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1ère Lettre de saint Pierre

La Bible de Rome

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Introduction


L'apôtre saint Pierre. - Les évangiles nous fournissent des renseignements assez nombreux sur sa vie jusqu'à l'ascension du Sauveur. Nommé Simon lorsqu'il fut circoncis, en l'honneur de l'un des douze patriarches issus de Jacob, il reçut de Jésus le surnom de Céphas, qui signifie : pierre, rocher (voyez Matth. 16, 18 et les notes ; Jean 1, 33). Il était originaire de Bethsaïda, sur les bords du lac de Génézareth (Jean 1, 41). Nous connaissons son père, qui s'appelait Jonas d'après saint Matthieu (Matth. 16, 17), Joanès d'après le grec du quatrième évangile ( Ίωάνης. Cf. Jean 1, 42 ; 21,15-17): peut-être était-ce un double nom, Jonas-Jean ; ou bien, Jonas est une contraction de Joanès. Nous connaissons son frère, André (cf. Matth. 4, 18 ; Jean 1, 40-41, etc.). Nous savons qu'il était marié : les synoptiques racontent la guérison de sa belle-mère par le Sauveur (cf. Matth. 8, 14-15 ; Marc. 1, 29-31, etc. D'après une tradition que citent Clément d'Alexandrie, Stromates, 7, 11, et Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 30, sa femme aurait subi le martyre, et il l'aurait encouragée tandis qu'on la conduisait au supplice). Il était pêcheur de son métier, comme André, comme Jacques et Jean (cf. Matth. 4, 18; Luc. 5, 3, etc.). Son éducation avait été très modeste ; aussi les membres du sanhédrin juif le traitèrent-ils dédaigneusement comme un illettré (Actes des Apôtres 4, 13 ).

Sa première rencontre avec Jésus et son appel préliminaire sont admirablement racontés par saint Jean (Jean 1, 35-42 ). Mais sa vocation définitive comme disciple du Christ n'eut lieu qu'un peu plus tard, dans les circonstances indiquées par les trois premiers évangiles (cf. Matth. 4, 14-22 ; Marc. 1, 16-17 ; Luc. 5, 1-11). Enfin il fut choisi, le premier de tous (Matth. 11, 1. Cf. Marc. 2, 13 et ss. ; Luc. 6, 12 et ss.), pour faire partie du collège apostolique. Il demeura donc pendant près de trois ans auprès de Notre-Seigneur Jésus-Christ, recevant ses enseignements divins, jouissant de faveurs exceptionnelles (cf. Marc. 5, 37; 9, 1 et ss.; 13, 3, etc.), jouant un rôle prédominant parmi les Douze, confessant avec foi le caractère messianique et la divinité de son Maître (cf. Jean 6, 68 et ss. ; Matth. 16, 13-16), nommé en récompense vicaire du Christ (Matth. 16, 17-19). Durant la passion de Jésus, il fut tour à tour vaillant et faible (Jean 18, 10,15 et ss.). Après la résurrection il fut favorisé, parmi les premiers, de l'apparition du Sauveur (Luc. 24, 34) ; puis, sur les rives du lac de Tibériade, témoin de son appel, il reçut la confirmation solennelle de son titre de prince des apôtres (Jean 21, 15 et ss.).

La première partie du livre des Actes expose en détail les faits principaux de l'histoire de saint Pierre durant les premières années qui suivirent l'ascension. A Jérusalem, il parle et agit vraiment comme chef de l'Église, et personne ne lui conteste ce rôle (Actes des Apôtres 1, 1-8). Lorsque le christianisme, sortant des murs de la capitale juive qui avait été son premier berceau, fit des conquêtes d'abord en Samarie, puis parmi les païens, Pierre joua encore un rôle caractéristique et prépondérant (Actes des Apôtres 8, 14 et ss. ; 9, 32 et ss. ; 10, 1-11, 18 ). Emprisonné par Hérode Agrippa 1er et sur le point d'être décapité, il fut délivré miraculeusement (Actes des Apôtres 12, 1 et ss.). C'est alors sans doute, comme nous l'avons dit en expliquant Actes des Apôtres 12, 17b, qu'il se rendit à Rome pour la première fois, après avoir passé par Antioche de Syrie. Plus tard, le concile de Jérusalem fut réuni sous sa présidence (Actes des Apôtres 15, 1 et ss.).

Une tradition très affirmative nous apprend qu'il passa à Rome les dernières années de sa vie, et qu'il y subit le martyre avec saint Paul, l'an 67. La réalité du séjour de saint Pierre à Rome, très contestée autrefois par les protestants, a été démontrée par des arguments si solides, que d'assez nombreux rationalistes s'associent aujourd'hui aux historiens catholiques pour en attester « le caractère indiscutable ».

La question d'authenticité est aisée à traiter, car les témoignages des écrivains ecclésiastiques abondent depuis les temps les plus reculés. Si l'on se place au quatrième siècle et que l'on remonte en arrière, on est tout d'abord frappé de ce fait que, dans toutes les listes qui énumèrent les livres canoniques du Nouveau Testament (seul le canon de Muratori fait exception ; on ignore pour quel motif. Ce qu'il dit des écrits de saint Pierre est d'ailleurs très obscur), notre lettre est citée et attribuée à saint Pierre. Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, 3, 25, 2) la mentionne expressément parmi les livres admis d'une manière incontestable, et il affirme (Ibid., 3, 3, 1) que « les anciens prêtres l'ont citée dans leurs écrits comme étant très certainement authentique ».

