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Livre des Lamentations (Thrènes)

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Lamentations


Introduction


Son nom et sa place dans le canon biblique.— Ce petit livre est appelé par les Juifs tantôt 'Ekah, d'après son premier mot, tantôt Qînôt, ou lamentations, et c'est sur ce second nom qu'ont été calquées les dénominations de Θρήνοί, Threni ou Lamentationes, des Grecs et des Latins (l'élègie de David sur la mort de Saül et de Jonathas porte aussi le nom de qînah (cf. 2 Samuel 1, 17) ; de même différentes complaintes insérées dans les livres prophétiques (cf. Jer. 7, 29, et 9, 19 ; Ez. 2, 10 ; 11, 1, 14 ; 26, 17, etc. ; Am. 5, 1, et 8, 10).

Dans la Bible hébraïque, il fait partie des cinq Megillôt ou rouleaux, rangés eux-mêmes parmi les Ketûbim ou Hagiographes ; il y occupe le troisième rang, entre Ruth et l'Ecclésiaste. Dans la Vulgate comme dans les Septante, il a été rattaché d'une manière toute naturelle aux œuvres de Jérémie, et il paraît certain que telle était aussi sa place primitive dans le texte hébreu ; nous avons pour garants de ce fait Origène (In Ps. 1), saint Épiphane (Adv. Haer., 8, 6), saint Hilaire (Prolog. In Ps. 15), saint Jérôme (Prolog. galeatus), qui, énumérant les livres scripturaires dont les Juifs admettaient l'authenticité, mentionnent comme un écrit unique la prophétie de Jérémie et les Lamentations.

Sa forme poétique. — Les Lamentations sont donc un poème élégiaque, composé de cinq chants, qui correspondent exactement aux cinq chapitres de ce petit livre. Les quatre premiers chants sont alphabétiques ou acrostiches (« Jérémie a pleuré les ruines de sa cité avec un quadruple alphabet. » a dit saint Jérôme, Praef. In Jerem.), avec cette différence que, dans le premier, le second et le quatrième, chaque verset commence tour à tour par une des vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu, tandis que, dans le troisième, chacune des lettres est placée en tête de trois versets consécutifs. C'est pour cela que la Vulgate et les Septante ont conservé, en tête des versets, les noms des lettres hébraïques : aleph, beth, ghimel, daleth, etc. (aux chap. 2, 3 et 4, la lettre phé précède le 'aïn, qu'elle devrait suivre régulièrement ; on ignore la cause de cette transposition). On aurait pu s'attendre à ce qu'un procédé artistique aussi peu spontané... eût apporté plus d'entraves à l'expression des sentiments... (Toutefois) cette forme pouvait être maintenue avec assez de facilité pour ne pas embarrasser un poète bien doué... Assurément, ce sont moins des plaintes passionnées que des méditations douloureuses, des retours vers le passé, des descriptions. L'élément didactique se montre plus d'une fois, et cette parenté avec le genre de poésie qui poursuit le même but fit probablement choisir la forme alphabétique, appropriée à l'expression d'une série de proverbes (comparez dans le texte hébreu les Ps. 25, 34, 112, 119 (Vulg. 118), et Prov. 31, 10-31. Peut-être est-ce comme une digue que le poète s'était faite à dessein, pour limiter et contrôler sa douleur. Quoiqu'il en soit, cet ordre alphabétique ne nuit en rien à l'expression naturelle des sentiments ; il ressemble au lit serré d'un fleuve qui détermine le cours des eaux ; à travers les rochers qui resserrent la rive, jaillissent les ondes les plus fraîches et les plus rapides. Le cinquième chant n'est pas acrostiche, sans doute parce qu'il contient une prière, et que la réflexion y cède le pas à l'essor plus libre des sentiments.

Autre particularité du livre des Lamentations sous le rapport de la forme extérieure : le premier et le second chant sont composés de longs vers à trois membres (1, 7 et 2, 19, les vers ont quatre membres, par exception), dont chaque membre est coupé par une césure en deux parties inégales ; les vers du quatrième chant n'ont que deux membres, coupés de la même manière ; ceux du troisième chant ont un seul membre, avec césure ; ceux du cinquième ont deux membres, sans césure.

On est frappé de voir, en étudiant ce poème, que le troisième chant (chap. 3) est le morceau principal, autour duquel gravitent, pour ainsi dire, les quatre autres ; il est vraiment le sommet et le point culminant de la pièce entière, aussi bien par sa position que par sa richesse plus grande sous le rapport des pensées, et son ordonnance plus soignée.

Ces divers traits montrent à quel point l'art littéraire brille dans le livre des Lamentations ; il est presque unique sous ce rapport dans l'Ancien Testament. Le parallélisme des membres, qui constitue l'élément principal de la poésie hébraïque, y est cependant moins régulier qu'ailleurs ; il est plus fréquemment rythmique et synthétique que synonymique et antithétique.

