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Lettre de saint Paul à Philémon

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Introduction


Époque de la composition. — Cette petite lettre est une de celles que saint Paul écrivit à Rome durant sa première captivité, comme nous l’avons brièvement démontré dans l'introduction à la lettre aux Éphésiens. Il est certain qu’elle date de la même époque que la lettre aux Colossiens, puisqu’elle fut confiée aux mêmes porteurs (cf. Colossiens 4, 7-9). Elle fut donc aussi composée en 62.

2° Nous avons toutes les garanties possibles en faveur de son authenticité et de sa canonicité. Et d’abord, les garanties extrinsèques, c'est-à-dire, les témoignages des anciens auteurs. Sans doute, cette lettre est moins souvent citée que les autres par les premiers Pères, à cause de sa brièveté et de son caractère tout à fait privé ; mais elle fait partie de toutes les versions, elle est mentionnée dans toutes les listes officielles des écrits du Nouveau Testament, et Tertullien (Adv. Marc., 5, 21), Origène (Hom. 19 in Jerem., 2), Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, 3, 3), saint Jérôme (In Philem, Prol.), etc., la rangent parmi les livres universellement admis dans le canon sacré. Marcion lui-même la regardait comme canonique (voyez Tertullien, l. c.). Quelques doutes furent soulevés au 4ème et au 5ème siècle contre son authenticité, sous le très faible prétexte que le sujet traité dans cette petite lettre était trop ordinaire, trop profane, pour que saint Paul s'en soit occupé, ou pour qu’il ait été inspiré en cela ; mais saint Jean Chrysostome (In Philémon, Argum.) et saint Jérôme (L. c.) protestaient avec énergie contre cette prétendue preuve.

Les arguments intrinsèques sont si frappants, que de nombreux écrivains rationalistes les regardent comme suffisants. «Peu de pages, disent-ils, ont un accent de sincérité aussi prononcé ; Paul seul, autant qu’il semble, a pu écrire ce petit chef-d'œuvre.» Partout, en effet, dans cette page si intéressante, nous trouvons « la manière de Paul », sa finesse et sa délicatesse. Les pensées, les sentiments, les expressions elles-mêmes, c'est-à-dire, tout ce qui fait reconnaître un auteur, parlent en faveur de l’apôtre.

3° Le fond même de la lettre nous en fait connaître clairement l'occasion et l'objet. Onésime, esclave d’un chrétien nommé Philémon, qui était domicilié à Colosses, ayant offensé un jour gravement son maître, prit la fuite pour échapper au châtiment qu’il avait mérité. Afin de se dérober aux poursuites, le fugitif ne crut pouvoir mieux faire que d’aller se perdre à Rome, dans le vaste réceptacle de toutes les infamies du monde et de toutes ses misères. La Providence voulut qu’il y rencontrât, on ne sait comment, saint Paul. L’apôtre ouvrit ses bras avec un miséricordieux empressement au malheureux que sa condition d’esclave et sa faute rejetaient hors de la société. Il l'instruisit, le baptisa, et lui reconnaissant des qualités qui le rendaient propre au service de l'Église, résolut de se l'attacher. Il ne voulut toutefois le faire qu’avec le consentement de Philémon, et c’est pour l’obtenir qu’il lui écrivît. Tychique allait précisément partir pour Colosses (cf. Éphésiens 6, 21-22 ; Colossiens 4,7-9) ; Paul lui adjoignit Onésime, pour qu’ils fissent ensemble ce long voyage.

Trois parties : 1° l'introduction habituelle, vers. 1-7, qui se compose d’une salutation (vers. 1-3) et d’une action de grâces à Dieu (vers. 4-7) ; 2° le corps de la lettre, vers. 8-21, où l’apôtre intercède en faveur d’Onésime (vers. 8-16, l’exposé des faits ; vers. 17-21, la demande proprement dite) ; 3° la conclusion, vers. 22-25, qui consiste en salutations diverses et en une bénédiction apostolique.

4° Ce petit écrit a son importance spéciale. On peut le désigner comme le premier manifeste qui ait paru en faveur de l'abolition de l'esclavage. La lettre à Philémon est comme un prélude de ce système plein de sagesse par lequel l'Église chrétienne a opéré et opère encore aujourd’hui, sans révolution, une immense transformation dans le monde.

