, les femmes qui annoncent la victoire sont une troupe nombreuse. Le Seigneur donnera la parole aux femmes qui annoncent les heureuses nouvelles. C'étaient des chanteuses qui ordinairement annonçaient les victoires (Exode 15, 20. 1 Samuel 18, 6-8). La victoire de Jésus-Christ sera annoncée par les hérauts de la foi vivant dans la virginité. 13 "Les rois des armées fuient, fuient et celle qui habite la maison partage le butin." Des rois puissants du pays de Canaan furent assujettis au bien-aimé de Dieu, au peuple d'Israël. Jésus-Christ, le bien-aimé du Père, fait prosterner les rois à ses pieds. Lorsque les rois auront été vaincus, ce sera aux femmes de la maison à partager le butin qu'on aura remporté. L’Église, l'épouse de Jésus-Christ, est la dispensatrice des grâces que Jésus-Christ nous a méritées, et qu'il a enlevées comme une dépouille à Satan et au monde. 14 Quand vous étiez couchés au milieu des bercails, les ailes de la colombe étaient recouvertes d'argent et ses plumes brillaient de l'éclat de l'or. Alors vous brillerez de l'éclat de l'argent et de l'or, semblables aux colombes, dont les ailes reflètent l'or et l'argent, c'est-à-dire vous deviendrez très-riches. Lorsque vous, chrétiens, vous aurez été mis en possession de votre héritage dans la lumière (Colossiens 1, 12) , alors revêtus de l'habit blanc du triomphe (Apocalypse 3, 4 ; 6, 11), vous ressemblerez à de blanches colombes, et serez riches en toutes sortes de grâces. 15 Lorsque le Tout-Puissant dispersait les rois dans le pays, la neige tombait sur le Selmon. 16 Montagne de Dieu, montagne de Basan, montagne aux cimes élevées, montagne de Basan, de la montagne de Selmon le Chantre sacré passe à la montagne de Sion, qui était une preuve spéciale de la faveur de Dieu, en ce que Dieu y avait sa demeure. Par Sion le chrétien entendra l’Église. 17 pourquoi regardez-vous avec envie, montagnes aux cimes élevées, la montagne que Dieu a voulue pour séjour ? Oui, le Seigneur y habitera à jamais. Une montagne de Dieu est une montagne très haute ; les montagnes de Basan, célèbres par leurs gras pâturages, étaient situées au-delà du Jourdain. 18 Le char de Dieu, ce sont des milliers et des milliers, le Seigneur vient du Sinaï dans son sanctuaire. La puissance guerrière de Dieu, les anges qui environnent Dieu (2 Rois 6, 17. Daniel 7, 10). Le Chantre sacré ajoute au tableau qu’il a tracé de la gloire du mont Sion un nouveau trait ; il fixe l'attention sur l'éclat tout céleste de la cour qui environne Dieu sur sa montagne sainte. Des milliers et des milliers : innombrables 19 Tu montes sur la hauteur emmenant la foule des captifs, tu reçois les présents des hommes. Même les rebelles habiteront près du Seigneur Dieu. Sens : Le Seigneur monte sur cette montagne avec l'Arche d'alliance. Quoique ce passage puisse s'appliquer dans le sens prochain à la translation triomphale de l'Arche, toutefois le Prophète a fait choix d'expressions qui ne sont vraies dans toute l'étendue de leur signification, que lorsqu'on les rapporte à l'ascension de Jésus-Christ, laquelle, ainsi que l'apôtre saint Paul nous l'apprend (Éphésiens 4, 8), a été ici prédite. Jésus-Christ, notre Seigneur, est monté au ciel après avoir consommé son œuvre, a mené avec lui, en quelque sorte comme captifs, dans son triomphe, ceux qu'il avait délivrés de l'esclavage du péché et de Satan, et du haut du ciel il distribue ses grâces, tellement que même les païens incrédules deviennent les demeures de Dieu et de son Esprit. 20 Béni soit le Seigneur. Chaque jour il porte notre fardeau, il est le Dieu qui nous sauve. Séla. Après avoir parlé des bienfaits de Dieu (5-19), le Chantre sacré exhorte de nouveau à le louer. 21 Dieu est pour nous le Dieu des délivrances, le Seigneur, le Seigneur, peut retirer de la mort. 22 Oui, Dieu brisera la tête de ses ennemis, le front chevelu de celui qui marche dans l'iniquité. 23 Le Seigneur a dit : "Je les ramènerai de Basan, je les ramènerai du fond de la mer, 24 afin que tu plonges ton pied dans le sang et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis." Je rassemblerai les ennemis d'Israël de l'Orient et de l'Occident, afin qu'ils trouvent leur mort dans la terre de Canaan. Jésus-Christ fait tomber d’affreux châtiments sur ses ennemis (Ps. Hébreux 2, 9. Apocalypse 2, 27. 12, 5. 19, 15). 25 On voit tes marches, ô Dieu, les marches de mon Dieu, de mon roi, au sanctuaire. Le Chantre sacré dépeint maintenant la marche de Dieu s’avançant vers le mont Sion. 26 En avant sont les chanteurs, puis les musiciens, au milieu, des jeunes filles battant du tambourin. 27 "Bénissez Dieu dans les assemblées, le Seigneur, vous qui êtes de la source d'Israël." vous qui êtes les descendants d'Israël (de Jacob). Isaïe 48. 1. C'est là un fragment de l'hymne des chantres. 28 Voici Benjamin, le plus petit, qui domine sur eux, voici les princes de Juda avec leur troupe, les princes de Zabulon, les princes de Nephthali. Benjamin, le plus jeune des enfants de Jacob. Quoique le plus jeune, Benjamin était le premier. Du reste, une partie de Jérusalem et la plus grande partie du temple était située dans le district de Benjamin (Voir Deutéronome 33, 12). Dieu fait choix de ce qui est petit. Le Chantre sacré fait mention de quelques tribus seulement, comme tenant lieu de toutes. L'ascension de Jésus-Christ au ciel, menant à sa suite son Église, sera pleine de majesté. Il rassemblera des douze tribus d'Israël ceux qui lui appartiendront (Apocalypse 7, 4 et suiv.). Ce seront les plus petits qui jouiront du plus haut degré de faveur, et qui le suivront de plus près. 29 Commande, ô Dieu, à ta puissance, affermis, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous. montrez-vous fort, ô Dieu, dans ce que vous avez fait pour nous, achevez ce que vous avez commencé. 30 A ton sanctuaire, qui s'élève au-dessus de Jérusalem, les rois t'offriront des présents. 31 Menace la bête des roseaux, la troupe des taureaux avec les veaux des peuples, afin qu'ils se prosternent avec des pièces d'argent. Disperse les nations qui se plaisent aux combats. les crocodiles (bête des roseaux) sont mis comme figure pour les Égyptiens (Ézéchiel 29, 3. 32, 2). Forcez la puissante Égypte, qui domine sur le monde, et assujettissez-la à votre peuple. Contraignez l’Égypte, toute la troupe des princes sans frein qui sont parmi les peuples, à vous apporter en tribut des fragments d'argent. 32 Que les grands viennent de l'Égypte, que l’Éthiopie s'empresse de tendre les mains vers Dieu. L’Égypte et l’Éthiopie se soumettront à Dieu. Ces deux pays furent en effet les premiers du monde païen qui embrassèrent la foi chrétienne (Voir Isaïe 19, 19. Sophonie 3, 10. Actes 8, 39). 33 Royaumes de la terre, chantez à Dieu, célébrez le Seigneur. Séla. 34 Chantez à celui qui est porté sur les cieux, les cieux antiques. Voici qu'il fait entendre sa voix, sa voix puissante. Celui qui a son séjour dans les cieux les plus élevés, qu'il a créés au commencement. Le Christ fera entendre le tonnerre de sa parole, de son Évangile, par la bouche des prédicateurs de la foi. 35 Reconnaissez la puissance de Dieu. Sa majesté est sur Israël et sa puissance est dans les nuées. 36 De ton sanctuaire, ô Dieu, tu es redoutable. Le Dieu d'Israël donne à son peuple force et puissance. Béni soit Dieu.
Psaume hébreu N°69 (Psaume N°68 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, sur les lys, de David. Dans ce Psaume, David souffrant, type du Sauveur, s’exprime en termes qui conviennent parfaitement à Jésus-Christ. Les Apôtres eux-mêmes, qui se reportent à ce psaume, et l’Église ancienne tout entière, ont cru que c'était Jésus-Christ qui parlait par la bouche de David. 2 Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux montent jusqu'à mon âme. Je suis en danger d'être submergé, c'est-à-dire les souffrances que j’endure me conduiront à la mort. 3 Je suis enfoncé dans une fange profonde et il n'y a pas où poser le pied. Je suis tombé dans un gouffre d'eau et les flots me submergent. 4 Je m'épuise à crier, mon gosier est en feu, mes yeux se consument dans l'attente de mon Dieu. A force de regarder vers le secours (Voir Ps. Hébreux 119, 82. Lamentations 4, 17) 5 Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause, ils sont puissants ceux qui veulent me perdre, qui sont, sans raison, mes ennemis. J'ai dû porter la peine de péchés dont je n'étais pas coupable. L'Apôtre tient le même langage. 2 Corinthiens 5, 21. Celui qui ne connaissait pas le péché, Dieu l’a fait péché pour nous (Voir Romains 8, 3). Ce que je n'ai pas dérobé, il faut que je le rende. 6 Ô Dieu, tu connais ma folie et mes fautes ne te sont pas cachées. vous savez, ô Dieu jusqu’à quel point je suis coupable. Jésus-Christ était personnellement sans péché ; mais il a pris sur lui les péchés de tous les hommes. 7 Que ceux qui espèrent en toi n'aient pas à rougir à cause de moi, Seigneur, Seigneur des armées que ceux qui te cherchent ne soient pas confondus à mon sujet, Dieu d'Israël. Ne permettez pas que mes souffrances soient pour vos adorateurs un sujet de scandale, qu'ils en prennent occasion, et qu'ils sen fassent un motif de m'abandonner (Voir Isaïe 53, 1. Matthieu 11, 25). La croix est un scandale pour les Juifs, et une folie pour les païens. Combien qui consentent volontiers à marcher avec Jésus-Christ dans le sentier fleuri des consolations spirituelles, mais qui refusent de le suivre dans celui de la croix. 8 Car c'est pour toi que je porte l'opprobre, que la honte couvre mon visage. 9 Je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. Même mes disciples m'ont abandonné et renié. 10 Car le zèle de ta maison me dévore et les outrages de ceux qui t'insultent retombent sur moi. Ceux qui vous outragent, dont les œuvres sont une preuve qu'ils sont pour vous sans respect, m’outragent aussi, parce que je me suis attaché à vous (Voir Jean 2, 11. Romains 15, 3). 11 Je verse des larmes et je jeûne, on m'en fait un sujet d'opprobre. 12 Je prends un sac pour vêtement et je suis l'objet de leurs sarcasmes. 13 Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi et les buveurs de liqueurs fortes font sur moi des chansons. Les gens désœuvrés font de moi leur sujet de conversation. 14 Et moi, je t'adresse ma prière, Seigneur dans le temps favorable, ô Dieu, selon ta grande bonté, exauce-moi, selon la vérité de ton salut. Que votre salut soit à mon égard une vérité. Ou : Exaucez-moi selon la fidélité que vous mettez à prêter secours. 15 Retire-moi de la boue et que je n'y reste plus enfoncé, que je sois délivré de mes ennemis et des eaux profondes. Des dangers imminents qui me menacent. Jésus-Christ pouvait fort bien faire cette prière ; car s’il était semblable à Dieu, il était aussi en même temps homme, et partageait en conséquence avec nous, à l'exception du péché, toutes les faiblesses de notre nature, telle qu’est la crainte des souffrances. 16 Que les flots ne me submergent plus, que l'abîme ne m'engloutisse pas, que la fosse ne se ferme pas sur moi. Que le tombeau ne me retienne pas. Jésus-Christ savait, en sa qualité de Dieu, qu'il consommerait son œuvre et triompherait de la mort, du tombeau et de l'enfer ; il ne laissa pas néanmoins de demander cette grâce à son Père, parce qu’il voulait, en sa qualité d'homme, nous donner un exemple par sa prière filiale. 17 Exauce-moi, Seigneur, car ta bonté est compatissante dans ta grande miséricorde tourne-toi vers moi, 18 Et ne cache pas ton visage à ton serviteur. Je suis dans l'angoisse, hâte-toi de m'exaucer. 19 Approche-toi de mon âme, délivre-la, sauve-moi à cause de mes ennemis. 20 Tu connais mon opprobre, ma honte, mon ignominie, tous mes persécuteurs sont devant toi. 21 L'opprobre a brisé mon cœur et je suis malade, j'attends de la pitié, mais en vain, des consolateurs et je n'en trouve aucun. 22 Pour nourriture ils me donnent l'herbe amère. Dans ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. Voir Matthieu 27, 34. 48. Jean 19, 29. 23 Que leur table soit pour eux un piège, un filet au sein de leur sécurité. Qu'à leur tour ils soient abreuvés d'un fiel amer, pernicieux et rebutant, c’est-à-dire que leur sort soit un sort amer (Jérôme). Les v. 23-30 ne sont pas l'expression d'un vœu ou désir de vengeance, mais une prédiction des châtiments qui devaient frapper toute la nation juive, laquelle a méconnu son Messie, et même l’a mis à mort. C'est en ce sens que saint Paul s’y reporte dans la lettre aux Romains 11, 9-10. Jésus-Christ s’est exprimé de la même manière. Matthieu 23, 37-39. Ces paroles ne sont du reste pas en contradiction avec le caractère plein d’indulgence et de douceur de Jésus ; car les chefs des Juifs n'ayant pas connu la faveur de la visite qui leur était faite, il était nécessaire qu'ils ressentent, de même que tous les pécheurs endurcis, les effets des vengeances de la justice divine. 24 Que leurs yeux s'obscurcissent pour ne plus voir. Fais chanceler leurs reins pour toujours. Cela s’est accompli, car ils ne reconnaissent pas même les prophéties les plus évidentes, qui ont rapport à Jésus-Christ (Voir 2 Corinthiens 3, 14) 25 Déverse sur eux ta colère et que le feu de ton courroux les atteigne. 26 Que leur demeure soit dévastée, qu'il n'y ait plus d'habitants dans leurs tentes. Comp. Matthieu 24, 2. Actes 1, 20. 27 Car ils persécutent celui que tu frappes, ils racontent les souffrances de celui que tu blesses. 28 Ajoute l'iniquité à leur iniquité et qu'ils n'aient pas part à ta justice. C'est là la conséquence de l’endurcissement dans lequel trop s'obstinent (Voir Romains 1, 24) 29 Qu'ils soient effacés du livre de vie et qu'ils ne soient pas inscrits avec les justes. 30 Moi, je suis malheureux et souffrant, que ton secours, ô Dieu, me relève. 31 Je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, je l'exalterai par des actions de grâces. 32 Et le Seigneur les aura pour plus agréables qu'un taureau, qu'un jeune taureau avec cornes et sabots. La louange de Dieu au milieu de la pauvreté et des souffrances vaut mieux que les victimes. 33 Les malheureux, en le voyant, se réjouiront et vous qui cherchez Dieu, votre cœur revivra. 34 Car le Seigneur écoute les pauvres et il ne méprise pas ses captifs. 35 Que les cieux et la terre le célèbrent, les mers et tout ce qui s'y meut 36 car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda, on s'y établira et l'on en prendra possession. La céleste Sion, l’Église. Les villes de la nouvelle foi peuvent aussi être appelées villes de Juda, c'est-à-dire les villes de la confession. 37 La race de ses serviteurs l'aura en héritage et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure.
Psaume hébreu N°70 (Psaume N°69 dans la Vulgate). 1 Au maître de chant, de David. En mémorial. Ce psaume est presque identique avec Ps. Hébreux 40, 44 et suiv. 2 Ô Dieu, hâte-toi de me délivrer. Seigneur, hâte-toi de me secourir. 3 Qu'ils soient honteux et confus, ceux qui cherchent mon âme. Qu'ils reculent et rougissent ceux qui désirent ma perte. 4 Qu'ils retournent en arrière à cause de leur honte, ceux qui disent : "Ah ! Ah !" 5 Qu'ils soient dans l'allégresse et se réjouissent en toi tous ceux qui te cherchent. Qu'ils disent sans cesse : "Gloire à Dieu" ceux qui aiment ton salut. 6 Moi, je suis pauvre et indigent. Ô Dieu, hâte-toi vers moi. Tu es mon aide et mon libérateur : Seigneur, ne tarde pas.
Psaume hébreu N°71 (Psaume N°70 dans la Vulgate). 1 Seigneur, en toi j'ai placé mon refuge que jamais je ne sois confondu David, qui composa ce psaume dans une vieillesse avancée (v. 9. 18), demande du secours contre ses ennemis, témoigne à Dieu sa confiance, et exalte la bonté de Dieu. 2 Dans ta justice, délivre-moi et sauve-moi. Incline vers moi ton oreille et secours-moi. Dans votre justice, en vertu de la conduite juste que vous me faites tenir ; ou en vertu de votre justice comme juge. 3 Sois pour moi un rocher inaccessible où je puisse toujours me retirer. Tu as commandé de me sauver, car tu es mon rocher et ma forteresse. 4 Mon Dieu, délivre-moi de la main du méchant, de la main de l'homme inique et cruel. 5 Car tu es mon espérance, Seigneur Dieu, l'objet de ma confiance depuis ma jeunesse. 6 C'est sur toi que je m'appuie depuis ma naissance, toi qui m'as fait sortir du sein maternel, tu es ma louange à jamais. 7 Je suis pour la foule comme un prodige, mais toi, tu es mon puissant refuge. Par la manière merveilleuse dont Dieu m'a conservé la vie au milieu de tant de souffrances. David pouvait bien parler de la sorte, car ce ne fut que par une intervention toute miraculeuse de Dieu que la vie put, durant tant d'années, lui être conservée au milieu des pièges que Saül lui tendait continuellement. Chaque chrétien peut également faire l’application de ces paroles à son âme, qui est dans un danger continuel, et serait infailliblement perdue, si Dieu ne la prenait sous sa protection. 8 Que ma bouche soit pleine de ta louange, que chaque jour elle exalte ta magnificence. 9 Ne me rejette pas aux jours de ma vieillesse. Au déclin de mes forces ne m'abandonne pas. 10 Car mes ennemis conspirent contre moi et ceux qui épient mon âme se concertent entre eux, 11 disant : "Dieu l'a abandonné. Poursuivez-le. Saisissez-le il n'y a personne pour le défendre." Les partis d'Absalom et de Saül n'étaient pas entièrement détruits. Dans les dernières années de David, lorsque ses forces commencèrent à faiblir, ils conçurent de nouvelles espérances. 12 Ô Dieu, ne t'éloigne pas de moi, mon Dieu, hâte-toi de me secourir. 13 Qu'ils soient confus, qu'ils périssent, ceux qui en veulent à ma vie. Qu'ils soient couverts de honte et d'opprobre, ceux qui cherchent ma perte. C’est une prophétie, non une malédiction. 14 Pour moi, j'espérerai toujours à toutes tes louanges, j'en ajouterai de nouvelles. 15 Ma bouche publiera ta justice, tout le jour tes faveurs, car je n'en connais pas le nombre. 16 Je dirai tes œuvres puissantes, Seigneur Dieu, je rappellerai ta justice, la tienne seule. 17 Ô Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse et jusqu'à ce jour je proclame tes merveilles. 18 Encore jusqu'à la vieillesse et aux cheveux blancs, Ô Dieu, ne m'abandonne pas, afin que je fasse connaître ta force à la génération présente, ta puissance à la génération future. 19 Ta justice, ô Dieu, atteint jusqu'au ciel, toi qui accomplis de grandes choses, ô Dieu, qui est semblable à toi ? 20 Toi qui nous a causé des épreuves nombreuses et terribles. Mais tu nous rendras la vie et des abîmes de la terre, tu nous feras remonter. 21 Tu relèveras ma grandeur et de nouveau tu me consoleras. 22 Et je louerai au son du luth, je chanterai ta fidélité, ô mon Dieu, je te célébrerai avec la harpe, Saint d'Israël. 23 L'allégresse sera sur mes lèvres, quand je te chanterai et dans mon âme, que tu as délivrée. 24 Et ma langue chaque jour publiera ta justice car ils seront confus et ils rougiront, ceux qui cherchent ma perte.
Psaume hébreu N°72 (Psaume N°71 dans la Vulgate) 1 De Salomon. Ô Dieu, donne tes jugements au roi et ta justice au fils du roi. Salomon, c’est-à-dire le Pacifique (Genèse 49, 10, Isaïe 9, 6). Le psaume contient l'éloge du Roi par excellence, du Prince éternel de la paix (3. 5. 6. 7. 46. 17), de l’ami des pauvres (12. 15), du Seigneur de toute la terre, en qui toutes les nations sont bénies (8. 11. 17). Que ce roi soit le Messie, c’est ce qui résulte clairement non seulement des qualités qui lui sont attribuées, mais du consentement unanime des anciens Juifs et des Pères. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière pour l’expansion de l’Église catholique romaine. 2 Qu'il dirige ton peuple avec justice et tes malheureux avec équité. Donnez, telle que vous la possédez vous même, votre juridiction au Messie ; c’est-à-dire une juridiction qui s’étende à tous les peuples, une juridiction avec le pouvoir d'exécution. 3 Que les montagnes produisent la paix au peuple, ainsi que les collines, par la justice. Que toute la terre soit pleine de paix et de justice. 4 Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il assiste les enfants du pauvre et qu'il écrase l'oppresseur. 5 Qu'on te révère, tant que subsistera le soleil, tant que brillera la lune, d'âge en âge. 6 Qu'il descende comme la pluie sur le gazon, comme les ondées qui arrosent la terre. Selon plusieurs saints Pères, le sens caché dans ce verset est que le Libérateur descendrait du ciel dans le sein de la très-sainte Vierge, sans porter atteinte à sa virginité. 7 Qu'en ses jours le juste fleurisse, avec l'abondance de la paix, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune. La paix avec soi-même et avec les autres est un effet de la justice, de l'état de justification, de la vertu et de la sainteté. Lorsque Jésus-Christ vint sur la terre, les anges annoncèrent la paix. Luc 2, 14. 8 Il dominera d'une mer à l'autre, du Fleuve aux extrémités de la terre. La mer Méditerranée et le fleuve de l'Euphrate ne formeront plus les limites de son royaume, comme jusqu'à ce jour, mais les extrémités les plus reculées de le terre (v. 10. 11). 9 Devant lui se prosterneront les habitants du désert et ses ennemis mordront la poussière. Ils embrasseront la terre en signe d’obéissance. Isaïe 49, 23. 10 Les rois de Tharsis et des îles paieront des tributs, les rois de Saba et de Méroé offriront des présents. Tartessus en Espagne. C'était là, vers l'Occident, le pays maritime le plus reculé connu des Hébreux, et par conséquent les rois des côtes maritimes les plus éloignés du côté du Couchant, donc à l’ouest. 11 Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. 12 Car il délivrera le pauvre qui crie vers lui et le malheureux dépourvu de tout secours. Dans les jugements devant les tribunaux (v. 2). 13 Il aura pitié du misérable et de l'indigent et il sauvera la vie du pauvre. Jésus-Christ a proclamé les pauvres heureux. 14 Il les affranchira de l'oppression et de la violence et leur sang aura du prix à ses yeux. 15 Ils vivront et lui donneront de l'or de Saba. Ils feront sans cesse des vœux pour lui, ils le béniront chaque jour. 16 Que les blés abondent dans le pays, jusqu'au sommet des montagnes, que leurs épis s'agitent comme les arbres du Liban, que les hommes fleurissent dans la ville comme l'herbe des champs. Avec lui paraîtra la fertilité de la terre. Le christianisme a amené et propage la culture sur la terre ; les moines et les solitaires surtout ont converti les solitudes désolées en campagnes fertiles. Songez en même temps à la plénitude des grâces spirituelles que Jésus-Christ a apportées sur la terre. Les hommes mèmes, les citoyens de la nouvelle Jérusalem, de l’Église, se multiplieront d'une manière extraordinaire. 17 Que son nom dure à jamais tant que brillera le soleil, que son nom se propage, qu'on cherche en lui la bénédiction, que toutes les nations le proclament heureux. Voir Genèse 22, 18. 18 Béni soit le Seigneur Dieu, le Dieu d'Israël, qui seul fait des prodiges. Au verset 17 se termine le second livre des Psaumes ; les versets qui suivent forment la doxologie qui se trouve à la fin de chaque livre. 19 Béni soit à jamais son nom glorieux. Que toute la terre soit remplie de sa gloire. Amen. Amen. 20 Fin des prières de David, fils d'Isaï. Saint Jérôme dit à propos de ces paroles : Il est dit que ce Psaume est la fin des Cantiques de David, parce qu’il y a décrit ce qui devait arriver à la fin, l'époque de Jésus-Christ.
Psaume hébreu N°73 (Psaume N°72 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Oui, Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur pur. Il y a un Asaph qui vivait du temps de David (1 Chroniques 16, 7. Comp. Ps. Hébreux 50). 2 Toutefois j'étais sur le point de fléchir, mon pied a presque glissé. j'ai presque été ébranlé dans mes convictions. 3 Car je m'indignais contre les impies, en voyant le bonheur des méchants. 4 Pour eux, pas de douleurs jusqu'à la mort, leur corps est plein de vigueur. 5 Ils n'ont pas de part au labeur des mortels, ils ne sont pas frappés avec le reste des hommes. 6 Aussi l'orgueil est la parure de leur cou et la violence, la robe précieuse qui les couvre. L'orgueil leur sert de collier, la violence les couvre comme un vêtement. 7 L'iniquité sort de leurs entrailles, les pensées de leur cœur se font jour. Leur cœur est privé de sentiment et d'idées, sans aucune sensibilité, sans retenue. 8 Ils raillent, ils parlent iniquité et violence, ils profèrent des discours hautains. 9 Ils dirigent leur bouche contre le ciel même et leur langue s'exerce sur la terre. Ils parlent des choses du ciel, et même contre ces choses. Ils ont la présomption de parler et de juger de tout ce qui arrive sur la terre. 10 C'est pourquoi mon peuple se tourne de leur côté, il avale l'eau à grands traits. 11 Ils disent : "Comment Dieu saurait-il ? Comment le Très-Haut connaîtrait-il ?" 12 Tels sont les méchants, toujours heureux, ils accroissent leurs richesses. 13 C'est donc en vain que j'ai gardé mon cœur pur, que j'ai lavé mes mains dans l'innocence, 14 tout le jour je suis frappé, chaque matin mon châtiment est là." C'est donc inutilement que j'ai supporté les fatigues qui m'accablent dès le matin, et tout le long du jour. 15 Si j'avais dit : "Je veux parler comme eux", j'aurai trahi la race de tes enfants. Le Chantre sacré se reprend lui-même : Mais je vois que j'avais tort de tenir de pareils propos et de témoigner un tel doute, parce qu'ainsi je m'adjoignais aux impies, et j’abandonnais, je réprouvais vos vrais adorateurs. Ou : parce qu’ainsi je condamnais la manière d'agir des enfants de Dieu, qui, dans leur infortune, comme dans le bonheur des impies, demeurent paisibles, et s’abandonnent en silence à la Providence divine. 16 J'ai réfléchi pour comprendre ces choses, la difficulté a été grande à mes yeux, 17 jusqu'à ce que j'aie pénétré dans le sanctuaire de Dieu et pris garde à leur sort final. 18 Oui, tu les places sur des voies glissantes, tu les fais tomber et ils ne sont plus que ruines. Le Chantre sacré fait voir maintenant combien le bonheur ces impies est trompeur, puisqu'ils tombent subitement, sans qu'ils s’en doutent, dans leur perte. 19 Eh quoi ! En un instant les voilà détruits. Ils sont anéantis, ils disparaissent dans des catastrophes. 20 Comme on fait d'un songe au réveil, Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image. De même que les songes, lorsqu'on est réveillé, se réduisent à rien, de même, dans votre État, vous ferez disparaître leur image, leur existence, qui est semblable à la vaine représentation d’un songe. 21 Lorsque mon cœur s'aigrissait et que je me sentais profondément ému, de zèle contre le bonheur des impies 22 j'étais stupide et sans intelligence, j'étais comme une brute devant toi. je ne comprenais rien à ce qui arrivait aux impies. 23 Mais je serai à jamais avec toi, tu m'as saisi la main droite, 24 par ton conseil tu me conduiras et tu me recevras ensuite dans la gloire. Vous m’avez dirigé par vos conseils, je partagerai votre gloire 25 Quel autre que toi ai-je au ciel ? Avec toi, je ne désire rien sur la terre. 26 Ma chair et mon cœur se consument, le rocher de mon cœur et mon partage, c'est Dieu à jamais. 27 Voici que ceux qui s'éloignent de toi périssent, tu extermines tous ceux qui te sont infidèles. 28 Pour moi, être uni à Dieu, c'est mon bonheur. Dans le Seigneur Dieu je mets ma confiance afin de raconter toutes tes œuvres.
Psaume hébreu N°74 (Psaume N°73 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Pourquoi ô Dieu nous as-tu rejetés pour toujours ? Pourquoi ta colère est-elle allumée contre le troupeau de ton pâturage ? Le Psaume est ainsi intitulé parce qu'il se trouve parmi ceux d’Asaph ; car il ne fut composé, semble-t-il, qu'après la captivité de Babylone, et l’on doit le rapporter soit à la captivité (2 Chroniques 36), durant laquelle le temple fut brûlé (v. 7), soit à la profanation du temple par Antiochus-Épiphane (1 Machabées 1). Le chrétien peut se servir de ce Psaume comme de prière dans les temps de persécution contre l’Église. 2 Souviens-toi de ton peuple que tu as acquis aux jours anciens, que tu as racheté pour être la tribu de ton héritage. Souviens-toi de ta montagne de Sion où tu faisais ta résidence. Souvenez-vous du peuple que vous avez racheté comme la portion de votre héritage dès les temps d’Abraham. 3 Porte tes pas vers ces ruines irréparables, l'ennemi a tout ravagé dans le sanctuaire. 4 Tes adversaires ont rugi au milieu de tes saints parvis, ils ont établi pour emblèmes leurs emblèmes. 5 On les a vus, pareils au bûcheron, qui lève la cognée dans une épaisse forêt. Les Chaldéens, après s'être emparés de Jérusalem, plantèrent leurs étendards sur les hauteurs, et y mirent les images de leurs dieux. 6 Et maintenant, toutes les sculptures ensemble, ils les ont brisées à coups de hache et de marteau. 7 Ils ont livré au feu ton sanctuaire, ils ont abattu et profané la demeure de ton nom. 8 Ils disaient dans leur cœur : "Détruisons-les tous ensemble." Ils ont brûlé dans le pays tous les lieux saints. 9 Nous ne voyons plus nos signes, il n'y a plus de prophète et personne parmi nous qui sache jusqu’à quand Nos cérémonies religieuses, qui sont appelées des signes spirituels, parce qu'elles étaient des figures de vérités plus hautes, des vérités chrétiennes. Les Israélites qui avaient été emmenés en captivité étaient sans prophètes, parce que Jérémie avait été conduit en Égypte. cf.Jérémie 43. 10 Jusqu’à quand, ô Dieu, l'oppresseur insultera-t-il, l'ennemi blasphémera-t-il sans cesse ton nom ? 11 Pourquoi retires-tu ta main et ta droite ? Tire-la de ton sein et détruis-les. Faites usage de votre main puissante et mettez un terme à la désolation 12 Pourtant Dieu est mon roi dès les temps anciens, lui qui a opéré tant de délivrances sur la terre. 13 C'est toi qui as divisé la mer par ta puissance, toi qui as brisé la tête des monstres dans les eaux. C’est vous qui, lors du passage de votre peuple, avez fait de la mer Rouge une terre ferme. 14 C'est toi qui as écrasé les têtes de Léviathan et l'as donné en pâture au peuple du désert. C’est-à-dire aux bêtes féroces. Sur le Léviathan, voir Job 40, 20. 15 C'est toi qui as fait jaillir la source et le torrent, toi qui as mis à sec les fleuves qui ne tarissent pas. Les fleuves stables et réguliers qui ne tarissent pas comme les torrents et les sources grossis par la pluie qui ne font que passer (Voir Josué 3, 15-16). 16 A toi est le jour, à toi est la nuit, c'est toi qui as créé la lune et le soleil. 17 C'est toi qui as fixé toutes les limites de la terre, l'été et l'hiver, c'est toi qui les as établis. 18 Souviens-toi, l'ennemi insulte le Seigneur, un peuple insensé blasphème ton nom. 19 Ne livre pas aux bêtes l'âme de ta tourterelle, n'oublie pas pour toujours la vie de tes pauvres. N’oubliez pas ceux qui continuent à vous louer, ceux que vous affligez. 20 Prends garde à ton alliance car tous les coins du pays sont pleins de repaires de violence. N’oubliez pas l’alliance que vous avez contractée avec les Israélites, promettant de les délivrer de tous leurs ennemis. 21 Que l'opprimé ne s'en retourne pas confus, que le malheureux et le pauvre puissent bénir ton nom. Que le faible ne s’en retourne pas couvert de confusion, que l’affligé et le pauvre louent votre nom. 22 Lève-toi, ô Dieu, prends en main ta cause, souviens-toi des outrages que t'adresse chaque jour l'insensé. 23 N'oublie pas les clameurs de tes adversaires, l'insolence toujours croissante de ceux qui te haïssent.
Psaume hébreu N°75 (Psaume N°74 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. "Ne détruis pas." Psaume d'Asaph. Cantique. Le Psalmiste rend grâces à Dieu pour le secours dont il a favorisé son peuple (v. 2), et il prend du jugement qui a atteint les impies (v. 3-4) occasion de les avertir, et de les rendre à l'avenir attentifs aux jugements de Dieu (5-9). 2 Nous te louons, ô Dieu, nous te louons, ton nom est proche, on raconte tes merveilles. Votre nom : votre assistance est proche 3 "Quand le temps sera venu, je jugerai avec justice. Lorsque le temps sera venu, je ferai éclater mes jugements contre les impies. Au lieu de faire lui-même le récit des merveilles de la délivrance, et de dire de quelle manière Dieu ferait à l’avenir éclater ses jugements, le Chantre sacré fait parler Dieu lui-même, et Dieu déclare qu'il est le juge souverain. 4 La terre est ébranlée avec tous ceux qui l'habitent, moi, j'affermis ses colonnes." Séla. Les expressions énergiques de ces versets se rapportent moins au jugement particulier, des impies individuellement, qu'au jugement général du monde. Comp. 2 Pierre 3, 10. 5 Je dis aux orgueilleux : Ne vous enorgueillissez pas et aux méchants : Ne levez pas la tête. C’est ici le Psalmiste qui parle, et il tire du discours de Dieu la conséquence que les impies ont lieu de redouter le jugement de Dieu. 6 Ne levez pas si haut la tête, ne parlez pas avec tant d'arrogance. 7 Car ce n'est ni de l'orient, ni de l'occident, ni du désert des montagnes. Vous n’aurez aucun lieu de refuge, aucun secours contre le jugement de Dieu 8 Non, c'est Dieu qui exerce le jugement, il abaisse l'un et il élève l'autre. 9 Car il y a dans la main du Seigneur une coupe, où bouillonne un vin plein d'aromates. Et il en verse : oui, ils en suceront la lie, ils boiront, tous les méchants de la terre. Dieu est présenté ayant la coupe de sa colère à la main. Les impies boiront sa lie. 10 Et moi, je publierai à jamais, je chanterai les louanges du Dieu de Jacob. 11 Et j'abattrai toutes les cornes des méchants et les cornes du juste seront élevées. J'humilierai l'orgueil des pécheurs, en publiant les châtiments de Dieu, et les justes prendront courage.