Au commencement du troisième siècle et à la fin du deuxième, nous pouvons constater cet état de choses : nous avons, pour l'Église d'Alexandrie, le témoignage de l'illustre et docte Clément (Stromates, 3, 18; Paedag.. 1, 1. Comp. 1 Pierre 1, 6-9; 2, 2-3. Les Hypotyposeis contenaient de courtes explications de cette lettre, aussi bien que des autres lettres catholiques) ; pour les Églises d' Afrique, celui de Tertullien (Comp. de Orat., 20 et 1 Pierre 3, 3 ; Scorpion., 14 et 1 Pierre 2, 17, etc.) ; pour les Églises de Syrie, celui de la Peschita ; pour les Églises des Gaules, celui de saint Irénée (Comp. adv. Haer., 4, 9, 2, et 1 Pierre 1, 8, etc.) ; pour l'Église de Rome, ceux de l'Itala, de saint Hippolyte (In Dan. 4, 69), etc. La première lettre de saint Pierre est aussi très fréquemment citée durant le cours du deuxième siècle et à l'époque des Pères apostoliques ; qu'il suffise de renvoyer brièvement le lecteur aux Actes des martyrs (voyez la lettre des églises de Lyon et de Vienne, dans Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 5, 1, et comp. 1 Pierre 5, 6 et 8), aux grands apologistes (entre autres Théophile, ad. Autolyc., 2, 34 (cf. 1 Pierre 1, 18 ; 2, 11; 4, 3) et saint Justin, Dialogue, 103 , cf. 1 Pierre 5, 8), aux docteurs hérétiques eux-mêmes (notre lettre était très connue des gnostiques d'alors, en particulier des Valentiniens et de Basilides), à Hermas (Vision 4, 3, 4; comp. 1 Pierre 1, 7, etc.), à Papias (voyez Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 39), au pape saint Clément (1 Corinthiens 36, 2; cf. 1 Pierre 2, 9, etc.), etc. Tout cela est si frappant, qu'un critique protestant écrivait naguère : « La première lettre de saint Pierre est peut-être, de tous les écrits du Nouveau Testament, celui qui réunit les témoignages les meilleurs et les plus précis. »

Les arguments intrinsèques confirment encore la preuve fournie par la tradition. La lettre se donne elle-même, 1, 1, comme étant l'œuvre du prince des apôtres ; or, de nombreux détails qu'elle contient s'accordent fort bien avec cette donnée : notamment, la mention de Silvain (5, 12), personnage important qui avait eu des relations très intimes avec l'Église de Jérusalem (cf. 15, 22 e­t ss.), et celle de saint Marc (5, 13), dont saint Pierre connaissait depuis longtemps la mère (Actes des Apôtres 12, 12 et ss.) et qu'il avait alors à Rome auprès de lui (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 39, 14); d'assez fréquentes allusions aux paroles de Jésus-Christ (comp. 3, 14 et 4, 14 avec Matth. 5, 11-12; 2, 12 avec Matth. 5, 16 : 2, 6-8 avec Matth. 21, 42 (cf. Actes des Apôtres 4, 11), etc.) et à divers événements de sa vie (cf. 1,19-20; 2, 21-25 ; 3, 18-19 ; 4, l, etc.), ainsi qu'aux relations personnelles que l'auteur avait eues avec lui (voyez surtout 5, 1 : « un témoin de la Passion du Christ.»); enfin la ressemblance très réelle qui existe, soit pour le fond, soit pour la forme, entre cet écrit et les discours de saint Pierre qui nous ont été conservés dans le livre des Actes : De part et d'autre, peu de pensées abstraites et spéculatives, mais les faits de la vie du Sauveur, surtout ceux de sa passion, de sa résurrection et de son ascension, présentés d'une manière concrète comme la base de notre salut. De part et d'autre aussi, l'auteur aime à rattacher sa doctrine aux prophéties de l'Ancien Testament. Pour ce qui est du style proprement dit, les discours et la lettre contiennent un nombre relativement considérable d'expressions identiques.

Le sujet et le plan. - Aucune pensée dogmatique ou polémique ne domine la lettre et ne lui donne une forme spéciale, comme cela a lieu pour la plupart des lettres de saint Paul. Le ton est presque toujours celui de l'exhortation paternelle ; aussi l'enseignement doctrinal direct est-il relativement peu considérable (il est loin cependant de faire défaut complètement. Le lecteur trouvera dans la lettre de beaux passages sur la sainte Trinité, sur chacune des personnes divines, sur le mystère de la rédemption, sur l'Église, etc.), et cela se conçoit, puisqu'il n'entrait pas dans le cadre de l'auteur.

