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2ème Lettre de saint Pierre

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Introduction


Les destinataires. - la lettre est adressée « à ceux qui ont eu part à une foi semblable » à celle des apôtres, c'est-à-dire aux chrétiens. De ces expressions, qui ont en apparence un caractère général, on a parfois conclu que la lettre a été composée pour toute la chrétienté. Mais le passage 3, 1, dans lequel l'auteur, Simon Pierre, dit à ses lecteurs que cette lettre est la deuxième qu'il leur envoie, suffit pour renverser ce sentiment ; il démontre, en effet, de la façon la plus claire, que les destinataires ne diffèrent pas de ceux de la première lettre. Il s'agit donc des chrétiens qui vivaient dans les cinq provinces d'Asie Mineure énumérées 1 Pierre 1, 1. Rien, dans le corps de la lettre, ne montre que les destinataires ne sont pas les mêmes que ceux de la 1ère lettre de Pierre.

L'authenticité et la canonicité. - la lettre se donne dès le début comme l'œuvre de « Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ » (1, 1), et plusieurs passages confirment cette assertion de la manière la plus satisfaisante. L'auteur raconte, 1, 14, que Jésus-Christ lui avait prédit sa mort prochaine, ce qui coïncide très probablement avec Jean 21, 18-19 ; 1, 16 et ss., il se range parmi les témoins oculaires de la transfiguration, et le récit vivant qu'il fait de ce prodige garantit par lui-même la vérité de son assertion ; 3, 15, il nomme saint Paul son « frère bien-aimé », c'est-à-dire son collègue dans l'apostolat (comparez aussi 2, 20 et Matth. 12, 45 ; 2, 14 et Matth. 5, 27, etc.). Cette lettre contient des pensées identiques à celles de la première, de sorte que l'on peut parler à bon droit de «l'harmonie du sujet» : notez en particulier l'importance attachée à l'avènement de Jésus-Christ (cf. 1 Pierre 1, 7, 13, etc. et 2 Pierre 1, 16 ; 3, 10 et ss.), et la façon dont la religion chrétienne est présentée comme la réalisation des anciennes prophéties (comp. 1 Pierre 1, 10-12 et 2 Pierre 1, 19-20 ; 3, 2). Elle suppose aussi une connaissance parfaite de l'Ancien Testament, qui y est fréquemment cité (comp. 1, 19 et ss. ; 2, 5-7, 8, 15-16, 22 ; 3, 5-6, 8, 13 ). Elle rappelle partout le caractère ardent, l'autorité et le zèle apostolique, la vigueur et l'originalité du prince des apôtres, de sorte qu'elle respire constamment, elle aussi, «l'esprit de saint Pierre».