Psaume hébreu N°76 (Psaume N°75 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant. Avec instruments à cordes, psaume d'Asaph, cantique. Plusieurs anciens Juifs, la version grecque et la latine rapportent le Psaume à la défaite que l’armée assyrienne éprouva sous Sennachérib (2 Rois 19) ; d'autres, comme saint Augustin, prennent la victoire et l’action de grâces à ce sujet dans un sens général, sans cette application. 2 Dieu s'est fait connaître en Juda, en Israël son nom est grand. 3 Il a son tabernacle à Salem et sa demeure en Sion. Salem (Jérusalem) signifie paix (Genèse, 14, 18) 4 C'est là qu'il a brisé les éclairs de l'arc, le bouclier, l'épée et la guerre. Séla. En effet, toute guerre devait s’éteindre contre la cité de la paix, ne serait-ce qu’à cause de son nom (de ce qu’elle est en elle-même). 5 Tu resplendis dans ta majesté, sur les montagnes d'où tu fonds sur ta proie. Lorsque de votre demeure éternelle vous nous envoyiez votre secours admirable 6 Ils ont été dépouillés, ces héros pleins de cœur, ils se sont endormis de leur sommeil, ils n'ont pas su, tous ces vaillants, se servir de leurs bras. Les incrédules, les impies se sont endormis dans le sommeil de la mort (Ps. Hébreux 13, 4) après que l’Ange les a frappés (2 Rois 19). 7 A ta menace, Dieu de Jacob, char et coursier sont restés immobiles. 8 Tu es redoutable, toi. Qui peut se tenir devant toi, quand ta colère éclate ? 9 Du haut du ciel tu as proclamé la sentence, la terre a tremblé et s'est tue, 10 lorsque Dieu s'est levé pour faire justice, pour sauver tous les malheureux du pays. Séla. 11 Ainsi la fureur de l'homme tourne à la gloire et les restes de la colère. La fureur de l’homme tournera à votre gloire lorsque vous ferez éclater vos derniers châtiments. 12 Faites des vœux et acquittez-les au Seigneur, votre Dieu, que tous ceux qui l'environnent apportent des dons au Dieu terrible. 13 Il abat l'orgueil des puissants, il est redoutable aux rois de la terre.
Psaume hébreu N°77 (Psaume N°76 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, Idithun, psaume d'Asaph. Voir Ps. Hébreux 4. 39. 73. Le Psaume contient les plaintes d’un infortuné privé de toute consolation, mais qui se ranime par le souvenir des bienfaits de Dieu, et conçoit une nouvelle espérance. Le chrétien peut s'en servir comme de prière dans ses heures de désolation. 2 Ma voix s'élève vers Dieu et je crie. Ma voix s'élève vers Dieu, qu'il m'entende. 3 Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur, mes mains sont étendues la nuit sans se lasser, mon âme refuse toute consolation. C’est parce que mon âme a refusé toute consolation, que j'ai cherché, etc. 4 Je me souviens de Dieu et je gémis, je médite et mon esprit est abattu. Séla. je me suis rappelé quelle avait été autrefois sa bonté à mon égard. 5 Tu tiens mes paupières ouvertes et, dans mon agitation, je ne peux parler. 6 Alors je pense aux jours anciens, aux années d'autrefois. Aux années des siècles passés. 7 Je me rappelle mes cantiques pendant la nuit, je réfléchis au dedans de mon cœur et mon esprit se demande : 8 "Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours, ne sera-t-il plus favorable ? 9 Sa bonté est-elle épuisée pour jamais, en est-ce fait de ses promesses pour les âges futurs ? 10 Dieu a-t-il oublié sa clémence, a-t-il, dans sa colère, retiré sa miséricorde ?" Séla. 11 Je dis : "Ce qui fait ma souffrance, c'est que la droite du Très-Haut a changé." 12 Je veux rappeler les œuvres du Seigneur, car je me souviens de tes merveilles d'autrefois. Le Chantre sacré s’affermit dans la confiance par la considération des bienfaits dont Dieu a favorisé le peuple d'Israël, bienfaits qu’il fait connaître ici, et il espère. 13 Je veux réfléchir sur toutes tes œuvres et méditer sur tes hauts faits. 14 Ô Dieu, tes voies sont saintes, quel Dieu est grand comme notre Dieu ? 15 Tu es le Dieu qui fait des prodiges, tu as manifesté ta puissance parmi les nations. 16 Par ton bras, tu as délivré ton peuple, les fils de Jacob et de Joseph. Séla. Joseph est mis ici comme chef de tribu, parce qu'il fournit pendant un certain temps des aliments aux Israélites en Égypte. 17 Les eaux t'ont vu, ô Dieu, les eaux t'ont vu et elles ont tremblé, les abîmes se sont émus. Allusion au passage de la mer Rouge (Voir Ps. Hébreux 114-115. Exode 14) 18 Les nuages déversèrent leurs eaux, les nuées firent entendre leur voix et tes flèches volèrent de toutes parts. 19 Ton tonnerre retentit dans le tourbillon, les éclairs illuminèrent le monde, la terre frémit et trembla. 20 La mer fut ton chemin, les grandes eaux ton sentier et l'on ne put reconnaître tes traces. La mer s'est divisée en deux, et, après le passage, elle s’est refermée. 21 Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d'Aaron. C’est pourquoi, comme un troupeau, je m’abandonnerai à votre conduite ; et dans la joie et dans la peine, dans la lumière et dans les ténèbres, je mettrai en vous ma confiance.
Psaume hébreu N°78 (Psaume N°77 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Écoute, ô mon peuple, mon enseignement, prête l'oreille aux paroles de ma bouche. Ce psaume retrace la manière dont Dieu a conduit le peuple d'Israël jusqu'à David ; et le principal dessein du psalmiste, en traçant ce tableau, était de prémunir les Israélites contre la rébellion de leurs pères, et de les rassembler sous David leur roi. 2 Je vais ouvrir ma bouche pour dire des sentences, je publierai les mystères des temps anciens. Je tracerai l'histoire du peuple de Dieu depuis le commencement. Cette histoire est désignée sous le nom de mystères, parce qu’elle contient l'alliance de la grâce voilée sous des figures ; car, dit saint Paul (1 Corinthiens 10, 11), tout ce qui est arrivé en figures aux Juifs, a été écrit pour notre instruction, renferme en soi pour notre instruction, l'esprit de la loi chrétienne. Comp. Matthieu 13, 35. Hébreux 8, 5. 3 Ce que nous avons entendu, ce que nous avons appris, ce que nos pères nous ont raconté, 4 nous ne le cacherons pas à leurs enfants, nous dirons à la génération future, les louanges de Seigneur et sa puissance et les prodiges qu'il a opérés. 5 Il a mis une règle en Jacob, il a établi une loi en Israël, qu'il a enjoint à nos pères d'apprendre à leurs enfants, une règle : le témoignage de sa sagesse et de son amour, à savoir la loi. 6 pour qu'elles soient connues des générations suivantes, des enfants qui naîtraient et qui se lèveraient, pour les raconter à leur tour à leurs enfants. 7 Ainsi ils mettraient en Dieu leur confiance, ils n'oublieraient pas les œuvres de Dieu et ils observeraient ses préceptes, 8 ils ne seraient pas, comme leurs pères, une race indocile et rebelle, une race au cœur volage dont l'esprit n'est pas fidèle à Dieu. Une race dont le cœur ne se dirigeait pas vers Dieu avec simplicité, et qui ne lui est pas demeurée attachée avec constance. 9 Les fils d'Éphraïm, archers habiles à tirer de l'arc, ont tourné le dos au jour du combat, Nos pères, ainsi infidèles et rebelles à Dieu, ont été comme les Éphraïmites qui souvent (Juges 12, 1 et suiv. 1 Rois 12, 13-16), quoique pourvus de bonnes armes, ont lâchement tourné le dos dans la guerre. 10 ils n'ont pas gardé l'alliance de Dieu, ils ont refusé de marcher selon sa loi, 11 ils ont mis en oubli ses grandes œuvres et les merveilles qu'il leur avait montrées. 12 Devant leurs pères, il avait fait des prodiges, au pays de l’Égypte, dans les campagnes de Tanis. Tanis, une ville servant de résidence aux rois d’Égypte (Nombres 13, 23. Isaïe 19, 11. 13). 13 Il ouvrit la mer pour les faire passer, Il retint les eaux dressées comme un monceau. 14 Il les conduisit le jour par la nuée et toute la nuit par un feu brillant. Voir Exode 13, 21. 22. 15 Il fendit les rochers dans le désert et il donna à boire comme des flots abondants. 16 Du rocher il fit jaillir des ruisseaux et couler l'eau par torrents. Voir Exode 17, 6. 4. Nombres 20, 8. 17 Mais ils continuèrent de pécher contre lui, de se révolter contre le Très-Haut dans le désert. 18 Ils tentèrent Dieu dans leur cœur, en demandant de la nourriture selon leur convoitise. Non pour leurs corps, pour apaiser la faim, mais pour la satisfaction des désirs sensuels, de la convoitise de l’âme (Voir Exode 16, 3. Nombres 11, 4-6). 19 Ils parlèrent contre Dieu et dirent : "Dieu pourra-t-il dresser une table dans le désert ? 20 Voici qu'il a frappé le rocher et des eaux ont coulé et des torrents se sont répandus, pourra-t-il aussi nous donner du pain ou bien procurer de la viande à son peuple ?" 21 Le Seigneur entendit et il fut irrité, un feu s'alluma contre Jacob et ta colère s'éleva contre Israël, La colère de Dieu est proprement en nous, dans notre conscience qui est la voix de Dieu, et qui s'élève contre nous lorsque nous faisons le mal. 22 parce qu'ils n'avaient pas eu foi en Dieu et n'avaient pas espéré en son secours. 23 Cependant il commanda aux nuées d'en haut et il ouvrit les portes du ciel, 24 il fit pleuvoir sur eux la manne pour les nourrir et leur donna le froment du ciel. Malgré leur incrédulité, il ne cessa pas de faire tomber la manne du ciel (Exode 16, 3 et suiv.). 25 Chacun mangea le pain des forts. Il leur envoya de la nourriture à satiété. les forts sont les anges, de même que Ps. Hébreux 103, 20 (Voir Sagesse 16, 20). La manne est appelée le pain des anges, le pain du ciel comme figure de l’adorable sacrement de l'Autel (Jean 6, 31. 49. 50. 1 Corinthiens 10, 3). 26 Il fit souffler dans le ciel le vent d'orient, il amena par sa puissance le vent du midi, 27 il fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière et les oiseaux ailés comme le sable des mers. 28 Il les fit tomber au milieu de leur camp, autour de leurs tentes. 29 Ils mangèrent et se rassasièrent à l'excès. Dieu leur donna ce qu'ils avaient désiré. 30 Ils n'avaient pas encore satisfait leur convoitise et leur nourriture était encore à leur bouche, 31 quand la colère de Dieu s'éleva contre eux, il frappa de mort les mieux repus, il abattit les jeunes hommes d'Israël. Les principaux et ceux qui étaient revêtus du pouvoir, lesquels, selon toute apparence, furent les premiers à manifester le désir d'avoir de la chair. 32 Après tout cela, ils péchèrent encore et n'eurent pas foi dans ses prodiges. 33 Alors il dissipa leurs jours comme un souffle et leurs années par une fin soudaine. 34 Quand il les frappait de mort, ils le cherchaient, ils revenaient, empressés à retrouver Dieu, 35 ils se rappelaient que Dieu était leur rocher et le Dieu Très-Haut leur libérateur. 36 Mais ils le trompaient par leurs paroles et leur langue lui mentait, 37 leur cœur n'était pas ferme avec lui, ils n'étaient pas fidèles à son alliance. 38 Mais lui est miséricordieux, il pardonne le péché et ne détruit pas, souvent il retint sa colère et ne se livra pas à toute sa fureur. 39 Il se souvenait qu'ils n'étaient que chair, un souffle qui s'en va et ne revient plus. 40 Que de fois ils se révoltèrent contre lui dans le désert, ils l'irritèrent dans la solitude. 41 Ils ne cessèrent de tenter Dieu et de provoquer le Saint d'Israël. 42 Ils ne se souvinrent plus de sa puissance, du jour où il les délivra de l'oppresseur, de sa puissance, qu’il fit paraître dans ses actions au jour, etc. 43 où il montra ses prodiges en Égypte, ses actions merveilleuses dans les campagnes de Tanis. 44 Il changea leurs fleuves en sang et ils ne purent boire à leurs ruisseaux. Des Égyptiens 45 Il envoya contre eux le moucheron qui les dévora et la grenouille qui les fit périr. 46 Il livra leurs récoltes à la sauterelle, le produit de leur travail à ses essaims. 47 Il détruisit leurs vignes par la grêle et leurs sycomores par les grêlons. 48 Il abandonna leur bétail à la grêle et leurs troupeaux aux coups de la foudre. 49 Il déchaîna contre eux le feu de son courroux, la fureur, la rage et la détresse, toute une armée d'anges de malheur. 50 Il donna libre carrière à sa colère, il ne sauva pas leur âme de la mort, il livra leur vie à la destruction. 51 Il frappa tous les premiers-nés en Égypte, les prémices de la force sous les tentes de Cham. L’Égypte est, dans la langue Copte, appelée Chémi, du premier père des Égyptiens, Cham. 52 Il fit partir son peuple comme des brebis, il les mena comme un troupeau dans le désert. 53 Il les dirigea sûrement, sans qu'ils eussent rien à craindre et la mer engloutit leurs ennemis. 54 Il les fit arriver jusqu'à sa frontière sainte, jusqu'à la montagne que sa droite a conquise. Dans la Terre promise, qui est désignée sous le nom de montagne, à cause de sa situation. Voir Exode 15, 17. Deutéronome 3, 25 ; et sur Sion (Ps. Hébreux 76, 3) 55 Il chassa les nations devant eux, leur assigna par le sort leur part d'héritage et fit habiter dans leurs tentes les tribus d'Israël. 56 Cependant ils ont encore tenté et provoqué le Dieu Très-Haut et ils n'ont pas observé ses ordonnances. 57 Ils se sont détournés et ont été infidèles comme leurs pères, ils se sont détournés comme un arc trompeur. Un arc trompeur, qui porte à faux, relâché (Voir Osée, 7, 16). 58 Ils l'ont irrité par leurs hauts lieux, ils ont excité sa jalousie par leurs idoles. Les hauts lieux où ils avaient érigé des autels aux idoles (1 Rois 3, 2). Dieu est un Dieu jaloux. De même que l’époux a de la jalousie, et est sans ménagement (Proverbes 6, 24), de même Dieu conçoit de la jalousie (Exode 20, 5) lorsqu'il voit l'infidélité de son peuple, avec lequel il s’est fiancé (Osée 2, 19). 59 Dieu entendit et s'indigna, il prit Israël en grande aversion. 60 Il dédaigna la demeure de Silo, la tente où il habitait parmi les hommes. Le peuple s'étant montré désobéissant, et ayant abandonné Dieu, Dieu cessa d’être présent sur l'Arche sainte à Silo, où fut primitivement dressé le saint tabernacle (Josué 18, 4. 1 Rois 1, 3), ce qui fut cause que l'Arche sacrée put devenir la proie des ennemis (1 Samuel 4, 17). 61 Il livra sa force à la captivité et sa majesté aux mains de l'ennemi. La force et la gloire des Israélites étaient l'Arche d'alliance (1 Rois 4, 21. Ps. Hébreux 132, 8). 62 Il abandonna son peuple au glaive et il s'indigna contre son héritage. 63 Le feu dévora ses jeunes hommes et ses vierges n'entendirent pas le chant nuptial. Le feu de la guerre. 64 Ses prêtres tombèrent par l'épée et ses veuves ne se lamentèrent pas. 65 Le Seigneur se réveilla, comme un homme endormi, pareil au guerrier subjugué par le vin. Durant ces revers et ces calamités, il semblait que le Seigneur soit endormi. Lorsqu'ils furent passés, et que son peuple eut été châtié, il se réveilla, pour ainsi dire, et recueillit ses forces comme un héros à son réveil, lorsque l’ivresse l’a fait tomber dans le sommeil. Les divines Écritures s’expriment avec nous d'une manière humaine. Et de même que le Seigneur a paru sur la terre avec toute la faiblesse humaine, il a pareillement voilé sa pensée sous la pauvreté et la faiblesse du langage humain. 66 Il frappa ses ennemis par derrière, il leur infligea une honte éternelle. 67 Mais il prit en aversion la tente de Joseph et il répudia la tribu d'Éphraïm. Il ne voulut pas que le saint tabernacle demeure à l'avenir à Silo, dans la portion d'Éphraïm, fils de Joseph, en punition de l’infidélité de cette tribu. 68 Il choisit la tribu de Juda, la montagne de Sion qu'il aimait. 69 Et il bâtit son sanctuaire comme les hauteurs du ciel, comme la terre qu'il a fondée pour toujours. Le Psalmiste a pu dire que la terre et le sanctuaire que Dieu y érigea, étaient affermis pour toujours, parce que c’étaient des types de l'Église et du royaume de Dieu dans le ciel. 70 Il choisit David, son serviteur et le tira des bergeries ; 71 Il le prit derrière les brebis mères, pour paître Jacob, son peuple et Israël, son héritage. 72 Et David les guida dans la droiture de son cœur et il les conduisit d'une main habile. Lorsqu'on fait réflexion au sujet de ce Psaume, il semble que le Chantre sacré n'avait pas uniquement en vue de retracer l’histoire de la conduite du peuple d'Israël : ses lecteurs connaissaient déjà cette histoire ; il se proposait bien plutôt, ce semble, puisqu'il parle de paraboles, de donner les enseignements mystérieux qui sont cachés sous la lettre de l’histoire. Ce qu'il voulait vraisemblablement, était d'apprendre à tous les Israélites à voir dans les destinées et la conduite du peuple tout entier, l’histoire de la vie de chacun d'eux, et à régler là-dessus leurs actions. En effet, comme le peuple d'Israël fut, par le ministère de Moïse, délivré de l’Égypte, de la terre de servitude, et introduit dans la terre promise, de même celui qui entend au fond de son cœur la voix de Dieu qui l‘appelle, est tiré de la terre de servitude, du péché, pourvu qu'il observe sa loi, et que, au milieu du désert de la vie, il ne soit pas incrédule envers Dieu. Il est nourri, dirigé, comme Israël dans toutes ses voies, et introduit dans la patrie, où, sous la houlette pacifique du céleste David, il jouit du repos éternel.
Psaume hébreu N°79 (Psaume N°78 dans la Vulgate) 1 Psaume d'Asaph. Ô Dieu, les nations ont envahi ton héritage, elles ont profané ton saint temple, elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. Le chrétien peut se servir de ce Psaume comme de prière dans les temps où l’Église est en danger. 2 Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel et la chair de tes fidèles aux bêtes de la terre. 3 Elles ont versé leur sang comme de l'eau tout autour de Jérusalem et personne pour leur donner la sépulture. 4 Nous sommes devenus un objet d'opprobre pour nos voisins, de risée et de moquerie pour ceux qui nous entourent. 5 Jusqu’à quand, Seigneur, seras-tu irrité pour toujours et ta colère s'allumera-t-elle comme le feu ? 6 Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas, sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom. 7 Car ils ont dévoré Jacob et ravagé sa demeure. 8 Ne te souviens plus contre nous des iniquités de nos pères. Que ta compassion vienne en hâte au-devant de nous, car notre misère est à son comble. 9 Secours-nous, Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom. Délivre-nous et pardonne nos péchés à cause de ton nom. 10 Pourquoi les nations diraient-elles : "Où est leur Dieu ?" Qu'on connaisse parmi les nations et sous nos yeux, la vengeance que tu tires du sang de tes serviteurs, quand il est répandu. 11 Que les gémissements des captifs montent jusqu'à toi. Selon la grandeur de ton bras, sauve ceux qui vont périr. 12 Fais retomber sept fois dans le cœur de nos voisins les outrages qu'ils t'ont faits, Seigneur. 13 Et nous, ton peuple, le troupeau de ton pâturage, nous te rendrons gloire à jamais, d'âge en âge, nous publierons tes louanges.
Psaume hébreu N°80 (Psaume N°79 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur les lis du témoignage, psaume d'Asaph. Le chrétien peut faire usage de ce Psaume comme de prière pour conjurer Dieu de protéger l’Église catholique romaine. 2 Pasteur d'Israël, prête l'oreille, toi qui conduis Joseph comme un troupeau, toi qui trônes sur les Chérubins, parais avec splendeur. Joseph, le bien-aimé de Jacob, est mis ici pour tous ses frères, pour tous les Israélites (Voir Ps. Hébreux 77, 16. 81, 6). 3 Devant Éphraïm, Benjamin et Manassé, réveille ta force et viens à notre secours. Les trois tribus qui sont ici désignées étaient campées les plus près de l'Arche et la suivaient immédiatement dans la marche (Voir Nombres 2, 18 et suiv. 10, 21-24). 4 Ô Dieu, rétablis-nous, fais briller ton visage et nous serons sauvés. 5 Seigneur, Dieu des armées, jusqu’à quand seras-tu irrité contre la prière de ton peuple ? 6 Tu les as nourris d'un pain de larmes, tu les as abreuvés de larmes abondantes. 7 Tu as fait de nous un objet de dispute pour nos voisins et nos ennemis se raillent de nous. La Palestine fut souvent la pomme de discorde entre les Égyptiens et les Assyriens. 8 Dieu des armées, rétablis-nous, fais briller sur nous ton visage et nous serons sauvés. 9 Tu as arraché de l’Égypte une vigne, tu as chassé les nations et tu l'as plantée. Le nom de vigne est donné ici, ainsi qu'en plusieurs autres endroits (Isaïe 5, 2. Jérémie 2, 21. Ézéchiel 17, 6), au peuple d’Israël, comme étant un type de Jésus-Christ, qui se nomme lui-même le cep. 10 Tu as ménagé de la place devant elle, elle a enfoncé ses racines et rempli la terre. Devant les hébreux s’avançait la colonne de feu et de nuée, comme étant l’Ange de l'alliance, le Dieu de la délivrance. Malachie 3, 1. Description de l’expansion du peuple d'Israël dans la terre de Canaan (11, 12), laquelle figurait l’expansion de l’Église chrétienne. 11 Son ombre couvrait les montagnes et ses rameaux les cèdres de Dieu, c’est-à-dire : les arbres les plus hauts. 12 elle étendait ses branches jusqu'à la Mer et ses rejetons jusqu'au Fleuve. La mer Méditerranée. L’Euphrate, jusqu'au bord duquel alla le royaume d'Israël dans le temps de sa plus grande extension (2 Chroniques 9, 26). 13 Pourquoi as-tu rompu ses clôtures, en sorte que tous les passants la dévastent ? Pourquoi avez-vous retiré au peuple d'Israël sa défense, en sorte qu'il a été dépouillé de ses biens les plus précieux, de sa liberté et de l’exercice de sa religion ? Ce qui fait la défense du peuple, ce sont des princes pieux, fidèles et dévoués à la religion, et des pasteurs et des docteurs zélés. Lorsque Dieu permet que cette défense manque, alors l'ennemi se répand au milieu du peuple et le dépouille de tous ses biens les plus précieux. 14 Le sanglier de la forêt la dévore et les bêtes des champs en font leur pâture. Nabuchodonosor, si l'on rapporte à la prise de Jérusalem par les Chaldéens l’histoire contenue dans le Psaume. 15 Dieu des armées, reviens, regarde du haut du ciel et vois, considère cette vigne. 16 Protège ce que ta droite a planté et le fils que tu t'es choisi. Jetez vos yeux sur votre peuple, qui est ainsi désigné (Osée, 11, 1) comme type de Jésus-Christ, Fils de l'Homme. C'est en effet le sentiment commun des anciens Juifs et des Pères de l’Église, que Jésus-Christ entre, avec le peuple juif, dans le sujet du Psaume. 17 Elle est brûlée par le feu, elle est coupée, devant ton visage menaçant, tout périt. 18 Que ta main soit sur l'homme de ta droite, sur le fils de l'homme que tu t'es choisi. Le peuple est ainsi appelé parce que Dieu lui avait fait serment par sa droite ; ou parce qu'il le conduisait au moyen de sa droite ; ou parce que de tous les peuples c'était lui qui s’approchait le plus de lui ; mais surtout parce qu'il était le type du Fils de Dieu, assis à la droite de son Père (Ps. Hébreux 110, 1 Zacharie 13, 7). 19 Et nous ne nous éloignerons plus de toi. Rends-nous la vie et nous invoquerons ton nom. 20 Seigneur, Dieu des armées, rétablis-nous. Fais briller sur nous ton visage, et nous serons sauvés.
Psaume hébreu N°81 (Psaume N°80 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne. D'Asaph. 2 Chantez avec allégresse en l'honneur de Dieu, notre force, poussez des cris de joie en l'honneur du Dieu de Jacob. 3 Entonnez l'hymne, au son du tambourin, de la harpe harmonieuse et du luth. 4 Sonnez de la trompette à la nouvelle lune, à la pleine lune, pour le jour de notre fête. Les Hébreux avaient des mois lunaires. Ils célébraient, chaque mois, le premier jour de la nouvelle lune par une fête, afin de sanctifier le commencement du mois, et en général le temps, en élevant leurs regards vers Dieu (Nombres 10, 10). Il est vraisemblablement ici question de la néoménie du mois d’Abib, où la fête de Pâques se célébrait. Ce mois fut depuis appelé Nisan. Abib veut dire épi. Ce nom fut dans le principe donné au premier mois, parce que l'orge était alors en épi. La fête, que le Psalmiste exhorte ici à célébrer, était vraisemblablement la Pâque, car il est marqué v. 6, qu'elle fut établie en Égypte (Exode 12, 1 et suiv.). 5 Car c'est un précepte pour Israël, une ordonnance du Dieu de Jacob. Cette fête 6 Il en fit une loi pour Joseph, quand il marcha contre le pays d’Égypte. J'entends une voix qui m'est inconnue : à savoir, la voix de Dieu leur libérateur, qui les invitait. Au lieu de célébrer par lui-même les merveilles que Dieu opéra lors de sa sortie d’Égypte, et d’exhorter le peuple à l’obéissance, le Chantre sacré fait parler Dieu, et donne ainsi à l’exhortation plus de force. 7 "J'ai déchargé son épaule du fardeau et ses mains ont quitté la corbeille. À la voix de Dieu qui l’appelait pour le délivrer (v. 6), le peuple fut déchargé de ses fardeaux, étant auparavant contraint de porter la corbeille pesante (Exode 1, 14). 8 Tu as crié dans la détresse et je t'ai délivré, je t'ai répondu du sein de la nuée orageuse. Je t'ai éprouvé aux eaux de Mériba. Séla. Dieu, du sein de la nuée tempétueuse, jeta les yeux sur les Égyptiens pour les faire périr (Exode 14, 24. 25). 9 "Écoute, mon peuple, je veux te donner un avertissement, Israël, puisses-tu m'écouter. 10 Qu'il n'y ait pas au milieu de toi de dieu étranger, n'adore pas le dieu d'un autre peuple. 11 "C'est moi, le Seigneur, ton Dieu, qui t'ai fait monter du pays d’Égypte. Ouvre la bouche et je la remplirai. C’est un grand bienfait de vous avoir tirés de l’Égypte, mais dilatez encore vos désirs, vous obtiendrez ce que vous désirerez, pourvu que vous obéissiez à mes commandements. 12 "Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, Israël ne m'a pas obéi. 13 Alors je l'ai abandonné à l'endurcissement de son cœur et ils ont suivi leurs propres conseils. 14 "Ah si mon peuple m'écoutait, si Israël marchait dans mes voies, 15 bientôt je confondrais leurs ennemis, je tournerais ma main contre leurs oppresseurs. 16 "Ceux qui haïssent le Seigneur le flatteraient et la durée d'Israël serait assurée pour toujours. Les ennemis du Seigneur se seraient soumis à lui, et ensuite ils auraient flatté Israël. Les Israélites auraient été éternellement en grâce et dans le bonheur (Voir Ecclésiastique 37, 25-27). 17 Je le nourrirais de la fleur de froment et je le rassasierais du miel du rocher." Si les Juifs avaient connu la visite de Dieu au temps de Jésus-Christ, ils se seraient nourris dans la maison de Dieu de la divine eucharistie, et rassasiés du miel de la sagesse chrétienne. Sois docile, ô chrétien afin que le Seigneur te rassasie de son pur froment et de la sagesse céleste.
Psaume hébreu N°82 (Psaume N°81 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée du Tout-Puissant, au milieu des dieux il rend son arrêt : dans l'assemblée de ceux qui le représentaient dans l'exercice de sa puissance. Sens : Dieu est le maître et l'arbitre des juges et des rois. Le Psaume est un blâme que Dieu adresse à ces juges et à ces rois qui abusent de leur pouvoir. 2 "Jusqu’à quand jugerez-vous injustement et prendrez-vous parti pour les méchants ? Séla. Ceux qui sont revêtus du pouvoir ne veulent pas comprendre qu’une stricte justice envers les peuples est le fondement du repos et du bonheur. 3 "Rendez justice au faible et à l'orphelin, faites droit au malheureux et au pauvre, 4 sauvez le misérable et l'indigent, délivrez-les de la main des méchants. 5 "Ils n'ont ni savoir ni intelligence, ils marchent dans les ténèbres, tous les fondements de la terre sont ébranlés. Parce qu'ils ne comprennent pas cela, tout est sens dessus-dessous, et dans la perturbation. 6 "J'ai dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut. En ce que vous tenez la place de Dieu, et que vous agissez en son nom (cf. v. 1). Dans saint Jean 10, 34-36, Jésus-Christ applique ce passage à tous les hommes, en tant qu'ils sont sortis de Dieu (Genèse 1, 27). Il n'y a de Fils de Dieu proprement dit que Jésus-Christ qui, pour cette raison, est appelé le Fils unique de Dieu. Jean 1, 14. 18. 3, 16. 18. 1 Jean 4, 9. 7 Cependant, vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme le premier venu des princes." Des tyrans (Augustin, Jérôme). Ayez donc Dieu et votre devoir devant les yeux ; car vous paraîtrez un jour devant mon tribunal. 8 Lève-toi, ô Dieu, juge la terre, car toutes les nations t'appartiennent. Le Psalmiste prend de nouveau la parole, et prie Dieu de se charger lui-même de rendre la justice, puisque les juges oublient leurs devoirs dans leurs fonctions.
Psaume hébreu N°83 (Psaume N°82 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume d'Asaph. Il est difficile de déterminer à quelle histoire ce Psaume se rapporte, car celles qu’on lit 2 Samuel 10. 2 Chroniques 20 ne sont pas d'accord avec son contenu, puisque tous les peuples dont il est fait mention dans le Psaume (v. 7, 8, 9) n'y sont pas nommés. Ce qu'il y a de mieux à faire, c’est de prendre le Psaume pour une prière générale en vue d'obtenir du secours contre les ennemis du royaume de Dieu. Dans cette hypothèse les peuples qui sont désignés dans le Psaume sont mis en général pour les ennemis du peuple de Dieu, ce qui est très juste, puisque, dans une multitude d'occasions, ils se sont montrés animés de dispositions hostiles vis-à-vis du peuple d'Israël. Le chrétien se souviendra des ennemis de l’Église et de la foi. 2 Ô Dieu, ne reste pas dans l'inaction, ne te tais pas et ne te repose pas, ô Dieu. Ne vous retenez pas, Ô Dieu, n’arrêtez pas les effets de vos châtiments. 3 Car voici que tes ennemis s'agitent bruyamment, ceux qui te haïssent lèvent la tête. 4 Ils forment contre ton peuple un dessein perfide, ils conspirent contre ceux que tu protèges. 5 "Venez, disent-ils, exterminons-les d'entre les nations et qu'on ne prononce plus le nom d'Israël." 6 Ils se concertent tous d'un même cœur, contre toi ils forment une alliance, 7 les tentes d'Édom et les Ismaélites, Moab et les Agaréniens, 8 Gébal, Ammon et Amalec, les Philistins avec les habitants de Tyr. 9 Assur aussi se joint à eux et prête son bras aux enfants de Lot. Séla. Tous ces peuples habitaient dans l'Arabie, et menaient une vie nomade et vouée au brigandage. Le mot philistin veut dire, en hébreu, étranger. 10 Traite-les comme Madian, comme Sisara, comme Jabin au torrent de Cison. Madian voir Juges 7, Sisara voir Juges 4, Cison voir Juges 5, 21. 11 Ils ont été anéantis à Endor, ils ont servi d'engrais à la terre. 12 Traite leurs chefs comme Oreb et Zeb et tous leurs princes comme Zébée et Salmana. Voir Juges 7, 25. 8, 21. 13 Car ils disent : "Emparons-nous des demeures de Dieu." Emparons-nous de Jérusalem et de la Terre-Sainte. C'est ainsi que les ennemis de la religion prétendent tout régler à leur gré dans le sanctuaire de la foi et de l’Église. 14 Mon Dieu, rends-les semblables au tourbillon, au chaume qu'emporte le vent. C'est-à-dire qu’ils soient sans consistance, sans stabilité. 15 Comme le feu dévore la forêt, comme la flamme embrase les montagnes, 16 ainsi poursuis-les dans ta tempête, épouvante-les dans ton ouragan. 17 Couvre leurs faces d'ignominie, afin qu'ils cherchent ton nom, Seigneur. Ils vous chercheront, ils vous honoreront, et vivront selon votre loi. C’est là le but que Dieu se propose dans tous ses châtiments ; il veut que le pécheur se convertisse ; mais ce sont surtout l'instabilité, le trouble de l'esprit (v. 14) qui cherche partout la paix, sans la trouver nulle part, le feu que Dieu allume dans la conscience et qui la brûle (v. 15), et la confusion à ses propres yeux et aux yeux du monde (v. 17) qui mènent à Dieu. 18 Qu'ils soient à jamais dans la confusion et l'épouvante, dans la honte et dans la ruine. S’ils ne vous cherchent pas. 19 Qu'ils sachent que toi, ton nom est le Seigneur, tu es seul le Très-Haut sur toute la terre.
Psaume hébreu N°84 (Psaume N°83 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, sur la Gitthienne, psaume des fils de Coré. C’est le sentiment commun des exégètes que ce Psaume fut composé durant la fuite de David devant Absalon, lorsque ce roi se trouvait avec ceux qui lui étaient restés fidèles au-delà du Jourdain, éloignés du sanctuaire. Cf. Ps. Hébreux 42. 2 Que tes demeures sont aimables, Seigneur des armées. Le tabernacle formait un espace composé de trois murs en planches, sur lesquelles étaient tendus un tapis de grand prix, et trois autres couvertures. Il était divisé en deux compartiments : le Saint, et le Saint des Saints. Ces compartiments étaient appelés parvis. 3 Mon âme s'épuise en soupirant après les parvis du Seigneur, mon cœur et ma chair tressaillent vers le Dieu vivant. Vers le Dieu qui montre qu'il est vivant par la grâce qui vivifie nos âmes, en sorte que le corps même y participe à sa manière. 4 Le passereau même trouve une demeure et l'hirondelle un nid où elle repose ses petits : tes autels, Seigneur des armées, mon roi et mon Dieu. le passereau trouve sa maison, et l’hirondelle son nid, pour placer ses petits, près de vos autels, Seigneur... Dieu pourquoi ne soupirerais-je pas aussi après eux ? 5 Heureux ceux qui habitent ta maison. Ils peuvent te louer encore. Séla. 6 Heureux les hommes qui ont en toi leur force, ils ne pensent qu'aux saintes montées. 7 Lorsqu'ils traversent la vallée des Larmes, ils la changent en un lieu plein de sources et la pluie d'automne la couvre aussi de bénédictions. Il faut estimer heureux l’homme qui, dans votre maison, est favorisé de votre secours ; cet homme, non-seulement se convertira, mais il ornera son cœur de toutes les vertus, qui peuvent être considérées comme autant de degrés qui conduisent de cette vie pleine de souffrances à la patrie céleste, à laquelle il est destiné (Augustin, Jérôme). 8 Pendant la marche s'accroît la vigueur et ils paraissent devant Dieu à Sion : Ils iront de force en force, jusqu’à ce qu'ils paraissent devant Dieu sur Sion. 9 "Seigneur, Dieu des armées, disent-ils, écoute ma prière, prête l'oreille, Dieu de Jacob." Séla. 10 Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu et regarde la face de ton Oint. Le chrétien rappellera à son souvenir l’Oint par excellence, celui que Dieu a oint d’une onction plus excellente que tous les autres (Ps. Hébreux 45, 8), dans lequel tous les autres sont oints, deviennent oints, chrétiens ; il se souviendra de celui qui intercède pour tous (1 Jean 2, 1), de Jésus-Christ. 11 Car un jour dans tes parvis vaut mieux que mille, je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que d'habiter sous les tentes des méchants. Un jour passé dans la maison de Dieu, vaut mieux, est plus heureux et plus méritoire que mille autres jours que l’on passe dans la dissipation de la vie terrestre. 12 Car le Seigneur Dieu est un soleil et un bouclier, le Seigneur donne la grâce et la gloire, il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'innocence. 13 Seigneur des armées, heureux celui qui se confie en toi.