« Il n'y a pas de plan précis, tant la pensée est spontanée et pour ainsi dire sans préméditation. » Néanmoins, on est à peu près généralement d'accord pour adopter la division suivante. Entre un court préambule, 1, 1-2, et une conclusion très brève aussi, 5, 12-14, on trouve trois séries d'exhortations, qui forment autant de sections distinctes. La première, 1, 3-2, 10, peut s'intituler : Privilèges qui appartiennent à la famille rachetée par Jésus-Christ, c'est-à-dire aux chrétiens, et sainteté qu'ils exigent. Elle s'ouvre par une action de grâces à Dieu pour ses bienfaits multiples, qui se résument dans le salut opéré par le Christ (1, 3-12) ; puis elle indique aux lecteurs ce à quoi ils sont obligés en tant qu'élus de Dieu, et ce qu'ils ont droit d'attendre eux-mêmes de cette élection (1, 13-2, 10). La seconde, 2, 11-4, 6, développe cette idée : les chrétiens au milieu du monde, et leurs obligations soit particulières, soit générales. C'est un petit traité de morale pratique, dont les points principaux sont les suivants : devoirs du citoyen, de l'esclave, des époux, des chrétiens en face les uns des autres et par rapport au monde, l'exemple du Sauveur et la fuite du péché. La troisième, 4, 7-5, 11, renferme des exhortations qui concernent la vie parfaite des communautés chrétiennes envisagées en elles-mêmes. Elle entre dans d'assez nombreux détails pratiques, que l'on peut grouper sous ces divers chefs : être fidèles dans l'usage des dons spirituels, 4, 7 -11 ; être fidèles dans les épreuves et avoir confiance en Dieu, 4, 12-19 ; obligations mutuelles des pasteurs et de leurs ouailles, 5, 1-5a ; quelques recommandations finales, 5, 5b-11.

La langue et le style. - La lettre a été composée en grec ; il n'y a pas le moindre doute à ce sujet. Saint Jérôme a été seul à supposer que l'idiome primitif était l'araméen (Ep. ad Hedib.). Saint Pierre, originaire des bords du lac de Tibériade, avait appris de bonne heure à parler le grec, qui était d'un usage fréquent dans ces parages, et il se développa dans la connaissance de cette langue durant ses missions apostoliques (Saint Jacques et saint Jude étaient, comme lui, Juifs d'origine, et pourtant il est hors de conteste qu'ils ont écrit en grec), à travers des contrées habitées par des populations helléniques. Ses hébraïsmes ne sont ni fréquents, ni choquants. Les principaux sont : fils d'obéissance, 1, 14 ; l'acception des personnes, 1, 17 ; la parole du Seigneur, 1, 25 ; un peuple d'acquisition, 2, 9 ; le mot « vase » pour désigner le corps humain, 3, 7, etc. Le vocabulaire de la lettre renferme un nombre assez considérable de mots qui ne sont employés dans aucun autre livre du Nouveau Testament ; on en a compté jusqu'à soixante-deux, dont la plupart se rencontrent dans la traduction des Septante.

Les destinataires de la lettre sont désignés de la façon la plus nette dès le premier verset : « aux élus, étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie.» Les cinq provinces mentionnées faisaient partie de l'Asie Mineure, dont elles occupaient le nord (le Pont et la Bithynie), l'ouest (l'Asie, c'est-à-dire l'Asie dite proconsulaire), la partie centrale et occidentale (la Galatie et la Cappadoce).

L'évangile avait été prêché dans ces différentes régions par saint Paul et par ses disciples, soit directement, comme en Galatie (voyez Actes des Apôtres 16, 6 ; Galates 4, 13 et ss., etc. ) et en Asie (cf. Actes des Apôtres 19, 1 et ss.), soit indirectement : Des chrétiens de la province d'Asie avaient pu porter la bonne nouvelle en Bithynie et en Cappadoce, comme cela avait eu lieu pour la Phrygie (cf. Colossiens 2, 1). Mais il est fort possible que saint Pierre lui-même ait exercé son ministère apostolique dans l'une ou l'autre de ces provinces, entre les années 51 et 54. C'était l'opinion d'Origène (dans Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 12), de saint Épiphane (Haer., 27, 2), d'Eusèbe (L. c., 3, 4, 2), de saint Jérôme (De vir. ill., 1), etc. L'apôtre n'y fait aucune allusion dans cet écrit, non plus que dans sa seconde lettre, et l'hypothèse n'est pas regardée comme certaine. Origène et Eusèbe appuient précisément leur opinion sur le passage 1 Pierre 1, 1, ce qui diminue la valeur de leur témoignage.

Les membres des chrétientés ainsi fondées avaient appartenu en grande majorité au paganisme : Voyez saint Jérôme, adv. Jovin., l, 39, et saint Augustin, c. Faust., 29, 89, etc. Ce sentiment est admis aujourd'hui d'une manière presque unanime. Il est tout à fait certain, d'après 1,14 ; 2, 9-10 ; 4, 2-4. Origène (ap. Euseb., Histoire Ecclésiastique, 3, 1), Didyme (ibid., 3, 4,2) et d'autres anciens auteurs grecs croyaient au contraire que la lettre avait été surtout composée pour des chrétiens d'origine juive. Leur raison principale consistait dans une interprétation inexacte du mot διασπορᾶς , « dispersionis », qu'on lit à la première ligne.

Néanmoins, on voit par le livre des Actes qu'il y avait des éléments juifs considérables dans plusieurs églises des contrées qui ont été énumérées ci-dessus (cf. Actes des Apôtres 18, 24 et ss. ; 19, 8-10, etc.) : il est donc vraisemblable qu'un certain nombre des destinataires de cette lettre étaient Israélites par leur origine. Dans leur ensemble, les lecteurs avaient été convertis depuis assez longtemps, puisqu'ils avaient leurs prêtres et leur organisation ecclésiastique régulière (voyez 5, 1-5). Ils formaient un corps parfaitement constitué parmi leurs voisins demeurés païens.