Le sujet et le but du livre. — Les Lamentations ont pour objet de chanter les faits racontés en abrégé au chap. 25 du 2ème livre des Rois (comp. Jer. 39 et 52), c.-a-d. la totale destruction du royaume de Juda par Nabuchodonosor, la dévastation du pays, la prise, le pillage et la ruine de Jérusalem, les malheurs du peuple emmené en captivité ; en un mot, les scènes les plus douloureuses et les plus émouvantes de la catastrophe finale. Chaque chant embrasse dans leur ensemble tous ces divers points, car l'idée mère du poème ne va pas se ramifiant d'une façon distincte dans chacun des chapitres. Toutefois, la première élégie fait plus directement allusion à l'état d'abandon et aux humiliations de Jérusalem ; la seconde, au rôle terrible que joua le Seigneur lui-même dans la ruine de la malheureuse cité ; la troisième expose au peuple comment ses souffrances doivent le conduire à la pénitence et à l'espoir ; la quatrième parle surtout du châtiment des classes dirigeantes ; la cinquième demande le rétablissement de la nation.

C'est bien à tort qu'on a vu parfois dans les Lamentations une prophétie proprement dite. Non, les Qînôt ne prédisent pas la ruine future de l'État juif ; elles décrivent des faits déjà accomplis ; leur auteur est un témoin oculaire, qui raconte ce qui s'est passé sous ses yeux. Quant aux applications qu'on a faites soit du livre entier, soit de quelques-unes de ses parties, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, à la sainte Vierge Marie et à l'Église catholique, elles sont simplement spirituelles et accommodatrices.

Le but du poète est bien exprimé dans les lignes suivantes : Amener insensiblement les Juifs, si profondément affligés, à la vraie connaissance de leurs fautes nombreuses, et par conséquent à la vraie plainte et à la vraie douleur ; transformer leur chagrin sauvage en prière... : voilà ce que s'est proposé l'auteur. Ou encore: En de telles calamités, le cœur humain se dessèche, ou se fond; il devient insensible, ou s'abandonne au désespoir. L'intention du poète est de prémunir ses compatriotes contre l'un et l'autre de ces excès. Il veut qu'ils pleurent avec lui, mais comme lui.

L'auteur des Lamentations. - La tradition juive et chrétienne a constamment désigné le prophète Jérémie comme l'auteur de cet admirable poème. Les Septante se sont faits les exégètes de la croyance des Juifs sur ce point lorsqu'ils ont mis, en tête du livre, la petite introduction historique que nous lisons également dans la Vulgate (les mots et animo amaro suspirans et ejulans ne se trouvent que dans notre version latine), et, sous une forme tout à fait abrégée, dans la paraphrase chaldaïque (« Dixit Jeremias propheta et sacerdos magnus » [traduction : «Parole de Jérémie, prophète et grand prêtre »]. Le texte hébreu commence d'une manière abrupte, sans rien de pareil) : or ce témoignage nous porte à deux cents ans au moins avant l'ère chrétienne, et il suppose une tradition beaucoup plus ancienne. Nous n'avons pas à insister sur la tradition chrétienne, tant elle est évidente.

Les arguments intrinsèques sont tellement d'accord avec cette preuve extrinsèque, que les exégètes, d'ordinaire si hardis, n'ont essayé qu'assez rarement d'enlever à Jérémie la gloire d'avoir composé les Lamentations (voyez leurs raisons dans Knabenbauer, Commentar. In Danielem..., Lamentat. et Baruch, Paris, 1891, p. 367-374) : tout rappelle son genre, ses pensées, son langage, son caractère comme homme et comme écrivain. « La manière de Jérémie s'y révèle, pour ainsi dire, à chaque ligne ; ce sont les mêmes peintures..., les mêmes images, la même véhémence de sentiments. » (Fulcran Vigouroux, Manuel Biblique, t. 2, n. 1015. Voyez dans Knabenbauer, l.c., p. 370-372, la liste des principales ressemblances sous le rapport du style). Les détails pleins de fraîcheur et de vie qui apparaissent à tout instant s'expliquent par la présence de l'auteur à Jérusalem, au milieu des scènes terribles et lugubres qu'il décrit. Cette dernière circonstance démontre que Jérémie dut composer ses Lamentations peu de temps après la prise et l'incendie de Jérusalem. On montre, à l'ouest et non loin de la capitale juive, une grotte où il se serait enfermé pour écrire les Lamentations.

Leur beauté littéraire et leur emploi liturgique. —Bossuet disait, à propos des Lamentations : « Jérémie est le seul qui ait égalé les lamentations aux calamités. » Et, en effet, « dans tout le domaine de la douleur humaine exprimée par des paroles, depuis les lamentations les plus tragiques de la classique Hellade jusqu'aux plaintes d'Ossian et des Niebelungen, on trouverait difficilement quelque chose que l'on pût comparer à ces élégies sacrées, tant pour la profondeur du pathétique que pour la grandeur et la noblesse du langage. »

Ce poème si justement admiré joue depuis longtemps un rôle spécial dans la liturgie soit juive, soit chrétienne. Les Juifs le chantent dans leurs synagogues le 8 ab (mois qui correspond à une partie de juillet et à une partie d'août), jour auquel ils célèbrent l'anniversaire de la destruction des deux temples. Il leur est en outre recommandé d'en faire une lecture privée, toutes les fois que la mort vient porter le deuil dans leurs familles. L'Église catholique latine en a inséré une portion notable dans l'office des trois derniers jours de la semaine sainte : les plaintes du poète sont alors placées d'une manière spirituelle « sur les lèvres du Christ, dont Jérémie était la figure, et dans la bouche de l'Église, qui déplore... les souffrances du Sauveur et les péchés de ses enfants».



