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1er Livre des Maccabées

(1er livre des Martyrs d’Israël)

La Bible de Rome

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Introduction aux deux livres des Maccabées


État du peuple juif au commencement de l'époque des Maccabées. - « Les quatre siècles qui s'écoulèrent depuis Néhémie jusqu'à la naissance de Notre-Seigneur ne nous sont pas connus par une histoire suivie. Nous ne possédons, sur toute cette période, que les deux livres des Maccabées, qui nous ont conservé la mémoire des luttes soutenues par les Juifs fidèles contre l'impiété. Si cette époque n'est point la plus prospère de l'histoire des enfants de Jacob, elle est du moins une des plus glorieuses; car la meilleure partie des Juifs, convertie par la captivité de Babylone, est maintenant irrévocablement attachée au service de Dieu.

« Les animosités de leurs voisins les avaient longtemps empêchés de rebâtir Jérusalem (Esdr. 4, 6-23; Neh. 1, 3 et 2, 3) ; quand ils·eurent reconstruit les murs de la ville, avec beaucoup de peine (Neh. 2, 10-20; 3-4), leurs ennemis ne furent pas désarmés, mais continuèrent de leur susciter toute sorte de contradictions (Neh. 6). De plus, le joug des Perses et les charges qu'ils leur imposaient étaient lourds à porter (Esdr. 7, 24; Neh. 5, 2-4; 9, 36-37). Tant de maux affaiblirent la foi et attiédirent la piété d'un certain nombre (Neh. 13, 10, 15; Agg. 1, 4; Mal. 1, 6-2, 8); cependant, ce qu'il y avait de plus sain dans la nation resta inébranlable, et s'adonna à l'étude et à la pratique de la loi avec un zèle infatigable. Les prêtres et les scribes furent, à cette époque, les défenseurs du mosaïsme. Avec Malachie finit le prophétisme de l'Ancien Testament (cf. 1 Mach. 11, 27); les scribes succèdent aux prophètes, non pour recevoir la révélation de l'avenir, mais pour conserver les écrits inspirés, les commenter, et les prêcher. La plupart des scribes, surtout dans les commencements, furent sans doute des prêtres et des lévites, comme l'était Esdras, le premier et le plus illustre de tous (Esdr. 7, 11. Cf. Mal. 2, 7; Agg. 2, 12). Cette circonstance ne contribua pas peu à augmenter l'influence du sacerdoce; il devint le champion de la religion et de la vérité, en attendant qu'i1 revêtît, en la personne des Maccabées, la souveraine puissance; il défendit sa patrie et sa foi contre l'invasion des princes grecs et des idées grecques, comme les prophètes les avaient défendues contre l'invasion des monarques assyriens, chaldéens ou égyptiens, et contre le polythéisme sémitique ou chananéen.

« Après la mort d'Alexandre (323), la Palestine, se trouvant placée entre les royaumes rivaux de Syrie et d'Égypte, formés des débris de l'empire de ce grand conquérant, appartint tantôt aux Séleucides, tantôt aux Ptolémées; mais elle eut à souffrir également des uns et des autres. Elle se trouva alors pour la première fois en contact avec l'hellénisme, et ce contact, dans les villes et en particulier à Jérusalem, fut pernicieux à plusieurs. Parmi les classes élevées surtout, il s'en trouva qui se laissèrent séduire, non par ce qu'il y avait de grand et d'élevé dans la civilisation grecque, mais par ce qu'elle avait de mauvais et de favorable aux passions. L'influence nouvelle se fit sentir jusque parmi les scribes; l'un d'eux, le premier qui ait porté un nom grec, Antigone de Socho, étudia la sagesse païenne, et deux de ses disciples furent les fondateurs de la secte sadducéenne, quoiqu'il restât lui-même orthodoxe. Les juifs de la dispersion, à Alexandrie, à Antioche, en Asie Mineure et dans les villes des bords de la Méditerranée, ressentirent bien plus encore les atteintes de l'esprit hellénique, et, par contrecoup, nuisirent ainsi à leurs frères de Palestine, avec qui ils entretenaient toujours quelques rapports.

« C'est à Alexandrie, où les descendants d'Abraham étaient en grand nombre, que se forma, sous les premiers Ptolémées, cette forme particulière de judaïsme que l'on a appelée l'hellénisme, et qui consiste dans une sorte de syncrétisme, dont le but est de mettre d'accord la révélation divine avec la philosophie grecque. En se rendant en grand nombre à Jérusalem pour la célébration des fêtes religieuses, les enfants de Jacob, qui habitaient la capitale de l'Égypte, apportaient avec eux en Judée les idées nouvelles, cette commixtio dont parle l'auteur du second livre des Maccabées, 14, 3.

« Il devait résulter de là nécessairement des divisions et des partis au sein de la communauté mosaïque. C'est ce qui ne tarda pas à arriver. Les uns restèrent strictement fidèles aux vieilles traditions; on les appela les Assidéens, hasîdîm, Άσιδαῖοι, Assidaei, les pieux (1 Mach. 2, 42 (Vulg), et 7, 13; 2 Mach. 14, 6). Les autres, les hellénisants, penchèrent fortement vers les innovations étrangères, et ils reçurent le nom flétrissant d'impies et de pécheurs, iniqui, peccatores (1 Mach. 1, 12, 36 (grec, 34); 2, 44; 6, 21; 7, 5, 9; 9, 23, 58, 69, etc.). Les deux partis ne devaient pas être moins divisés en politique qu'en religion. Les Assidéens étaient les patriotes; les hellénisants étaient les soutiens des Séleucides ou des Ptolémées. A un moment donné, le parti étranger menaça d'étouffer le parti national et de faire triompher le paganisme sur les ruines de la vraie religion. C'est alors que Dieu suscita les Maccabées, qui sauvèrent la religion avec la patrie (Man. Bibl., t. 2, n. 559). »

Le nom des Maccabées. - L'on n'est pas d'accord sur son étymologie, et par conséquent sur sa signification. D'après un certain nombre d'exégètes, qui prennent pour base l'orthographe adoptée par le Talmud, Makâbi, ses quatre consonnes hébraiques (בוכבי, MKBI – la lettre iod est une consonne en hébreu - ) seraient les premières lettres des mots Mi kamôka bâ'Elîm Iehôvah, empruntés au livre de l'Exode (Ex. 15, 11. Vulgate : « Quis similis tui in fortibus, Domine ? »), et inscrits, ajoutent quelques auteurs, sur l'étendard des Maccabées. Mais c'est là une pure hypothèse, contredite par le fait qu'à cette époque les abréviations de ce genre n'étaient pas encore en usage. Il faut donc rejeter, pour le même motif, les sentiments d'après lesquels le nom Machabée serait une contraction, formée, d'une manière analogue à la précédente, des mots Mattatiah kohen ben Iohaman, « Mathathias, prêtre, fils de Jean » (en outre, dans ce cas, c'est à Mathatias lui-même, et non à son fils Judas, que le surnom aurait été appliqué tout d'abord. Cf. 1 Mach. 2, 4, 66; 5, 24, etc), ou de Milhâmôt koah bi-Iûdah, « Guerres violentes dans Juda. »

Selon l'opinion la plus commune et de beaucoup la plus vraisemblable, le mot Machabée dérive directement du substantif hébreu maqqâb ( en araméen, maqqâbâ'), « marteau » (cf. 1 Rois 6, 7; Is. 44, 12, etc., dans le texte primitif), et les Juifs donnèrent à Judas ce glorieux surnom de « Malleator », à cause de la bravoure héroïque qu'il déploya pour défendre l'indépendance de son peuple. C'est donc là un nom tout à fait identique à celui de Charles Martel (« Mon fils Judas, qui es appelé Maqqâbi à cause de ton courage », fait dire à Mathathias mourant l'écrivain juif Joseph, fils de Gorion, Hist. Jud., 3, 9).

La forme Μαχχαβαῖος, employée par les Septante, semble provenir de maqqâbâ' ; celle de notre version latine, Machabaeus, se rattache plutôt à Makâbi.

Ce nom, après avoir d'abord servi à désigner particulièrement Judas, fut ensuite appliqué soit aux divers membres de sa famille (les Maccabées, Simon Machabée, etc.), soit, d'une manière encore plus générale, à ceux des Juifs qui subirent courageusement le martyre durant la persécution d'Antiochus Épiphane (tout spécialement aux sept frères « Maccabées », cf. 2 Mach. 7, 1 et ss.), soit enfin aux livres qui racontent l'histoire de cette période si admirable de l'histoire juive.

Le vrai nom patronymique de l'illustre et vaillante famille des Maccabées était, comme nous l'apprend l'historien Josèphe (Ant., 14, 16, 4 : ἡ Ἀσαμωναίων γενεά), celui d'Asmonéens, et il remontait, d'après le même auteur, au grand-père, ou, selon d'autres, à l'arrière-grand-père de Mathathias (Ant., 12, 8, 1 : Ματταθίας, υίὸς 'Ιωάννου, τοῦ Σνμεῶνος, τοῦ Ἀσαμωναίου).

Le contenu et la division des deux livres des Maccabées. — Le premier de ces livres raconte la lutte courageuse que les Juifs soutinrent contre plusieurs rois de Syrie, pour la défense de leur liberté religieuse et de leur indépendance politique, sous la conduite de Mathathias et de ses trois fils, Judas Machabée, Jonathas et Simon. Après une courte introduction (1, 1-10), dans laquelle il dit un mot des conquêtes d'Alexandre le Grand et du partage de son vaste empire, l'écrivain sacré passe tout à coup au règne d'Antiochus Épiphane. Il place tour à tour sous les yeux du lecteur les attentats criminels et sacrilèges de ce prince contre le temple, la ville sainte, la Judée, tout le peuple juif, et le début de l'insurrection d'Israël contre l'odieux tyran (1, 11-2, 70). Il donne ensuite la narration détaillée des combats, des victoires, des actes administratifs de Judas Machabée (3, 1-9, 22), de Jonathas (9, 23-12, 54) et de Simon (13, 1- 16, 17). Il conclut en mentionnant brièvement que Jean Hyrcan succéda à son père Simon (16, 18-24). En tout quatre sections : 1° Occasion du soulèvement des Juifs contre la dynastie des Séleucides (1, 1 -2, 70); 2° Les exploits de Judas Machabée (3, 1-9, 22) (c'est, de toutes façons, la partie principale du livre); 3° Le gouvernement de Jonathas (9, 23-12, 54); 4° Le gouvernement de Simon (13, 1-16, 24).

Le second livre n'est nullement la continuation du premier; mais il revient sur une partie considérable des faits contenus dans celui-ci, pour les relater à nouveau, d'une manière tout à fait indépendante. Il remonte un peu plus haut, puisqu'il commence son récit à la fin du règne de Séleucus IV, prédécesseur d'Antiochus Épiphane, et il va beaucoup moins loin, s'arrêtant à la délivrance de Jérusalem par Judas Machabée, la seconde année de Démétrius Ier Soter, deuxième successeur d'Épiphane. Toutefois, s'il couvre un terrain chronologique moins étendu, il donne au récit de certains événements des développements beaucoup plus longs, et il a de nombreux détails ou épisodes qui lui appartiennent entièrement en propre (voyez en particulier les chap. 4, 5, 6, 7, 10, 12, etc). Il débute par deux lettres que les Juifs de Palestine avaient adressées à leurs coreligionnaires d'Égypte, pour les inviter à célébrer la fête instituée en souvenir de la purification du temple (sur leur authenticité, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 576). C'est la première partie, qui est « un simple recueil de documents » (1, 1-2, 19). La seconde (2, 20-15, 40), très différente de la précédente sous le rapport du fond et de la forme, renferme un long résumé des cinq livres que Jason de Cyrène avait composés sur l'histoire des Maccabées, depuis la tentative sacrilège d'Héliodore contre le temple, sous le règne de Séleucus IV, jusqu'à la mort de Nicanor, général de Démétrius Ier. On peut la subdiviser en deux sections :1° Histoire de la Judée depuis la fin du règne de Séleucus Philopator jusqu'à la mort d'Antiochus Épiphane (2, 20-10, 9); 2° Histoire de la Judée sous le règne d'Antiochus V Eupator et au début de celui de Démétrius Ier Soter (10,10-15, 40). Chacune de ces deux sections se termine par le récit de l'institution d'une nouvelle solennité religieuse. Cf. 10, 1-8, et 15, 36-37.

La persécution d'Antiochus Épiphane ayant commencé l'an 175 avant J.-C. et Jean Hyrcan ayant succédé en 135 à son père, Simon Machabée, le premier livre raconte l'histoire d'environ quarante années (la petite introduction 1 Mach. 1, 1-9, résume cent cinquante-quatre ans, de 331 à 175). Le second livre ne correspond qu'à une période de quinze ans (176 à 161 avant J.-C,).

Les auteurs et l'époque de la composition. - 1. Il nous faut répéter le mot de saint Isidore de Séville (Etymol., 6, 2): « On ignore entièrement par quels auteurs ont été écrits les livres des Maccabées. » Ils étaient Juifs, évidemment, et très dévoués à leur peuple; mais c'est là tout ce que l'on peut dire de certain. On a attribué sans raison suffisante la composition du premier livre à Jean Hyrcan, ou à l'un des fils de Mathathias, ou à la grande Synagogue. La remarquable précision de ses données topographiques rend moralement sûre l'opinion d'après laquelle celui qui l'a écrit vivait en Palestine, et non pas en Égypte, comme le veulent quelques critiques. Rien n'indique qu'il ait pris une part directe aux événements qu'il raconte si bien.

L'auteur du second livre, qui était vraisemblablement aussi domicilié en Palestine, nous dit lui-même (2 Mach. 2, 24. Voyez le commentaire) qu'il ne fut qu'un abréviateur de l'ouvrage composé en cinq livres par Jason de Cyrène; mais nous ignorons malheureusement aussi quel était ce Jason. Il vivait, ce semble, à l'époque de Judas Machabée, son héros, et il était originaire de la Cyrénaïque; mais c'est sans autre motif que la ressemblance des noms qu'on l'a parfois identifié à Jason, fils d'Éléazar, que Judas envoya à Rome comme ambassadeur, avec Eupolémos (Cf. 1 Mach. 8, 17).

2. Le premier livre. nous fournit trois données précieuses pour déterminer, au moins en gros, l'époque où il fut composé. 1° Au chap. 8, la manière dont il parle des Romains et de leur conduite généreuse envers leurs alliés, par contraste avec la tyrannie des Séleucides, prouve que Pompée ne s'était pas encore emparé de Jérusalem (68 avant J .-C,). 2° 13, 30, il affirme que le monument funéraire construit à Modin par Simon se voyait encore de son temps. Cela suppose qu'il écrivit quelques années après le gouvernement de ce glorieux frère de Judas (Simon gouverna les Juifs de 143 à 135 avant J.-C.). 3° Le résumé du gouvernement de Jean Hyrcan, fils et successeur de Simon, qui termine le livre (16, 23-24), est conçu de telle sorte, qu'il paraît supposer que ce prince était encore vivant au moment de la composition. L'opinion la plus probable est donc que l'œuvre fut publiée antérieurement à sa mort (106 avant J.-C.), et même assez longtemps avant cette date. On ne trouve, dans tout le récit, aucune allusion, quelque petite soit-elle, qui puisse se rapporter à des événements postérieurs à Jean Hyrcan.

La première des deux lettres qui servent d'introduction au second livre est datée de l'an 188 de l'ère des Séleucides (124 avant J.-C.) (cf. 2 Mach. 1, 10a). L'ouvrage, sous sa forme actuelle, n'a donc point paru antérieurement à cette époque. La seconde lettre ne porte pas de date précise; mais elle suppose que Judas Machabée vivait encore lorsqu'elle fut écrite (cf. 2 Mach. 1, 10b. Voyez le commentaire. Judas mourut l'an 161). Si, comme nous le croyons plus probable, elle raconte la mort d'Antiochus Épiphane (163 avant J.-C.) elle remonte vraisemblablement à l'année 162. C'est vers ce même temps que Jason dut composer son travail, puisqu'il signale, lui aussi, la mort d'Antiochus IV, et que le dernier des faits racontés par lui est antérieur à celle de Judas Machabée. Quant à l'œuvre de l'abréviateur, elle peut fort bien dater de la même époque que la première lettre, c'est-à-dire du règne de Jean Hyrcan. Divers critiques, il est vrai, la datent seulement du milieu du premier siècle avant notre ère, mais sans raisons suffisantes, croyons-nous.

Les sources et la véracité des livres des Maccabées. — 1. L'auteur du premier livre ne nous dit pas formellement quelles furent ses sources; mais nous savons qu'outre ses souvenirs personnels et les récits des témoins oculaires qu'il put consulter, il en eut de très sérieuses à sa disposition. La remarque par laquelle il conclut sa narration, 1 Mach. 16, 23-24, et qui démontre de la façon la plus claire l'existence de documents officiels pour l'époque de Jean Hyrcan, suppose qu'on en avait rédigé et conservé de semblables sous les gouvernements précédents. De plus, 9, 22, il fait remarquer à ses lecteurs qu'il avait été impossible de noter par écrit tous les exploits guerriers de Judas Machabée, à cause de leur grand nombre; mais cette réflexion même nous donne à entendre qu'on en avait noté au moins quelques-uns : fait très expressément confirmé par 2 Mach. 2, l4. Enfin, l'auteur nous a communiqué tout au long une quantité relativement considérable de papiers d'État, qui datent de la période historique qu'il décrit. Cf. 8, 23-32; 10, 18-20, 25-45; 11, 30-37; 12, 6-23; 13, 36-40; 14, 20-23, 27-45; 15, 2-9, 16-21. ll en cite d'autres encore, en les abrégeant. Cf. 10, 3 et ss.; 15, 22-23. Il est donc certain qu'il put consulter, soit dans les archives publiques, soit ailleurs, des sources excellentes et très sûres. Quelques critiques rationalistes ont nié, il est vrai, l'authenticité des documents que nous venons de signaler; « mais ils ne peuvent donner aucune preuve de leur négation. Les moyens de contrôler l'exactitude de quelques-unes de ces pièces nous font défaut; pour celles qui émanent des rois de Syrie, elles portent des marques incontestables d'authenticité » (Man. Bibl., t.2, n. 563, 5°. « On n'a pas démontré la non-authenticité d'une seule d'entre elles », dit un interprète protestant (Keil)).

Tout cela est une très forte garantie de la véracité parfaite de notre auteur, comme l'admettent, tout en rejetant l'inspiration et la canonicité de son livre, la plupart des critiques protestants qui se sont occupés de lui (« L'importance de cet ouvrage pour la connaissance de l'histoire juive au 2ème siècle avant J.-C. peut à peine être surpassée » . « Notre livre est, sous le rapport historique, d'une valeur inappréciable ». « La valeur de ce livre est incalculable ». Etc). Non seulement sa candeur et sa simplicité sont manifestes à tout instant; mais, ce qui vaut mieux encore comme preuve, il existe une coïncidence remarquable entre sa narration et les récits des historiens grecs et romains qui ont écrit sur la même période (notamment ceux de Polybe, d'Appien, de Diodore de Sicile, de Tite-Live, de Justin, que nous aurons souvent à citer dans le commentaire). « Nulle part il ne contredit aucune assertion de ces écrivains, si ce n'est lorsqu'ils sont en désaccord les uns avec les autres. » Les monnaies des rois de Syrie contemporains des Maccabées attestent aussi l'exactitude de sa chronologie.

On lui reproche cependant d’être tombé dans quelques erreurs de détail, surtout en ce qui concerne les peuples étrangers: par exemple, « quand il dit qu'Alexandre, fils de Philippe de Macédoine, avait divisé son royaume, avant sa mort, entre ses généraux (1, 7); quand il représente les Romains comme acquiesçant à toutes les requêtes qu'on leur adresse, etc. (8, l-16); quand il nous montre dans les Spartiates des frères des Hébreux (12, 6) (Man. Bibl., t. 2, n. 563). » On l'accuse aussi, lorsqu'il cite le nombre des soldats qui composaient les armées belligérantes, d'avoir augmenté celui des ennemis et diminué celui des Juifs. Nous répondrons aux objections de la première série en expliquant les passages qu'elles concernent directement (Voyez aussi F.Vigouroux, les Livres saints et la critique rationaliste, t. 4, p. 132-151 de la 2è édition ; Kaulen, Einleitung in die h. Schrift, nn. 283 et 286 de la 1ère édition; Cornely, introd. Specialis, t. 2, pars 2, p. 459-460. « Le P. Froehlich, S. J., ayant publié à Vienne, en 1744, ses Annales compendiarii rerum et rerum Syriae nummis veteribus illustrati, dans lesquelles il soutenait la véracité des deux livres des Maccabées, fut attaqué par E.-F. Wernsdorff, Prolusio de fontibus historiae Syriae in libris Machabeorum, Leipzig, 1746. Le P. Froehlich répliqua par son De fontibus historiae Syriae in libris Machabaeorum prolusio in examen vocata, Vienne, 1746. Le frère de l'auteur, Gth. Vernsdorff, essaya de répondre au savant jésuite par sa Commentatio historico-critica de fide librorum Machabaeorum, Breslau, 1747. Le P. Khell, S. J., réfuta, sous le voile de l'anonyme, cette nouvelle attaque dans Auctoritas utriusque libri Machabaeorum canonico-historica asserta, et Froehlichiani annales Syriae, defensi adversus Commentationem historico-critiacam G. Wernsdorffli, Vienne, 1749. Ce dernier ouvrage demeura sans réponse ». Man. Bibl., t. 2, n. 563, note 1). Quant aux chiffres , il est possible qu'ils aient été altérés çà et là par les copistes, ou exagérés dans un sens ou dans l'autre par la rumeur populaire; mais nos adversaires seraient bien embarrassés s'il leur fallait démontrer que c'est l'auteur lui-même qui est en défaut, et le plus souvent l'exagération n'existe que dans leur propre esprit (cette réflexion s'applique également au second livre, dont, en outre, les chiffres ne sont pas toujours identiques à ceux du premier).

2. Comme nous l'avons dit plus haut, l'auteur du second livre des Maccabées indique nettement ses sources, et il a même pris la peine de décrire d'une manière assez complète (cf. 2 Mach. 2, 20 et ss.) la principale, le récit de Jason, qu'il se proposait de vulgariser en l'abrégeant. Mais, ce récit s'étant perdu de très bonne heure, il nous est impossible de savoir au juste en quoi a consisté le travail de l' « epitomator ». Les narrations sont en général très développées; aussi a t-on conjecturé qu'à part de rares passages, qui sont réellement condensés (2 Mach. 13, 22-26 en est un exemple frappant), l'abréviation a plutôt consisté à supprimer des parties plus ou moins considérables de l'œuvre primitive qu'à resserrer le fond ou la forme pour en diminuer l'étendue.

Quelques critiques ont prétendu que l'abréviateur cesse de prendre Jason pour guide dans les quatre derniers chapitres (2 Mach. 12-15), et qu'il suit alors un autre document. Ils appuient leur opinion sur le fait que, dans sa petite préface (cf. 2 Mach. 2, 20), il semble limiter le récit de Jason aux règnes d'Antiochus Épiphane et d'Antiochus Eupator, tandis que les chapitres 12-15 sont consacrés aux événements du règne de Démétrius Ier. Mais cette conclusion n'est nullement fondée; car, d'une part, si l' « epitomator » ne nomme que les rois Antiochus IV et Antiochus V dans sa préface, c'est parce qu'ils jouent un rôle plus important dans la narration; d'autre part, en annonçant (2, 20) que les exploits de Judas Machabée et de ses frères formaient l'objet des cinq livres de Jason, il montre suffisamment que le règne de Démétrius n'en était pas exclu.

Autant les exégètes protestants et rationalistes font l'éloge du premier livre des Maccabées sous le rapport de la crédibilité, autant ils se défient du second livre dont ils attaquent tout du long la véracité. Ils lui reprochent de « nombreuses erreurs historiques », « des préjugés et des idées préconçues, qui le rendent en certains points indigne de confiance », « de la prédilection pour le merveilleux », de fréquentes contradictions avec les récits du premier livre. Ici encore nous renvoyons au commentaire pour la réfutation détaillée des principales objections (voyez aussi Kaulen, l.c., p. 243-244; Cornely, l.c., p. 462-472; F.Vigouroux, les Livres saints et la critique rationaliste, p. 151-177 de la seconde édition). Qu'il suffise de répondre actuellement d'une manière générale: 1° que les préjugés existent, mais qu'on les trouve beaucoup moins dans notre auteur que dans ses adversaires, très souvent injustes; 2° que les faits « merveilleux » nous sont présentés sciemment comme des manifestations de la puissance divine en faveur des Juifs (cf. 2 Mach. 2, 19 et ss.; 3, 25 et ss.; 5, 2; 11, 8; 15, 12, etc.), et que l'on ne voit pas pourquoi le Seigneur n'aurait point fait alors de grands prodiges, comme à d'autres époques critiques de l'histoire juive, afin de sauver son peuple; 3° que, pour attaquer sérieusement la véracité du livre, il faut démontrer ou que l'abréviateur a condensé d'une manière infidèle les récits de Jason, ou que celui-ci lui-même ne mérite aucune confiance : deux démonstrations pareillement impossibles; 4° que, pour crier plus facilement à la contradiction entre les deux livres des Maccabées, on a multiplié les passages prétendus parallèles, et qu'on a ainsi opposé l'une à l'autre des narrations qui n'ont rien de commun entre elles, ou qui exposent des épisodes différents d'un même fait (cela est vrai surtout des expéditions de Judas Machabée contre les Syriens et contre les petits peuples païens voisins de la Palestine. Cf. 1 Mach. 3-7 et 2 Mach. 8-16. Le P. Patrizi a magistralement traité cette question dans son bel ouvrage De consensu utriusque libri Machabaeorum, Rome, 1856.).

Langues dans lesquelles ont été composés les livres des Maccabées. — 1. Le premier livre a été certainement écrit en hébreu; mais le texte primitif s'est perdu de très bonne heure, et nous ne le connaissons que par l'intermédiaire de la traduction grecque insérée dans la Bible des Septante. Saint Jérome affirme (Prologus galeatus : « Machabaeorum primum librum hebraicum reperi. ») avoir vu de ses propres yeux le texte hébreu. Suivant Origéne (cf. Eusèbe, Hist. Eccl., 6, 25, 2), le livre aurait été intitulé en hébreu: Σαρβὴθ σαρβανέελ ce qui équivaut vraisemblablement à : Šarbat šar bené 'El, « Histoire du prince des fils de Dieu » (c.-a-d. : Histoire de Judas, chef des Juifs) (d'autres lisent : Šarbît šaré bené 'El, Sceptre des princes des fils de Dieu; c.-à-d., Gouvernement des Maccabées.)

Le témoignage des deux Pères les plus familiarisés avec la langue et la littérature hébraïques est à lui seul décisif. Il est d'ailleurs si visiblement confirmé par le texte grec lui-même, qu'aucun doute n'existe et ne saurait exister sur ce point. « A travers la traduction en grec alexandrin, semblable à celui des Septante, perce la phrase sémitique; les expressions sont helléniques, la construction et la manière de parler sont hébraïques (Man. Bibl., t. 2, n. 565). » Tantôt nous rencontrons des hébraïsmes particulièrement durs, qui ne peuvent s'expliquer que par le fait d'une version fidèle, mais servile (Nous ne pouvons signaler ici que quelques exemples ; le commentaire en indiquera d'autres. Le livre s'ouvre 1, 1 par la formule tout hébraïque χαί ἐγένετο, vayyehi, « Et factum est »; cf. Jud. 1, 1; Ruth, 1, 1, etc. 1, 4 (Vulg., 5), ἐγένοντο αύτῶ είς φόρον (c'est l'hébreu hayyâh lâmâs). 1, 15 (Vulg. 16) ἐπράθησαν τοῦ ποιῆσαι τὸ πονηρόν (comp. l'hébreu de 1 Rois 21, 20 : hitmakkerkâ la'ašôt hârâh). 1, 16 (Vulg. 17), ἐτοιμάσθη ἡ βασιλεία (hébr. : vattikôn kammalkût). 1, 38, διάβολος πονηρός (hébr. : sâtân ra'). 2, 19, οίχος τῆς βασιλείας (hébr.: beit hammalâkâh). 5, 40, δυνάμενος δυνήσεται πρὸς ήμᾶς (hébr.: yâkol jûkal lânû). Etc.); tantôt ce sont des fautes de traduction, qui supposent évidemment un original hébreu (Par exemple : 1, 44 (Vulg. , 46), le mot βιϐλία, livres, employé dans le sens de ἐπιςτολή, lettre, comme l'hébreu sefârîm; 2, 8, έγένετο ὁ ναὸς αὐτῆς ὡς ἀνἠρ ἄδοξος, au lieu de ὡς ἀνδρὸς ἀδόξον (le traducteur n'a pas compris que les mots vayyehi beitah kesil nibzeh sont une ellipse pour vayyehi beitah kebeit kesîl... 4, 19, la traduction ἔτι πληροῦντος ( au lieu de λαλοῦντος) suppose qu'on a confondu mâlal, parler, avec mâlâ', remplir. Etc.). Cette traduction doit être très ancienne; il est probable qu'elle fut entreprise peu de temps après l'apparition de l'écrit original.

    1. Le second livre des Maccabées a été composé primitivement en grec. Saint Jérôme n'est pas moins catégorique à ce sujet qu'à propos du premier livre : « Secundus (liber Mach.) graecus est » (Prol. Galeat.). Et il ajoute aussitôt la preuve intrinsèque à celle du témoignage: « Quod ex ipsa quoque phrasi probari potest. » En effet, il suffit de parcourir quelques lignes pour se rendre compte que l'auteur principal, Jason de Cyrène (le grec était la langue parlée dans cette ville) et son abréviateur savaient très bien le grec. « A part quelques hébraïsmes (par exemple, ἀδελφοί pour compatriotes, σπέρμα pour proles, etc. Voir aussi 14, 24; 8, 15, 27, etc. Ces idiotismes sont encore plus dans la manière de concevoir les choses que dans les mots. ») que l'on rencontre chez tous les écrivains juifs qui ont rédigé leurs ouvrages en grec le style est pur, et pour le fond semblable à celui des écrivains profanes du dernier siècle avant J .-C. La phrase est arrondie, coulante et riche en locutions véritablement grecques » (Καλὸν χαί ἀγαθόν, 15, 12, etc. Cf. 4, 37, 40; 6, 12; 15, 39, etc. Ce livre contient aussi des mots et des locutions rares. Il aime à rapprocher des mots de même nature (ἄγειν ἀγῶνα, 4, 18; cf. 22; 12, 22; 15, 37), à faire des antithèses de mots (εὐμένειαν..., δυσμένειαν, 6, 29; cf. 5, 6, etc.). » Man. bibl., t. 2, n° 573, 1°). Cela est vrai aussi des deux lettres placées en tête du livre (2 Mach. 1, 1-10a; 1, 10b-2, 19. Elles hébraïsent à peine, et il est remarquable que Jérusalem n'y est pas désignée par son nom hébreu ʹΙερουσαλὴμ, comme dans la traduction grecque du premier livre, mais par la forme grécisée ʹΙεροσόλυμα (cf. 2 Mach. 1, 1-10), tout aussi bien que dans la partie historique (cf. 2 Mach. 3, 6, 9; 4, 9, etc)). Du reste quoique écrites par des Juifs de Jérusalem, elles durent être composées en grec; autrement elles n'auraient pas été comprises des destinataires, les Juifs d'Égypte, qui avaient cessé de parler et de lire l'hébreu.

    1. « La version latine de notre Vulgate n'a pas été faite par saint Jérôme; c'est celle de l'ancienne Italique. Elle traduit en général très fidèlement le texte grec, mais non sans un certain nombre de changements d'additions ou d'omissions, presque tous d'ailleurs sans importance » (Man. Bibl., t. 2; n. 567, 2°).

Le style et le genre des deux livres. — 1. Le style du premier livre des Maccabées est généralement simple, sobre, sans ornements, assez concis et rappelle celui des anciens écrits historiques de l'Ancien Testament. L'auteur évite de se mettre personnellement en scène. Il demeure d'ordinaire très calme, et mélange fort peu ses réflexions et ses impressions aux récits, laissant les faits parler eux-mêmes. Çà et là cependant il s'anime et devient éloquent, à l'occasion soit des grands malheurs, soit des grands triomphes d'Israël; dans ce cas, il devient véritablement poète et nous donne des descriptions imagées, rythmées, munies de ce qu'on nomme, dans la poésie hébraïque, le parallélisme des membres (voyez le tome 3, p. 483-486). Comp. 1, 26-29; 38-42; 3, 3-9, 35 et ss.; 4, 38-40; 14, 4-5, 8-15. Par moments, ce sont ses personnages eux-mêmes qui composent d'admirables élégies ou prières, qu'il aime à citer en propres termes. Cf. 2, 7-13, 49-60; 3, 18-21, 50-53; 4, 8-11, 30-33; 7, 41-42, etc.

La diction du second livre est généralement plus chaude, mais aussi plus artificielle, et sent parfois la rhétorique. A part quelques passages assez rares (voyez la page 632, 2), elle ne vise nullement à la brièveté. L'auteur ajoute à tout instant à sa narration des réflexions subjectives, qui lui sont suggérées par les circonstances bonnes ou mauvaises, tristes ou joyeuses, des événements. On dirait qu'il aime les longs mots, les phrases à effet. L'abréviateur n'est peut-être pas sans affectation dans les deux passages qui sont certainement de lui : 2 Mach. 2, 20-32, et 15, 38-39. Mais cette chaleur et ce côté plus personnel de l'œuvre la rendent très attrayante, le lecteur se mettant aussitôt à partager, s'il n'a pas d' « idées préconçues », les sentiments du narrateur.