Si nous interrogeons la tradition, nous n'aurons pas à signaler la même unanimité de témoignages que pour la lettre précédente, et cependant nous trouvons des preuves pleinement satisfaisantes. Notre lettre a été connue de très bonne heure dans l'Église comme une composition canonique. Saint Clément pape y fait des allusions assez fréquentes (comp. surtout 1 Corinthiens 9, 4 et 11, 1 avec 2 Pierre 2, 5 et ss.). Le Pasteur d'Hermas (Similitude 6 ; cf. 2 Pierre 2, 1 et ss.), la Didaché (3, 6-8 et 4, 1; comp. 2 Pierre 2, 10), saint Théophile d'Antioche ( Ad Autol., 9; cf. 2 Pierre 1, 2) et saint Justin (Dialogue, 81 et 82 ; cf. 2 Pierre 1, 21 et 3, 8) en ont des réminiscences évidentes. Au troisième siècle, Firmilien de Césarée (Ep. ad Cypr., 6) parle d'avertissements donnés par saint Pierre et saint Paul aux fidèles contre les docteurs hérétiques ; or, cette réflexion ne peut pas s'appliquer à la 1ère lettre de saint Pierre, où il n'est pas question de faux docteurs. Saint Irénée de Lyon cite également plusieurs passages de notre lettre, et, au dire d'Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, 6, 14), Clément d'Alexandrie l'avait expliquée tout entière. Origène la cite à plusieurs reprises (voyez surtout Hom. 4 in Levitique et Comm. in lettre ad Rom., 1, 8) comme l'œuvre de saint Pierre ; néanmoins, il mentionne des doutes qui existaient çà et là au sujet de son authenticité (Ap. Euseb., l.c., 6, 25, 8 ). De son côté, le savant Eusèbe, tout en disant que les sept lettres catholiques forment un tout, très distinct des écrits apocryphes (Histoire Ecclésiastique, 2, 23), range la 2ème lettre de saint Pierre parmi les ἀντιλεγόμενα, c'est-à-dire parmi les livres qui n'étaient pas universellement admis comme canoniques (Ibid., 3, 25 et 6, 25 ). Saint Jérôme fait une observation semblable (De Vir. Ill., 1 ; lettre 120 ad Hedib.); mais il se donne personnellement comme un partisan très décidé de l'authenticité («Pierre a écrit deux lettres que l'on nomme catholiques» (Catalog. Scriptor. ecclesiast)). Les doutes en question sont sans doute la cause du silence gardé, relativement à cette lettre, par le Canon de Muratori, par saint Cyprien et par Tertullien. Ils apparaissent également dans l'omission de la 2ème lettre de saint Pierre par la version syriaque primitive. Mais peu à peu ils disparurent, comme pour les autres parties deutérocanoniques du Nouveau Testament ; aussi les conciles de Rome (en 374), d'Hippone (393) et de Carthage (397) comptent-ils officiellement cet écrit parmi les livres inspirés.

L'occasion de la lettre et son but. - Dans l'intervalle qui s'était écoulé depuis l'envoi de la première lettre, un fait très grave s'était produit dans les chrétientés d'Asie Mineure : des hérétiques, dont la conduite n'était pas moins perverse que la doctrine, y avaient pénétré et menaçaient de les corrompre entièrement. Ces hommes, païens d'origine et convertis à la religion du Christ, avaient repris les mœurs du paganisme, se livrant sans pudeur aux vices les plus honteux. Ils s'efforçaient de séduire leurs frères chrétiens, au moyen de discours flatteurs, dans lesquels ils vantaient la liberté apportée par Jésus-Christ, comme si elle eût autorisé toute sorte d'excès (cf. 1, 18 et 19 ). Ils avaient cessé de croire que le monde fût dirigé par une intelligence supérieure, et qu'il dût y avoir un second avènement du Christ (voyez 3, 4), suivi du châtiment éternel des impies (cf. 3, 9). Peut-être allaient-ils même jusqu'à nier la divinité de Notre-Seigneur (voyez 2, 1 et Judae, 4).

Le but que se proposait saint Pierre en écrivant cette seconde lettre est tout indiqué par là même, il est énoncé tout au long dans les dernières lignes de la lettre, 3, 17 et 18, en termes soit négatifs, soit positifs. Le prince des apôtres voulait prémunir ses lecteurs contre ce nouveau péril qui les menaçait, péril de beaucoup plus grand que celui qui avait occasionné la première lettre.

Le sujet traité et la division. - Dans les circonstances qui viennent d'être marquées, il fallait rappeler aux chrétiens d'Asie la nécessité de mener une vie très sainte, puis les mettre en garde directement contre les séductions auxquelles ils pouvaient être en butte de la part des faux docteurs. C'est ce que fait précisément l'auteur de la lettre.

Après une salutation très brève (1, 1-2), il exhorte ses lecteurs à croître sans cesse dans les vertus chrétiennes : les bienfaits et les promesses de Dieu les y obligent (1, 3-11). Il se sent personnellement pressé de leur adresser cette recommandation, car il sait que sa fin approche (1, 12-15). Il leur suggère, comme motif de devenir des saints, la certitude de la doctrine qui leur a été prêchée, et il démontre tour à tour cette certitude par l'enseignement des apôtres et par celui des anciens prophètes (1, 16-21). Il donne ensuite une description vivante, réaliste et détaillée de la conduite infâme des docteurs hérétiques (2, 1-22). Enfin, il réfute sur plusieurs points les erreurs de ces hommes criminels (3, 1-10), et conclut en disant qu'un chrétien doit se tenir toujours préparé au jugement divin, qui éclatera à l'improviste (3, 11-18).