Psaume hébreu N°85 (Psaume N°84 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume des fils de Coré. Voir Ps. Hébreux 42. Ce Psaume contient la prière d’un Israélite pour obtenir d'être maintenu dans la faveur divine, après la délivrance de la captivité (vraisemblablement celle de Babylone) (2-8), puis la promesse de la part de Dieu d’accorder cette grâce, à la condition que son peuple lui sera fidèle (9-14). Le chrétien se servira de ce Psaume comme de prière pour obtenir la grâce de la sainteté, après avoir été délivré de l'esclavage du péché. 2 Tu as été favorable à ton pays, Seigneur, tu as ramené les captifs de Jacob, 3 tu as pardonné l'iniquité à ton peuple, tu as couvert tous ses péchés. Séla. 4 Tu as retiré toute ton indignation, tu es revenu de l'ardeur de ta colère. 5 Rétablis-nous, Dieu de notre salut, mets fin à ton sentiment contre nous. Conservez-nous, après notre conversion, dans votre grâce. 6 Seras-tu toujours irrité contre nous, prolongeras-tu ton courroux éternellement ? Voudriez-vous donc nous châtier encore une fois, traiter les enfants comme les pères, et de cette manière laisser votre colère se prolonger de génération en génération ? 7 Ne nous feras-tu pas revenir à la vie, afin que ton peuple se réjouisse en toi ? 8 Seigneur, fais-nous voir ta bonté et accorde-nous ton salut. 9 Je veux écouter ce que dira le Seigneur Dieu. Il a des paroles de paix pour son peuple et pour ses fidèles, pourvu qu'ils ne retournent pas à leur folie. Il donnera désormais à son peuple la paix, le repos, le bonheur, s'il marche devant lui avec une sainte crainte (v. 10). La prophétie se rapporte aussi au temps plus éloigné qui devait voir naître le prince de la paix, le Messie (Jean 14, 27). 10 Oui, son salut est proche de ceux qui le craignent et la gloire habitera de nouveau dans notre pays. Ceux qui ont le cœur contrit (Ps. Hébreux 34, 19). Faites pénitence, dit Jésus-Christ, le royaume de Dieu est proche. Dieu lui-même sera présent dans les cœurs, et il se rendra un jour visible dans la personne de Jésus-Christ (Jean 1, 14), qui était dès-lors ainsi désigné (Ps. Hébreux 36, 8), parce qu’il était l'Ange de Dieu qui reposait sur l’Arche d'alliance (Exode 25, 22). 11 La bonté et la vérité vont se rencontrer, la justice et la paix s'embrasseront. Dieu continue à parler (v. 9) : la miséricorde et la fidélité deviendront alors, par l’accomplissement des promesses, de plus en plus sensibles, spécialement lorsque viendra le Messie, temps auquel la miséricorde apparaîtra principalement dans la vocation des païens, et la fidélité dans l’admission des Juifs. La justice et la paix se sont réconciliées, en ce que l'amour a mis fin à la vengeance. Plus encore à l’avènement du Christ, dans lequel la justice et l'amour de Dieu se sont manifestés en même temps de la manière la plus parfaite. 12 La vérité germera de la terre et la justice regardera du haut du ciel. La fidélité dans l'accomplissement des promesses s’est montrée encore avec un éclat particulier dans Jésus-Christ qui, étant la vérité éternelle, a pris par son incarnation une existence visible. 13 Le Seigneur lui-même accordera tout bien et notre terre donnera son fruit. Son fruit naturel ; dans le sens plus élevé : Jésus-Christ, Fils de l'homme. 14 La justice marchera devant lui et tracera le chemin à ses pas.
Psaume hébreu N°86 (Psaume N°85 dans la Vulgate) 1 Prière de David. Prête l'oreille, Seigneur, exauce-moi, car je suis malheureux et indigent. David adressa, semble-t-il, Dieu la prière contenue dans ce Psaume, lorsqu'il était persécuté par Saül. Le chrétien peut la faire pour obtenir du secours contre les tentations et les attaques des ennemis du dedans et du dehors. 2 Garde mon âme car je suis pieux, sauve ton serviteur, ô mon Dieu, il met sa confiance en toi. Pieux c’est à dire je vous suis consacré, je vous appartiens. 3 Aie pitié de moi, Seigneur, car je crie vers toi tout le jour. 4 Réjouis l'âme de ton serviteur, car vers toi, Seigneur, j'élève mon âme. 5 Car tu es bon, Seigneur et clément et plein de compassion pour tous ceux qui t'invoquent. 6 Seigneur, prête l'oreille à ma prière, sois attentif à la voix de mes supplications. 7 Je t'invoque au jour de ma détresse et tu m'exauceras. 8 Nul ne t'égale parmi les dieux, Seigneur, rien ne ressemble à tes œuvres. 9 Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant toi, Seigneur et rendre gloire à ton nom. 10 Car tu es grand et tu opères des prodiges. Toi seul, tu es Dieu. 11 Enseigne-moi tes voies, Seigneur, je veux marcher dans ta fidélité. Attache mon cœur à la crainte de ton nom. 12 Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu et je glorifierai ton nom à jamais. 13 Car ta bonté est grande envers moi, tu as tiré mon âme du fond du schéol. 14 Ô Dieu, des orgueilleux se sont élevés contre moi, une troupe d'hommes violents en veulent à ma vie, sans tenir aucun compte de toi. 15 Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité. 16 Tourne vers moi tes regards et aie pitié de moi, donne ta force à ton serviteur et sauve le fils de ta servante. ta force : la force spirituelle qui fait triompher. Le fils de ta servante : celui qui est comme votre esclave-né 17 Signale ta bonté envers moi, que mes ennemis le voient et soient confondus car c'est toi, Seigneur, qui m'assistes et me consoles. Faites-moi la grâce que les choses tournent bien pour moi.
Psaume hébreu N°87 (Psaume N°86 dans la Vulgate) 1 Psaume des fils de Coré. Cantique. Il l'a fondée sur les saintes montagnes. Ce Psaume contient la prophétie qu’un jour Sion sera le centre de la religion qui doit s'étendre dans le monde entier. Ce fut à Jérusalem où Jésus-Christ consomma son sacrifice, que l’Église fut fondée. Jérusalem était bâtie sur trois montagnes ; les appuis spirituels de l’Église sont les apôtres et leurs successeurs (Voir Éphésiens 2, 20). 2 Le Seigneur aime les portes de Sion, plus que toutes les demeures de Jacob. Le Seigneur aime la ville de Sion, en tant que l’Église doit en sortir, plus que les autres demeures de Jacob, qui forme la Synagogue. L’Église est comme une cité fortifiée, invincible, éternelle, la Synagogue comme une hutte fragile, transitoire. 3 Des choses glorieuses ont été dites sur toi, cité de Dieu. Séla. Des choses glorieuses, honorables ont été prédites de toi (Voir ce qui suit et Tobie 13, 13-17. Apocalypse 21, 9 et suiv.) 4 "Je nommerai Rahab et Babylone parmi ceux qui me connaissent, voici les Philistins et Tyr, avec l’Éthiopie : c'est là qu'ils sont nés." Je visiterai (c’est Dieu qui parle) l’Égypte et Babylone, c’est-à-dire tous les peuples (les deux peuples qui dominaient alors par leur puissance dans le monde sont mis pour la terre en général), par ma grâce, afin qu'elles se convertissent et qu'elles apprennent à me connaître, moi qui suis le vrai Dieu et la vraie religion. Même les peuples les plus éloignés et les plus hostiles seront reçus dans la Sion nouvelle, l’Église. 5 Et l'on dira de Sion : Celui-ci et celui-là y est né, c'est Lui, le Très-Haut, qui l'a fondée. Tous les hommes sont nés en Sion à une nouvelle vie. 6 Le Seigneur inscrira au rôle des peuples : "Celui-ci est né là." Séla. Le Seigneur comptera (inscrira) ces nouveaux-nés dans le livre où seront marqués les peuples et les princes qui recevront le droit de cité dans sa nouvelle ville. 7 Et chanteurs et musiciens disent : "Toutes mes sources sont en toi." Comme des chantres louant Dieu, tous diront : Tout ce que j’ai de bonheur et de force sont en vous, pour vous.
Psaume hébreu N°88 (Psaume N°87 dans la Vulgate) 1 Cantiques, psaume des fils de Coré. Au maître de chant. A chanter sur le ton plaintif. Cantique d'Héman l'Ezrahite. Il est fait mention d'un chantre appelé Heman en 1 Chroniques 15, 19. 2 Seigneur, Dieu de mon salut, quand je crie la nuit devant toi, 3 que ma prière arrive en ta présence, prête l'oreille à mes supplications 4 car mon âme est rassasiée de maux et ma vie touche au schéol. A l’autre monde, à la mort. Le chrétien en proie à l’affliction fera l’application de ces paroles à l’état de son âme. 5 On me compte parmi ceux qui descendent dans la fosse, je suis comme un homme à bout de forces. 6 Je suis comme délaissé parmi les morts, pareil aux cadavres étendus dans le tombeau, dont tu n'as plus le souvenir et qui sont soustraits à ta main. 7 Tu m'as jeté au fond de la fosse, dans les ténèbres, dans les abîmes. Image de la plus extrême misère. 8 Sur moi s'appesantit ta fureur, tu m'accables de tous tes flots. Séla. 9 Tu as éloigné de moi mes amis, tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur, je suis emprisonné sans pouvoir sortir. 10 Mes yeux se consument dans la souffrance. Je t'invoque tout le jour, Seigneur, j'étends les mains vers toi. 11 Feras-tu un miracle pour les morts, ou bien les ombres se lèveront-elles pour te louer ? Séla. Sera-t-il possible après la mort, selon les lois de la nature, d'après le cours ordinaire de votre Providence, de ressusciter, en sorte que si je viens à mourir, je recouvre la vie et puisse encore vous louer, ce que je ne puis dans le tombeau ? (Voir Ps. Hébreux 6, 6). Le chrétien, dans les souffrances, se souviendra ici (v. 11-13) du délaissement de l'esprit, durant lequel les louanges joyeuses de Dieu cessent, et dont Dieu seul peut délivrer. 12 Publie-t-on ta bonté dans le tombeau, ta fidélité dans l'abîme ? 13 Tes prodiges sont-ils connus dans la région des ténèbres et ta justice dans la terre de l'oubli ? 14 Et moi, Seigneur, je crie vers toi, ma prière va au-devant de toi dès le matin. 15 Pourquoi, Seigneur, repousses-tu mon âme, me caches-tu ton visage ? 16 Je suis malheureux et moribond depuis ma jeunesse, sous le poids de tes terreurs, je ne sais que devenir. Je porte le poids de votre fureur, et je suis dans l’abattement. 17 Tes fureurs passent sur moi, tes épouvantes m'accablent. 18 Comme des eaux débordées elles m'environnent tout le jour, elles m'assiègent toutes ensemble. 19 Tu as éloigné de moi mes amis et mes proches ; mes compagnons, ce sont les ténèbres de la tombe.
Psaume hébreu N°89 (Psaume N°88 dans la Vulgate) 1 Cantique d'Ethan l'Ezrahite. Il est fait mention de deux Ethan, d’un 1 Chroniques 2, 6. 8, d’un autre 1 Rois 4, 31 ; mais il ne parait pas qu'aucun des deux soit l’auteur du Psaume ; en effet, comme le Chantre sacré vivait dans un temps où la maison de David était tombée en décadence (v. 39-46), ce qui l’engage à demander à Dieu de réédifier cette maison, selon les promesses qu’il en avait faites (2-5 20-38), il semble que le Psaume fut composé dans les temps malheureux qui précédèrent la captivité de Babylone, et peu avant cette captivité. Le chrétien peut penser aux dévastations qui arrivent dans la vigne du Seigneur, et demander à Dieu qu’il daigne, comme il l’a promis, rendre son royaume glorieux sur la terre. 2 Je veux chanter à jamais les bontés de Seigneur, à toutes les générations ma bouche fera connaître ta fidélité. Votre fidélité dans l'accomplissement de vos promesses. 3 Car je dis : La bonté est un édifice éternel, dans les cieux tu as établi ta fidélité. La miséricorde sera édifiée pour l'éternité ; votre miséricorde et votre fidélité seront aussi bien affermis que le ciel. 4 "J'ai contracté alliance avec mon élu, j'ai fait ce serment à David, mon serviteur : Voir 2 Samuel 7, 12. 13. 5 je veux affermir ta race pour toujours, établir ton trône pour toutes les générations." Séla. 6 Les cieux célèbrent tes merveilles, Seigneur et ta fidélité dans l'assemblée des saints. Les cieux : les esprits célestes (Job 5, 1. 15, 15. Zacharie 14, 5). 7 Car qui pourrait, dans le ciel, se comparer au Seigneur ? Qui est semblable au Seigneur parmi les fils de Dieu ? 8 Dieu est terrible dans la grande assemblée des saints, il est redoutable pour tous ceux qui l'entourent. 9 Seigneur, Dieu des armées, qui est comme toi? Tu es puissant, Seigneur, et ta fidélité t'environne. Votre fidélité est autour de vous ; tout autour de vous rend témoignage de votre fidélité. 10 C'est toi qui domptes l'orgueil de la mer, quand ses flots se soulèvent, c'est toi qui les apaises. 11 C'est toi qui écrasas Rahab comme un cadavre, qui dispersas tes ennemis par la force de ton bras. Vous avez blessé Rabab, ce qui peut marquer l’Égypte ou son roi Pharaon. 12 A toi sont les cieux, à toi aussi la terre, le monde et ce qu'il contient, c'est toi qui l'as fondé. 13 Tu as créé le nord et le midi, le Thabor et l'Hermon tressaillent à ton nom. Vous avez également créé l'Occident et l'Orient, et c'est pourquoi ils publient votre nom. Ces deux montagnes, qui sont situées la première à l'occident, la seconde à l'orient de la Palestine, sont mises pour ces deux régions du monde. 14 Ton bras est armé de puissance, ta main est forte, ta droite élevée. 15 La justice et l'équité sont le fondement de ton trône, la bonté et la fidélité se tiennent devant ton visage. 16 Heureux le peuple qui connaît les joyeuses acclamations, qui marche à la clarté de ton visage, Seigneur. Le peuple qui connaît la jubilation, qui sait publier les louanges de Dieu. 17 Il se réjouit sans cesse en ton nom et il s'élève par ta justice. 18 Car tu es sa gloire et sa puissance et ta faveur élève notre force. Ils ont leur force en vous, et c’est pourquoi ils se glorifient en vous. 19 Car du Seigneur vient notre bouclier et du Saint d'Israël notre roi. 20 Tu parlas jadis dans une vision à ton bien-aimé, en disant : "J'ai prêté assistance à un héros, j'ai élevé un jeune homme du milieu du peuple. A savoir David, comme il suit immédiatement. 21 J'ai trouvé David, mon serviteur, je l'ai oint de mon huile sainte. Les rois et les prêtres recevaient l’onction de l'huile sainte, en signe qu'ils avaient besoin d’être revêtus de la force d’en-haut, pour l'exercice de leurs fonctions. Ce que le Prophète dit ici et dans les versets suivants de David, n’est qu'une figure ; dans le sens littéral cela s'applique à Jésus-Christ, dans son exaltation jusqu'au v. 38, et dans son abaissement depuis le v. 39 jusqu'à 52. 22 Ma main sera constamment avec lui et mon bras le fortifiera. 23 "L'ennemi ne le surprendra pas et le fils d'iniquité ne l'emportera pas sur lui. Ses injustes ennemis n’obtiendront pas la domination sur lui. 24 J'écraserai devant lui ses adversaires et je frapperai ceux qui le haïssent. 25 Ma fidélité et ma bonté seront avec lui et par mon nom grandira sa puissance. 26 J'étendrai sa main sur la mer et sa droite sur les fleuves. Je ferai qu’il dominera sur mer et sur terre. 27 "Il m'invoquera : Tu es mon père, mon Dieu et le rocher de mon salut, Voir 2 Samuel 7, 14 ; Ps. Hébreux 2, 7. Jean 1, 18. 28 et moi je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre. Tous les rois sont mes fils (Ps. Hébreux 82, 6) ; mais il aura la prééminence sur tous. 29 Je lui conserverai ma bonté à jamais et mon alliance lui sera fidèle. 30 J'établirai sa postérité pour jamais et son trône aura les jours des cieux. 31 "Si ses fils abandonnent ma loi et ne marchent pas selon mes ordonnances, 32 s'ils violent mes préceptes et n'observent pas mes commandements, 33 je punirai du bâton leurs transgressions et par des coups leurs iniquités, 34 mais je ne lui retirerai pas ma bonté et je ne ferai pas mentir ma fidélité. 35 "Je ne violerai pas mon alliance et je ne changerai pas la parole sortie de mes lèvres. 36 Je l'ai juré une fois par ma sainteté, non, je ne mentirai pas à David. 37 Sa postérité subsistera éternellement, son trône sera devant moi comme le soleil, 38 comme la lune, il est établi pour toujours et le témoin qui est au ciel est fidèle." Séla. Son trône sera aussi éclatant et aussi durable que le soleil et la lune (Voir Ps. Hébreux 72, 5 & 17). 39 Et toi, tu as rejeté et tu as dédaigné et tu t'es irrité contre ton Oint. Le Chantre sacré va maintenant rapprocher de la promesse qu'il a rapportée le triste état présent des choses ; il fait voir dans quelle décadence sont tombées la religion et la royauté, que Dieu lui-mème avait fondée, et de quel opprobre le roi lui-même est couvert (39-46). A ce tableau il rattache ensuite une longue prière pour obtenir du secours, prière que, dès le commencement du psaume, il avait déclaré avec confiance devoir être exaucée. 40 Tu as pris en dégoût l'alliance avec son serviteur, tu as jeté à terre son diadème profané. 41 Tu as renversé toutes ses murailles, tu as mis en ruines ses forteresses. Tout ce qui pouvait protéger le roi. 42 Tous les passants le dépouillent, il est devenu l'opprobre de ses voisins. Dans les derniers temps qui précédèrent la captivité de Babylone, la terre de Palestine, son peuple et son roi étaient sans cesse exposés au pillage des royaumes puissants qui les avoisinaient, et aux insultes de leur orgueil. 43 Tu as élevé la droite de ses oppresseurs, tu as réjoui tous ses ennemis. 44 Tu as fait retourner en arrière le tranchant de son glaive et tu ne l'as pas soutenu dans le combat. 45 Tu l'as dépouillé de sa splendeur et tu as jeté par terre son trône. 46 Tu as abrégé les jours de sa jeunesse et tu l'as couvert d'ignominie. Séla. Les rois, avant la destruction du royaume de Juda, ne régnaient que peu de temps (Voir 2 Rois 33, 31 et suiv.). 47 Jusqu’à quand, Seigneur, te cacheras-tu pour toujours et ta fureur s'embrasera-t-elle comme le feu ? 48 Rappelle-toi la brièveté de ma vie et pour quelle vanité tu as créé les fils de l'homme. Ne nous anéantissez pas ; souvenez-vous que, sans cela, nous ne vivons pas longtemps ; ou l’homme naîtra-t-il inutilement, c’est-à-dire seulement pour souffrir ? Ce n’est pas là assurément ce que votre amour a voulu. Le Chantre sacré en appelle non-seulement à la fidélité de Dieu dans ses promesses, mais encore à son amour. 49 Quel est le vivant qui ne verra pas la mort, qui soustraira son âme au pouvoir du schéol ? Séla. L'enfer marque ici en général le séjour des morts. Qui peut échapper à la puissance de la mort ? Nous sommes tous mortels, apaisez donc votre colère. 50 Où sont, Seigneur, tes bontés d'autrefois, que tu juras à David dans ta fidélité ? 51 Souviens-toi, Seigneur, de l'opprobre de tes serviteurs, souviens-toi que je porte dans mon sein les outrages de tant de peuples nombreux. De l'opprobre que tant de peuples ont fait souffrir à vos serviteurs, et que je ne pourrai ainsi jamais oublier. 52 Souviens-toi des outrages de tes ennemis, Seigneur, de leurs outrages contre les pas de ton Oint. De l'état d'humiliation où il est réduit. 53 Béni soit à jamais le Seigneur. Amen. Amen. C’est là la formule finale par laquelle se termine le troisième livre
Psaume hébreu N°90 (Psaume N°89 dans la Vulgate) 1 Prière de Moïse, homme de Dieu. Seigneur, tu as été pour nous un refuge d'âge en âge. Ministre de l’ancienne alliance (Deutéronome 33, 1) et prophète de la nouvelle (Hébreux 3, 5). Suivant saint Jérôme et les anciens Juifs, Moïse aurait composé ce Psaume lorsque le peuple se révolta dans le désert, refusant d'entrer dans le pays de Canaan, et que Dieu, en punition de cette révolte, déclara que tous ceux qui avaient dépassé leur vingtième année mourraient dans le désert, et ne verraient pas la terre promise, Josué et Caleb exceptés (Voir Nombres 14). 2 Avant que les montagnes fussent nées et que tu eusses enfanté la terre et le monde, de l'éternité à l'éternité tu es, ô Dieu. Tout, jusqu'au v. 11 appartient au tableau de l'éternité de Dieu et de la caducité de l’homme. 3 Tu réduis les mortels en poussière et tu dis : "Retournez, fils de l'homme." 4 Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d'hier, quand il passe et comme une veille de la nuit. Ce qu'est par rapport à l'homme un jour qui n'est plus, ou l'espace plus court encore d'une veille de la nuit (Ps. Hébreux 63, 7), qui, lorsqu'elle est écoulée, ne lui paraît qu'un instant, c’est ce que sont mille ans par rapport à Dieu. Image de l'éternité. 5 Tu les emportes, semblables à un songe, le matin, comme l'herbe, ils repoussent. Les hommes. 6 Le matin, elle fleurit et pousse. Le soir, elle se flétrit et se dessèche. 7 Ainsi nous sommes consumés par ta colère et ta fureur nous terrifie. La colère de Dieu contre l'indocilité des Israélites dans le désert fut la cause de leur prompte mort. Il est vrai néanmoins, sans faire cette application, que la colère de Dieu, ou proprement le péché qui la mérite (v. 8), consume la vie de l’homme, et lui fait quitter ce monde avec effroi. 8 Tu mets devant toi nos iniquités, nos fautes cachées à la lumière de ton visage. 9 Tous nos jours disparaissent par ton courroux, nous voyons nos années s'évanouir comme un son léger. 10 Nos jours s'élèvent à soixante-dix ans, et dans leur pleine mesure à quatre-vingts ans et leur splendeur n'est que peine et misère, car ils passent vite et nous nous envolons. 11 Qui comprend la puissance de ta colère et ton courroux, selon la crainte qui t'est due ? 12 Enseigne-nous à bien compter nos jours afin que nous acquérions un cœur sage. 13 Reviens Seigneur, jusqu’à quand ? Aie pitié de tes serviteurs. Jusqu’à quand serez-vous impitoyable ? 14 Rassasie-nous le matin de ta bonté et nous serons tous nos jours dans la joie et l'allégresse. 15 Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, autant d'années que nous avons connu le malheur. 16 Que ton œuvre se manifeste à tes serviteurs, ainsi que ta gloire, pour leurs enfants. Montrez vos œuvres (la puissance que vous avez d'opérer des merveilles) à vos serviteurs, et votre gloire à vos enfants. 17 Que la faveur du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous. Affermis pour nous l'ouvrage de nos mains. Oui, affermis l'ouvrage de nos mains. L’Église met chaque jour, dans l'office ecclésiastique, les paroles des deux derniers versets dans la bouche des prêtres, et elle fait cette prière pour ses ministres, pour le succès de leurs travaux et le salut de ses enfants spirituels.
Psaume hébreu N°91 (Psaume N°90 dans la Vulgate) 1 Celui qui s'abrite sous la protection du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant. Il semble aussi qu'il était chanté à deux chœurs. Le premier chœur chantait les v. 1, 2 ; le second reprenait depuis v. 3-8 ; le premier disait le 1° hémistiche du v.9 ; puis le second continuait depuis le 2° hémistiche du même v. jusqu'au v. 14, où Dieu lui-même prend la parole et parle jusqu'à la fin. 2 Je dis au Seigneur : "Tu es mon refuge et ma forteresse, mon Dieu en qui je me confie." 3 Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur et de la peste funeste. Du piège des hommes astucieux (Augustin). On habite en sûreté sous la protection du Tout-Puissant. Par la peste, David entend peut-être par-là la peste que Dieu envoya en punition de ses péchés, ou la révolte d’Absalom, ou bien encore en général un malheur quelconque. 4 Il te couvrira de ses ailes, et sous ses plumes tu trouveras un refuge. Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. 5 Tu n'auras à craindre ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole pendant le jour, c'est-à-dire ni les attaques ouvertes de vos ennemis. 6 ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui ravage en plein midi. La peste frappe ses victimes en secret, à l’improviste, et comme dans les ténèbres. 7 Que mille tombent à ton côté et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint. 8 De tes yeux seulement tu regarderas et tu verras la rétribution des méchants. 9 Car tu as dit : "Tu es mon refuge, Seigneur." Tu as fait du Très-Haut ton asile. Il y a ici changement de personnes (Voir v. 1, note). 10 Le malheur ne viendra pas jusqu'à toi, aucun fléau n'approchera de ta tente. 11 Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. 12 Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre la pierre. 13 Tu marcheras sur le lion et sur l'aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon. Le chrétien se souviendra ici des ennemis de son salut, spécialement des puissances de l’enfer. 14 "Puisqu'il s'est attaché à moi, je le délivrerai, je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom. C’est Dieu qui maintenant prend la parole pour l'entière confirmation de ce qui a été dit. Mon nom : moi, parce que le secours vient de moi. 15 Il m'invoquera et je l'exaucerai. Je serai avec lui dans la détresse. Je le délivrerai et le glorifierai. 16 Je le rassasierai de longs jours et je lui ferai voir mon salut."
Psaume hébreu N°92 (Psaume N°91 dans la Vulgate) 1 Psaume. Cantique pour le jour du sabbat. Pour être chanté le jour, etc. Ce psaume contenant l'éloge de la toute puissance de Dieu, c’est avec raison qu'on le chantait le jour du Sabbat qui, étant le jour du repos, était destiné à louer Dieu de ses œuvres. 2 Il est bon de louer le Seigneur et de célébrer ton nom, ô Très-Haut, 3 de publier le matin ta bonté et ta fidélité pendant la nuit, votre fidélité dans l’accomplissement de vos promesses. 4 sur l'instrument à dix cordes et sur le luth, avec les accords de la harpe. 5 Tu me réjouis, Seigneur, par tes œuvres et je tressaille devant les ouvrages de tes mains. 6 Que tes œuvres sont grandes, Seigneur, que tes pensées sont profondes. 7 L'homme stupide n'y connaît rien et l'insensé ne peut rien y comprendre. 8 Quand les méchants croissent comme l'herbe et que fleurissent tous ceux qui font le mal, c'est pour être exterminés à jamais. La gloire des actions de Dieu éclate surtout par le châtiment des impies. 9 Mais toi, tu es élevé pour l'éternité, Seigneur. 10 Car voici que tes ennemis, Seigneur, voici que tes ennemis périssent, tous ceux qui font le mal sont dispersés. 11 Et tu élèves ma corne, comme celle du buffle, je suis arrosé avec une huile fraîche. Je suis tout baigné d'huile nouvelle (je suis dans l'abondance) (Voir Ps. Hébreux 23, 5). 12 Mon œil se plaît à contempler mes ennemis et mon oreille à entendre les méchants qui s'élèvent contre moi. Je verrai le malheur des méchants, et j’en entendrai parler. 13 Le juste croîtra comme le palmier, il s'élèvera comme le cèdre du Liban. Le pécheur mourra subitement et disparaîtra comme l'herbe tendre ; le juste au contraire fleurira et prendra de l’accroissement comme le palmier ou le cèdre qui, par l'incorruptibilité de leur bois et leur verdure toujours fraîche, se distinguent entre tous les autres arbres. 14 Plantés dans la maison du Seigneur, ils fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ceux qui visitent le temple et y honorent le Seigneur, recevront, à cause de leur piété, une vie impérissable. 15 Ils porteront encore des fruits dans la vieillesse, ils seront pleins de sève et verdoyants, 16 pour proclamer que le Seigneur est juste : il est mon rocher et il n'y a pas en lui d'injustice. Les justes seront une preuve parlante que Dieu est fidèle dans ses promesses, qu'on ne peut lui faire aucun reproche d'injustice relativement au sort des hommes pieux et des impies.
Psaume hébreu N°93 (Psaume N°92 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, il est revêtu de majesté, le Seigneur est revêtu, il est ceint de force, aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas. Le Seigneur s’est, par la création de l'univers, comme revêtu d’un vêtement de gloire ; c'est pourquoi il est le roi de ses créatures, et les fait subsister. Jésus-Christ, créateur de l'humanité régénérée, est environné de gloire ; en lui l’humanité nouvelle ne chancelle pas (Jérôme, Théodoret). 2 Ton trône est établi dès l'origine, tu es dès l'éternité. 3 Les fleuves élèvent, ô Seigneur, les fleuves élèvent leurs voix, les fleuves élèvent leurs flots retentissants. 4 Plus que la voix des grandes eaux, des vagues puissantes de la mer, le Seigneur est magnifique dans les hauteurs. Les phénomènes de la nature les plus violents, le bruit et le tumulte du monde, doivent se soumettre à la vertu merveilleuse du Seigneur, qui est leur roi : ces commotions sont, il est vrai, admirables ; mais la puissance du Seigneur est plus admirable encore. Jésus-Christ fait taire la mer, il domine sur tous ses ennemis (Augustin). 5 Tes témoignages sont immuables, la sainteté convient à ta maison, Seigneur, pour toute la durée des jours. Le pouvoir que vous exercez sur la nature fait que vos commandements, qui rendent témoignage de vous, sont très dignes de foi. Et c’est pourquoi votre maison, vos adorateurs, doivent travailler à devenir saints.
Psaume hébreu N°94 (Psaume N°93 dans la Vulgate) 1 Dieu des vengeances, Seigneur, Dieu des vengeances, parais. Ce n’est pas par le désir du mal d'autrui que le Psalmiste fait cette prière ; il demande seulement que la justice de Dieu se manifeste pour inspirer de la crainte aux méchants et de la consolation aux bons, et que les châtiments servent à la conversion des impies. Ce n’est que dans ces sentiments que le chrétien peut adresser des prières à Dieu contre les ennemis de la religion. En aucun cas il ne lui est permis de souhaiter du mal à ses ennemis privés ; son devoir, au contraire, est de prier pour leur bien et leur conversion. 2 Lève-toi, juge de la terre, rends aux superbes selon leurs œuvres. aux oppresseurs de l’assemblée sainte, du peuple de Dieu. 3 Jusqu’à quand les méchants, Seigneur, jusqu’à quand les méchants triompheront-ils ? 4 Ils se répandent en discours arrogants, ils se glorifient, tous ces artisans d'iniquité. 5 Seigneur, ils écrasent ton peuple, ils oppriment ton héritage, 6 ils égorgent la veuve et l'étranger, ils massacrent les orphelins. 7 Et ils disent : "le Seigneur ne regarde pas, le Dieu de Jacob ne fait pas attention." 8 Comprenez-donc, stupides enfants du peuple. Insensés, quand aurez-vous l'intelligence ? Le Psalmiste exhorte ces hommes superbes à considérer combien leurs dispositions perverses sont contraires à la raison, et à craindre Dieu. 9 Celui qui a planté l'oreille n'entendrait-il pas ? Celui qui a formé l'œil ne verrait-il pas ? 10 Celui qui châtie les nations ne punirait-il pas ? Celui qui donne à l'homme l'intelligence ne reconnaîtrait-il pas ? 11 Le Seigneur connaît les pensées des hommes, il sait qu'elles sont vaines. que leur orgueil ne réussit pas. 12 Heureux l'homme que tu instruis, Seigneur et à qui tu donnes l'enseignement de ta loi, 13 pour l'apaiser aux jours du malheur, jusqu'à ce que la fosse soit creusée pour le méchant. Heureux l’homme qui vit selon les commandements de Dieu ; il jouira de la paix dans l’infortune, et il la supportera avec patience jusqu’à la ruine des pécheurs qui la préparaient pour lui-même. 14 Car le Seigneur ne rejettera pas son peuple, il n'abandonnera pas son héritage, 15 mais le jugement redeviendra conforme à la justice et tous les hommes au cœur droit y applaudiront. Le Chantre sacré exprime ici, ainsi que dans les versets qui suivent, la confiance qu’il a que Dieu le protégera contre les impies. 16 Qui se lèvera pour moi contre les méchants ? Qui me soutiendra contre ceux qui font le mal ? 17 Si le Seigneur n'était pas mon secours, mon âme habiterait bientôt le séjour du silence. le séjour silencieux des morts. 18 Quand je dis : "Mon pied chancelle", ta bonté, Seigneur, me soutient. Quand je suis en danger. 19 Quand les angoisses s'agitent en foule dans ma pensée, tes consolations réjouissent mon âme. à proportion de mes douleurs (Voir 2 Corinthiens 1, 5). 20 A-t-il rien de commun avec toi le tribunal de perdition, qui fait le mal dans les formes légales ? Serez-vous donc aussi comme un juge inique, et me livrerez-vous à mes ennemis, vous qui avez donné des préceptes difficiles, que je n’ai pas cessé d'observer ; ou plutôt ne récompenserez-vous pas la fidélité à suivre vos préceptes, en protégeant contre ses ennemis celui qui les observe ? 21 Ils s'empressent contre la vie du juste et ils condamnent le sang innocent. 22 Mais le Seigneur est ma forteresse, mon Dieu est le rocher où je m'abrite. 23 Il fera retomber sur eux leur iniquité, il les exterminera par leur propre malice, il les exterminera, Seigneur, notre Dieu.