2. Le ton religieux qui règne dans les deux écrits est aussi très intéressant à signaler, car il nous aide à mieux comprendre le genre et la manière de leurs auteurs. L'Israélite qui a composé le premier livre était certainement un homme d'une ardente piété, dévoué à la loi et au culte sacré, rempli d'horreur pour les infamies d'Antiochus Épiphane et des Syriens, croyant de toute son âme à une Providence qui dirige les moindres événements humains; on sent, à travers ses pages, « un courant souterrain très profond de sentiments théocratiques. » Et pourtant il évite, en tant qu'écrivain, de manifester ces sentiments. Il ne mentionne aucun miracle proprement dit et ne moralise presque jamais. Bien plus, « on a remarqué que le nom de Dieu manque presque complètement dans le premier livre des Maccabées, quoiqu'il y soit très souvent parlé du Seigneur... Le mot Dieu, correspondant à 'El ou 'Élohîm, ne se lit qu'une fois dans le texte grec, 3, 10; encore manque-t-il, à cet endroit,... dans tous les bons manuscrits. Le mot Seigneur, par lequel les Septante ont rendu dans leur version le tétragramme divin JE SUIS, se lit trois fois (4, 24, et 7, 37, 41) dans les éditions ordinaires, mais n'est jamais non plus dans les meilleurs manuscrits (« La Vulgate a assez souvent Deus et Dominus. Nous y lisons Deus caeli (3, 18), Deus (3, 53, etc), Dominus (3, 22; 4, 10, etc.), quoique ces noms ne soient pas dans le grec. »). Cependant, si le mot est absent, l'idée ne l'est pas... Ou bien Dieu est désigné sous le nom de Ciel, ou bien il est parlé de lui simplement, soit à la troisième personne, soit à la seconde (« Cf. 1 Mach. 3, 18, 19, 22, 50-53, 60; 4, 10, 24, 30, 40, 55; 5, 33; 7, 37, 41; 12, 15; 16, 3 »)... La raison de cette particularité nous échappe » (Man. Bibl., t. 2, n. 564. « Le livre d'Esther ne contient pas non plus le nom de Dieu dans sa partie protocanonique. »).

Quelle différence sous ce rapport, lorsqu'on passe du premier livre des Maccabées au second! Autant le premier narrateur est réservé en fait de choses religieuses, autant le second aime à communiquer sur ce point ses impressions les plus intimes. Il écrit très souvent les mots Dieu et Seigneur (d'après le texte grec dit « reçu », θέος soixante-quatre fois, χὐριος quarante-huit fois). « Le côté religieux de l'histoire est placé continuellement devant l'esprit du lecteur, à qui l'on apprend, à chaque page, que l'impiété et le blasphème reçoivent de Dieu un châtiment sévère, que la prière est exaucée, que Dieu combat ouvertement en faveur de ses saints et qu'il les délivre, que, s'il permet qu'ils soient affligés, c'est dans l'intention de les purifier, et que, eussent-ils à souffrir ce qui peut arriver de pire à l'homme dans cette vie, ils seront récompensés à la résurrection. » On a remarqué aussi l'enthousiasme avec lequel il mentionne à tout moment le temple et les choses du culte. Il en fait, pour ainsi dire, « le centre de toute sa narration. »

    1. Ces diverses particularités des deux auteurs tiennent surtout à la différence de leur but, de leur tempérament intellectuel et de leur formation littéraire. Le premier a voulu simplement raconter l'histoire des Maccabées; le second s'est proposé en outre un but homilétique, et c'est pour cela qu'il adresse, directement ou indirectement, des exhortations morales perpétuelles à ses lecteurs. Le premier a pris pour guides les anciens historiens d'Israël; le second a subi très visiblement l'influence des écrivains et des rhéteurs grecs de son temps.

La question de canonicité. - Les deux livres des Maccabées manquent dans la Bible hébraïque, et c'est pour cela qu'on les range parmi les écrits nommés deutérocanoniques (voyez le tome 1, page 13); mais l'Église les a toujours regardés comme faisant partie du catalogue des livres inspirés. Les témoignages des écrivains ecclésiastiques sur ce point ne sont pas moins anciens que nombreux. L'Épître aux Hébreux, 11, 35, fait une allusion très évidente à 2 Mach. 6, 19 et 22a (ces mots de saint Paul : ἄλλοι δἑ ἐτυμπανίσθησαν οὐ προσδεξἄμενοι τὴν ἀπολύτρωσιν, sont un écho manifeste de ce que l'histoire des Maccabées raconte du saint vieillard Éléazar : Ὁ δὲ τὸν μετʹεὐχλείας θάνατον... ἀναδεξἀμενος, ... ἐπὶ τὸ τὐμπανον προσῆγε..., ἵνα... ἀπολυθῆ τοῦ θανάτου). Au 1er siècle, Hermas (Pastor, Mand. 1, 1) semble emprunter un court passage à 2 Mach. 5, 28. A partir du 2ème siècle, les citations abondent en Orient et en Occident. Clément d'Alexandrie (Strom., 1, 21), Origène (De princip., 2, 1, etc.), saint Ephrem (In Dan. 8 et 12), Tertullien (Adv. Jud., 4), saint Cyprien (Exhort. ad mart., 5), saint Hippolyte (De Antichr., 49), et plus tard saint Athanase (In Ps. 78), saint Cyrille d'Alexandrie (In Joel., 1, 4), saint Ambroise (De Jacob et vita beata, 2, 10 et ss.), saint Jérôme (In Is. 23, 2; in Gal. 3, 14), saint Jean Chrysostome, etc., les conciles d'Hippone, de Carthage et de Trulle, les catalogues de saint Innocent I et de saint Gélase, placent, comme l'ont fait à leur suite les conciles de Trente (Sess. 4) et du Vatican (Sess. 3, cap. 2), les deux livres des Maccabées dans le canon biblique (sur l'épithète d'apocryphes appliquée à nos deux livres par saint Jérôme dans son Prologus galeatus, et, à sa suite, par un certain nombre d'exégètes du moyen âge, voyez le Man. Bibl., t. 2, n. 34. Ces mêmes auteurs les traitent d'ailleurs absolument comme les autres écrits inspirés, et en tirent des conclusions dogmatiques). Nous n'avons donc qu'à répéter la parole de saint Augustin (De Civit. Dei, 18, 36): « Machabaeorum libros... Ecclesia pro canonicis habet. » D'ailleurs, l'Itala ne les contenait-elle pas, peut-être dès le 1er siècle? Ce n'est qu'au 16ème siècle que les protestants les ont éliminés du canon biblique, sous prétexte que les Juifs ne les avaient pas admis. Mais leur présence dans la Bible des Septante démontre que les Juifs d'Alexandrie les regardaient comme canoniques et inspirés, et, même en Palestine, l'historien Josèphe estimait tellement le premier livre des Maccabées, qu'il l'a en grande partie inséré dans sa narration.

9° La chronologie suivie dans les deux livres des Maccabées est celle de l'ère des Séleucides, qui s'ouvrit le 1er octobre 312 avant J.-C. (comp. 1 Mach. 1, 11 : ἐν ἕτει... Ἐλλήνων. Voyez H.Waddington, les Ères employées en Syrie, dans les Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1865, p. 35-42, et surtout Patrizi, De consensu utriusque libri Mach., p. 15-44). Mais, tandis que l'auteur du premier livre place le commencement des années au printemps, au mois de nisan, selon la coutume juive, Jason ou son abréviateur le met au mois de tišri, en automne; ce qui produit entre eux quelques divergences. Comparez 1 Mach. 7, 1, et 2 Mach. 14, 4; 1 Mach. 6, 16, et 2 Mach. 11, 21, 33; 1 Mach.6, 20, et 2 Mach. 13, 1. Dans ces passages, le premier livre rattache aux années 149, 150 et 151 de l'ère des Séleucides des événements qui, d'après le second, n'auraient eu lieu qu'en 148, 149 et 150. La contradiction n'est qu'apparente, d'après le principe qui vient d'être indiqué (voyez Patrizi, l.c., p. 27-44).

Nos deux auteurs suivent habituellement l'ordre chronologique; néanmoins ils l'abandonnent parfois, le second surtout, pour grouper les faits d'après l'ordre logique. C'est ainsi que, 1 Mach. 5, les campagnes de Judas Machabée contre les petits peuples païens voisins de la Judée sont réunies comme si elles avaient eu lieu sans interruption, tandis que nous voyons, d'après 2 Mach. 10 et 12, qu'il y eut quelque intervalle entre plusieurs d'entre elles. De même, l'auteur du second livre attribue à la mort d'Antiochus Épiphane (cf. 2 Mach. 9, 1 et ss.), à la première expédition du général syrien Lysias et à d'autres faits encore, une place qu'ils n'eurent pas en réalité. C'est donc à tort qu'on a opposé, ici encore, les deux récits l'un à l'autre, comme s'ils se contredisaient (cf. 2 Mach. 10, 10 et ss. Voyez la note qui précède ce passage).

10° Les principaux commentateurs catholiques des livres des Maccabées sont: N. Serarius (In sacros divinorum Bibliorum libros Tobiae..., Machabaeorum commentarius, Mayence, 1599), Sanchez (In libros Ruth, Esdrae..., Machabaeorum commentarius, Lyon, 1628), Cornelius a Lapide et Calmet. Voir aussi l'ouvrage si remarquable du P. Patrizi, qui a été plusieurs fois cité dans cette introduction; F. de Saulcy, Histoire des Maccabées, Paris, 1880.


1er livre des Maccabées

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1 Maccabées 1. 1 Lorsqu'Alexandre, fils de Philippe, Macédonien, sorti du pays de Céthim, eut battu Darius, roi des Perses et des Mèdes et fut devenu roi à sa place, après avoir régné d'abord sur la Grèce, 2 il fit de nombreuses guerres, prit beaucoup de forteresses et mit à mort des rois de la terre. 3 Il poussa jusqu'aux extrémités de la terre et s'empara du butin d'une multitude de nations et la terre se tut devant lui. 4 Son cœur s'éleva et s'enfla d'orgueil, il rassembla une armée très forte 5 et soumit des contrées, des nations et des souverains et ils devinrent ses tributaires. 6 Après cela, il tomba sur son lit et connut qu'il allait mourir. 7 Il appela auprès de lui ses officiers d'un rang supérieur, les compagnons de sa jeunesse et il partagea entre eux son empire pendant qu'il vivait encore. 8 Alexandre régna douze ans et il mourut. 9 Ses officiers prirent possession du pouvoir, chacun dans son lieu. 10 Tous ceignirent le diadème après sa mort et leurs fils après eux, durant de longues années et ils multiplièrent les maux sur la terre. 11 De ces rois sortit une racine d'iniquité, Antiochus Épiphane, fils du roi Antiochus, qui avait été à Rome comme otage et il devint roi en la cent trente-septième année du royaume des Grecs. 12 En ces jours-là, il sortit d'Israël des enfants infidèles qui en entraînaient beaucoup d'autres en disant : "Allons et unissons-nous aux nations qui sont autour de nous, car, depuis que nous nous tenons séparés d'elles, il nous est arrivé beaucoup de malheurs." 13 Et ce discours parut bon à leurs yeux. 14 Quelques-uns du peuple s'empressèrent d'aller trouver le roi et il leur donna l'autorisation de suivre les coutumes des nations. 15 Ils construisirent donc à Jérusalem un gymnase, selon les usages des nations. 16 Ils firent disparaître les marques de leur circoncision et ainsi, se séparant de l'alliance sainte, ils s'associèrent aux nations et se vendirent pour faire le péché. 17 Quand son pouvoir lui parut bien affermi, Antiochus songea à régner sur l'Égypte, afin d'être souverain des deux royaumes. 18 Il entra en Égypte avec une puissante armée, avec des chars, des éléphants et des cavaliers et un grand nombre de bateaux. 19 Il attaqua Ptolémée, roi d'Égypte, mais Ptolémée eut peur devant lui et prit la fuite et une multitude d'hommes tombèrent frappés à mort. 20 Les Syriens prirent les villes fortes du pays d'Égypte et Antiochus enleva le butin de toute l'Égypte. 21 Après avoir battu l’Égypte l'an cent quarante-trois, Antiochus revint sur ses pas et marcha contre Israël. 22 Étant monté à Jérusalem avec une armée puissante, 23 il entra avec une audace insolente dans le sanctuaire et en enleva l'autel d'or, le chandelier de la lumière avec tous ses ustensiles, la table des pains de proposition, les coupes, tasses et écuelles d'or, le rideau, les couronnes et les ornements d'or sur la façade du temple et il détacha partout le placage. 24 Il prit aussi l'or et l'argent et les vases précieux, ainsi que les trésors cachés qu'il put trouver. Emportant le tout, il entra dans son pays, 25 après avoir massacré beaucoup de gens et proféré des paroles insolentes. 26 Il y eut un grand deuil parmi les Israélites, dans tous les lieux où ils résidaient. 27 Les chefs et les anciens poussèrent des gémissements, les jeunes filles et les jeunes gens perdirent leur vigueur et la beauté des femmes s'altéra. 28 Le nouvel époux fit entendre des lamentations, assise dans la chambre nuptiale, la jeune épouse versa des larmes. 29 La terre trembla pour ses habitants et toute la famille de Jacob était couverte de confusion. 30 Deux ans après, le roi envoya dans les villes de Juda un commissaire des contributions. Celui-ci arriva à Jérusalem avec beaucoup de troupes 31 et il adressa par ruse des paroles amicales aux habitants, qui l'accueillirent sans défiance, 32 puis, tout à coup, il se jeta sur la ville, la frappa d'une grande plaie et tua beaucoup d'Israélites. 33 Il pilla la ville, y mit le feu, abattit les maisons et démolit les murs d'enceinte. 34 Il emmena en captivité les femmes et les enfants et s'empara du bétail. 35 Ensuite les Syriens entourèrent la cité de David d'une grande et forte muraille, avec de puissantes tours : ce fut leur citadelle. 36 Ils y mirent une race perverse, des gens sans foi ni loi et s'y fortifièrent. 37 Ils y entassèrent des armes et des provisions et, rassemblant le butin de Jérusalem, ils les y déposèrent, ils devinrent ainsi un grand danger pour la ville. 38 Cette citadelle fut comme une embûche dressée contre le sanctuaire et un adversaire redoutable pour Israël pendant tout ce temps, 39 Ils répandirent aussi le sang innocent autour du temple et souillèrent le sanctuaire. 40 A cause d'eux, les habitants s'enfuirent de Jérusalem, qui devint un séjour d'étrangers. La ville devint étrangère à ceux qui y étaient nés, ses propres enfants l'avaient abandonnée. 41 Son sanctuaire resta désolé comme un désert, ses fêtes se changèrent en jours de deuil, ses sabbats en opprobre et ce qui avait été son honneur devint une cause d'outrage. 42 A l'égal de sa gloire s'est multipliée son humiliation et sa grandeur s'est changée en deuil. 43 Le roi Antiochus publia un édit dans tout son royaume, pour que tous ne fissent plus qu'un seul peuple et que chacun abandonnât sa loi particulière. 44 Toutes les nations se conformèrent à l'ordre du roi. 45 Beaucoup d'Israélites consentirent aussi à suivre son culte, ils sacrifièrent aux idoles et profanèrent le sabbat. 46 Le roi envoya des lettres par des messagers à Jérusalem et aux autres villes de Juda, leur ordonnant de suivre les coutumes des étrangers au pays, 47 de faire cesser dans le temple les holocaustes, les sacrifices et les libations, 48 de profaner les sabbats et les fêtes, 49 de souiller le sanctuaire et les saints, 50 de construire des autels, des bois sacrés et des temples d'idoles et d'offrir en sacrifice des porcs et d'autres animaux impurs, 51 de laisser leurs enfants mâles incirconcis, de se souiller eux-mêmes par toutes sortes d'impuretés et de profanations, de manière à leur faire oublier la loi et à en changer toutes les prescriptions. 52 Et quiconque n'obéirait pas aux ordres du roi Antiochus serait puni de mort. 53 Telles sont les lettres qu'il publia dans tout son royaume et il établit des surveillants sur tout le peuple, 54 il commanda aussi aux villes de Juda d'offrir des sacrifices dans chaque ville. 55 Beaucoup de Juifs, tous ceux qui abandonnaient la loi, se rallièrent aux Syriens ils pratiquèrent le mal dans le pays, 56 et réduisirent les Israélites fidèles à se réfugier dans des cachettes, dans toutes sortes de retraites. 57 Le quinzième jour du mois de Casleu, l'an cent quarante-cinq, ils construisirent l'abomination de la désolation sur l'autel des holocaustes. Ils construisirent aussi des autels dans les villes de Juda à l'entour. 58 Ils brûlaient de l'encens aux portes des maisons et sur les places. 59 S'ils trouvaient quelque part les livres de la loi, ils les brûlaient après les avoir déchirés. 60 Celui chez qui un livre de l'alliance était trouvé et quiconque montrait de l'attachement à la loi, était mis à mort en vertu de l'édit du roi. 61 C'est avec cette violence qu'ils traitaient Israël, exécutant dans les villes, un jour de chaque mois, ceux qui étaient surpris en contravention. 62 Le vingt-cinq du mois, ils offraient un sacrifice sur l'autel qui avait été construit sur l'autel des holocaustes. 63 On mettait aussi à mort, selon l'édit, les femmes qui avaient fait circoncire leurs enfants, 64 en suspendant les enfants à leur cou, on pillait leurs maisons et l'on tuait ceux qui avaient pratiqué l'opération. 65 Cependant beaucoup d'Israélites résistèrent courageusement et prirent la ferme résolution de ne rien manger d'impur. Ils préférèrent mourir plutôt que de se souiller par la nourriture 66 et de profaner la sainte alliance et ils moururent. 67 C'était un très grand courroux qui se déchargeait sur Israël.

1 Maccabées 2. 1 En ces jours-là parut Mathathias, fils de Jean, fils de Siméon, prêtre d'entre les fils de Joarib de Jérusalem, qui habitait Modin. 2 Il avait cinq fils : Jean, surnommé Gaddis, 3 Simon, appelé Thasi, 4 Judas, surnommé Machabée, 5 Éléazar, surnommé Abaron et Jonathas, surnommé Apphus. 6 Voyant les outrages qui se commettaient en Juda et en Jérusalem, 7 Mathathias dit : "Hélas, pourquoi suis-je né pour voir la ruine de mon peuple et la ruine de la ville sainte et rester là oisif pendant qu'elle est livrée aux mains des ennemis 8 et que son sanctuaire est au pouvoir des étrangers ? Son temple est devenu comme la demeure d'un homme infâme, 9 les objets précieux qui faisaient sa gloire, on les a emportés comme un butin, ses petits-enfants ont été massacrés dans ses rues, l'épée de l'ennemi a abattu ses jeunes hommes. 10 Quel peuple n'a pas hérité de son royaume et n'a pas eu sa part de son butin ? 11 On lui a enlevé toute sa parure, de libre, elle est devenue esclave. 12 Tout ce que nous avions de saint, de beau et de glorieux est ravagé, profané par les nations. 13 Pourquoi donc vivrions-nous encore ?" 14 Alors Mathathias et ses fils déchirèrent leurs vêtements, se couvrirent de sacs et menèrent grand deuil. 15 Les officiers du roi chargés de contraindre à l'apostasie vinrent à Modin pour organiser des sacrifices. 16 Un grand nombre d'Israélites se joignirent à eux, Mathathias et ses fils se réunirent aussi de leur côté. 17 Les envoyés d'Antiochus, s'adressant à Mathathias, lui dirent : "Tu es le premier dans cette ville, le plus grand par la considération et l'influence et entouré de fils et de frères. 18 Approche donc le premier et exécute le commandement du roi, comme ont fait toutes les nations, les hommes de Juda et ceux qui sont restés dans Jérusalem et tu seras, toi et les tiens, parmi les amis du roi, toi et tes fils, vous aurez des ornements d'or et d'argent et des présents nombreux." 19 Mathathias répondit et dit à haute voix : "Quand toutes les nations qui font partie du royaume d'Antiochus lui obéiraient, chacune abandonnant le culte de ses pères et se soumettraient volontiers à ses ordres, 20 moi, mes fils et mes frères, nous suivrons l'alliance de nos pères. 21 Que Dieu nous garde d'abandonner la loi et ses préceptes. 22 Nous n'obéirons pas aux ordres du roi pour nous écarter de notre culte, soit à droite soit à gauche." 23 Dès qu'il eut achevé ce discours, un Juif s'avança aux yeux de tous pour sacrifier, selon l'ordre du roi, sur l'autel élevé à Modin. 24 A cette vue, Mathathias fut indigné et frémit jusqu’au fond de lui-même, il laissa monter sa colère selon la loi et, se précipitant, il tua cet homme sur l'autel. 25 Il tua en même temps l'officier du roi qui forçait à sacrifier et renversa l'autel. 26 C'est ainsi qu'il fut transporté de zèle pour la loi, à l'exemple de Phinées, qui tua Zambri, fils de Salum. 27 Alors Mathathias parcourut la ville en criant à haute voix : "Quiconque a le zèle de la loi et maintient l'alliance, qu'il sorte de la ville et me suive." 28 Et il s'enfuit, lui et ses fils, dans la montagne, abandonnant tout ce qu'ils possédaient dans la ville. 29 Un grand nombre de Juifs qui cherchaient la justice et la loi, descendirent alors dans le désert, 30 pour y demeurer, eux, leurs enfants et leurs femmes, ainsi que leurs bestiaux, parce que les maux qui les accablaient étaient à leur comble. 31 On annonça aux officiers du roi et aux troupes qui étaient à Jérusalem, dans la cité de David, que des hommes qui avaient transgressé l'ordre du roi étaient descendus au désert, dans des retraites cachées. 32 Aussitôt un grand nombre de soldats se mirent à leur poursuite. Lorsqu'ils les eurent atteints, ils campèrent vis-à-vis d'eux et se disposèrent à les attaquer le jour du sabbat. 33 Ils leur dirent : "C'est assez d'avoir résisté jusqu'ici. Sortez et exécutez l'ordre du roi et vous vivrez." 34 Les Juifs répondirent : "Nous ne sortirons pas et nous n'obéirons pas à l'ordre du roi, ce serait violer le jour du sabbat." 35 Aussitôt les Syriens engagèrent contre eux le combat. 36 Ils ne leur répondirent pas, ne leur jetèrent pas une seule pierre et ne bouchèrent pas leur retraite. 37 "Mourons tous, disaient-ils, dans la simplicité de notre cœur. Le ciel et la terre sont témoins pour nous que vous nous faites mourir injustement." 38 Les soldats les ayant donc attaqués le jour du sabbat, ils moururent, eux, leurs femmes et leurs enfants, ainsi que leurs troupeaux, ils étaient environ mille hommes. 39 Mathathias et ses amis apprirent ce massacre et ils en éprouvèrent une très grande douleur. 40 Et ils se dirent entre eux : "Si nous faisons tous comme ont fait nos frères et que nous ne combattions pas contre les nations pour nos vies et pour nos institutions, ils nous auront bientôt exterminés de la terre." 41 Ils prirent donc en ce jour-là cette résolution : "Qui que ce soit qui vienne en guerre contre nous le jour du sabbat, combattons contre lui et ne nous laissons pas tuer comme ont fait nos frères dans leurs retraites." 42 Alors se joignit à eux une troupe d'Assidéens, formée d'hommes vaillants d'Israël, de tous ceux dont le cœur était attaché à la loi. 43 Tous ceux qui cherchaient à échapper aux maux présents vinrent aussi à eux et accrurent leur force. 44 Ayant ainsi formé une armée, ils frappèrent d'abord les prévaricateurs dans leur colère et les impies dans leur indignation, le reste chercha le salut dans la fuite auprès des nations. 45 Mathathias parcourut le pays avec ses fils, ils détruisirent les autels, 46 circoncirent par force tous les enfants incirconcis qu'ils trouvèrent dans la terre d'Israël, 47 et poursuivirent ceux qu'enflait l'orgueil. L'entreprise réussit sous leur conduite, 48 ils soutinrent la cause de la loi contre la puissance des païens et contre la puissance des rois et ils ne courbèrent pas le front devant le pécheur. 49 Lorsque les jours de Mathathias touchèrent à leur fin, il dit à ses fils : "Maintenant règne l'orgueil et sévit le châtiment, c'est un temps de ruine et d'ardente colère. 50 Maintenant donc, ô mes fils, déployez votre zèle pour la loi et donnez vos vies pour l'alliance de nos pères. 51 Souvenez-vous des œuvres que nos pères ont accomplies de leur temps et vous recevrez une gloire et un nom immortel. 52 Abraham n'a-t-il pas été trouvé fidèle dans l'épreuve et sa foi ne lui fut-elle pas compté comme justice ? 53 Joseph, dans le temps de son affliction, a gardé les commandements et il est devenu seigneur de l'Égypte. 54 Phinées, notre père, parce qu'il brûla de zèle pour la cause de Dieu, reçut l'assurance d'un sacerdoce saint. 55 Jésus, pour avoir accompli la parole, est devenu juge en Israël. 56 Caleb, pour avoir rendu témoignage dans l'assemblée, reçut une portion du pays. 57 David, par sa piété, obtint un trône royal pour tous les siècles. 58 Élie, parce qu'il brûla de zèle pour la loi, a été enlevé au ciel. 59 Ananias, Azarias et Misaël, ayant eu confiance, ont été sauvés des flammes. 60 Daniel, par son innocence, fut délivré de la gueule des lions. 61 Ainsi considérez, dans tous les âges, que tous ceux qui espèrent en Lui ne succombent pas. 62 Ne craignez pas les menaces d'un homme pécheur, car sa gloire va à la corruption et aux vers. 63 Il s'élève aujourd'hui et demain on ne le trouvera plus, parce qu'il sera retourné dans sa poussière et que ses pensées se seront évanouies. 64 Vous donc, mes fils, soyez forts et vaillants à défendre la loi, car par elle vous serez glorifiés. 65 Voici Simon, votre frère, je sais qu'il est homme de conseil, écoutez-le toujours, il sera pour vous un père. 66 Que Judas Machabée, vaillant héros depuis sa jeunesse, soit le chef de votre armée et dirige la guerre contre les peuples. 67 Vous vous adjoindrez tous les observateurs de la loi et vous vengerez votre peuple. 68 Rendez aux nations ce qu'elles ont fait à Israël et observez les commandements de la loi." 69 Et après qu'il les eut bénis, il fut réuni à ses pères. 70 Il mourut l'an cent quarante-six, ses fils l'ensevelirent dans le tombeau de leurs pères à Modin et Israël le pleura dans un grand deuil.



1 Maccabées 3. 1 Judas, son fils, surnommé Machabée, se leva après lui. 2 Il avait pour auxiliaires tous ses frères et tous ceux qui s'étaient joints à son père et ensemble ils combattirent joyeusement les combats d'Israël. 3 Il étendit au loin la gloire de son peuple, il revêtit la cuirasse comme un héros, il ceignit ses armes de guerre et engagea des batailles, protégeant de son épée le camp d'Israël. 4 Il était dans l'action pareil au lion, comme le lionceau qui rugit sur sa proie. 5 Il poursuivit les impies, fouillant leurs retraites et livra aux flammes ceux qui troublaient son peuple. 6 Les impies reculèrent effrayés devant lui, tous les ouvriers d'iniquité furent dans l'épouvante et sa main conduisit heureusement la délivrance de son peuple. 7 Par ses exploits il causa de l'amertume à plusieurs rois et de la joie à Jacob et sa mémoire est à jamais bénie. 8 Il parcourut les villes de Juda et en extermina les impies et il détourna d'Israël la colère. 9 Son nom devint célèbre jusqu'aux extrémités de la terre et il recueillit ceux qui allaient périr. 10 Apollonius rassembla des troupes païennes, une grande armée tirée de la Samarie, pour combattre Israël. 11 Dès que Judas en fut informé, il marcha contre lui, le défit et le tua. Un grand nombre d'ennemis périrent et le reste s'enfuit. 12 Les Juifs s'emparèrent de leur butin et Judas prit l'épée d'Apollonius et il s'en servit toujours depuis dans les combats. 13 Séron, chef de l'armée des Syriens, ayant appris que Judas avait rassemblé beaucoup de monde, une troupe de Juifs fidèles marchant avec lui aux combats, 14 il dit : "Je me ferai un nom et j'aurai de la gloire dans le royaume, je combattrai Judas et ceux qui sont avec lui, qui méprisent les ordres du roi." 15 Il fit donc une seconde expédition, avec lui monta une puissante armée d'impies, pour l'aider et tirer vengeance des enfants d'Israël. 16 Lorsqu'ils furent proches de la montée de Béthoron, Judas marcha à leur rencontre avec une petite troupe. 17 Ses hommes voyant l'armée qui s'avançait contre eux, dirent à Judas : "Comment pourrons-nous, si peu nombreux, combattre contre une si puissante multitude, surtout épuisés que nous sommes par le jeûne d'aujourd'hui ?" 18 Judas répondit : "C'est chose facile qu'une multitude soit enfermée dans les mains d'un petit nombre, pour le Dieu du ciel il n'y a pas de différence à sauver par un grand nombre ou par un petit nombre. 19 Car la victoire à la guerre n'est pas dans la multitude des combattants, c'est du ciel que vient la force. 20 Ils s'avancent contre nous, remplis d'orgueil et d'impiété, pour nous perdre, nous, nos femmes et nos enfants et pour nous piller. 21 Mais nous, nous combattons pour notre vie et pour notre loi. 22 Dieu les brisera devant nous, vous donc, ne les craignez pas." 23 Dès qu'il eut fini de parler, il se jeta subitement sur eux : Séron fut battu et vit écraser son armée sous ses yeux. 24 Judas le poursuivit sur la descente de Béthoron jusqu'à la plaine, huit cents hommes de leurs troupes furent tués et le reste s'enfuit au pays des Philistins. 25 Alors commença à se répandre la crainte de Judas et de ses frères et la terreur parmi les nations d'alentour. 26 Son nom arriva jusqu'au roi et tous les peuples parlaient des combats de Judas. 27 Quand le roi Antiochus eut appris ces nouvelles, il fut transporté de colère, il donna des ordres et rassembla toutes les troupes de son royaume, une armée très puissante. 28 Il ouvrit son trésor et donna à ses troupes une année de solde et il commanda qu'elles fussent prêtes à tout. 29 Alors il s'aperçut que l'argent manquait dans ses caisses et les tributs de la province rapportaient peu, à cause des troubles et des maux qu'il avait déchaînés dans le pays, en voulant abolir les lois qui étaient en usage dès les jours anciens. 30 Il craignit de ne pas avoir, comme il était arrivé plusieurs fois, de quoi fournir aux dépenses et aux libéralités qu'il prodiguait auparavant à profusion et plus largement que tous les rois qui l'avaient précédé. 31 Dans cet embarras extrême, il résolut d'aller en Perse pour lever les tributs de ces provinces et recueillir beaucoup d'argent. 32 Il laissa donc Lysias, personnage considérable et de la famille royale, à la tête des affaires du royaume, depuis le fleuve de l'Euphrate jusqu'aux frontières de l'Égypte, 33 et pour prendre soin de son fils Antiochus jusqu'à son retour. 34 Il lui confia la moitié de ses troupes et les éléphants et lui donna des ordres pour l'exécution de tous ses desseins et spécialement au sujet de tous les habitants de la Judée et de Jérusalem. 35 Lysias devait envoyer contre eux une armée pour briser et anéantir la puissance d'Israël et le reste de Jérusalem et effacer de ce lieu leur souvenir, 36 et pour établir dans tout leur pays des fils d'étrangers, auxquels il distribuerait leurs terres par la voie du sort. 37 Puis, ayant pris avec lui l'autre moitié de ses troupes, le roi partit d'Antioche, sa capitale, en l'an cent quarante-sept, passa le fleuve de l'Euphrate et traversa le haut pays. 38 Lysias choisit Ptolémée, fils de Dorymène, Nicanor et Gorgias, habiles capitaines et amis du roi, 39 et il envoya avec eux quarante mille hommes de pied et sept mille cavaliers, pour envahir le pays de Juda et le ruiner selon l'ordre du roi. 40 Ils se mirent en marche avec toutes leurs troupes et, étant entrés en Judée, ils campèrent près d'Emmaüs, dans la plaine. 41 Quand les marchands du pays apprirent leur arrivée, ils prirent avec eux beaucoup d'argent et d'or, ainsi que des entraves et vinrent au camp des Syriens pour acheter comme esclaves les enfants d'Israël. A cette armée se joignirent les troupes de Syrie et celles du pays des Philistins. 42 Judas et ses frères, voyant que la situation avait empiré et que les armées ennemies campaient à leurs frontières, ayant eu aussi connaissance de l'ordre qu'avait donné le roi de détruire et d'exterminer leur peuple, 43 se dirent les uns aux autres : "Relevons les ruines de notre peuple et combattons pour notre peuple et notre sanctuaire." 44 L'assemblée se réunit donc pour être prête au combat et pour prier et implorer pitié et miséricorde. 45 Or Jérusalem était sans habitants, comme un désert, aucun de ses enfants n'y entrait ou n'en sortait, le sanctuaire était foulé aux pieds et les fils de l'étranger occupaient la forteresse, elle était la demeure des nations. La joie avait disparu de Jacob, la flûte et la harpe étaient muettes. 46 S'étant donc rassemblés, ils vinrent à Maspha, vis-à-vis de Jérusalem, parce qu'il y avait autrefois à Maspha un lieu de prière pour Israël. 47 Ils jeûnèrent ce jour-là, se couvrirent de sacs, jetèrent de la cendre sur leur tête et déchirèrent leurs vêtements. 48 Ils étendirent le livre de la loi, que les nations recherchaient pour y peindre les images de leurs idoles. 49 Ils apportèrent les vêtements sacerdotaux, les prémices et les dîmes et firent venir des Nazaréens qui avaient accompli le temps de leur vœu, 50 et ils crièrent à haute voix vers le ciel, disant : "Que ferons-nous pour ces hommes et où les conduirons-nous ? 51 Votre sanctuaire a été foulé aux pieds et profané et vos prêtres sont dans le deuil et l'humiliation. 52 Et voici que les nations se sont assemblées contre nous pour nous anéantir. Vous connaissez leurs desseins contre nous. 53 Comment pourrons-nous tenir devant elles, si vous ne nous assistez pas ?" 54 Et ils sonnèrent de la trompette et poussèrent de grands cris. 55 Ensuite Judas établit des chefs du peuple : chefs de mille hommes, de cent, de cinquante et de dix. 56 Et il dit à ceux qui venaient de bâtir une maison, de prendre femme, de planter une vigne et à ceux qui avaient peur, de s'en retourner chacun dans sa demeure, selon la loi. 57 Puis l'armée se mit en marche et alla camper au sud d'Emmaüs. 58 Là Judas leur dit : "Ceignez-vous et soyez des braves et tenez-vous prêts pour demain matin à combattre contre ces nations assemblées pour nous perdre, nous et notre sanctuaire. 59 Car mieux vaut pour nous mourir les armes à la main que de voir les maux de notre peuple et notre sanctuaire profané. 60 Quelle que soit la volonté du ciel, qu'elle s'accomplisse."