Livre des Lamentations

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Lamentations 1. ALEPH. 1 Comment est-elle assise solitaire, la cité si peuplée. Elle est devenue comme une veuve, celle qui était grande parmi les nations. Celle qui était reine parmi les provinces a été soumise au tribut. BETH. 2 Elle pleure amèrement durant la nuit et les larmes couvrent ses joues, pas un ne la console, de tous ses amants, tous ses compagnons l'ont trahie, ils sont devenus ses ennemis. GHIMEL. 3 Juda s'en est allé en exil, misérable et condamné à un rude travail, il habite chez les nations, sans trouver le repos, ses persécuteurs l’ont atteint dans d'étroits défilés. DALETH. 4 Les chemins de Sion sont dans le deuil, parce que nul ne vient plus à ses fêtes, Toutes ses portes sont en ruines, ses prêtres gémissent, ses vierges se désolent et elle-même est dans l'amertume. HÉ. 5 Ses oppresseurs ont le dessus, ses ennemis prospèrent, car le Seigneur l'a affligée, à cause de la multitude de ses offenses, ses petits-enfants s'en sont allés captifs, devant l'oppresseur. VAV. 6 Et la fille de Sion a perdu toute sa gloire, ses princes sont comme des cerfs qui ne trouvent pas de pâture et qui s'en vont sans force devant celui qui les poursuit. ZAÏN. 7 Jérusalem se souvient, aux jours de son affliction et de sa vie errante, de tous ses biens précieux qu'elle possédait, dès les jours anciens. Maintenant que son peuple est tombé sous la main de l'oppresseur et que personne ne vient à son aide, ses ennemis la voient et ils rient de son chômage. HETH. 8 Jérusalem a multiplié ses péchés, c'est pourquoi elle est devenue une chose souillée, tous ceux qui l'honoraient la méprisent, car ils ont vu sa nudité, elle-même pousse des gémissements et détourne le visage. TETH. 9 Sa souillure apparaît sous les pans de sa robe, elle ne songeait pas à sa fin. Et elle est tombée d'une manière étrange et personne ne la console. "Vois, Seigneur, ma misère, car l'ennemi triomphe." JOD. 10 L'oppresseur a étendu la main sur tous ses trésors, car elle a vu les nations entrer dans son sanctuaire, les nations au sujet desquelles tu avais donné cet ordre : "Elles n'entreront pas dans ton assemblée." CAPH. 11 Tout son peuple gémit, cherchant du pain, ils donnent leurs joyaux pour des aliments, qui leur rendent la vie. "Vois Seigneur et considère l'abjection où je suis tombée." LAMED. 12 "O vous tous, qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il y a une douleur pareille à la douleur qui pèse sur moi, moi que le Seigneur a frappée, au jour de son ardente colère. MEM. 13 "D'en haut il a lancé dans mes os un feu qui les dévore, il a étendu un filet devant mes pieds, il m'a fait reculer, il m'a jeté dans la désolation, je languis tout le jour. NUN. 14 "Le joug de mes iniquités a été lié dans sa main, unies en faisceau, elles pèsent sur mon cou, il a fait chanceler ma force. Le Seigneur m’a livré à des mains auxquelles je ne puis résister. SAMECH. 15 "Le Seigneur a enlevé tous les guerriers qui étaient au milieu de moi, il a appelé contre moi une armée, pour écraser mes jeunes hommes, le Seigneur a foulé au pressoir la vierge, fille de Juda. AÏN. 16 "C'est pour cela que je pleure, que mon œil, mon œil se fond en larmes, car il n'y a près de moi personne qui me console, qui me rende la vie, mes fils sont dans la désolation, car l'ennemi l'emporte." PHÉ. 17 Sion a tendu les mains. Personne qui la console. Le Seigneur a mandé contre Jacob ses ennemis qui l'enveloppent, Jérusalem est devenue au milieu d'eux comme une chose souillée. TSADÉ. 18 "Le Seigneur est vraiment juste, car j'ai été rebelle à ses ordres. Oh, écoutez tous, peuples et voyez ma douleur : mes vierges et mes jeunes gens sont allés en exil. QOPH. 19 J'ai appelé mes amants, ils m'ont trompée, mes prêtres et mes anciens ont péri dans la ville, en cherchant de la nourriture, pour ranimer leur vie. RESCH. 20 "Regarde, Seigneur, quelle est mon angoisse. Mes entrailles sont émues, mon cœur est bouleversé au dedans de moi, parce que j'ai été bien rebelle. Au dehors l'épée tue mes enfants, au dedans, c'est la mort. SIN. 21 "On entend mes gémissements, personne qui me console. Tous mes ennemis, en apprenant mon malheur, se réjouissent de ce que tu as agi. Tu feras venir le jour que tu as annoncé et ils deviendront tels que moi. THAV. 22 "Que toute leur méchanceté soit présente devant toi, pour que tu les traites comme tu m'as traitée moi-même, à cause de toutes mes offenses. Car mes gémissements sont nombreux et mon cœur est malade."