L'occasion et le but ressortent assez bien du fond même de la lettre. Les chrétiens d'Asie Mineure, sans être sous le coup d'une persécution violente et pour ainsi dire officielle (aucun des passages de la lettre où les épreuves des lecteurs sont mentionnées - 1, 6-7 ; 2, 12 et ss. ; 3, 9, 13-14, 17, 19 ; 4, 12 et ss.- n'indique une persécution de ce genre, accompagnée du martyre, de la confiscation des biens, etc.), avaient alors beaucoup à souffrir. Les païens et les Juifs parmi lesquels ils vivaient leur infligeaient toutes sortes de vexations pénibles. Le fait n'a rien d'étonnant, quand on se place dans la situation des chrétientés d'alors : les nouveaux convertis abandonnaient non seulement leur religion antérieure, mais en grande partie aussi leur genre de vie, et leurs anciens coreligionnaires ne leur pardonnaient pas ce qu'ils regardaient comme une apostasie. On leur reprochait même leur vie sainte. D'après 4, 12, un mouvement particulier de haine et d'hostilité venait d'éclater contre les Églises d'Asie. Les fidèles n'y étaient pas encore habitués ; de là, pour eux, le trouble et le danger de découragement. Le prince des apôtres leur écrivit donc afin de les consoler et de les affermir au milieu de leurs épreuves. Pour cela, il leur montre que la souffrance est la vocation du chrétien, et qu'elle leur procurera plus tard une grande gloire, de même qu'elle est dès ici-bas une grande grâce. Il les engage en même temps à bien remplir malgré tout leurs devoirs envers la société et envers eux-mêmes.

Comme on le voit, le but est tout pratique, tout moral. L'auteur l'expose lui-même à la fin de la lettre, 5, 12b, par les mots exhortant et rendant témoignage. Il exhorte ses lecteurs, en pensant à la situation douloureuse où ils se trouvaient, et il atteste, il témoigne qu'en dépit des adversités qu'il occasionne, le christianisme est la grâce des grâces, et la religion véritable (comme exemples de ces « attestations » qui donnent plus de poids à l'exhortation, voyez 1, 3-12, 18-21, 23, 25 ; 2, 3-10, 19 et ss. ; 3, 14 et ss. ; 4, 12-14; 5, 7, 10, 12).

Le lieu et l'époque de la composition. - L'auteur dit lui-même, 5, 13, qu'il écrivit cette lettre à Babylone, et un certain nombre d'auteurs protestants affectent de prendre ce trait à la lettre. Mais on ne sait absolument rien d'un séjour de saint Pierre dans l'antique capitale de la Chaldée. Le nom de Babylone est donc symbolique en cet endroit pour désigner Rome, qui avait succédé à la cité chaldéenne comme métropole du monde païen. Longtemps avant cette époque, les Juifs l'employaient de la même manière dans leur littérature apocalyptique (voyez aussi Apoc. 14, 8 et 18, 2, 10). Personne n'a douté de cette signification métaphorique durant les seize premiers siècles de l’histoire de l’Église ; déjà nous la trouvons dans les écrits de Papias et de Clément d'Alexandrie (Ap. Euseb., Histoire Ecclésiastique, 2, 15. Comp. saint Jérôme, de Vir. ill., 8, etc.). En outre, la tradition d'après laquelle saint Pierre acheva sa vie à Rome est tellement forte, qu'un assez grand nombre de critiques hétérodoxes ou même rationalistes l'admettent comme nous.

Suivant l'opinion la plus vraisemblable, cette lettre fut composée vers l'an 63 ou 64 de notre ère. Saint Paul venait d'être délivré de sa prison, et était parti pour l'Espagne ou pour l'Orient (de là probablement le silence de la lettre à son sujet). La persécution de Néron n'avait pas encore éclaté (elle ne commença que vers la fin de 64), quoiqu'on en vît déjà les signes précurseurs. Saint Marc, mentionné à la fin de la lettre (5, 13b), était toujours à Rome, où l'apôtre des païens l'avait appelé naguère (cf Colossiens 4, 10).

Commentaires catholiques. Dans l'antiquité, ceux de Bède le Vénérable (Exposit. super cath. Epistolas), et des deux excellents exégètes grecs Œcumenius et Théophylacte (dans leurs explications de tout le Nouveau Testament) ; dans les temps modernes, ceux de Catharinus (In omnes divi Pauli apost. et in septem. cath. lettre commentarius, Paris, 1566), d'Estius (In omnes S. Pauli et septem cath. apostolorum epistolas commentarius, Douai, 1601), de Lorin (In cathol. Beat. Jacobi et Judæ apostolorum epistolas commentarii, Lyon 1619), de B. Justiniani (Explanationes in omnes epistolas cath., Lyon, 1621) ; au XIXème siècle, Paul Drach (les sept lettres catholiques, Paris, 1873).