1 Maccabées 4. 1 Gorgias prit avec lui cinq mille hommes et mille cavaliers d'élite et ils se mirent en marche pendant la nuit, 2 pour s'approcher du camp des Juifs et les frapper à l'improviste, les hommes de la forteresse de Sion leur servaient de guides. 3 Judas, l'ayant appris, se leva, lui et les vaillants, pour frapper l'armée du roi qui était à Emmaüs, 4 pendant que les troupes étaient encore dispersées hors du camp. 5 Gorgias arriva pendant la nuit au camp de Judas, mais il ne trouva personne, alors il se mit à leur recherche dans les montagnes, car il disait : "Ils fuient devant nous." 6 Dès que vint le jour, Judas apparut dans la plaine, avec trois mille hommes, seulement ils n'avaient, ni pour se couvrir ni pour frapper, les armes qu'ils auraient désirées. 7 A la vue du camp fortifié des nations, des soldats couverts de cuirasses et des cavaliers qui faisaient patrouille autour d'eux, tous exercés au combat, 8 Judas dit aux hommes qui étaient avec lui : "Ne craignez pas leur multitude et ne redoutez pas leur attaque. 9 Rappelez-vous comment nos pères ont été sauvés dans la mer Rouge, lorsque Pharaon les poursuivait avec une puissante armée. 10 Crions maintenant vers le ciel, dans l'espoir qu'il daignera avoir pitié de nous, se souvenir de son alliance avec nos pères et détruire aujourd'hui cette armée devant nos yeux. 11 Et toutes les nations sauront qu'il y a quelqu'un qui délivre et sauve Israël." 12 Alors les étrangers levèrent les yeux et les aperçurent marchant contre eux, 13 et ils sortirent du camp pour livrer bataille, en même temps ceux qui étaient avec Judas sonnèrent de la trompette. 14 On en vint aux mains et les nations furent abattues et s'enfuirent dans la plaine. 15 Les derniers rangs tombèrent tous par l'épée et les Juifs les poursuivirent jusqu'à Gazara et jusque dans les plaines de Judée, d'Azot et de Jamnia et ils leur tuèrent près de trois mille hommes. 16 Alors Judas, avec son armée, revint sur ses pas et cessa de les poursuivre, 17 disant au peuple : "Ne soyez pas avides de butin, car un combat nous attend. 18 Gorgias et ses troupes sont près de nous dans la montagne, mais tenez ferme en ce moment contre nos ennemis, battez-les et vous pourrez ensuite prendre sans crainte leur butin." 19 Judas parlait encore, lorsqu'une division de Gorgias se montra sortant de la montagne. 20 Ils virent que les leurs étaient en fuite et que les Juifs avaient mis le feu au camp, car la fumée qu'on apercevait manifestait ce qui s'était passé. 21 A cette vue, ils eurent une grande peur et comme ils apercevaient en même temps l'armée de Judas rangée dans la plaine, prête à livrer bataille, 22 ils s'enfuirent tous dans le pays des Philistins. 23 Judas revint pour piller le camp, ils emportèrent beaucoup d'or et d'argent, ainsi que des étoffes de pourpre violette et de pourpre écarlate et de grandes richesses. 24 A leur retour, ils chantaient des cantiques, faisant monter vers le ciel des louanges au Seigneur : "Car il est bon, car sa miséricorde subsiste à jamais." 25 Une grande délivrance fut donnée à Israël en ce jour-là. 26 Ceux des étrangers qui avaient échappé vinrent annoncer à Lysias tout ce qui était arrivé. 27 En apprenant cette nouvelle, il fut attristé et abattu, parce que ses desseins contre Israël avaient échoué et que les ordres du roi n'étaient pas exécutés. 28 L'année suivante, Lysias rassembla une armée de soixante mille fantassins d'élite et de cinq mille cavaliers, afin de venir à bout des Juifs. 29 Ils s'avancèrent vers la Judée et établirent leur camp près de Béthoron. Judas marcha contre eux à la tête de dix mille hommes. 30 A la vue de cette armée redoutable, il pria en disant : "Vous êtes béni, ô libérateur d'Israël, qui avez brisé la force du géant par la main de votre serviteur David et livré le camp des Philistins entre les mains de Jonathas, fils de Saül et de son écuyer. 31 Enfermez cette armée dans les mains de votre peuple d'Israël et qu'ils soient confondus avec leurs fantassins et leurs cavaliers. 32 Inspirez-leur la terreur, abattez leur audace présomptueuse et qu'ils soient ébranlés par leur défaite. 33 Faites-les tomber par l'épée de ceux qui vous aiment et que tous ceux qui connaissent votre nom vous adressent des hymnes de louange." 34 Ils engagèrent le combat et cinq mille hommes de l'armée de Lysias tombèrent devant les Juifs. 35 Voyant la déroute de son armée et l'intrépidité des soldats de Judas, qui se montraient disposés à vivre ou à mourir honorablement, Lysias retourna à Antioche et recruta des étrangers, il se promettait, après avoir augmenté son armée, de revenir en Judée. 36 Alors Judas et ses frères dirent : "Voilà nos ennemis défaits, montons maintenant purifier le temple et le reconsacrer." 37 Toute l'armée se rassembla et ils montèrent au mont Sion. 38 En voyant le sanctuaire désert, l'autel profané, les portes brûlées, des arbrisseaux croissant dans le parvis comme dans un bois ou sur les montagnes et les chambres détruites, 39 ils déchirèrent leurs vêtements, se lamentèrent en grand deuil, répandirent de la cendre sur leur tête, 40 se prosternèrent le visage contre terre et, pendant que les trompettes sonnaient en fanfare, poussèrent des cris vers le ciel. 41 Alors Judas détacha un corps de troupes pour combattre les Syriens qui étaient dans la citadelle, jusqu'à ce que les lieux saints fussent purifiés. 42 Puis il choisit des prêtres sans défauts, attachés à la loi de Dieu, 43 et ils purifièrent le sanctuaire et transportèrent dans un lieu impur les pierres souillées. 44 On délibéra sur ce qu'on devait faire à l'autel des holocaustes qui avait été profané, 45 et l'heureuse pensée leur vint de le détruire, de peur qu'il ne fût pour eux un opprobre après que les païens l'avaient souillé. Ils démolirent l'autel, 46 et en déposèrent les pierres sur la montagne du temple, dans un lieu convenable, en attendant la venue d'un prophète qui donnerait une décision à leur sujet. 47 Et ils prirent des pierres brutes, selon la loi et construisirent un autel nouveau sur le modèle de l'ancien. 48 Ils rebâtirent le sanctuaire, ainsi que l'intérieur du temple et ils sanctifièrent les parvis. 49 Ils confectionnèrent de nouveaux ustensiles sacrés, replacèrent dans le temple le chandelier, l'autel des parfums et la table. 50 Ils firent fumer l'encens sur l'autel, allumèrent les lampes du chandelier et elles éclairaient dans le temple. 51 Ils placèrent des pains sur la table et suspendirent les voiles. Après avoir achevé tous les ouvrages qu'ils avaient faits, 52 ils se levèrent de grand matin, le vingt-cinquième jour du neuvième mois c'est le mois nommé Casleu de l'an cent quarante-huit, 53 et ils offrirent un sacrifice, selon la loi, sur le nouvel autel des holocaustes qu'ils avaient construit. 54 Dans le même mois et le même jour qu'il avait été profané par les nations, l'autel fut consacré de nouveau, au chant des psaumes, au son des harpes, des lyres et des cymbales. 55 Tout le peuple tomba sur son visage et adora et, levant les yeux vers le ciel, il bénissait Celui qui lui avait donné prospérité. 56 Ils célébrèrent la dédicace de l'autel pendant huit jours et ils offrirent des holocaustes avec joie et des sacrifices d'actions de grâces et de louanges. 57 Ils ornèrent la façade du temple de couronnes et d'écussons et réparèrent les entrées du temple et les chambres et leur mirent des portes. 58 Il y eut parmi le peuple une très grande joie et l'opprobre infligé par les nations fut ôté. 59 Judas, d'accord avec ses frères et toute l'assemblée d'Israël, établit que les jours de la dédicace de l'autel seraient célébrés en leur temps chaque année pendant huit jours, à partir du vingt-cinq Casleu, avec joie et allégresse. 60 En ce même temps, ils construisirent sur le mont Sion une enceinte de hautes murailles et de fortes tours, afin que les nations ne vinssent plus, comme elles l'avaient fait auparavant, fouler aux pieds les saints lieux. 61 Et Judas y mit un détachement pour en avoir la garde et pour sa défense. On fortifia Bethsur, afin que le peuple eût une forteresse en face de l'Idumée.




1 Maccabées 5. 1 Lorsque les nations d'alentour eurent appris que l'autel avait été reconstruit et le sanctuaire rétabli comme il était auparavant, elles furent très irritées. 2 Elles résolurent d'exterminer les descendants de Jacob qui vivaient parmi elles et elles commencèrent à en massacrer plusieurs et à les poursuivre. 3 Judas fit la guerre aux fils d'Ésaü dans l'Idumée, au pays d'Acrabathane, parce qu'ils attaquaient les enfants d'Israël, il leur infligea une grande défaite, les humilia et prit leur butin. 4 Il se souvint aussi de la méchanceté des fils de Béan, qui étaient pour le peuple un piège et un danger, par les embûches qu'ils lui dressaient dans les chemins. 5 Il les bloqua dans leurs tours, les assiégea, les voua à l'anathème et brûla leurs tours avec tous ceux qui étaient dedans. 6 Puis il passa chez les Ammonites et il trouva là une forte armée et un peuple nombreux, qui avait pour chef Timothée. 7 Il leur livra de nombreux combats et ils furent écrasés devant lui et il les tailla en pièces. 8 Il prit Jazer et les villes de sa dépendance et revint en Judée. 9 Les nations qui sont en Galaad se réunirent contre les Israélites qui habitaient sur leur territoire, afin de les exterminer et ceux-ci se réfugièrent dans la forteresse de Dathéman. 10 Ils envoyèrent des lettres à Judas et à ses frères, en disant : "Les nations qui nous entourent se sont rassemblées contre nous pour nous faire périr. 11 Elles se préparent à venir et à s'emparer de la forteresse dans laquelle nous nous sommes réfugiés et Timothée est le chef de leur armée. 12 Viens donc maintenant nous délivrer de leurs mains, car déjà un grand nombre des nôtres sont tombés. 13 Tous nos frères qui étaient dans le pays de Tob ont été mis à mort, nos ennemis ont emmené en captivité leurs femmes et leurs enfants et pris leurs biens, ils ont tué là près de mille hommes." 14 On était encore à lire leurs lettres, lorsqu'arrivèrent de la Galilée d'autres messagers, les vêtements déchirés, apportant cette nouvelle : 15 « Les gens de Ptolémaïs, de Tyr, de Sidon et de toute la Galilée des étrangers, se sont rassemblés pour nous faire périr. » 16 Lorsque Judas et le peuple eurent entendu ces discours, il se tint une grande assemblée pour examiner ce qu'ils devaient faire pour leurs frères qui étaient dans la tribulation et attaqués par ces ennemis. 17 Judas dit à Simon son frère : "Choisis-toi des hommes et va délivrer tes frères qui sont en Galilée, mon frère Jonathas et moi, nous irons en Galaad." 18 Il laissa en Judée Joseph, fils de Zacharie et Azarias, chefs du peuple, avec le reste de l'armée pour faire la garde 19 et il leur donna cet ordre : "Gouvernez ce peuple, mais n'engagez pas de combat avec les nations jusqu'à notre retour." 20 On assigna à Simon trois mille hommes pour aller en Galilée et huit mille à Judas pour aller en Galaad. 21 Simon se rendit en Galilée et livra aux nations de nombreux combats et les nations furent écrasées devant lui et il les poursuivit jusqu'à la porte 22 de Ptolémaïs. Près de trois mille hommes périrent d'entre les nations et il enleva leur butin. 23 Il recueillit les Juifs qui étaient en Galilée et dans Arbates, avec leurs femmes, leurs enfants et tout ce qui leur appartenait et il les emmena en Judée avec une grande joie. 24 De leur côté Judas Machabée et Jonathas, son frère, franchirent le Jourdain et s'avancèrent à trois jours de marche dans le désert. 25 Ils rencontrèrent les Nabatéens, qui les reçurent avec amitié et leur racontèrent tout ce qui était arrivé à leurs frères en Galaad : 26 "Un grand nombre d'entre eux, leur dirent-ils, sont tenus enfermés à Bossora et à Bosor, dans Alimes, Casphor, Maced et Carnaïm, villes qui sont toutes fortifiées et grandes, 27 il y en a aussi d'enfermés dans les autres villes de Galaad. Et leurs ennemis se préparent à attaquer dès demain ces forteresses, à s'en emparer et à les faire périr tous en un seul jour." 28 Judas, changeant de direction, prit avec son armée une route vers l'intérieur du désert et parut tout à coup devant Bosor, il s'empara de la ville, passa au fil de l'épée toute la population mâle, prit toutes leur butin et livra la ville aux flammes. 29 Il partit de là pendant la nuit et marcha jusqu'à la forteresse de Dathéman. 30 Le matin venu, ils levèrent les yeux et aperçurent une multitude innombrable portant des échelles et des machines pour s'emparer de la forteresse et combattant les Juifs. 31 Voyant que le combat était engagé et que le cri des habitants montait jusqu'au ciel avec le son des trompettes et de grandes clameurs, Judas 32 dit aux hommes de son armée : "Battez-vous aujourd'hui pour vos frères." 33 Et il s'avança en trois corps sur les arrières de l'ennemi, puis ils firent retentir les trompettes et prièrent avec de grands cris. 34 Dès que l'armée de Timothée eut reconnu que c'était Machabée, ils s'enfuirent devant lui et il leur infligea une sanglante défaite, près de huit mille hommes d'entre eux périrent dans cette journée. 35 De là, Judas se détourna vers Maspha, l'ayant attaquée, il s'en empara, tua toute la population mâle, prit leur butin et livra la ville aux flammes. 36 S'avançant plus loin, il s'empara de Casphon, de Maced, de Bosor et des autres villes de la Galaaditide. 37 Après ces événements, Timothée rassembla une autre armée et alla camper vis-à-vis de Raphon, au-delà du torrent. 38 Judas envoya reconnaître cette armée et on lui fit ce rapport : "Toutes les nations qui nous entourent se sont réunies aux troupes de Timothée et forment une armée très nombreuse. 39 Ils ont soudoyé des Arabes comme auxiliaires et ont placé leur camp au-delà du torrent, prêts à te livrer bataille." Et Judas s'avança à leur rencontre. 40 Timothée dit aux chefs de son armée : "Quand Judas avec ses troupes s'approchera du cours d'eau, s'il passe vers nous le premier, vous ne pourrez lui résister, il l'emportera sur nous. 41 Mais s'il craint de passer et établit son camp au-delà du fleuve, passons vers lui et nous prévaudrons contre lui." 42 Judas, étant arrivé au cours d'eau, fit arrêter sur le bord les scribes de l'armée et leur donna cet ordre : "Ne laissez personne faire halte, mais que tous viennent à la bataille." 43 Et, marchant à l'ennemi, il passa l'eau le premier, suivi de tout le peuple. Tous les païens furent écrasés devant lui, ils jetèrent toutes leurs armes et s'enfuirent dans le temple qui est à Carnaïm. 44 Les Juifs s'emparèrent de la ville, brûlèrent le temple avec tous ceux qui s'y trouvaient et Carnaïm fut abaissée et les ennemis ne purent plus tenir devant Judas. 45 Alors Judas rassembla tous les Israélites qui étaient en Galaad, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, avec leurs femmes, leurs enfants et leurs biens, immense multitude, pour les amener dans le pays de Juda. 46 Ils arrivèrent à Éphron, grande ville commandant l'entrée du pays et très fortifiée, on ne pouvait s'en détourner ni à droite ni à gauche, mais il fallait la traverser. 47 Les habitants s'y enfermèrent et en obstruèrent les portes avec des pierres. Judas leur envoya adresser des paroles de paix : 48 "Que nous puissions traverser votre territoire pour aller dans notre pays, personne ne vous causera de dommage, nous ne demandons qu'à passer seulement." Mais ils ne voulurent pas lui ouvrir. 49 Alors Judas fit publier dans son armée que chacun prit position où il était. 50 Les hommes de l'armée prirent donc leurs positions, puis il donna l'assaut à la ville tout le jour et toute la nuit et la ville fut livrée entre ses mains. 51 Il passa tous les mâles au fil de l'épée, détruisit la ville de fond en comble, en enleva le butin et la traversa sur les cadavres. 52 Puis, franchissant le Jourdain, les Juifs arrivèrent dans la grande plaine qui est vis-à-vis de Bethsan. 53 Judas se tenait à l'arrière garde, ralliant les traînards et exhortant le peuple sur tout le chemin, jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés dans le pays de Juda. 54 Et ils montèrent sur le mont Sion avec joie et allégresse et ils offrirent des holocaustes, parce qu'ils étaient heureusement revenus, sans perdre aucun des leurs. 55 Pendant que Judas était, avec Jonathas, dans le pays de Galaad et que Simon, son frère, était en Galilée devant Ptolémaïs, 56 Joseph, fils de Zacharie et Azarias, chefs de l'armée, apprirent les actions d'éclat qu'ils avaient faites et les combats qu'ils avaient livrés, 57 et ils se dirent : "Faisons-nous un nom, nous aussi et allons combattre contre les nations qui sont autour de nous." 58 Ils donnèrent donc leurs ordres aux hommes de leur armée et ils marchèrent contre Jamnia. 59 Gorgias sortit de la ville avec ses hommes et s'avança à leur rencontre pour les combattre. 60 Joseph et Azarias furent battus et poursuivis jusqu'à la frontière de Judée, il périt ce jour-là deux mille hommes du peuple d'Israël. Cette grande défaite arriva au peuple d'Israël 61 parce qu'ils n'avaient pas écouté Judas et ses frères, s'imaginant faire preuve de vaillance. 62 Mais ils n'étaient pas de la race de ces hommes aux mains desquels était livré le salut d'Israël. 63 Le vaillant Judas et ses frères eurent une grande gloire devant tout Israël et toutes les nations où leur nom était prononcé. 64 On se rassemblait autour d'eux pour les féliciter. 65 Ensuite Judas se mit en marche avec ses frères pour combattre les fils d'Ésaü dans le pays du midi, il s'empara d'Hébron et des villes de sa dépendance, détruisit ses fortifications et brûla les tours de son enceinte. 66 Ayant levé son camp, il alla dans le pays des Philistins et traversa Marésa. 67 En ce jour périrent dans le combat plusieurs prêtres qui voulaient faire preuve de bravoure, en prenant part imprudemment à la lutte. 68 Puis Judas se dirigea sur Azot, territoire des Philistins, il démolit leurs autels, brûla les images taillées de leurs dieux et, après avoir pillé les villes, revint dans le pays de Juda.


1 Maccabées 6. 1 Cependant, le roi Antiochus parcourait les hautes provinces. Ayant appris qu'il y avait en Perse, dans l'Élymaïde, une ville célèbre par ses richesses en argent et en or, 2 avec un temple très riche renfermant des armures d'or, des cuirasses et d'autres armes qu'y avait laissées Alexandre, fils de Philippe, roi de Macédoine, qui régna le premier sur les Grecs, 3 il s'y rendit et il cherchait à prendre la ville et à la piller, mais il n'y réussit pas, parce que les habitants de la ville eurent connaissance de son dessein. 4 Ils se levèrent pour le combattre et il prit la fuite et se retira avec une grande tristesse, pour retourner à Babylone. 5 Alors vint en Perse un messager qui lui annonça la défaite des troupes qui étaient entrées dans le pays de Juda : 6 Lysias, s'étant avancé avec une armée très forte, avait dû fuir devant les Juifs et ceux-ci avaient accru leur puissance en armes, en soldats et en butin enlevés aux armées vaincues, 7 ils avaient détruit l'abomination élevée par lui sur l'autel qui était à Jérusalem, ils avaient entouré le temple de hautes murailles, comme il était auparavant et fait de même à Bethsur, une de ses villes. 8 En apprenant ces nouvelles, le roi fut frappé de terreur, un grand trouble le saisit, il se jeta sur son lit et tomba malade de tristesse, parce que ses désirs ne s'étaient pas réalisés. 9 Il demeura là pendant plusieurs jours, retombant sans cesse dans sa profonde mélancolie. Lorsqu'il se crut sur le point de mourir, 10 il appela ses amis et leur dit : "Le sommeil s'est retiré de mes yeux et le chagrin fait défaillir mon cœur. 11 Je me dis : A quel degré d'affliction suis-je arrivé et dans quel profond abîme suis-je maintenant. Moi qui étais bon et aimé dans mon empire. 12 Mais maintenant, je me souviens des maux que j'ai faits dans Jérusalem, j'ai emporté tous les ustensiles d'or et d'argent qui s'y trouvaient et j'ai envoyé une armée pour exterminer tous les habitants de la Judée sans motif. 13 Je reconnais donc que c'est à cause de cela que ces maux m'ont atteint et voici que je meurs dans une grande affliction sur une terre étrangère." 14 Alors il appela Philippe, un de ses amis et l'établit sur tout son royaume. 15 Il lui donna son diadème, sa robe et le sceau royal, le chargeant d'instruire son fils Antiochus et de l'élever pour la royauté. 16 Et le roi Antiochus mourut en ce lieu, l'an cent quarante-neuf. 17 Lorsque Lysias eut appris la mort du roi, il établit pour régner à sa place son fils Antiochus, qu'il avait nourri depuis son enfance et il lui donna le nom d'Eupator. 18 La garnison de la citadelle tenait Israël enfermé autour du sanctuaire, elle cherchait sans cesse à le molester et elle était un appui pour les nations. 19 Judas résolut de la détruire et rassembla tout le peuple pour l'assiéger. 20 Ils se réunirent tous, en firent le siège l'an cent cinquante et construisirent contre elle des tours à balistes et des machines. 21 Mais quelques-uns des assiégés s'échappèrent et plusieurs Israélites impies se joignirent à eux. 22 Ils allèrent trouver le roi et lui dirent : "Jusqu'à quand tarderas-tu à nous rendre justice et à venger nos frères ? 23 Nous nous sommes mis volontiers au service de ton père, faisant ce qu'il nous disait et exécutant ses ordres. 24 A cause de cela les fils de notre peuple sont devenus nos ennemis, tous ceux d'entre nous qui sont tombés entre leurs mains ont été massacrés et ils ont mis au pillage nos héritages. 25 Ce n'est pas seulement sur nous qu'ils ont étendu la main, mais sur tous les pays limitrophes. 26 Vois, ils sont campés en ce moment devant la citadelle de Jérusalem pour s'en emparer et ils ont fortifié le temple et Bethsur. 27 Si tu ne te hâtes pas de les prévenir, ils en feront encore plus et tu ne pourras plus les arrêter." 28 Le roi, les ayant entendus, fut pris de colère, il convoqua tous ses amis, les chefs de son armée et ceux qui commandaient la cavalerie. 29 Il lui vint aussi des troupes mercenaires d'autres royaumes et des îles de la mer. 30 Son armée comptait cent mille fantassins, vingt mille cavaliers et trente-deux éléphants dressés à la guerre. 31 Ils s'avancèrent par l'Idumée et établirent leur camp devant Bethsur, ils combattirent longtemps et construisirent des machines, mais les Juifs firent une sortie et les brûlèrent, déployant une grande vaillance. 32 Alors Judas quitta la citadelle et alla camper à Beth-Zacharia, vis-à-vis du camp du roi. 33 Le roi se leva de grand matin et fit prendre brusquement à son armée le chemin de Beth-Zacharia et les troupes se disposèrent pour l'attaque et sonnèrent de la trompette. 34 Ils mirent sous les yeux des éléphants du jus de raisin et de mûre, pour les exciter au combat. 35 Ils distribuèrent ces animaux entre les phalanges, chaque éléphant était accompagné de mille hommes revêtus de cuirasses en mailles de fer, avec un casque de bronze sur la tête et cinq cents cavaliers d'élite étaient rangés auprès de lui. 36 Ces derniers, d'avance, étaient partout où était la bête, là où elle allait, ils y allaient et ils ne la quittaient jamais. 37 Sur chacun des éléphants s'élevait, pour sa défense, une solide tour de bois attachée autour de lui par des sangles et chaque animal portait trente-deux hommes de l'armée, combattant sur les tours, en plus de son cornac. 38 Ils placèrent le reste de la cavalerie sur les deux flancs de l'armée, afin d'inquiéter l'ennemi et de protéger les phalanges. 39 Lorsque les rayons du soleil tombèrent sur les boucliers d'or et de bronze, les montagnes resplendirent de leur éclat et brillèrent comme des lampes de feu. 40 Une partie de l'armée du roi se déploya sur les hautes montagnes et l'autre partie dans les vallées et ils s'avançaient d'un pas assuré et en bon ordre. 41 Tous étaient épouvantés des cris de cette multitude, du bruit de leur marche et du fracas de leurs armes. C'était en effet une armée extrêmement nombreuse et puissante. 42 Judas s'avança avec son armée pour livrer bataille et six cents hommes de l'armée du roi tombèrent. 43 Éléazar, surnommé Abaron, aperçut un des éléphants couverts des harnais royaux et dépassant tous les autres en hauteur. S'imaginant que le roi était dessus, 44 il se dévoua pour délivrer son peuple et s'acquérir un nom immortel. 45 Il courut hardiment vers lui à travers la phalange, tuant à droite et à gauche et devant lui les ennemis s'écartaient de part et d'autre. 46 Alors il se glissa sous l'éléphant, lui enfonça son épée et le tua, l'éléphant tomba par terre sur lui et Éléazar mourut là. 47 Les Juifs, voyant les forces du royaume et l'impétuosité des troupes, se retirèrent devant elles. 48 En même temps ceux de l'armée du roi montèrent vers Jérusalem à la rencontre des Juifs et le roi établit son camp contre la Judée et contre le mont Sion. 49 Il fit la paix avec ceux qui étaient à Bethsur et ceux-ci sortirent de la ville, parce qu'il n'y avait pas eu de vivres à renfermer pour eux dans la place, car c'était l'année du repos de la terre. 50 Le roi s'empara ainsi de Bethsur et il y laissa une garnison pour la garder. 51 Il établit son camp devant le lieu saint pendant beaucoup de jours et il y dressa des tours à balistes, des machines de guerre, des catapultes pour lancer des traits enflammés et des pierres, des scorpions pour lancer des flèches et des frondes. 52 Les assiégés construisirent aussi des machines pour les opposer à celles des assiégeants et prolongèrent longtemps la résistance. 53 Mais il n'y avait pas de vivres dans les entrepôts, parce que c'était la septième année et que les Israélites qui s'étaient réfugiés en Judée devant les nations avaient consommé le reste de ce qu'on avait mis en réserve. 54 Il ne resta dans le lieu saint qu'un petit nombre de Juifs, car la faim se faisait de plus en plus sentir, les autres se dispersèrent chacun chez soi. 55 Cependant Philippe, que le roi Antiochus encore vivant avait désigné pour élever Antiochus son fils et en faire un roi, 56 était revenu de Perse et de Médie et avec lui les troupes qui avaient accompagné le roi et il cherchait à prendre en main les affaires du royaume. 57 A cette nouvelle, Lysias n'eut rien de plus pressé que de se retirer, il dit au roi, aux chefs de l'armée et aux troupes : "Nous nous amoindrissons ici de jour en jour, nous n'avons que peu de vivres et le lieu que nous assiégeons est bien fortifié et nous avons à nous occuper des affaires de l'État. 58 Maintenant donc, tendons la main à ces hommes et faisons la paix avec eux et avec toute leur nation. 59 Reconnaissons-leur le droit de vivre selon leurs lois, comme auparavant, car c'est à cause de ces lois, que nous avons voulu abolir, qu'ils se sont irrités et ont fait tout cela." 60 Ce discours plut au roi et aux chefs et il envoya vers eux pour traiter de la paix et ils l'acceptèrent. 61 Le roi et les chefs confirmèrent le traité par serment, là-dessus, les assiégés sortirent de la forteresse. 62 Mais le roi ayant pénétré dans l'enceinte du mont Sion et en ayant vu les fortifications, il viola le serment qu'il avait prêté et donna l'ordre de détruire les murailles tout autour. 63 Puis il partit en grande hâte et retourna à Antioche, où il trouva Philippe maître de la ville, il combattit contre lui et se rendit maître de la ville.


1 Maccabées 7. 1 L'an cent cinquante et un, Démétrius, fils de Séleucus, s'échappa de la ville de Rome et aborda, avec un petit nombre de gens, dans une ville maritime où il prit le titre de roi. 2 Dès qu'il eut fait son entrée dans le royaume de ses pères, l'armée se saisit d'Antiochus et de Lysias pour les lui amener. 3 Lorsqu'il en fut averti, il dit : "Ne me faites pas voir leur visage." 4 Alors l'armée les tua et Démétrius s'assit sur le trône de son royaume. 5 Alors tous les hommes iniques et impies d'Israël vinrent le trouver, conduits par Alcime, qui voulait être grand prêtre. 6 Ils accusèrent le peuple auprès du roi en disant : "Judas et ses frères ont fait périr tous tes amis et nous ont expulsés de notre terre. 7 Envoie donc maintenant un homme en qui tu aies confiance, pour qu'il aille constater toute la ruine qu'ils ont faite parmi nous et dans les provinces du roi et qu'il punisse les coupables avec tous ceux qui leur viennent en aide." 8 Le roi choisit parmi ses amis Bacchidès, gouverneur du pays situé au-delà du fleuve, homme très considérable dans le royaume et fidèle au roi, 9 et il l'envoya avec l'impie Alcime, auquel il assura la souveraine sacrificature et lui ordonna de tirer vengeance des enfants d'Israël. 10 S'étant mis en route, ils vinrent avec une grande armée dans le pays de Juda et ils envoyèrent des messagers porter à Judas et à ses frères des paroles de paix, pour les tromper. 11 Mais ceux-ci, voyant qu'ils étaient venus avec une grande armée, n'écoutèrent pas leur discours. 12 Cependant une troupe de scribes se rendit auprès d'Alcime et de Bacchidès pour chercher le droit, 13 et ceux qui tenaient le premier rang parmi les enfants d'Israël, les Assidéens, leur demandèrent la paix, 14 car ils disaient : "Un prêtre de la race d'Aaron est venu avec l'armée, il ne saurait nous maltraiter." 15 Il leur fit entendre des paroles de paix et leur fit ce serment : "Nous ne voulons vous faire aucun mal, ni à vous, ni à vos amis." 16 Ils le crurent, mais lui fit saisir soixante d'entre eux et les fit massacrer le même jour, selon la parole de l'Écriture : 17 "Ils ont dispersé la chair et répandu le sang de tes saints autour de Jérusalem et il n'y a personne pour les ensevelir." 18 Alors la crainte et la terreur s'emparèrent de tout le peuple : "Il n'y a plus, disait-on, ni vérité ni justice parmi eux, car ils ont violé leur engagement et le serment qu'ils avaient fait." 19 Bacchidès partit de Jérusalem et alla camper à Bézeth, là il envoya saisir un grand nombre de ceux qui avaient déserté son parti, avec quelques-uns du peuple et les ayant tués, il jeta leurs cadavres dans la grande citerne. 20 Après avoir confié le pays à Alcime, en lui laissant des troupes pour le défendre, Bacchidès s'en retourna auprès du roi. 21 Alcime s'efforça de se mettre en possession du pontificat. 22 Tous ceux qui troublaient leur peuple s'assemblèrent autour de lui, se rendirent maîtres du pays de Juda et causèrent une grande affliction en Israël. 23 Voyant tous les maux que faisaient aux enfants d'Israël Alcime et ses partisans, plus funestes que les païens eux-mêmes, 24 Judas parcourut en tous sens le territoire de la Judée, châtiant les apostats et les empêchant de se répandre dans les campagnes. 25 Lorsque Alcime vit que Judas et ses compagnons étaient devenus puissants, reconnaissant qu'il ne pouvait tenir contre eux, il retourna auprès du roi et les accusa des plus grands méfaits. 26 Le roi envoya Nicanor, un de ses plus illustres généraux, rempli de haine et d'animosité contre Israël, avec ordre d'exterminer le peuple. 27 Arrivé à Jérusalem avec une forte armée, Nicanor fit adresser à Judas et à ses frères des paroles de paix, pour les tromper : 28 "Qu'il n'y ait pas, disait-il, de guerre entre vous et moi, je veux aller avec un petit nombre d'hommes voir vos visages en amitié." 29 Il vint donc vers Judas et ils se saluèrent mutuellement avec des démonstrations amicales, mais les ennemis étaient prêts à se saisir de Judas. 30 Informé que Nicanor était venu le trouver dans un but perfide, Judas effrayé se retira et refusa de le voir davantage. 31 Nicanor reconnut alors que son projet était découvert et il en vint immédiatement aux armes contre Judas près de Capharsalama. 32 Environ cinq mille hommes de l'armée de Nicanor furent tués, le reste s'enfuit dans la ville de David. 33 Après ces événements, Nicanor étant monté au mont Sion, quelques-uns des prêtres sortirent du lieu saint, accompagnés de plusieurs anciens du peuple, pour le saluer amicalement et lui montrer les holocaustes qui étaient offerts pour le roi. 34 Mais lui, les raillant et les traitant avec mépris, les souilla et prononça des paroles insolentes 35 et il fit ce serment avec colère : "Si Judas et son armée ne sont pas livrés sur le champ entre mes mains, dès que je serai revenu en paix, je brûlerai cet édifice." Et il sortit tout en colère. 36 Alors les prêtres rentrèrent et, se tenant devant l'autel et le sanctuaire, ils dirent en pleurant : 37 "C'est vous, Seigneur, qui avez choisi cette maison pour y mettre votre nom, afin qu'elle fût pour votre peuple une maison de prière et de supplication. 38 Tirez vengeance de cet homme et de son armée et qu'ils tombent par l'épée. Souvenez-vous de leurs blasphèmes et ne permettez pas qu'ils demeurent." 39 Nicanor, quittant Jérusalem, alla camper près de Béthoron et un corps de Syriens vint au-devant de lui. 40 Judas, de son côté, campa près d'Adasa avec trois mille hommes et il pria en disant : 41 "Ceux qui avaient été envoyés par le roi des Assyriens vous ayant blasphémé, Seigneur, votre ange vint et leur tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes. 42 Exterminez de même en ce jour cette armée en notre présence, afin que tous les autres reconnaissent qu'il a tenu un langage impie sur votre sanctuaire et jugez-le selon sa méchanceté." 43 Les armées en vinrent aux mains le treizième jour du mois d'Adar et les troupes de Nicanor furent taillées en pièces, lui-même tomba le premier dans le combat. 44 Les troupes, voyant que Nicanor était tombé, jetèrent leurs armes et prirent la fuite. 45 Les Juifs les poursuivirent une journée de chemin, depuis Adasa jusqu'aux environs de Gazara, sonnant derrière eux les trompettes en fanfare. 46 De tous les villages de Judée aux alentours sortirent des gens qui enveloppèrent les Syriens : ceux-ci alors se retournaient les uns sur les autres et tous tombèrent par l'épée, sans qu'aucun d'eux échappât, pas même un seul. 47 Ils prirent le butin des vaincus, ainsi que leur butin et ayant coupé la tête de Nicanor et sa main droite, qu'il avait insolemment étendue, ils les apportèrent et les suspendirent en vue de Jérusalem. 48 Le peuple fut rempli de joie et ils célébrèrent ce jour comme un jour de grande allégresse. 49 On décida que ce jour serait célébré chaque année, le treize du mois d'Adar. 50 Et le pays de Juda fut tranquille pendant un peu de temps.