D’autre part, elle est au-dessus de tout éloge au point de vue de la beauté littéraire, de la délicatesse, de l'habileté, de l'urbanité attique. De l’aveu unanime, Paul s’est acquitté de sa tâche avec une finesse et un tact qu’on ne saurait surpasser : Comparez, parmi les lettres de Pline le Jeune (Ep. 9, 21), celle dans laquelle l'illustre écrivain implore la clémence d'un ami pour un affranchi rebelle ; elle est fort belle aussi, mais certainement inférieure à celle de saint Paul.




Lettre à Philémon

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1 Paul, prisonnier du Christ Jésus et Timothée, notre frère 2 à Philémon notre très cher ami et collaborateur, à Appia notre sœur, à Archippe notre compagnon d'armes et à l’église qui est dans ta maison : 3 à vous grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. 4 Me souvenant sans cesse de toi dans mes prières, je rends grâces à mon Dieu 5 car j'apprends quelles sont ta charité et ta foi à l'égard du Seigneur Jésus et envers tous les saints. 6 Puisse la générosité inspirée par ta foi devenir efficace et se faire connaître par tout le bien accompli parmi nous en vue du Christ. 7 En effet, ta charité m'a comblé de joie et de consolation parce que les cœurs des saints ont été ranimés par toi, frère. 8 Voilà pourquoi, bien que j'ai dans le Christ toute liberté de te prescrire ce qu'il convient de faire, 9 j'aime mieux, au nom de cette charité, t'en supplier. Tel que je suis, moi, Paul, vieux et de plus actuellement prisonnier pour Jésus-Christ, 10 je te supplie donc pour mon fils, que j'ai engendré dans les fers, pour Onésime, 11 qui autrefois ne t'a guère été utile mais qui maintenant l'est vraiment et à toi et à moi. 12 Je te le renvoie, lui, mon propre cœur. 13 Je l'aurais volontiers retenu près de moi, afin qu'il me servît à ta place dans les chaînes que je porte pour l’évangile. 14 Mais je n'ai rien voulu faire sans ton accord, pour que ton bienfait ne paraisse pas forcé mais qu'il vienne de ton plein gré. 15 Peut-être aussi Onésime n'a-t-il été séparé de toi pour un temps, qu'afin que tu le retrouves pour toujours, 16 non plus comme un esclave, mais bien mieux qu'un esclave : comme un frère bien-aimé, tout particulièrement aimé de moi et combien plus de toi, aussi bien selon la chair que selon le Seigneur. 17 Si donc tu me tiens pour étroitement uni à toi, accueille-le comme moi-même. 18 Et s'il t'a fait du tort, s'il te doit quelque chose, passe-le à mon compte. 19 C'est moi Paul, qui écris ceci de ma propre main. Moi je te le rendrai, pour ne pas te dire que tu es mon débiteur et même de ta propre personne. 20 Oui, frère, que j'obtienne de toi cette satisfaction dans le Seigneur : réjouis mes entrailles dans le Christ. 21 Je t'écris ceci plein de confiance en ta docilité, sachant que tu feras même au-delà de ce que je demande. 22 En même temps, prépare aussi pour moi l'hospitalité car j'espère vous être rendu, grâce à vos prières. 23 Épaphras, mon compagnon de captivité en Jésus-Christ, te salue, 24 ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs. 25 Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, soit avec votre esprit.


Notes sur la lettre à Philémon

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1.1 Philémon était le maître d’un esclave nommé Onésime, lequel, s’étant enfui de sa maison, se réfugia près de saint Paul. L’Apôtre le convertit, le réconcilia avec Philémon, et en un fit un apôtre.

1.2 Appia était très probablement, comme l’a supposé saint Jean Chrysostome, la femme de Philémon. Archippe devait être leur fils. ― A l’Église qui est dans ta maison. La maison de Philémon servait d’église ou de lieu de réunion pour les fidèles.

1.4 Me souvenant sans cesse de toi . Voir, pour le vrai sens de cette expression, Romains, 1, 9.

1.5 Envers tous les saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.

1.6 Cf. Philippiens, 1, 5.

1.13 Les chaînes que je porte pour l’évangile ; c’est-à-dire les liens dont je suis chargé pour avoir annoncé l’Évangile.

1.16 Selon la chair, sous le rapport social, étant ton esclave ; selon le Seigneur, en sa qualité de chrétien.

1.18 Rien que par sa fuite, Onésime avait causé un grave préjudice à son maître ; peut-être avait-il aussi commis quelque vol.

1.23 Épaphras. Voir Colossiens, 1, 7.

1.24 Marc, voir Actes des Apôtres, 12, 12. ― Aristarque. Voir Actes des Apôtres, 19, 29. ― Démas. Voir Colossiens, 4, 14. ― Luc l’évangéliste.



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