De là trois parties : 1° Nécessité et raisons de croître dans la pratique de la vertu, 1, 1-21 ; 2° Description des mœurs et des maximes des hérétiques, 2, 1- 22 ; 3° Réalité du second avènement de Jésus-Christ et quelques détails relatifs à la fin du monde, 3, 1-18.

Le style de la lettre. - Saint Jérôme écrivait (Ep. 120 ad Hedib., c. 11) : « les deux lettres qui sont  attribuées à Pierre diffèrent par le style, le caractère et la structure des mots. » Et il expliquait cette différence en ajoutant : « ce qui nous fait comprendre  que, à cause de la diversité des choses, il s'est servi d'interprètes différents ». Le fait signalé en premier lieu par l'illustre docteur est notablement exagéré ; aussi Clément d'Alexandrie, Origène et Eusèbe ne font-ils aucune observation dans ce même sens. Pour ce qui est du vocabulaire, on compte dans cette seconde lettre cinquante-quatre expressions qui n'apparaissent pas ailleurs dans le Nouveau Testament. En comparant entre eux les deux écrits, on voit que le premier contient environ trois cent soixante mots qui ne sont pas employés dans le second; d'un autre côté, celui-ci en a environ deux cent trente que le premier n'a pas utilisés. Néanmoins, les deux lettres manifestent des ressemblances réelles sous le rapport des expressions, et l'on a composé des listes assez longues de mots caractéristiques qu'elles emploient de concert. De part et d'autre les noms abstraits sont mis parfois au pluriel ; ce qui est une particularité assez remarquable. On ne peut donc tirer du style aucune conclusion sérieuse sous le rapport de l'authenticité. Des différences analogues existent aussi entre les différentes lettres de saint Paul.

Dans la seconde lettre, le langage du premier chapitre est généralement clair et facile ; il est parfois obscur et embarrassé dans les deux autres.

L'époque et le lieu de la composition. - Aucun de ces deux points n'est indiqué directement dans la lettre ; mais on peut les déduire de la remarque faite par l'auteur, 1, 14, au sujet de la révélation qu'il avait reçue de Jésus-Christ relativement à sa fin prochaine. Saint Pierre sent que sa mort est imminente ; or, comme il est démontré de la manière la plus sûre qu'il fut martyrisé à Rome en 67, nous pouvons conclure qu'il a écrit cette lettre dans la capitale de l'empire, durant la première partie de l'année 67, ou à la fin de 66. Il résulte de 2 Pierre 3, 1, qu'il n'y eut pas un intervalle très considérable entre notre lettre et la première.

La seconde lettre de saint Pierre dans ses relations avec celle de saint Jude. - Il est certain qu'il existe une affinité extraordinaire entre ces deux écrits apostoliques ; nos exégètes catholiques modernes et contemporains n'hésitent pas à le reconnaître, sans tomber toutefois dans les exagérations de quelques auteurs protestants et de la plupart des critiques rationalistes, d'après lesquels 2ème de S. Pierre ne serait qu'une copie développée de la lettre de saint Jude. Les ressemblances sont, il est vrai, rares et presque insignifiantes en ce qui concerne le premier chapitre de la 2ème de S. Pierre (comp. 2 Pierre 1, 2 et Jude, 1-2 ; 2 Pierre 2 1, 5 et Jude, 3) ; mais elles deviennent considérables au second chapitre et dans les trois premiers versets du troisième.

Voici la liste des principales ressemblances :

2 Pierre 2, 1-3 = Jude, 4

2 Pierre 2, 4 = Jude, 6

2 Pierre 2, 6 = Jude, 7

2 Pierre 2, 10 - 12 = Jude, 8 - 10

2 Pierre 2,13 = Jude, 12

2 Pierre 2, 15 = Jude, 11

2 Pierre 2, 17 = Jude, 13

2 Pierre 2, 18 = Jude, 16

2 Pierre 3, 1-3 = Jude, 17-18.

Comparez encore 2 Pierre 3, 14 et Jude, 24 ; 2 Pierre 3, 18 et Jude, 25.