1ère lettre de saint Pierre

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1 Pierre 1. 1 Pierre apôtre de Jésus-Christ, aux élus, étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie, 2 choisis selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, pour obéir à la foi et pour avoir part à l'aspersion du sang de Jésus-Christ, à vous grâce et paix de plus en plus. 3 Béni soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui selon sa grande miséricorde nous a régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts pour une vivante espérance, 4 pour un héritage incorruptible, sans souillure et inflétrissable, qui vous est réservé dans les cieux, 5 à vous que la puissance de Dieu garde par la foi pour le salut, qui est prêt à se manifester au dernier moment. 6 Dans cette pensée, vous tressaillez de joie, bien qu'il vous faille encore pour un peu de temps être affligés par diverses épreuves, 7 afin que l'épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l'or périssable qui est pourtant lui-même mis à l’épreuve par le feu, vous soit un sujet de louange, de gloire et d'honneur lorsque se manifestera Jésus-Christ. 8 Vous l'aimez sans l'avoir jamais vu, vous croyez en lui, bien que maintenant encore vous ne le voyiez pas et vous tressaillez d'une joie ineffable et pleine de gloire, 9 sûrs que vous êtes de remporter le prix de votre foi, le salut de vos âmes. 10 Ce salut a été l'objet des recherches et des méditations de ceux d'entre les prophètes dont les prédictions annoncent la grâce qui vous était destinée, 11 ils cherchaient à découvrir quel temps et quelles circonstances indiquait l'Esprit du Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances réservées au Christ et la gloire dont elles devaient être suivies. 12 Il leur a été révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils avaient charge de dispenser les choses que vous ont aujourd'hui annoncées ceux qui, par le Saint-Esprit envoyé du ciel, vous ont prêché l'Évangile : mystère profond, où les anges désirent plonger leurs regards. 13 C'est pourquoi, ayant ceint les reins de votre esprit, soyez sobres, et tournez toute votre espérance vers cette grâce qui vous sera apportée le jour où Jésus-Christ paraîtra. 14 Comme des enfants obéissants, ne vous conformez plus aux convoitises que vous suiviez autrefois, au temps de votre ignorance, 15 mais à l'imitation du Saint qui vous a appelés, vous-mêmes aussi soyez saints dans toute votre conduite, 16 car il est écrit : "Soyez saints, parce que je suis saint." 17 Et si vous donnez le nom de Père à celui qui, avec impartialité, juge chacun selon ses œuvres, 18 vivez dans la crainte pendant le temps de votre séjour comme étrangers ici-bas : sachant que vous avez été affranchis de la vaine manière de vivre que vous teniez de vos pères, non par des choses périssables, de l'argent ou de l'or, 19 mais par un sang précieux, celui de l'agneau sans défaut et sans tache, le sang du Christ, 20 qui a été désigné dès avant la création du monde et manifesté dans les derniers temps à cause de vous. 21 C'est par lui que vous avez la foi en Dieu qui l'a ressuscité des morts et qui lui a donné la gloire, en sorte que votre foi est en même temps votre espérance en Dieu. 22 Puisque vous avez, en obéissant à la vérité, purifié vos âmes et que par là vous vous êtes engagés à un sincère amour fraternel, 23 aimez-vous ardemment les uns les autres, du fond du cœur, régénérés que vous êtes non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole de Dieu vivante et éternelle. 24 Car toute chair est comme l'herbe et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe. L'herbe sèche et sa fleur tombe, 25 mais la parole du Seigneur demeure éternellement. C'est cette parole dont la bonne nouvelle vous a été apportée.



2 Pierre 2. 1 Ayant donc dépouillé toute malice et toute fausseté, la dissimulation, l'envie et toute sorte de médisance, 2 comme des enfants nouvellement nés, désirez ardemment le pur lait spirituel, afin qu'il vous fasse grandir pour le salut, 3 si "vous avez goûté que le Seigneur est bon." 4 Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée des hommes, il est vrai, mais choisie et précieuse devant Dieu, 5 et, vous-mêmes comme des pierres vivantes, entrez dans la structure de l'édifice, pour former un temple spirituel, un sacerdoce saint, afin d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ. 6 Car il est dit dans l’Écriture : "Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui met en elle sa confiance ne sera pas confondu." 7 A vous donc l'honneur, vous qui croyez, mais pour les incrédules, "la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient, c'est elle qui est devenue une pierre d'angle, 8 une pierre d'achoppement et un rocher de scandale," eux qui vont se heurter contre la parole parce qu'ils n'ont pas obéi, aussi bien, c'est à cela qu'ils sont destinés. 9 Mais vous, vous êtes une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s'est acquis afin que vous annonciez les perfections de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, 10 "vous qui autrefois n'étiez pas son peuple et qui êtes maintenant le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde." 11 Bien-aimés, je vous exhorte, comme des étrangers et des voyageurs, à vous garder des convoitises de la chair qui font la guerre à l'âme. 12 Ayez une conduite honnête au milieu des païens, afin que, sur le point même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils arrivent, en y regardant bien, à glorifier Dieu pour vos bonnes œuvres au jour de sa visite. 13 Soyez donc soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur, soit au roi, comme souverain, 14 soit aux gouverneurs, comme délégués par lui pour faire justice des malfaiteurs et approuver les gens de bien. 15 Car c'est la volonté de Dieu que, par votre bonne conduite, vous fermiez la bouche aux insensés qui vous méconnaissent. 16 Comportez-vous comme des hommes libres, non pas comme des hommes qui se font de la liberté un manteau pour couvrir leur malice, mais comme des serviteurs de Dieu. 17 Rendez honneur à tous, aimez tous les frères, craignez Dieu, honorez le roi. 18 Vous, serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec toutes sortes de respects, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais encore à ceux qui sont difficiles. 19 Car c'est une chose agréable à Dieu que ce soit en vue de lui que l'on endure des peines infligées injustement. 20 En effet, quel mérite y a-t-il si, après avoir fait une faute, vous supportez patiemment les coups ? Mais si, après voir fait le bien, vous avez à souffrir et que vous le supportiez avec patience, voilà ce qui est agréable à Dieu. 21 C'est à quoi, en effet, vous avez été appelés, puisque le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces : 22 lui qui "n'a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s'est pas trouvé de fausseté" 23 lui qui, outragé, ne rendait pas l'outrage, qui, maltraité, ne faisait pas de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge avec justice, 24 qui a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts au péché, nous vivions pour la justice, c'est "par ses meurtrissures que vous avez été guéris." 25 Car "vous étiez comme des brebis errantes", mais maintenant vous êtes revenus à celui qui est le pasteur et l'évêque de vos âmes.