Lamentations 2. ALEPH. 1 Comment le Seigneur, dans sa colère, a-t-il couvert d'un nuage la fille de Sion ? Il a précipité du ciel sur la terre la magnificence d'Israël, il ne s'est plus souvenu de l'escabeau de ses pieds, au jour de sa colère. BETH. 2 Le Seigneur a détruit sans pitié toutes les demeures de Jacob, il a renversé dans sa fureur les forteresses de la fille de Juda, il les a jetées par terre, il a profané la royauté et ses princes. GHIMEL. 3 Dans l'ardeur de sa colère, il a brisé toute force d'Israël, il a ramené sa droite en arrière, devant l'ennemi, il a allumé dans Jacob comme un feu ardent qui dévore de tous côtés. DALETH. 4 Il a bandé son arc comme fait un ennemi, sa droite s'est levée comme celle d'un assaillant et il a égorgé tout ce qui charmait les yeux, dans la tente de la fille de Sion, il a versé son courroux comme un feu. HÉ. 5 Le Seigneur a été comme un ennemi, il a détruit Israël, il a détruit tous ses palais, abattu ses citadelles, il a amoncelé sur la fille de Sion douleur sur douleur. VAV. 6 Il a forcé son enclos, comme un jardin, il a détruit son sanctuaire. Le Seigneur a fait cesser dans Sion solennités et sabbats, dans l'ardeur de sa colère, il a rejeté avec dédain roi et prêtre. ZAÏN. 7 Le Seigneur a pris en dégoût son autel, en abomination son sanctuaire, il a livré aux mains de l'ennemi les murs de ses citadelles, on a poussé des cris dans la maison du Seigneur, comme en un jour de fête. HETH. 8 Le Seigneur a médité de renverser les murs de la fille de Sion, il a étendu le cordeau, il n'a pas retiré sa main qu'il ne les eût détruits, il a mis en deuil le mur et l'avant-mur, ils gisent tristement ensemble. TETH. 9 Ses portes sont enfoncées en terre, il en a rompu, brisé les barres, son roi et ses princes sont parmi les nations, il n’y a plus de loi, même ses prophètes ne reçoivent plus de vision du Seigneur. JOD. 10 Ils sont assis par terre, en silence, les anciens de la fille de Sion, ils ont jeté de la poussière sur leur tête, ils sont vêtus de sacs, elles inclinent leur tête vers la terre, les vierges de Jérusalem. CAPH. 11 Mes yeux se consument dans les larmes, mes entrailles sont émues, mon foie se répand sur la terre, à cause de la blessure de la fille de mon peuple, lorsque enfants et nourrissons tombent en défaillance, sur les places de la ville. LAMED. 12 Ils disent à leurs mères : "Où y a-t-il du pain et du vin ?" Et ils tombent comme frappés du glaive, sur les places de la ville et leur âme expire sur le sein de leurs mères. MEM. 13 Que puis-je te dire ? Qui trouver de semblable à toi, fille de Jérusalem ? A qui te comparer pour te consoler, vierge, fille de Sion ? Car ta plaie est grande comme la mer : qui te guérirait ? NUN. 14 Tes prophètes ont eu pour toi de vaines et folles visions, ils ne t'ont pas dévoilé ton iniquité, afin de détourner de toi l'exil, mais ils t'ont donné pour visions des prophéties de mensonge et de séduction. SAMECH. 15 Ils battent des mains à ton sujet, tous ceux qui passent sur le chemin, ils sifflent, ils hochent la tête sur la fille de Jérusalem, "Est-ce là cette ville qu'on appelait la parfaite en beauté la joie de toute la terre ?" PHÉ. 16 Ils ouvrent la bouche contre toi, tous tes ennemis, ils sifflent, ils grincent des dents, ils disent : "Nous l'avons engloutie. C'est là le jour que nous attendions, nous y sommes arrivés, nous le voyons." AÏN. 17 Le Seigneur a exécuté ce qu'il avait résolu, il a accompli sa parole, qu'il avait prononcée dès les jours anciens, il a détruit sans pitié, il a réjoui l'ennemi à ton sujet, il a élevé la corne de tes oppresseurs. TSADÉ. 18 Leur cœur crie vers le Seigneur. O muraille de la fille de Sion, laisse couler, comme un torrent, tes larmes, le jour et la nuit, ne te donne aucune relâche, que ta prunelle n'ait pas de repos. QOPH. 19 Lève-toi, pousse des cris pendant la nuit, au commencement des veilles, épanche ton cœur comme de l'eau, devant la face du Seigneur. Lève tes mains vers lui pour la vie de tes petits enfants, qui tombent en défaillance à cause de la faim, aux coins de toutes les rues. RESCH. 20 "Vois, Seigneur et considère : qui as-tu jamais traité ainsi ? Quoi, des femmes mangent le fruit de leurs entrailles, les petits enfants qu'elles chérissent ? SIN. Quoi. Ils sont égorgés dans le sanctuaire du Seigneur, le prêtre et le prophète. 21 "Ils sont couchés par terre dans les rues, l'enfant et le vieillard, mes vierges et mes jeunes hommes sont tombés par l'épée, tu as égorgé au jour de ta colère, tu as immolé sans pitié. THAV. 22 "Tu as convoqué, comme à un jour de fête, mes terreurs de toutes parts, au jour de la colère du Seigneur, il n'y a eu ni échappé ni fugitif : ceux que j'avais chéris et élevés, mon ennemi les a exterminés."