L'un des deux écrivains sacrés a donc fait des emprunts à l'autre ; cela n'est pas douteux. Mais on argumente depuis plusieurs siècles, sans pouvoir se mettre d'accord, pour déterminer celui qui a le premier composé son œuvre. Il est néanmoins plus probable que la priorité revient à saint Jude. Cette opinion s'appuie sur le caractère que présente la description des faux docteurs dans les deux compositions. Cette description est notablement plus courte dans la lettre de saint Jude, parce qu'elle expose les erreurs hérétiques telles qu'elles étaient à leur début ; saint Pierre fournit plus de détails, parce qu'elles s'étaient ensuite développées notablement. On ne comprendrait pas que saint Jude eût purement et simplement abrégé la lettre de saint Pierre, tandis que l'on conçoit fort bien que le prince des apôtres, écrivant plus tard, ait ajouté de nouveaux éléments et de nouveaux arguments (cf. 2 Pierre 2, 5 ; 3, 5 et ss.,etc.). En outre, saint Pierre explique certaines expressions obscures de saint Jude, les remplaçant par de plus claires, ou les complétant, les généralisant, etc. : Comp. 2 Pierre 2, 1 et Jude, 4 ; le premier ajoute le trait ἀγοράσαντα, « qui émit », qui précise l'idée. Voyez aussi 2 Pierre 2, 13, où le mot obscur σπίλαδες, de Jude, 12, est devenu σπῖλοι ϰαὶ μῶμοι ; 2 Pierre 2, 15 et ce que dit saint Jude, 11, de la « récompense » de Balaam. Comp. aussi 2 Pierre 2, 17 et Jude, 12-13 ; 2 Pierre 2, 4-9 et Jude, 5-7 ; 2 Pierre 2, 12 et Jude, 10.

Saint Pierre aura donc lu la lettre de saint Jude, et, comme il avait à écrire contre les mêmes erreurs, il en aura utilisé certains passages. Il n'y a rien que de très naturel à cela, surtout lorsqu'on voit à quel point il a su demeurer personnel et original dans ses emprunts.


2ème lettre de saint Pierre

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2 Pierre 1. 1 Pierre apôtre de Jésus-Christ, aux élus, étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie, 2 choisis selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, pour obéir à la foi et pour avoir part à l'aspersion du sang de Jésus-Christ, à vous grâce et paix de plus en plus. 3 Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui selon sa grande miséricorde nous a régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts pour une vivante espérance, 4 pour un héritage incorruptible, sans souillure et inflétrissable, qui vous est réservé dans les cieux, 5 à vous que la puissance de Dieu garde par la foi pour le salut, qui est prêt à se manifester au dernier moment. 6 Dans cette pensée, vous tressaillez de joie, bien qu'il vous faille encore pour un peu de temps être affligés par diverses épreuves, 7 afin que l'épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l'or périssable qui est pourtant lui-même mis à l’épreuve par le feu, vous soit un sujet de louange, de gloire et d'honneur lorsque se manifestera Jésus-Christ. 8 Vous l'aimez sans l'avoir jamais vu, vous croyez en lui, bien que maintenant encore vous ne le voyiez pas et vous tressaillez d'une joie ineffable et pleine de gloire, 9 sûrs que vous êtes de remporter le prix de votre foi, le salut de vos âmes. 10 Ce salut a été l'objet des recherches et des méditations de ceux d'entre les prophètes dont les prédictions annoncent la grâce qui vous était destinée, 11 ils cherchaient à découvrir quel temps et quelles circonstances indiquait l'Esprit du Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances réservées au Christ et la gloire dont elles devaient être suivies. 12 Il leur a été révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils avaient charge de dispenser les choses que vous ont aujourd'hui annoncées ceux qui, par le Saint-Esprit envoyé du ciel, vous ont prêché l'Évangile : mystère profond, où les anges désirent plonger leurs regards. 13 C'est pourquoi, ayant ceint les reins de votre esprit, soyez sobres, et tournez toute votre espérance vers cette grâce qui vous sera apportée le jour où Jésus-Christ paraîtra. 14 Comme des enfants obéissants, ne vous conformez plus aux convoitises que vous suiviez autrefois, au temps de votre ignorance, 15 mais à l'imitation du Saint qui vous a appelés, vous-mêmes aussi soyez saints dans toute votre conduite, 16 car il est écrit : "Soyez saints, parce que je suis saint." 17 Et si vous donnez le nom de Père à celui qui, avec impartialité, juge chacun selon ses œuvres, 18 vivez dans la crainte pendant le temps de votre séjour comme étrangers ici-bas : sachant que vous avez été affranchis de la vaine manière de vivre que vous teniez de vos pères, non par des choses périssables, de l'argent ou de l'or, 19 mais par un sang précieux, celui de l'agneau sans défaut et sans tache, le sang du Christ, 20 qui a été désigné dès avant la création du monde et manifesté dans les derniers temps à cause de vous. 21 C'est par lui que vous avez la foi en Dieu qui l'a ressuscité des morts et qui lui a donné la gloire, en sorte que votre foi est en même temps votre espérance en Dieu. 22 Puisque vous avez, en obéissant à la vérité, purifié vos âmes et que par là vous vous êtes engagés à un sincère amour fraternel, 23 aimez-vous ardemment les uns les autres, du fond du cœur, régénérés que vous êtes non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole de Dieu vivante et éternelle. 24 Car toute chair est comme l'herbe et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe. L'herbe sèche et sa fleur tombe, 25 mais la parole du Seigneur demeure éternellement. C'est cette parole dont la bonne nouvelle vous a été apportée.