1 Maccabées 8. 1 Or, Judas entendit parler des Romains : ils sont, lui dit-on, puissants dans les combats, ils montrent de la bienveillance à tous ceux qui s'attachent à leur cause et font amitié avec quiconque vient à eux et ils sont puissants dans les combats. 2 On lui raconta leurs guerres et les exploits accomplis par eux chez les Galates, qu'ils avaient soumis et rendus tributaires, 3 tout ce qu'ils avaient fait dans le pays d'Espagne, pour s'emparer des mines d'or et d'argent qui s'y trouvent et comment ils avaient soumis tout ce pays par leur prudence et leur patience : 4 ce pays était très éloigné d'eux. Il en avait été de même des rois qui étaient venus les attaquer des extrémités de la terre, ils les avaient battus et frappés d'une grande plaie et les autres leur paient un tribut annuel. 5 Ils avaient vaincu à la guerre Philippe et Persée, roi des Céthéens et ceux qui avaient pris les armes contre eux et ils les avaient soumis. 6 Antiochus le Grand, roi de l'Asie, qui s'était avancé contre eux pour les combattre avec cent vingt éléphants, de la cavalerie, des chariots et une très puissante armée, avait été aussi battu par eux, 7 ils l'avaient pris vivant et lui avaient imposé l'engagement de leur payer, lui et ses successeurs, un tribut considérable, de livrer des otages et de céder une partie de son royaume, 8 savoir le pays de l'Inde, la Médie et la Lydie et des portions de ses plus belles provinces et, après les avoir reçues de lui, ils les avaient cédées au roi Eumène. 9 Ceux de la Grèce ayant formé le dessein d'aller les détruire, les Romains l'avaient appris 10 et avaient envoyé contre eux un seul général, ils leur avaient fait la guerre, en avaient tué un grand nombre, emmené en captivité leurs femmes et leurs enfants, pillé leurs biens, soumis leur pays, détruit leurs forteresses et réduit les habitants en servitude jusqu'à ce jour. 11 Tous les autres royaumes et les îles qui leur avaient résisté, ils les avaient détruits et assujettis. 12 Mais à leurs amis et à ceux qui mettent en eux leur confiance, ils gardent amitié, ils se sont rendus maîtres des royaumes voisins et éloignés et tous ceux qui entendent leur nom les redoutent. 13 Tous ceux à qui ils veulent prêter secours et conférer la royauté règnent et ils ôtent le pouvoir à qui il leur plaît, c'est une nation très puissante. 14 Malgré tout cela nul d'entre eux ne ceint le diadème, nul ne se vêtit de pourpre pour se grandir ainsi. 15 Ils se sont formé un sénat, où délibèrent chaque jour trois cent vingt membres s'occupant constamment des intérêts du peuple, pour le rendre prospère. 16 Ils confient chaque année le pouvoir à un seul homme pour commander dans tout leur pays, tous obéissent à ce seul homme et il n'y a parmi eux ni envie, ni jalousie. 17 Judas choisit Eupolème, fils de Jean, fils d'Accos et Jason, fils d'Éléazar et il les envoya à Rome pour faire avec eux amitié et alliance, 18 et pour qu'ils les délivrassent du joug, car ils voyaient que le royaume des Grecs réduisait Israël en servitude. 19 Ils se rendirent donc à Rome et le voyage fut très long et, étant entrés dans le sénat, il prirent la parole en ces termes : 20 "Judas Machabée, ses frères et le peuple juif nous ont envoyés vers vous pour conclure avec vous un traité d'alliance et de paix et pour que nous soyons inscrits au nombre de vos alliés et de vos amis." 21 Cette requête fut accueillie favorablement, 22 et voici la copie du traité que les Romains gravèrent sur des tables de bronze et envoyèrent à Jérusalem, pour y demeurer comme un monument de paix et d'alliance : 23 "Prospérité aux Romains et à la nation juive sur mer et sur terre, à jamais. Loin d'eux l'épée et l'ennemi. 24 S'il survient une guerre aux Romains d'abord, ou à l'un de leurs alliés dans toute l'étendue de leur empire, 25 la nation juive leur prêtera secours, selon que les circonstances le permettront, de tout cœur, 26 ils ne donneront aux combattants et ne fourniront ni blé, ni armes, ni argent, ni bateaux. Telle est la volonté des Romains et les Juifs observeront leurs engagements sans rien recevoir. 27 De même, s'il survient une guerre à la nation juive d'abord, les Romains combattront avec eux de toute leur âme, selon que les circonstances le leur permettront, 28 sans qu'il soit fourni aux troupes auxiliaires ni blé, ni armes, ni argent, ni bateaux. Telle est la volonté de Rome et ils observeront leurs engagements sans tromperie. 29 Telles sont les clauses du traité des Romains avec le peuple juif. 30 Que si, dans la suite, les uns et les autres veulent y ajouter ou en retrancher, ils le feront à leur gré et ce qui aura été ajouté ou retranché sera obligatoire." 31 "Au sujet des maux que le roi Démétrius leur a faits, nous lui avons écrit en ces termes : "Pourquoi fais-tu peser le joug sur les Juifs, qui sont nos amis et nos alliés ? 32 Si donc ils t'accusent encore auprès de nous, nous soutiendrons leurs droits et nous te combattrons sur mer et sur terre."

1 Maccabées 9. 1 Ayant appris que Nicanor et son armée étaient tombés dans le combat, Démétrius envoya encore une fois Bacchidès et Alcime en Judée, avec l'aile droite de son armée. 2 Ils prirent la route qui mène à Galgala et dressèrent leur camp à Masaloth, qui est dans le territoire d'Arbèles, ils s'emparèrent de cette ville et tuèrent un grand nombre d'habitants. 3 Le premier mois de l'an cent cinquante-deux, ils rangèrent leurs troupes devant Jérusalem. 4 Puis ils levèrent le camp et allèrent à Bérée avec vingt mille hommes et deux mille cavaliers. 5 Judas avait établi son camp à Éléasa, ayant avec lui trois mille guerriers d'élite. 6 A la vue du grand nombre d'ennemis, ils furent remplis de frayeur et beaucoup s'enfuirent secrètement du camp, il n'en resta que huit cents. 7 Judas vit que son armée s'était dérobée et que cependant la bataille était imminente, alors son cœur fut brisé, parce que le temps lui manquait pour rassembler les siens et il se sentit défaillir. 8 Cependant il dit à ceux qui lui restaient : "Allons, marchons contre nos adversaires, si toutefois nous pouvons lutter contre eux." 9 Mais eux l'en détournaient en disant : "Nous ne le pouvons pas, sauvons maintenant notre vie et retournons auprès de nos frères, ensuite nous reviendrons combattre nos ennemis, mais nous sommes trop peu. " 10 Judas leur dit : " Loin de moi d'agir ainsi, de prendre la fuite devant eux. Si notre heure est venue, mourons bravement pour nos frères et ne laissons pas une tâche à notre gloire." 11 L'armée syrienne sortit du camp, s'avançant à leur rencontre, les cavaliers étaient partagés en deux corps, les frondeurs et les archers marchaient en tête, les plus vaillants au premier rang. 12 Bacchidès était à l'aide droite et la phalange s'avançait des deux côtés, au son de la trompette. 13 Ceux du côté de Judas sonnèrent aussi de la trompette et la terre était ébranlée du bruit des deux armées. Le combat s'engagea et dura du matin jusqu'au soir. 14 Judas, voyant que Bacchidès et ses meilleures troupes étaient à l'aile droite, rassembla autour de lui tous les hommes les plus ardents, 15 battit l'aile droite des Syriens et la poursuivit jusqu'à la montagne d'Azot. 16 Mais ceux qui étaient à l'aile gauche, s'apercevant que l'aile droite était battue, firent volte-face et suivirent par derrière Judas et les siens, 17 la lutte devint acharnée et il y eut de part et d'autre un grand nombre de morts. 18 Judas tomba aussi et ses compagnons prirent la fuite. 19 Jonathas et Simon emportèrent Judas, leur frère et ils l'ensevelirent dans le tombeau de leurs pères, à Modin. 20 Là tout Israël le pleura et fit entendre sur lui de grandes lamentations, on mena le deuil pendant plusieurs jours, 21 et l'on disait : "Comment est-il tombé le héros, celui qui sauvait Israël." 22 Le reste de l'histoire de Judas, ses autres guerres, les autres exploits qu'il accomplit et ses titres de gloire n'ont pas été écrits, car ils sont très nombreux. 23 Après la mort de Judas, les impies se montrèrent dans tout le territoire d'Israël et tous ceux qui commettent l'iniquité levèrent la tête. 24 En ces jours-là, survint une très grande famine et le pays se rallia à eux. 25 Bacchidès choisit les hommes impies et les établit pour administrer le pays. 26 Ils recherchaient les amis de Judas et, quand ils en avaient trouvé, ils les amenaient à Bacchidès, qui les punissait et les tournait en dérision. 27 Et Israël fut affligé d'une grande tribulation, telle qu'il n'y en avait pas eu de pareille depuis le jour où il ne parut plus de prophète en Israël. 28 Alors tous les amis de Judas s'assemblèrent et dirent à Jonathas : 29 "Depuis que ton frère Judas est mort, il ne se trouve plus d'homme semblable à lui pour marcher contre nos ennemis, Bacchidés et tous ceux qui haïssent notre nation. 30 Nous te choisissons donc aujourd'hui pour être notre chef à sa place et pour nous commander dans nos combats." 31 Jonathas reçut donc en ce temps-là le commandement et il se leva à la place de Judas, son frère. 32 Dès que Bacchidés eut appris l'élection de Jonathas, il chercha à le faire périr. 33 Informés de ce dessein, Jonathas, son frère Simon et tous ceux qui étaient avec lui s'enfuirent au désert de Thécué et ils s'établirent près des eaux de la citerne Asphar. 34 Bacchidés en eut connaissance le jour du sabbat et il se rendit lui-même avec toute son armée au-delà du Jourdain. 35 Jonathas envoya son frère Jean, comme chef du peuple, chez les Nabatéens, ses amis, les priant de leur permettre de déposer chez eux ses bagages, qui étaient considérables. 36 Mais les fils de Jambri, étant sortis de Madaba, se saisirent de Jean et de tous ses bagages et s'en allèrent avec tout ce butin. 37 Quelque temps après, on vint annoncer à Jonathas et à son frère Simon que les fils de Jambri célébraient une noce solennelle et qu'ils amenaient de Nadabat en grande pompe la fiancée, fille d'un des puissants princes de Canaan. 38 Alors, se souvenant de leur frère Jean, ils montèrent et se cachèrent à l'abri de la montagne. 39 Levant les yeux, ils observaient et voici qu'un grand bruit se fit entendre et que parut un nombreux convoi, l'époux, accompagné de ses frères et de ses amis, s'avançait à leur rencontre, avec des tambourins, des instruments de musique et un attirail considérable. 40 A cette vue, les compagnons de Jonathas se levèrent de leur embuscade et se précipitèrent sur eux pour les massacrer, un grand nombre tombèrent sous leurs coups, le reste s'enfuit dans les montagnes et les Juifs s'emparèrent de leur butin. 41 Ainsi les noces se changèrent en deuil et les sons joyeux de leur musique en lamentation. 42 Après avoir ainsi vengé le meurtre de leur frère, Jonathas et Simon se retirèrent vers les marais du Jourdain. 43 Bacchidès en fut instruit et il vint le jour du sabbat jusqu'aux berges du Jourdain, avec une puissante armée. 44 Alors Jonathas dit à ses compagnons : "Levons-nous maintenant et combattons pour notre vie. Car il n'en est pas aujourd'hui comme hier et avant-hier. 45 Voici l'ennemi en armes devant nous et derrière nous et de tous côtés l'eau du Jourdain, un marais et un bois, nul moyen d'échapper. 46 Maintenant donc criez vers le ciel, afin que vous soyez sauvés de la main de vos ennemis." Le combat s'engagea. 47 Jonathas étendit la main pour frapper Bacchidés, mais celui-ci, pour l'éviter, se rejeta en arrière. 48 Alors Jonathas sauta dans le Jourdain, avec ses compagnons, ils le passèrent à la nage et les Syriens ne le passèrent pas pour les poursuivre. 49 Il périt ce jour-là mille hommes du côté de Bacchidés. Celui-ci retourna à Jérusalem, 50 et bâtit des villes fortes dans la Judée, la forteresse près de Jéricho, Emmaüs, Béthoron, Béthel, Thamnatha, Phara et Téphon, avec de hautes murailles, des portes et des verrous, 51 et il y mit des garnisons pour exercer les hostilités contre Israël. 52 Il fortifia la ville de Bethsur, Gazara et la citadelle et il y mit des troupes et des dépôts de vivres. 53 Il prit pour otages les fils des principaux du pays et les retint prisonniers dans la citadelle de Jérusalem. 54 L'an cent cinquante-trois, au deuxième mois, Alcime commanda d'abattre les murs du parvis intérieur du sanctuaire, détruisant ainsi l'œuvre des prophètes et il commença à les démolir. 55 En ce temps-là, Alcime fut frappé de Dieu et ses entreprises furent arrêtées, sa bouche se ferma, atteint de paralysie, il ne put plus prononcer une seule parole, ni donner aucun ordre au sujet des affaires de sa maison. 56 Et Alcime mourut en ce temps-là dans de grandes tortures. 57 Voyant qu'Alcime était mort, Bacchidès s'en retourna auprès du roi et le pays de Juda fut en paix pendant deux ans. 58 Alors tous les Juifs infidèles tinrent conseil, en disant : "Voici que Jonathas et ses compagnons vivent en paix et sécurité, faisons donc venir Bacchidès et il les prendra tous en une nuit." 59 Et ils allèrent s'entendre avec lui. 60 Bacchidès se mit en marche à la tête d'une grande armée et il envoya secrètement des lettres à tous ses partisans qui étaient en Judée, pour qu'ils se saisissent de Jonathas et de ses compagnons, mais ils n'y réussirent pas, parce que ces derniers eurent connaissance de leur projet. 61 Et parmi les hommes du pays, chefs du complot, ils en prirent cinquante et les firent périr. 62 Puis Jonathas, avec Simon et ceux qui étaient avec eux, se rendit à Bethbasi dans le désert et il en répara les ruines et la fortifia. 63 Bacchidès l'apprit, rassembla toutes ses troupes et fit appel à ses partisans de Judée. 64 Il vint et établit son camp près de Bethbasi, il assiégea cette ville pendant beaucoup de jours et construisit des machines. 65 Mais Jonathas, laissant dans la ville son frère Simon, sortit dans la campagne et revint avec une petite troupe. 66 Il battit Odoarrès, ainsi que ses frères et les fils de Phaséron dans leurs tentes et il commença à attaquer les assiégeants et à marcher contre eux avec des forces. 67 Simon, de son côté, fit une sortie avec ses compagnons et brûla les machines de guerre. 68 Tous deux combattirent contre Bacchidès, le mirent en déroute et le jetèrent dans une profonde affliction de ce que son dessein et son expédition étaient complètement manqués. 69 Outré de colère contre les hommes impies qui lui avaient conseillé de venir dans le pays, il en fit périr un grand nombre et prit la résolution de retourner dans son pays. 70 Jonathas le sut et il lui envoya des messagers pour traiter avec lui de la paix et obtenir qu'on leur rendît les prisonniers. 71 Bacchidès les accueillit et accepta leurs propositions, il s'engagea par serment envers Jonathas à ne lui faire aucun mal, tant qu'il vivrait. 72 Il lui rendit les prisonniers qu'il avait faits auparavant dans le pays de Juda et, s'en étant allé dans son pays, il ne revint plus sur le territoire des Juifs. 73 L'épée se reposa dans Israël et Jonathas fixa sa demeure à Machmas et il commença à juger le peuple et il fit disparaître les impies du milieu d'Israël.


1 Maccabées 10. 1 L'an cent soixante, Alexandre, fils d'Antiochus et surnommé Épiphane, se mit en marche et s'empara de Ptolémaïs, les habitants le reçurent et il fut roi. 2 Le roi Démétrius, l'ayant appris, rassembla une très forte armée et s'avança contre lui pour le combattre. 3 En même temps Démétrius envoyait à Jonathas une lettre avec des paroles de paix, lui promettant de l'élever en dignité. 4 "Hâtons-nous, disait-il, de faire la paix avec lui, avant qu'il la fasse avec Alexandre contre nous. 5 Car il se souviendra de tout le mal que nous lui avons fait, à lui, à son frère et à tout son peuple." 6 Il l'autorisait à lever des troupes, à fabriquer des armes et à se dire son allié et il ordonnait qu'on lui remit les otages détenus dans la citadelle. 7 Aussitôt Jonathas se rendit à Jérusalem et lut la lettre devant tout le peuple et devant ceux qui étaient dans la citadelle. 8 Ils furent saisis d'une grande crainte, en apprenant que le roi donnait à Jonathas le pouvoir de former une armée. 9 Ceux de la citadelle livrèrent les otages à Jonathas, qui les rendit à leurs parents. 10 Jonathas s'établit à Jérusalem et commença à rebâtir et à renouveler la ville. 11 Il commanda aux ouvriers de reconstruire les murailles et d'entourer le mont Sion de pierres carrées pour le fortifier. Ces ordres furent exécutés. 12 Alors les étrangers qui étaient dans les forteresses que Bacchidès avait bâties s'enfuirent, 13 et chacun d'eux, quittant sa demeure, s'en retourna dans son pays. 14 Quelques-uns seulement de ceux qui avaient abandonné la loi et les commandements restèrent dans Bethsur, qui devint leur refuge. 15 Cependant le roi Alexandre apprit les offres que Démétrius avait faites à Jonathas, on lui raconta aussi les combats que celui-ci avait livrés, les exploits qu'il avait accomplis, lui et ses frères, ainsi que les maux qu'ils avaient endurés. 16 Et il dit : "Trouverions-nous jamais un homme pareil ? Faisons-nous-en donc un ami et un allié." 17 Il écrivit une lettre et la lui envoya, ainsi conçue : 18 "Le roi Alexandre à son frère Jonathas : salut. 19 Nous avons appris sur toi que tu es un homme puissant et que tu es disposé à être notre ami. 20 C'est pourquoi nous te constituons aujourd'hui grand prêtre de la nation et te donnons le titre d'ami du roi, il lui envoyait en même temps une robe de pourpre et une couronne d'or prends intérêt à nos affaires et garde-nous ton amitié." 21 Jonathas revêtit les ornements sacrés le septième mois de l'an cent soixante, en la fête des Tabernacles et il leva une armée et fabriqua beaucoup d'armes. 22 En apprenant ces choses, Démétrius ressentit une grande affliction : 23 "Qu'avons-nous fait, dit-il, qu'Alexandre nous ait prévenus en obtenant l'amitié des Juifs pour affermir sa puissance ? 24 Moi aussi je veux leur adresser des paroles persuasives, leur offrir une haute situation et des présents, afin qu'ils soient mes alliés." 25 Il leur envoya donc une lettre ainsi conçue : "Le roi Démétrius à la nation juive : salut. 26 Vous avez gardé fidèlement l'alliance faite avec nous, persévérant dans notre amitié et ne vous unissant pas à nos ennemis, nous l'avons appris et nous nous en sommes réjouis. 27 Et maintenant, continuez de nous garder fidélité et nous récompenserons par des bienfaits ce que vous faites pour nous. 28 Nous vous accorderons beaucoup d'exemptions et de faveurs. 29 Dès à présent je vous décharge et je fais remise à tous les Juifs des tributs, des droits sur le sel et des couronnes. Ce qui me revient pour le tiers du produit du sol 30 et pour la moitié du produit des arbres fruitiers, je vous en fais aujourd'hui la remise et je n'exigerai plus rien désormais et en aucun temps, du pays de Juda, ni des trois cantons qui lui sont réunis de la Samarie et de la Galilée. 31 Je veux que Jérusalem soit une ville sainte et exempte, ainsi que son territoire, ses dîmes et ses tributs. 32 Je renonce aussi à mon autorité sur la citadelle qui est à Jérusalem et je la donne au grand prêtre afin qu'il y établisse, pour la garder, les hommes qu'il aura choisis. 33 Tous les Juifs qui ont été emmenés captifs du pays de Judas dans toute l'étendue de mon royaume, je les renvoie libres sans rançon, je veux que tous leur fassent aussi remise des tributs, même pour leurs animaux. 34 Que toutes les solennités, les sabbats, les néoménies, les jours fixés et les trois jours qui précédent ou qui suivent une fête solennelle, soient tous des jours d'immunité et de franchise pour tous les Juifs qui habitent dans mon royaume. 35 En ces jours-là, nul n'aura le droit de poursuivre l'un d'entre eux, ou de lui intenter une action pour quelque affaire que ce soit. 36 On enrôlera dans l'armée du roi jusqu'à trente mille juifs et on leur donnera la même solde qui est allouée à toutes les troupes du roi. Un certain nombre d'entre eux seront placés dans les grandes forteresses du roi, 37 et plusieurs seront admis aux emplois de confiance du royaume, de plus, ces troupes auront à leur tête des chefs pris dans leurs rangs et elles vivront selon leurs lois, comme le roi l'a ordonné pour le pays de Juda. 38 Les trois cantons de la Samarie annexés à la Judée lui seront incorporés et comptés comme ne faisant qu'un avec elle, de telle sorte qu'ils n'obéissent à nulle autre autorité que celle du grand prêtre. 39 Je donne Ptolémaïs et son territoire au sanctuaire de Jérusalem, pour les dépenses nécessaires au culte. 40 Et moi je donne chaque année quinze mille sicles d'argent, qui seront pris sur le fisc royal dans les localités convenables. 41 Et tout le surplus, que les employés du fisc n'auront pas payé comme dans les années antérieures, ils le solderont à l'avenir pour le service du temple. 42 En outre, des cinq mille sicles d'argent que les officiers soustrayaient chaque année aux besoins du sanctuaire, en les prélevant sur ses revenus, il sera fait remise, parce qu'ils appartiennent aux prêtres qui font le service. 43 Quiconque sera réfugié dans le sanctuaire de Jérusalem et dans toute son enceinte, étant redevable des impôts royaux ou de toute autre dette, sera libre, avec tous les biens qu'il possède dans mon royaume. 44 Les dépenses pour la construction et la restauration du sanctuaire seront aussi prélevées sur les revenus du roi. 45 En outre, pour reconstruire les murailles de Jérusalem et pour en fortifier l'enceinte, les dépenses seront encore prélevées sur les revenus du roi et il en sera de même pour relever les murailles des villes de la Judée." 46 Lorsque Jonathas et le peuple entendirent ces paroles, ils n'y crurent pas et refusèrent de les accepter, parce qu'ils se souvenaient des grands maux que Démétrius avait faits à Israël et des calamités qu'il leur avait causées. 47 Ils se décidèrent donc en faveur d'Alexandre, dont les propositions pacifiques obtinrent la préférence à leurs yeux et ils furent constamment ses alliés. 48 Le roi Alexandre rassembla une grande armée et s'avança contre Démétrius. 49 Les deux rois ayant engagé la bataille, l'armée de Démétrius prit la fuite et Alexandre la poursuivit, il l'emporta sur eux 50 et combattit très vaillamment jusqu'au coucher du soleil et Démétrius fut tué ce jour-là. 51 Alexandre envoya à Ptolémée, roi d'Égypte, des ambassadeurs chargés de lui dire : 52 "Je suis rentré dans mon royaume et je suis assis sur le trône de mes pères, j'ai reconquis le gouvernement par ma victoire sur Démétrius et j'ai pris possession de notre pays. 53 Je lui ai livré bataille et il a été défait par moi, lui et son armée et je suis monté sur le siège de sa royauté. 54 Maintenant, faisons amitié ensemble, donne-moi ta fille en mariage, je serai ton gendre et je te donnerai, ainsi qu'à elle, des présents dignes de toi." 55 Le roi Ptolémée répondit en ces termes : "Heureux le jour où tu es rentré dans le pays de tes pères et où tu t'es assis sur le trône de leur royauté. 56 Maintenant, je ferai pour toi ce que tu as écrit, mais viens au-devant de moi à Ptolémaïs, afin que nous nous voyions ensemble et je te ferai mon gendre, comme tu en as exprimé le désir." 57 Ptolémée partit d'Égypte, lui et sa fille Cléopâtre et se rendit à Ptolémaïs, en l'an cent soixante-deux. 58 Le roi Alexandre vint au-devant de lui et celui-ci lui donna sa fille Cléopâtre et il célébra les noces à Ptolémaïs avec une grande magnificence, selon la coutume des rois. 59 Le roi Alexandre écrivit aussi à Jonathas, l'invitant à se rencontrer avec lui. 60 Jonathas se rendit en grande pompe à Ptolémaïs, où il se rencontra avec les deux rois, il leur offrit, ainsi qu'à leurs courtisans, de l'argent, de l'or et beaucoup de présents et il se concilia leur faveur. 61 Alors s'unirent contre lui des hommes pervers d'Israël, des impies, pour l'accuser, mais le roi ne les écouta pas. 62 Le roi ordonna même qu'on ôtât à Jonathas ses vêtements et qu'on le revêtit de pourpre. Cet ordre ayant été exécuté, le roi le fit asseoir auprès de lui, 63 et il dit aux grands de sa cour : "Sortez avec lui au milieu de la ville et publiez que personne n'élève de plainte contre lui pour quoi que ce soit et que nul ne le moleste sous aucun prétexte." 64 Quand ses accusateurs virent qu'on lui rendait ces honneurs publics et qu'il était revêtu de la pourpre, tous s'enfuirent. 65 Ajoutant encore à ces honneurs, le roi l'inscrivit au nombre de ses premiers amis et le fit général et gouverneur de province. 66 Et Jonathas revint à Jérusalem en paix et joyeux. 67 L'an cent soixante-cinq, Démétrius, fils de Démétrius, vint de Crète dans le pays de ses pères. 68 A cette nouvelle, le roi Alexandre ressentit une grande douleur et il retourna à Antioche. 69 Démétrius prit pour général Apollonius, gouverneur de la Cœlé-Syrie et celui-ci rassembla une grande armée et vint camper près de Jamnia. Là, il envoya dire à Jonathas, le grand prêtre : 70 "Toi, tout seul, tu t'élèves contre nous et moi je suis devenu un objet de dérision et d'opprobre à cause de toi. Comment oses-tu, toi, jouer l'indépendant vis-à-vis de nous, dans tes montagnes ? 71 Maintenant donc, si tu as confiance dans tes forces, descends vers nous dans la plaine et là mesurons-nous ensemble, car j'ai pour moi les puissantes villes de la côte. 72 Informe-toi et apprends qui je suis et quels sont les autres qui me prêtent leur concours. Ils affirment que votre pied ne peut tenir devant nous, puisque deux fois tes pères ont été mis en fuite dans leur pays. 73 Et maintenant, tu ne pourras soutenir le choc de la cavalerie et d'une armée si nombreuse, dans une plaine où il n'y a ni pierre, ni rocher, ni un lieu où l'on puisse se réfugier." 74 Quand Jonathas eut entendu les paroles d'Apollonius, il ressentit une vive indignation, il fit choix de dix mille hommes et partit de Jérusalem et son frère Simon vint le rejoindre pour le soutenir. 75 Ils allèrent camper près de Joppé, la ville leur ferma ses portes, car elle était occupée par une garnison d'Apollonius, aussi en commencèrent-ils le siège. 76 Les habitants effrayés ouvrirent les portes et Jonathas fut maître de Joppé. 77 Dès qu'il en fut informé, Apollonius mit en ordre de bataille trois mille cavaliers et une armée nombreuse, 78 et se dirigea du côté d'Azot, comme pour se retirer et en même temps il s'avançait vers la plaine, parce qu'il avait un grand nombre de cavaliers en qui il avait confiance. Jonathas le suivit du côté d'Azot et les deux armées en vinrent aux mains. 79 Apollonius avait laissé derrière lui mille cavaliers dans un poste caché, 80 mais Jonathas eut avis qu'il y avait une embuscade dressée derrière lui. Les cavaliers entourèrent sa troupe et lancèrent des traits contre ses hommes depuis le matin jusqu'au soir. 81 Et ses hommes tinrent bon, ainsi que l'avait recommandé Jonathas, tandis que les chevaux des cavaliers se fatiguèrent. 82 Alors Simon fit avancer sa troupe et attaqua la phalange, car la cavalerie était sans force, les Syriens furent battus par lui et prirent la fuite. 83 La cavalerie se débanda dans la plaine et les fuyards gagnèrent Azot, où ils entrèrent dans Beth-Dagon, leur temple d'idole, pour y trouver un asile. 84 Jonathas brûla Azot et les villes d'alentour, après les avoir pillées et il livra au feu le temple de Dagon avec ceux qui s'y étaient réfugiés. 85 Le nombre de ceux qui périrent par l'épée ou qui furent consumés par le feu fut d'environ huit mille. 86 Et, partant de là, Jonathas vint camper près d'Ascalon, dont les habitants vinrent au-devant de lui, lui rendant de grands honneurs. 87 Puis Jonathas retourna à Jérusalem avec ses gens, ayant un riche butin. 88 Lorsque le roi Alexandre apprit ces événements, il accorda de nouveaux honneurs à Jonathas. 89 Il lui envoya une agrafe d'or, comme il est d'usage d'en gratifier les parents des rois et il lui donna en propriété Accaron et son territoire.