2 Pierre 3. 1 Vous de même, femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, s'il en est qui n'obéissent pas à la prédication, ils soient gagnés sans la prédication, par la conduite de leurs femmes, 2 rien qu'en voyant votre vie chaste et pleine de respect. 3 Que votre parure ne soit pas celle du dehors : les cheveux tressés avec art, les ornements d'or ou l'ajustement des habits, 4 mais, ornez l'homme invisible caché dans le cœur, par la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible : telle est la vraie richesse devant Dieu. 5 C'est ainsi qu'autrefois se paraient les saintes femmes qui espéraient en Dieu, étant soumises à leurs maris. 6 Ainsi Sara obéissait à Abraham, le traitant de Seigneur, et vous êtes devenues ses filles, si vous faites le bien sans craindre aucune menace. 7 Vous de votre côté, maris, conduisez-vous avec sagesse à l'égard de vos femmes, comme avec des êtres plus faibles, les traitant avec honneur, puisqu'elles sont avec vous héritières de la grâce qui donne la vie, afin que rien n'arrête vos prières. 8 Enfin qu'il y ait entre vous union de sentiments, bonté compatissante, charité fraternelle, affection miséricordieuse, humilité. 9 Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l'injure pour l'injure, bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin de devenir héritiers de la bénédiction. 10 "Celui qui veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il garde sa langue du mal, et ses lèvres des paroles trompeuses, 11 qu'il se détourne du mal, et fasse le bien, qu'il cherche la paix et la poursuive. 12 Car le Seigneur a les yeux sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs prières, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal." 13 Et qui pourra vous faire du mal, si vous êtes appliqués à faire le bien ? 14 Que si pourtant vous souffrez pour la justice, heureux êtes-vous." Ne craignez pas leurs menaces et ne vous laissez pas troubler, 15 mais sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur, le Christ, étant toujours prêts à répondre mais avec douceur et respect, à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, 16 ayant une bonne conscience, afin que, sur le point même où l'on vous calomnie, vous couvriez de confusion ceux qui diffament votre bonne conduite dans le Christ. 17 En effet, il vaut mieux souffrir, si Dieu le veut ainsi, en faisant le bien, qu'en faisant le mal. 18 Aussi le Christ a souffert une fois la mort pour nos péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous ramener à Dieu, ayant été mis à mort selon la chair, mais rendu à la vie selon l'esprit. 19 C'est aussi dans cet esprit qu'Il est allé prêcher aux esprits en prison, rebelles autrefois, 20 lorsqu'aux jours de Noé la patience de Dieu se prolongeait, pendant que se construisait l'arche, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l'eau. 21 C'est elle qui aujourd'hui vous sauve, vous aussi, par sa préfiguration : le baptême, non pas cette ablution qui ôte les souillures du corps, mais celle qui est la demande faite à Dieu d'une bonne conscience, par la résurrection de Jésus-Christ. 22 Après être monté au ciel, il est maintenant à la droite de Dieu, à lui sont soumis les anges, les principautés et les puissances.



2 Pierre 4. 1 Puisque le Christ a donc souffert en la chair, armez-vous, vous aussi, de la même pensée, savoir, que celui qui a souffert dans la chair a rompu avec le péché, 2 pour vivre, pendant le temps qu'il lui reste à passer dans la chair, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu. 3 C'est bien assez d'avoir fait autrefois la volonté des païens, en vivant dans le désordre, les convoitises, l'ivrognerie, les orgies, les excès de boisson et le culte criminel des idoles. 4 Ils s'étonnent maintenant que vous ne couriez pas avec eux dans le même débordement de débauches et ils se répandent en injures. 5 Mais ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 6 C'est pour cela que l'Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, condamnés, il est vrai, selon les hommes dans la chair, ils vivent selon Dieu dans l'esprit. 7 Or la fin de toutes choses est proche. Soyez donc prudents et sobres pour vaquer à la prière. 8 Mais surtout ayez un ardent amour les uns pour les autres car l'amour couvre une multitude de péchés. 9 Exercez entre vous l'hospitalité sans murmurer. 10 Que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu comme de bons dispensateurs de la grâce de Dieu, laquelle est variée. Si quelqu'un parle, que ce soit selon les oracles de Dieu, 11 si quelqu'un exerce un ministère, qu'il le fasse comme par la vertu que Dieu donne, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance aux siècles des siècles, amen. 12 Bien-aimés, ne soyez pas surpris de l'incendie qui s'est allumé au milieu de vous pour vous éprouver, comme s'il vous arrivait quelque chose d'extraordinaire. 13 Mais, dans la mesure où vous avez part aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lorsque sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi dans la joie et l'allégresse. 14 Si vous êtes outragés pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous. 15 Que nul d'entre vous ne souffre comme meurtrier, comme voleur ou malfaiteur, ou comme avide du bien d'autrui. 16 Mais s'il souffre comme chrétien, qu'il n'en ait pas honte, plutôt, qu'il glorifie Dieu pour ce même nom. 17 Car voici le temps où le jugement va commencer par la maison de Dieu et s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l’évangile de Dieu ? 18 Et "si le juste est sauvé avec peine, que deviendra l'impie et le pécheur ?" 19 Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu, lui confient leurs âmes comme au Créateur fidèle, en pratiquant le bien.