Psaume hébreu N°95 (Psaume N°94 dans la Vulgate) 1 Venez, chantons avec allégresse pour le Seigneur. Poussons des cris de joie vers le Rocher de notre salut. L’Église a mis ce psaume au commencement de l'office ecclésiastique de chaque jour 2 Allons au-devant de lui avec des louanges, faisons retentir des hymnes en son honneur. 3 Car c'est un grand Dieu que le Seigneur, un grand roi au-dessus de tous les dieux. au-dessus de tous les faux dieux des nations. 4 Il tient dans sa main les fondements de la terre et les sommets des montagnes sont à lui. il est le Seigneur de toute la terre. 5 A lui la mer, car c'est lui qui l'a faite, la terre aussi, ses mains l'ont formée. 6 Venez, prosternons-nous et adorons, fléchissons le genou devant le Seigneur, notre Créateur. 7 Car il est notre Dieu et nous, nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau que sa main conduit. Oh si vous pouviez écouter aujourd'hui sa voix. Cet « aujourd’hui » marque le temps de la grâce et du salut, le temps de la miséricorde et de la rémission des péchés, que Jésus-Christ nous a méritée ; il peut aussi être considéré comme le moment uniquement connu de Dieu, où Dieu appelle pour la dernière fois, et après lequel, si l’homme n'écoute pas sa voix, il l'abandonne pour jamais à l'endurcissement de son cœur. 8 N'endurcissez pas votre cœur comme à Mériba, comme à la journée de Massa, dans le désert, Voir Exode 17, 2. 7. Nombres 14, 22 9 où vos pères m'ont tenté, m'ont éprouvé, quoiqu'ils eussent vu mes œuvres. 10 Pendant quarante ans j'eus cette race en dégoût et je dis : « C'est un peuple au cœur égaré et ils n'ont pas connu mes voies. » Voir Exode, 14, 34. 11 Aussi je jurai dans ma colère : « ils n'entreront pas dans mon repos. » dans le pays de Canaan, et dans le repos éternel, la félicité. Cf. Hébreux, 4, 3.
Psaume hébreu N°96 (Psaume N°95 dans la Vulgate) 1 Chantez au Seigneur un cantique nouveau. Chantez au Seigneur, vous habitants de toute la terre Ce Psaume parait avoir été composé à l'occasion de la dédicace du temple relevé de ses ruines, après la captivité de Babylone, comme on le voit en le comparant avec 1 Chroniques 16, il est en très grande partie emprunté d'un chant de David. 2 Chantez au Seigneur, bénissez son nom. Annoncez de jour en jour son salut. 3 Racontez sa gloire parmi les nations, ses merveilles parmi tous les peuples. 4 Car le Seigneur est grand et digne de toute louange, il est redoutable par-dessus tous les dieux, 5 car tous les dieux des peuples sont néant. Mais le Seigneur a fait les cieux. L'ennemi du genre humain et ses suppôts profitaient du culte des idoles pour priver Dieu de l'honneur qui lui est dû, et se substituer à lui. Le meurtre, par l'immolation des hommes, l'impudicité et la tromperie qui de tout temps ont accompagné l'idolâtrie, sont des preuves suffisantes que c'était l'esprit impur du mensonge, qui est un homicide depuis le commencement, qui l'animait. 6 La splendeur et la magnificence sont devant lui, la puissance et la majesté sont dans son sanctuaire. Dieu n’entend autour de lui que les louanges des saints, et, par conséquent, des esprits glorieux et célestes. 7 Rendez au Seigneur, famille des peuples, rendez au Seigneur gloire et puissance 8 Rendez au Seigneur la gloire due à son nom. Apportez l'offrande et venez dans ses parvis. Le temple était divisé en plusieurs espaces séparés, qui étaient appelés parvis, et qui étaient des figures de toutes les églises particulières, filles de l'Église mère, et unies par la foi et la charité à l’Église unique, l’Église catholique romaine. Le Prophète, en invitant les peuples à venir dans le nouveau temple, l'image de l’Église, fait allusion au sacrifice non sanglant de nos autels, dans lequel Jésus-Christ s'offre sous les espèces du pain et du vin. 9 Prosternez-vous devant le Seigneur avec l'ornement sacré, tremblez devant lui, vous, habitants de toute la terre. 10 Dites parmi les nations : "le Seigneur est roi, aussi le monde sera stable et ne chancellera pas, il jugera les peuples avec droiture." Jésus-Christ, par ses enseignements, sa croix et ses souffrances, a rétabli le monde déchu dans l'ordre spirituel. 11 Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l'allégresse. Que la mer s'agite avec tout ce qu'elle contient. Tout doit se réjouir du règne du Seigneur, par lequel tout est rétabli dans l'ordre légitime. 12 Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme, que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie, 13 devant le Seigneur, car il vient, car il vient pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice et les peuples selon sa fidélité. Lors de son premier avènement, le Seigneur a jugé le monde par sa doctrine en faisant voir que le monde est dans le mal, et doit se convertir ; à son second avènement (Ps. Hébreux 97, 2-6), il le jugera par la récompense des bons et le châtiment des méchants.
Psaume hébreu N°97 (Psaume N°96 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, que la terre soit dans l'allégresse, que les îles nombreuses se réjouissent. Sujet du Psaume : Nous avons un Roi grand et redoutable ; puissions-nous nous rendre dignes de lui. Les termes du Psaume, dans le sens prochain, peuvent être considérés comme un chant joyeux au sujet de quelque victoire d'Israël ; mais dans leur sens complet, ils s’appliquent à la victoire du Messie, qui, par ses souffrances et sa mort, a reconquis la terre, établi un royaume universel (v. 1) et viendra un jour comme un juge redoutable (2-6), pour séparer les bons des méchants (1-8). Soyons donc bons (9-12). 2 La nuée et l'ombre l'environnent, la justice et l'équité sont la base de son trône. Jésus-Christ viendra, à son second avènement, sur les nuées du ciel (Matthieu 24). Voir Ps. Hébreux 89, 15. 3 Le feu s'avance devant lui et dévore à l'entour ses adversaires. Voir 2 Pierre 3, 19. 2 Thessaloniciens 1, 8. 4 Ses éclairs illuminent le monde, la terre le voit et tremble. 5 Les montagnes se fondent, comme la cire, devant le Seigneur, devant le Seigneur de toute la terre. Voir 2 Pierre 3, 12. 6 Les cieux proclament sa justice et tous les peuples contemplent sa gloire. Toute la nature et les esprits célestes reconnaîtront sa justice, et tous les peuples verront son infinie puissance et sa majesté. 7 Ils seront confondus tous les adorateurs d'images, qui sont fiers de leurs idoles. Tous les dieux se prosternent devant lui. Alors malheur à ceux qui adorent les idoles, qui sont les esclaves de leur ventre, des plaisirs des sens, des satisfactions et des commodités de la vie, et qui se font un Dieu de leur argent et de leurs biens. 8 Sion a entendu et s'est réjouie, les filles de Juda sont dans l'allégresse à cause de tes jugements, Seigneur. Sion : l’assemblée sainte, l’Église. Les filles de Juda : les âmes de Juda, les saints confesseurs. 9 Car toi, Seigneur, tu es le Très-Haut sur toute la terre, tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux. 10 Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal. Il garde les âmes de ses fidèles, il les délivre de la main des méchants. 11 La lumière est semée pour le juste et la joie pour ceux qui ont le cœur droit. Ce grand Roi apporte la joie aux justes, dont les sentiments envers Dieu sont droits et sincères. 12 Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur et rendez gloire à son saint nom. Souvenez-vous que c’est lui qui vous sanctifie, et célébrez son amour.
Psaume hébreu N°98 (Psaume N°97 dans la Vulgate) 1 Psaume. Chantez au Seigneur un cantique nouveau car il a fait des prodiges, sa droite et son bras saints lui ont donné la victoire. C'est un chant de triomphe, comme le précédent, une invitation à louer Dieu au sujet du Libérateur et du juge qui doit venir. 2 Le Seigneur a manifesté son salut, il a révélé sa justice aux yeux des nations. 3 Il s'est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers la maison d'Israël. Toutes les extrémités de la terre ont vu le salut de notre Dieu. Il s'est souvenu des prophéties que, dans son amour, il a fait faire par ses prophètes à Israël relativement au salut à venir. 4 Poussez vers le Seigneur des cris de joie, vous, habitants de toute la terre, faites éclater votre allégresse au son des instruments. 5 Célébrez le Seigneur sur la harpe, sur la harpe et au son des cantiques. 6 Avec les trompettes et au son du cor, poussez des cris de joie devant le Roi, le Seigneur. 7 Que la mer s'agite avec tout ce qu'elle renferme, que la terre et ses habitants fassent éclater leur allégresse. 8 Que les fleuves applaudissent, qu'ensemble les montagnes poussent des cris de joie 9 devant Seigneur car il vient pour juger la terre, il jugera le monde avec justice et les peuples avec équité.
Psaume hébreu N°99 (Psaume N°98 dans la Vulgate) 1 Le Seigneur est roi, les peuples tremblent, il est assis sur les Chérubins, la terre chancelle. 2 Le Seigneur est grand dans Sion, il est élevé au-dessus de tous les peuples. glorieux déjà par sa présence sur l’Arche sainte dans le tabernacle, sur la montagne de Sion ; plus glorieux encore par sa présence corporelle dans les tabernacles de l’Église chrétienne. 3 Qu'on célèbre ton nom grand et redoutable. Il est saint. Qu'au lieu de se révolter contre lui et contre sa loi, ils rendent gloire à son nom, qui est un nom au-dessus de tous les noms (Philippiens 2, 9). Les mots « il est saint » sont encore répétés deux fois (v. 5, 9), vraisemblablement pour faire comprendre que la sainteté de Dieu est le principal motif qui doit nous porter à l’adorer et à nous sanctifier nous-mêmes. 4 Qu'on célèbre la puissance du Roi qui aime la justice. Tu affermis la droiture, tu exerces en Jacob la justice et l'équité. Dieu fait consister sa gloire à être juste (Théodoret) ; c’est pourquoi nous vivrons saintement, afin de nous voir justifiés par son juste jugement. 5 Exaltez le Seigneur, notre Dieu et prosternez-vous devant l'escabeau de ses pieds. Il est saint. Prosternez-vous devant l’Arche, sur laquelle Dieu était présent, et qui était une figure de nos saints tabernacles. 6 Moïse et Aaron étaient parmi ses prêtres et Samuel parmi ceux qui invoquaient son nom. Ils invoquaient le Seigneur et il les exauçait, Celui qui honore et invoque Dieu comme il faut, est exaucé, ainsi que l’apprend l’histoire des pieux serviteurs de Dieu. 7 il leur parlait dans la colonne de nuée, ils observaient ses commandements et la loi qu'il leur avait donnée. 8 Seigneur, notre Dieu, tu les exauças, tu fus pour eux un Dieu clément et tu les punis de leurs fautes. Vous étiez clément lors même que vous les punissiez de leurs transgressions. 9 Exaltez le Seigneur, notre Dieu et prosternez-vous devant sa montagne sainte car il est saint le Seigneur notre Dieu.
Psaume hébreu N°100 (Psaume N°99 dans la Vulgate) 1 Psaume de louange. Poussez des cris de joie vers le Seigneur, vous, habitants de toute la terre. 2 Servez le Seigneur avec joie, venez en sa présence avec allégresse. L'homme ne peut goûter de joie durable et vraie que dans le service de Dieu. Or, servir Dieu, dit saint Paul, c'est régner, parce que par le service de Dieu on devient maître de soi-même et du monde. Saint Augustin ajoute : Le service de l’homme (lorsqu'il sort des règles) est plein d'amertume et de dégoût ; mais dans le service de Dieu il y a liberté et joie, parce que c’est non la contrainte qui sert, mais l'amour qui naît de la vérité, c’est-à-dire de Jésus-Christ. 3 Reconnaissez que le Seigneur est Dieu. C'est lui qui nous a faits et nous lui appartenons, nous sommes son peuple et le troupeau de son pâturage. 4 Venez à ses portiques avec des louanges, à ses parvis avec des cantiques, célébrez-le, bénissez son nom. 5 Car le Seigneur est bon, sa miséricorde est éternelle et sa fidélité demeure d'âge en âge.
Psaume hébreu N°101 (Psaume N°100 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Je veux chanter la bonté et la justice. C'est toi, Seigneur que je veux célébrer. Votre bonté et votre justice, que je veux pratiquer. 2 Je prendrai garde à la voie de l'innocence. Quand viendras-tu à moi ? Je marcherai dans l'intégrité de mon cœur, au milieu de ma maison. Je me tiendrai en garde contre le péché, lorsque vous me visiterez, que vous n'éprouverez. 3 Je ne mettrai devant mes yeux aucune action mauvaise. Je hais la conduite perverse, elle ne s'attachera pas à moi. 4 Un cœur faux ne sera jamais le mien, je ne veux pas connaître le mal. 5 Le détracteur qui déchire en secret son prochain, je l'exterminerai. L'homme au regard hautain et au cœur gonflé d'orgueil, je ne le supporterai pas. Je n’aurai pas dans mon entourage des hommes avides d’honneur et de biens. 6 J'aurai les yeux sur les hommes fidèles du pays, pour qu'ils demeurent auprès de moi. Celui qui marche dans une voie intègre sera mon serviteur. Je ne choisirai pour mes conseillers que ceux qui sont fidèles à Dieu et à leur prince. La fidélité envers Dieu est toujours accompagnée de la fidélité envers le prince ; au contraire, les magistrats qui sont sans crainte de Dieu, et qui ne se font pas un point d'honneur d'observer fidèlement l'alliance qu’ils ont contractée avec Dieu, c’est-à-dire leur religion, ne sont jamais de sincères serviteurs des princes. 7 Il n'aura pas de place dans ma maison, celui qui agit avec fourberie. Celui qui profère le mensonge ne subsistera pas devant mes yeux. 8 Chaque matin j'exterminerai tous les méchants du pays, afin de retrancher de la cité du Seigneur tous ceux qui commettent l'iniquité. Le matin était le temps où l’on rendait la justice.
Psaume hébreu N°102 (Psaume N°101 dans la Vulgate) 1 Prière du malheureux, lorsqu'il est accablé et qu'il répand sa plainte devant le Seigneur. Un Israélite, dans son affliction profonde, se plaint à Dieu de l’excès de sa misère (2-12) ; il a l'espoir de voir le rétablissement de Sion réduite en ruines (19-24), et, dans cette espérance, il demande à l’Éternel pour lui-même la prolongation de sa vie, et pour toute la race d’Israël une éternelle existence (25-29). Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans le temps où la religion et les bonnes mœurs sont en décadence, ou dans tout autre affliction : il peut aussi s'en servir comme de Psaume de pénitence, et, dans ce cas, déplorer devant Dieu dans les versets 2-12, sa décadence spirituelle, dans les versets 13-24 espérer sa résurrection et celle de toute l'humanité, et, dans cette espérance, lui demander la prolongation de sa vie, de même que l'éternelle existence des hommes rachetés en général (v. 26-29). 2 Seigneur écoute ma prière et que mon cri arrive jusqu'à toi. 3 Ne me cache pas ton visage, au jour de ma détresse, incline vers moi ton oreille, quand je crie, hâte-toi de m'exaucer. 4 Car mes jours s'évanouissent comme en fumée et mes os sont embrasés comme par un feu. Le Chantre sacré, dans les images qui suivent (4-12), trace le tableau de l'état du peuple d'Israël dans la captivité de Babylone, durant laquelle, près de son entière extinction (4), dans une solitude où l’on n’entendait que ses plaintes (7-8), en butte aux persécutions de ses ennemis (9), il languissait dans l’affliction (10-12). 5 Frappé comme l'herbe, mon cœur se dessèche, j'oublie même de manger mon pain. Frappé par le malheur, j’ai été comme l’herbe soumise à l’ardeur du soleil ou au ver. 6 A force de crier et de gémir, mes os s'attachent à ma chair. Les cris et les plaintes aiguës que je pousse, m'ont réduit à une telle maigreur que mes os sont collés à ma peau (Voir Ps. Hébreux 22, 18. Job 19, 20). 7 Je ressemble au pélican du désert, je suis devenu comme le hibou des ruines. Le pélican vit dans les solitudes marécageuses. Isaïe 34, 11. 8 Je passe les nuits sans sommeil, comme l'oiseau solitaire sur le toit. Aussi abandonné. 9 Tout le jour mes adversaires m'outragent, mes ennemis furieux jurent ma ruine. Ceux qui autrefois, avant la captivité, parlaient de moi (de nous) en termes honorables, m’outragent maintenant par leurs dieux ; ou ils font en mon nom des exécrations contre eux-mêmes, en disant : Si je fais ceci ou cela, qu'il m'arrive ce qui est arrivé aux Juifs. 10 Je mange la cendre comme du pain et je mêle mes larmes à mon breuvage, La cendre est mise ici pour le deuil, parce que dans le deuil on demeurait assis dans la cendre. 11 à cause de ta colère et de ton indignation car tu m'as soulevé et jeté au loin. 12 Mes jours sont comme l'ombre qui s'allonge et je me dessèche comme l'herbe. 13 Mais toi, Seigneur, tu es assis sur un trône éternel et ta mémoire vit d'âge en âge. 14 Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion, car le temps de lui faire grâce, le moment fixé est venu. Plusieurs exégètes croient qu'il est fait ici allusion aux années de la captivité prédites par Jérémie 25, 1, 2, 11, 12. Les soixante-dix années de captivité commencèrent en l’an 606 av. J.-C., vers la fin de la troisième année du règne de Joakim. Le psaume aurait donc été composé vers la fin de cette période. 15 Car tes serviteurs en chérissent les pierres, ils s'attendrissent sur sa poussière. Les pierres de Sion, sa construction, la poussière en laquelle elle fut réduite. 16 Alors les nations révéreront le nom du Seigneur et tous les rois de la terre ta majesté, 17 parce que le Seigneur a rebâti Sion, il s'est montré dans sa gloire. 18 Il s'est tourné vers la prière du misérable, il n'a pas dédaigné sa supplication. 19 Que cela soit écrit pour la génération future et que le peuple qui sera créé célèbre le Seigneur, ce peuple n’est pas seulement les Juifs qui devaient adorer Dieu à Jérusalem après sa reconstruction, mais l'assemblée ou l’Église qui devait se composer de toutes les nations (v. 23), les chrétiens qui sont régénérés (Voir 1 Pierre 1, 23. Jacques 1, 18). 20 parce qu'il a regardé de sa sainte hauteur, parce que le Seigneur a regardé des cieux sur la terre, 21 pour écouter les gémissements des captifs, pour délivrer ceux qui sont voués à la mort, dans le sens prochain, les Israélites qui étaient alors en captivité à Babylone, puis dans le sens plus éloigné, les hommes en général, qui languissent dans l'esclavage du péché, et qui, par l'effet du péché originel, sont voués à la mort (Voir Isaïe 61, 1. Luc 1, 74. Hébreux 2, 15). 22 afin qu'ils publient dans Sion le nom du Seigneur et sa louange dans Jérusalem 23 quand s'assembleront tous les peuples et les royaumes pour servir le Seigneur. 24 Il a brisé ma force sur le chemin, il a abrégé mes jours. 25 Je dis : Mon Dieu, ne m'enlève pas au milieu de mes jours, toi, dont les années durent d'âge en âge. À l’occasion de ce coup d'œil consolant sur l'avenir que Dieu découvre au Chantre sacré, celui-ci, qui est encore dans ses meilleures années, s’adresse à Dieu et le conjure de le maintenir en vie pour qu’il voie les jours de ces événements consolants, comme il le désire : Faites-moi don de la vie, vous qui vivez éternellement. 26 Au commencement tu as fondé la terre et les cieux sont l'ouvrage de tes mains. 27 Ils périront, mais toi, tu subsistes. Ils s'useront tous comme un vêtement. Tu les changeras comme un manteau et ils seront changés, 28 mais toi, tu restes le même et tes années n'ont pas de fin. Le ciel ni la terre ne seront pas anéantis, mais seulement changés, transformés, renouvelés (Voir 2 Pierre 3, 10-13. Romains 8, 20-21.) 29 Les fils de tes serviteurs habiteront leur pays et leur postérité sera stable devant toi.
Psaume hébreu N° 103 (Psaume N°102 dans la Vulgate) 1 De David. Mon âme, bénis le Seigneur et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom. 2 Mon âme, bénis le Seigneur et n'oublie pas ses nombreux bienfaits. 3 C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies. 4 C'est lui qui délivre ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de miséricorde. 5 C'est lui qui comble de biens tes désirs et ta jeunesse renouvelée a la vigueur de l'aigle. Au lieu de « désir » saint Jérôme traduit : «votre ornement», par où le Psalmiste entend ordinairement l'âme. Qui orne votre âme de la grâce. C'est avec justesse que l'état de nature dans lequel l'homme est privé de la grâce surnaturelle, est comparé au temps de la mue de l’aigle ; de même que l’état surnaturel de l’homme régénéré, au temps où l’aigle reprend ses plumes. Isaïe 40, 31 s'exprime de la même manière : ceux qui espèrent en Dieu refont leurs forces, renouvellent leurs plumes comme l'aigle. 6 Le Seigneur exerce la justice, il fait droit à tous les opprimés. 7 Il a manifesté ses voies à Moïse, ses grandes œuvres aux enfants d'Israël. Sa loi est une preuve de sa miséricorde. 8 Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté. 9 Ce n'est pas pour toujours qu'il réprimande, il ne garde pas à jamais sa colère. 10 Il ne nous traite pas selon nos péchés et ne nous châtie pas selon nos iniquités. 11 Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande envers ceux qui le craignent. 12 Autant l'orient est loin de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. 13 Comme un père a compassion de ses enfants, le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent. 14 Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. 15 L'homme, ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs. 16 Qu'un souffle passe sur lui, il n'est plus et le lieu qu'il occupait ne le connaît plus. Car le vent passe sur elle (l'herbe), et elle n'est plus, et l’on ne connaît plus le lieu où elle était. Le vent, l'ardeur du vent. 17 Mais la bonté du Seigneur dure à jamais pour ceux qui le craignent et sa justice pour les enfants de leurs enfants, 18 pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses commandements pour les observer. 19 Le Seigneur a établi son trône dans les cieux et son empire s'étend sur toutes choses. 20 Bénissez le Seigneur, vous ses anges, qui êtes puissants et forts et qui exécutez ses ordres, en obéissant à la voix de sa parole. 21 Bénissez le Seigneur vous toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs et qui exécutez sa volonté. 22 Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination. Mon âme, bénis le Seigneur.
Psaume hébreu N°104 (Psaume N°103 dans la Vulgate) 1 Mon âme, bénis le Seigneur. Seigneur, mon Dieu, tu es infiniment grand. Tu es revêtu de majesté et de splendeur. 2 Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau, il déploie les cieux comme une tente. L'Apôtre dit que Dieu habite dans une lumière inaccessible 1 Timothée 6, 16. 3 Dans les eaux du ciel, il bâtit sa demeure, des nuées il fait son char, il s'avance sur les ailes du vent. Dieu a construit sa demeure avec les eaux au-dessus du firmament. L'appartement de dessus se trouvait sur le toit des maisons (Voir 1 Rois 17, 19), et c’est pour cela qu'il est comparé au ciel, séjour de Dieu, qui est au-dessus du firmament. 4 Des vents, il fait ses messagers, des flammes de feu ses serviteurs. Les serviteurs de Dieu ont la promptitude des vents et la force du feu (Voir Hébreux 1, 7). 5 Il a affermi la terre sur ses bases, elle est à jamais inébranlable. 6 Tu l'avais enveloppée de l'abîme comme d'un vêtement, les eaux recouvraient les montagnes. Le Chantre sacré décrit la séparation de la terre d’avec l’eau (Genèse 1, 2. 6. 7) 7 Elles s'enfuirent devant ta menace, au bruit de ton tonnerre, elles reculèrent épouvantées. 8 Les montagnes surgirent, les vallées se creusèrent, au lieu que tu leur avais assigné. 9 Tu poses une limite que les eaux ne franchiront plus, elles ne reviendront plus couvrir la terre. Comme autrefois. Job 38, 10. 10 Il envoie les sources dans les vallées, elles s'écoulent entre les montagnes. 11 Elles abreuvent tous les animaux des champs, les onagres viennent y étancher leur soif. 12 Les oiseaux du ciel habitent sur leurs bords et font résonner leur voix dans le feuillage. 13 De sa haute demeure, il arrose les montagnes, la terre se rassasie du fruit de tes œuvres. De l’appartement de Dieu, c’est-à-dire du milieu des eaux qui se trouvent au-dessus du firmament. 14 Il fait croître l'herbe pour les troupeaux et les plantes pour l'usage de l'homme. Il tire le pain du sein de la terre 15 et le vin qui réjouit le cœur de l'homme, il lui donne l'huile qui brille sur son visage et le pain qui affermit son cœur. L'huile, comme toutes les substances grasses, était considéré comme donnant du poli et de la beauté. Le Prophète célèbre la libéralité de la providence divine, qui fournit aux hommes non seulement ce qui leur est indispensable, à savoir le pain et les légumes, mais encore ce qui sert à les réjouir et à les parer, comme le vin et l’huile (Théodoret). 16 Les arbres du Seigneur sont pleins de sève et les cèdres du Liban qu'il a plantés. Les arbres de Dieu : les plus grands arbres. 17 C'est là que les oiseaux font leurs nids et la cigogne qui habite dans les cyprès. 18 Les montagnes élevées sont pour les chamois, les rochers sont l'abri des gerboises. 19 Il a fait la lune pour marquer les temps et le soleil qui connaît l'heure de son coucher. Les phases et les changements de la lune présentent un moyen très commode pour la division du temps ; de là vient que les anciens peuples, de même que les Hébreux, avaient des années lunaires (Voir Ecclésiastique 43, 6). 20 Il amène les ténèbres et c’est la nuit, aussitôt se mettent en mouvement toutes les bêtes de la forêt. 21 Les lionceaux rugissent après la proie et demandent à Dieu leur nourriture. 22 Le soleil se lève, ils se retirent et se couchent dans leurs tanières. 23 L'homme sort alors pour son ouvrage et pour son travail jusqu'au soir. 24 Que tes œuvres sont nombreuses, Seigneur. Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est remplie de tes biens. 25 Voici la mer, large et vaste, là fourmillent sans nombre des animaux petits et grands. 26 Là se promènent les navires et le léviathan que tu as formé pour se jouer dans les flots. le léviathan est mis en général pour un gros animal, un monstre quelconque (Voir Ps. Hébreux 74, 14). Solidement constitué, il joue avec la mer en fureur, sans avoir rien à en craindre. 27 Tous attendent de toi que tu leur donnes la nourriture en son temps. 28 Tu la leur donnes et ils la recueillent. Tu ouvres ta main et ils se rassasient de tes biens. 29 Tu caches ton visage, ils sont dans l'épouvante. Tu leur retire le souffle, ils expirent et retournent dans leur poussière. Le souffle : leur esprit vital ; car toute vie vient de Dieu (Voir Genèse 3, 7. Ecclésiaste 42, 7). 30 Tu envoies ton souffle, ils sont créés et tu renouvelles la face de la terre. Lorsque vous rendez l’esprit de vie aux choses qui ont été réduites en poussière, elles reçoivent une nouvelle existence, la terre est renouvelée. L'Église applique ces paroles au renouvellement et au changement de l'esprit. 31 Que la gloire du Seigneur subsiste à jamais. Que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres. De ceux qui auront été renouvelés ; parce que ce sont là ceux qui sont bons (Voir Genèse 1, 31). 32 Il regarde la terre et elle tremble. Il touche les montagnes et elles fument. 33 Je veux chanter le Seigneur tant que je vivrai, célébrer mon Dieu tant que j'existerai. 34 Puisse mon cantique lui être agréable. Moi, je mets ma joie dans le Seigneur. 35 Que les pécheurs disparaissent de la terre et que les méchants ne soient plus. Mon âme, bénis le Seigneur. Alléluia. Alléluia, c’est-à-dire « louez Dieu », semble indiquer que c’était là la terminaison du chant du chœur.
Psaume hébreu N°105 (Psaume N°104 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, invoquez son nom, faites connaître parmi les nations ses grandes œuvres. Les quinze premiers versets sont tirés de 1 Chroniques 16, 8. et suiv. Comp. encore Ps. Hébreux 96, 7. 2 Chantez-le, célébrez-le. Proclamez toutes ses merveilles. 3 Glorifiez-vous de son saint nom. Joyeux soit le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur. 4 Cherchez le Seigneur et sa force, ne cessez pas de chercher son visage. Visitez le Seigneur, le temple où il repose sur l’Arche, comme sur son trône. 5 Souvenez-vous des merveilles qu'il a opérées, de ses prodiges et des jugements sortis de sa bouche, 6 race d'Abraham, son serviteur, enfants de Jacob, ses élus. 7 Lui, le Seigneur, est notre Dieu. Ses jugements atteignent toute la terre. Il juge toute la terre, et ses jugements sont partout visibles. 8 Il se souvient éternellement de son alliance, de la parole qu'il a affirmée pour mille générations, 9 de l'alliance qu'il a contractée avec Abraham et du serment qu'il a fait à Isaac. 10 Il l'a érigé pour Jacob en loi, pour Israël en alliance éternelle, 11 disant : "Je te donnerai le pays de Canaan comme la part de ton héritage." Voir Voir Deutéronome 32, 9. Ps. Hébreux 12, 54. 12 Comme ils étaient alors en petit nombre, peu nombreux et étrangers dans le pays, 13 qu'ils allaient d'une nation à l'autre et d'un royaume vers un autre peuple, 14 il ne permit à personne de les opprimer et il châtia les rois à cause d'eux : 15 "Ne touchez pas à ceux qui ont reçu mon onction et ne faites pas de mal à mes prophètes." 16 Il appela la famine sur le pays, il les priva du pain qui les soutenait. Voir Genèse 41, 54 ; 42, 1. 17 Il envoya devant eux un homme, Joseph fut vendu comme esclave. 18 On serra ses pieds dans des liens, on le jeta dans les fers, 19 jusqu'au jour où s'accomplit sa prédiction et où la parole de Dieu le justifia. La prophétie qu'il avait faite aux compagnons de sa captivité, à l'échanson et au panetier de Pharaon (Voir Genèse 40, 22-23). 20 Le roi envoya ôter ses liens, le souverain des peuples le mit en liberté. 21 Il l'établit seigneur sur sa maison et gouverneur de tous ses domaines, 22 afin de lier les princes, selon son gré et pour enseigner la sagesse à ses anciens. Après l'explication des songes du roi, Joseph devint l’oracle de toute l’Égypte (Voir Genèse 41, 40 et suiv.). 23 Alors Israël vint en Égypte et Jacob séjourna dans le pays de Cham. Fixa son séjour en Égypte. 24 Dieu accrut grandement son peuple et le rendit plus puissant que ses oppresseurs. 25 Il changea leur cœur, au point qu'ils haïrent son peuple et usèrent de perfidie envers ses serviteurs. Dieu ne mit pas dans le cœur des Égyptiens la haine et la ruse vis-à-vis des Hébreux ; mais comme il multipliait son peuple, et le comblait de ses bénédictions, les Égyptiens en prirent occasion de porter envie aux Israëlites et de les persécuter. Ce ne fut pas Dieu, dit saint Augustin, qui souffla la haine dans leur cœur, mais il prévit cette haine, et la permit pour l’accomplissement de ses desseins et de ses jugements. 26 Il envoya Moïse, son serviteur et Aaron qu'il avait choisi. 27 Ils accomplirent ses prodiges parmi eux, ils firent des miracles dans le pays de Cham. Ils opérèrent les prodiges que Dieu leur avait ordonné d'opérer. 28 Il envoya des ténèbres et il fit la nuit et ils ne furent pas rebelles à sa parole. Moïse et Aaron ne doutèrent pas de ses paroles. Comp. Nombres 27, 14. 29 Il changea leurs eaux en sang et fit périr leurs poissons. 30 Leur pays fourmilla de grenouilles, jusque dans les chambres de leurs rois. 31 Il dit, et vint une nuée d'insectes, des moucherons sur tout leur territoire. 32 Il leur donna pour pluie de la grêle, des flammes de feu dans leur pays. 33 Il frappa leurs vignes et leurs figuiers et brisa les arbres de leur contrée. 34 Il dit, et arriva la sauterelle, des sauterelles sans nombre. 35 Elle dévorèrent toute l'herbe de leur pays, elles dévorèrent les produits de leurs champs. 36 Il frappa tous les premiers-nés de leurs pays, les prémices de toute leur vigueur. Tous les premiers nés, tant des animaux que des hommes. 37 Il fit sortir son peuple avec de l'argent et de l'or et nul dans ses tribus ne chancela. 38 Les égyptiens se réjouirent de leur départ, car la crainte d'Israël les avait saisis. 39 Il étendit la nuée pour les couvrir et le feu pour les éclairer la nuit. 40 A leur demande, il fit venir des cailles et il les rassasia du pain du ciel. 41 Il ouvrit le rocher et des eaux jaillirent, elles coulèrent comme un fleuve dans le désert. 42 Car il se souvint de sa parole sainte, d'Abraham, son serviteur. 43 Il fit sortir son peuple dans l'allégresse, ses élus au milieu des cris de joie. 44 Il leur donna les terres des nations et ils possédèrent le fruit du travail des peuples, 45 à la condition de garder ses préceptes et d'observer ses lois. Alléluia.