Lamentations 3. ALEPH. 1 Je suis l'homme qui a vu l'affliction sous le bâton de sa fureur. 2 Il m'a conduit et m'a fait marcher dans les ténèbres et non dans la lumière, 3 contre moi seul il tourne et retourne sa main tout le jour. BETH. 4 Il a usé ma chair et ma peau, il a brisé mes os. 5 Il a bâti contre moi, il m'a environné d'amertume et d'ennui. 6 Il m'a fait habiter dans les ténèbres, comme ceux qui sont morts depuis longtemps. GHIMEL. 7 Il m’a entouré d’un mur pour que je ne puisse sortir, il a rendu lourdes mes chaînes. 8 Lors même que je crie et que j'implore, il ferme tout accès à ma prière. 9 Il a muré mes chemins avec des pierres de taille, il a bouleversé mes sentiers. DALETH. 10 Il a été pour moi comme un ours aux aguets, comme un lion dans les embuscades, 11 il a détourné mes voies et m'a mis en pièces, il m'a réduit à l'abandon, 12 il a bandé son arc et m'a placé comme but à ses flèches. HÉ. 13 Il a fait pénétrer dans mes reins les fils de son carquois, 14 je suis la risée de tout mon peuple, leur chanson tout le jour, 15 il m'a rassasié d'amertume, il m'a abreuvé d'absinthe. VAV. 16 Et il a fait broyer du gravier à mes dents, il m'a enfoncé dans la cendre, 17 et mon âme est violemment écartée de la sécurité, j'ai oublié le bonheur, 18 et j'ai dit : "Ma force est perdue, ainsi que mon espérance dans le Seigneur." ZAÏN. 19 Souviens-toi de mon affliction et de ma souffrance, de l'absinthe et de l'amertume. 20 Mon âme s'en souvient sans cesse et elle est abattue en moi. 21 Voici ce que je me rappellerai en mon cœur et ce pourquoi j'espérerai : HETH. 22 C'est une grâce du Seigneur que nous ne soyons pas anéantis, car ses miséricordes ne sont pas épuisées. 23 Elles se renouvellent chaque matin, grande est ta fidélité. 24 "Le Seigneur est mon partage, a dit mon âme, c'est pourquoi j'espérerai en lui." TETH. 25 Le Seigneur est bon pour qui espère en lui, pour l'âme qui le cherche. 26 Il est bon d'attendre en silence la délivrance du Seigneur. 27 Il est bon à l'homme de porter le joug dès sa jeunesse. JOD. 28 Qu'il s'asseye à l'écart, en silence, si Dieu le lui impose. 29 Qu'il mette sa bouche dans la poussière : peut-être y a-t-il de l'espérance. 30 Qu'il tende la joue à celui qui le frappe, qu'il se rassasie d'opprobre. CAPH. 31 Car le Seigneur ne rejette pas pour toujours, 32 mais, s'il afflige, il a compassion, selon sa grande miséricorde, 33 car ce n'est pas de bon cœur qu'il humilie et qu'il afflige les enfants des hommes. LAMED. 34 Quand on foule aux pieds tous les captifs du pays, 35 quand on fait fléchir le droit d'un homme, à la face du Très-Haut, 36 quand on fait tort à quelqu'un dans sa cause, le Seigneur ne le verrait donc pas. MEM. 37 Qui a parlé et la chose s'est faite, sans que le Seigneur l'ait commandé ? 38 N'est-ce pas de la bouche du Très-Haut que procèdent les maux et les biens ? 39 Pourquoi l'homme se plaindrait-il tant qu'il vit ? Que chacun se plaigne de ses péchés. NUN. 40 Examinons nos voies et scrutons-les et retournons au Seigneur. 41 Élevons nos cœurs, avec nos mains, vers Dieu dans les cieux : 42 "Nous, nous avons péché, nous avons été rebelles, toi, tu n'as pas pardonné." SAMECH. 43 "Tu t'es enveloppé dans ta colère et tu nous as poursuivis, tu as tué sans épargner, 44 Tu t'es couvert d'une nuée, afin que la prière ne passe pas, 45 tu as fait de nous des balayures et un rebut, au milieu des peuples." PHÉ. 46 Ils ouvrent la bouche contre nous, tous nos ennemis. 47 La frayeur et la fosse ont été notre part, ainsi que la dévastation et la ruine. 48 Mon œil se fond en un ruisseau de larmes, à cause de la ruine de la fille de mon peuple. AÏN. 49 Mon œil pleure et ne cesse pas, parce qu'il n'y a pas de répit, 50 jusqu'à ce qu'il regarde et voie, le Seigneur, du haut des cieux. 51 Mon œil fait mal à mon âme, à cause de toutes les filles de ma ville. TSADÉ. 52 Ils m’ont donné la chasse comme à un passereau, ceux qui me haïssent sans cause. 53 Ils ont voulu anéantir ma vie dans la fosse et ils ont jeté une pierre sur moi. 54 Les eaux montaient au-dessus de ma tête, je disais : "Je suis perdu." QOPH. 55 J'ai invoqué ton nom, Seigneur, de la fosse profonde, 56 tu as entendu ma voix : "Ne ferme pas ton oreille à mes soupirs, à mes cris." 57 Tu t'es approché, au jour où je t'ai invoqué et tu as dit : "Ne crains pas." RESCH. 58 Seigneur tu as pris en main ma cause, tu m'as sauvé la vie. 59 Tu as vu, Seigneur, la violence qu'ils me font, fais-moi justice. 60 Tu as vu toute leur rancune, tous leurs complots contre moi. SIN. 61 Tu as entendu leurs outrages, Seigneur, tous leurs complots contre moi, 62 les propos de mes adversaires et ce qu'ils méditent, contre moi tout le jour. 63 Quand ils s'asseyent ou qu'ils se lèvent, regarde : je suis l'objet de leurs chansons. THAV. 64 Tu leur rendras, Seigneur, ce qu'ils méritent, selon l'œuvre de leurs mains, 65 Tu leur donneras l'aveuglement du cœur, ta malédiction sera pour eux. 66 Tu les poursuivras avec colère et tu les extermineras, de dessous ton ciel, Seigneur.