1 Maccabées 11. 1 Le roi d'Égypte rassembla une armée innombrable comme le sable qui est sur le bord de la mer et de nombreux bateaux et il cherchait à se rendre maître du royaume d'Alexandre par ruse et à l'annexer à son royaume. 2 Il s'avança donc vers la Syrie avec des paroles de paix, les habitants des villes les ouvraient devant lui et accouraient à sa rencontre, car le roi Alexandre avait ordonné d'aller au-devant de lui, parce qu'il était son beau-père. 3 Mais, dès que Ptolémée était entré dans une ville, il y laissait de ses troupes pour la garder. 4 Lorsqu'il approcha d'Azot, les habitants lui montrèrent le temple de Dagon brûlé, la ville elle-même et ses alentours en ruines, les cadavres épars et les restes de ceux qui avaient été brûlés dans la guerre, car ils en avaient fait des monceaux sur la route. 5 Et ils racontèrent au roi ce qu'avait fait Jonathas, afin de le rendre odieux, mais le roi se tut. 6 Jonathas se rendit auprès du roi à Joppé pour lui rendre hommage, ils se saluèrent mutuellement et passèrent là la nuit. 7 Jonathas accompagna le roi jusqu'au fleuve nommé Éleuthère, puis il retourna à Jérusalem. 8 Le roi Ptolémée se rendit ainsi maître des villes maritimes jusqu'à Séleucie sur la mer et il méditait de mauvais desseins contre Alexandre. 9 Il envoya des ambassadeurs au roi Démétrius, pour lui dire : "Viens, faisons alliance ensemble et je te donnerai ma fille qu'Alexandre a épousée et tu régneras dans le royaume de ton père. 10 Je me repens de lui avoir donné ma fille, car il a cherché à m'assassiner." 11 Il le rabaissait ainsi parce qu'il avait envie de son royaume. 12 Ayant enlevé sa fille, il la donna à Démétrius, dès lors il rompit avec Alexandre et leur hostilité devint publique. 13 Ptolémée fit son entrée à Antioche, prit le diadème d'Asie, mettant ainsi sur sa tête deux couronnes, celle d'Égypte et celle d'Asie. 14 En ce temps-là, Alexandre était en Cilicie, parce que les habitants de cette contrée s'étaient révoltés. 15 Dès qu'il apprit la trahison de son beau-père, Alexandre s'avança contre lui pour le combattre, le roi Ptolémée déploya son armée, marcha à sa rencontre avec de grandes forces et le mit en fuite. 16 Alexandre s'enfuit en Arabie pour y chercher un asile et le roi Ptolémée triompha. 17 L'Arabe Zabdiel trancha la tête à Alexandre et l'envoya à Ptolémée. 18 Le roi Ptolémée mourut trois jours après et les Égyptiens qui étaient dans les forteresses furent tués par leurs habitants. 19 Et Démétrius devint roi, l'an cent soixante-sept. 20 En ces jours-là, Jonathas rassembla ceux qui étaient en Judée afin de s'emparer de la citadelle de Jérusalem et il dressa contre elle beaucoup de machines de guerre. 21 Alors quelques hommes impies, qui haïssaient leur nation, allèrent trouver le roi Démétrius et lui rapportèrent que Jonathas assiégeait la citadelle. 22 A ce récit, Démétrius fut irrité, dès qu'il l'eut entendu, il se hâta d'accourir à Ptolémaïs et il écrivit à Jonathas de cesser le siège de la citadelle et de venir immédiatement le trouver à Ptolémaïs, pour conférer avec lui. 23 Lorsque Jonathas eut reçu cette lettre, il ordonna de continuer le siège et, ayant choisi pour l'accompagner quelques anciens d'Israël et plusieurs prêtres, il s'exposa au danger. 24 Ayant pris avec lui de l'or, de l'argent, des vêtements et beaucoup d'autres présents, il se rendit auprès du roi à Ptolémaïs et reçut de lui un accueil favorable. 25 Quelques hommes pervers de la nation portèrent contre lui des plaintes. 26 Mais le roi fit pour lui ce qu'avaient fait ses prédécesseurs : il le combla d'honneurs, en présence de tous ses amis, 27 lui confirma le souverain pontificat et toutes les distinctions qu'il avait précédemment et le fit inscrire au nombre de ses premiers amis. 28 Jonathas demanda au roi d'affranchir de tout tribut la Judée et les trois toparchies de la Samarie et il lui promit en retour trois cents talents. 29 Le roi y consentit et il écrivit sur tout cela à Jonathas une lettre ainsi conçue : 30 "Le roi Démétrius à son frère Jonathas et à la nation des Juifs : Salut. 31 Nous vous adressons une copie de la lettre que nous avons écrite à votre sujet à Lasthénès, notre cousin, afin que vous la connaissiez : 32 "Le roi Démétrius à Lasthénès, son père : Salut. 33 Nous avons résolu de faire du bien à la nation des Juifs, qui sont nos amis et observent ce qui est juste envers nous, à cause des bons sentiments qu'ils nous ont témoignés. 34 Nous leur confirmons et le territoire de la Judée et les trois cantons détachés de la Samarie pour être réunis à la Judée, savoir Éphraïm, Lydda et Ramathaïm avec toutes leurs dépendances, en faveur de tous ceux qui vont sacrifier à Jérusalem nous faisons cette concession, au lieu des redevances qu'auparavant le roi recevait d'eux chaque année sur les productions du sol et les fruits des arbres. 35 Et tous les autres droits qui nous appartiennent, à dater de ce jour, soit sur les dîmes et les tributs qui nous appartiennent, soit sur les marais salants et les couronnes qui nous étaient dues, 36 nous leur en faisons encore remise complète. Il ne sera dérogé désormais et en aucun temps à aucune de ces faveurs. 37 Maintenant donc, prenez soin de faire une copie de ce décret et qu'elle soit donnée à Jonathas et déposée sur la montagne sainte dans un lieu apparent." 38 Le roi Démétrius, voyant que le pays était en paix devant lui et qu'il n'avait plus à vaincre aucune résistance, renvoya toute son armée, chacun dans ses foyers, à l'exception des troupes étrangères qu'il avait recrutées dans les îles des nations et ainsi toutes les armées de ses pères devinrent ses ennemies. 39 Tryphon, qui avait été auparavant un des partisans d'Alexandre, voyant que toute l'armée murmurait contre Démétrius, alla trouver l'Arabe Émalchuel, qui élevait Antiochus, jeune fils d'Alexandre. 40 Il le pressa de le lui livrer, afin de le faire régner à la place de son père, il lui raconta tout ce que Démétrius avait fait et la haine de ses troupes contre lui et il demeura là un grand nombre de jours. 41 Jonathas envoya demander au roi Démétrius de retirer les troupes qui étaient dans la citadelle de Jérusalem et dans les autres forteresses de la Judée, parce qu'elles faisaient la guerre à Israël. 42 Démétrius fit répondre à Jonathas : "Je ne ferai pas seulement cela pour toi et pour ta nation, mais je veux te combler d'honneurs, toi et ta nation, aussitôt que les circonstances le permettront. 43 Maintenant donc, tu feras bien d'envoyer des hommes à mon secours, car toute mon armée a fait défection." 44 Jonathas lui envoya à Antioche trois mille hommes des plus vaillants, ils se rendirent auprès du roi, qui se réjouit de leur arrivée. 45 Les habitants de la ville se rassemblèrent dans l'intérieur même de la ville, au nombre de cent vingt mille, voulant tuer le roi. 46 Le roi s'étant réfugié dans le palais, les habitants occupèrent les rues de la ville et commencèrent à combattre. 47 Alors le roi appela les Juifs à son secours, tous ensemble se réunirent autour de lui, puis se répandirent à travers la ville, ils y tuèrent ce jour-là environ cent mille hommes, 48 ils brûlèrent la ville, firent en ce jour-là un butin considérable et délivrèrent le roi. 49 Voyant que les Juifs tenaient la ville à leur discrétion, les habitants perdirent courage et firent entendre au roi des cris suppliants : 50 "Accorde-nous la paix et que les Juifs cessent de combattre contre nous et contre la ville." 51 En même temps, ils jetèrent leurs armes et firent la paix. Les Juifs acquirent beaucoup de gloire devant le roi et devant tous ceux qui étaient dans son royaume et ils retournèrent à Jérusalem avec un riche butin. 52 Le roi Démétrius put s'asseoir sur le trône de son royaume et le pays fut en paix devant lui. 53 Mais il renia toutes les promesses qu'il avait faites, il s'éloigna de Jonathas et ne réalisa pas les intentions bienveillantes qu'il lui avait témoignées et il l'affligea beaucoup. 54 Après cela, Tryphon revint, amenant avec lui Antiochus, un jeune enfant et il le proclama roi et lui mit le diadème. 55 Autour de lui se rassemblèrent toutes les troupes que Démétrius avait licenciées, elles combattirent contre ce dernier, qui prit la fuite et fut défait. 56 Tryphon s'empara des éléphants et occupa Antioche. 57 Alors le jeune Antiochus écrivit à Jonathas une lettre ainsi conçue : "Je te confirme dans le sacerdoce et je t'établis sur les quatre territoires et te donne le rang d'ami du roi." 58 Il lui envoyait en même temps des vases d'or et un service de table, avec l'autorisation de boire dans une coupe d'or, de se vêtir de pourpre et de porter une agrafe d'or. 59 Et il établit Simon, son frère, gouverneur du pays qui s'étend de l'Échelle de Tyr à la frontière d'Égypte. 60 Alors Jonathas sortit et se mit à parcourir le pays au-delà du fleuve ainsi que les villes et autour de lui se rassemblèrent, pour combattre avec lui, toutes les troupes de Syrie. Il vint donc à Ascalon, dont les habitants vinrent au-devant de lui, lui rendant de grands honneurs. 61 De là, il passa à Gaza. Les habitants lui ayant fermé leurs portes, il assiégea la ville, en brûla les alentours et les pilla. 62 Alors ceux de Gaza implorèrent Jonathas et il leur accorda la paix, mais il prit pour otages les fils de leurs chefs et les envoya à Jérusalem. Il parcourut ainsi la contrée jusqu'à Damas. 63 Jonathas apprit alors que les généraux de Démétrius se trouvaient à Cadès en Galilée, à la tête d'une armée nombreuse, avec l'intention de le détourner de son entreprise. 64 Il marcha contre eux, après avoir laissé son frère Simon dans le pays. 65 Simon s'avança vers Bethsur, l'assiégea pendant beaucoup de jours et la cerna. 66 Les assiégés lui ayant demandé la paix, il la leur accorda, les fit sortir de la ville, en prit possession et y mit une garnison. 67 Jonathas et son armée campèrent près des eaux de Génésar et le lendemain, dès l'aurore, ils pénétrèrent dans la plaine d'Asor. 68 Et voici que des troupes étrangères s'avançaient au-devant de lui dans la plaine, après avoir détaché contre lui une embuscade dans les montagnes et elles marchèrent droit à sa rencontre. 69 Tout à coup les hommes de l'embuscade sortirent de leur cachette et engagèrent le combat et les gens de Jonathas prirent tous la fuite. 70 Personne ne resta, à l'exception de Mathathias, fils d'Absalom et de Judas, fils de Calphi, généraux des troupes. 71 Alors Jonathas déchira ses vêtements, mit de la poussière sur sa tête et pria, 72 puis il retourna contre eux au combat, les fit reculer et les mit en fuite. 73 A cette vue, ceux des siens qui s'enfuyaient revinrent auprès de lui et tous ensemble ils poursuivirent l'ennemi jusqu'à Cades, où était son camp et eux-mêmes campèrent en cet endroit. 74 Il périt ce jour-là trois mille hommes de troupes étrangères et Jonathas retourna à Jérusalem.


1 Maccabées 12. 1 Jonathas, voyant que les circonstances étaient favorables, choisit des hommes et les envoya à Rome pour confirmer et renouveler l'amitié des Juifs avec les Romains. 2 Il envoya aussi aux Spartiates et en d'autres lieux des lettres dans le même sens. 3 Ils se rendirent donc à Rome, entrèrent dans le sénat et dirent : "Jonathas, grand prêtre et la nation des Juifs nous ont envoyés pour renouveler l'amitié et l'alliance avec eux, telles qu'elles existaient auparavant." 4 Et le sénat leur remit une lettre pour les autorités romaines de chaque lieu, recommandant de leur procurer un heureux retour dans le pays de Juda. 5 Voici la copie de la lettre que Jonathas écrivit aux Spartiates : 6 "Jonathas, grand prêtre, le sénat de la nation, les prêtres et le reste du peuple juif, aux Spartiates leurs frères : salut. 7 Déjà, dans les temps passés, une lettre a été envoyée à Onias, grand prêtre, de la part d'Aréius qui régnait sur vous, attestant que vous êtes nos frères, comme en fait foi la copie ci-dessous. 8 Onias accueillit avec honneur l'homme qui était envoyé et reçut la lettre ou il était clairement parlé d'alliance et d'amitié. 9 Nous donc, quoique nous n'eussions pas besoin de ces choses, ayant pour consolation les saints Livres qui sont entre nos mains, 10 nous avons essayé d'envoyer vers vous pour renouveler la fraternité et l'amitié qui nous unissent à vous, afin que nous ne vous devenions pas étrangers, car de nombreuses années se sont écoulées depuis que vous avez envoyé vers nous. 11 Nous donc, en tout temps, nous nous souvenons constamment de vous et dans nos solennités et aux autres jours sacrés, dans les sacrifices que nous offrons et dans nos prières, comme il est juste et convenable de se souvenir de ses frères. 12 Nous nous réjouissons de votre prospérité. 13 Mais nous, de nombreuses calamités et des guerres incessantes nous assiègent, les rois qui nous entourent nous font la guerre. 14 Nous n'avons pas voulu, à l'occasion de ces guerres, être à charge, soit à vous, soit à nos autres alliés et amis. 15 Car nous avons le secours du ciel pour nous venir en aide et nous avons été délivrés et nos ennemis ont été humiliés. 16 C'est pourquoi nous avons choisi Numénius, fils d'Antiochus et Antipater, fils de Jason et nous les avons envoyés vers les Romains pour renouveler avec eux l'amitié et l'alliance ancienne. 17 Nous leur avons donc mandé d'aller aussi vers vous, de vous saluer et de vous apporter notre lettre concernant le renouvellement de notre fraternité. 18 Et maintenant vous ferez bien en nous répondant à ce sujet." 19 Voici la copie de la lettre qu'on avait envoyée à Onias : 20 "Aréius, roi des Spartiates, au grand prêtre Onias : salut. 21 Il a été trouvé dans un écrit sur les Spartiates et les Juifs que ces deux peuples sont frères et qu'ils sont de la race d'Abraham. 22 Maintenant que nous savons cela, vous ferez bien de nous écrire au sujet de votre prospérité. 23 Nous aussi, à notre tour, nous vous écrirons. Vos troupeaux et vos biens sont à nous et les nôtres sont à vous. Les porteurs de cette lettre ont ordre de vous faire des déclarations en ce sens." 24 Ayant été informé que les généraux de Démétrius étaient revenus pour l'attaquer avec une armée plus considérable qu'auparavant, 25 Jonathas partit de Jérusalem et marcha à leur rencontre jusqu'au pays d'Émath, car il ne leur laissa pas le temps d'envahir son pays. 26 Il envoya des espions dans leur camp et, à leur retour, ils lui rapportèrent que les Syriens avaient résolu de le surprendre pendant la nuit. 27 Lorsque le soleil fut couché, Jonathas commanda aux siens de veiller et de se tenir en armes toute la nuit, prêts à combattre et il détacha des sentinelles avancées tout autour du camp. 28 Mais les ennemis, ayant appris que Jonathas et les siens se tenaient prêts à combattre, furent saisis de crainte, ils tremblèrent dans leur cœur, ils allumèrent des feux dans leur camp et s'enfuirent. 29 Jonathas et les siens ne s'aperçurent de leur retraite que le matin, car ils voyaient des feux allumés. 30 Alors Jonathas se mit à leur poursuite, mais il ne les rejoignit pas, car ils avaient traversé le fleuve Éleuthère. 31 Alors Jonathas se tourna vers les Arabes appelés Zabadéens, il les battit et s'empara de leurs butins. 32 De là il alla à Damas et parcourut toute la contrée. 33 Simon, de son côté, s'étant mis en marche, s'avança jusqu'à Ascalon et jusqu'aux forteresses voisines, puis il se tourna vers Joppé et l'occupa, 34 parce qu'il avait appris que la population avait le dessein de livrer la forteresse à Démétrius et il y mit une garnison pour garder la ville. 35 A son retour à Jérusalem, Jonathas convoqua les anciens du peuple et résolut avec eux de construire des forteresses en Judée, 36 d'exhausser les murailles de Jérusalem et de bâtir un mur élevé entre la citadelle et la ville, afin de séparer l'une de l'autre, de manière que la citadelle fût isolée et qu'on n'y pût ni vendre ni acheter. 37 Des ouvriers étant rassemblés pour construire la ville, on se mit au mur qui s'élevait au-dessus du torrent de Cédron, vers l'orient et l'on répara la partie appelée Caphénatha. 38 Simon, de son côté, bâtit Hadida dans la Séphéla et il y mit des portes et des verrous. 39 Cependant Tryphon aspirait à devenir roi d'Asie, à ceindre le diadème et à mettre la main sur le roi Antiochus. 40 Craignant que Jonathas ne le laissât pas faire et ne combattit contre lui, il cherchait le moyen de se saisir de sa personne et de le mettre à mort. S'étant donc mis en route, il vint à Bethsan. 41 Jonathas s'avança à sa rencontre, avec quarante mille hommes, guerriers d'élite et il marcha sur Bethsan. 42 Voyant que Jonathas était venu avec une armée nombreuse, Tryphon craignit de mettre la main sur lui. 43 Il le reçut avec honneur, le recommanda à tous ses amis, lui offrit des présents et ordonna à ses troupes de lui obéir comme à lui-même. 44 Et il dit à Jonathas : "Pourquoi as-tu fatigué tout ce peuple, puisqu'il n'y a pas de guerre entre nous ? 45 Renvoie-les donc dans leurs maisons, mais choisis-en quelques-uns pour t'accompagner et viens avec moi à Ptolémaïs, je te livrerai cette ville, ainsi que les autres forteresses, les autres troupes et tous les officiers royaux, puis je retournerai à Antioche, car c'est pour cela que je suis venu." 46 Jonathas le crut et fit comme il avait dit, il renvoya son armée, qui s'en retourna en Judée. 47 Il garda avec lui trois mille hommes, dont il détacha deux mille en Galilée et mille seulement l'accompagnèrent. 48 Mais dès que Jonathas fut entré à Ptolémaïs, les habitants fermèrent les portes de la ville, se saisirent de lui et tuèrent par l'épée tous ceux qui étaient entrés avec lui. 49 En même temps Tryphon envoya une armée et des cavaliers en Galilée et dans la grande plaine, pour massacrer tous les hommes de Jonathas. 50 Mais ceux-ci, ayant entendu dire que Jonathas avait été pris et mis à mort avec tous ceux qui l'accompagnaient, s'encouragèrent mutuellement et se mirent en marche, les rangs serrés, prêts à combattre. 51 Ceux qui les poursuivaient, voyant qu'ils étaient résolus à défendre leur vie, revinrent sur leurs pas, 52 et eux rentrèrent tous sans être inquiétés dans le pays de Juda. Ils pleurèrent Jonathas et ses compagnons et une grande crainte s'empara d'eux et tout Israël mena grand deuil. 53 Alors toutes les nations d'alentour cherchèrent à les perdre, car elles disaient : 54 "Ils n'ont plus ni chef ni secours de personne, attaquons-les donc maintenant et faisons disparaître leur mémoire d'entre les hommes."

1 Maccabées 13. 1 Simon apprit que Tryphon assemblait une armée considérable pour envahir le pays de Juda et le dévaster. 2 Voyant que le peuple était dans la crainte et l'épouvante, il monta à Jérusalem et convoqua le peuple. 3 Il les exhorta en disant : "Vous savez tout ce que mes frères et moi et toute la maison de mon père avons fait pour défendre nos lois et notre religion, les combats que nous avons soutenus et les souffrances que nous avons endurées. 4 C'est pour cela que tous mes frères sont morts pour Israël et je suis resté seul. 5 Et maintenant, à Dieu ne plaise que j'épargne ma vie en aucun temps de tribulation, car je ne vaux pas mieux que mes frères. 6 Mais je veux être le vengeur de mon peuple, du sanctuaire, de nos femmes et de nos enfants, car toutes les nations se sont unies pour nous détruire par haine." 7 L'esprit du peuple fut enflammé en entendant ces paroles, 8 ils répondirent en poussant des acclamations : "Tu es notre chef, à la place de Judas et de Jonathas, ton frère. 9 Conduis-nous aux combats et nous ferons tout ce que tu nous diras." 10 Alors Simon rassembla tous les hommes de guerre, il hâta l'achèvement des murailles de Jérusalem et fortifia cette ville tout autour. 11 En même temps, il envoya à Joppé, avec des forces considérables, Jonathan fils d'Absalom, lequel, en ayant expulsé les habitants, demeura dans cette ville. 12 Tryphon partit de Ptolémaïs avec une nombreuse armée, pour envahir le pays de Juda, emmenant avec lui Jonathas enchaîné. 13 Simon établit son camp à Hadida, en face de la plaine. 14 Lorsque Tryphon sut que Simon avait pris le commandement à la place de Jonathas son frère et qu'il se disposait à le combattre, il lui envoya des messagers pour lui dire : 15 "C'est pour l'argent que ton frère Jonathas doit au trésor royal, à raison des fonctions qu'il remplissait, que nous le retenons prisonnier. 16 Envoie donc cent talents d'argent et deux de ses fils en otage, afin que, une fois libre, il ne se tourne pas contre nous et nous lui rendrons la liberté." 17 Simon comprit que les messagers lui parlaient ainsi pour le tromper, néanmoins il envoya l'argent et les deux jeunes enfants, pour ne pas attirer sur lui une grande haine de la part du peuple d'Israël, qui aurait pu dire : 18 "C'est parce que Simon n'a pas envoyé l'argent et les enfants, que Jonathas a péri." 19 Il envoya donc les enfants et les cent talents d'argent, mais Tryphon ne tint pas sa parole et il ne relâcha pas Jonathas. 20 Ensuite Tryphon s'avança pour fouler le pays et le dévaster, faisant un détour, il prit le chemin d'Adora, mais Simon et son armée s'attachaient à lui partout où il allait. 21 Ceux qui étaient dans la citadelle de Jérusalem envoyèrent des messagers à Tryphon, le priant de venir en hâte par le désert et de leur amener des vivres. 22 Tryphon disposa toute sa cavalerie pour arriver cette nuit-là, mais il tomba une neige très abondante et il ne put arriver à Jérusalem à cause de la neige, il partit et alla en Galaad. 23 Lorsqu'il fut proche de Bascama, il tua Jonathas et celui-ci fut enterré en cet endroit. 24 De là Tryphon retourna dans son pays. 25 Simon envoya recueillir les restes de son frère Jonathas et il les ensevelit à Modin, la ville de ses pères. 26 Tout Israël mena sur lui un grand deuil et ils le pleurèrent un grand nombre de jours. 27 Sur le tombeau de son père et de ses frères, Simon fit construire un mausolée, assez élevé pour être vu de loin, en pierres polies par devant et par derrière. 28 Et il fit dresser au-dessus sept pyramides, se faisant face l'une à l'autre, pour son père, pour sa mère et pour ses quatre frères. 29 Il y fit exécuter des ornements, les entourant de hautes colonnes surmontées d’armures, en souvenir éternel et, à côté des armures, il plaça des navires sculptés pour être vus de tous ceux qui naviguent sur la mer. 30 Tel est le tombeau que Simon fit ériger à Modin et qui subsiste jusqu'à ce jour. 31 Tryphon, usant aussi de ruse à l'égard du jeune roi Antiochus, le tua. 32 Il régna à sa place et ceignit le diadème des rois d'Asie et causa de grands maux dans le pays. 33 Simon rebâtit les forteresses de la Judée, les garnissant de hautes tours, de murailles élevées, de portes et de verrous et il y mit des provisions de vivres. 34 Simon choisit des hommes et les envoya vers le roi Démétrius pour qu'il accordât rémission à la Judée, car tous les actes de Tryphon n'étaient que brigandage. 35 Le roi Démétrius lui fit répondre en conformité avec ces paroles et lui écrivit cette lettre : 36 "Le roi Démétrius à Simon, grand prêtre et ami des rois, aux anciens et à la nation des Juifs : salut. 37 Nous avons reçu la couronne d'or et la palme que vous avez envoyées et nous sommes disposés à faire avec vous une paix complète et à écrire aux intendants royaux de vous faire différentes remises. 38 Tout ce que nous avons statué à votre égard est stable, que les forteresses que vous avez bâties soient à vous. 39 Nous vous faisons remise de tous les oublis et de toutes les offenses jusqu'à ce jour, ainsi que de la couronne que vous deviez et, s'il était levé quelque autre tribut à Jérusalem, qu'il ne soit plus levé. 40 Si quelques-uns d'entre vous sont disposés à s'enrôler dans nos gardes du corps, qu'ils s'y enrôlent et que la paix règne entre nous." 41 En l'an cent soixante-dix, le joug des nations fut ôté d'Israël. 42 Et le peuple d'Israël commença à écrire sur les actes et les contrats : "En la première année de Simon, grand prêtre éminent, général et gouverneur des Juifs." 43 En ces jours-là, Simon marcha sur Gaza, qu'il fit investir par ses troupes, il construisit des tours roulantes et les fit donner contre la ville, il fit ainsi une brèche à une des tours et s'en rendit maître. 44 Ceux qui étaient dans la tour sautèrent dans la ville, ce qui y causa un grand émoi. 45 Les habitants, avec leurs femmes et leurs enfants, montèrent sur les murailles, les vêtements déchirés, poussant de grands cris et demandant à Simon de faire la paix avec eux : 46 "Ne nous traite pas, disaient-ils, selon notre méchanceté, mais selon ta miséricorde." 47 Simon se laissa fléchir par eux et ne les combattit plus, mais il bannit les habitants de la ville, purifia les maisons où il y avait des idoles et fit son entrée au chant des hymnes de louanges et d'actions de grâces. 48 Après avoir ôté de la ville toute impureté, il y établit des hommes observateurs de la loi, puis il la fortifia et s'y construisit une habitation. 49 Cependant ceux qui étaient dans la citadelle de Jérusalem, ne pouvant ni sortir ni aller dans le pays, ni acheter, ni vendre, souffraient beaucoup de la famine et un grand nombre moururent de faim. 50 Ils demandèrent à grands cris à Simon de faire la paix avec eux, ce qu'il leur accorda, mais il les chassa de là et purifia la citadelle de toute souillure. 51 Il y fit son entrée le vingt-troisième jour du second mois de l'an cent soixante et onze, avec des chants de louange, des rameaux de palmiers, des cithares, des cymbales, des harpes, des hymnes et des cantiques, parce qu'un grand ennemi d'Israël était brisé. 52 Il ordonna qu'on célébrât chaque année ce jour d'allégresse, 53 il fortifia la montagne du temple, située à côté de la citadelle et il demeura là, lui et les siens. 54 Puis Simon voyant que son fils Jean se montrait homme de courage, lui donna le commandement de toutes les troupes, avec Gazara pour résidence.


1 Maccabées 14. 1 L'an cent soixante-douze, le roi Démétrius assembla ses armées et s'en alla en Médie, pour y recruter des troupes auxiliaires, afin de combatte Tryphon. 2 Arsace, roi de Perse et de Médie, ayant appris que Démétrius était entré sur son territoire, envoya un de ses généraux pour le prendre vivant. 3 Celui-ci se mit en marche et, ayant battu l'armée de Démétrius, il s'empara de sa personne et l'amena à Arsace, qui le mit en prison. 4 Le pays de Juda fut en paix durant tous les jours de Simon. Il s'appliqua à procurer la prospérité de son peuple et son autorité et sa gloire plurent au peuple durant tous ces jours. 5 Sans parler de ses autres titres de gloire, il prit Joppé pour en faire un port qui le mit en relation avec les îles de la mer. 6 Il recula les frontières de sa nation et fut maître du pays. 7 Il recueillit un grand nombre de prisonniers, il s'empara de Gazara, de Bethsur et de la citadelle, dont il ôta toutes les souillures et il n'y avait personne qui pût lui résister. 8 Chacun cultivait en paix sa terre, le sol donnait ses produits et les arbres des champs leurs fruits. 9 Les vieillards, assis sur les places publiques, s'entretenaient tous de la prospérité du pays et les jeunes gens revêtaient comme un ornement les habits de guerre. 10 Simon distribuait des approvisionnements aux villes et les pourvoyait de toutes les choses nécessaires à la défense : au point que son nom glorieux était célèbre jusqu'aux extrémités de la terre. 11 Il rétablit la paix dans son pays et Israël se réjouit d'une grande joie. 12 Chacun était assis sous sa vigne et son figuier et personne ne leur inspirait de crainte. 13 Il n'y avait plus d'adversaire pour les attaquer dans le pays, les rois ennemis furent vaincus en ces jours-là. 14 Il fut le soutien de tous les malheureux de son peuple, il se montra zélé pour la loi et fit disparaître tous les impies et les méchants. 15 Il glorifia le sanctuaire et multiplia les ustensiles sacrés. 16 Quand la nouvelle de la mort de Jonathas arriva à Rome et jusqu'à Sparte, ils en furent très affligés. 17 Mais lorsqu'ils surent que Simon, son frère, était grand prêtre à sa place et maître de tout le pays, ainsi que de toutes les villes qui s'y trouvent, 18 ils lui écrivirent sur des tables de bronze pour renouveler avec lui l'alliance et l'amitié qu'ils avaient faites avec Judas et avec Jonathas, ses frères. 19 Les lettres furent lues en présence de toute l'assemblée à Jérusalem et voici la copie de celle que les Spartiates envoyèrent : 20 "Les chefs des Spartiates et la cité à Simon, grand prêtre, aux anciens, aux prêtres et au reste du peuple des Juifs, leurs frères : salut. 21 Les ambassadeurs qui ont été envoyés à notre peuple nous ont entretenus de la gloire et de l'honneur dont vous jouissez et nous nous sommes réjouis de leur arrivée. 22 Et nous avons inscrit parmi les décisions du peuple ce qui a été dit par eux, savoir : Numénius, fils d'Antiochus et Antipater, fils de Jason, ambassadeurs des Juifs, sont venus vers nous pour renouveler amitié avec nous. 23 Et il a plu au peuple de recevoir ces hommes avec honneur et de déposer la copie de leurs discours aux archives publiques, pour que le peuple de Sparte en conserve la mémoire et nous en avons fait écrire cette copie pour Simon le grand prêtre." 24 Après cela, Simon envoya à Rome Numénius, avec un grand bouclier d'or du poids de mille mines, pour assurer l'alliance avec eux. 25 Quand le peuple eut appris ces choses, il dit : "Quel témoignage de reconnaissance donnerons-nous à Simon et à ses fils ? 26 Car il a montré une fermeté inébranlable, lui, ses frères et la maison de son père, ils ont combattu et repoussé les ennemis d'Israël et lui ont assuré la liberté." Ils gravèrent ces choses sur des tables de bronze, qu'ils suspendirent à une colonne sur le mont Sion. 27 En voici la copie : « Le dix-huitième jour du mois d'Élul, l'an cent soixante-douze, la troisième année de Simon, grand prêtre, dans Saramel, 28 en la grande assemblée des prêtres et du peuple, des princes de la nation et des anciens du pays, il a été publié ceci : « Dans les nombreux combats dont notre pays a été le théâtre, 29 Simon fils de Mathathias, d'entre les descendants de Jarib et ses frères, se sont exposés au danger et ont résisté aux ennemis de leur nation, afin que leur sanctuaire restât debout, ainsi que la loi et ils ont acquis à leur nation une grande gloire. 30 Jonathas rassembla sa nation et devint leur grand prêtre, puis il fut réuni à son peuple. 31 Leurs ennemis voulurent fouler leur pays et le dévaster et étendre la main sur leur sanctuaire. 32 Alors Simon se leva et combattit pour sa nation, il dépensa beaucoup de ses biens propres, fournit des armes aux hommes vaillants de sa nation et leur donna une solde, 33 il fortifia les villes de Judée, ainsi que Bethsur, située à la frontière, où se trouvaient auparavant les armes des ennemis et il y mit une garnison de troupes juives. 34 Il fortifia Joppé, située sur la mer et Gazara sur la frontière d'Azot, habitée autrefois par les ennemis et il y établit des Juifs et les approvisionna de toutes les choses nécessaires à leur relèvement. 35 Le peuple vit la conduite de Simon et la gloire qu'il se proposait de donner à sa nation et ils le constituèrent leur chef et leur grand prêtre, à cause de tous ces services qu'il leur avait rendus et de la justice et de la fidélité qu'il garda envers sa nation et parce qu'il travailla de toute manière à élever son peuple. 36 « Pendant qu'il vécut, tout prospéra entre ses mains, au point qu'il chassa les nations du pays qu'elles occupaient, ainsi que ceux qui étaient dans la cité de David à Jérusalem, lesquels s'étaient construit une citadelle d'où ils faisaient des sorties, souillant les alentours du sanctuaire et profanant grandement sa sainteté. 37 Il y établit des guerriers Juifs et la fortifia pour assurer la défense du pays et de la ville et il exhaussa les murailles de Jérusalem. 38 Le roi Démétrius lui assura en conséquence la souveraine sacrificature, 39 il le déclara son ami et lui accorda les plus grands honneurs. 40 Car il avait appris que les Romains appelaient les Juifs amis et alliés et frères et qu'ils avaient reçu honorablement les envoyés de Simon. 41 « Les Juifs et les prêtres ont donc trouvé bon que Simon soit prince et grand prêtre pour toujours, jusqu'à ce que paraisse un prophète digne de foi, 42 qu'il commande leurs armées, qu'il ait le soin des choses saintes, qu'il établisse les officiers pour les services publics, pour administrer le pays, veiller sur les armements et défendre les forteresses, 43 qu'il ait le soin des choses saintes, qu'il soit obéi de tous, que tous les actes publics dans le pays soient écrits en son nom et qu'il soit revêtu de pourpre et d'or. 44 Il ne sera permis à personne du peuple ou d'entre les prêtres de rejeter aucun de ces points, de contredire aucun ordre donné par lui, de convoquer sans sa permission aucune assemblée dans le pays, de porter robe de pourpre ou agrafe d'or. 45 Quiconque agira contrairement à ce décret ou en violera quelque article, encourra un châtiment. 46 "Il a paru bon au peuple d'investir Simon du pouvoir d'agir selon ce décret. 47 Simon accepta, il voulut bien remplir les fonctions de grand prêtre, de chef des armées et de gouverneur des Juifs et des prêtres et exercer le commandement suprême." 48 On décida de graver ce document sur des tables de bronze et de les placer en évidence dans la galerie du temple, 49 et d'en déposer une copie dans la chambre du trésor, pour servir à Simon et à ses fils.