Psaume hébreu N°106 (Psaume N°105 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Louez Dieu ! Comp. ce psaume avec les psaumes 77 et 104. 2 Qui dira les hauts faits du Seigneur, qui publiera toute sa gloire ? 3 Heureux ceux qui observent la loi, qui accomplissent la justice en tout temps. 4 Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ta bonté pour ton peuple, visite-moi avec ton secours, Avec votre assistance salutaire 5 afin que je voie le bonheur de tes élus, que je me réjouisse de la joie de ton peuple et que je me glorifie avec ton héritage. A cause du peuple qui est votre héritage (Ps. Hébreux 79, 2), à cause des grandes choses que vous avez opérées en sa faveur. 6 Nous avons péché comme nos pères, nous avons commis l'iniquité, nous avons fait le mal. 7 Nos pères en Égypte n'eurent pas d'égard à tes prodiges, ils ne se souvinrent pas de la multitude de tes grâces, ils se sont révoltés à la mer, à la mer Rouge. 8 Il les sauva pourtant à cause de son nom, pour faire éclater sa puissance. A cause de lui-même, car il est miséricorde et amour. 9 Il menaça la mer Rouge et elle se dessécha et il les fit marcher à travers l'abîme comme dans un désert. Il commanda, avec sa puissance, à la mer Rouge. 10 Il les sauva de la main de celui qui les haïssait, il les délivra de la main de l'oppresseur. 11 Les flots couvrirent leurs adversaires, pas un seul n'échappa. 12 Ils crurent alors à ses paroles, ils chantèrent ses louanges. 13 Mais ils oublièrent bientôt ses œuvres, ils n'attendirent pas qu'il exécutât ses desseins. Ils n’attendirent pas avec patience que Dieu exécutât ses desseins ; ils se laissèrent déconcerter par les obstacles, et ils ne comprirent pas que c’est à travers les obstacles et les tribulations que les voies de Dieu conduisent au terme. C’est par la patience que nous portons du fruit. 14 Ils furent pris de convoitise dans le désert et ils tentèrent Dieu dans la solitude. 15 Il leur accorda ce qu'ils demandaient, mais il les frappa de dépérissement. Voir Ps 77, 18, 20. 16 Puis ils furent jaloux de Moïse dans le camp et d'Aaron, le saint du Seigneur. 17 La terre s'ouvrit et engloutit Dathan et elle se referma sur la troupe d'Abiron. 18 Le feu dévora leur troupe, la flamme consuma les méchants. 19 Ils firent un veau au mont Horeb, ils se prosternèrent devant une image de métal fondu. 20 Ils échangèrent leur gloire contre la figure d'un bœuf qui mange l'herbe. Leur gloire : le Dieu glorieux, infini. Voir Romains 1, 23. On peut dire d’une certaine manière la même chose de ces chrétiens qui tournent le dos à Dieu, et qui prostituent leur cœur au monde, aux plaisirs et aux richesses et aux honneurs d’ici-bas. 21 Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Égypte, 22 des miracles dans le pays de Cham, des prodiges à la mer Rouge. 23 Il parlait de les exterminer, si Moïse, son élu, ne se fût tenu sur la brèche devant lui, pour empêcher sa colère de les détruire. L'image est prise d’un mur emporté d'assaut auquel on a fait brèche, et où un soldat valeureux se présente pour repousser ceux qui se précipitent dans la place (Voir Ézéchiel 13, 5 ; 22, 30). Ici Dieu est l'ennemi qui veut pénétrer, Moïse, le défenseur qui se tient sur la brèche et demande grâce (Voir Exode 32, 10. 32). Telle est la force de la prière des Saints (Augustin). 24 Ils dédaignèrent la terre de délices, ils ne crurent pas à la parole du Seigneur. Voir Nombres 14, 3. 4. 25 Ils murmurèrent dans leurs tentes et n'obéirent pas à sa voix. 26 Alors il leva la main contre eux, jurant de les faire périr dans le désert, Voir Nombres 14, 28-30. 27 de faire périr leur race parmi les nations et de les disperser en d'autres contrées. Voir Lévitique 26, 33. 28 Ils s'attachèrent à Béelphégor et mangèrent des victimes offertes aux morts. Un dieu de la volupté. Il représentait vraisemblablement le soleil, comme étant la force génératrice de la nature (Voir Nombres 25). Ils mangèrent des victimes des idoles mortes, au lieu de manger des sacrifices du Dieu vivant. 29 Ils irritèrent le Seigneur par leurs actions et un fléau fit irruption parmi eux. Ils furent frappés d’un grand châtiment. 30 Phinées se leva et donna satisfaction et le fléau fut arrêté. 31 Cette action fut imputée à justice, d'âge en âge, à jamais. 32 Ils irritèrent le Seigneur aux eaux de Mériba et Moïse eut à souffrir à cause d'eux 33 car ils aigrirent son esprit et il prononça des paroles inconsidérées. Il douta s’il serait possible à Dieu de faire sortir de l’eau du rocher (Voir Nombres 20, 10). 34 Ils n'exterminèrent pas les peuples que le Seigneur leur avait ordonné de détruire. 35 Ils se mêlèrent aux nations et ils apprirent leurs œuvres. 36 Ils servirent leurs idoles, qui furent pour eux un piège. Une occasion de séduction. 37 Ils immolèrent leurs fils et leurs filles aux démons. Voir Ps. Hébreux 96, 5. Deutéronome 32, 17. Le Chantre sacré veut parler spécialement du culte de Moloch, dans lequel les parents faisaient brûler leurs enfants devant les idoles (Voir Lévitique 18, 21). 38 Ils versèrent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils sacrifiaient aux idoles de Canaan et le pays fut profané par des meurtres. 39 Ils se souillèrent par leurs œuvres, ils se prostituèrent par leurs actions. Ils abandonnèrent Dieu, qui était leur véritable époux, et ils s'attachèrent aux idoles (Voir Exode 34, 16. Lévitique 17, 7). 40 La colère du Seigneur s'alluma contre son peuple et il prit en horreur son héritage. 41 Il les livra entre les mains des nations, ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux. 42 Leurs ennemis les opprimèrent et ils furent humiliés sous leur main. 43 Bien des fois il les délivra, mais ils furent rebelles dans leurs desseins et se perdirent par leurs iniquités. Ils se précipitèrent dans la misère par leurs iniquités. 44 Néanmoins, il regarda leur détresse, lorsqu'il entendit leurs supplications. 45 Il se souvint en leur faveur de son alliance, il eut pitié d'eux selon sa grande bonté 46 et il en fit l'objet de ses miséricordes, devant tous ceux qui les tenaient captifs. Comme devant Cyrus, Darius, etc. (Voir le livre d’Esdras). 47 Sauve nous Seigneur, notre Dieu et rassemble-nous du milieu des nations, afin que nous célébrions ton saint nom et que nous mettions notre gloire à te louer. Les nations qui nous retiennent présentement en captivité. Le psaume fut vraisemblablement composé durant la captivité de Babylone. Le chrétien peut sur ces passages, se souvenir de ses frères que Dieu rassemblera encore un jour du milieu de tous les peuples, afin qu’il n'y ait qu’une seule bergerie et qu’un seul troupeau. 48 Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël, d'éternité en éternité et que tout le peuple dise : Amen. Alléluia. C'est par cette formule de bénédictions que se termine le quatrième livre des Psaumes (Voir Ps. Hébreux 41, 14).
Psaume hébreu N°107 (Psaume N°106 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Dans ce psaume, suivant le sens prochain, les Juifs de retour de la captivité de Babylone rendent grâces à Dieu de ce que, lorsqu'ils étaient bannis (v. 4-7), captifs (v. 10-14), faibles jusqu'à la mort (v. 18-20), battus par la tempête (v. 23-30), il les a délivrés et a comblé de nouveau leur terre de bénédictions (v. 33-43) ; dans le sens plus élevé, c’est l'expression de la reconnaissance de ceux que Jésus-Christ a rachetés de la misère du péché. Le psaume est un hymne divisé en strophes, où les versets 1-3 forment le préambule ; les versets 4-7, 10-14, 18-20, 23-30 les strophes ; les versets 8. 9. 15-17. 21. 22. 31. 32. Le refrain, enfin les versets 33-43 la conclusion générale. 2 Qu'ainsi disent les rachetés du Seigneur, ceux qu'il a rachetés des mains de l'ennemi 3 et qu'il a rassemblés de tous les pays, de l'orient et de l'occident, du nord et de la mer. c’est-à-dire de la mer du Sud, du Midi, comme porte une autre leçon de l’hébreu. Cependant la mer prise pour la région de l'Occident, qu’elle désigne souvent, offre aussi un bon sens, attendu surtout que les contrées septentrionales et occidentales de la terre sont celles où l’Église chrétienne s'est répandue (Voir Isaïe 49, 12). 4 Ils erraient dans le désert, dans un chemin solitaire, sans trouver une ville à habiter. Errer dans le désert est, de même que souffrir la faim et la soif, l'image de la misère. Ils ne trouvaient pas de lieu habité. L'homme est errant dans ce monde aussi longtemps qu'il n’a pas trouvé la cité de Dieu : la cité de la foi, de l'espérance et de la charité, l’Église, qui seule peut apaiser la faim et la soif de son esprit. 5 En proie à la faim, à la soif, ils sentaient leur âme défaillir. 6 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les délivra de leurs angoisses. 7 Il les mena par le droit chemin, pour les faire arriver à une ville habitable. 8 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur du fils de l'homme. C'est le membre de la strophe qui en forme la conclusion. 9 Car il a désaltéré l'âme altérée et comblé de biens l'âme affamée. 10 Ils habitaient les ténèbres et l'ombre de la mort, prisonniers dans la souffrance et dans les fers. Ce sont des images de la captivité. 11 Parce qu'ils s'étaient révoltés contre les oracles de Dieu et qu'ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut, 12 il humilia leur cœur par la souffrance, ils s'affaissèrent et personne ne les secourut. 13 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 14 Il les tira des ténèbres et de l'ombre de la mort et il brisa leurs chaînes. 15 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 16 Car il a brisé les portes d'airain et mis en pièces les verrous de fer. 17 Les insensés par leur conduite criminelle et par leurs iniquités, ils avaient attiré sur eux la souffrance. Les insensés, cela a été à cause de leur conduite coupable, à cause de leurs iniquités, qu'ils ont été affligés. 18 Leur âme avait en horreur toute nourriture et ils touchaient aux portes de la mort. La tristesse était cause qu'ils ne pouvaient plus prendre de nourriture, et ils étaient malades jusqu’à la mort. 19 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les sauva de leurs angoisses. 20 Il envoya sa parole et il les guérit et il les fit échapper de leurs tombeaux. Les Pères de l’Église entendent aussi par cette parole le Verbe éternel, la seconde personne en Dieu, que Dieu le Père a envoyé pour notre délivrance (Voir Sagesse 16, 12. Matthieu 8, 8. Jean 1, 14). 21 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 22 Qu'ils offrent des sacrifices d'actions de grâce et qu'ils publient ses œuvres avec des cris de joie. 23 Ils étaient descendus sur la mer dans des navires, pour faire le négoce sur les vastes eaux, Ils étaient comme des marins qui sur la mer ont beaucoup de peine pour conduire leur navire, et courent de grands dangers. Nous ressemblons tous à des voyageurs, qui sur la mer orageuse de cette vie sont exposés à beaucoup de périls, jusqu'à ce que nous entrions dans le port du salut. 24 ceux-là ont vu les œuvres du Seigneur et ses merveilles au milieu de l'abîme. Ils ont vu la toute-puissance de Dieu, comme il va suivre : à savoir le pouvoir qu’il a de soulever et d’apaiser la tempête. 25 Il dit et il fit lever un vent de tempête qui souleva les flots de la mer. 26 Ils montaient jusqu'aux cieux, ils descendaient dans les abîmes, leur âme défaillait dans la peine. 27 Saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre et toute leur sagesse était anéantie. 28 Dans leur détresse, ils crièrent vers le Seigneur et il les tira de leurs angoisses. 29 Il changea l'ouragan en brise légère et les vagues de la mer se turent. 30 Ils se réjouirent en les voyant apaisées et le Seigneur les conduisit au port désiré. 31 Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme. 32 Qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple et qu'ils le célèbrent dans le conseil des anciens. 33 Il a changé les fleuves en désert et les sources d'eau en sol aride. 34 Le pays fertile en plaine de sel à cause de la méchanceté de ses habitants. Un sol empreint de sel est stérile (Voir Deutéronome 29, 23. Genèse 13, 10. Juges 9, 45). 35 Il a fait du désert un bassin d'eau et de la terre aride un sol plein de sources. Le sens des versets 33-35 est : Dieu, à cause de nos péchés, a désolé et dépeuplé notre pays ; maintenant il l'a repeuplé. S. Augustin et S. Jérôme font l'application de ce passage à la synagogue judaïque, et à l'Église formée des païens. La première fut au début abondamment arrosée, mais plus tard elle devint aride ; au contraire la dernière était au commencement faible et à peine visible ; mais avec le temps elle se distingua par sa fécondité, et fut riche en eaux vivifiantes. Nous habitons présentement dans le sein de cette Église arrosée des eaux divines (Jean 4, 10) ; mais prenons garde de ne pas tomber par notre faute dans l’aridité et la stérilité des Juifs ; et si la corruption de notre cœur arrête l'effusion salutaire des eaux vivifiantes de l’Esprit-Saint, tournons nos yeux vers la bonté et la puissance de celui qui change les déserts en mer, et la terre aride en sources d'eau vive. 36 Il y établit les affamés et ils fondèrent une ville pour l'habiter. 37 Ils ensemencèrent des champs et ils plantèrent des vignes et ils recueillirent d'abondantes récoltes. 38 Il les bénit et ils se multiplièrent beaucoup et il ne laissa pas diminuer leurs troupeaux. 39 Ils avaient été réduits à un petit nombre et humiliés, sous l'accablement du malheur et de la souffrance. Dans le temps de la captivité. 40 Il avait répandu la honte sur leurs princes, il les avait fait errer dans des déserts sans chemins. Dieu avait répandu le mépris sur les princes, et les avait fait errer dans des lieux vastes et déserts, où il n’y avait pas de chemin, c’est-à-dire ils flottaient indécis par un défaut absolu de courage et de conseil. 41 Mais il a relevé le malheureux de la misère et il a rendu les familles pareilles à des troupeaux. Il les a rendus aussi nombreux que des troupeaux de brebis (Augustin, Théodoret). 42 Les hommes droits le voient et se réjouissent et tous les méchants ferment la bouche. Tous les méchants demeureront muets de confusion. 43 Que celui qui est sage prenne garde à ces choses et qu'il comprenne les bontés du Seigneur. Qui méditera sur les voies et la conduite de Dieu, telles qu’elles apparaissent dans l’histoire de tous les peuples et de la vie propre de chacun ? Celui qui le fait apprendra à connaître et à admirer la grandeur de la miséricorde et de la bonté de Dieu.
Psaume hébreu N°108 (Psaume N°107 dans la Vulgate) 1 Cantique, psaume de David. Ce psaume est composé de fragments tirés de Ps. Hébreux 57, 8-12, et Ps. 60, 7-14, avec de légers changements. Le Chantre sacré s'engage à louer Dieu au sujet de la rédemption de tous les peuples (4, 7) par sa miséricorde et sa vérité (5) ; cette rédemption aura lieu, parce que Dieu a promis la réunion des nations à son peuple (8-9) et l’assujettissement du paganisme (11). 2 Mon cœur est affermi, ô Dieu, je chanterai et ferai retentir de joyeux instruments. Debout, ma gloire. Ma gloire : mon âme, c'est-à-dire de toute mon âme (Voir Ps. Hébreux 66, 9). 3 Éveillez-vous, ma lyre et ma harpe, que j'éveille l'aurore. 4 Je te louerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. 5 Car ta bonté s'élève au-dessus des cieux et ta fidélité jusqu'aux nuages. 6 Élève-toi au-dessus des cieux, ô Dieu, que ta gloire brille sur toute la terre 7 afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite et exauce-moi. 8 Dieu a parlé dans sa sainteté : "Je tressaillirai de joie, j'aurai Sichem en partage, je mesurerai la vallée de Succoth. 9 Galaad est à moi, à moi Manassé, Éphraïm est l'armure de ma tête et Judas mon sceptre. 10 Moab est le bassin où je me lave, sur Édom je jette ma sandale, sur la terre des Philistins je pousse des cris de joie." 11 Qui me mènera à la ville forte ? Qui me conduira à Édom ? 12 N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais rejetés, ô Dieu qui ne sortais plus avec nos armées ? 13 Prête-nous ton secours contre l'oppresseur. Le secours de l'homme n'est que vanité. 14 Avec Dieu nous accomplirons des exploits, il écrasera nos ennemis.
Psaume hébreu N°109 (Psaume N°108 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Dieu de ma louange, ne garde pas le silence Ce que, dans ce psaume, David prédit dans le sens prochain contre ses ennemis et spécialement contre l’un d’eux (peut-être Doëg, cf. 1 Samuel 21, 7), est, dans un sens plus complet, une prophétie du Christ contre les ennemis de sa domination, spécialement contre Judas (Act. 1, 20. Jean 17, 12). Augustin, Théodoret. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière au nom de l’Église, et louer ainsi les justes jugements dont Dieu frappe ses ennemis, qui ne veulent pas revenir à de meilleurs sentiments. 2 car la bouche du méchant, la bouche du perfide, s'ouvre contre moi. Ils parlent contre moi avec une langue de mensonge, 3 ils m'assiègent de paroles haineuses et ils me font la guerre sans motif. 4 En retour de mon affection, ils me combattent et moi, je ne fais que prier. David priait ; ainsi fit Jésus-Christ encore sur la croix, nous apprenant par là comment nous devons répondre à la calomnie et à la haine par une prière unanime et fervente, afin de ne pas succomber sous le mal, mais de vaincre le mal par le bien. 5 Ils me rendent le mal pour le bien et la haine pour l'amour. 6 Mets-le au pouvoir d'un méchant et que l'accusateur se tienne à sa droite. Établissez sur les pécheurs un maître puissant et dur. Il ne faut pas voir dans les versets qui vont suivre 6-19, des malédictions qui auraient leur principe dans un cœur avide de vengeance ; ni David ni Jésus-Christ (v. 4-5) n'avaient un cœur ainsi fait ; mais une prophétie que Dieu allait faire éclater les châtiments dont il a menacé dans la loi ses ennemis qui ne voudraient pas se corriger. Quelques exégètes comptent dans ces versets trente sortes de châtiments, correspondant aux trente pièces d'argent, au prix desquelles Judas vendit le Seigneur. 7 Quand on le jugera, qu'il sorte coupable et que sa prière soit réputée péché. Que sa prière pour demander pardon (laquelle est faite sans la grâce de Dieu, sans une humilité et une sincérité véritable), ne serve qu'à irriter encore davantage son juge. Ce fut ce qui arriva à Judas d'après Matthieu 27, 4. 8 Que ses jours soient abrégés et qu'un autre prenne sa charge. Voir Actes 1, 20. 9 Que ses enfants deviennent orphelins, que son épouse soit veuve. 10 Que ses enfants soient vagabonds et mendiants, cherchant leur pain loin de leurs maisons en ruines. 11 Que le créancier s'empare de tout ce qui est à lui et que les étrangers pillent ce qu'il a gagné par son travail. Que le créancier qui lui a prêté de l’argent prenne ses biens en gage. 12 Qu'il n'ait personne qui lui garde son affection, que nul n'ait pitié de ses orphelins. 13 Que ses descendants soient voués à la ruine et que leur nom soit effacé à la seconde génération. 14 Que l'iniquité de ses pères reste en souvenir devant le Seigneur et que la faute de leur mère ne soit pas effacée. 15 Qu'elles soient toujours devant le Seigneur et qu'il retranche de la terre leur mémoire. Que leurs fautes restent présentes aux yeux du Seigneur, que le souvenir de chaque pécheur soit effacé. 16 Parce qu'il ne s'est pas souvenu d'exercer la miséricorde, parce qu'il a persécuté le malheureux et l'indigent et l'homme au cœur brisé pour le faire mourir. le Chantre sacré et ceux qui lui ressemblent : dans le sens plus élevé Jésus-Christ qui, pauvre lui-même, a prêché l’Évangile aux pauvres. 17 Il aimait la malédiction, elle tombe sur lui. Il dédaignait la bénédiction, elle s'éloigne de lui. Il a maudit le pauvre ; que la malédiction retombe pareillement sur lui. 18 Il s'est revêtu de la malédiction comme d'un vêtement, comme l'eau elle entre au-dedans de lui, et comme l'huile elle pénètre dans ses os. Sous les images du vêtement dont on se revêt, de l'eau que l’on boit, puis de l’huile dont on s'oint, le Chantre sacré veut figurer la force de la malédiction qui s’empare du méchant, pénètre pour ainsi dire dans sa chair et dans son sang, et ne l'abandonne jamais (Chrysostome, Théodoret). 19 Qu'elle soit pour lui le vêtement qui l'enveloppe, la ceinture qui ne cesse de l'entourer. La malédiction. 20 Tel soit, de la part du Seigneur le salaire de mes adversaires et de ceux qui parlent méchamment contre moi. 21 Et toi, Seigneur Dieu, prends ma défense à cause de ton nom, dans ta grande bonté, délivre-moi. 22 Car je suis malheureux et indigent et mon cœur est blessé au-dedans de moi. Voir Matthieu 26, 38. 23 Je m'en vais comme l'ombre à son déclin, je suis emporté comme la sauterelle. Je coule mes jours au milieu des embûches de mes ennemis. 24 A force de jeûne, mes genoux chancellent et mon corps est épuisé de maigreur. 25 Je suis pour eux un objet d'opprobre, ils me regardent et hochent de la tête. Voir Ps. Hébreux 22, 8. 26 Secours-moi, Seigneur, mon Dieu Sauve-moi dans ta bonté. Jésus-Christ pria son Père de le délivrer de la mort, c'est-à-dire de le ressusciter du tombeau, comme l’Apôtre le dit Hébreux 5, 7. 27 Qu'ils sachent que c'est ta main, que c'est toi, Seigneur, qui l'a fait. 28 Eux, ils maudissent, mais toi tu béniras, ils se lèvent, mais ils seront confondus et ton serviteur sera dans la joie. 29 Mes adversaires seront revêtus d'ignominie, ils seront enveloppés de leur honte comme d'un manteau. 30 Mes lèvres loueront hautement le Seigneur, je le célébrerai au milieu de la multitude 31 car il se tient à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui le condamnent. Il le défend comme son avocat.
Psaume hébreu N°110 (Psaume N°109 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Le Seigneur a dit à mon Seigneur : "Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds." Dans ce psaume est célébré un roi glorieux, que Dieu a admis à partager l'exercice de sa puissance (v. 4, 2), qui, environné de saints combattants (v. 3), possède non seulement la dignité de roi, mais encore celle de grand Prêtre, à la manière de Melchisédech (v. 4), et terrasse (v. 5, 6), par sa force irrésistible, qu'il a puisée dans la pauvreté et les afflictions (v. 7), ceux qui ne veulent pas se soumettre à sa domination. Ce roi glorieux ne peut être que le Messie, et c'est ce que croyaient d’un accord unanime les anciens Juifs, comme il résulte de Matthieu 22, 43. Marc 12, 36. Luc 20, 42, où Jésus suppose cette croyance, et démontre aux Juifs de son temps, par ce psaume, que le Messie devait avoir une nature au-dessus de la nature humaine. De même que Jésus-Christ dans les passages cités, les Apôtres, Actes 2, 34, 36. 5, 31. 1 Corinthiens 15, 25. Éphésiens 1, 20. Hébreux 7, 17, ainsi que les Pères et toute l’Église chrétienne, ont pareillement de tout temps entendu ce psaume du Messie. David étant l’auteur du psaume, comme le dit le titre, et lui, qui se trouvait au plus haut degré de la grandeur humaine, en appelant ici un autre son Seigneur, ce dernier ne peut dès lors être aucun autre personnage que le Messie (Théodoret). Jésus concluait en outre de là contre les Juifs, que le Messie avait une dignité surhumaine. C’est la coutume en Orient que les rois fassent asseoir à leur droite ceux à qui ils confient leur autorité. Le Dieu qui est assis à la droite de Dieu est donc le dépositaire de la puissance divine. L’escabeau de tes pieds : Dominez avec la plénitude de ma puissance, jusqu'à ce que je vous aie assujettisse tous vos ennemis (Voir 1 Corinthiens 15, 25. Hébreux 10, 12-13). On foulait aux pieds les ennemis vaincus, et l'on en faisait ainsi comme l'escabeau de ses pieds (Voir Josué 10, 24-25) 2 Le Seigneur étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Règne en maître au milieu de tes ennemis. Votre domination sortira de Sion. Jésus-Christ souffrit à Jérusalem la mort de la croix, et la croix fut le sceptre dont les bras s’étendirent victorieux vers les extrémités du monde (Voir Isaïe 2, 3. Michée 4, 2). Tous les complots, tous les artifices, toutes les persécutions de ses ennemis ne pourront faire obstacle à son règne ; loin de là, ils contribueront à son établissement (Augustin). 3 Ton peuple accourt à toi au jour où tu rassembles ton armée, avec des ornements sacrés. Du sein de l'aurore vient à toi la rosée de tes jeunes guerriers. Lorsque vous vous montrerez dans votre puissance (que vous vous avancerez au combat), alors les vôtres se rassembleront d'eux-mêmes autour de vous avec la parure de dispositions et d'actions saintes. Comme les gouttes de rosée tombent sur la terre à l'aube du jour, ainsi se rassemblera en nombre infini l'humanité rajeunie et renouvelée, pour soutenir avec vous le combat contre vos ennemis. 4 Le Seigneur l'a juré, il ne s'en repentira pas : "Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech." Vous êtes, non pas simplement le roi de mon royaume, mais encore mon grand Prêtre éternel. Non comme Aaron, qui immolait des animaux, et n'était que prêtre, mais comme Melchisédech, qui offrit du pain et du vin, et qui était en même temps roi et prêtre. (Voir Hébreux 5, 6. 6, 20. 7, 1. et suiv.) 5 Le Seigneur, est à droite. Il brisera les rois au jour de sa colère. Le Messie, ô Dieu, est à votre droite, etc. Par le Seigneur qui est assis à la droite, on ne peut entendre ici que le Messie, attendu qu’il est pareillement désigné de la même manière v. 1, et que l’assujettissement des rois lui est attribué en cet endroit, comme dans d’autres (Voir Ps. Hébreux 2, 9). Dans l’hébreu le mot du texte est Adonaï « Seigneur »; c’est un des noms de Dieu, dans lequel se trouve une indication de la divinité du Messie. 6 Il exerce son jugement parmi les nations, tout est rempli de cadavres, il brise les têtes de la terre entière. Comp. Ps. Hébreux 2, 9. Jésus-Christ triomphe de tous ses ennemis ; et parce qu'ils sont divers, il les défait au moyen de diverses armes. Il bat les ennemis de la lumière par la puissance de sa lumière ; ceux qui marchent contre lui et contre ses adeptes avec la puissance terrestre, il les bat également par la puissance du bras séculier ce que l'on peut entendre spécialement des derniers temps (Voir Apocalypse 19, 11-21). 7 Il boit au torrent sur le chemin, c'est pourquoi il relève la tête. Il boira d’abord de l’eau bourbeuse et mauvaise de l’affliction, et par cette humiliation il arrivera à la gloire (Voir Ps. Hébreux 22, 23. Ps. 69, 15. Matthieu 26, 39. Luc 24, 26). (Chrysostome, Théodoret, Augustin).
Psaume hébreu N°111 (Psaume N°110 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Je veux louer le Seigneur de tout mon cœur. BETH. Dans la réunion des justes et dans l'assemblée. Ce psaume commence dans le texte hébreu, à chaque membre de verset, par une lettre différente de l’alphabet, et c'est pourquoi on l’appelle alphabétique. 2 GHIMEL. Grandes sont les œuvres du Seigneur. DALETH. Recherchées pour tous les délices qu'elles procurent. Elles sont si exquises, que les hommes pieux ne peuvent rien souhaiter de meilleur. 3 HÉ. Son œuvre n'est que splendeur et magnificence. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. Il a laissé un souvenir de ses merveilles. HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant. Il a établi sa mémoire par ses actions merveilleuses. 5 TETH. Il a donné une nourriture à ceux qui le craignent. YOD. Il se souvient pour toujours de son alliance. Il a donné à ses adorateurs, aux Israélites, la nourriture, la manne merveilleuse dans le désert, laquelle était une figure de l'adorable sacrement de l'autel. Que le chrétien se souvienne ici de ce divin mystère, et qu'il en loue Dieu, spécialement parce qu'il renferme en soi les mystères sacrés de la nativité, de la passion et de la mort de Jésus-Christ, et qu'il a servi de sceau à l'alliance nouvelle de la grâce (Augustin, Théodoret). 6 CAPH. Il a manifesté à son peuple la puissance de ses œuvres. LAMED. En lui livrant l'héritage des nations. Il a fait éclater la gloire de ses œuvres, en donnant aux Israélites les possessions des Chananéens, et plus encore, en associant les nations aux Juifs, et en les réunissant tous en une seule et unique famille de Dieu. 7 MEM. Les œuvres de ses mains sont vérité et justice. NUN. Tous ses commandements sont immuables. Tout ce que Dieu fait et dit est vrai et juste. Les préceptes de Dieu (les prescriptions de la foi et des mœurs) sont immuables, réglés sur les lois immuables de la vérité et de la justice. 8 SAMECH. Affermis pour l'éternité. AÏN. Faits selon la vérité et la droiture. 9 PHÉ. Il a envoyé la délivrance à son peuple. TSADÉ. Il a établi pour toujours son alliance. QOPH. Son nom est saint et redoutable. 10 RESCH. La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. SCHIN. Ceux-là sont vraiment intelligents, qui observent sa loi. THAV. Sa louange demeure à jamais.
Psaume hébreu N°112 (Psaume N°111 dans la Vulgate) 1 Alléluia. ALEPH. Heureux l'homme qui craint le Seigneur. BETH. Qui met toute sa joie à observer ses préceptes. Selon la tradition pieuse, les prophètes Aggée et Zacharie, qui revinrent avec les Juifs de la captivité de Babylone, se servirent de ce Psaume. C’est un Psaume alphabétique comme le précédent. 2 GHIMEL. Sa postérité sera puissante sur la terre. DALETH. La race des justes sera bénie. 3 HÉ. Il a dans sa maison bien-être et richesse. VAV. Et sa justice subsiste à jamais. 4 ZAÏN. La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits. HETH. Pour celui qui est miséricordieux, compatissant et juste. Dans les ténèbres de l’infortune l'homme pieux trouve les consolations dont il a besoin, et une lumière suffisante, en considérant qu’il y a un Dieu miséricordieux et juste ; car lors même qu'il éprouve quelquefois un sort fâcheux, il sait néanmoins que Dieu ne peut pas permettre qu'il lui arrive rien qu'il n’aurait pas mérité par ses péchés, et qui ne serait pas pour son plus grand bien, parce que Dieu est l’amour et la justice même. 5 TETH. Heureux l'homme qui exerce la miséricorde et qui prête. YOD. En justice il fait prévaloir sa cause. Voir Deutéronome 15, 8. 6 CAPH. Car il ne sera jamais ébranlé. LAMED. Le juste laissera une mémoire éternelle. 7 MEM. Il ne craint pas les funestes nouvelles. NUN. Son cœur est ferme, confiant dans le Seigneur. 8 SAMECH. Son cœur est inébranlable, il ne craint pas. AÏN. Jusqu’à ce qu'il voie ses ennemis abattus. 9 PHÉ. Il sème l'aumône, il donne à l'indigent. TSADÉ. Sa justice subsiste à jamais. QOPH. Sa corne s'élève avec gloire. La récompense de sa justice. Sa puissance sera élevée par les honneurs. 10 RESCH. Le méchant le voit et s'irrite. SCHIN. Il grince des dents et l'envie le consume. THAV. Le désir des méchants périra.
Psaume hébreu N°113 (Psaume N°112 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur. Vous, serviteurs de Dieu (Jérôme). Saint Augustin, saint Athanase et d’autres traduisent : enfants, et ils entendent les chrétiens qui, parce qu’ils ont été régénérés (1 Pierre 2, 2), sont ici exhortés à louer l’auteur de leur salut, notre Seigneur Jésus-Christ. 2 Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et à jamais. 3 Du lever du soleil jusqu'à son couchant, loué soit le nom du Seigneur. 4 Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, sa gloire est au-dessus des cieux. 5 Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu ? Il siège dans les hauteurs 6 et il regarde en bas, dans les cieux et sur la terre. Il a tant de condescendance, qu'il abaisse ses regards sur tout ce qui est petit. C'est aux humbles dans le ciel et sur la terre, à ceux qui ne s’attribuent rien, et qui attendent tout de Dieu seul, que Dieu donne sa grâce. 7 Il relève le malheureux de la poussière, il retire le pauvre du fumier, 8 pour les faire asseoir avec les princes, avec les princes de son peuple. C’est ainsi que Joseph, Moïse, David, Daniel et beaucoup d’autres furent élevés de l’abaissement le plus profond au plus haut degré d'honneur. Pareillement Dieu nous élève tous tant que nous sommes de la fange du péché sur le trône des Anges (Jérôme, Théodoret). 9 Il donne une demeure à la stérile de la maison, il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants. Alléluia. Ce fut ce qui arriva à l'égard de Sara, de Rébecca, d’Anne et à d’autres.
Psaume hébreu N°114 (Psaume N°113 dans la Vulgate) 1 Quand Israël sortit d’Égypte, quand la maison de Jacob s'éloigna d'un peuple barbare, Le Psaume rappelle le secours dont Dieu favorisa les Israélites lors de la sortie d’Égypte (1-8), et il fonde là-dessus la prière qu'il fait à Dieu de continuer, pour sa propre gloire, à se montrer secourable, et comme le Dieu vivant, en opposition aux idoles mortes (Ps. Hébreux 115, 1-8) ; enfin il espère ce secours avec confiance (Ps. Hébreux 115, 9-18). 2 Juda devint son sanctuaire, Israël son domaine. Juda fut son peuple saint, qu'il avait séparé pour lui-même d’entre les nations, pour le sanctifier, et réparer en lui la rédemption de l’humanité tout entière (Voir Exode 19, 5-6). 3 La mer le vit et s'enfuit, le Jourdain retourna en arrière. Voir Exode 14. Josué 3. 4 Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux. Toute la nature trembla (comp. Nahum, 1, 5. Habacuc 3, 6.), spécialement le mont Sinaï (Exode 19, 18. Jérôme, Théodoret). 5 Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? 6 Qu'avez-vous, montagnes, pour bondir comme des béliers et vous, collines, comme des agneaux ? 7 Tremble, ô terre, devant la face du Seigneur, devant la face du Dieu de Jacob, 8 qui change le rocher en étang, le roc en source d'eaux. Voir Nombres 20, 8. 10.
Psaume hébreu N°115 (Psaume N°113, v.1-18 dans la Vulgate) 1 Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité. 2 Pourquoi les nations diraient-elles : « Où donc est leur Dieu ? » Vous avez, Ô Dieu favorisé notre sortie d’Égypte au moyen de vos opérations miraculeuses ; soyez donc encore présentement notre secours, non à cause de nous, qui sommes dépourvus de tout mérite, mais à cause de votre nom, de vous-même, afin que votre clémence et votre vérité dans l’accomplissement de vos promesses, par lesquelles vous nous avez secourus et nous secourez encore, soient universellement reconnues, et que vous soyez vous-même glorifié comme le Dieu vivant, en opposition avec les dieux morts des nations. 3 Notre Dieu est dans le ciel. Tout ce qu'il veut, il le fait. 4 Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. 5 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 6 Elles ont des oreilles et n'entendent pas, elles ont des narines et ne sentent pas. 7 Elles ont des mains et ne touchent pas, elles ont des pieds et ne marchent pas, de leur gosier elles ne font entendre aucun son. 8 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font et quiconque se confie à elles. Que tous ceux qui fabriquent les idoles, et ceux qui les honorent, soient dépourvus de sentiment comme les idoles (Voir Sagesse, 13, 10 et suiv.). 9 Israël, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 10 Maison d'Aaron, mets ta confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. La maison d'Aaron désigne l’état sacerdotal, la maison d'Israël l'état laïque. De tout temps la véritable Église a été une société composée d'éléments divers. 11 Vous qui craignez le Seigneur, mettez votre confiance dans le Seigneur. Il est leur secours et leur bouclier. 12 Le Seigneur s'est souvenu de nous, il bénira. Il bénira la maison d'Israël, il bénira la maison d'Aaron, 13 il bénira ceux qui craignent le Seigneur, les petits avec les grands. 14 Que le Seigneur multiplie sur vous ses faveurs, sur vous et sur vos enfants. 15 Soyez bénis du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. 16 Les cieux sont les cieux du Seigneur, mais il a donné la terre aux fils de l'homme. 17 Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur, ceux qui descendent dans le lieu du silence. 18 Mais nous, nous bénirons le Seigneur, dès maintenant et à jamais. Alléluia. Viens à mon secours, ô mon Dieu car si mes ennemis sont victorieux, et que je meure, je ne te confesserai et ne te louerai plus dans l’autre monde, comme en cette vie. L'enfer, l’autre monde (Nombres 16, 30-33), où tous ceux qui mouraient se trouvaient rassemblés (Job 30, 23), avant que Jésus-Christ eût consommé son œuvre, n’était pas seulement pour les méchants, comme enfer proprement dit, un lieu de gémissements (Job 26, 5), mais même à l'égard des bons, ce n'était pas, comme séjour avant d'être admis au ciel, un lieu de joie, mais de silencieuse tristesse (Ps. Hébreux 30, 10. 88, 13. Isaïe 38. 18. Ecclésiaste 9, 10) ; et, sous ce rapport, ce n'était pas un lieu où Dieu fût reconnu et loué, comme il l’est présentement sur la terre. Ce n’est que par Jésus-Christ que la mort a cessé d'être triste, en ce qu'il a ouvert le ciel, qui est le lieu où Dieu est vraiment confessé et loué. Le chrétien, en priant, peut sur ce verset se souvenir de la mort du péché, et de la mort éternelle dans l'enfer, le lieu du châtiment des damnés, où il n’y a plus ni reconnaissance ni louange de Dieu.
