biblederome.free.fr

2ème Lettre de saint Jean

La Bible de Rome

télécharger gratuitement la Bible de Rome

Vous pouvez aussi acheter la version imprimée sur papier https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv


Explications verset par verset sur JesusMarie.com



Introduction


La question de l'authenticité ne peut évidemment pas être tranchée d'une manière aussi simple et aussi aisée que pour la première lettre, car ces deux écrits sont tellement courts et si peu dogmatiques, qu'on ne saurait s'attendre à les voir souvent cités par les anciens auteurs. Ils ont même été, d'assez bonne heure et pendant deux ou trois siècles, l'objet de doutes réitérés, plusieurs refusant de les regarder comme l'œuvre de l'apôtre saint Jean et de leur attribuer une valeur canonique, ainsi que nous l'apprenons par Origène (dans Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 7, 25, 10), par Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, 3, 25, 2), qui la range parmi les ἀντιλεγόμενα, et par saint Jérôme (De Viris ill., 9, 18). Ces deux derniers auteurs ajoutent que le doute ou l'hésitation provenait souvent de la distinction qu'on établissait, dès cette époque reculée, entre l'apôtre Jean et le prêtre Jean : les deux lettres n'auraient pas été composées par l'apôtre, mais par le prêtre, son homonyme. Distinction sans base sérieuse, comme on le reconnaît aujourd'hui de plus en plus, non moins parmi les critiques protestants que parmi les catholiques. Mais, dans les temps anciens, l'authenticité de 2 Jean et de 3 Jean a trouvé beaucoup plus de partisans que d'adversaires. Papias, dans le passage même où il semble favoriser l'existence du prêtre Jean (voyez Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 39, 3. Comp. 3 Jean 12), saint Polycarpe (Ad Phil., 7, 1 ; comp. 2 Jean 7) et saint Ignace (Ad Smyrn., 4, 1 ; cf. 2 Jean 10) leur font des emprunts. Si la première version syriaque n'a pas accueilli ces deux lettres (ce qui n'a pas empêché saint Ephrem de croire à leur authenticité), l'Itala les contient l'une et l'autre. D'après le sentiment le plus probable, le Canon de Muratori leur rend témoignage : en effet, après avoir signalé la première lettre de saint Jean aussitôt après le quatrième évangile, il ajoute, quelques lignes plus bas : «les deux lettres qui ont saint Jean pour auteur sont considérées comme catholiques») ; or, d'après le contexte, ces deux lettres ne peuvent être que la seconde et la troisième. Saint Irénée (Adv. hær., l, 16, 3 et 3, 16, 8) cite le vers. 11 et les vers. 7-8 de la seconde lettre, qu'il dit en propres termes avoir été composée par l'apôtre saint Jean. Clément d'Alexandrie (Stromates, 2, 15, 66 et 6, 14, 1. Voyez aussi Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 6, 14,1) et Denys d'Alexandrie (dans Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 7, 25, 11) sont aussi très expressément favorables à l'authenticité. Saint Cyprien, dans son récit de ce qui s'était passé au concile de Carthage, en 256, mentionne qu'un évêque nommé Aurélien cita 2 Jean 10 et 11, avec cette formule d'introduction : «Jean l'apôtre a dit dans sa lettre.» Enfin, si Eusèbe et saint Jérôme paraissent, à première vue, avoir partagé quelque peu les doutes qu'ils signalent, on voit, par d'autres passages de leurs écrits, qu'ils regardaient en réalité ces deux petites lettres comme authentiques (voyez Eusèbe, Demonstration Evangélique, 3, 5, et saint Jérôme, Ep. 146, ad Evagr.).

Ici encore, la preuve intrinsèque confirme singulièrement celle des témoignages transmis par l'antiquité, tant la ressemblance des pensées et du style est grande entre 2 et 3 Jean d'une part, le quatrième évangile et 1 Jean d'autre part. La seconde et la troisième lettre ont en commun, avec ces deux autres compositions plus considérables de saint Jean, de nombreux concepts et de nombreuses expressions (comp. 2 Jean 5, avec Jean 13, 34 et 1 Jean 2, 7 ; 2 Jean 7, avec 1 Jean 4, 1-3 ; 2 Jean 9, avec 1 Jean 2, 23 ; 2 Jean 12b, avec 1 Jean 1, 4 ; 3 Jean 11, avec 1 Jean 3, 6 ; 3 Jean 12, avec Jean 21, 24, etc.) ; notamment les formules « être de Dieu, avoir Dieu le Père, vrai Dieu, avoir le Fils, connaître la vérité, marcher dans la vérité, marcher dans l'amour, une joie complète, » etc., les mots διαθήϰη (commandement), ἀληθεία (vérité), μαρτυρεῖν (témoigner), μένειν (demeurer), etc. Les versets 10 et11 de 2 Jean rappellent bien le « fils du tonnerre » ; de même 3 Jean 9-10. Ce qui n'empêche pas les deux petites lettres d'avoir leurs particularités de diction (par exemple les verbes ὑπολαμϐάνειν, φιλοπρωτεύειν, φλυαρεῖν, etc.), comme toutes les autres parties du Nouveau Testament.

On a objecté parfois contre l'authenticité le titre πρεσϐύτερος (en phonétique : presbutéros), que prend l'auteur au début des deux lettres ; mais « ce titre garantit plutôt une origine apostolique », car il marque, à lui seul, une autorité très grande et très paternelle, telle qu'était celle de saint Jean. On en conçoit aisément l'origine. Les disciples de l'apôtre en Asie se mirent à l'appeler familièrement et respectueusement « l'ancien » par excellence, à cause de son grand âge et du caractère patriarcal de son gouvernement ; et ce nom devint peu à peu d'un usage si fréquent, que saint Jean l'employait lui-même pour se désigner, de même qu'il prend dans son évangile le titre de disciple bien-aimé, sous lequel il est aisé de le reconnaître. En tout cas, un faussaire n'aurait jamais songé à se nommer ainsi.