1 Maccabées 15. 1 Le roi Antiochus, fils de Démétrius, envoya des îles de la mer une lettre à Simon, grand prêtre et gouverneur des Juifs et à toute la nation, 2 elle était ainsi conçue : "Le roi Antiochus, à Simon, grand prêtre et gouverneur et à la nation des Juifs : salut. 3 Puisque des misérables se sont emparés du royaume de nos pères, que je veux le revendiquer afin de le rétablir tel qu'il était auparavant et que j'ai rassemblé des troupes nombreuses et équipé beaucoup de bateaux de guerre, 4 ayant l'intention de débarquer dans le pays, pour tirer vengeance de ceux qui ont ruiné notre pays et qui ont dévasté un grand nombre de villes de ce royaume, 5 je te confirme toutes les remises de tributs que t'ont accordées les rois mes prédécesseurs et toutes les autres remises qu'ils t'ont concédées. 6 Je te permets de frapper monnaie à ton empreinte pour ton pays. 7 Que Jérusalem et le temple soient libres, que toutes les armes que tu as fabriquées et les forteresses que tu as bâties et que tu occupes te demeurent. 8 Que toute chose due ou à devoir au trésor royal te soit remise dès à présent et pour toujours. 9 Lorsque nous serons rentrés en possession de notre royaume, nous t'honorerons magnifiquement, toi, ta nation et le sanctuaire, de telle sorte que votre gloire brillera dans tout l'univers." 10 L'an cent soixante-quatorze, Antiochus se mit en marche vers le pays de ses pères et toutes les troupes vinrent se ranger auprès de lui, de sorte que peu d'hommes demeurèrent à Tryphon. 11 Le roi Antiochus se mit à sa poursuite et Tryphon vint en fuyant à Dora, sur la mer. 12 Car il voyait que des maux s'amassaient sur lui et que son armée l'abandonnait. 13 Antiochus vint camper devant Dora avec cent vingt mille combattants et huit mille cavaliers. 14 Il investit la ville et, comme des navires s'approchèrent du côté de la mer, il la pressa et par terre et par mer, ne laissant personne y entrer ou en sortir. 15 Cependant arrivèrent de la ville de Rome, Numénius et ceux qui l'avaient accompagné, avec des lettres adressées aux rois et aux pays, en voici la teneur : 16 « Lucius, consul des Romains au roi Ptolémée : salut. 17 Les ambassadeurs des Juifs se sont rendus auprès de nous comme nos amis et nos alliés, pour renouveler l'ancienne amitié et alliance, ayant été envoyés par le grand prêtre Simon et par le peuple juif. 18 Ils ont apporté un bouclier d'or de mille mines. 19 C'est pourquoi il nous a semblé bon d'écrire aux rois et aux pays de ne pas leur causer de dommage, de n'attaquer ni eux, ni leurs villes, ni leur pays et de ne pas prêter assistance à ceux qui leur feraient la guerre. 20 Il nous a semblé bon de recevoir d'eux le bouclier. 21 Si donc des hommes pervers se sont enfuis de leur pays dans le vôtre, livrez-les au grand prêtre Simon pour qu'il les châtie selon leur loi. » 22 La même lettre fut adressée au roi Démétrius, à Attale, à Ariarathe et à Arsace, 23 ainsi qu'à tous les pays : à Lampsaque, aux Spartiates, à Délos, à Mynde, à Sicyone, à la Carie, à Samos, à la Pamphylie, à la Lycie, à Halicarnasse, à Rhodes, à Phasélis, à Cos, à Side, à Aradus, à Gortyne, à Cnide, à Chypre et à Cyrène. 24 Ils firent une copie de cette lettre pour Simon, le grand prêtre. 25 Le roi Antiochus attaqua Dora le second jour, faisant approcher ses troupes toujours de plus en plus près et construisant des machines et il enferma Tryphon, de manière qu'on ne pouvait ni entrer ni sortir. 26 Alors Simon lui envoya un secours de deux mille hommes d'élite, ainsi que de l'argent, de l'or et un matériel considérable. 27 Le roi ne voulut pas les recevoir, mais il révoqua tous les engagements antérieurs qu'il avait pris vis-à-vis de Simon et le traita comme un étranger. 28 Il lui envoya Athénobius, un de ses amis, pour communiquer avec lui et lui dire : "Vous occupez Joppé, Gazara et la citadelle de Jérusalem, qui sont des villes de mon royaume. 29 Vous avez dévasté leurs environs, faisant un grand ravage dans le pays et vous vous êtes rendus maîtres de beaucoup de lieux qui font partie de mes états. 30 Maintenant donc, livrez-nous les villes dont vous vous êtes emparés et les tributs des localités dont vous vous êtes rendus maîtres, en dehors du territoire de la Judée. 31 Sinon, donnez à la place cinq cents talents d'argent et, pour les dévastations que vous avez commises et pour les tributs dus par ces villes, cinq cents autres talents : faute de quoi nous irons vous faire la guerre." 32 Athénobius, ami du roi, étant arrivé à Jérusalem, vit la magnificence de Simon, un buffet couvert de vases d'or et d'argent et la grande pompe dont il était entouré, il en fut stupéfait et il répéta les paroles du roi. 33 Simon lui répondit : "Ce n'est pas une terre étrangère que nous avons prise, ni des biens d'autrui dont nous nous sommes emparés, mais c'est l'héritage de nos pères, qui avait été pendant quelque temps injustement possédé par nos ennemis. 34 Pour nous, trouvant l'occasion favorable, nous revendiquons l'héritage de nos pères. 35 Quant à Joppé et à Gazara que tu réclames, ces deux villes faisaient beaucoup de mal à notre peuple et dans notre pays, nous donnerons pour elles cent talents." Athénobius ne lui répondit pas un mot, 36 mais il s'en retourna irrité vers le roi et lui rapporta la réponse de Simon, la magnificence de sa cour et tout ce qu'il avait vu, ce qui jeta le roi dans une grande colère. 37 Or, Tryphon s'enfuit sur un navire à Orthosias. 38 Le roi nomma Cendébée commandant du littoral et lui donna une armée de fantassins et de cavaliers. 39 Et il lui ordonna d'établir son camp en face de la Judée, de fortifier Gédor, d'en assurer les portes et de guerroyer contre le peuple. Le roi cependant poursuivait Tryphon. 40 Cendébée, s'étant rendu à Jamnia, commença à irriter le peuple, à envahir la Judée, à faire des prisonniers et à massacrer. Il fortifia Gédor 41 et il y mit des cavaliers et des troupes de pied, pour faire des sorties et infester les chemins de la Judée, comme le roi le lui avait commandé.


1 Maccabées 16. 1 Jean monta de Gazara et vint annoncer à son père ce que faisait Cendébée. 2 Simon appela ses deux fils aînés, Judas et Jean et leur dit : "Mes frères et moi et la maison de mon père, avons combattu les ennemis d'Israël depuis notre jeunesse jusqu'à ce jour et nous avons souvent réussi par nos mains à sauver Israël. 3 Maintenant je suis devenu vieux et vous, par la grâce divine, vous avez assez d'années, prenez ma place et celle de mon frère, allez combattre pour notre nation et que le secours du ciel soit avec vous." 4 Puis il choisit dans le pays vingt mille combattants et des cavaliers, qui se mirent en marche contre Cendébée, ils campèrent la nuit à Modin. 5 S'étant levés le matin, ils s'avancèrent vers la plaine et voici qu'une nombreuse armée de fantassins et de cavaliers vint à leur rencontre, le lit d'un torrent les séparait. 6 Jean avec ses hommes établit son camp en face d'eux. S'apercevant que ses troupes tremblaient de traverser le torrent, il le franchit le premier, ce qu'ayant vu, ses guerriers le passèrent après lui. 7 Il partagea son armée en deux corps, rangeant les cavaliers entre les fantassins, or la cavalerie des ennemis était fort nombreuse. 8 Ils firent retentir les trompettes et Cendébée fut mis en fuite avec son armée, beaucoup tombèrent frappés à mort et le reste chercha un refuge dans la forteresse. 9 Alors Judas, frère de Jean, fut blessé, mais Jean poursuivit les fuyards jusqu'à ce qu'il arrivât à Gédor, que Cendébée avait fortifié. 10 Les vaincus s'enfuirent jusqu'aux tours qui sont dans les champs d'Azot et il livra la ville au feu. Deux mille d'entre eux périrent et Jean retourna en paix dans la Judée. 11 Ptolémée, fils d'Abobus, avait été établi gouverneur militaire de la plaine de Jéricho, il possédait beaucoup d'or et d'argent, 12 car il était gendre du grand prêtre. 13 Son cœur s'enorgueillit, il aspira à se rendre maître du pays et il méditait des desseins perfides contre Simon et ses fils, pour les perdre. 14 Or Simon, qui inspectait les villes de Judée, s'occupant avec sollicitude de leur bien-être, descendit à Jéricho, lui, Mathathias son fils et Judas, l'an cent soixante-dix-sept, au onzième mois, c'est le mois de Sabat. 15 Le fils d'Abobus les reçut par ruse dans une petite forteresse, nommée Doch, qu'il avait fait construire, il leur prépara un grand festin et y tint des hommes cachés. 16 Lorsque Simon fut ivre, ainsi que ses fils, Ptolémée se leva avec ses hommes et, saisissant leurs armes, ils se précipitèrent sur Simon, dans la salle du festin et le massacrèrent avec ses deux fils et quelques serviteurs. 17 Il commit ainsi une grande trahison et rendit le mal pour le bien. 18 Aussitôt Ptolémée écrivit au roi pour l'informer de l'événement et lui demander d'envoyer des troupes à son aide, afin qu'il lui livrât le pays et les villes des Juifs. 19 Il dépêcha d'autres émissaires à Gazara pour tuer Jean et expédia des lettres aux généraux, les convoquant près de lui, pour leur donner de l'argent, de l'or et des présents. 20 Il en envoya d'autres encore pour occuper Jérusalem et la montagne du temple. 21 Mais un messager, ayant pris les devants, vint annoncer à Jean, dans Gazara, le meurtre de son père et de ses frères et il ajouta : "Il a aussi envoyé des assassins pour te tuer". 22 A cette nouvelle, Jean fut tout bouleversé, il se saisit des hommes qui venaient pour le tuer et il les fit mourir, car il reconnut qu'ils avaient l'intention de le tuer. 23 Le reste de l'histoire de Jean, de ses guerres, des exploits qu'il accomplit, des murailles qu'il fit construire et de toutes ses actions, 24 voici que tout cela est écrit dans les Annales de sa souveraine sacrificature, à partir du jour où il devint grand prêtre après son père.



Notes sur le 1er livre des Maccabées

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1.1-9 Règne d’Alexandre le Grand et partage de son royaume après sa mort. ― Alexandre III, surnommée le Grand, né en 356, mort en 323 avant Jésus-Christ, fils de Philippe II, roi de Macédoine (360-336), succéda à son père en 336. ― Qui régna le premier dans la Grèce. Alexandre n’eut pas le titre de roi de Grèce, mais il en eut effectivement le premier la puissance. ― Darius III Codoman, dernier roi des Perses (336-331). Alexandre ayant passé l’Hellespont avec son armée, en 334, battit les Perses en juin de la même année, sur les bords du Granique, et Darius en personne, d’abord en novembre 333, à Issus, et enfin en octobre 331 près d’Arbèles. Darius fugitif périt assassiné et tout son empire tomba ainsi entre les mains d’Alexandre.

1.1 Céthim. C’est ainsi que les Hébreux nommaient la Macédoine. Voir plus bas, 1 Maccabées 8, 5 ; et Genèse 10, 4 ; Isaïe 23, 1.

1.2 Tua les rois de la terre, Bessus, meurtrier de Darius, qui avait pris le nom d’Artaxerxès et le titre de roi. Alexandre peut être considéré aussi comme ayant fait périr Darius, celui-ci ayant été assassiné à la suite de sa défaite.

1.3 Jusqu’aux confins de la terre, c’est-à-dire, jusqu’aux Indes ; les anciens ne connaissaient rien au-delà.

1.4 Son cœur s’éleva. Il voulut se faire adorer comme un dieu et fit périr le philosophe Callisthène qui refusa de lui rendre un culte.

1.8 Régna douze ans et huit mois, de 336 à 323. Pris de la fièvre dans la nuit du dernier jour de mai au 1er juin, il mourut le soir du 11 juin.

1.9 Ses serviteurs, ses généraux, possédèrent un royaume, Antigone, en Asie, Ptolémée en Égypte, Séleucus à Babylone, puis à Antioche, Lysimaque en Thrace, Cassandre en Macédoine.

1.11-67 Maux produits en Judée par les Juifs infidèles sous le règne d’Antiochus IV Épiphane, fils d’Antiochus III le Grand (222-187) et frère de Séleucus (187-175).

1.11 L’Illustre ; en Grec Épiphane. ― Du roi Antiochus le Grand. ― La cent trente-septième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante quatorzième avant Jésus-Christ. ― Du règne des Grecs ou des l’ère des Séleucides. Cette ère date de la victoire que Séleucus Ier Nicator, fondateur de la dynastie des Séleucides, remporta près du Tigre, sur Nicanor, général d’Antigone, pendant l’été de l’an 313 à 311 avant Jésus-Christ ; elle commence à l’automne 312, d’après le calcul des Syriens, et au printemps de la même année, d’après le calcul des Juifs. L’an 137 de l’ère des Séleucides correspond, d’après cette double manière de compter, à l’an 174 ou à l’an 175. ― A la conclusion de la paix qu’Antiochus III avait été obligé de faire avec les Romains après la bataille de Magnésie (189), voir plus loin, 1 Maccabées 8, 7, le roi de Syrie dut livrer à ses vainqueurs vingt otages parmi lesquels était son fils. En 174, Antiochus Épiphane fut remplacé à Rome par le fils de son frère Séleucus IV Philopator. Pendant qu’Antiochus retournait en Syrie, Séleucus fut assassiné par un de ses courtisans, Héliodore, qui essaya de s’emparer du trône. Antiochus Épiphane, avec l’aide des gens de Pergame, l’empêcha de réaliser ses desseins ambitieux et il fut reconnu lui-même comme roi par les Romains.

1.12 Des fils iniques, dont le principal était Jason. Voir 2 Maccabées 4, 7.

1.14 Du roi ; Antiochus Épiphane.

1.15 Gymnase ; lieu principalement destiné aux exercices du corps, où l’on s’exerçait tout nu à lutter, à sauter, etc., et où l’on célébrait des jeux en l’honneur des divinités. Comparer à 2 Maccabées 4, 9.

1.17 Et le royaume, etc.; c’est-à-dire, une fois établi dans son royaume, il forma le dessein de régner en Égypte. ― Il entreprit de régner dans la terre d’Égypte. Antiochus Épiphane fit plusieurs campagnes en Égypte. Celle dont il est question ici est la seconde, comme nous l’apprend 2 Maccabées 5, 1.

1.19 Ptolémée VI Philométor (180-146), roi d’Égypte, d’après l’opinion la plus commune, ou Ptolémée VII Physcon, son frère (170-117), qui régna une première fois pendant que Philométor était dans les mains d’Antiochus. Pour l’explication plus détaillée des événements auxquels il est fait ici allusion, voir 2 Maccabées 3, 3 ; 4, 21.

1.21 La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répondait à la cent soixante-huitième avant Jésus-Christ.

1.23 Lieu saint ; littéralement, sanctification, mot qui ordinairement dans ce livre signifie le temple. ― Le chandelier qui éclairait ; littéralement, le chandelier de la lumière ; probablement le chandelier à sept branches (voir Zacharie, 4, 2). ― Les couronnes. Voir plus bas, 1 Maccabées 4, 57.

1.30 Années de jours ; hébraïsme pour années pleines, entières. ― Le roi, etc. Voir 2 Maccabées 5, verset 24 et suivants. ― Un chef des tributs, Apollonius, chargé de lever les impôts, qui fit plus tard une campagne contre les Juifs et y perdit la vie. Voir plus loin, 1 Maccabées 3, 10-11.

1.35 La cité de David ; c’est-à-dire la citadelle.

1.41 Voir Tobie, 2, 6 ; Amos, 8, 10.

1.43 Sa loi, sa religion.

1.46 Livres ; dans le grec, petits livres, qu’on entend généralement de lettres, d’autant que le terme hébreu correspondant signifie écrit, lettre et livre.

1.51 Les ordonnances, ainsi que les commandements, la loi et les préceptes de Dieu sont nommés justifications, parce qu’en les observant nous sommes justifiés, et nous croissons en justice et en sainteté.

1.57 Au quinzième jour. Dans toute la suite de ce livre et du suivant, on lit que ce fut le vingt-cinquième jour qu’eut lieu la profanation du temple ; ce qui peut faire supposer que le mot quinzième est ici une faute de copiste, ou qu’en vertu d’un hébraïsme dont la Bible fourni de nombreux exemples, le verbe au lieu d’indiquer une chose comme positive, ne signifie réellement que dire, déclarer, publier. Ainsi le vrai sens serait ici, que dès le quinzième du mois de Casleu, le roi déclara, publia, etc., que l’idole serait dressée ; ce qui fut exécuté le vingt-cinquième. ― Casleu était le neuvième mois de l’année sacrée, le troisième de l’année civile. Voir Aggée, 2, 11. ― La cent quarante-cinquième année du règne des Grecs, et la cent soixante-sixième avant Jésus-Christ. ― L’abominable idole ; le simulacre de Jupiter Olympien. Comparer à 2 Maccabées 6, 2.

1.61 Qui se trouvait, etc. Il paraît par 2 Maccabées 6, 7, qu’on célébrait chaque mois la fête de la naissance du roi, et qu’on obligeait tous ceux qui habitaient les différentes villes à participer aux sacrifices qu’on y offrait pour la santé du prince.

1.63 Les femmes… étaient massacrées. Voir 2 Maccabées 6, 10.

1.64 Leurs maisons ; les maisons où ils les trouvaient.

1.67 Une grande colère, c’est-à-dire, les effets de la colère de Dieu contre les prévaricateurs.

2.1-70 Histoire de Mathathias, père des Maccabées. Simon, le grand-père de Mathathias, est désigné dans Josèphe par l’appellation de l’Asmonéen, d’où le surnom d’Asmonéen qu’on donne aussi à la famille des Maccabées.

2.1 Joarib, ou Joiarib ; sa famille était une des vingt-quatre familles sacerdotales (voir 1 Chroniques, 24, 7). ― Modin, au nord-ouest de Jérusalem, non loin de la mer ; c’est un bourg selon saint Jérôme, dans son commentaire sur Isaïe (XXX) ; mais dans ce même chapitre 2, versets 15, 17, 23, 27, 28, où il est question de ce lieu, il y est constamment désigné sous le nom de ville, tant dans le texte grec que dans la Vulgate.

2.4 Judas… Machabée. Voir plus loin, 1 Maccabées 3, 1.

2.9 Comme des captifs ; c’est-à-dire, dans une terre étrangère.

2.11 Magnificence, ou bien ornement, parure, gloire ; car le terme grec a ces diverses significations.

2.15 Là ; à la montagne de Modin. Voir le verset 1.

2.17 Répondant, c’est-à-dire, élevant la voix, prenant la parole ; car telle est la signification primitive du verbe hébreu rendu dans le grec et le latin par répondant, et la seule qui convienne dans ce passage.

2.18 Parmi les amis du roi. Ami du roi était un titre officiel donné aux personnes qui avaient la confiance du roi et en particulier aux grands dignitaires de la cour, qui remplissaient les grandes fonctions militaires et administratives. Parmi les amis du roi, on distinguait les principaux ou premiers, titre supérieur à celui de simple ami, voir 1 Maccabées 10, 65 ; 11, 27 ; 2 Maccabées 8, 9.

2.21 Les ordonnances de Dieu sont appelées justices, parce qu’elles sont toutes fondées sur la justice, et qu’elles ne contiennent rien qui ne soit parfaitement conforme à l’équité la plus rigoureuse.

2.26 Voir Nombres, 25, 13. ― Salomi, nommé Salu dans Nombres, 25, 14.

2.29 Dans le désert de Juda, sur la rive occidentale de la mer Morte, désert d’une grande aridité, excepté là où sont des sources, qui entretiennent autour d’elles une riche végétation.

2.32 ; 2.34 ; 2.38 Sabbats ; ce pluriel constamment employé dans le texte grec lui-même indique que la guerre devait se faire, et qu’elle se fit réellement pendant plusieurs sabbats.

2.38 Mille âmes d’homme ; hébraïsme, pour mille personnes.

2.40 L’un dit à l’autre ; littéralement et par hébraïsme, un homme dit à son prochain. ― Nos âmes ; nos vies ou nos personnes. ― Pour notre loi voir 1 Maccabées¸1, 51.

2.42 Assidéens, en hébreu justes, pieux, saints, paraît désigner ici ceux qui s’étaient consacrés plus particulièrement au service du Seigneur, tels que furent les Réchabites et les Esséniens. ― Très brave ; littéralement et par hébraïsme, brave par les forces.

2.48 Ils se retirèrent ; c’est-à-dire, ils délivrèrent la loi de l’asservissement des nations et des rois, et ne permirent pas à l’impie Antiochus d’abuser de son pouvoir. ― Force, ou puissance ; littéralement et par hébraïsme, corne.

2.52 Voir Genèse 22, 2.

2.53 Voir Genèse 41, 40.

2.54 Nombres 25, 13 Ecclésiastique 45, 28.

2.55 Voir Josué, 1, 2.

2.56 Voir Nombres, 14, 6 ; Josué, 14, 14.

2.57 Voir 2 Rois, 2, 4.

2.58 Voir 2 Rois, 2, 11.

2.59 Voir Daniel 3, 50.

2.60 Voir Daniel 6, 22.

2.66 Très brave. Voir le verset 42.

2.67 Vous vengerez entièrement ; littéralement, vous vengerez la vengeance. Voir sur cet hébraïsme, le 2° à la fin des Observations préliminaires des Psaumes.

2.68 Rendez rétribution aux nations ; littéralement : Rétribuez rétribution aux nations, c’est-à-dire, donnez aux nations avec une exactitude rigoureuse ce qu’elles ont mérité ; même hébraïsme qu’au verset 67.

2.70 La cent quarante-sixième année du règne des Grecs (voir 1 Maccabées 1, 11) ; elle répond à la cent soixante-cinquième avant Jésus-Christ.

3.1 Machabée. Ce surnom glorieux, qui devint celui de la famille de Mathathias, signifie probablement marteau, parce que Judas fut comme un marteau qui écrasa les ennemis de son peuple.

3.3 ; 3.15 Le camp, c’est-à-dire, toute l’armée.

3.6 Le salut ; c’est lui qui procura le salut du peuple.

3.10 Apollonius. C’est probablement celui qui avait été chargé de lever les tributs, voir plus haut, 1 Maccabées 1, 30. La guerre ouverte n’avait pas éclaté pendant la vie de Mathathias. Elle commence maintenant pour ne cesser que par l’affranchissement final du peuple juif.

3.13 Nous ne savons sur Séron, général d’Antiochus Épiphane, que ce que nous en raconte le texte, versets 13 à 24.

3.15 Des impies, c’est-à-dire des Juifs qui avaient apostasié.

3.16 De lui, de Séron. Voir le verset 13. ― Béthoron, ville d’Éphraïm, à l’entrée des défilés qui conduisent dans la Séphéla ou plaine des Philistins.

3.21 Nos âmes, nos vies ou nos personnes.

3.24 Judas poursuivit l’armée syrienne de Béthoron-le-Haut, sur la hauteur, à l’entrée du passage, à la descente qui conduit à Béthoron-le-Bas, à la sortie du passage qui débouche dans la plaine des Philistins.

3.30 Comme une première, etc., c’est-à-dire, comme il avait eu une première, etc.

3.31 En Perse se prend ici dans un sens large, pour désigner la province du royaume de Syrie qui s’étendait au-delà de l’Euphrate et comprenait la Médie, outre la Perse. Voir plus loin, 1 Maccabées 6, 56.

3.32 Lysias commanda les armées du roi de Syrie sous Antiochus IV Épiphane et sous Antiochus V Eupator. Chargé de gouverner le royaume et de soumettre la Judée pendant qu’Antiochus IV allait au-delà de l’Euphrate, il envoya d’abord contre Judas Machabée une première armée sous le commandement de Ptolémée, de Nicanor et de Gorgias (166-165), puis, celle-ci ayant été battue, une seconde qu’il commanda lui-même l’année suivante, mais qui fut également défaite. Lysias, de retour à Antioche, s’occupait à préparer de nouveaux armements, quand il y apprit la mort d’Antiochus Épiphane. D’après les dernières volontés de ce prince, la régence devait être confiée à un personnage appelé Philippe (voir 1 Machabée, 6, 14), pendant la minorité d’Antiochus V Eupator ; mais Lysias, sans respecter ces ordres, s’empara du pouvoir au nom du jeune roi, dont il se fit un instrument et, en 163-162, il entreprit une nouvelle campagne contre la Judée. Elle lui fut d’abord favorable. Judas Machabée à Bethzachara et Jérusalem, assiégée. La situation des Juifs devenait fort critique, lorsque les nouvelles de Syrie obligèrent Lysias à suspendre la guerre et à faire la paix avec Judas pour retourner précipitamment à Antioche. Philippe voulut en vain arracher le pouvoir à son antagoniste. Lysias réussit à triompher de son rival. Cependant peu après Démétrius Ier devenait roi de Syrie et faisait périr Lysias et son pupille Antiochus V (162 avant Jésus-Christ).

3.33 Antiochus, son fils, connu sous le nom d’Antiochus V Eupator.

3.37 La cent quarante-septième année du règne des Grecs (voir 1 Maccabées 1, 11) ; elle répond à l’an 164 avant Jésus-Christ. ― Antioche, sur l’Oronte, au pied d’une montagne dans une plaine très fertile, capitale du royaume de Syrie sous les Séleucides. ― Les provinces supérieures, la Perse et la Médie.

3.38 Ptolémée, fils de Dorymine, surnommé Macron, avait été gouverneur de Chypre sous Ptolémée Philométor. Il avait livré cette île à Antiochus Épiphane, qui avait fait de lui son favori et l’avait nommé gouverneur de la basse Syrie et de la Phénicie. Il fut disgracié sous Antiochus V Eupator et s’empoisonna. Son père Dorymine est peut-être un Étolien de ce nom qui avait combattu contre Antiochus le Grand, quand celui-ci attaqua la Cœlésyrie. ― Nicanor était fils de Patrocle, un des plus ardents ennemis des Juifs ; il périt dans un combat contre Judas Machabée. ― Gorgias fut le général syrien sur lequel Judas Machabée remporta sa première grande victoire.

3.40 Près d’Emmaüs, aujourd’hui Amouas, à l’extrémité de la plaine de la Séphéla, au pied des premières montagnes de Juda, à peu près à moitié chemin entre Jaffa et Jérusalem. Cette ville fortifiée par Bacchide, voir 1 Maccabées 9, 50, fut plus tard brûlée par Quintilius Varus et rebâtie par l’empereur Héliogabale sous le nom de Nicopolis.

3.41 Entendirent leur nom ; apprirent leur arrivée. ― Et ils prirent, etc. Voir 2 Maccabées 8, verset 10 et suivants. ― Le commerce des esclaves était une des parties principales du commerce des Phéniciens et des Philistins. Ces derniers sont très probablement désignés ici sous le nom d’étrangers. Nicanor avait fait venir ces marchands d’esclaves des bords de la mer afin de pouvoir payer avec l’argent qu’ils lui donneraient, en échange des esclaves, le tribut que le roi de Syrie était tenu de payer aux Romains.

3.43 Chacun à son prochain ; hébraïsme pour l’un à l’autre.

3.46 Maspha, avant que le temple fut bâti, était un lieu de prières (voir 1 Rois, 7, vv. 5, 9) ; et sous Judas Machabée, le temple se trouvant souillé et profané par les nations, c’est à Maspha que les Juifs se rendaient, pour y faire comme ils pouvaient les exercices de leur religion. ― Maspha, la Neby-Samouil d’aujourd’hui, sur hauteur d’où la vue domine Jérusalem, la mer Méditerranée et les montagnes à l’est du Jourdain, à cinq milles romains de Jérusalem, près de Rama.

3.48 Ils étendirent les livres. Les livres alors étaient en forme de rouleaux. ― Dans lesquels les païens, etc. Les païens cherchaient d’ordinaire dans les Livres sacrés des prétextes pour autoriser leurs fables et toutes leurs cérémonies sacrilèges. Les Juifs s’indignent de cette profanation, et conjurent le Seigneur de ne pas la souffrir plus longtemps.

3.49 Les ornements sacerdotaux qu’ils avaient sauvés du temple, lorsqu’Antiochus, et ensuite Apollonius, le profanèrent. ― Les Nazaréens, après avoir accompli le temps de leurs vœux, devaient offrir des hosties dans le temple (voir Nombres, 6, versets 1 et suivants) ; mais dans l’état où se trouvaient les Juifs, ils ne pouvaient que se présenter aux prêtres, et prier le Seigneur de les mettre à même d’exercer plus parfaitement son culte, en leur rendant l’usage du temple. Or c’est la prière qu’ils lui font en commun dans les versets suivants.

3.54 Ils firent retentir, etc. La loi ordonnait aux prêtres de sonner des trompettes avant le combat (voir Nombres, 10, 8-9).

3.55 Des tribuns commandant à mille hommes ; des centurions, à cent ; des pentacontarques, à cinquante et des décurions à dix.

3.56 Selon la loi. Voir Deutéronome, 20, verset 5 et suivants ; Juges, 7, 3.

3.58 Ceignez-vous. Voir sur cette expression, Habacuc, 3, 16.

4.1 Gorgias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 38.

4.2 Ceux qui, etc., littéralement, et par hébraïsme, les fils qui, etc.

4.6 De boucliers et de glaives ; le texte grec et quelques exemplaires latins ajoutent : Comme ils les auraient voulus. On comprend en effet difficilement que les Juifs qui avaient déjà gagné deux batailles, qui avaient profité des dépouilles et des armes des troupes d’Apollonius et de Séron, fussent alors absolument sans boucliers et sans glaives ; et n’est-il pas dit expressément un peu plus bas (voir verset 15) qu’ils percèrent par le glaive tous les soldats de Nicanor qui ne purent se sauver par la fuite ?

4.9 Voir Exode 14, 9.

4.15 Gézéron ; probablement la même ville que Gézer (voir 2 Rois, 5, 25) ou Gazer, dans la tribu d’Éphraïm (voir Josué, 16, 3 ; 21, 21). ― Idumée ; petite contrée au midi de Juda. Azot, Jamnia ; villes des Philistins dont la première était à huit lieues et la seconde à vingt-deux au sud d’Emmaüs. ― Trois mille hommes furent tués sur place, sans compter ceux qui le furent dans la fuite, et qu’on peut évaluer à plus de six mille, puisque l’auteur du 2e livre des Maccabées (voir 2 Maccabées 8, 24) porte le nombre général des morts à plus de neuf mille.

4.22 Dans le pays des étrangers, des Philistins.

4.23 La pourpre marine se faisait avec le sang du poisson nommé purpura, et elle était plus estimée que celle qui se tirait de certaines herbes. ― La pourpre marine était de couleur écarlate ; l’hyacinthe était une espèce de pourpre tirant sur le violet.

4.24 Parce qu’il est bon, etc. ; reprise ou refrain d’un cantique d’actions de grâces, et particulièrement du Psaume 135.

4.29 Béthoron. Voir 1 Maccabées 3, 16.

4.30 Voir 1 Samuel 17, 50 ; 14, 13.

4.35 Lysias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32. ― Antioche. Voir 1 Maccabées 3, 37.

4.36 Purifier ; c’est-à-dire, faire disparaître les objets profanes, comme l’autel des idoles, etc. ― Renouveler ; c’est-à-dire, consacrer, destiner de nouveau au culte du Seigneur par la prière, les sacrifices, etc.

4.38 Les chambres ce mot comprend les magasins et les habitations des prêtres dans les parvis du temple.

4.41 Afin de combattre contre ceux, etc. ; ou plutôt, afin de leur résister, dans le cas où ils voudraient empêcher Judas et les siens de purifier le temple.

4.43 Les pierres de contamination, les pierres qui avaient été souillées en servant à l’autel sacrilège, dressé sur l’autel des holocaustes (voir 1 Maccabées 1, 57).

4.46 La montagne de la maison, la montagne où le temple était bâti.

4.47 Selon la loi. Voir Exode 20, 25.

4.48 De la maison, c’est-à-dire du temple.

4.51 Des pains de proposition (voir Exode 25, 30). ― Les voiles étaient à l’entrée du saint et du sanctuaire.

4.52 Casleu. Voir 1 Maccabées 1, 57. ― La cent quarante-huitième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixante-troisième avant Jésus-Christ.

4.55 Bénirent en élevant leur voix jusqu’au ciel.

4.57 Ils ornèrent, etc., ils rétablirent autant qu’ils le purent la façade du temple, et ils y remirent des ornements pareils à ceux qu’Antiochus en avait enlevés. ― Les couronnes et les petits boucliers étaient des monuments des victoires des Hébreux, et des marques de leur reconnaissance envers le Dieu des armées. ― Les chambres. Voir le verset 38.

4.59 La dédicace de l’autel ; fête connue dans l’Évangile sous le nom d’Encænia (voir Jean 10, 22). ― A des temps fixés ; littéralement, en ses temps.

4.61 Bethsura ; ville entre Jérusalem et Hébron, sur les frontières de l’Idumée. ― Bethsura, ville de la tribu de Juda, aujourd’hui Kherbet Beit-Sour, est située sur une colline isolée de trois côtés par de petites vallées et des rochers à pic. Le quatrième côté est adhérent au reste de la colline. Les rochers sont percés de grottes sépulcrales. Du côté du nord, contre la paroi du rocher, il y a un beau puits dont l’eau bonne à boire alimentait la ville actuellement ruinée. ― Bethsura domine la route conduisant à Hébron qui se trouve à environ une heure et demie de marche plus au sud. Hébron, à cette époque, appartenait aux Iduméens. Les Syriens paraissent être venus plusieurs fois attaquer la Judée en contournant le sud de la mer Morte et en arrivant par conséquent en Juda par l’Idumée. De là l’importance de Bethsura. C’était la première place forte du domaine de la Judée qui pouvait arrêter les Syriens dans leur marche.