Psaume hébreu N°116 (Psaumes N°114 et 115 dans la Vulgate) 1 Je l'aime, car le Seigneur entend ma voix, mes supplications. Le Psaume ne fait pas connaître quels étaient les dangers dont le Chantre sacré fut délivré. Le chrétien se souviendra des dangers que court son salut. 2 Car il a incliné vers moi son oreille et toute ma vie, je l'invoquerai. 3 Les liens de la mort m'entouraient et les angoisses du schéol m'avaient saisi, j'étais en proie à la détresse et à l'affliction. Les angoisses du schéol : de l’autre monde. 4 Et j'ai invoqué le nom du Seigneur : « Seigneur, sauve mon âme. » 5 Le Seigneur est miséricordieux et juste, notre Dieu est compatissant. 6 Le Seigneur garde les faibles, j'étais malheureux et il m'a sauvé. 7 Mon âme, retourne à ton repos car le Seigneur te comble de biens. Sois de nouveau tranquille, après avoir triomphé du danger. 8 Oui, tu as sauvé mon âme de la mort, mon œil, des larmes, mes pieds, de la chute. 9 Je marcherai encore devant le Seigneur, dans la terre des vivants. Désormais, après avoir été délivré, je m'efforcerai, par ma conduite sur la terre, de me rendre agréable au Seigneur. Je le servirai désormais en paix. Ps. Hébreux 56, 13. 10 J'ai confiance, alors même que je dis : « je suis malheureux à l'excès. » J'ai cru à Dieu, qui a promis d'aider ses adorateurs sincères. C’est pourquoi je n'ai pas hésité, dans l'espérance que Dieu viendrait à mon secours, spécialement qu’il me délivrerait des périls qui me menaçaient. J'ai cru et j'ai manifesté ma foi par mes paroles. Saint Paul 2 Corinthiens 4,13. Romains 10, 10, fait l'application de ces paroles à la profession extérieure de la foi en général. Comp. Luc 12, 8. 11 Je disais dans mon abattement : « Tout homme est menteur. » J'ai dit dans le trouble de mon esprit (Jérôme) : Tout secours humain est trompeur et ne peut inspirer de confiance ; je ne me reposerai que sur Dieu, qui est fidèle, et à qui on peut se confier (Basile, Jérôme, Augustin). 12 Que rendrai-je au Seigneur pour tous ses bienfaits à mon égard. 13 J'élèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom du Seigneur. Je prendrai le calice d'action de grâces, et je le boirai en louant et en célébrant Dieu. Dans les festins que l’on célébrait à la suite de l’oblation des sacrifices d'action de grâces (v. 14), on faisait passer à la ronde un calice appelé calice d'action de grâces, et dont on buvait pour honorer et louer Dieu. Le chrétien, par ces paroles, s'engage à offrir le très suave sacrifice d'action de grâces, le saint sacrifice de la Messe, et de célébrer les bienfaits qu'il y reçoit de Dieu. 14 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur en présence de tout son peuple. 15 Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses fidèles. Il m'a délivré, parce que la mort de ses saints n’est pas pour lui une chose indifférente, mais importante. 16 Ah Seigneur, parce que je suis ton serviteur, ton serviteur, fils de ta servante, tu as détaché mes liens. Le fils d’une de vos servantes, et né dans votre maison, par conséquent un esclave perpétuel ; car les enfants des esclaves, qui étaient nés dans la maison, étaient à perpétuité esclaves de leur maître (Voir Ps. Hébreux 86, 16). Mes liens : Le Chantre sacré peut avoir ici en vue la captivité de Babylone, ou bien encore des souffrances improprement dites en général, comme par exemple l'esclavage du péché, qui est ce dont le chrétien doit se souvenir. 17 Je t'offrirai un sacrifice d'actions de grâces et j'invoquerai le nom du Seigneur. 18 J'accomplirai mes vœux envers le Seigneur, en présence de tout son peuple, 19 dans les parvis de la maison du Seigneur, dans ton enceinte, Jérusalem. Alléluia.
Psaume hébreu N°117 (Psaume N°116 dans la Vulgate) 1 Nations, louez toutes le Seigneur, peuples, célébrez-le tous ce psaume était, semble-t-il, chanté par tout le peuple au commencement ou à la fin de l’office divin, ou comme chant intermédiaire après certains hymnes et certaines fonctions sacrées. Tous les peuples y sont exhortés à louer Dieu, pour le remercier du bienfait de la rédemption. Voir Romains 15, 11. 2 car sa bonté pour nous est grande et la vérité du Seigneur subsiste à jamais. Alléluia. La miséricorde fut le partage des nations, la vérité (c'est-à-dire la fidélité dans l’accomplissement des promesses) le partage des Juifs ; car, ainsi que nous l’apprend saint Paul, Romains 15, 8-12, les païens furent appelés par pure miséricorde, les Juifs par miséricorde et par suite des promesses qui leur avaient été faites.
Psaume hébreu N°118 (Psaume N°117 dans la Vulgate) Au départ de la procession. 1 Célébrez le Seigneur car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. Suivant la croyance des anciens Juifs, le témoignage des Pères de l'Église, des Apôtres et même de Jésus-Christ (Marc 12, 10. Luc 20, 17. Actes 4, 11), ce psaume est un cantique d'action de grâces du Messie au sujet de sa glorieuse délivrance des souffrances qu'il a eu à endurer. Il commence par exhorter tous les hommes à remercier Dieu (1-4) ; il déclare que sa confiance n'a pas été confondue (5-18), qu’il entrera triomphant dans la maison du Seigneur (19-21), où son assemblée sainte l’accueillera avec des cris de joie (22-26), et célébrera ce jour solennel par des sacrifices et des prières d'action de grâces (26-29). Comme tout chrétien doit reproduire en lui, d’une manière plus ou moins parfaite, la vie de Jésus-Christ, chacun peut se faire l'application de ce psaume, et s'approprier les sentiments du divin Maître. 2 Qu'Israël dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 3 Que la maison d'Aaron dise : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » 4 Que ceux qui craignent le Seigneur disent : « Oui, sa miséricorde est éternelle. » Pendant le trajet. 5 Du sein de ma détresse j'ai invoqué le Seigneur : le Seigneur m'a exaucé et m'a mis au large. Voyez Ps. Hébreux 18, 19. Jésus-Christ est passé de l’affliction dans la joie. 6 Le Seigneur est pour moi, je ne crains rien, que peuvent me faire des hommes ? Si Dieu est avec moi, que peuvent me faire les hommes ? Le chrétien peut aussi en même temps penser à la nature corrompue de l’homme. 7 Le Seigneur est pour moi parmi ceux qui me secourent, je verrai la ruine de ceux qui me haïssent. 8 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur que de se confier aux hommes. 9 Mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur, que de se confier aux princes. 10 Toutes les nations m'environnaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Par la vertu du Seigneur j'en ai triomphé. Jésus-Christ a trouvé de la résistance parmi les peuples, mais il les a tous vaincus, et les vaincra encore à l'avenir. Tout chrétien pieux peut, par le nom du Seigneur, être vainqueur de tous ses ennemis. 11 Elles m'environnaient et m'enveloppaient, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. 12 Elles m'environnaient comme des abeilles, elles s'éteignent comme un feu d'épines, au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Les abeilles sont une image de la persécution la plus violente (Voir Deutéronome 1, 44). Elles m'ont persécuté avec grand bruit, mais sans persistance, semblables au feu qui est dans les épines ; il s’enflamme promptement et fait grand bruit, mais il s'éteint aussi promptement. 13 Tu me poussais violemment pour me faire tomber, mais le Seigneur m'a secouru. Toutes les souffrances que l'on a fait endurer à Jésus ont été non pour sa perte, mais pour son exaltation auprès de son Père. C’est ainsi que l'Église, son corps mystique, sort triomphante des épreuves et des persécutions qu'on lui suscite et de même tout vrai chrétien, comme membre de son corps. 14 Le Seigneur est ma force et l'objet de mes chants, il a été mon salut. 15 Des cris de triomphe et de délivrance retentissent dans les tentes des justes. La droite du Seigneur a déployé sa force. 16 La droite du Seigneur est élevée, la droite du Seigneur a déployé sa force. 17 Je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur. 18 Le Seigneur m'a durement châtié, mais il ne m'a pas livré à la mort. Le chef, arrivé devant le temple. Il m'a châtié, il m'a fait souffrir la mort pour les péchés de mes frères ; mais, loin de m'abandonner à la mort, il m'a glorieusement ressuscité. Le chrétien se souviendra de sa résurrection spirituelle. 19 Ouvrez-moi les portes de la justice, afin que j'entre et que je loue le Seigneur. Les prêtres. Ouvrez-moi, vous prêtres, les portes du temple. Jésus-Christ a ouvert de trois manières les portes de la justice. Il entra sensiblement dans le temple de Jérusalem (Matthieu 21, 9), ce qui n’était qu'une figure de son entrée dans les deux autres temples d’un ordre supérieur. En effet, par l'œuvre de la rédemption, il a ouvert le temple de la vraie vertu et de la vraie justice, où depuis ce moment tous les hommes peuvent pénétrer ; par cette œuvre divine il a ouvert encore les demeures célestes de son Père. Si le chrétien veut se faire l'application de ces paroles, il peut penser à l’état de grâce où il est entré après la résurrection du péché ; ou bien encore, à l’éternelle récompense dans le ciel, récompense qui est l'objet de son espérance, parce que Jésus-Christ la lui a méritée et promise (Jérôme). 20 C'est la porte du Seigneur, les justes peuvent y entrer. Le chef du peuple. 21 Je te célébrerai, parce que tu m'as exaucé et que tu as été mon salut. 22 La pierre rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la pierre angulaire. Les prêtres. Les versets 22-27 sont les paroles du peuple, qui reçoit le Christ avec des cris de joie, à son entrée dans le temple. Jésus-Christ, cette pierre (Matthieu 21, 42. Éphésiens 2, 20) que ceux qui bâtissaient, les grands prêtres et les docteurs de la loi parmi les Juifs, ont rejetée, est devenue la pierre de l'angle, c'est-à-dire la pierre qui réunit et supporte les deux murs, la pierre qui forme des Juifs et des païens, des hommes et des anges une seule et même famille de Dieu. Ainsi les Pères de l’Église (Voir Isaïe 28, 16. Matthieu 21, 42. Actes 4, 11. 1 Pierre 2, 6). 23 C'est l'œuvre du Seigneur, c'est une chose merveilleuse à nos yeux. Le peuple, en entrant. 24 Voici le jour que le Seigneur a fait, livrons-nous à l'allégresse et à la joie. Le jour auquel Jésus-Christ est sorti victorieux de ses souffrances, est pour l’humanité le plus grand jour de joie et de fête, parce qu’en ce jour elle fut arrachée à l'esclavage de Satan et du monde par ses mérites. 25 O Seigneur, donne le salut. O Seigneur, donne la prospérité. Les prêtres, au chef. Donne le salut, sauve : en hébreu hoschiana, hosiana ; comme ce fut en effet le cri qui s'éleva devant le Messie, lorsqu'il entra dans le temple. Matthieu 21, 9. 26 Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Nous vous bénissons de la maison du Seigneur. C’est avec ces accents de bénédiction, de louange et d’action de grâces, que le peuple, rassemblé dans le temple, accueille le Messie, avec ceux qui l’accompagnent. 27 Le Seigneur est Dieu, il fait briller sur nous la lumière. Les prêtres, au peuple. Attachez la victime avec des liens, jusqu'aux cornes de l'autel. Le peuple. Annoncez une fête, et ornez le temple de branches et de feuillages touffus, en sorte qu'ils atteignent jusqu'aux coins de l’autel des sacrifices (Voir Lévitique 23, 40). Ce fut ce qui arriva lorsque Jésus-Christ, le jour des Rameaux, entra dans le temple. Ou encore : Attachez la victime de la fête avec des liens aux cornes de l'autel, c'est-à-dire offrez le sacrifice de la fête ; ou, attachez la victime de la fête, et immolez-la, et portez de son sang sur les cornes de l’autel (Voir Exode 29, 20). 28 Tu es mon Dieu et je te célébrerai, mon Dieu et je t'exalterai. Tous ensemble. Ces paroles jusqu'à la fin peuvent se prendre pour des paroles que le Messie adresse à Dieu, le Père, mais aussi pour des paroles que l'assemblée sainte adresse au Messie. 29 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°119 (Psaume N°118 dans la Vulgate) ALEPH. ALEPH est la première lettre de l'alphabet hébraïque. Le Psaume est alphabétique ; chacune des vingt-deux lettres de l'alphabet comprend sous elle huit versets, ce qui a fait appeler le Psaume le grand alphabet. Le sujet du Psaume est un ensemble de pensées et de maximes diverses sur la parole de Dieu, qui n’ont entre elles aucune connexion bien étroite. Chaque verset offre une expression synonyme de parole de Dieu. Suivant saint Ambroise et saint Hilaire, ces pensées sur la parole de Dieu ont été rangées dans un ordre alphabétique, pour marquer que cette parole devait être aussi profondément gravée dans l'esprit de l’homme pieux que l'alphabet de sa langue. l'Église donne ce psaume à ses ministres pour leur servir de prière dans l'office de chaque jour, afin qu’ils puissent s’affermir de plus en plus chaque jour dans l'amour de la loi divine et dans sa pratique. 1 Heureux ceux qui sont irréprochables dans leur voie, qui marchent selon la loi du Seigneur. 2 Heureux ceux qui gardent ses enseignements, qui le cherchent de tout leur cœur, c'est-à-dire qui méditent sur ses préceptes, afin de les remplir avec exactitude, jusque dans les plus petites choses. La parole de Dieu est appelée témoignage, parce qu’elle rend témoignage de sa sainteté et de son amour. 3 qui ne commettent pas l'iniquité et qui marchent dans ses voies. 4 Tu as prescrit tes ordonnances pour qu'on les observe avec soin. 5 Puissent mes voies être dirigées pour que j'observe tes lois. La parole de Dieu est appelée droit (loi), parce que Dieu, nous ayant créés pour la sainteté, a un droit à la donner. 6 Alors je n'aurai pas à rougir, à la vue de tous tes commandements. 7 Je te louerai dans la droiture de mon cœur, en apprenant les préceptes de ta justice. Toute loi est en même temps un jugement, car c'est d'après a loi qu'il est décidé si la conduite de l’homme est bonne ou mauvaise, s’il mérite récompense ou punition. 8 Je veux garder tes lois : ne me délaisse pas complètement. BETH. Aidez-moi, par votre grâce, à les observer. 9 Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se gardant selon ta parole. Son sentier : sa conduite 10 Je te cherche de tout mon cœur : ne me laisse pas errer loin de tes commandements. 11 Je garde ta parole cachée dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi. Afin que je puisse demeurer ferme dans les tentations. 12 Béni sois-tu, Seigneur, Enseigne-moi tes lois. 13 De mes lèvres j'énumère tous les préceptes de ta bouche. 14 J'ai de la joie à suivre tes enseignements, comme si je possédais tous les trésors. 15 Je veux méditer tes ordonnances, avoir les yeux sur tes sentiers. 16 Je fais mes délices de tes lois, je n'oublierai pas ta parole. GHIMEL. 17 Use de bonté envers ton serviteur, afin que je vive et j'observerai ta parole. Faites-moi vivre par votre grâce, qui m'éclaire et me prévienne. 18 Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi. 19 Je suis un étranger sur la terre, ne me cache pas tes commandements. Un étranger, lorsqu'un pays ne lui est pas encore connu, court souvent, par ce défaut de connaissance, le risque d’éprouver quelque fâcheux accident. Tel objet qui en apparence ne saurait nuire, dont il ne peut prévoir les effets, peut souvent être cause qu’il perde à son occasion la santé, les membres, la liberté, et même la vie. Combien il sera donc heureux, si un ami fidèle l’avertit. Il en est de même de nous sur la terre. Nous sommes sur la terre étrangers et en pays trop inconnu pour pouvoir connaître par expérience toutes choses, avec les conséquences, souvent fort éloignées, qui en doivent résulter. Les commandements de Dieu sont par conséquent pour nous, dans ces circonstances, l’ami le plus fidèle, qui nous donne le meilleur conseil, et nous indique comment nous pourrons parcourir ce pays inconnu et étranger, sans éprouver de dommage. 20 Mon âme est brisée par le désir, qui toujours la porte vers tes préceptes. Mon âme s’est brisée à force de soupirer après vos préceptes. 21 Tu menaces les orgueilleux, ces maudits, qui s'égarent loin de tes commandements. Voir Deutéronome 27, 26. 22 Éloigne de moi la honte et le mépris, car j'observe tes enseignements. Éloignez de moi la confusion que je souffre innocemment, car je suis un observateur fidèle de vos commandements. Nous pouvons nous-mêmes faire la même prière, lorsque nous sommes, sans l'avoir mérité, l'objet du mépris ; mais c'est nous conduire d'une manière plus parfaite et plus conforme à notre divin modèle, de supporter le mépris volontairement et avec joie. 23 Que les princes siègent et parlent contre moi : ton serviteur méditera tes lois. Les grands et les puissants forment également des complots contre moi ; mais je suis tranquille à cet égard, je suis mon chemin dans l'observation de vos commandements, me souvenant que sans votre volonté, ils ne peuvent me nuire. 24 Oui, tes enseignements font mes délices, ce sont les hommes de mon conseil. DALETH. 25 Mon âme est attachée à la poussière : rends-moi la vie, selon ta parole Je suis courbé par les souffrances jusque dans la poussière, les peines m'ont conduit aux portes de la mort, relevez-moi, comme vous l'avez promis. Suivant saint Augustin, le Prophète se plaint de la loi des membres, qui l’incline vers la terre, et il demande la vie de la grâce, par laquelle la loi des membres est assujettie à la loi de l’esprit. 26 Je t'ai exposé mes voies et tu m'as répondu : enseigne-moi tes lois. Mes voies : ma position, mes prières, mes vœux. 27 Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances et je méditerai sur tes merveilles. Conduisez-moi par la voie droite, et je continuerai à y marcher. 28 Mon âme, attristée, se fond en larmes : relève-moi selon ta parole. Je me sens sec, sans vivacité de zèle pour le bien, somnolent et plein d'opposition. 29 Éloigne de moi la voie du mensonge et accorde-moi la faveur de ta loi. Faites-moi miséricordieusement don de votre loi. 30 J'ai choisi la voie de la fidélité, je place tes préceptes sous mes yeux. 31 Je me suis attaché à tes enseignements : Seigneur, ne permets pas que je sois confondu. 32 Je cours dans la voie de tes commandements, car tu élargis mon cœur. C'est-à-dire lorsque vous rendez mon cœur intelligent. HÉ. 33 Enseigne-moi, Seigneur, la voie de tes préceptes, afin que je la garde jusqu'à la fin de ma vie. 34 Donne-moi l'intelligence pour que je garde ta loi et que je l'observe de tout mon cœur. 35 Conduis-moi dans le sentier de tes commandements, car j'y trouve le bonheur. 36 Incline mon cœur vers tes enseignements et non vers le gain. 37 Détourne mes yeux pour qu'ils ne voient pas la vanité, fais-moi vivre dans ta voie. Détournez mes yeux de tout ce qui est périssable, même des vaines doctrines, faites-moi trouver dans vos commandements force et vie, la vie éternelle. 38 Accomplis envers ton serviteur ta promesse, que tu as faite à ceux qui te craignent. Accomplissez la promesse que vous avez faite à votre serviteur de le sauver. 39 Écarte de moi l'opprobre que je redoute, car tes préceptes sont bons. Ne permettez pas que j'aie la confusion de succomber sous mes ennemis : non, vous ne le permettrez pas, car votre parole est si pleine de douceur, de bonté, de consolation. 40 Je désire ardemment pratiquer tes ordonnances, par ta justice, fais-moi vivre. Donnez-moi force et vie par la pratique de votre justice. VAV. 41 Que vienne sur moi ta miséricorde, Seigneur et ton salut, selon ta parole. Selon votre promesse. 42 Et je pourrai répondre à celui qui m'outrage, car je me confie en ta parole. Je pourrai répondre à ceux qui m’outragent en disant que je suis abandonné de vous, car j'ai confiance en votre parole. 43 N'ôte pas entièrement de ma bouche la parole de vérité, car j'espère en tes préceptes. Ne permettez pas que j'oublie la parole de vos promesses, car c’est en elles que j'espère. 44 Je veux garder ta loi constamment, toujours et à perpétuité. 45 Je marcherai au large, car je recherche tes ordonnances. Je marcherai librement et sans respect humain (Chrysostome). 46 Je parlerai de tes enseignements devant les rois et je n'aurai pas de honte. 47 Je ferai mes délices de tes commandements, car je les aime. 48 J'élèverai mes mains vers tes commandements que j'aime et je méditerai tes lois. Comme pour saisir vos commandements, m’y attacher fortement par leur observation. ZAÏN. 49 Souviens-toi de la parole donnée à ton serviteur, sur laquelle tu fais reposer mon espérance. La promesse que vous seriez mon salut. 50 C'est ma consolation dans la misère, que ta parole me rende la vie. 51 Des orgueilleux me prodiguent leurs railleries : je ne m'écarte pas de ta loi. 52 Je pense à tes préceptes des temps passés, Seigneur, et je me console. Lorsque je rappelle à mon esprit quels ont été de tout temps vos jugements, comment vous avez protégé les innocents et châtié les coupables, alors je suis tranquille. 53 L'indignation me saisit à cause des méchants, qui abandonnent ta loi. 54 Tes lois sont le sujet de mes cantiques, dans le lieu de mon pèlerinage. Pendant ma vie. 55 La nuit je me rappelle ton nom, Seigneur et j'observe ta loi. Je vous adresse ma prière même durant la nuit. 56 Voici la part qui m'est donnée : je garde tes ordonnances. Toute ma possession consiste dans l'amour qui me porte à l'accomplissement de vos commandements. HETH. 57 Ma part, Seigneur, je le dis, c'est de garder tes paroles. 58 Je t'implore de tout mon cœur ; aie pitié de moi selon ta parole. 59 Je réfléchis à mes voies et je ramène mes pas vers tes enseignements. J'ai repassé en moi-même tout le cours de ma vie jusqu’à ce moment (Jérôme). Je me suis tourné vers votre loi, je me suis corrigé. 60 Je me hâte, je ne diffère pas d'observer tes comman-dements. 61 Les pièges des méchants m'environnent et je n'oublie pas ta loi. Les mauvais exemples, les pièges du monde et de l'enfer (Augustin, Théodoret). 62 Au milieu de la nuit, je me lève pour te louer, à cause des jugements de ta justice. Au milieu des scandales du monde, j'ai recours à la prière durant la nuit, pour vous louer et vous rendre des actions de grâces au sujet de vos commandements, qui sont tout mon bonheur. Suivant plusieurs Pères de l'Église, ce furent les apôtres eux-mêmes qui établirent la prière de nuit parmi les fidèles ; l'Esprit saint l'introduisit dans les cloîtres, et tous les chrétiens animés des sentiments de la piété s’y sentent intérieurement portés. 63 Je suis l'ami de tous ceux qui te craignent et de ceux qui gardent tes ordonnances. Je suis dans la société des saints, de tous ceux qui vous aiment et qui vous honorent. Les exégètes entendent la communion des saints, en vertu de laquelle tous les enfants de Dieu ne forment qu’une société spirituelle, et où règne une communauté de biens spirituels et de mérites, qui profite à tous. 64 La terre est pleine de ta bonté, Seigneur : enseigne-moi tes lois. TETH. 65 Tu as usé de bonté envers ton serviteur, Seigneur, selon ta parole. Selon ta promesse. 66 Enseigne-moi le sens droit et l'intelligence, car j'ai foi en tes comman-dements. 67 Avant d'avoir été humilié, je m'égarais, maintenant, j'observe ta parole. Autrefois j'ai péché ; depuis j'ai été humilié par différentes souffrances, par la perte de ma gloire, etc. ; c’est pourquoi je suis désormais résolu à observer vos commandements, à ne plus pécher (Voyez v. 71, 76). 68 Tu es bon et bienfaisant, enseigne-moi tes lois. 69 Des orgueilleux imaginent contre moi des mensonges ; moi, je garde de tout cœur tes ordonnances. Les orgueilleux arrogants, pour lesquels, à cause de ma bassesse, de ma petitesse, je suis un objet de mépris, me font souffrir différents genres d'épreuves, mais je m'attache de tout mon cœur à l'observation de vos commandements. 70 Leur cœur est insensible comme la graisse ; moi, je fais mes délices de ta loi. Leur cœur est si alourdi qu'aucune exhortation, aucun rayon de la grâce ne peut y pénétrer. 71 Il m'est bon d'avoir été humilié, afin que j'apprenne tes préceptes. Voir v. 67. 72 Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche, que des monceaux d'or et d'argent. Plus digne d'amour, d’un plus grand prix que, etc. YOD. 73 Ce sont tes mains qui m'ont fait et qui m'ont façonné, donne-moi l'intelligence pour apprendre tes commandements. 74 Ceux qui te craignent, en me voyant, se réjouiront, car j'ai confiance en ta parole. Vos adorateurs se réjouiront au sujet de ma vertu et du bonheur dont vous me comblez, parce que tel a été l’objet de mon espérance. 75 Je sais, Seigneur, que tes jugements sont justes, c'est dans ta fidélité que tu m'as humilié. Par un sentiment de vérité, d’un amour sincère. 76 Que ta bonté soit ma consolation, selon ta parole donnée à ton serviteur. 77 Que ta compassion vienne sur moi et que je vive, car ta loi fait mes délices. 78 Qu'ils soient confondus les orgueilleux qui me maltraitent injustement. Moi, je médite tes ordonnances. 79 Qu'ils se tournent vers moi ceux qui te craignent et ceux qui connaissent tes enseignements. Qu’ils s'unissent à moi pour la pratique de vos commandements. 80 Que mon cœur soit tout entier à tes lois, afin que je ne sois pas confondu. CAPH. 81 Mon âme languit après ton salut, j'espère en ta parole. 82 Mes yeux languissent après ta promesse, je dis «Quand me consoleras-tu ? » à force de considérer si la délivrance de mes ennemis, que vous m’aviez promise , arrivait. Par eux (mes yeux) mon âme vous dit, etc. 83 Car je suis comme une outre exposée à la fumée, mais je n'oublie pas tes lois. A force de soupirer après votre secours ; aussi froid, aussi ridé, aussi desséché qu'une outre à eau ou à vin, vide et exposée à la gelée. Les Hébreux avaient coutume de mettre leur vin dans des outres de peau, et de les faire sécher, avant de les remplir, à la fumée ou au feu. 84 Quel est le nombre des jours de ton serviteur ? Quand donc feras-tu justice de ceux qui me poursuivent ? Que le chrétien pense aux ennemis de son âme, à ses mauvaises habitudes, à ses mauvais penchants, etc. Saint Augustin remarque là-dessus, que c'est là la voix des martyrs, auxquels il a été ordonné d'avoir patience jusqu’à ce que leur nombre fût complété. Apocalypse 6, 11. 85 Des orgueilleux creusent des fosses pour me perdre ; ils sont les adversaires de ta loi. 86 Tous tes commandements sont fidélité, ils me persécutent sans cause : secours-moi. 87 Ils ont failli m'anéantir dans le pays et moi je n'abandonne pas tes ordonnances. 88 Rends-moi la vie dans ta bonté et j'observerai l'enseignement de ta bouche. Donnez et conservez-moi la vie. LAMED. 89 A jamais, Seigneur, ta parole est établie dans les cieux. Elle est immuable par le ciel, c'est-à-dire par vous, sur qui elle repose. 90 D'âge en âge ta fidélité demeure ; tu as fondé la terre, et elle subsiste. Votre vérité demeurera sur la terre aussi longtemps que la terre elle-même subsistera. 91 C'est d'après tes lois que tout subsiste jusqu'à ce jour, car tout obéit à tes ordres. C’est par votre ordre que tout subsiste aujourd'hui ; car toutes choses, etc. 92 Si ta loi ne faisait mes délices, déjà j'aurais péri dans ma misère. 93 Je n'oublierai jamais tes ordonnances, car c'est par elles que tu m'as rendu la vie. 94 Je suis à toi : sauve-moi, car je recherche tes préceptes. 95 Les méchants m'attendent pour me faire périr : je suis attentif à tes enseignements. 96 J'ai vu des bornes à tout ce qui est parfait, ton commandement n'a pas de limites. J'ai vu la fin de tout ce qu'il y avait de plus parfait, de plus précieux MEM. 97 Combien j'aime ta loi. Elle est tout le jour l'objet de ma méditation. 98 Par tes commandements, tu me rends plus sage que mes ennemis, car je les ai toujours avec moi. Celui qui a constamment la parole de Dieu devant les yeux, devient et demeure sage, pour la confusion des ennemis de son salut, qui agissent contre la loi de Dieu. 99 Je suis plus sage que tous mes maîtres, car tes enseignements sont l'objet de ma méditation. Le Chantre sacré, par ces paroles, veut sans doute désigner les maîtres qui l'avaient instruit en d'autres choses que la religion. 100 J'ai plus d'intelligence que les vieillards, car j'observe tes ordonnances. 101 Je retiens mon pied loin de tout sentier mauvais, afin de garder ta parole. 102 Je ne m'écarte pas de tes préceptes, car c'est toi qui m'as instruit. 103 Que ta parole est douce à mon palais, plus que le miel à ma bouche. 104 Par tes ordonnances je deviens intelligent, aussi je hais tous les sentiers du mensonge. NUN. 105 Ta parole est un flambeau devant mes pas, une lumière sur mon sentier. 106 J'ai juré et j'y serai fidèle, d'observer les préceptes de ta justice. 107 Je suis réduit à une extrême affliction : Seigneur, rends-moi la vie, selon ta parole. Car quiconque veut vivre dans la piété, a à souffrir (Voir 2 Timothée 3, 12). Délivrez-moi, selon votre promesse, de mes souffrances. 108 Agrée, Seigneur, l'offrande de mes lèvres et enseigne-moi tes préceptes. Que les résolutions que je vous ai exprimées de ma bouche vous agréent. 109 Ma vie est continuellement dans mes mains et je n'oublie pas ta loi. C'est-à-dire ma vie est constamment en péril (Voir 1 Samuel 19, 5. Job 13, 14). 110 Les méchants me tendent des pièges et je ne m'égare pas loin de tes ordonnances. 111 J'ai tes enseignements pour toujours en héritage, car ils sont la joie de mon cœur. 112 J'ai incliné mon cœur à observer tes lois, toujours, jusqu'à la fin. SAMECH. 113 Je hais les hommes au cœur double et j'aime ta loi. Les hommes équivoques, les esprits volages. 114 Tu es mon refuge et mon bouclier, j'ai confiance en ta parole. 115 Retirez-vous de moi, méchants et j'observerai les commandements de mon Dieu. 116 Soutiens-moi selon ta promesse, afin que je vive et ne permets pas que je sois confondu dans mon espérance. 117 Sois mon appui et je serai sauvé et j'aurai toujours tes lois sous les yeux. 118 Tu méprises tous ceux qui s'écartent de tes lois, car leur ruse n'est que mensonge. Leurs artifices sont vains 119 Tu rejettes comme des scories tous les méchants de la terre, c'est pourquoi j'aime tes enseignements. 120 Ma chair frissonne de frayeur devant toi et je redoute tes jugements. Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ, dit saint Paul, ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises. Galates 5, 24. AÏN. 121 J'observe le droit et la justice, ne m'abandonne pas à mes oppresseurs. En général aux ennemis de mon salut. 122 Prends sous ta garantie le bien de ton serviteur et que les orgueilleux ne m'oppriment pas. Prenez-moi sous votre protection, de peur que les impies ne m'oppriment. 123 Mes yeux languissent après ton salut et après la promesse de ta justice. 124 Agis envers ton serviteur selon ta bonté et enseigne-moi tes lois. 125 Je suis ton serviteur : donne-moi l'intelligence, pour que je connaisse tes enseignements. 126 Il est temps d'intervenir, Seigneur, ils violent ta loi. 127 C'est pourquoi j'aime tes commandements, plus que l'or et que l'or fin. 128 C'est pourquoi je trouve justes toutes tes ordonnances, je hais tout sentier de mensonge. PHÉ. 129 Tes enseignements sont merveilleux, aussi mon âme les observe. 130 La révélation de tes paroles illumine, elle donne l'intelligence aux simples. L’exacte intelligence de vos paroles ; aux humbles et aux simples. 131 J'ouvre la bouche et j'aspire, car je suis avide de tes commandements. 132 Tourne vers moi ton visage et aie pitié de moi, c'est justice envers ceux qui aiment ton nom. Comme cela est juste et équitable à l'égard de ceux qui, etc. 133 Affermis mes pas dans ta parole et ne laisse aucune iniquité dominer sur moi. 134 Délivre-moi de l'oppression des hommes et je garderai tes ordonnances. Afin que j'aie l'esprit tranquille, et que l'impatience, la haine, etc., ne me fassent pas chanceler dans l'observation de vos commandements. 135 Fais luire ton visage sur ton serviteur et enseigne-moi tes lois. Jetez sur moi un regard favorable. 136 Mes yeux répandent des torrents de larmes parce qu'on n'observe pas ta loi. TSADÉ. 137 Tu es juste, Seigneur et tes jugements sont équitables. 138 Tu as donné tes enseignements, selon la justice et une parfaite fidélité. Vous avez fortement inculqué la connaissance et l'observation de votre parole, qui est juste et vraie. 139 Mon zèle me consume, parce que mes adversaires oublient tes paroles. 140 Ta parole est entièrement éprouvée et ton serviteur l'aime. Votre parole est authentique, éprouvée (Voir Ps. Hébreux 12, 17. Ps. 19, 9) 141 Je suis petit et méprisé mais je n'oublie pas tes ordonnances. 142 Ta justice est une justice éternelle et ta loi est vérité. 143 La détresse et l'angoisse m'ont atteint, tes commandements font mes délices. 144 Tes enseignements sont éternellement justes, donne-moi l'intelligence, pour que je vive. QOPH. 145 Je t'invoque de tout mon cœur, exauce-moi, Seigneur, afin que je garde tes lois. 146 Je t'invoque, sauve-moi, afin que j'observe tes enseignements. 147 Je devance l'aurore et je crie vers toi, j'espère en ta parole. En votre promesse. 148 Mes yeux devancent les veilles de la nuit, pour méditer ta parole. C’est-à-dire je m’éveille avant que les veilles de la nuit soient passées. 149 Écoute ma voix selon ta bonté, Seigneur, rends-moi la vie selon ton jugement. Selon votre juste parole, votre promesse. 150 Ils s'approchent, ceux qui poursuivent le crime, qui se sont éloignés de ta loi. 151 Tu es proche, Seigneur et tous tes commandements sont la vérité. 152 Dès longtemps je sais, au sujet de tes enseignements, que tu les as établis pour toujours. RESCH. 153 Vois ma misère et délivre-moi, car je n'oublie pas ta loi. 154 Défends ma cause et sois mon vengeur, rends-moi la vie selon ta parole. 155 Le salut est loin des méchants, car ils ne s'inquiètent pas de tes lois. 156 Tes miséricordes sont nombreuses, Seigneur, rends-moi la vie selon tes jugements. Selon votre promesse. 157 Nombreux sont mes persécuteurs et mes ennemis, je ne m'écarte pas de tes enseignements. 158 A la vue des infidèles, j'ai ressenti de l'horreur, parce qu'ils n'observent pas ta parole. 159 Considère que j'aime tes ordonnances, Seigneur, rends-moi la vie selon ta bonté. 160 Le résumé de ta parole est la vérité et toutes les lois de ta justice sont éternelles. SIN, SCHIN. 161 Des princes me persécutent sans cause, c'est de tes paroles que mon cœur a de la crainte. L'homme pieux ne craint ni les princes, ni les grands, quels qu'ils soient, sans cependant employer contre eux d'autre violence que celle de la prière, de la confiance en Dieu et du fidèle accomplissement des préceptes divins. 162 Je me réjouis de ta parole, comme si j'avais trouvé de riches dépouilles. 163 Je hais le mensonge, je l'ai en horreur, j'aime ta loi. 164 Sept fois le jour je te loue, à cause des lois de ta justice. Sept fois : très-souvent (Bellarmin). Suivant d’autres, le Chantre sacré fait prophétiquement allusion aux sept heures canoniales dans lesquelles l'Église célèbre les louanges de Dieu par la bouche des prêtres. 165 Il y a une grande paix pour ceux qui aiment ta loi et rien ne leur est une cause de chute. 166 J'espère en ton salut, Seigneur et je pratique tes commandements. 167 Mon âme observe tes enseignements et elle en est éprise. 168 Je garde tes ordonnances et tes enseignements, car toutes mes voies sont devant toi. THAV. 169 Que mon cri arrive jusqu'à toi, Seigneur Selon ta parole, donne-moi l'intelligence. 170 Que ma supplication parvienne jusqu'à toi. Selon ta parole, délivre-moi. 171 Que mes lèvres profèrent ta louange, car tu m'as enseigné tes lois. 172 Que ma langue publie ta parole, car tous tes commandements sont justes. 173 Que ta main s'étende pour me secourir, car j'ai choisi tes ordonnances. 174 Je soupire après ton salut, Seigneur et ta loi fait mes délices. 175 Que mon âme vive pour te louer et que tes jugements me viennent en aide. 176 Je suis errant comme une brebis égarée, cherche ton serviteur car je n'oublie pas tes commandements.