2 Pierre 2. 1 Ayant donc dépouillé toute malice et toute fausseté, la dissimulation, l'envie et toute sorte de médisance, 2 comme des enfants nouvellement nés, désirez ardemment le pur lait spirituel, afin qu'il vous fasse grandir pour le salut, 3 si "vous avez goûté que le Seigneur est bon." 4 Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée des hommes, il est vrai, mais choisie et précieuse devant Dieu, 5 et, vous-mêmes comme des pierres vivantes, entrez dans la structure de l'édifice, pour former un temple spirituel, un sacerdoce saint, afin d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ. 6 Car il est dit dans l’Écriture : "Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui met en elle sa confiance ne sera pas confondu." 7 A vous donc l'honneur, vous qui croyez, mais pour les incrédules, "la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, c'est elle qui est devenue une pierre d'angle, 8 une pierre d'achoppement et un rocher de scandale," eux qui vont se heurter contre la parole parce qu'ils n'ont pas obéi, aussi bien, c'est à cela qu'ils sont destinés. 9 Mais vous, vous êtes une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s'est acquis afin que vous annonciez les perfections de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, 10 "vous qui autrefois n'étiez pas son peuple et qui êtes maintenant le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde." 11 Bien-aimés, je vous exhorte, comme des étrangers et des voyageurs, à vous garder des convoitises de la chair qui font la guerre à l'âme. 12 Ayez une conduite honnête au milieu des païens, afin que, sur le point même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils arrivent, en y regardant bien, à glorifier Dieu pour vos bonnes œuvres au jour de sa visite. 13 Soyez donc soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur, soit au roi, comme souverain, 14 soit aux gouverneurs, comme délégués par lui pour faire justice des malfaiteurs et approuver les gens de bien. 15 Car c'est la volonté de Dieu que, par votre bonne conduite, vous fermiez la bouche aux insensés qui vous méconnaissent. 16 Comportez-vous comme des hommes libres, non pas comme des hommes qui se font de la liberté un manteau pour couvrir leur malice, mais comme des serviteurs de Dieu. 17 Rendez honneur à tous, aimez tous les frères, craignez Dieu, honorez le roi. 18 Vous, serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec toutes sortes de respects, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais encore à ceux qui sont difficiles. 19 Car c'est une chose agréable à Dieu que ce soit en vue de lui que l'on endure des peines infligées injustement. 20 En effet, quel mérite y a-t-il si, après avoir fait une faute, vous supportez patiemment les coups ? Mais si, après voir fait le bien, vous avez à souffrir et que vous le supportiez avec patience, voilà ce qui est agréable à Dieu. 21 C'est à quoi, en effet, vous avez été appelés, puisque le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces : 22 lui qui "n'a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est pas trouvé de fausseté" 23 lui qui, outragé, ne rendait pas l'outrage, qui, maltraité, ne faisait pas de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge avec justice, 24 qui a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts au péché, nous vivions pour la justice, c'est "par ses meurtrissures que vous avez été guéris." 25 Car "vous étiez comme des brebis errantes", mais maintenant vous êtes revenus à celui qui est le pasteur et l'évêque de vos âmes.