5.3 Acrabathane ; lieu situé vers l’extrémité méridionale de la mer Morte, frontière de l’Idumée. C’est probablement le défilé qui est nommé ailleurs la Montée du Scorpion. Comparer à Nombres, 34, 4 ; Josué, 15, 3, etc.

5.4 Les fils de Béan sont inconnus d’ailleurs. Il y avait près de la mer Morte une ville nommée Béon (voir Nombres, 32, 3) ; c’est peut-être la même que Béan.

5.5 L’anathème ; c’est-à-dire, l’extermination entière.

5.6 Les fils d’Ammon habitaient au nord-est de la mer Morte, entre l’Arnon et le Jabok. Ils avaient pour capitale Rabbath-Ammon, sur le cours supérieur du Jabok. ― Timothée, qui porte un nom grec, ne devait pas être Ammonite, mais le général syrien de ce nom (voir 2 Maccabées 10, 24).

5.8 Ses filles ; c’est-à-dire, suivant le style de l’Écriture, les villes ou les villages qui en dépendaient. ― Gazer, ville de la tribu de Gad, qui, à l’époque des rois, était tombée au pouvoir des Moabites et appartenait maintenant aux Ammonites. C’est probablement l’es-Ssir actuel, à la source de l’ouadi de ce nom, à l’ouest de Rabbath-Ammon ou Philadelphie et au nord d’Hésébon.

5.9 Datheman, forteresse d’ailleurs inconnue ; le grec lit Dathema, que quelques-uns confondent avec Rethma (voir Nombres, 33, 18). Il est certain qu’en hébreu les lettres d et r ont la plus grande ressemblance.

5.11 Timothée, selon plusieurs exégètes, n’est pas celui du verset 6, lequel fut tué avec son frère Chéréas à Gazara l’année précédente (voir 2 Maccabées 10, 37).

5.13 Tubin, probablement la terre de Tob, au-delà du Jourdain, dans le pays de Galaad (voir Juges, 11, vv. 3, 5).

5.15 Ptolémaïde, l’Accho du livre des Juges, port de la Méditerranée, à l’embouchure du Bélus, près du mont Carmel, appelée plus tard Saint-Jean-d’Acre. Elle avait pris d’un des Ptolémées d’Égypte son nom grec de Ptolémaïde. ― La Galilée, partie septentrionale de la Palestine, où les étrangers, c’est-à-dire les païens, étaient mêlés aux Juifs.

5.18 Joseph et Azarias ne nous sont pas autrement connus.

5.23 Arbates, que quelques-uns croient être pris de l’hébreu Araboth ou mieux Haraboth, lieux stériles, incultes, plaines, pourrait cependant signifier une ville, ou une petite contrée de la Galilée, puisque Abialbon, un des vaillants guerriers de David, est qualifié d’Arbathite, c’est-à-dire, natif d’Arbates (voir 2 Rois, 23, 31).

5.25 Les Nabuthéens ; le grec porte ici Nabatéens, et 1 Maccabées 9, 35, Naccatéens. On les fait descendre de Nabaïoth, fils aîné d’Ismaël (voir Genèse 25, 13) ; mais cette filiation ne repose sur aucun témoignage des écrivains sacrés.

5.26 Les villes ici mentionnées étaient situées dans le pays de Galaad, mais elles sont en partie inconnues. ― Bosor. Voir Deutéronome, 4, 43. ― Barasa est probablement Bosra, une des villes les plus importantes du Hauran. ― Carnaïm, Astaroth-Carnaïm, à l’est de la mer Morte, aujourd’hui Tell Aschtere, entre Noua et Mezareib. ― Casphor, appelée Casbon, verset 26, la même probablement que Casphin (voir 2 Maccabées 12, 13), est identifiée par plusieurs avec le Khastin actuel, à l’est du lac de Tibériade.

5.29 La forteresse de Datheman. Voir le v. 9.

5.35 Maspha désigne ici une ville du pays de Galaad dont la situation précise n’est pas connue. ― Casbon est Casphor. Voir le verset 26.

5.37 Après cela ; littéralement, après ces paroles. Nous avons déjà remarqué plus d’une fois qu’en hébreu, le mot parole signifie aussi chose, fait, événement. ― Du torrent de Jéboc ou Jaboc sur la frontière des Ammonites (voir Deutéronome, 3, 16 ; Josué, 12, 2). ― Raphon, ville de la Décapole, qui n’était pas éloignée d’Astaroth-Carnaïm. ― Au-delà du torrent, probablement l’Hiéromax ou Mandhour, qui grossit considérablement au moment de la fonte des neiges.

5.38 Disant ; littéralement disant que ; ce que, en vertu d’un hébraïsme, est ici purement pléonastique, car il signifie proprement disant.

5.40 Il sera très puissant ; littéralement et par hébraïsme : Pouvant, il pourra.

5.42 Les scribes du peuples, ou officiers qui tenaient les rôles, levaient les troupes, les congédiaient, et étaient chargés de ce qui regardait les approvisionnements de l’armée.

5.46 Ephron était située dans un étroit défilé à l’est du Jourdain. Son site n’a pas été retrouvé.

5.48 Nous ne ferons, etc. ; littéralement, seulement par les pieds nous passerons. ― Leur, c’est-à-dire, à Judas et aux siens.

5.52 La grande plaine, ou le grand champ d’Esdrélon, appelée aussi la vallée de Jezrahel. ― Bethsan, la Scythopolis des Grecs, était située au-dessous du lieu où le Jourdain sort du lac de Génésareth.

5.58 Jamnia dans le pays des Philistins. Voir plus haut, 1 Maccabées 4, 15.

5.59 D’eux ; des Israélites.Gorgias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 38.

5.65 Il frappa. C’est Judas qui est le sujet de ce verbe et de tous les suivants qui sont au singulier. ― Chébron, probablement la même qu’Hébron, ville célèbre dans la partie méridionale de Juda. Les deux noms en effet ont dû avoir en hébreu la même lettre initiale dont la prononciation pouvait être différente, par rapport aux circonstances de temps et de lieux. On dit encore aujourd’hui Chette et Neth, pour désigner la huitième lettre de l’alphabet hébreu.

5.66 La Samarie. L’ancienne Italique et Josèphe lisent Marisa, au lieu de Samaria. Comme il est peu vraisemblable que Judas Machabée soit allé passer au nord de la Samarie, en partant d’Hébron au sud pour revenir ensuite dan le pays des Philistins, la leçon Marisa paraît préférable. C’était une ville de Juda, dans le voisinage de Beit-Djibrin.

5.68 Pour aller ; mots sous-entendus en vertu d’un hébraïsme usité dans la Bible. ― Vers Azot, dans la plaine de la Séphéla, au nord d’Accaron. ― Dans la terre des étrangers, c’est-à-dire des Philistins.

6.1 Elymaïde ; était appelé aussi Persépolis. Voir 2 Maccabées 9, 2. ― Ou plutôt, il faut traduire, comme le portent les meilleurs manuscrits grecs : Il y a en Elymaïde, province qui fait partie du royaume de Perse, une ville, etc. Cette ville n’est pas nommée ici ; l’auteur sacré n’indique que la région dans laquelle elle se trouve.

6.2 Alexandre. Voir plus haut, 1 Maccabées 1, 1-9.

6.3 La chose (sermo). Voir 1 Maccabées 5, 37.

6.7 Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61.

6.10 Ses amis. Voir plus haut, 1 Maccabées 2, 18.

6.14 Philippe, frère de lait d’Antiochus Épiphane, voir 2 Maccabées 9, 29, est vraisemblablement le Phrygien, dont les Juifs avaient eu beaucoup à se plaindre, voir 2 Maccabées 5, 22. Antiochus Épiphane le chargea de gouverner le royaume après sa mort, pendant la minorité d’Antiochus V, mais il fut chassé d’Antioche par Lysias qui gouvernait au nom d’Antiochus V Eupator. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32. Philippe fut obligé de se réfugier en Égypte, voir 2 Maccabées 9, 29.

6.16 L’année cent quarante-neuvième du règne des Grecs : elle répond à l’année cent soixante-deuxième avant Jésus-Christ. ― Dans une terre étrangère. Antiochus Épiphane mourut à Tabès, en Perse.

6.17 Lysias. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32. ― Antiochus V Eupator, fils d’Antiochus Épiphane, avait neuf ans, d’après Appien, à la mort de son père (quatorze, d’après Eusèbe). Pendant les deux ans qu’il régna nominalement, il ne fut qu’un instrument entre les mains de Lysias (164-162). Il périt par l’ordre de son cousin Démétrius Ier qui se rendit maître du royaume.

6.28 Le roi Antiochus V. Malgré sa jeunesse, les ambassadeurs parlent devant lui, ou bien, selon un usage commun, ce que fait Lysias lui est attribué. ― Ses amis, ses conseillers, voir 1 Maccabées 2, 18.

6.32 Bethzachara, lieu entre Jérusalem et Bethsura. ― A quatre heures de distance au sud-ouest de Jérusalem.

6.34 Les éléphants aiment beaucoup le vin et les liqueurs enivrantes. Pour les irriter, on leur montre seulement, au lieu de leur faire boire, le sang de raisin et de mûre, c’est-à-dire du vin rouge, et une liqueur spiritueuse faite avec des mûres de mûrier.

6.37 On croit avec raison que ces éléphants étaient de l’Inde, et par conséquent beaucoup plus gros et plus forts que ceux d’Afrique. Les faits rapportés par Pline et par plusieurs autres auteurs prouvent que l’Écriture n’exagère nullement dans ce qu’elle dit ici de ces animaux. ― Un éléphant ne pouvait porter trente-deux hommes, ce qui est matériellement impossible, mais au plus quatre ou cinq combattants. Il y a ici une fausse traduction ou une altération de chiffres. Le texte hébreu original avait probablement deux ou trois hommes, d’où l’on a tiré trente-deux par une fausse combinaison de chiffres.

6.38 Le reste de la cavalerie, etc. Chez les anciens, la cavalerie servait à couvrir les flancs des troupes de pied.

6.43 Éléazar, fils de Saura. On doit lire ici comme à 1 Maccabées 2, 5, Éléazar, qui était surnommé Abaron, un des frères de Judas Machabée. La signification de ce surnom est inconnue, Éléazar, voyant cet éléphant couvert de caparaçons royaux, crut qu’il portait le roi et se dévoua pour le faire périr, dans l’espoir que la mort du roi, privant l’armée et Lysias de son chef nominal, en entraînerait la défaite, mais, dit Josèphe, le roi n’était pas sur cet éléphant et peut-être même n’assistait-il pas au combat à cause de sa jeunesse et parce que Lysias tenait à ménager sa vie, dont son pouvoir dépendait.

6.46 Sous lui, sous son ventre, qui est l’endroit où l’éléphant a la peau la moins dure.

6.48 Et l’armée du roi s’avança. C’est un autre corps de troupes, une autre partie de l’armée.

6.49 Les sabbats de la terre, l’année sabbatique, durant laquelle on laissait la terre en repos, sans la travailler, sans qu’il fût permis de semer et de récolter.

6.51 Saint ; littéralement, de sanctifications. Voir 1 Maccabées 1, 23. ― Des balistes, machines de guerre pour lancer des pierres. ― Béliers, autres machines de guerre avec lesquelles on battait les murs d’une ville. ― Des falariques, flèches incendiaires. ― Des scorpions, petites machines pour lancer des flèches, qui pouvaient être manœuvrées par un seul soldat.

6.53 La septième année. Voir le verset 49.

6.54 En son lieu, en sa maison, chez soi.

6.55 Lysias et Philippe. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 32 et 6, 14.

6.58 Donnons, etc. La plupart des Orientaux n’avaient pas des marques plus assurées de leurs promesses, que de donner la main droite.

6.59 Qu’ils vivront, etc. ; littéralement, et par hébraïsme, qu’ils marcheront dans, etc.

7.1-4 Démétrius Ier Soter, fils de Séleucus IV Philopator. Ce dernier était le fils aîné d’Antiochus III le Grand. Démétrius aurait dû succéder naturellement à son père, mais à la mort de celui-ci, il était retenu comme otage à Rome, et son oncle Antiochus IV Épiphane en profita pour s’emparer du trône. A la mort de son oncle, Démétrius essaya de faire reconnaître ses droits par le sénat romain. Ce fut en vain. Rome trouvait sans doute plus avantageux pour elle que le trône de Syrie fut occupé par un enfant, Antiochus V Eupator. Démétrius avait alors 22 ans, et paraissait déjà sans doute à craindre. Il parvint cependant à s’échapper de Rome et à se rendre en Syrie sur un vaisseau carthaginois. Il débarqua à Tripoli, rassembla des troupes, gagna celles de son compétiteur, fit périr son cousin Antiochus V avec Lysias et devint ainsi seul possesseur du royaume. Nous allons voir comment il traita les Juifs.

7.1 L’année cent cinquante et unième du règne des Grecs ; elle répond à la cent soixantième avant Jésus-Christ.

7.5 Alcime était prêtre de la race d’Aaron (voir verset 14). ― Qui voulait être confirmé dans la dignité de grand prêtre qu’il avait injustement obtenue sous Antiochus Eupator.

7.8 Bacchide, envoyé par Démétrius en Judée avec le semi-païen Alcime, avait été gouverneur des provinces syriennes à l’est de l’Euphrate. C’était un des plus habiles généraux de l’armée de Syrie. Il réussit dans sa première mission. Nicanor ayant été battu et tué l’année suivante, Bacchide fut envoyé avec une grande armée contre les Juifs. Il défit Judas Machabée qui périt dans le combat. Plus tard, en 757, il revint en Palestine pour combattre Jonathas, mais il fut obligé de faire la paix avec lui.

7.9 Dans le sacerdoce, c’est-à-dire dans la souveraine sacrificature. Comparer à la note précédente.

7.12 Scribes. Voir sur ce mot, 1 Maccabées 5, 42.

7.13 Les Assidéens. Comparer à 1 Maccabées 2, 42.

7.17 Voir Psaume 78, 1-3.

7.19 Bethzécha ; selon le grec, Bêzeth ; probablement la ville nommée à Juges, 7, 23. Bacchide reprenait ainsi le chemin de la Syrie.

7.21 Beaucoup, extrêmement ; c’est le vrai sens du latin satis, par lequel la Vulgate rend quelquefois le terme hébreu, très fort, excessivement, etc. ― Pour la principauté, etc. Comparer au verset 5.

7.26 Voir 2 Maccabées 15, 1. ― Nicanor. Voir plus haut, 1 Maccabées 3, 38.

7.30 Il fut connu ; littéralement, la parole fut connue. Voir 1 Maccabées 6, 3.

7.31 Capharsalama, lieu inconnu, qui devait être près de Jérusalem, puisque Judas s’y retira après le premier combat contre Nicanor.

7.32 La cité de David ; la citadelle de Jérusalem.

7.33 Après cela ; littéralement, après ces paroles. Voir 1 Maccabées 6, 3.

7.39 Courut, etc. c’est-à-dire, vint se joindre à lui. Béthoron. Voir 1 Maccabées 3, 16.

7.40 Adarsa, selon le grec Adasa ; apparemment la même qu’Adazer (voir verset 45), ville de la tribu d’Éphraïm. ― Adarsa était à quarante stades de Béthoron.

7.41 Voir 2 Rois, 19, 35 ; Tobie, 1, 21 ; Ecclésiastique 48, 24 ; Isaïe 37, 36 ; 2 Maccabées 8, 19.

7.43 ; 7.49 Adar, le douzième mois de l’année sacrée, et le sixième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de février selon les rabbins ; mais c’est plus probablement à celle de mars.

7.45 Adazer. Voir le verset 40. ― Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34.

7.46 Les chargeaient, etc. ; littéralement, les jetaient au vent, les faisaient sauter en l’air avec leurs cornes ; métaphore empruntée des taureaux.

7.47 Les suspendirent. Comparer à 2 Maccabées 15, vv. 33, 35.

8.1 Judas apprit, etc. ; littéralement, Judas apprit le nom des Romains, qu’ils étaient, etc. ; genre de construction hébraïque, dont la Bible fournit de nombreux exemples. ― Très puissants ; littéralement, et par hébraïsme, puissants en forces.

8.2 Les Juifs ; est évidemment le sujet sous-entendu du verbe pluriel apprirent. ― La Galatie se prenant aussi en grec pour la Gaule, les uns expliquent ceci d’une partie de la Galatie qui était soumise aux Romains, et les autres, des Gaulois de la Narbonnaise, qui étaient alors tributaires des Romains. Il est certain que l’an 189 avant Jésus-Christ, les Romains, sous la conduite du consul Manlius Vulso, vainquirent les Galates, peuples de l’Asie Mineure, dans deux combats.

8.3 D’Espagne. Les Phéniciens avaient longtemps tiré d’Espagne des métaux précieux. Les Romains tenaient aussi particulièrement à la possession de ce pays à cause de ses mines. Il fut une des causes principales de la seconde guerre punique, et abandonné formellement aux Romains par les Carthaginois après la bataille de Zama en 201.

8.4 Les rois qui étaient venus contre eux des extrémités de la terre, les rois qui régnaient en Espagne et aussi les généraux carthaginois, à qui les anciens donnaient souvent le titre de roi.

8.5 Céthéens ou Macédoniens. Comparer à 1 Maccabées 1, 1. ― Philippe III, roi de Macédoine, fils de Démétrius II (221-179) fut complètement battu, après une guerre de plusieurs années à Cynocéphale en 197 et obligé de signer une paix humiliante. ― Persée, son fils naturel et son successeur, dernier roi de Macédoine (179-168) fut battu en 168 à Pydna, par Paul-Emile, et conduit en triomphe à Rome, où il mourut en prison vingt ans après. ― Tous les autres, qui avaient fourni des troupes à Persée, les Épirotes, les Thessaliens, les Thraces, les Illyriens.

8.6 D’Asie. Ce nom désigne dans l’Écriture tout ou partie de l’Asie Mineure. ― Antiochus III le Grand portait le titre de roi d’Asie comme souverain de la Syrie et d’une grande partie de l’Asie Mineure. Après plusieurs combats, il fut complètement défait par les Romains à la bataille de Magnésie (189) et il dut céder à ses vainqueurs, qui les donnèrent à Eumène II, roi de Pergame, ses possessions à l’ouest du Taurus, la Mysie, la Lydie et la Phrygie.

8.7 Un grand tribut, quinze mille talents eubéens (ou plus de quatre-vingt trois millions 1900). Cinq cent talents devaient être payés à la conclusion des négociations ; deux mille cinq cents à la ratification de la paix, et les douze mille restants pendant les douze années suivantes, mais les paiements ne furent pas faits régulièrement, de sorte qu’Antiochus Épiphane avait encore à payer les arrérages en 173, au rapport de Tite-Live. ― Qu’il donnerait des otages. Antiochus Épiphane fut un des ces otages. Voir plus haut, 1 Maccabées 1, 11.

8.8 Comme du temps de Judas Machabée les Romains n’avaient porté leurs armes ni dans les Indes, ni dans la Médie, quelques exégètes pensent qu’on doit lire Ioniens, au lieu d’Indiens, et Mysiens, au lieu de Mèdes ; mais il faut remarquer que, pour la vérité de l’histoire, il suffit que les Juifs l’eussent ainsi entendu dire. ― Eumène II, roi de Pergame (197-159), fils et successeur d’Attale Ier, avait hérité de son père la faveur et l’alliance des Romains. Ceux-ci le récompensèrent des services qu’il leur avait rendus et de la part qu’il avait prise à la victoire de Magnésie, en commandant son contingent de troupes en personne, par le don de plusieurs provinces enlevées à Antiochus le Grand. Voir le v. 6.

8.9-10 Ce qui est dit des événements de Grèce est vague, sans doute parce que la renommée n’avait rien fait connaître de bien précis en Palestine sur ce qui s’était passé en Grèce. L’auteur sacré rapporte simplement les bruits qui étaient arrivés aux oreilles de Judas Machabée. Ils contiennent une allusion à l’alliance que les Étoliens avaient cherché à nouer avec Antiochus III le Grand.

8.9 La chose ; littéralement, la parole. Comparer à 1 Maccabées 6, 3.

8.11 Le reste des royaumes et les îles, la Sicile, la Sardaigne et les îles grecques de l’Archipel.

8.12-16 Il y a ici plusieurs bruits qui ne sont vrais que grosso modo, mais c’étaient les bruits qui couraient en Palestine. Ainsi le sénat ne s’assemblait pas tous les jours, mais seulement aux calendes, aux nones, aux ides et aux fêtes. Depuis Tarquin l’ancien jusqu’en 123 avant Jésus-Christ, il ne compta que 300 membres. Pour avoir le chiffre de 320, il faut y ajouter les dix tribuns, les quatre édiles, les deux questeurs, les deux prêteurs et les deux consuls. ― Il n’y avait pas qu’un seul consul, mais les traités d’alliance portaient le nom du président du sénat (avec celui de l’ambassadeur).

8.17 Eupolémus, fils de Jean. Ce Jean avait obtenu des rois de Syrie de grands avantages pour les Juifs, voir 2 Maccabées 4, 11. Il était de race sacerdotale. ― Jason, fils d’Éléazar, était probablement aussi de race sacerdotale, mais on ne connaît de lui que ce qui en est dit ici. Voir plus loin, 1 Maccabées 12, 16.

8.18 Les Juifs virent. Comparer au verset 2. ― Du joug des Grecs, des rois de Syrie, qui étaient d’origine grecque.

8.19 Ils firent, etc. ; littéralement, ils allèrent à Rome, voie très grande.

9.1 Démétrius Ier Soter. ― Nicanor, voir 1 Maccabées 7, vv. 26, 43. ― De nouveau Bacchide et Alcime. Voir 1 Maccabées 7, vv. 5, 8. ― L’aile droite, expression obscure. Plusieurs commentateurs pensent qu’elle désigne la partie principale de l’armée syrienne.

9.2 Galgala, probablement la Galilée. ― Masaloth, peut-être la même que Masal, ville de la tribu d’Aser (voir Josué, 21, 30 ; 1 Chroniques, 6, 74). ― Arbelles, peut-être mis ici pour Araboth, ou plaines. Comparer à 1 Maccabées 5, 23.Ames, c’est-à-dire, personnes, est ici purement pléonastique, son complément hommes ayant la même signification. ― Sur Arbelles, voir Osée, 10, 14.

9.3 Au premier mois de l’année sacrée, qui était le septième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune de mars, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle d’avril. ― L’année cent cinquante-deuxième du règne des Grecs ; elle répond à la cent-cinquante-neuvième avant Jésus-Christ.

9.4 Bérée, peut-être la même que Béroth, ville de la tribu de Benjamin (voir Josué, 18, 25).

9.5 Laïsa, site inconnu. Ce nom est diversement écrit dans les versions et les manuscrits. Cette localité devait être située en tout cas à l’ouest ou au sud de Jérusalem.

9.9 Nos âmes, c’est-à-dire, nos personnes ou nos vies.

9.12 Légion, chez les Anciens, Romains signifiait un corps de gens de guerre, composé d’infanterie et de cavalerie. Le texte grec porte phalange, terme de milice macédonienne, qui désignait un bataillon de troupes serrées d’infanterie.

9.15 Azot, ville des Philistins.

9.22 Toutes les autres guerres de Judas ; littéralement, toutes les autres paroles (voir 1 Maccabées 6, 3) des guerres de Judas ; le grec porte : Les restes des discours et des guerres de Judas.

9.27 Depuis le jour, etc., c’est-à-dire, depuis la mort des prophètes Aggée, Zacharie et Malachie, qui parurent quelques temps après la captivité de Babylone.

9.28 Jonathas se distingua par sa vaillance dans les combats et plus encore par son habileté politique. Il sut si bien mettre à profit les divisions intestines de la Syrie qu’il réussit à affranchir la Judée.

9.33 Thécua, ville près de Jérusalem, dans la tribu de Juda. ― Le lac d’Asphar est probablement le lac Asphaltite, nommé par les Hébreux la mer de Sodome, et par les Grecs, Asphaltite, à cause de l’asphalte ou bitume qu’on en tire. ― Le désert de Thécua, qui tire son nom de la ville ainsi appelée, commence à deux heures environ au sud-est de Bethléhem et s’étend jusqu’à la mer Morte. Il n’y a guère que des pâturages pour les troupeaux. Sur la ville de Thécua(é), voir Amos, 1, 1.

9.35 Les Nabuthéens ; voir 1 Maccabées 5, 25. ― De leur prêter, ou bien de prendre sous leur garde, comme portent le grec, le syriaque, l’historien Josèphe et même quelques exemplaires latins, qui lisent en effet, commendarent illis.

9.36 Ma(é)daba, ville célèbre dans la terre de Moab (voir Isaïe 15, 2).Jean était un des fils de Mathathias. Comparer plus haut à 1 Maccabées 2, 2.

9.37 Cela ; littéralement, ces paroles. Voir 1 Maccabées 6, 3.

9.44 Hier et avant-hier ; hébraïsme pour auparavant.

9.46 Voir 2 Chroniques, 20, 3.

9.50 Ammaüs, vraisemblablement Emmaüs. ― Thamnata, ville de la tribu de Dan. ― Phara, selon le grec Pharatoni, dans la tribu d’Éphraïm (voir Juges, 12, 15). ― Thopo, peut-être la même que Taphua, dans la même tribu. ― Béthoron, voir 1 Maccabées 3, 16. ― Sur Emmaüs, voir 1 Maccabées 3, 40.

9.52 Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61. ― Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34.

9.54 La cent quarante-troisième année du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-huitième avant Jésus-Christ. ― Au second mois de l’année sacrée, qui était le huitième de l’année civile. Ce mois commençait à la nouvelle lune d’avril, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de mai. ― Les murs, etc. Il y avait dans l’intérieur du temple plusieurs murs : celui qui séparait le saint d’avec le sanctuaire ; celui qui séparait le parvis des prêtres d’avec le parvis du peuple, enfin celui qui séparait les païens d’avec les Juifs. ― Les ouvrages des prophètes. C’était en effet les prophètes Aggée et Zacharie, qui avaient contribué, par leurs exhortations, à la construction du temple après la captivité.

9.62 Bethbessen ; le grec lit Baïthbasi, l’historien Josèphe, Bethalaga ; vraisemblablement la même ville que Beth-Hagla, dans le désert de Jéricho (voir Josué, 15, 6).

9.66 Odaren et ses frères et les fils de Phaséron, tribus d’Arabes nomades dans les environs de Bethbessen.

9.72 Dans son pays, à Antioche. ― Ses confins (fines ejus), les confins de Juda, la Judée.

9.73 Machmas, sur les limites des tribus d’Éphraïm et de Benjamin (voir 1 Rois, 13, 2), Jonathas fit d’abord là sa résidence, parce qu’alors les troupes de Démétrius occupaient encore la citadelle de Jérusalem. ― Juger, c’est-à-dire, gouverner avec une pleine autorité.

10.1 L’année cent soixantième du règne des Grecs ; elle répond à la cent cinquante-et-unième avant Jésus-Christ. ― Le noble ou l’Illustre ; c’est-à-dire Antiochus Épiphane. ― Alexandre Ier Balas, qui passait pour fils d’Antiochus Épiphane, fut opposé à Démétrius Ier comme prétendant au trône de Syrie par Attale II, roi de Pergame. A l’instigation d’Attale II, Héraclide, ancien trésorier d’Antiochus Épiphane, le présenta avec Laodicée, qu’on disait fille de ce dernier roi, au sénat romain, afin de les faire reconnaître comme héritiers d’Antiochus Épiphane et leur assurer le secours de la république pour faire valoir leurs droits à la couronne des Séleucides. Les Romains, qui trouvaient sans doute Démétrius Ier trop puissant, adhérèrent à ce projet. Attale II procura une armée à Alexandre, avec l’aide du roi Ptolémée VI Philométor d’Égypte et d’Ariarathe V, roi de Cappadoce, qui avaient à se plaindre de Démétrius. Alexandre s’empara ainsi de Ptolémaïde. Sur Ptolémaïde, voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.

10.2 Démétrius, pour résister à Alexandre balas, est obligé de faire la paix avec Jonathas. Celui-ci était assez puissant, pour faire pencher la balance en faveur de l’un des deux antagonistes. Alexandre chercha à le gagner à son tour ; il le nomma grand prêtre et lui envoya un manteau de pourpre et une couronne d’or, versets 15 à 21. Démétrius Ier enchérit alors sur Alexandre, versets 22 à 45. Jonathas se défia de ses offres et se prononça pour Alexandre, qui bientôt après battit Démétrius dans un combat où périt ce dernier, versets 46 à 50.

10.14 Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61.

10.18 La coutume entre les souverains de s’appeler frères est très ancienne (voir 1 Rois, 9, 13 ; 20, 33). D’ailleurs ce même nom se donnait alors assez souvent aux gouverneurs des provinces (voir 2 Maccabées 11, 22). ― Salut est à l’accusatif comme complément d’un verbe, tel que donne ou souhaite, sous-entendu.

10.19 Très puissant. Comparer à 1 Maccabées 8, 1.

10.20 L’usage de la pourpre et de la couronne d’or était réservé aux rois, et à ceux à qui ils voulaient bien l’accorder. ― Ami du roi. Voir 1 Maccabées 2, 18.

10.21 Au septième mois. Voir Aggée, 2, 2. ― L’année cent soixantième. Voir le verset 1. ― La scénopégie ; c’est-à-dire la fête des tabernacles. ― Jonathas se revêtit de la robe sainte, insigne du souverain pontificat. Le pontificat était vacant depuis sept ans par la mort de l’impie Alcime, voir 1 Maccabées 9, 56, qu’Antiochus V Eupator avait imposé aux Juifs comme grand prêtre, voir 1 Maccabées 7, vv. 5, 21. Depuis le meurtre d’Onias III et la fuite de son fils en Égypte, il n’y avait plus de successeur légitime du grand prêtre Jésus, dans la famille duquel avaient été pris les souverains pontifes depuis la captivité. Jonathas, étant de race sacerdotale, pouvait recevoir cette dignité.

10.25 Salut. Voir le verset 18.

10.29 Je vous remets, etc. Les Juifs devaient payer l’usage du sel, quoique les salines qui étaient autour de la mer Morte leur en fournissaient en abondance (voir 1 Maccabées 11, 35) ; ils devaient aussi donner au roi des couronnes tous les ans (voir 1 Maccabées 13, 39). ― Les couronnes étaient en or. C’étaient primitivement des dons volontaires qui avaient été faits aux rois par des princes ou des villes, mais souvent ils avaient été rendus obligatoires et constituaient un véritable tribut équivalent à une somme d’or déterminée.

10.30 Les trois cités ; le grec lit nome, ou canton ; l’historien Josèphe, toparchie, ou gouvernement d’une contrée, d’une province. Or les principales villes de ces trois cantons réunis étaient Lyda, Ramatha et Aphéréma. Comparer à 1 Maccabées 11, 34. ― Dans aucun temps. Comme nous l’avons déjà remarqué, en hébreu, le tout joint à une négation signifie nul, pas un seul.

10.33 Tous les Juifs ; littéralement, et par hébraïsme, toute âme, c’est-à-dire, toute personne de Juifs. ― Et même, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils soient tous affranchis, même des corvées et des charges publiques, pour lesquelles on les obligeait de fournir leurs animaux de service.

10.34 Les jours ordonnés ou privilégiés, comme la fête de Judith, celle des Sorts, de la dédicace du temple, etc. ― Les jours solennels sont les fêtes de Pâques, de la Pentecôte et des Tabernacles. ― Les néoménies, premier jour du mois.

10.35 Pour aucun motif. Voir le verset 30.

10.36 Que dans l’armée, etc. Chez les Grecs, l’état militaire était le plus honorable, parce que c’était celui des citoyens libres.

10.37 Qu’ils marchent, etc. ; hébraïsme, pour, qu’ils suivent, qu’ils se conforment, etc.

10.38 Les trois cités, etc. Voir le verset 30.

10.39 Fourniront ou bien seront, est sous-entendu. On sait en effet que le verbe substantif être, se sous-entend continuellement dans le style biblique. D’ailleurs le nominatif Ptolemaida ne laisse aucun doute ici. Nous ne croyons donc pas que le relatif que de la Vulgate soit une faute. A la vérité, le texte grec ne porte pas ce pronom, mais il met à l’accusatif Ptolémaïde, comme complément direct du verbe j’ai donné. Ptolémaïde était occupée alors par Alexandre (voir verset 1) ; la promettre aux Juifs, c’était les engager puissamment à aider Démétrius à s’en rendre maîtres.

10.40 Quinze mille sicles. Voir Ézéchiel, 45, 12.

10.46 Voir 1 Maccabées 7, 11.

10.49 Sur eux, sur Démétrius et ses soldats.

10.50 Démétrius Ier, après avoir vaillamment combattu, tomba dans un marais et c’est là qu’il périt, couvert de blessures. Il avait régné une douzaine d’année (162-150).

10.51 Ptolémée Philométor. ― Ptolémée VI Philométor (180-145) avait épousé sa sœur Cléopâtre et il en avait eu une fille, appelée aussi Cléopâtre, voir verset 57, qu’Alexandre demanda en mariage, dans le but sans doute de fortifier sa domination en Syrie. Ptolémée VI avait favorisé dès le commencement les prétentions d’Alexandre, voir plus haut, 1 Maccabées note 10.1 ; il devait donc être très disposé à consentir à ce mariage, qui entrait probablement dans ses plans, car il devait espérer pouvoir ainsi acquérir de l’influence en Syrie et recouvrer un jour les provinces de Cœlésyrie et de Phénicie que l’Égypte avait perdues depuis le règne d’Antiochus III le Grand. La suite de l’histoire dévoile ses vues intéressées et ambitieuses.