Psaume hébreu N°120 (Psaume N°119 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Vers le Seigneur, dans ma détresse, j'ai crié, et il m'a exaucé. Le titre « Cantique des montées » qui se trouve en tête de ce psaume et des quatorze qui suivent, marque-t-il une mélodie particulière ? Ou bien ces Psaumes sont-ils ainsi appelés parce qu'ils étaient chantés par les Lévites sur les quinze degrés qui conduisaient du parvis des femmes au parvis des hommes ? Ou bien encore faut-il traduire : Chant de l’Ascension, parce qu’ils étaient chantés par les Juifs revenant de la captivité, ou allant assister aux fêtes à Jérusalem ? Toutes ces hypothèses, non plus que d'autres conjectures encore, n'ont rien de certain. Dans ce psaume un Israélite se plaint des calomnies, des tromperies et de l’humeur querelleuse des hommes, et il implore secours. 2 « Seigneur délivre mon âme de la lèvre de mensonge, de la langue astucieuse. » 3 Que te sera-t-il donné, quel sera ton profit, langue perfide ? Le Prophète s'adresse à ses ennemis, aux menteurs. Quel châtiment Dieu va-t-il vous infliger ? 4 Les flèches aiguës du Tout-Puissant, avec les charbons ardents du genêt. En punition, vous tomberez au pouvoir du Puissant, c'est-à dire de Dieu, et ensuite dans les charbons ardents de l’affliction. Les charbons du genévrier et du genet se conservent longtemps, et ils demeurent ardents sous la cendre : c'est pourquoi ils sont l'image de la haine invétérée. 5 Malheureux que je suis de séjourner dans Mések, d'habiter sous les tentes de Cédar. Mések (Mèshek) (Exode, 10, 2), vraisemblablement les Mosques (Moschi), près de la mer Caspienne ; Cédar (Qédar) était une tribu d’Arabes vouée au brigandage (Voir Exode 25, 13. Isaïe 42, 11. 60, 7). Elle est mise en général pour des hommes barbares. Ces deux peuples sont mis en général pour les barbares. Le chrétien, au sujet de ces paroles, réfléchira à la corruption du monde, au milieu duquel il faut qu'il accomplisse son pèlerinage, et il soupirera après les tabernacles de l’éternelle paix. 6 Trop longtemps j'ai demeuré avec ceux qui haïssent la paix. 7 Je suis un homme de paix et, quand je leur parle, ils sont pour la guerre. Pour moi je suis pacifique mais lorsque je parle pacifiquement, ils commencent le combat.
Psaume hébreu N°121 (Psaume N°120 dans la Vulgate) 1 Cantique pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes, d'où me viendra le secours ? Dans ce psaume un Israélite, encore exilé dans la captivité, porte avec confiance ses regards vers les montagnes de Jérusalem, autrefois le siège de Dieu, et il espère en son secours et sa protection. Voir 2 Chroniques, 20, 17. Le chrétien se souviendra de la Jérusalem céleste, la montagne de Dieu (Voir Deutéronome 33, 15. Ps. Hébreux 125, 2). 2 Mon secours viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. 3 Il ne permettra pas que ton pied trébuche, celui qui te garde ne sommeillera pas. 4 Non, il ne sommeille, ni ne dort, celui qui garde Israël. 5 Le Seigneur est ton gardien, le Seigneur est ton abri, toujours à ta droite. C'est de la main droite qu’on a coutume de combattre ; si Dieu protège la main droite dans le combat, on peut se promettre la victoire. Le Seigneur est à votre droite, comme votre protection (Ps. Hébreux 16, 8. 109, 31). 6 Pendant le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit. Ni les ardeurs de la chaleur, ni la rigueur du froid ne vous nuiront. Les Orientaux attribuent à la lune le froid de la nuit, de même que d’autres influences mauvaises. Il est vraisemblable que le Chantre sacré n’a voulu par là exprimer en général que cette pensée : Vous ne rencontrerez ni danger, ni aucune difficulté où vous succombiez. 7 Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ton âme. 8 Le Seigneur gardera ton départ et ton arrivée, maintenant et à jamais. toute votre conduite, durant votre vie et à votre mort.
Psaume hébreu N°122 (Psaume N°121 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. J'ai été dans la joie quand on m'a dit : « Allons à la maison du Seigneur. » Ce psaume est, dans le sens prochain, un chant que les Juifs qui allaient en pèlerinage à Jérusalem, pour assister aux solennités, ou les captifs en revenant de la captivité à la ville sainte, chantaient le long de la route. Ils y célèbrent Jérusalem et forment des vœux pour sa prospérité. Dans le sens prophétique, par cette Jérusalem qui y est célébrée, il faut entendre en même temps l'Église et la Jérusalem céleste (Apocalypse 21, 2). Le chrétien se souviendra de ces deux dernières, et, en récitant le psaume, il priera spécialement pour la prospérité de l'Église de Jésus-Christ. 2 Enfin nos pieds s'arrêtent à tes portes Jérusalem. 3 Jérusalem, tu es bâtie comme une ville où tout se tient ensemble. Comme il convient pour une ville forte. Le Chantre sacré a ici spécialement en vue l'Église et la Jérusalem céleste, qui ressemblent à une ville où il n’y a pas d'interruption, qui n’est pas dispersée, mais qui forme un tout, dont les parties s'unissent et s’adaptent entre elles. L'Église, le corps de Jésus-Christ (Éphésiens 4, 16), est réunie en un seul tout par la foi, la charité et la participation commune à tous les biens spirituels et pareillement la Jérusalem céleste, l’Église triomphante dans le ciel, par l'intuition et l'amour. 4 Là montent les tribus, les tribus du Seigneur, selon la loi d'Israël, pour louer le nom du Seigneur. les Israélites à la Jérusalem terrestre, pour assister aux fêtes selon le précepte, qui a été fait à Israël, de se rassembler trois fois chaque année auprès du saint Tabernacle (Voir Deutéronome 16, 16) ; ceux qui sont appelés à l'Église de Jésus-Christ (Voir Isaïe 11), dans l'Église ; les citoyens de la Jérusalem céleste, au ciel. 5 Là sont établis des sièges pour le jugement, les sièges de la maison de David. Là sont les sièges suprêmes de la justice et du gouvernement (Voir Deutéronome 17, 9). La maison de David : les sujets de David, les Israélites ; dans l'acception plus élevée : ceux qui se sont soumis au Fils de David, au Messie (Augustin). 6 Faites des vœux pour Jérusalem. Qu'ils soient heureux ceux qui t'aiment. Demandez, vous justes de Dieu, qu’il donne à la cité sainte, à ses habitants, le repos et la paix. Vos citoyens, Ô Jérusalem, qui se plaisent à habiter dans vous auront tous les biens en abondance. 7 Que la paix règne dans tes murs, la prospérité dans tes palais. Que la paix, le bonheur et la prospérité règnent parmi vos nombreux habitants. 8 A cause de mes frères et de mes amis, je demande pour toi la paix. Je forme des vœux pour votre bonheur, ô cité de Dieu parce que tous vos citoyens sont mes frères et mes proches, m'étant unis par la même foi et la même charité. 9 A cause de la maison du Seigneur, notre Dieu, je désire pour toi le bonheur. Parce que Dieu habite dans vous, etc.
Psaume hébreu N°123 (Psaume N°122 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. J'élève mes yeux vers toi, ô toi qui siège dans les cieux. Dans ce psaume les Israélites conjurent Dieu de les tirer de la situation pénible et honteuse dans laquelle ils se trouvent. Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans les calamités publiques. 2 Comme l'œil du serviteur est fixé sur la main de son maître et l'œil de la servante sur la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont fixés sur le Seigneur, notre Dieu, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous. Comme les esclaves et les servantes tiennent leurs regards fixés sur leurs maîtres et leurs maîtresses, parce que c’est de leurs mains qu'ils doivent tout attendre, de même nous élevons vers vous nos yeux avec confiance et en implorant votre secours. 3 Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car nous n'avons été que trop rassasiés d'opprobres. 4 Notre âme n'a été que trop rassasiée de la moquerie des superbes, du mépris des orgueilleux.
Psaume hébreu N°124 (Psaume N°123 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Si le Seigneur n'eût été pour nous, qu'Israël le proclame, 2 si le Seigneur n'eût été pour nous, quand les hommes se sont élevés contre nous, 3 ils nous auraient dévorés tout vivants, quand leur colère s'est allumée contre nous, 4 les eaux nous auraient engloutis, le torrent eût passé sur notre âme, 5 sur notre âme auraient passé les eaux impétueuses. Sans le secours de Dieu. 6 Béni soit le Seigneur, qui ne nous a pas livrés à leurs dents. 7 Notre âme, comme le passereau, s'est échappée du filet de l'oiseleur. Le filet s'est rompu et nous avons été délivrés. 8 Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. dans le Dieu libérateur (Voir Ps. Hébreux 20, 2). Le nom du Seigneur est le Dieu nommé, exprimé, le Verbe divin, qui a fait le ciel et la terre.
Psaume hébreu N°125 (Psaume N°124 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion, elle ne chancelle pas, elle est établie pour toujours. Ce psaume fut vraisemblablement composé durant la captivité de Babylone, sous l'oppression des païens (v. 3). Le chrétien peut s’en servir comme de prière dans les afflictions de l'Église. 2 Jérusalem a autour d'elle une ceinture de montagnes, ainsi le Seigneur entoure son peuple, dès maintenant et à jamais. Comme des montagnes sont autour de Jérusalem, le Seigneur est autour de son peuple. 3 Le sceptre des méchants ne restera pas sur l'héritage des justes, afin que les justes ne portent pas aussi leurs mains vers l'iniquité. Le sceptre, la tyrannie des nations retenaient les Juifs en captivité ; ceux-ci auraient pu se laisser séduire par la puissance que les méchants exerçaient sur eux. On conclut de ce passage que ce fut durant la captivité que ce psaume fut composé. 4 Seigneur, répands tes bontés sur les bons et sur ceux qui ont le cœur droit. 5 Mais sur ceux qui se détournent en des voies tortueuses, que le Seigneur les abandonne avec ceux qui font le mal. Paix sur Israël.
Psaume hébreu N°126 (Psaume N°125 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion, ce fut pour nous comme un songe. Dans ce psaume, un Israélite, rentré dans le pays de ses pères, prie pour le retour complet de ses frères qui se trouvaient encore en captivité. Le chrétien y demandera la délivrance de tous ses frères. 2 Alors notre bouche fit entendre des cris joyeux, notre langue, des chants d'allégresse. Alors on répéta parmi les nations : « le Seigneur a fait pour eux de grandes choses. » 3 Oui, le Seigneur a fait pour nous de grandes choses, nous sommes dans la joie. 4 Seigneur, ramène nos captifs, comme tu fais couler les torrents dans le Négéb. Dans les parties méridionales de la Judée, les torrents se dessèchent souvent tout à fait en été. En automne, lorsque commence le temps des pluies, ils se remplissent de nouveau d’eau, et contribuent à la fertilité. C'est ainsi que le Chantre sacré fait des vœux pour que les Israélites qui sont encore dans l'exil puissent, pour le bonheur de leur patrie, qui est déserte et dévastée, revenir bientôt. 5 Ceux qui sèment dans les larmes, moissonneront dans l'allégresse. Souvent celui qui sème, se voyant dans la nécessité de confier à la terre ses derniers grains, jette avec tristesse sa semence ; mais la moisson est joyeuse. C’est ainsi qu'au malheur succède le bonheur, aux pleurs la joie ; c'est ainsi qu’après le temps des épreuves, vient pour nous le temps des consolations. 6 Ils vont, ils vont en pleurant, portant et jetant la semence, ils reviendront avec des cris de joie, portant les gerbes de leur moisson.
Psaume hébreu N°127 (Psaume N°126 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de Salomon. Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent. Si le Seigneur ne garde pas la cité, en vain la sentinelle veille à ses portes. Il ne paraît pas que ce nom de Salomon ait été dans les plus anciens manuscrits hébreux, car la version grecque des Septante, qui est de toutes la plus ancienne, ne l’a pas. Suivant une opinion qui ne manque pas de vraisemblance, le Psaume fut composé après la captivité de Babylone, et l’on en fit l'application aux grâces et à la protection que l'on voulait demander à Dieu en faveur de la nouvelle assemblée d'Israël. La maison, la cité désignent ici tout ce qui peut contribuer à la prospérité d’une famille : les enfants, les biens, les dignités. Voir Exode 1, 21. 2 Samuel 7, 11. 2 C'est en vain que vous vous levez avant le jour et que vous retardez votre repos, mangeant le pain de la douleur, il en donne autant à son bien-aimé pendant son sommeil. Vous qui cherchez avec toute sorte de fatigues et de privations à gagner votre pain, cela ne vous servirait à rien, si Dieu n'est pas avec vous. 3 Voici, c'est un héritage du Seigneur, que les enfants, une récompense, que les fruits d'un sein fécond. Les bien-aimés de Dieu dorment (ils vaquent à leurs affaires avec un calme d'âme parfait, joint à un abandon total à la volonté de Dieu), mais Dieu bénit le calme avec lequel ils agissent ; il les bénit en leur donnant des enfants, sous lesquels, comme étant la bénédiction terrestre la plus désirable, sont aussi compris les autres biens. 4 Comme les flèches dans la main d'un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. De même que les flèches servent au guerrier pour l'attaque et pour la défense, de même les enfants servent à leurs parents de protection et d'appui. 5 Heureux l'homme qui en a rempli son carquois. Ils ne rougiront pas quand ils répondront aux ennemis, à la porte de la ville. Il sera protégé par eux, lorsqu'il aura à faire face à ses ennemis devant les tribunaux, ou à la guerre). Comp. Genèse 22, 17.
Psaume hébreu N°128 (Psaume N°127 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Heureux l'homme qui craint le Seigneur, qui marche dans ses voies. Le Psaume est un tableau du bonheur des hommes pieux. 2 Tu te nourris alors du travail de tes mains, tu es heureux et comblé de biens. Sans qu'un autre ne se les approprie, ce dont sont menacés les contempteurs de la loi (Voir Lévitique 26, 16. Deutéronome 28, 33). 3 Ton épouse est comme une vigne féconde, dans l'intérieur de ta maison, tes fils, comme de jeunes plants d'olivier, autour de ta table. La femme honnête vit retirée dans l’intérieur de sa maison (Ps. Hébreux 68, 13). La femme dissolue fait le contraire (Voir Proverbes 1, 11). Les enfants seront toujours verdoyants, florissants (Jérôme). 4 Voilà comment sera béni l'homme qui craint le Seigneur. 5 Que le Seigneur te bénisse de Sion. Puisses-tu voir Jérusalem florissante tous les jours de ta vie. Jérusalem florissante : image de la prospérité du royaume de Dieu. 6 Puisses-tu voir les enfants de tes enfants. Que la paix soit sur Israël.
Psaume hébreu N°129 (Psaume N°128 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, qu'Israël le dise. Un Israélite, vraisemblablement de ceux qui étaient revenus de la captivité, reporte dans ce psaume ses regards sur les souffrances que sa nation a eu à endurer, de même que sur le secours dont elle a été favorisée de Dieu, et il prédit la ruine de ceux qui à l'avenir se déclareront les ennemis de Sion. 2 Ils m'ont cruellement opprimé dès ma jeunesse, mais ils n'ont pas prévalu contre moi. 3 Ils ont labouré mon dos, ils y ont tracé de longs sillons. ils m'ont battu avec des bâtons, ils m'ont fait de profondes blessures et causé de longues souffrances. 4 Mais le Seigneur est juste, il a coupé les liens des méchants. Il a anéanti nos ennemis. Le royaume des Chaldéens fut renversé par Cyrus, et ce prince permit aux Juifs de retourner dans leur pays. Le Seigneur a brisé les cordes des pécheurs (les cordes avec lesquelles ils me liaient). 5 Qu'ils soient confondus et qu'ils reculent en arrière, tous ceux qui haïssent Sion. 6 Qu'ils soient comme l'herbe des toits, qui sèche avant qu'on l'arrache. 7 Le moissonneur n'en remplit pas sa main, ni celui qui lie les gerbes son giron, L’herbe des toits, qui se dessèche bientôt, parce qu'elle n'a pas de profondes racines, est une image du bonheur éphémère, des biens de peu de durée des impies. 8 et les passants ne disent pas : « Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, nous vous bénissons au nom du Seigneur. » Comme il est d'usage, lorsqu'on rencontre des moissonneurs (Voir Ruth 2, 4).
Psaume hébreu N°130 (Psaume N°129 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Du fond de l'abîme je crie vers toi, Seigneur. du fond des abîmes de ma misère, de la prison, de la captivité, de l’infortune, du malheur du péché. Suivant plusieurs exégètes, ce psaume servit de prière pour le jour de pénitence publique qu'Esdras prescrivit (Voir Esdras 9, 5. et suiv.). l'Église s’en sert comme de prière de pénitence en faveur des vivants et des morts qui lui ont appartenu, lesquels, il est vrai, ont quitté la vie dans la divine charité, mais à cause des imperfections dont ils se sont rendus coupables, et qui leur restent à expier, sont encore retenus dans le purgatoire, jusqu’à ce qu'ils aient payé ce dont ils demeurent redevables à Dieu, jusqu'à ce qu'ils aient acquitté leur dette, comme dit Jésus-Christ, jusqu'à la dernière obole. 2 Seigneur, écoute ma voix, que tes oreilles soient attentives aux accents de ma prière. 3 Si tu gardes le souvenir de l'iniquité, Seigneur, Seigneur, qui pourra subsister ? Si vous vouliez faire rendre au coupable un compte exact, et le punir avec rigueur, comme il l’a mérité. 4 Mais auprès de toi est le pardon, afin qu'on te révère. 5 J'espère dans le Seigneur, mon âme espère et j'attends sa parole. 6 Mon âme aspire après le Seigneur plus que les guetteurs n'aspirent après l'aurore. La sentinelle qui passe la nuit sans dormir, attend avec impatience le matin qui lui procure le repos. 7 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur car avec le Seigneur est la miséricorde, avec lui une surabondante délivrance. Que le chrétien se souvienne à ce sujet qu’il a été racheté, non au prix de l’argent ou de l’or, mais au prix du sang précieux de Jésus-Christ, et non pour un certain temps, mais pour l'éternité. 8 C'est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités.
Psaume hébreu N°131 (Psaume N°130 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Seigneur, mon cœur ne s'est pas enflé d'orgueil et mes regards n'ont pas été hautains. Je ne recherche pas les grandes choses, ni ce qui est élevé au-dessus de moi. Je n’ai pas cherché à parvenir à des choses qui n'étaient pas proportionnées à mes forces. Suivant quelques exégètes, David a déposé dans ce psaume les sentiments de simplicité et de modération qui l'animaient, pour se justifier des accusations de Saül et de ses courtisans (1 Samuel 24, 10-11. 26, 19) ; selon d'autres, le psaume aurait été composé pour la défense des Juifs revenus de la captivité, que l'on accusait de défection vis-à-vis du roi de Perse (Néhémie 6, 5-7). 2 Non, je tiens mon âme dans le calme et le silence. Comme un enfant sevré sur le sein de sa mère, comme l'enfant sevré mon âme est en moi. Comme un enfant qu’on vient de sevrer, quoiqu'il repose sur le sein de sa mère, est humble, sans désirs et content, ainsi mon âme est paisible et contente. 3 Israël, mets ton espoir dans le Seigneur maintenant et toujours.
Psaume hébreu N°132 (Psaume N°131 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Souviens-toi, Seigneur, de David, de toutes ses peines. Il est vraisemblable que ce psaume fut composé au nom de Salomon, lors de la consécration du temple (2 Chroniques 6). Après avoir exalté les efforts de David en vue de trouver et de préparer un lieu pour l'Arche sainte (1-6), le Psalmiste invite ses frères à visiter ce nouveau siège où elle repose (7) ; il conjure Dieu d'en venir prendre possession (8), et de bénir le roi et le peuple (9-12) ; ce qu’il espère encore, parce que Dieu l'a promis (13-18). Le chrétien se souviendra des efforts du céleste David, Jésus-Christ, pour édifier son Église (de même que chaque âme en particulier), et il priera Dieu de daigner prendre possession tant de son Église que de chacune des âmes qui lui appartiennent. 2 Il fit ce serment au Seigneur, ce vœu au Fort de Jacob : Souvenez-vous de son serment et de son vœu. Suit maintenant ce serment comprenant le vœu. 3 « Je n'entrerai pas dans la tente où j'habite, je ne monterai pas sur le lit où je repose, 4 je n'accorderai pas de sommeil à mes yeux, ni d'assoupissement à mes paupières, 5 jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur, une demeure pour le Fort de Jacob. » 6 Voici, entendions-nous dire, qu'elle est à Ephrata, nous l'avons trouvée dans les champs de Jaar. Ephrata, c'est-à-dire proprement à Bethléem (Genèse 35, 19). Ou encore le pays d'Ephrata, c'est-à-dire d’Éphraïm (Voir 1 Samuel 1, 1). Ephrata pourrait aussi désigner Jérusalem, parce que David transféra, pour ainsi dire, la ville d'Ephrata (Bethléem), où il était né, à Jérusalem, après qu'il y eut fixé son siège. Si l'on fait l'application du psaume à Jésus-Christ, alors le sens est : Voici ce que nous avons appris de Jésus-Christ, comme étant l'Arche vivante de Dieu, qu’il est né à Bethléem, et qu'il a souffert à Jérusalem ; nous l’avons trouvé vivant dans le désert, nous avons vu comment sa foi s’est propagée parmi les nations païennes. Comp. Jean 1, 14. Apocalypse 21, 3. 7 Allons au tabernacle du Seigneur, prosternons-nous devant l'escabeau de ses pieds. Devant l'Arche sainte, sur laquelle les pieds de Dieu reposaient comme sur un escabeau, parce que Dieu y était présent d'une manière invisible. Avant ce verset il faut compléter la pensée, en sous-entendant : Or, présentement l'Arche sainte a un siège fixe dans le temple. Ceci supposé, le Psalmiste invite les Israélites à visiter le sanctuaire du Seigneur, et il prie le même Dieu de venir prendre possession de son siège. 8 Lève-toi, Seigneur, viens au lieu de ton repos, toi et l'arche de ta majesté. 9 Que tes prêtres soient revêtus de justice et que tes fidèles poussent des cris d'allégresse. 10 A cause de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton Oint. Ne dédaignez pas la prière du roi oint de votre onction. Entendez Salomon, qui bâtit le temple (Comp. 1 Rois 1, 39). Par « l’Oint » le chrétien peut entendre lui et les chrétiens, ses frères, puisque tous les vrais chrétiens prennent part à l’onction de Jésus-Christ, à son esprit, à ses sentiments. 11 Le Seigneur a juré à David la vérité, il ne s'en départira pas : « C'est du fruit de tes entrailles, que je mettrai sur ton trône. 12 Si tes fils gardent mon alliance et les préceptes que je leur enseignerai, leurs fils aussi, à tout jamais, seront assis sur ton trône. » 13 Car le Seigneur a choisi Sion, il l'a désirée pour sa demeure. Proprement le mont Moria, mais Moria fait partie de Sion. 14 « C'est le lieu de mon repos pour toujours, j'y habiterai, car je l'ai désirée. 15 Je répandrai de riches bénédictions sur sa subsistance, je rassasierai de pain ses pauvres. 16 Je revêtirai de salut ses prêtres et ses fidèles pousseront des cris d'allégresse. J’ornerai ses prêtres de vertu et de piété 17 Là je ferai grandir la puissance de David, je préparerai un flambeau à mon Oint. Là la puissance de David et de ses descendants s'élèvera et prendra de l'accroissement : entendez spécialement la puissance du grand Rejeton de David, du Christ (Luc 1, 69). Le flambeau désigne une postérité éclatante (heureuse). (Voir 1 Rois 11, 36) ; entendez en même temps la postérité brillante de lumière et spirituelle de Jésus-Christ (Comp. Jean 1, 9. 8, 12). 18 Je revêtirai de honte ses ennemis et sur son front resplendira son diadème. »
Psaume hébreu N°133 (Psaume N°132 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées, de David. Ah qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères d'habiter ensemble. Selon la plupart des exégètes, David composa ce psaume à l’occasion de son second sacre, lorsque toutes les tribus d'Israël, après une longue séparation, vinrent l’une après l’autre se réunir sous son sceptre ; selon d’autres, il fut composé dans la vue de maintenir l’union entre les Juifs qui revenaient de la captivité e Babylone ; d’autres exégètes encore le prennent comme n'ayant aucun rapport à l’histoire. 2 C'est comme l'huile précieuse qui, répandue sur la tête, coule sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement. L’Oriental aime à comparer ce qu’il y a de plus excellent avec les parfums qui lui semblent si indispensables. Sens : L'esprit de la charité fraternelle est d'un aussi haut prix que l’huile sacrée, faite des aromates les plus précieux, qui sert à la consécration des prêtres (Voir Exode 30, 23). Lorsque les Orientaux se parfument, ils le font non-seulement à la tête, mais encore à la barbe, et si abondamment, qu'il n’est pas rare que le parfum découle. Aaron est mis ici pour les prêtres en général. Sur les ornements du prêtre, voir Exode 28, 22. 3 C'est comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les sommets de Sion car c'est là que le Seigneur a établi la bénédiction, la vie, pour toujours. L'Oriental compare également volontiers ce qu’il y a de plus excellent à la rosée bienfaisante. L'amour fraternel est comme la rosée de l’Hermon, et comme la rosée qui descend sur la montagne sainte de Sion.
Psaume hébreu N°134 (Psaume N°133 dans la Vulgate) 1 Cantique des montées. Voici donc, bénissez le Seigneur, vous tous, serviteurs du Seigneur, qui êtes de service dans la maison du Seigneur, pendant les nuits. Suivant les exégètes, ce psaume est un chant (de gardes), par lequel les Lévites qui faisaient la garde du temple durant la nuit, s’exhortaient à la vigilance et à la prière. 2 Levez les mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur. 3 Que le Seigneur te bénisse de Sion, lui qui a fait le ciel et la terre. c'est-à-dire : Alors (si vous le faites) le Seigneur vous bénira du haut de Sion.
Psaume hébreu N°135 (Psaume N°134 dans la Vulgate)
1 Alléluia. Louez le nom du Seigneur, louez-le, serviteurs du Seigneur, 2 vous qui êtes de service dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. Louez-le, vous tous, prêtres et peuple. Le chrétien se souviendra, à la lecture du psaume, de l'Israël selon l'esprit, des élus en général (v. 4), qu’il exhortera à louer Dieu ; il le remerciera des merveilles qu’il a opérées dans la nature et dans l'histoire, et aussi spécialement de s'être montré, par sa conduite à l'égard des hommes, comme le Dieu vivant. 3 Louez le Seigneur car le Seigneur est bon, chantez son nom sur la harpe car il est plein de douceur. 4 Car le Seigneur s'est choisi Jacob, il s'est choisi Israël pour en faire son héritage. 5 Oui, je le sais, le Seigneur est grand, notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux. 6 Tout ce que veut le Seigneur, il le fait, dans le ciel et sur la terre, dans la mer et dans tous les abîmes. 7 Il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il produit les éclairs avec la pluie, il tire le vent de ses trésors. De l'extrémité de l'horizon. À en juger par ce qui paraît aux yeux, les nuages s'élèvent des extrémités de l'horizon sous la voûte du firmament. Il fait résoudre les orages en pluie. Il tire le vent des lieux où il tient en dépôt les trésors de la nature (Voir Jérémie 10, 13. 51, 16). 8 Il frappa jadis les premiers-nés de l’Égypte, depuis l'homme jusqu'à l'animal. 9 Il fit éclater des signes et des prodiges au milieu de toi, ô Égypte, contre Pharaon et tous ses serviteurs. 10 Il frappa des nations nombreuses et fit mourir des rois puissants, 11 Séhon, roi des Amorrhéens, Og, roi de Basan et tous les rois de Canaan. 12 Et il donna leur pays en héritage, en héritage à Israël, son peuple. 13 Seigneur, ton nom subsiste à jamais. Seigneur, ton souvenir dure d'âge en âge. Le souvenir de vos bienfaits. 14 Car le Seigneur fait droit à son peuple et il a compassion de ses serviteurs. Il lui rendra justice (Voir Deutéronome 32, 36). 15 Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, ouvrage de la main des hommes. Comme le Seigneur mérite d’être loué à cause de ses bienfaits (6-14), il le mérite aussi à cause des avantages qu'il a sur les idoles. Cette dernière pensée, qui est empruntée du psaume Hébreu 115, s'étend jusqu’à la fin. 16 Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas. 17 Elles ont des oreilles et n'entendent pas. Il n'y a même pas un souffle dans leur bouche. 18 Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font, quiconque se confie en elles. 19 Maison d'Israël, bénissez le Seigneur. Maison d'Aaron, bénissez le Seigneur. Vous tous, peuple et prêtres, louez le Seigneur. 20 Maison de Lévi, bénissez le Seigneur. Vous qui craignez le Seigneur, bénissez le Seigneur. 21 Que de Sion soit béni le Seigneur, qui habite Jérusalem. Alléluia. Le chrétien se souviendra de l'Église.
Psaume hébreu N°136 (Psaume N°135 dans la Vulgate) 1 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde est éternelle. 1° Le Psalmiste exhorte le peuple à louer Dieu, versets 1 à 3 ; ― 2° à cause des merveilles qu’il a opérées pendant les six jours de la création, versets 4 à 9 ; ― 3° de la délivrance d’Israël de l’Egypte, versets 10 à 15 ; ― 4° du don de la Terre Promise, versets 16 à 22 ; ― 5° des dons qu’il accorde à chacun, versets 23 à 26. ― Ce psaume a cela de particulier, que le refrain est intercalé entre chaque vers (26 fois) : parce qu’éternelle est sa miséricorde. ― Une solo chantait, sans doute, chaque vers, et le chœur reprenait aussitôt le refrain, qui était comme le répons de nos litanies. Il semble que ce psaume était chanté dans le temple comme chant alternatif, en sorte que la strophe qui se trouve à la fin de chaque verset, formait le refrain répété par une seconde division des Lévites ou du peuple, telles que les strophes en réponse à nos litanies. 2 Célébrez le Dieu des dieux, car sa miséricorde est éternelle. 3 Célébrez le Seigneur des seigneurs, car sa miséricorde est éternelle. Dieu des dieux ; Seigneur des seigneurs ; par ces expressions, le Psalmiste a voulu dire que Dieu est supérieur à toute puissance, de quelque nature qu’elle soit, dans le ciel, sur la terre ou même dans les enfers. Quant au mot dieux en particulier, on le donne assez souvent aux juges, aux magistrats. Voir Psaumes vulgate 81, 1. 4 A celui qui seul opère de grands prodiges, car sa miséricorde est éternelle. 5 Qui a fait les cieux avec sagesse, car sa miséricorde est éternelle. Voir Genèse, 1, 1. 6 Qui a étendu la terre sur les eaux, car sa miséricorde est éternelle. Voir Ps. Hébreux 24. 7 Qui a fait les grands luminaires, car sa miséricorde est éternelle. 8 Le soleil pour dominer sur le jour, car sa miséricorde est éternelle. 9 La lune et les étoiles pour dominer sur la nuit, car sa miséricorde est éternelle. 10 A celui qui frappa les Égyptiens dans leurs premiers-nés, car sa miséricorde est éternelle. Voir Exode, 12, 29. ― Leurs premiers-nés ; au lieu de ses premiers. Le mot leurs est au pluriel, parce qu’Égypte, nom auquel il se rapporte, ne doit pas s’entendre ici de la terre, du sol, mais des habitants. 11 Il fit sortir Israël du milieu d'eux, car sa miséricorde est éternelle. Voir Exode, 13, 17. 12 D'une main forte et d'un bras étendu, car sa miséricorde est éternelle. 13 A celui qui divisa en deux la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 14 Qui fit passer Israël au travers, car sa miséricorde est éternelle. 15 Et précipita Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car sa miséricorde est éternelle. 16 A celui qui conduisit son peuple dans le désert, car sa miséricorde est éternelle. 17 Qui frappa de grands rois, car sa miséricorde est éternelle. 18 Et fit périr des rois puissants, car sa miséricorde est éternelle. 19 Séhon, roi des Amorrhéens, car sa miséricorde est éternelle. 20 Et Og, roi de Basan, car sa miséricorde est éternelle. 21 Qui donna leur pays en héritage, car sa miséricorde est éternelle. 22 En héritage à Israël, son serviteur, car sa miséricorde est éternelle. 23 A celui qui se souvint de nous quand nous étions humiliés, car sa miséricorde est éternelle. 24 Et nous délivra de nos oppresseurs, car sa miséricorde est éternelle. Il nous a rachetés, etc. ; il nous a délivrés des injustices de nos ennemis. 25 A celui qui donne à tout ce qui vit la nourriture, car sa miséricorde est éternelle. 26 Célébrez le Dieu des cieux, car sa miséricorde est éternelle.
Psaume hébreu N°137 (Psaume N°136 dans la Vulgate) 1 Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Psaume à la façon des psaumes élégiaques de David, ou des lamentations du prophète Jérémie. Le psaume a été composé par quelque Israélite depuis peu de retour de la captivité de Babylone. Il s’y plaint de ce que, dans le temps où les Israélites étaient encore à Babylone, tous les chants sacrés devaient cesser. A la fin, il fait des malédictions contre des ennemis de Jérusalem, qui étaient aussi les ennemis de Dieu. Les fleuves de Babylone : sur les bords de l'Euphrate, du Tigre, du Chaboras, etc. Les Juifs aimaient à se fixer sur les bords des fleuves, afin d’avoir aisément les eaux nécessaires pour leurs diverses purifications et ablutions ; c'est pourquoi aussi leurs lieux de prières étaient ordinairement près des fleuves. Le chrétien peut, en se servant des termes de ce psaume, déplorer les divers genres de captivités dans lesquels il est tombé sur la terre. 2 Aux saules de ses vallées nous avions suspendu nos harpes. 3 Car là, ceux qui nous tenaient captifs nous demandaient des hymnes et des cantiques, nos oppresseurs, des chants joyeux : « Chantez-nous un cantique de Sion. » 4 Comment chanterions-nous le cantique du Seigneur, sur la terre de l'étranger ? 5 Si jamais je t'oublie, Jérusalem, que ma droite se paralyse. Si je t’oublie, si je te renie, ce qui aurait lieu, si je chantais les cantiques sacrés usités dans le culte de notre Dieu, sur une terre impure, que, etc. 6 Que ma langue s'attache à mon palais, si je cesse de penser à toi, si je ne mets pas Jérusalem au premier rang de mes joies. Que ma langue demeure immobile, muette, etc. 7 Souviens-toi, Seigneur, des enfants d'Édom, quand au jour de Jérusalem, ils disaient : « Détruisez, détruisez-la, jusqu'en ses fondements.» Châtiez, Seigneur, les Iduméens au sujet de l'infortune qui est tombée sur Jérusalem. Les Iduméens faisaient cause commune avec les Chaldéens qui détruisirent Jérusalem (Voir Ézéchiel 25, 12 et suiv. Abdias 10 et suiv.). 8 Fille de Babylone, vouée à la ruine, heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as fait. Les villes sont comme les filles des royaumes, des communautés qui les ont bâties. D'autre part elles sont elles-mêmes mises pour ces royaumes, ou communautés, comme ici Babylone pour le royaume de Babylone. Heureux sera le vengeur de Dieu (celui dont Dieu se servira pour exercer ses vengeances). Ce vengeur fut Cyrus, qui fonda le vaste empire des Perses sur les ruines de Babylone. 9 Heureux celui qui saisira et écrasera tes petits enfants contre la pierre. Heureux sera celui qui te vaincra par les armes. Briser les enfants contre les pierres, ce qui était autrefois un usage cruel reçu dans la guerre (Isaïe 13, 16. 4. Rois, 8, 12), est mis ici en général pour prendre, emporter d'assaut.