2 Pierre 3. 1 Vous de même, femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, s'il en est qui n'obéissent pas à la prédication, ils soient gagnés sans la prédication, par la conduite de leurs femmes, 2 rien qu'en voyant votre vie chaste et pleine de respect. 3 Que votre parure ne soit pas celle du dehors : les cheveux tressés avec art, les ornements d'or ou l'ajustement des habits, 4 mais, ornez l'homme invisible caché dans le cœur, par la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible : telle est la vraie richesse devant Dieu. 5 C'est ainsi qu'autrefois se paraient les saintes femmes qui espéraient en Dieu, étant soumises à leurs maris. 6 Ainsi Sara obéissait à Abraham, le traitant de Seigneur, et vous êtes devenues ses filles, si vous faites le bien sans craindre aucune menace. 7 Vous de votre côté, maris, conduisez-vous avec sagesse à l'égard de vos femmes, comme avec des êtres plus faibles, les traitant avec honneur, puisqu'elles sont avec vous héritières de la grâce qui donne la vie, afin que rien n'arrête vos prières. 8 Enfin qu'il y ait entre vous union de sentiments, bonté compatissante, charité fraternelle, affection miséricordieuse, humilité. 9 Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l'injure pour l'injure, bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin de devenir héritiers de la bénédiction. 10 "Celui qui veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il garde sa langue du mal, et ses lèvres des paroles trompeuses, 11 qu'il se détourne du mal, et fasse le bien, qu'il cherche la paix et la poursuive. 12 Car le Seigneur a les yeux sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs prières, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal." 13 Et qui pourra vous faire du mal, si vous êtes appliqués à faire le bien ? 14 Que si pourtant vous souffrez pour la justice, heureux êtes-vous." Ne craignez pas leurs menaces et ne vous laissez pas troubler, 15 mais sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur, le Christ, étant toujours prêts à répondre mais avec douceur et respect, à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, 16 ayant une bonne conscience, afin que, sur le point même où l'on vous calomnie, vous couvriez de confusion ceux qui diffament votre bonne conduite dans le Christ. 17 En effet, il vaut mieux souffrir, si Dieu le veut ainsi, en faisant le bien, qu'en faisant le mal. 18 Aussi le Christ a souffert une fois la mort pour nos péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous ramener à Dieu, ayant été mis à mort selon la chair, mais rendu à la vie selon l'esprit. 19 C'est aussi dans cet esprit qu'Il est allé prêcher aux esprits en prison, rebelles autrefois, 20 lorsqu'aux jours de Noé la patience de Dieu se prolongeait, pendant que se construisait l'arche, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l'eau. 21 C'est elle qui aujourd'hui vous sauve, vous aussi, par sa préfiguration : le baptême, non pas cette ablution qui ôte les souillures du corps, mais celle qui est la demande faite à Dieu d'une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ. 22 Après être monté au ciel, il est maintenant à la droite de Dieu, à lui sont soumis les anges, les principautés et les puissances.