10.56 Venez… à Ptolémaïde. Alexandre était sans doute à Antioche.

10.57 Cléopâtre, que l’on a justement appelée « femme funeste aux Séleucides, » devenue l’épouse d’Alexandre Balas en 150, ne resta que quatre ans avec lui. Les succès d’Alexandre l’ayant rendu indolent et inactif, son beau-père Ptolémée VI abandonna sa cause et se ligua contre lui avec Démétrius II Nicator, voir verset 67, auquel il donna, en 146, comme épouse sa fille Cléopâtre, enlevée à Alexandre. Elle eut de son nouveau mari deux fils, Séleucus V et Antiochus VIII Grypus. Démétrius II ayant été fait prisonnier par les Parthes, Cléopâtre donna sa main au frère du roi vaincu, Antiochus VII Sidètes, qui occupa le trône pendant la captivité de Démétrius II. Celui-ci ayant recouvré sa liberté et sa couronne, la reine se retira à Ptolémaïde. En 125, Démétrius, obligé de fuir devant Alexandre II Zébina, alla à Ptolémaïde réclamer du secours auprès de son ancienne épouse. Elle le repoussa et on l’accusa même de l’avoir fait assassiner à Tyr. Elle fit périr aussi son propre fils Séleucus V, mais son autre fils, Antiochus VIII Grypus, mit fin à tous ses crimes en la contraignent à boire le poison que cette mère dénaturée avait préparé pour lui.

10.65 Parmi ses principaux amis. Il avait déjà reçu le titre d’ami, voir verset 20 ; maintenant il reçoit le titre supérieur d’ami principal. Voir 1 Maccabées 2, 18.

10.67 Démétrius II Nicator, fils de Démétrius Ier Soter, vint de Crète, en 148, afin de reconquérir le royaume de son père. C’était l’aîné des deux fils de Démétrius Ier. Celui-ci, au commencement de sa guerre avec Alexandre Ier Balas, avait envoyé ses deux fils avec de grands trésors, à l’un de ses amis à Cnide en Carie, afin de les soustraire aux dangers de la guerre. Ayant appris que le nouveau roi de Syrie vivait dans la mollesse, le jeune Démétrius débarqua en Cilicie avec une armée levée par le Crétois Lasthène. Alexandre avait fait probablement de Ptolémaïde sa résidence ordinaire depuis son mariage avec Cléopâtre. Effrayé à la nouvelle de l’arrivée de son compétiteur, il se rendit à Antioche, laissant Apollonius comme gouverneur de la Cœlésyrie. Démétrius II avait gagné Ptolémée VI Philométor. Avec son aide, il défit sur la rivière Œnoparos, dans la plaine d’Antioche, Alexandre Balas, qui fut contraint de s’enfuir en Arabie, où il périt assassiné, voir 1 Maccabées 11, 16-17. Démétrius II fut ainsi reconnu de tous roi de Syrie. Il ne se montra pas d’abord hostile aux Juifs, voir 1 Maccabées 11, 26. Aussi une sédition ayant éclaté contre lui à Antioche, les Juifs le défendirent contre les séditieux. Mais comme il ne tint pas les promesses qu’il leur avait faites, ils passèrent du côté de ses ennemis, ainsi que les anciens soldats syriens qu’il avait licenciés. Un général d’Alexandre Balas, peu après le triomphe de Démétrius II, avait fait proclamer roi un fils mineur d’Alexandre, Antiochus VI Dionysos, voir 1 Maccabées 11, 39. Tryphon battit Démétrius et se rendit maître d’Antioche. La guerre continua entre eux plusieurs années, jusqu’à ce que Démétrius II fut fait prisonnier dans une campagne contre le roi parthe Mithridate Ier Arsace, voir 1 Maccabées 14, 1. Il ne recouvra sa liberté qu’au bout de dix ans. Pendant ce temps, son frère Antiochus VII Sidètes avait occupé le trône et renversé Tryphon. Antiochus VII périt dans une guerre contre les Parthes et Démétrius II remonta sur le trône. Alexandre II Zébina le lui disputa et le vainquit à Damas. Démétrius II alla demander en vain du secours à Ptolémaïde à sa femme Cléopâtre. Il fut peu après assassiné à Tyr en 125.

10.69 Apollonius, probablement fils de l’Apollonius dont parle le second livre des Maccabées (voir 2 Maccabées 3, vv. 5, 7), avait été l’ami et le confident de Démétrius Ier pendant que celui-ci était retenu comme otage à Rome. C’est ce qui explique pourquoi il abandonna si facilement le parti d’Alexandre Balas, en faveur du fils de son ancien ami, et obtint aussitôt la confiance de Démétrius II. ― La Cœlésyrie proprement dite désignait la longue et large vallée comprise entre le Liban et l’Antiliban, mais le gouvernement de la Cœlésyrie comprenait aussi la Phénicie et la Palestine jusqu’à Raphia.

10.72 Que par deux fois, etc. Cela se rapporte peut-être à la défaite de Joseph et d’Azarias (voir 1 Maccabées 5, 60), et au combat où Judas fut tué (voir 1 Maccabées 9, vv. 6, 18).

10.75-76 La garnison syrienne fit fermer les portes de la ville à l’armée de Jonathas, mais les habitants les lui ouvrirent, malgré la garnison. Joppé ou Jaffa est à quatre heures et demie de marche de Jamnia où était Apollonius.

10.78 Vers Azot. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 68.

10.82 La légion dans le grec, phalange. Voir 1 Maccabées 9, 12.

10.83 Et ceux qui ; le grec porte, et la cavalerie, ce qui a fait penser que les copistes ont mis dans la Vulgate et qui, pour et equi, et les chevaux, les cavaliers.

10.84 Bethdagon, c’est-à-dire, maison ou temple de Dagon, comme la Vulgate elle-même l’explique au verset suivant. Or Dagon était une idole des Philistins, laquelle a donné son nom à plusieurs villes.

10.86 A Ascalon, dans la plaine de la Séphéla, au nord de Gaza, sur la Méditerranée ; position très forte.

10.88 Ces choses. Voir 1 Maccabées 5, 37.

10.89 L’agrafe d’or était une grande marque de distinction parmi les Grecs, les Perses, les Macédoniens et les Romains ; elle servait à rattacher l’épaule la partie de devant à celle de derrière, de l’habit de dessus. ― Les parents des rois. Les rois appelaient par distinction et par honneur, parents, des personnes revêtues de la première dignité, mais qui souvent ne tenaient nullement à eux ni par le sang ni par les alliances. Ils traitaient de même leurs simples amis. ― Accaron, l’une des principales villes du pays des Philistins, dans la plaine de la Séphéla, au sud-ouest de la Palestine.

11.1 Le roi d’Égypte, Ptolémée Philométor.

11.7 Éleuthère. Les uns mettent ce fleuve entre Tyr et Sidon, les autres avec beaucoup plus de probabilité au-delà du Liban, au nord de cette montagne.

11.8 Séleucie près de la mer, ainsi surnommée, pour la distinguer des huit autres villes de ce nom bâties ou restaurées par Séleucus Ier Nicator. Elle était située à quarante stades, ou sept à huit kilomètres au nord de l’embouchure de l’Oronte, à vingt-deux kilomètres environ d’Antioche. On l’appelait aussi Piéria, parce qu’elle s’élevait au pied du mont Piérius.

11.9 Ma fille Cléopâtre. Voir plus haut, 1 Maccabées 10, 57.

11.13 D’Asie. Voir plus haut, 1 Maccabées 8, 6.

11.14 En ces lieux, dans les provinces de Syrie. ― En Cilicie. Nous avons vu, voir 1 Maccabées 10, 67, que c’est là qu’avait débarqué Démétrius II, pour disputer la couronne à Alexandre Balas.

11.16 En Arabie, qui s’étend à l’est et au sud de la Palestine, jusqu’à la mer Rouge.

11.17-18 Alexandre Balas s’était enfui avec cinquante des siens, parmi lesquels, au rapport de Diodore de Sicile, étaient deux de ses officiers, qui achetèrent par sa mort les bonnes grâces de Démétrius II. Le fils d’Alexandre, le jeune Antiochus était déjà en Arabie. Voir 1 Maccabées 11, 39. Les officiers qui déterminèrent Zabdiel à faire périr Alexandre, portèrent sans doute eux-mêmes sa tête à Ptolémée, qui détestait son ancien gendre. Ptolémée, d’après les récits des auteurs profanes, avait été grièvement blessé à la tête dans le combat. Il mourut de sa blessure trois jours après. Les soldats que Ptolémée avait placés dans les forteresses des places fortes furent alors massacrés par ceux qui habitaient ces places.

11.19 Démétrius, délivré de ses compétiteurs, resta maître du trône en 146 ou 145 avant Jésus-Christ.

11.22 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.

11.26 Ses amis. Voir plus haut, 1 Maccabées 2, 18.

11.27 Le premier de ses amis. Voir plus haut, 1 Maccabées 2, 18.

11.28 Aux trois toparchies. Voir verset 34 et 1 Maccabées 10, 30. ― Trois cents talents. L’écrivain sacré ne dit pas si c’étaient des talents d’argent ou d’or.

11.30 Salut. Voir 1 Maccabées 10, 18.

11.31 Lasthène, Crétois qui contribua à mettre Démétrius sur le trône de ses pères, en lui fournissant les troupes avec lesquelles il passa en Cilicie et de là en Syrie. Comparer à 1 Maccabées 10, 67. ― Notre parent, c’est-à-dire notre ami. Voir 1 Maccabées 10, 89.

11.34 Les trois cités. La Vulgate ne porte que Lyda et Ramatha ; mais les Septante ajoutent Aphéréma. Voir 1 Maccabées 10, 30. ― Seront destinées, etc. Comparer à 1 Maccabées 10, vv. 30, 38, 42.

11.35 Compar. pour ce verset à 1 Mac. 10, 29.

11.36 Aucun temps. Voir 1 Maccabées 10, 30.

11.37 Sur la montagne sainte, le mont Moria où était le temple, en un lieu bien connu, où elle fût très visible. L’ordonnance avait probablement été gravée sur une tablette d’airain, comme à 1 Maccabées 8, 22.

11.38 Des îles des nations, des îles de la Méditerranée. La plupart de ses soldats étrangers étaient Crétois, mais il y en avait aussi de Rhodes, de Chypre et des îles de l’Archipel. ― Toutes les troupes de ses pères, Séleucus IV Philopator et Démétrius Ier, ou ses prédécesseurs en général.

11.39 Un certain Tryphon. Son vrai nom était Diodote ; il était connu sous le surnom de Tryphon ou le Dissolu. Né à Casiana, place forte des environs d’Apamée en Syrie, et élevé à Apamée, il devint un des officiers d’Alexandre Balas. Rempli d’ambition, il résolut de mettre à profit le mécontentement des anciens soldats contre Démétrius II pour jouer un grand rôle. Il alla chercher le fils d’Alexandre, celui dont il devait faire Antiochus VI Dionysos, en Arabie où il était élevé. Le gardien de l’enfant, Émachuel (peut-être le fils de Zabdiel, voir verset 17), refusa longtemps de le donner à Tryphon, sans doute parce qu’il avait pénétré les secrets desseins de cet ambitieux. C’est pendant que Tryphon était en Arabie qu’éclata à Antioche contre Démétrius II la révolte que le ce roi parvint à réprimer grâce à la fidélité des Juifs, versets 41 à 53. Tryphon parvint enfin à son but. Il emmena avec lui le jeune Antiochus, et il le fit proclamer roi (145). Toutes les troupes qu’avait licenciées Démétrius II se groupèrent autour d’Antiochus VI et battirent leur ancien roi, qui fut réduit à s’enfuir. Tryphon prit ainsi possession d’Antioche. Jonathas se déclara aussi pour lui, mais Tryphon ne tint pas dans la suite les promesses qu’il lui avait faites et le fit même périr traîtreusement, voir 1 Maccabées 12, verset 39 et suivants ; 13, verset 12 et suivants. Il fit aussi assassiner son pupille Antiochus VI, alors âgé de dix ans, après un règne nominal de trois ans et demi environ, et s’empara de sa couronne (142). Il continua à être en guerre avec Démétrius II. Quand celui-ci fut tombé entre les mains des Parthes, son successeur, Antiochus VII Sidètes, en 139-138, continua à combattre Tryphon. Il le poursuivit à Dora en Phénicie, à Ptolémaïde, à Orthosiade et enfin à Apamée où il l’assiégea et où Tryphon trouva la mort, en 138.

11.50 Donner la main droite était un signe de réconciliation et de paix.

11.54 Tryphon revint d’Arabie, où il était allé chercher Antiochus VI Dionysos. Voir le v. 39.

11.56 Les bêtes, c’est-à-dire les éléphants.

11.57 Les quatre cités. Aux trois dont nous avons parlé plus haut (voir 1 Maccabées 10, 30), quelques-uns ajoutent comme quatrième Acco ou Ptolémaïde.

11.58 Des vases d’or, etc. Le roi et ceux à qui il donnait la permission pouvaient seuls se servir de vaisselle d’or. ― Une agrafe d’or. Voir 1 Maccabées 10, 89.

11.59 Depuis les limites de Tyr jusqu’aux confins d’Égypte, toute la côte maritime depuis l’Échelle de Tyr, haute montagne située d’après Josèphe a cent stades au nord de Ptolémaïde, jusqu’à l’ouadi el-Arisch ou ruisseau d’Égypte près de Rhinocolure.

11.60 Du fleuve, c’est-à-dire du Jourdain. ― Ascalon, voir plus haut, 1 Maccabées 10, 86.

11.62 Il leur donna la main droite. Voir le verset 50.

11.63 Cadès en Galilée, appelée ailleurs Cédès, dans la tribu de Nephtali, place fortifiée, non loin de Safed. L’armée syrienne rassemblée à Cadès avait pour mission de renverser Jonathas.

11.65 Bethsura. Au bas de la colline sur laquelle était bâtie Bethsur ou Bethsura, il y a l’abondante fontaine appelée aujourd’hui de saint Philippe, sur la route d’Hébron. Cette fontaine permettait aux Juifs de tenir indéfiniment Bethsura investie, sans avoir à souffrir de la soif, tandis que les assiégés ne devaient guère avoir d’eau sur la hauteur.

11.67 L’eau de Génésar, le lac de Génésareth. ― Ils se levèrent, ou ils arrivèrent avec diligence. ― La plaine d’Azor, la plaine située à l’ouest du lac Mérom qui était dominé par la ville d’Azor, située sur une éminence.

11.72 Ils combattirent, ou bien, ils firent de la résistance ; les Septante lisent : Il leur fit tourner le dos, et ils fuirent.

11.73 Ils vinrent, etc., ils n’allèrent pas plus loin.

12.1 Jonathas dut envoyer cette ambassade à Rome vers 143 ou 142, peu après la prise de Carthage et de Corinthe.

12.2 Numénius et Antipater, envoyés à Rome, voir v. 16, passèrent à leur retour de Rome par Sparte.

12.6 ; 12.20 Salut. Voir 1 Maccabées 10, 18.

12.7 Onias. On distingue quatre grands prêtres de ce nom. Onias Ier, fils de Jaddus, qui était grand prêtre à l’époque d’Alexandre le Grand. Il fut contemporain de Ptolémée Ier Lagus et de Séleucus Ier Nicator ; il exerça ses fonctions de 323 à 300 avant Jésus-Christ. ― Onias II, fils de Simon II, était pontife du temps de Séleucus IV Philopator (187-175). ― Onias III était grand prêtre sous le règne d’Antiochus IV Épiphane (175-164) et il fut forcé d’abandonner le souverain sacerdoce à son frère Jason, voir 2 Maccabées du chapitre 3 au chapitre 5. ― Son fils Onias IV éleva en Égypte le temple de Léontopolis. Les commentateurs ont vu dans l’Onias dont il est question ici, les uns le premier, d’autres le second et d’autres le troisième, mais il ne peut être question que d’Onias Ier, parce qu’il est le seul contemporain d’Arius, roi de Sparte. Il y a eu deux rois de ce nom. Arius Ier régna de 309 à 265 avant notre ère. C’est celui dont parle la lettre de Jonathas. Arius II, petit-fils du Ier, mourut à l’âge de huit ans en 257.

12.11 Les Juifs priaient et offraient des sacrifices pour les princes leurs alliés, et pour ceux auxquels ils étaient soumis (voir 1 Maccabées 7, 33 ; Baruch, 1, 10-11).

12.16 Numénius et Antipater nous sont inconnus ; mais le Jason, dont celui-ci est fils, doit être celui qui avait été envoyé à Rome par Judas Maccabées voir 1 Maccabées 8, 17.

12.25 La région d’Amath ; littéralement, la région d’Amathite. Plusieurs entendent qu’Amath est la même qu’Emath (en hébreu Hamath), ville située sur les frontières septentrionales de la Palestine.

12.28 Ils allumèrent des feux dans leur camp, pour faire croire aux Juifs qu’ils étaient toujours là.

12.30 Le fleuve Eleuthère. Voir 1 Mac. 11, 7.

12.31 Zabadéens. On ne connaît pas d’Arabes de ce nom ; c’est pourquoi la plupart des commentateurs lisent avec l’historien Josèphe Nabathéens, en supposant que les Nabathéens ou Nabuthéens (voir plus haut, 1 Maccabées 5, 25), qui étaient amis des Juifs, étaient devenus leurs ennemis en se déclarant pour Démétrius.

12.33 Ascalon. Voir plus haut, 1 Mac. 10, 86.

12.37 Le torrent de Cédron, à l’orient de Jérusalem. ― Caphététha était vraisemblablement le nom de la partie du mur de Jérusalem qui était tombée dans le Cédron, parce que les fondements étaient trop faibles.

12.38 Adiada, ville à l’occident de Jérusalem. ― Séphéla, plaine au couchant des montagnes de Juda. ― Sur la Séphéla, voir Juges, note 15.5.

12.39 Sur l’Asie, voir plus haut, 1 Maccabées 8, 6. ― Sur l’usurpation de Tryphon, voir 1 Maccabées 11, 39.

12.40-41 Bethsan. Voir 1 Maccabées 5, 52.

12.45 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.

12.49 La grande plaine. Voir 1 Mac. 5, 52.

12.50 Lorsqu’ils eurent appris, etc. On crut d’abord que Tryphon avait fait mourir Jonathas ; mais on sut le contraire dans la suite (voir 1 Maccabées 13, vv. 12, 15).

12.51 Qu’il s’agissait, etc. ; c’est-à-dire, qu’ils feraient payer leur vie bien cher, littéralement, que pour l’âme ou la vie, à eux est la chose.

13.3 Les saints lieux, c’est-à-dire le temple.

13.5 Mon âme, ma personne ou ma vie.

13.12 A Ptolémaïde. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 15.

13.13 Addus paraît être la même ville qu’Adiada (voir 1 Maccabées 12, 38). ― La plaine de Séphéla (voir 1 Maccabées 12, 38). ― Addus devait être dans le voisinage de Lydda.

13.16 Cent talents d’argent. Voir 1 Maccabées 11, 28.

13.18 Lui, c’est-à-dire à Tryphon.

13.20 Ador, probablement la ville appelée Adora dans l’historien Josèphe, Aduram dans 2 Chroniques, 11, 9. ― Ador était à l’ouest de l’Hébron.

13.21 Ceux (la garnison syrienne) qui étaient dans la citadelle d’Acra, à Jérusalem. ― Par le désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte.

13.22 La neige qui tomba inopinément, ce qui n’est pas très rare à Jérusalem et sur les hauteurs, en janvier et février, quoiqu’elle ne dure pas longtemps, empêcha Tryphon d’aller ravitailler la garnison de Jérusalem et lui fit rebrousser chemin du côté du pays de Galaad.

13.23 Bascaman, localité inconnue, dans le pays de Galaad.

13.25 A Modin. Voir plus haut, 1 Mac. 2, 1.

13.28 Simon dressa sans doute la septième pyramide pour lui-même.

13.29 Il posa, etc. Simon était alors gouverneur de toutes les côtes maritimes, depuis Tyr jusqu’aux frontières de l’Égypte (comparer à 1 Maccabées 11, 59).

13.31 Tryphon… tua Antiochus par ruse. Tite-Live rapporte qu’il fit tuer cet enfant de dix ans par les médecins, sous prétexte de lui faire une opération chirurgicale (142).

13.32 D’Asie. Voir plus haut, 1 Mac. 8, 6.

13.23 Salut (salutem). Voir 1 Mac. 10, 18.

13.37 Le grec lit baïnen, que l’on entend assez généralement d’une palme ou d’une branche de palmier. Comparer à 2 Maccabées 14, 4. On suppose que cette palme ou cette branche de palmier était d’or comme la couronne.

13.41 L’année cent soixante-dixième du règne des Grecs, la cent quarante-et-unième avant Jésus-Christ.

13.43 Gaza, ville des Philistins.

13.45 ; 13.50 Sur donner la main droite, voir 1 Maccabées 11, 50.

13.47 Gaza, nommée au verset 43, et représentée ici par le pronom elle.

13.51 Du second mois. Voir 1 Maccabées 9, 54. ― L’année cent soixante et onzième du règne des Grecs, et la cent quarantième avant Jésus-Christ.

13.54 Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34. ― Jean, surnommé Hyrcan. Voir plus loin, 1 Maccabées 16, 1.

14.1 ; 14.27 L’année cent soixante-douzième du règne des Grecs, et la cent trente-neuvième avant Jésus-Christ. ― Démétrius II Nicator. Voir plus haut, 1 Maccabées 10, 67. Il s’en alla en Médie pour en tirer des troupes afin de combattre son compétiteur Tryphon.

14.2 Arsacès ; nom commun aux rois de Perse ; il s’agit ici de Mithridate Ier. ― Mithridate Ier était le sixième roi des Parthes portant le nom d’Arsacès. La Perse et la Médie désignent le royaume parthe, parce qu’elles en étaient les deux provinces principales. Mithridate Ier possédait tous les pays à l’est de l’Euphrate jusqu’à l’Inde.

14.3 Mithridate Ier donna plus tard sa fille Rodogune en mariage à Démétrius II et lui rendit enfin la liberté. Voir plus haut, 1 Maccabées 10, 67.

14.4 Toute la terre de Juda fut en repos. La captivité de Démétrius II a été racontée pour expliquer comment la Judée est laissée en repos.

14.5 Les îles de la mer. Les Hébreux appelaient ainsi même tous les pays maritimes et qui n’étaient pas du contient de la Palestine.

14.7 Gazara. Voir le verset 34. ― Les souillures des idoles. ― Bethsura. Voir 1 Maccabées 4, 61.

14.9 Des biens de la terre, probablement, de ce qui concernait le bien de la nation. ― De gloire, c’est-à-dire de vêtements magnifiques. ― D’habits de guerre pris sur les ennemis.

14.22 Numénius, Antipater. Voir plus haut, 1 Maccabées 12, 16.

14.24 Mille mines. Voir Ézéchiel, 45, 12. ― On avait coutume d’envoyer ainsi à Rome des objets précieux pour le renouvellement des alliances ou pour obtenir quelque faveur. Antiochus Épiphane avait envoyé des vases d’or de 500 livres, pour renouveler son alliance avec le peuple romain ; Démétrius Ier et Tryphon, pour se faire reconnaître comme rois, envoyèrent, le premier une couronne d’or de vingt-cinq livres et le second une statue d’or de la Victoire, du même poids.

14.27 Élul, sixième mois de l’année sacrée, et douzième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune d’août, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de septembre. ― La troisième année du pontificat de Simon. ― Asaramel ; le grec porte Saramel, qui paraît être le nom du lieu où se tint l’assemblée mentionnée au verset suivant. La situation d’Asaramel est inconnue.

14.29 Jarib, nommé Joarib, voir 1 Mac. 2, 1.

14.30 Il a été réuni, etc., c’est-à-dire il est mort.

14.34 Gazara, la même que Gazer, selon Eusèbe et saint Jérôme ; mais comme ces Pères mettent Gazer dans la tribu d’Éphraïm à trois milles de Nicopolis, la Gazara dont ils parlent ne saurait être celle-ci, qui était située sur les confins d’Azot, et par conséquent assez éloignée des frontières d’Éphraïm. ― Joppé, Jaffa, port de mer sur la Méditerranée. ― Azot. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 68.

14.35 Dans le grec comme dans la Vulgate, les mots justice et fidélité sont à l’accusatif comme complément de avait fait ; construction qu’on ne saurait conserver dans notre langue.

14.36 Et faisaient, etc., en troublant le culte qu’on y rendait au vrai Dieu.

14.43 Qu’il fut revêtu, etc. Voir 1 Maccabées 10, 20.

14.44 Une agrafe d’or. Voir 1 Maccabées 10, 89.

14.47 D’être à la tête de tous ou d’avoir le commandement de toutes choses.

14.48 En un lieu bien connu. Voir 1 Maccabées 11, 37.

15.1 Antiochus, surnommé plus tard Sidètes, était dans l’île de Rhodes, lorsqu’il apprit la captivité de son frère Démétrius, et ce fut de là qu’il écrivit à Simon. ― Le roi Antiochus VII Sidètes, ainsi surnommé de la ville de Sida, en Pamphylie, où il avait été élevé, fils de Démétrius Ier et frère de Démétrius II, fut roi de Syrie pendant les dix ans que dura la captivité de son frère chez les Parthes, voir plus haut 1 Maccabées 10, 67. Il continua la guerre contre Tryphon, le battit et l’assiégea à Dora, sur le bord de la mer, en Phénicie. Tryphon réussit à s’échapper et à se sauver à Ptolémaïde, puis à Orthosiade et enfin à Apamée, place forte sur l’Oronte. Antiochus VII l’y poursuivit et c’est là que Tryphon perdit la vie, voir plus haut, 1 Maccabées 11, 39. Antiochus VII se trouva ainsi seul maître de la Syrie. Pendant le siège de Dora, Simon, qui en avait reçu beaucoup de privilège, lui avait offert des secours, mais le Séleucide, n’étant plus bien disposé en sa faveur, les avait refusés avec hauteur et avait réclamé à Simon plusieurs villes et même la citadelle de Jérusalem, ce qui fut naturellement refusé. Antiochus VII envoya alors, pendant qu’il poursuivait Tryphon, son général Cendébée contre la Judée. Celui-ci fut battu par les fils de Simon. Le roi lui-même fit plus tard en personne une campagne contre Jean Hyrcan, fils et successeur de Simon. Jérusalem soutint un long siège, qui se termina par une paix assez onéreuse pour les Juifs en 133. En 129, le belliqueux Sidètes entreprit une guerre contre les Parthes. Il y perdit la vie, on ne sait au juste en quelle année (128, 127 ou 126).

15.2 ; 15.16 Salut. Voir 1 Maccabées 10, 18.

15.3 Des hommes, etc. ; ces usurpateurs étaient Alexandre Balas, Antiochus Théus, son fils, et particulièrement Tryphon.

15.6 C’est donc de Simon Machabée que datent les plus anciens sicles hébreux, nom des monnaies hébraïques.

15.9 Antiochus VII traite ainsi Simon et les Juifs, parce qu’il a besoin de se ménager des amis et des secours contre Tryphon. Celui-ci, après la captivité de Démétrius II, laquelle était si favorable à son ambition, continuait à combattre contre les généraux du roi prisonnier, contre Dionysios en Mésopotamie, Sarpédon et Palamède en Syrie et Æschion à Séleucie sur la mer. Cette ville était en la possession de la reine Cléopâtre, successivement femme d’Alexandre Balas et de Démétrius II (voir plus haut, 1 Maccabées 10, 57). La crainte qu’inspirait Tryphon était si grande qu’Antiochus VII n’eut pas d’abord le succès qu’il avait espéré en quittant l’île de Rhodes : aucune ville ne voulut le recevoir et il était réduit à vivre errant et fugitif, lorsque Cléopâtre, craignant que le parti de Tryphon ne l’emportât à Séleucie, se résolut, pour conserver son titre de reine, à offrir au frère de son mari de l’épouser et assit ainsi sa fortune. Tryphon fut alors abandonné et le nouveau roi put en triompher.

15.11 ; 15.13 ; 15.25 Dora, ville maritime de la Palestine, au midi du mont Carmel. ― Le long de la mer, littéralement, par la maritime, sous-entendu, rive ou côte.

15.15 Numénius avait été envoyé à Rome par Simon, pour renouveler l’alliance avec les Romains (voir 1 Maccabées 14, 24).

15.16 Lucius Calpurnius Pison, selon plusieurs exégètes. ― Lucius Calpurnius Pison fut consul avec M. Popillius Lœnas, l’an de Rome 615, c’est-à-dire l’an 139 avant Jésus-Christ. Le second consul, Lœnas, n’est pas nommé dans cette lettre, parce qu’il était alors en Espagne. ― Au roi Ptolémée VII Physcon, qui, après la mort de son frère Ptolémée VI Philométor (voir plus haut, 1 Maccabées 11, 18), régna encore 29 ans.

15.18 Mille mines. Voir Ézéchiel, 45, 12.

15.22 Ces mêmes, etc. Cette lettre fut adressée à Démétrius, dont les Romains ignoraient la captivité chez les Parthes, et qui la lui écrivirent, parce qu’ils n’avaient reconnu ni Tryphon ni Antiochus Sidètes. ― Attale II surnommé Philadelphe. ― Ariarathès VI surnommé Philopator. ― Arsacès ou Mithridate Ier. Comparer à 1 Maccabées 14, 2. ― Ariarathès VI (ou plutôt V) Philopator régna en Cappadoce de 162 à 130 avant notre ère. ― Attale II Philadelphe régna jusqu’en 138.

15.23 Lampsaque, ville célèbre dans la Mysie sur l’Hellespont. ― Délos, île célèbre de la mer Egée. Myndos, ville de Carie. ― Sicyone, ville très ancienne dans l’Achaïe. ― Carie, province maritime de l’Asie Mineure. ― Samos, île près des côtes de l’Asie Mineure. ― Pamphylie ; il y a plusieurs villes de ce nom ; celle-ci est probablement celle de Cilicie, au-delà du mont Taurus, et qui a donné son nom à une petite province. ― Lycie ; elle est voisine de la Pamphylie. ― Halicarnasse, ville de Carie, très célèbre dans l’antiquité. ― Coo, île et ville célèbre de la Carie. ― Side ou Sidem, ville de Pamphylie. ― Aradon ou Arade, île près des côtes de Syrie. ― Rhodes, ville et île célèbre par son colosse. ― Phasélis ou Phasélides, ville maritime sur les confins de la Lycie et de la Pamphylie. ― Gortyne, ville fameuse dans l’île de Crète. ― Gnide, île voisine de Rhodes. ― Chypre, île très connue. ― Cyrène, province d’Égypte.

15.27 Antiochus VII, sûr maintenant du succès contre Tryphon, change de conduite et, contrairement à tout ce qu’il avait écrit, versets 2 à 9, il se montre très exigeant envers les Juifs.

15.28 Athénobius, l’un de ses amis. Sur ce titre, voir 1 Maccabées 2, 18.

15.31 Cinq cent talents d’argent. Voir 1 Maccabées 11, 28.

15.35 Elles-mêmes ; littéralement, et par hébraïsme, eux-mêmes, au masculin, parce que les villes dont il s’agit ici sont mises pour leurs habitants.

15.37 Orthosiade, ville de la Phénicie, vis-à-vis de l’île d’Arade (voir verset 23).

15.38 On ne sait de Cendébée que ce qui est raconté ici et dans le chapitre suivant.

15.39-40 Gédor, ville de la Palestine, que l’on place aux environs de Jamnia et d’Azot (voir 1 Maccabées 4, 15 et Josué, 15, 58).

15.39 Le roi Antiochus VII poursuivait Tryphon d’Orthosiade jusqu’à Apamée, où Tryphon avait été élevé et où il trouva la mort, voir plus haut, 1 Maccabées 11, 39.

16.1 ; 16.19 ; 16.21 Gazara. Voir 1 Maccabées 14, 34.

16.1 Jean, surnommé Hyrcan, qui devait succéder à son père Simon comme prince et grand prêtre des Juifs (135-105), était probablement le frère cadet de Judas, voir le verset 2, mais le plus brave et le plus habile des fils de Simon.

16.3 De mes frères ; le grec porte, de mon frère, probablement Jonathas, qui avait été tué dans le temps qu’ils gouvernaient ensemble.

16.5 Un fleuve rapide, un gros torrent d’hiver.

16.8 La forteresse de Gédor, qu’il avait fait fortifier, selon l’ordre d’Antiochus (voir 1 Maccabées 15, 39-40).

16.9 Cédron ne peut être autre que Gédor. Comparer à 1 Maccabées 15, 39.

16.10 Azot. Voir plus haut, 1 Maccabées 5, 68.

16.11 Ptolémée, fils d’Adobi, ne nous est connu que par le récit de ce chapitre. Son nom grec semble indiquer des tendances hellénisantes dans sa famille.

16.14 L’année cent soixante dix-septième du règne des Grecs, et la cent trente-quatrième avant Jésus-Christ. ― Sabath, en hébreu Schebat, onzième mois de l’année sacrée et cinquième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de janvier, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de février.

16.15 Doch ; l’historien Josèphe l’appelle Dagon, et la place au-dessus de Jéricho.

16.16 Eut fait bonne chère. Dans le langage des Hébreux et des Hellénistes, le mot signifie aussi boire autant que la soif et la nécessité le demandent, ou simplement faire bonne chère ; sens que les exégètes lui donnent généralement ici.

16.21 Le tuer ; littéralement, te tuer. Cette sorte de changement subit de personne qui n’est pas rare dans le style biblique, a pour but de donner de la force à l’idée qu’on exprime.

16.24 Le livre des jours, les annales.



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