2 Pierre 5. 1 J'exhorte les anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances du Christ, et qui prendrai part avec eux à la gloire qui doit être manifestée : 2 faites paître le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré, non dans un intérêt sordide, mais par dévouement, 3 non en dominateurs des Églises, mais en devenant les modèles du troupeau. 4 Et quand le Prince des pasteurs paraîtra, vous recevrez la couronne de gloire, qui ne se flétrit jamais. 5 De même, vous qui êtes plus jeunes, soyez soumis aux anciens, tous, les uns à l'égard des autres, revêtez-vous d'humilité, car "Dieu, résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles." 6 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps marqué, 7 déchargez-vous sur lui de toutes vos sollicitudes, car lui-même prend soin de vous. 8 Soyez sobres, veillez, votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rode autour de vous, cherchant qui dévorer. 9 Résistez-lui, fermes dans la foi, sachant que vos frères dispersés dans le monde, endurent les mêmes souffrances que vous. 10 Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ, après quelques souffrances, achèvera lui-même son œuvre, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. 11 A lui soient la gloire et la puissance aux siècles des siècles, amen. 12 C'est par Sylvain, un frère dont la fidélité m'est connue, que je vous écris ce peu de mots, pour vous exhorter et vous assurer que c'est bien dans la vraie grâce de Dieu que vous êtes établis. 13 L’église de Babylone, élue avec vous et Marc, mon fils, vous saluent. 14 Saluez-vous les uns les autres par un baiser fraternel. La paix soit avec vous tous qui êtes dans le Christ. Amen.



Notes sur la 1ère lettre de saint Pierre

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1.1 Dispersés . Voir à Jacques, 1, 1, la note relative à ce mot. Le Pont. Voir Actes des Apôtres, 2, 9 ― La Galatie, province de l’Asie Mineure bornée au nord par la Paphlagonie et la Bythinie, à l’ouest par la Phrygie, au sud par la Lycaonie et la Cappadoce, à l’est par le Pont. ― La Cappadoce. Voir Actes des Apôtres, 2, 9. ― L’Asie, la province proconsulaire de ce nom. Voir Actes des Apôtres, 2, 9. ― La Bythinie. Voir Actes des Apôtres, 16, 7.

1.1-2 aux élus (…) choisis selon la prescience de Dieu. Les chrétiens sont élus et choisis par un décret éternel ; ils sont comme des étrangers sur la terre, regardant le ciel comme leur véritable patrie. (…) L’élection que Dieu fait de saint Jean et non de Judas, par exemple, a sa raison dernière dans la prescience éternelle de Dieu, c’est-à-dire sa volonté déterminée et son amour ; cette élection divine s’exécute dans le temps par l’action du Saint-Esprit, qui nous justifie intérieurement et crée en nous l’homme nouveau ; sa fin prochaine est de nous amener à la foi et de nous faire entrer, par les mérites du sang de Jésus-Christ, dans la nouvelle alliance, qui est l’Église catholique, comme les Israélites avait été reçus dans l’ancienne alliance par l’aspersion du sang des victimes (voir Exode, 24, 8). 

1.3 Voir 2 Corinthiens, 1, 3 ; Éphésiens, 1, 3.

1.7 lorsque se manifestera Jésus-Christ ; c’est-à-dire à l’avènement au jour du jugement.

1.13 Qui vous sera apportée, etc. ; qui vous sera donnée à l’avènement de Jésus-Christ.

1.14 Aux convoitises que vous suiviez autrefois ; aux passions auxquelles vous vous abandonniez autrefois, quand vous viviez dans l’ignorance.

1.16 Voir Lévitique, 11, 44 ; 19, 2 ; 20, 7.

1.17 Voir Deutéronome, 10, 17 ; Romains, 2, 11 ; Galates, 2, 6.

1.19 Voir 1 Corinthiens, 6, 20 ; 7, 23 ; Hébreux, 9, 14 ; 1 Jean, 1, 7 ; Apocalypse, 1, 5.

1.24 Voir Ecclésiastique, 14, 18 ; Isaïe, 40, 6 ; Jacques, 1, 10.

2.1 Voir Romains, 6, 4 ; Éphésiens, 4, 22 ; Colossiens, 3, 8 ; Hébreux, 12, 1.

2.2 Le lait, « la parole de Dieu, ainsi appelée pour continuer la métaphore. ― Spirituel, nourriture des âmes. ― Pur, sans mélange d’erreur.