2 Pierre 4. 1 Puisque le Christ a donc souffert en la chair, armez-vous, vous aussi, de la même pensée, savoir, que celui qui a souffert dans la chair a rompu avec le péché, 2 pour vivre, pendant le temps qu'il lui reste à passer dans la chair, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu. 3 C'est bien assez d'avoir fait autrefois la volonté des païens, en vivant dans le désordre, les convoitises, l'ivrognerie, les orgies, les excès de boisson et le culte criminel des idoles. 4 Ils s'étonnent maintenant que vous ne couriez pas avec eux dans le même débordement de débauches et ils se répandent en injures. 5 Mais ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 6 C'est pour cela que l'Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, condamnés, il est vrai, selon les hommes dans la chair, ils vivent selon Dieu dans l'esprit. 7 Or la fin de toutes choses est proche. Soyez donc prudents et sobres pour vaquer à la prière. 8 Mais surtout ayez un ardent amour les uns pour les autres car l'amour couvre une multitude de péchés. 9 Exercez entre vous l'hospitalité sans murmurer. 10 Que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu comme de bons dispensateurs de la grâce de Dieu, laquelle est variée. Si quelqu'un parle, que ce soit selon les oracles de Dieu, 11 si quelqu'un exerce un ministère, qu'il le fasse comme par la vertu que Dieu donne, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance aux siècles des siècles, amen. 12 Bien-aimés, ne soyez pas surpris de l'incendie qui s'est allumé au milieu de vous pour vous éprouver, comme s'il vous arrivait quelque chose d'extraordinaire. 13 Mais, dans la mesure où vous avez part aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lorsque sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi dans la joie et l'allégresse. 14 Si vous êtes outragés pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous. 15 Que nul d'entre vous ne souffre comme meurtrier, comme voleur ou malfaiteur, ou comme avide du bien d'autrui. 16 Mais s'il souffre comme chrétien, qu'il n'en ait pas honte, plutôt, qu'il glorifie Dieu pour ce même nom. 17 Car voici le temps où le jugement va commencer par la maison de Dieu et s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l’évangile de Dieu ? 18 Et "si le juste est sauvé avec peine, que deviendra l'impie et le pécheur ?" 19 Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu, lui confient leurs âmes comme au Créateur fidèle, en pratiquant le bien.



2 Pierre 5. 1 J'exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances du Christ, et qui prendrai part avec eux à la gloire qui doit être manifestée : 2 faites paître le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré, non dans un intérêt sordide, mais par dévouement, 3 non en dominateurs des Églises, mais en devenant les modèles du troupeau. 4 Et quand le Prince des pasteurs paraîtra, vous recevrez la couronne de gloire, qui ne se flétrit jamais. 5 De même, vous qui êtes plus jeunes, soyez soumis aux anciens, tous, les uns à l'égard des autres, revêtez-vous d'humilité, car "Dieu, résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles." 6 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps marqué, 7 déchargez-vous sur lui de toutes vos sollicitudes, car lui-même prend soin de vous. 8 Soyez sobres, veillez, votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rode autour de vous, cherchant qui dévorer. 9 Résistez-lui, fermes dans la foi, sachant que vos frères dispersés dans le monde, endurent les mêmes souffrances que vous. 10 Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ, après quelques souffrances, achèvera lui-même son œuvre, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. 11 A lui soient la gloire et la puissance aux siècles des siècles, amen. 12 C'est par Sylvain, un frère dont la fidélité m'est connue, que je vous écris ce peu de mots, pour vous exhorter et vous assurer que c'est bien dans la vraie grâce de Dieu que vous êtes établis. 13 L’église de Babylone, élue avec vous et Marc, mon fils, vous saluent. 14 Saluez-vous les uns les autres par un baiser fraternel. La paix soit avec vous tous qui êtes dans le Christ. Amen.


Notes sur la 2ème lettre de saint Pierre

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1.10 Ainsi notre vocation et notre élection sont liées l’une à l’autre et dépendent de nos bonnes œuvres. Dieu, en nous prédestinant à la béatitude éternelle, ne nous y a prédestinés qu’autant qu’il a prévu que nous coopérerions à sa grâce par nos bonnes œuvres.

1.14 Voir Jean, 21, 19. ― Jésus-Christ avait prédit à saint Pierre qu’il mourrait d’une mort violente ; mais outre cette révélation générale, saint Pierre eut d’autres révélations particulières, selon plusieurs Pères.

1.16 Voir 1 Corinthiens, 1, 17.

1.17 Voir Matthieu 17, 5. ― De la gloire magnifique ; c’est-à-dire de la nuée où la gloire de Dieu parut avec un grand éclat.