Psaume hébreu N°138 (Psaume N°137 dans la Vulgate) 1 De David. Je veux te louer de tout mon cœur, te chanter sur la harpe, en présence des anges. La plupart des exégètes pensent que David composa ce psaume comme un cantique d'action de grâces, lorsque, après avoir été délivré de tous ses ennemis, il fut reconnu en qualité de roi par toutes les tribus, et eut reçu de Dieu la promesse relative au grand Rejeton qui devait sortir de lui et à l'éternité de son règne (2 Samuel 7). Le chrétien, par les paroles de ce psaume, remerciera Dieu spécialement de la grâce de la rédemption, et témoignera l’espérance d'être encore à l’avenir favorisé du secours de Dieu contre tous les ennemis de son salut. 2 Je veux me prosterner dans ton saint temple et célébrer ton nom, à cause de ta bonté et de ta fidélité, parce que tu as fait une promesse magnifique, au-dessus de toutes les gloires de ton nom. Vous avez glorifié votre saint nom au-dessus de toutes choses, par la grande promesse que vous m'avez faite (2 Samuel 7), et que vous accomplirez. 3 Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as exaucé, tu as rendu à mon âme la force et le courage. 4 Tous les rois de la terre te loueront, Seigneur, quand ils auront appris les oracles de ta bouche. Toutes vos promesses, toutes vos révélations consolantes en faveur du salut du monde entier. 5 Ils célébreront les voies du Seigneur, car la gloire du Seigneur est grande. Les voies du Seigneur : les traits de son amoureuse Providence (Théodoret). 6 Car le Seigneur est élevé et il voit les humbles et il connaît de loin les orgueilleux. Voir Ps. Hébreux 113, 4. 7 Si je marche en pleine détresse, tu me rends la vie, tu étends ta main pour arrêter la colère de mes ennemis et ta droite me sauve. 8 Le Seigneur achèvera ce qu'il a fait pour moi. Seigneur, ta bonté est éternelle : n'abandonne pas l'ouvrage de tes mains. Le Seigneur achèvera pour moi, il mènera tout à sa fin. Seigneur, ne cessez pas de travailler à l'œuvre de salut, que vous avez commencée à mon égard, ne la laissez pas inachevée.
Psaume hébreu N°139 (Psaume N°138 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Seigneur, tu me sondes et tu me connais, Voir Ps. Hébreux 4. Dans ce beau psaume le Chantre sacré trace le tableau de la toute-science de Dieu. Après avoir fait sur ce point sa profession de foi, il déclare qu'il est résolu à détester les ennemis de Dieu (qui, par leurs œuvres, nient que Dieu sache tout), et enfin, il prie le Seigneur de lui faire connaître la voie droite (afin de pouvoir se rendre agréable à ce Dieu à qui rien n’est caché). 2 tu sais quand je suis assis ou levé, tu découvres ma pensée de loin. Ma vie et ma conduite tout entière vous est connue. 3 Tu m'observes quand je suis en marche ou couché et toutes mes voies te sont familières. Vous savez tout, vous tenez toutes mes voies. 4 La parole n'est pas encore sur ma langue, que déjà, Seigneur, tu la connais entièrement. 5 En avant et en arrière tu m'entoures et tu mets ta main sur moi : Tout vous est connu, et ce qui arrive présentement et ce qui est passé ; c’est vous qui me soutenez, qui me protégez. 6 science trop merveilleuse pour moi, elle est trop élevée pour que je puisse l’atteindre. Votre science infinie, votre omniscience, etc. 7 Où aller loin de ton esprit, où fuir loin de ton visage ? 8 Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche dans le schéol, te voilà. Le schéol : le royaume des morts. 9 Si je prends les ailes de l'aurore et que j'aille habiter aux confins de la mer, La mer est mise pour la région de l'Occident. Sens : Quand je m’envolerais avec la rapidité de l’aurore, de l'Orient vers les contrées les plus reculées de l'Occident, vous m’accompagneriez, et vous seriez partout à mes côtés. 10 là encore ta main me conduira et ta droite me saisira. Partout, vous serez toujours présent, et vous saurez ce qui me concerne. 11 Et je dis : Au moins les ténèbres me couvriront et la nuit sera la seule lumière qui m'entoure. J'ai dit en moi-même : Les ténèbres pourront me soustraire à vos regards, ce que je ferai de criminel dans les ténèbres demeurera caché ; mais même les ténèbres dévoileraient toutes mes actions et tous mes sentiments, car la nuit même est lumière autour de moi. 12 Les ténèbres mêmes n'ont pas pour toi d'obscurité, pour toi la nuit brille comme le jour et les ténèbres comme la lumière. 13 C'est toi qui as formé mes reins et qui m'as tissé dans le sein de ma mère. C’est vous qui m'avez créé et qui me conservez ; vous pouvez donc tout savoir. 14 Je te loue d'avoir fait de moi une créature si merveilleuse, tes œuvres sont admirables et mon âme se plaît à le reconnaître. 15 Ma substance n'était pas cachée devant toi, lorsque j'étais formé dans le secret, tissé avec art dans les profondeurs de la terre. dans le sein de ma mère. 16 Je n'étais qu'un germe informe et tes yeux me voyaient et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux fût encore. Vos yeux ont vu mon être encore informe, ma masse, la matière dont j'ai été formé, etc. Les jours sont déterminés, avant qu'aucun d’eux (des jours) soit encore présent. 17 Ô Dieu, que tes pensées me semblent ravissantes. Que le nombre en est grand. 18 Si je compte, elles surpassent en nombre les grains de sable. Je m'éveille et je suis encore avec toi. Combien incompréhensibles sont pour moi vos pensées, ô Dieu (votre toute-science et votre sagesse) ! combien grande en est la somme (combien tout le monde en est rempli). Si je les compte (ces pensées de votre toute-science et de votre sagesse), elles sont plus nombreuses que le sable de la mer : je me lève (le matin après avoir réfléchi toute la nuit à leur multitude), et je suis encore avec vous (dans la méditation de vos pensées). 19 Ô Dieu, ne feras-tu pas périr le méchant ? Hommes de sang, éloignez-vous de moi. Afin d'amener la pensée qu’il hait les méchants, comme étant les ennemis de Dieu, de même qu'il honore les bons, en qualité de ses amis, le Chantre sacré rappelle les châtiments dont Dieu frappe les pécheurs, ce qui est une preuve que Dieu lui-même déteste les méchants incorrigibles. Par ces méchants le Psalmiste a surtout en vue ces mortels ennemis du dehors, qui épiaient l'occasion d’attirer sur les Israélites leur perte, et se déclaraient ainsi les ennemis particuliers de Dieu. Le chrétien se souviendra des ennemis pleins d'artifices de la religion. 20 Ils parlent de toi d'une manière criminelle, ils prennent ton nom en vain, eux, tes ennemis. Les méchants parlent de vous avec outrage, ils conspirent en jurant. Voir Matthieu 5, 35. Il peut s’agir d’ennemis de l’extérieur, ou d’impies de l’intérieur. 21 Ne dois-je pas, Seigneur, haïr ceux qui te haïssent, avoir en horreur ceux qui s'élèvent contre toi ? 22 Oui, je les hais d'une haine complète, ils sont pour moi des ennemis. 23 Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, éprouve-moi et connais mes pensées. pour voir si je ne suis pas plein d’aversion pour les méchants, comme étant vos ennemis, et pour leurs œuvres. 24 Regarde si je suis sur une voie funeste et conduis-moi dans la voie éternelle. dans la voie de l’éternité, de la vie éternelle.
Psaume hébreu N°140 (Psaume N°139 dans la Vulgate) 1 Au maître de chant, psaume de David. Selon la plupart des exégètes, David adressa à Dieu la prière contenue dans ce psaume, pour solliciter son secours contre des ennemis pervers e! artificieux, à une époque où il était en butte aux persécutions de Saül et de ses courtisans. D'autres prennent le psaume comme l'expression des plaintes des Juifs, après leur retour de la captivité de Babylone, au sujet de la haine et de l'animosité des Samaritains et de leurs autres ennemis (Voir Néhémie). Dans cette dernière hypothèse, le sens du titre est : Psaume à la manière de David. 2 Seigneur, délivre-moi de l'homme méchant, préserve-moi des hommes de violence, 3 qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur, qui excitent sans cesse la guerre contre moi, 4 qui aiguisent leur langue comme le serpent et qui ont sous leurs lèvres le venin de l'aspic. Séla. Leurs paroles sont pleines de méchanceté, ils tiennent des discours pernicieux. 5 Seigneur, garde-moi des mains du méchant, préserve-moi des hommes de violence, qui méditent de me faire trébucher. 6 Des orgueilleux me dressent un piège et des filets, ils placent des filets le long de mon sentier, ils me tendent des embûches. Séla. 7 Je dis au Seigneur : Tu es mon Dieu. Écoute, Seigneur, la voix de mes supplications. 8 Seigneur Dieu, mon puissant sauveur, tu couvres ma tête au jour du combat. 9 Seigneur, n'accomplis pas les désirs du méchant, ne laisse pas réussir ses desseins, il en serait trop fier. Séla. 10 Que sur la tête de ceux qui m'assiègent retombe l'iniquité de leurs lèvres, tout le mal qu'ils méditent contre moi (Chrysostome) 11 que des charbons ardents soient secoués sur eux. Que Dieu les précipite dans le feu, dans les abîmes d'où ils ne se relèvent plus. Voir Ps. Hébreux 18, 13. 12 Non, le calomniateur ne prospérera pas sur la terre et le malheur poursuivra sans merci l'homme violent. 13 Je sais que le Seigneur fait droit au misérable et justice au pauvre. 14 Oui, les justes célébreront ton nom et les hommes droits habiteront devant ton visage.
Psaume hébreu N°141 (Psaume N°140 dans la Vulgate) 1 Psaume de David. Seigneur, je t'invoque, hâte-toi de venir vers moi. Prête l'oreille à ma voix, quand je t'invoque. Suivant plusieurs exégètes, David fit la prière qu’on lit dans ce psaume, pour obtenir la vigilance sur sa langue et protection contre la séduction, dans un moment où il se trouvait dans une situation toute semblable à celle qui doit avoir donné occasion au psaume qui précède. Selon d’autres, le psaume est une élégie à la manière indiquée dans le psaume ci-dessus. Le chrétien peut se servir du psaume comme de prière contre la séduction. 2 Que ma prière soit devant ton visage comme l'encens et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir. Voir Exode, 30, 7-8. ...comme le sacrifice du soir : aussi agréable que l’oblation du soir, qui, ainsi que l’oblation du matin, consistait à offrir de la fleur de farine et du vin (Exode 29, 38-42. Nombres 28, 3-8). Les exégètes qui pensent que c'est David qui prie, trouvent l'explication de ces paroles dans la vie errante qu'il menait pendant sa fuite devant Saül, temps auquel il ne pouvait assister aux sacrifices dans le saint tabernacle, mais était dans la nécessité de se contenter d'adresser à Dieu de ferventes prières. Suivant plusieurs saints Pères, il y a non le sacrifice du matin, mais le sacrifice du soir, pour faire ainsi allusion au sacrifice de la nouvelle alliance, qui, ayant été offert d'une manière sanglante vers le soir, fut aussi institué vers le soir sous sa forme non sanglante. 3 Seigneur, mets une garde à ma bouche, une sentinelle à la porte de mes lèvres. Ne permettez pas que je me laisse aller à l’impatience au milieu des calomnies et des persécutions de mes ennemis, de peur que je ne tombe dans la colère, le mécontentement et l’offense de Dieu. 4 N'incline pas mon cœur vers des choses mauvaises, ne l'incline pas à se livrer à des actes de méchanceté avec les hommes qui commettent l'iniquité, que je ne prenne aucune part à leurs festins. Ne permettez pas que la tentation d'excuser mes péchés réels s'élève dans mon cœur. 5 Que le juste me frappe, c'est une faveur, qu'il me reprenne, c'est un parfum sur ma tête, ma tête ne le refusera pas, car alors je n'opposerai que ma prière à leurs mauvais desseins. Ne permettez pas, veut dire le Psalmiste d'après le contexte, que je perde patience au sujet de mes ennemis (v. 3-4) ; ne permettez pas non plus que je me range de leur côté à cause des plaisirs dont ils jouissent (v. 4) ; ces plaisirs, je puis bien m'en passer, car j'aime mieux souffrir de la part du juste une réprimande, qu’elle soit douce ou sévère, que de jouir même des plus grands plaisirs que le pécheur voudrait me procurer ; j'oppose bien plutôt ma prière à ces plaisirs, de peur qu'ils ne deviennent pour moi un piège. 6 Mais bientôt leurs chefs seront précipités le long des rochers et l'on écoutera mes paroles car elles sont agréables. Les chefs de mes ennemis seront punis par leur perte ; et alors on aura foi à mes paroles. 7 Comme lorsqu'on laboure et que l'on ameublit la terre, ainsi nos ossements sont semés au bord du schéol. Nous étions en danger, marchant au bord du royaume des morts. 8 Car vers toi, Seigneur Dieu, je tourne mes yeux. Auprès de toi je cherche un refuge, n'abandonne pas mon âme. ne me livrez pas sans secours à mes ennemis. 9 Préserve-moi des pièges qu'ils me tendent, des embûches de ceux qui font le mal. 10 Que les méchants tombent dans leurs propres filets et que j'échappe en même temps.
Psaume hébreu N°142 (Psaume N°141 dans la Vulgate) 1 Cantique de David. Lorsqu'il était dans la caverne. Prière. David, dans sa détresse, n’espère de secours que de Dieu. 2 De ma voix je crie vers le Seigneur, de ma voix j'implore le Seigneur. 3 Je répands ma plainte en sa présence, devant lui j'expose ma détresse. 4 Lorsqu'en moi mon esprit défaille, toi tu connais mon sentier, tu sais que, dans la route où je marche, ils me tendent des pièges. Lorsque mon esprit perd courage , vous connaissez ma situation périlleuse, et vous me secourez. 5 Jette les yeux à ma droite et vois : personne ne me reconnaît, tout refuge me fait défaut, nul n'a souci de mon âme. Je ne peux espérer aucun secours ici-bas, je ne peux pas fuir. 6 Je crie vers toi, Seigneur, je dis : Tu es mon refuge, mon partage sur la terre des vivants. dans cette vie et dans l’autre. 7 Prête l'oreille à ma plainte car je suis malheureux à l'excès, délivre-moi de ceux qui me poursuivent car ils sont plus forts que moi. 8 Tire mon âme de cette prison, afin que je célèbre ton nom. Les justes triompheront avec moi de ce que tu m'auras fait du bien. Les justes attendent l'instant où vous me délivrerez, afin de pouvoir vous louer avec moi.
Psaume hébreu N°143 (Psaume N°142 dans la Vulgate)
1 Psaume de David. Seigneur, écoute ma prière, prête l'oreille à mes supplications, exauce-moi dans ta vérité et dans ta justice. Vérité : parce que vous êtes véritable et sincère dans vos promesses. Justice a souvent dans les Écritures le même sens que grâce et miséricorde. (Voir Ps. Hébreux 22, 32. 40, 10. Juges 5. 11. Chrysostome). Le chrétien peut se servir de ce psaume comme de prière dans les afflictions pressantes, et l’employer aussi pour exprimer ses sentiments de pénitence et obtenir que ses péchés soient pardonnés et effacés 2 N'entre pas en jugement avec ton serviteur, car aucun homme vivant n'est juste devant toi. Ne faites pas à son égard des recherches comme un juge sévère, puisque nul homme vivant n’est entièrement pur devant vous. 3 L'ennemi en veut à mon âme, il foule à terre ma vie. Il me relègue dans les lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps. David veut dire : Excusez-moi, parce que mes ennemis m’ont persécuté jusqu'à la mort. Le chrétien se souviendra des ennemis de son salut, des humiliations que ses péchés lui ont fait subir, et des nuits pleines d'inquiétude qu'ils lui ont fait passer. 4 Mon esprit défaille en moi, mon cœur est troublé dans ma poitrine. 5 Je pense aux jours d'autrefois, je médite sur toutes tes œuvres, je réfléchis sur l'ouvrage de tes mains. A toutes les occasions dans lesquelles vous avez si souvent fait éclater votre miséricorde. 6 j'étends vers toi mes mains et mon âme, comme une terre desséchée, soupire après toi. Séla. encouragé par les œuvres de votre miséricorde, je tends les mains vers vous. 7 Hâte-toi de m'exaucer, Seigneur, mon esprit défaille, ne me cache pas ton visage, je deviens semblable à ceux qui descendent dans la fosse. Mon esprit défaille par l’impatience de son attente. 8 Fais-moi de bonne heure sentir ta bonté, car c'est en toi que j'espère. Fais-moi connaître la voie où je dois marcher car c'est vers toi que j'élève mon âme. La voie ou je dois marcher afin d’échapper à tous les périls de mon salut. 9 Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur, je me réfugie auprès de toi. 10 Apprends-moi à faire ta volonté car tu es mon Dieu. Que ton bon esprit me conduise dans la voie droite. Votre Saint-Esprit, votre grâce (Voir Ps. Hébreux 51, 13). 11 A cause de ton nom, Seigneur, rends-moi la vie, dans ta justice, retire mon âme de la détresse. 12 Dans ta bonté, anéantis mes ennemis et fais périr tous ceux qui m'oppriment, car je suis ton serviteur.
Psaume hébreu N°144 (Psaume N°143 dans la Vulgate) 1 De David. Béni soit le Seigneur, mon rocher, qui a dressé mes mains au combat et mes doigts à la guerre, Ainsi que beaucoup d'exégètes le croient, David composa ce psaume après sa victoire sur Absalom, lorsque tout Israël lui eut été de nouveau assujetti (v. 2). D’autres pensent que David le composa après sa victoire sur Goliath, mais ce qui est dit de l’assujettissement du peuple v. 2, ne peut se concilier avec cette opinion. Pour expliquer l'analogie de ce psaume avec le psaume hébreu 18, plusieurs exégètes supposent que David, dans le psaume 18, qu'il composa vers la fin de sa vie, se proposa de développer davantage les pensées de celui-ci, qu’il avait composé auparavant. Le chrétien y remerciera Dieu des grâces qu’il a obtenues pour son salut, et y demandera de nouveaux secours. 2 mon bienfaiteur et ma forteresse, ma haute retraite et mon libérateur, mon bouclier, celui qui est mon refuge, qui range mon peuple sous moi. David pouvait parler ainsi après sa victoire sur Absalom 3 Seigneur, qu'est-ce que l'homme pour que tu le connaisses, le fils de l'homme, pour que tu penses à lui ? 4 L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l'ombre qui passe. Voir Job 8, 9. 14, 2 5 Seigneur, abaisse tes cieux et descends, touche les montagnes et qu'elles s'embrasent, 6 fais briller les éclairs et disperse les ennemis, lance tes flèches et mets-les en déroute. Après l’action de grâces, commence maintenant la nouvelle prière du Psalmiste pour obtenir d’être délivré de ses autres ennemis, qui continuent à le presser durement (5-12). Les ennemis étaient les restes du parti d’Absalom. Les versets 5 et 6 signifient en style figuré : O Dieu, apparaissez dans votre majesté redoutable, et délivrez-moi. 7 Étends tes mains d'en haut, délivre-moi et sauve-moi des grandes eaux, de la main des fils de l'étranger, de la main de ces enfants dénaturés, qui, avec mon fils Absalom, se sont révoltés contre moi. D’autres entendent les ennemis du dehors. 8 dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. Ils ne tiennent pas la fidélité qu’ils ont jurée. 9 Ô Dieu, je te chanterai un cantique nouveau, je te célébrerai sur le luth à dix cordes. 10 Toi qui donnes aux rois la victoire, qui sauves du glaive meurtrier David, ton serviteur, 11 délivre-moi et sauve-moi de la main des fils de l'étranger, dont la bouche profère le mensonge et dont la main est une main parjure. 12 Que nos fils, comme des plants vigoureux, grandissent en leur jeunesse Que nos filles soient comme les colonnes angulaires, sculptées à la façon de celles d'un temple. Les versets 12-15 se rattachent au verset 11, ils offrent un développement des bénédictions qui doivent être l'effet de la prière du Psalmiste, en vue d’être délivré, si Dieu l'exauce. 13 Que nos greniers soient remplis et regorgent de toutes sortes de provisions. Que nos brebis, dans nos pâturages, se multiplient par milliers et par myriades. 14 Que nos génisses soient fécondes. Qu'il n'y ait dans nos murs ni brèche, ni reddition. Ni cri d'alarme dans nos places publiques. 15 Heureux le peuple qui jouit de ces biens. Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu.
Psaume hébreu N°145 (Psaume N°144 dans la Vulgate) Ce psaume est alphabétique ; il se compose dans le texte orignal de 21 distiques (au lieu de 22, comme les autres psaumes alphabétiques du même genre, voir Psaume vulgate 24, etc., parce que la lettre nun est omise). Les deux vers qui manquent dans l’hébreu sont conservés dans la Vulgate, voir versets 13c-d ; mais ils sont semblables, deux mots exceptés, au verset 17. Une partie des prières du Benedicite, avant le repas, est tirée de ce psaume, verset 15 et 16. La primitive Eglise appliquait à la sainte Eucharistie les paroles du verset 15 : Les yeux de tous en vous espèrent, etc. 1 Chant de louange, de David. ALEPH. Je veux t'exalter, mon Dieu, ô Roi et bénir ton nom à jamais et toujours. David loue la puissance, la justice et la bonté de Dieu. 2 BETH. Je veux chaque jour te bénir et célébrer ton nom toujours et à jamais. 3 GHIMEL. Le Seigneur est grand et digne de toute louange et sa grandeur est insondable. 4 DALETH. Chaque âge dira au suivant la louange de tes œuvres, on publiera tes prodiges. 5 HÉ. Je chanterai l'éclat glorieux de ta majesté et tes œuvres prodigieuses. 6 WAV. Et l'on parlera de ta puissance redoutable et je raconterai ta grandeur. Afin qu’elles disent la vertu de vos actions terribles 7 ZAÏN. On proclamera le souvenir de ton immense bonté et on célébrera ta justice. 8 HETH. Le Seigneur est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. 9 TETH. Le Seigneur est bon envers tous et sa miséricorde s'étend sur toutes ses créatures. 10 YOD. Toutes tes œuvres te louent, Seigneur et tes fidèles te bénissent. 11 CAPH. Ils disent la gloire de ton règne et proclament ta puissance, 12 LAMED. Afin de faire connaître aux fils des hommes ses prodiges et le glorieux éclat de son règne. 13 MEM. Ton règne est un règne éternel et ta domination subsiste dans tous les âges. 14 SAMECH. Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui sont courbés. 15 AÏN. Les yeux de tous les êtres sont tournés vers toi dans l'attente et tu leur donnes leur nourriture en son temps. 16 PHÉ. Tu ouvres ta main et tu rassasies de tes biens tout ce qui respire. 17 TSADÉ. Le Seigneur est juste dans toutes ses voies et miséricordieux dans toutes ses œuvres. 18 QOPH. Le Seigneur est près de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent d'un cœur sincère. Voir Jean 4, 23. 19 RESCH. Il accomplit les désirs de ceux qui le craignent, il entend leur cri et il les sauve. On l’a vu dans Moïse, dans Josué et dans une multitude d’autres saints, au désir desquels Dieu, en effet, obéit, pour ainsi dire, en leur donnant le pouvoir de faire des miracles. 20 SCHIN. Le Seigneur garde tous ceux qui l'aiment et il détruit tous les méchants. 21 THAV. Que ma bouche publie la louange du Seigneur et que toute chair bénisse son saint nom, toujours, à jamais.
Psaume hébreu N°146 (Psaume N°145 dans la Vulgate) 1 Alléluia. Mon âme, loue le Seigneur. Ce psaume et les suivants, jusqu’à la fin du psautier, commencent par alleluia. Ils sont tous consacrés à louer Dieu. La Vulgate donne pour titre à celui-ci : « D’Aggée et de Zacharie, » soit que ces prophètes en soient les auteurs, soit qu’ils aient introduit l’usage de le chanter dans le second temple. ― Trois strophes : Versets 1 à 4 : il faut louer Dieu et ne pas compter sur les hommes. ― Versets 5 à 7a : Heureux qui observe la loi du Seigneur ! ― Versets 7b à 10 : Dieu, le protecteur des justes, le protègera. 2 Toute ma vie, je veux louer le Seigneur, tant que je serai, je veux chanter mon Dieu. 3 Ne mettez pas votre confiance dans les princes, dans le fils de l'homme, qui ne peut sauver. Le fils de l’homme ; c’est-à-dire les autres hommes, les hommes qui ne sont pas princes. ― Dans lesquels, etc. Les princes, pas plus que les simples mortels, ne peuvent ni se sauver eux-mêmes, ni sauver les autres de la mort et de mille dangers qui les environnent. 4 Son souffle s'en va, il retourne à sa poussière et, ce même jour, ses desseins s'évanouissent. Il retourne ; l’homme ou le prince, et non l’esprit. 5 Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur, son Dieu. 6 Le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'elle renferme. Il garde à jamais sa fidélité. Voir Actes des Apôtres, 14, 14 ; Apocalypse, 14, 7. 7 Il rend justice aux opprimés, il donne la nourriture à ceux qui ont faim. Le Seigneur délivre les captifs. 8 Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles. Le Seigneur relève ceux qui sont courbés. Le Seigneur aime les justes. 9 Le Seigneur garde les étrangers, il soutient l'orphelin et la veuve, mais il rend tortueuse la voie des méchants. Les projets des méchants 10 Le Seigneur est roi pour l'éternité, ton Dieu, ô Sion, d'âge en âge. Alléluia.
Psaume 147. 1 Alléluia. Louez le Seigneur car il est bon de célébrer notre Dieu, car il est doux, il est beau de le louer. 2 Le Seigneur rebâtit Jérusalem, il rassemble les dispersés d'Israël. Les exégètes concluent de ce passage que le psaume fut composé après le retour de la captivité de Babylone. Le chrétien se souviendra de la Jérusalem d’en haut, de l'Église, qui devait se former des païens et des Juifs (Voir Jean 11, 52). 3 Il guérit ceux qui ont le cœur brisé et il panse leurs blessures. 4 Il compte le nombre des étoiles, il les appelle toutes par leur nom. 5 Notre Seigneur est grand, et sa force est infinie et son intelligence n'a pas de limites. 6 Le Seigneur vient en aide aux humbles, il abaisse les méchants jusqu'à terre. 7 Chantez au Seigneur un cantique d'actions de grâces, célébrez notre Dieu sur la harpe. 8 Il couvre les cieux de nuages et prépare la pluie pour la terre. Il fait croître l'herbe sur les montagnes. 9 Il donne la nourriture au bétail, aux petits du corbeau qui crient vers lui. Voir Job 38, 41. 10 Ce n'est pas dans la vigueur du cheval qu'il se complaît, ni dans les jambes de l'homme qu'il met son plaisir. Il ne se complaît pas dans la puissance terrestre, ni dans les forces de physiques. Il n’a besoin, pour délivrer, ni de cavalerie, ni de troupes à pieds. 11 Le Seigneur met son plaisir en ceux qui le craignent, en ceux qui espèrent en sa bonté. 12 Jérusalem, célèbre le Seigneur. Sion, loue ton Dieu. 13 Car il affermit les verrous de tes portes, il bénit tes fils au milieu de toi, 14 il assure la paix à tes frontières, il te rassasie de la fleur du froment. Du meilleur froment 15 Il envoie ses ordres à la terre, sa parole court avec vitesse. 16 Il fait tomber la neige comme de la laine, il répand le givre comme de la cendre. 17 Il jette ses glaçons par morceaux, qui peut tenir devant son froid ? 18 Il envoie sa parole et il les fond. Il fait souffler son vent et les eaux coulent. 19 C'est lui qui a révélé sa parole à Jacob, ses lois et ses volontés à Israël. 20 Il n'a pas fait de même pour toutes les autres nations, elles ne connaissent pas ses volontés. Alléluia. Dieu ne laissa aux nations que la loi naturelle de la raison, sans les instruire par une révélation extérieure. Ce qui, cependant, ne s'entend que de la révélation mosaïque. La révélation primitive faite à Adam et à Noé, fut commune à tous les peuples. Mais dans la suite des siècles, elle s'affaiblit successivement chez les peuples païens. Elle ne se conserva dans sa pureté que dans la race d'Abraham, laquelle reçut aussi la révélation mosaïque. Ce furent les Juifs qui, suivant les décrets éternels de Dieu, reçurent d'abord cette révélation, puis successivement, au moyen des Juifs, les autres peuples du monde.
Psaume 148. 1 Alléluia. Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le dans les hauteurs. Vous, habitants des cieux. Le Psalmiste, heureux à la vue de la nationalité juive rétablie, s’adresse à toutes les créatures pour qu’elles en remercient Dieu avec lui. C’est la même pensée qui se manifeste dans le cantique des trois enfants dans la fournaise, et dans l’hymne au soleil de saint François d’Assise. Il y a dans cette manière d’envisager la nature non seulement beaucoup de poésie, mais aussi quelque chose d’élevé et de touchant qui transfigure l’univers, en nous montrant le créateur, d’une façon en quelque sorte sensible, dans toutes ses œuvres. Ce ne sont pas les créatures inanimées qui parlent, mais c’est l’homme qui leur prête sa voix, et de cette manière rend grâces au Seigneur pour les œuvres dont il lui a donné l’usage ou la jouissance. Tous les êtres louent d’ailleurs à leur manière celui qui les a faits, en observant les lois qu’il leur a imposées et en concourant ainsi à l’accomplissement de ses desseins. ― Le psaume descend graduellement du ciel à la terre pour s’arrêter à l’homme et se terminer par une exhortation générale, versets 13 et 14. 2 Louez-le, vous tous, ses anges ; louez-le, vous toutes, ses armées. 3 Louez-le, soleil et lune ; louez-le, vous toutes, étoiles brillantes. 4 Louez-le, cieux des cieux et vous, eaux, qui êtes au-dessus des cieux. Voir Daniel 3, 59-60. 5 Qu'ils louent le nom du Seigneur car il a commandé et ils ont été créés. 6 Il les a établis pour toujours et à jamais, il a posé une loi qu'on ne transgressera pas. Les lois de la nature sont permanentes. 7 De la terre, louez le Seigneur, monstres marins et vous tous, océans, 8 feu et grêle, neige et vapeurs, vents impétueux, qui exécutez ses ordres, 9 montagnes et vous toutes, collines, arbres fruitiers et vous tous, cèdres, 10 animaux sauvages et troupeaux de toutes sortes, reptiles et oiseaux ailés, Reptiles : sous ce nom, on entend généralement tous les reptiles, les vermisseaux et même les poissons. Comparer à Genèse, 1, 20 ; Psaumes, 103, 25. Dieu mérite plus de louanges qu’on ne lui en rend dans le ciel et sur la terre ; ou bien, selon d’autres, Dieu reçoit les louanges de toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre. 11 rois de la terre et tous les peuples, princes, et vous tous, juges de la terre, 12 jeunes hommes et jeunes vierges, vieillards et enfants. 13 Qu'ils louent le nom du Seigneur car son nom seul est grand, sa gloire est au-dessus du ciel et de la terre. 14 Il a relevé la puissance de son peuple, sujet de louange pour tous ses fidèles, pour les enfants d'Israël, le peuple qui est près de lui, Alléluia.
Psaume 149. 1 Alléluia. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, que sa louange retentisse dans l'assemblée des saints. un cantique d'action de grâces pour quelque grande victoire. Quelle est cette victoire, c'est ce qu’on ne sait pas. Le chrétien se souviendra de la victoire de son Libérateur sur les ennemis de son salut. 2 Qu'Israël se réjouisse en son Créateur, que les fils de Sion tressaillent en leur Roi. 3 Qu'ils louent son nom dans leurs danses, qu'ils le chantent avec le tambourin et la harpe. 4 Car le Seigneur se complaît dans son peuple, il glorifie les humbles en les sauvant. 5 Les fidèles triomphent dans la gloire, ils tressaillent de joie sur leur lit. 6 Les louanges de Dieu sont dans leur bouche et ils ont dans leurs mains un glaive à deux tranchants, Prêts à un nouveau combat, si leurs ennemis osaient les attaquer encore pour les opprimer. Le chrétien entendra la parole de Dieu (Voir 2 Corinthiens 10, 4. Éphésiens 6, 17. Hébreux 4, 12). 7 pour exercer la vengeance sur les nations et porter le châtiment chez les peuples, Dans le cas où elles viendraient de nouveau à fondre sur eux. 8 pour lier leurs rois avec des chaînes et leurs grands avec des ceps de fer, 9 pour exécuter contre eux l'arrêt écrit, c'est là la gloire réservée à tous ses fidèles. Alléluia. Afin de les traiter selon le droit écrit, selon l’ordre donné dans la loi (Deutéronome 7) d’exterminer les peuples impies du pays de Canaan. Les peuples qu'Israël avait ordre d’exterminer étaient des figures des ennemis du salut, qui se tiennent sur la voie pour arrêter quiconque veut entrer dans le pays de la vertu. Le chrétien se souviendra en conséquence de l’ordre qu'il a reçu de faire disparaître de la voie tous les obstacles au salut.
Psaume 150. 1 Alléluia. Louez Dieu dans son sanctuaire. Louez-le dans le séjour de sa puissance. Le dernier des psaumes n’est qu’une magnifique doxologie dans laquelle le Psalmiste invite treize fois, en comprenant dans ce nombre l’alleluia initial et final, à louer Dieu dans le temple, ― 1 : à cause de sa grandeur, versets 1 et 2 ; ― 2 : avec toute sorte d’instruments de musique, versets 3 à 5. La synagogue compte, d’après Exode 34, 6-7, treize attributs de Dieu. Kimchi dit que les treize louanges du Psaume 150 correspondent à ces treize attributs. Dans son sanctuaire ; littéralement, selon les Septante et la Vulgate, dans ses saints lieux ; ce qu’on traduit ordinairement par sanctuaire ; le mot hébreu correspondant signifie, entre autres choses, sainteté, lieu saint, sanctuaire, temple. D’un autre côté, le ciel est appelé quelquefois le lieu saint de Dieu. Comparer à Psaume 19, 7 ; 103, vv. 2, 13 ?. ― Le séjour de sa puissance ; c’est-à-dire le firmament, où il fait surtout éclater sa puissance. Or, le firmament est synonyme de ciel, puisqu’on lit dans Genèse 1, 8 : « Dieu nomma le firmament, ciel. » 2 Louez-le pour ses hauts faits. Louez-le selon l'immensité de sa grandeur. 3 Louez-le au son de la trompette. Louez-le sur la harpe et la cithare. 4 Louez-le dans vos danses avec le tambourin. Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau. 5 Louez-le avec les cymbales au son clair. Louez-le avec les cymbales retentissantes. 6 Que tout ce qui respire loue le Seigneur. Alléluia. Le psautier tout entier se termine par ce trait admirable qui le résume si bien : « Que tout être qui respire loue le Seigneur ! Alleluia ! » ― Esprit ; ce qui a vie, ce qui respire.
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