Lamentations 4. ALEPH. 1 Comment l'or s'est-il terni, l’or pur s'est-il altéré, les pierres sacrées ont-elles été dispersées au coin de toutes les rues ? BETH. 2 Les plus nobles fils de Sion, estimés au poids de l'or fin, comment ont-ils été comptés pour des vases de terre, ouvrage des mains d'un potier ? GHIMEL. 3 Même les chacals présentent les mamelles et allaitent leurs petits, la fille de mon peuple est devenue cruelle, comme les autruches dans le désert. DALETH. 4 La langue du nourrisson s'attache à son palais, à cause de la soif, les petits enfants demandent du pain et personne ne leur en donne. HÉ. 5 Ceux qui se nourrissaient de mets délicats tombent d'inanition dans les rues, ceux qu'on portait sur la pourpre embrassent le fumier. VAV. 6 Et l'iniquité de la fille de mon peuple a été plus grande que le péché de Sodome, qui fut renversée en un instant, sans que des mains se levassent contre elle. ZAÏN. 7 Ses princes surpassaient la neige en éclat, le lait en blancheur, leur corps était plus vermeil que le corail, leur figure était un saphir. HETH. 8 Leur aspect est plus sombre que le noir même, on ne les reconnaît plus dans les rues, leur peau est collée à leurs os, elle est sèche comme du bois. TETH. 9 Plus heureuses sont les victimes de l'épée que les victimes de la faim, qui s'épuisent lentement, blessées, faute des produits des champs. JOD. 10 Des femmes compatissantes ont de leurs mains fait cuire leurs enfants, ils leur ont servi de nourriture, dans le désastre de la fille de mon peuple. CAPH. 11 Le Seigneur a épuisé sa fureur, il a répandu l'ardeur de sa colère et a allumé dans Sion un feu qui en a dévoré les fondements. LAMED. 12 Ils ne croyaient pas, les rois de la terre, ni tous les habitants du monde, que l'adversaire, l'ennemi entrerait dans les portes de Jérusalem. MEM. 13 C'est à cause des péchés de ses prophètes, des iniquités de ses prêtres, qui répandaient dans son enceinte le sang des justes. NUN. 14 Ils erraient comme des aveugles dans les rues, souillés de sang, de sorte qu'on ne pouvait toucher leurs vêtements. SAMECH. 15 "Écartez-vous. Un impur." leur criait-on. "Écartez-vous. Écartez-vous. Ne le touchez pas." Ils erraient et l'on disait parmi les nations : "Qu'ils ne séjournent pas ici." PHÉ. 16 La face irritée du Seigneur les a dispersés, il ne les regarde plus. L'ennemi n'a eu ni respect pour les prêtres, ni pitié pour les vieillards. AÏN. 17 Et nous, nos yeux se consumaient encore à attendre un vain secours, du haut de nos tours, nous regardions vers une nation qui ne peut sauver. TSADÉ. 18 Ils épiaient nos pas, nous empêchant de marcher dans nos places. Notre fin approche, nos jours sont accomplis, oui, notre fin est arrivée. QOPH. 19 Ceux qui nous poursuivaient ont été plus légers que les aigles du ciel, ils nous ont pourchassés sur les montagnes, ils nous ont dressé des embûches dans le désert. RESCH. 20 Le souffle de nos narines, l'oint du Seigneur, a été pris dans leurs fosses, lui dont nous disions : "A son ombre nous vivrons parmi les nations." SIN. 21 Réjouis-toi et sois dans l'allégresse, fille d'Édom, qui habite au pays de Hus. A toi aussi passera la coupe, tu t'enivreras et tu te mettras à nu. THAV. 22 Ton iniquité a pris fin, fille de Sion, il ne t'enverra plus en exil. Il visite ton iniquité, fille d'Édom, il met à découvert tes péchés.