2.6 Voir Isaïe, 28, 16 ; Romains, 9, 33.

2.7 Voir Psaume, 117, 22 ; Isaïe, 8, 14 ; Matthieu 21, 42 ; Actes des Apôtres, 4, 11.

2.10 Voir Osée, 2, 24 ; Romains, 9, 25.

2.11 Voir Romains, 13, 14 ; Galates, 5, 16.

2.12 Au jour de sa visite ; lorsque Dieu, dans sa miséricorde, leur ouvrira les yeux et leur donnera une grâce lumineuse qui les attirera à la foi.

2.13 Voir Romains, 13, 1.

2.17 Voir Romains, 12, 10.

2.18 Voir Éphésiens, 6, 5 ; Colossiens, 3, 22 ; Tite, 2, 9.

2.22 Voir Isaïe, 53, 9.

2.24 Voir Isaïe, 53, 5 ; 1 Jean, 3, 5.

3.1 Voir Éphésiens, 5, 22 ; Colossiens, 3, 18.

3.3 Voir 1 Timothée, 2, 9.

3.4 L’homme caché ; c’est-à-dire l’homme intérieur. Voir Romains, 7, 22.

3.6 Voir Genèse, 18, 12.

3.7 Voir 1 Corinthiens, 7, 3.

3.9 Voir Proverbes, 17, 13 ; Romains, 12, 17 ; 1 Thessaloniciens, 5, 15.

3.10 Voir Psaume, 33, 13.

3.11 Voir Isaïe, 1, 16.

3.12 La face du Seigneur veut dire ici, comme en plusieurs autres endroits, sa colère, son courroux.

3.14 Voir Matthieu 5, 10.

3.16 Voir 1 Pierre, 2, 12.

3.18 Voir Romains, 5, 6 ; Hébreux, 9, 28.

3.19 En prison ; c’est-à-dire dans les limbes.

3.20 Voir Genèse, 7, 7 ; Matthieu 24, 37 ; Luc, 17, 26. ― Par l’eau. Les eaux du déluge sauvèrent en effet la famille de Noé en soulevant l’arche, et en l’empêchant ainsi d’être submergée.

3.21 Le baptême est semblable au déluge sous le rapport de l’eau employée pour figurer la grâce qui purifie l’âme, et qui, en la purifiant, lui procure le salut. ― La demande faite à Dieu, saint Pierre fait allusion, soit aux questions que l’on adresse à ceux qui se présentent pour recevoir le baptême, s’ils sont bien résolus à renoncer au démon et à embrasser la foi chrétienne, soit aux promesses solennelles que ceux-ci font en réponse à ces questions.

4.2 Voir Éphésiens, 4, 23.

4.6 Aux morts ; c’est-à-dire à ceux qui étaient retenus dans les limbes, et qui avaient été incrédules au temps de Noé (voir 1 Pierre, 3, 19-20) ; ou bien aux païens, qui étaient regardés comme des morts ensevelis dans les ténèbres de l’erreur et de l’ignorance.

4.8 Une multitude de péchés. Dans les Proverbes (voir Proverbes, 10, 12), auxquels saint Pierre emprunte cette sentence, il s’agit des péchés du prochain : la charité les couvre de son manteau, et ainsi la paix et l’union se conservent dans la communauté.

4.9 Voir Romains, 12, 13 ; Hébreux, 13, 2 ; Philippiens, 2, 14.

4.10 Voir Romains, 12, 6 ; 1 Corinthiens, 4, 2.

4.18 Voir Proverbes, 11, 31.

5.5 Voir Colossiens, 3, 12 ; Jacques, 4, 6.

5.6 Voir Jacques, 4, 10.

5.7 Voir Psaume, 54, 23 ; Matthieu 6, 25 ; Luc, 12, 22.

5.12 La vraie grâce de Dieu, etc. La vraie religion, la vraie voie du salut, celle que nous vous avons annoncée, et dans laquelle vous persévérez, malgré les persécutions qui vous ont été suscitées. La grâce et la vérité que Dieu a données au monde en Jésus-Christ. Les destinataires de cette lettre avaient été évangélisés par saint Paul : ce verset renferme donc une confirmation indirecte de la prédication de ce dernier. Peut-être le choix de Silvain répond-il à la même pensée : un compagnon de Paul porteur d’une lettre de Pierre adressée à des chrétiens convertis par Paul, quelle preuve éclatante de la conformité de doctrine entre les deux apôtres ! ― Par Silvain. C’est probablement le Silvain ou Silas, compagnon de saint Paul. Voir Actes des Apôtres, 15, 22-27 ; 2 Corinthiens, 1, 19.

5.13 Babylone, tous les anciens, suivis de la plupart des exégètes catholiques, et même de quelques protestants très célèbres, tels que Grotius, Cave, Lardner, etc., ont entendu la ville de Rome, où l’apôtre a écrit cette lettre. ― Marc est saint Marc, l’Évangéliste, que saint Pierre appelle son fils, parce qu’il l’avait engendré à Jésus-Christ, en le convertissant, qu’il l’avait instruit et qu’il le regardait comme un de ses principaux disciples.



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