1.19 La certitude des anciennes prophéties était plus affermie dans l’esprit des Juifs, qui avaient toujours cru au témoignage des prophètes, mais qui avaient peine à croire au témoignage des Apôtres, et à qui les Apôtres étaient obligés de dire pour les convaincre : Ce ne sont pas des fables que nous vous prêchons, mais ce que nous vous disons, nous l’avons vu de nos yeux, et c’est ce que les prophètes mêmes vous ont annoncé.

1.20 Voir 2 Timothée, 3, 16.

2.4 Voir Job, 4, 18 ; Jude, 1, 6. ― Dans dans l'enfer, littéralement, dans le tartare, mot que saint Pierre a pu employer pour exprimer l’enfer, puisqu’il rend parfaitement l’idée que la religion nous donne de l’enfer. Il l’a pris sans doute des Juifs hellénistes devenus chrétiens.

2.5 Voir Genèse, 7, 1.

2.6 Voir Genèse, 19, 25.

2.13 Le salaire : la damnation éternelle. ― Avec vous : reproche indirect à l’adresse de quelques chrétiens.

2.14 Des enfants de malédiction ; hébraïsme, pour : Voués à la malédiction.

2.15 Voir Jude, 1, 11. ― Balaam, fils de Bosor ou Béor. (Gagné par les présents du roi de Moab, Balaam s’avançait pour maudire Israël, lorsque l’ânesse qu’il montait lui adressa la parole et l’arrêta.)

2.16 Voir Nombres, 22, 28. ― Une bête de somme muette, l’ânesse de Balaam.

2.17 Voir Jude, 1, 12.

2.19 Voir Jean, 8, 34 ; Romains, 6, vv. 16, 20.

2.20 Voir Hébreux, 6, 4 ; Matthieu 12, 45.

2.21 La loi sainte ; c’est-à-dire la loi évangélique. Le sens du verset est : Ils auraient été moins criminels s’ils n’avaient jamais connu la vérité ; car ils n’auraient pas eu au moins à se reprocher l’infidélité, l’ingratitude et l’apostasie.

2.22 Voir Proverbes 26, 11.

3.3 Voir 1 Timothée, 4, 1 ; 2 Timothée, 3, 1 ; Jude, 1, 18.

3.4 Voir Ézéchiel, 12, 27. ― La plupart des hérétiques qui parurent du temps de saint Pierre et après sa mort, niaient l’avènement futur du Sauveur. ― Les pères de la génération à laquelle appartiennent les railleurs. Ces pères, contemporains du Sauveur, et qui avaient vécu dans une si vive attente de son glorieux retour (voir Actes des Apôtres, 1, 6), étaient morts pour la plupart, sans avoir vu cet avènement. L’apôtre va répondre à ces deux assertions des impies : le monde a déjà subi un grand changement par le fait du déluge, versets 5 à 7 ; Jésus-Christ n’a retardé jusqu’ici son avènement que dans l’intérêt des pécheurs, mais son retour est certain. . Sur ce retard, voir Jean, note 21.22 et Matthieu note 16.28.

3.6 Par là même, c’est-à-dire par les cieux et la terre qui fournirent les eaux du déluge.

3.10 Voir 1 Thessaloniciens, 5, 2 ; Apocalypse, 3, 3 ; 16, 15. ― avec les ouvrages qu'elle renferme, c’est-à-dire toutes les productions de la nature et des arts.

3.13 Voir Isaïe, 66, 22. ― Sa promesse : voir Isaïe, 65, 17-25 ; Apocalypse, 21, 1-5. ― Nouveaux cieux et nouvelle terre : le monde ne sera pas anéanti, mais purifié par le feu et renouvelé (voir 1 Corinthiens, 7, 31. Cf. Romains, 8, verset 19 et suivants.) ― La justice ; les justes. Le monde actuel est « le monde des impies » (voir 2 Pierre, 2, 5) ; « le monde de l’injustice » (voir Jacques, 3, 6). 

3.15 Voir Romains, 2, 4.




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