Lamentations 5. 1 Souviens-toi, Seigneur, de ce qui nous est arrivé, regarde et vois notre opprobre. 2 Notre héritage a passé à des étrangers, nos maisons à des inconnus. 3 Nous sommes orphelins, sans père, nos mères sont comme des veuves. 4 Nous buvons notre eau à prix d'argent, le bois ne nous vient que pour un salaire. 5 Nos persécuteurs nous pressent par derrière, nous sommes épuisés, plus de repos pour nous. 6 Nous tendons la main vers L’Égypte et vers l'Assyrie, pour nous rassasier de pain. 7 Nos pères ont péché, ils ne sont plus et nous, nous portons leurs iniquités. 8 Des esclaves dominent sur nous, personne ne nous délivre de leurs mains. 9 Nous acquérons notre pain au péril de notre vie, devant l'épée du désert. 10 Notre peau est brûlante comme un four, par suite des ardeurs de la faim. 11 Ils ont déshonoré les femmes dans Sion, les vierges dans les villes de Juda. 12 Des chefs ont été pendus par leurs mains, le visage des vieillards n'a pas été respectée. 13 Des adolescents ont porté la meule, des enfants ont chancelé, chargés de bois. 14 Les vieillards ont cessé d'aller à la porte, les jeunes gens, de jouer de leur lyre. 15 La joie de nos cœurs a cessé, nos danses sont changées en deuil. 16 La couronne de notre tête est tombée, oui, malheur à nous, car nous avons péché. 17 Voici pourquoi notre cœur est malade, pourquoi nos yeux sont obscurcis : 18 c'est parce que la montagne de Sion est désolée et que les chacals s'y promènent. 19 Toi, Seigneur, tu sièges éternellement, ton trône subsiste d'âge en âge. 20 Pourquoi nous oublierais-tu à jamais, nous abandonnerais-tu pour de si longs jours ? 21 Fais-nous revenir à toi, Seigneur et nous reviendrons, renouvelle nos jours comme autrefois. 22 Car nous aurais-tu entièrement rejetés, serais-tu irrité contre nous sans mesure ?


Notes sur le livre des Lamentations

Explications verset par verset sur JesusMarie.com


Les mots Aleph, Beth, etc., sont les noms des lettres de l’alphabet hébreu, qui sont au nombre de vingt-deux, rangés dans leur ordre naturel.

1.1 Le 1er verset donne le ton de tout le morceau. La pensée qui frappe l’esprit du prophète, c’est la solitude dans laquelle il se trouve. Celle qui était reine, est maintenant assise solitaire, comme la Judée captive des médailles romaines. Ses enfants lui ont été enlevés et elle est plongée dans la plus profonde misère.

1.2 Voir Jérémie, 13, 17.

1.7 ils rient de son chômage. Les païens reprochaient ordinairement aux Juifs leurs paresse en raison du Sabbat.

1.10 L’ennemi a porté, etc. Jérémie parle ici de ce qui arriva à la prise de Jérusalem, lorsque les soldats chaldéens portèrent leurs mains sacrilèges jusque dans le sanctuaire (voir Lamentations, 2, 7).

1.15 Le Seigneur a foulé au pressoir ; pour en faire couler le vin de sa colère. cf. Isaïe, 63, 2-3 ; Joël, 3, 13 ; Apocalypse, 14, 19-20 ; 19, 15. ― la vierge, etc. ; pour enivrer la vierge, etc. C’est le peuple de Juda, dans ce passage comme dans bien d’autres, qui est désigné sous le nom d’une vierge et d’une fille.

1.16 Voir Jérémie, 14, 17.

1.18 Le Seigneur est vraiment juste ; dans les maux dont il m’a affligé.

1.20 Hors de la ville, dans le pays, les Juifs étaient tués par les Chaldéens ; dans la ville ils mouraient par la famine et la peste.

2 Aleph. Pour ce mot et les autres semblables, qui sont en tête des versets suivant, voir le début des notes.

2.1-22 La seconde élégie peint surtout la destruction de la cité sainte et du temple, comme la première avait peint sa solitude actuelle. Elle remonte de l’effet à la cause.

2.1 couvert d'un nuage, l’obscurité signifient souvent, dans la Bible, les malheurs, les calamités, une grande affliction. ― L’escabeau de ses pieds ; c’est-à-dire son arche d’alliance, son temple.

2.3 l'ardeur de sa colère. Voir Jérémie, 4, 8. ― La corne ; la force, la puissance.

2.6 il a détruit son sanctuaire, c’est-à-dire son temple.

2.7 le lieu qu’il s’est consacré, son sanctuaire.

2.8 L’avant-mur ; la petite muraille qui était placée devant le rempart est tombée.

2.10 Signes de deuil et de désolation.

2.11 Mon foie, etc. ; hyperbole, pour marquer une grande douleur. cf. Job, 16, 14.

2.12 Les enfants, pendant le siège, meurent de faim ; ils demandent à leurs mères de la nourriture et elles ne peuvent leur en donner.

2.14 Tes prophètes t’ont trompée en te présentant comme fausses les prophéties qui t’annonçaient des malheurs, en te prédisant que tes ennemis seraient chassés de la Judée.

2.16 Ce verset commence par Phé, et le suivant par Aïn, contrairement à l’ordre alphabétique. Cette inversion, qui se remarque aussi dans les deux chapitres suivants, vient probablement de ce que quelque écrivain, voyant que le verset Phé se liait mieux par le sens que le verset Aïn, à celui qui commence par Samech, a cru pouvoir se permettre ce déplacement.

2.17 Voir Lévitique, 26, 14 ; Deutéronome, 28, 15.

2.18 Voir Jérémie, 14,17 ; Lamentations de Jérémie, 1, 16.

3 Aleph Pour ce mot et les autres semblables qui sont en tête des versets suivants, voir le début des notes.

3.1-66 Le chapitre 3 s’occupe principalement, quoique non exclusivement, de la désolation du Prophète lui-même.

3.1 l'affliction du Seigneur.

3.6 les ténèbres ; la prison où il fut mis pendant le siège de Jérusalem (voir Jérémie, 38, 6-7 cf. Psaumes, 48, 12 ; 142, 3.)

3.9 il m’a barré le chemin par un mur et m’a ainsi empêché de fuir et de me mettre en sûreté.

3.13 Les fils de son carquois ; ses flèches.

3.15 Il m’a rassasié d’absinthe. Proverbes 5, 4.

3.29 prosterner le visage contre terre.

3.33 Dieu châtie les hommes, forcé à cela par leurs péchés. Ézéchiel 18, vv. 23, 32 ; 33, 11.

3.37 Voir Amos, 3, 6. ― qui oserait dire qu’une chose est arrivée sans l’ordre du Seigneur ?

3.39 Souvent dans l’Écriture le péché est mis pour la peine, le châtiment du péché.

3.46 Contrairement à l’ordre alphabétique, le mot Phé est mis avant Aïn (voir verset 49). Voir Lamentations, 2, 16.

3.51 Les filles de ma ville ; c’est-à-dire les vierges de Jérusalem (voir Lamentations, 1, vv. 4, 18 ; 2, vv. 10, 21), ou bien les villes de Juda dont Jérusalem était comme la mère.

4.1-22 Le chapitre 4e semble d’abord reproduire les tableaux du 1er et du 2e, mais c’est pour faire luire un rayon d’espérance, en montrant dans le châtiment divin la source même de la régénération.

4.1 l’or réel qui éclatait dans Jérusalem et les pierres dont était construit le sanctuaire ; ou bien, selon d’autres, cet or représente les princes d’Israël (voir le verset 2), et les pierres du sanctuaire, les prêtres.

4.3 autruches. On dit qu’elle abandonne une partie de leurs œufs dans le désert, voir Job, 39, 16.

4.6 Sodome périt uniquement par le feu du ciel. Voir Genèse, 19, 24-25.

4.12 L’ennemi et l’adversaire. Voir Lamentations, 2, 17.

4.16 Phé. Voir, sur le déplacement de ce mot, Lamentations, 2, 16.

4.19 Ceux qui nous poursuivaient ; allusion aux Chaldéens, qui poursuivirent avec une vitesse et une rapidité incroyables le roi Sédécias, lorsqu’il fuyait devant eux. cf. 2 Rois 25, 4-5 ; Jérémie, 39, 5 ; 52, 8-9.

4.20 l’oint du Seigneur ; ce qui s’entend à la lettre de Sédécias, roi du peuple de Dieu, mais ce qui, dans un sens plus élevé, doit s’entendre de Jésus-Christ, le vrai oint, le Fils unique de Dieu, pris et livré à la mort à cause de nos péchés.

4.21 Fille d’Édom ; c’est la nation des Iduméens. ― pays de Hus ; l’Idumée.

5.1-22 Prière dans laquelle Jérémie implore le secours de Dieu pour qu’il mette fin à tant de maux.

5.2 Notre héritage ; c’est-à-dire la terre de promise que vous avez donné à nos pères, et que nous possédions par un droit héréditaire. ― Des étrangers ; les Chaldéens et les peuples voisins.

5.6 Nous avons fait alliance, mais vainement, avec l’Égypte et les Assyriens dont nous attendions du secours. Afin de pouvoir assurer notre existence. ― Pain, ce mot se prend dans la Bible pour toute sorte de nourriture.

5.8 Des esclaves, etc. ; selon quelques-uns, ce sont les Chaldéens et les Égyptiens, également descendus de Cham, dont la postérité avait été condamnée à être l’esclave de Sem (voir Genèse, 9, 26) ; selon d’autres, les Iduméens, les Moabites et les Ammonites, peuples autrefois soumis aux Juifs ; enfin, suivant d’autres, ce sont les esclaves mêmes des Chaldéens, parce que c’était la coutume dans les maisons où il y avait un certain nombre d’esclaves, que l’un d’eux commandât aux autres.

5.9 Pain. Voir le verset 6. ― Désert ; s’applique aussi dans le langage biblique aux plaines, aux campagnes. Le sens de ce verset paraît donc être : Nous courions risque d’être tués, si nous allions chercher dans les campagnes désertes des fruits ou des herbes sauvages pour nous nourrir, parce que le pays était rempli d’ennemis et de pillards.

5.10 Des ardeurs de la faim ; les Arabes disent le feu de la faim, les Grecs, une faim brûlante.

5.12 Les Chaldéens, après avoir décapité les princes de Juda, les pendaient par les mains à des poteaux.

5.13 Sous le bois dont on les chargeait, ou avec lequel on les frappait.

5.14 La porte de la ville, où se tenaient les assemblées des juges.

5.16 La couronne, etc. Dans les fêtes, les noces et les festins, on se couronnait de fleurs.


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