Les destinataires et le but des deux lettres. - La seconde lettre de Jean est adressée « à la dame élue, et à ses fils » (dans le grec : Ἐϰλεϰτῇ ϰυρίᾳ ϰαὶ τοῖς τέϰνοις αὐτῆς). On discute depuis de longs siècles pour savoir si les mots « dame élue » représentent au propre une chrétienne isolée, mère de famille, ou bien, au figuré, une Église particulière. Il n'est pas possible de donner une solution certaine de ce problème exégétique ; néanmoins, la première opinion (c'était celle d'Estius, de Cornelius a Lapide, etc. Elle est adoptée par les exégètes catholiques A. Maier, F. Kaulen, H. Poggel, etc.) trouve actuellement beaucoup moins de partisans que la seconde. A bon droit, ce semble. En effet, il est moralement certain qu'il ne faut regarder ni « élue » ni « dame » comme un nom propre (voyez le commentaire) ; l'adjectif ἐϰλεϰτὴ est synonyme de chrétienne, comme dans 1 Pierre 1, 1 et ailleurs, et le substantif ϰύρια est une expression honorifique, qui équivaut à notre titre de dame. Si donc l'apôtre a réellement écrit à une femme chrétienne, pourquoi l'a-t-il désignée par une formule générale, et pas par son nom personnel ? De plus, la composition, par son caractère plutôt général qu'individuel (notez en particulier l'usage alternatif du singulier et du pluriel, spécialement du pluriel. Le trait « je trouve au sujet de tes fils » , au verset 4, est difficile aussi à expliquer d'après la première hypothèse ; car comment supposer que la dame en question aura eu des fils tout à la fois dans la vérité et dans l'erreur ?), paraît moins convenir à une veuve chrétienne et à sa famille qu'à toute une Église locale. Si « élue » est un nom propre, il faudrait, d'après le vers. 14, en conclure que, dans une même famille, deux sœurs auraient reçu simultanément cette dénomination très rare.

Il est donc mieux de penser que la seconde lettre fut composée pour une chrétienté de l'Asie proconsulaire, que saint Jean nomme métaphoriquement «la dame élue », parce qu'elle avait été élue par le Seigneur (ϰύριος, « Seigneur »), pour être son épouse mystique (cf. Apoc. 21, 9, où l'Église entière reçoit le nom analogue de νύμφη, épouse) ; les enfants de cette mère ne sont autres que les divers membres de l'Église en question. Le passage 1 Pierre 5, 13 (voyez le commentaire) nous présente un cas analogue : le prince des apôtres y envoie à ceux qu'il a nommés précédemment (1, 1) les élus, les salutations de celle qui a été « co-élue » à Babylone, c'est-à-dire à Rome. De même qu'il s'agit d'une Église dans la lettre de saint Pierre, de même dans la seconde lettre de saint Jean ; de part et d'autre les destinataires reçoivent des salutations affectueuses d'une autre Église avec laquelle ils étaient en rapports intimes. Telle était déjà l'opinion de saint Jérôme (lettre 82, ad Ager., 12).

Dans sa seconde lettre, l'apôtre a pour but de recommander la pratique de la charité fraternelle (voyez le verset 5) et la persévérance dans la vraie foi (verset 6), particulièrement en ce qui concerne l'incarnation du Christ (versets 7-9). Comme divers hérétiques, surtout les Docètes et les Cérinthiens, niaient la réalité de ce dogme capital, saint Jean invite les fidèles à rompre toute relation particulière avec eux, afin de n'avoir part en aucune manière à leur culpabilité (verset 10).

Le temps et le lieu de la composition ne peuvent être déterminés que d'une manière approximative, les renseignements soit extrinsèques, soit intrinsèques, nous faisant défaut. Tout porte à croire, cependant, que saint Jean composa ces deux lettres à Éphèse, et durant la dernière période de sa vie, c'est-à-dire, vers la fin du 1er siècle de notre ère. C'est l'opinion assez générale des commentateurs qu'elles forment la partie la plus récente de tout le Nouveau Testament.

4° Le plan est facile à déterminer. Dans la seconde lettre, après l'adresse et la salutation initiale, versets 1-3, nous trouvons le corps de l'écrit, versets 4-11, qui contient, après un aimable compliment (verset 4), une exhortation à la charité fraternelle et à l'obéissance (versets 5-6), quelques graves avertissements contre les hérétiques (versets 7 - 9) et un ordre relatif à la conduite qu'on devait tenir à leur égard (versets 10-11). Vient ensuite l'épilogue ordinaire, versets 14-15.





2ème Lettre de saint Jean

Explications verset par verset sur JesusMarie.com


2 Jean. 1 Moi l'Ancien à l'élue Kyria et à ses enfants que j'aime dans la vérité, non pas moi seulement, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité 2 en considération de la vérité qui demeure en nous et qui sera éternellement avec nous. 3 La grâce, la miséricorde et la paix soient avec vous de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et la charité. 4 J'ai eu bien de la joie de rencontrer de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père. 5 Et maintenant je te le demande, Kyria, non comme si je te prescrivais un commandement nouveau, car c'est celui que nous avons reçu dès le commencement, aimons-nous les uns les autres. 6 L'amour consiste à marcher selon ses commandements et, c'est là son commandement, comme vous l'avez appris dès le commencement, de marcher dans la charité. 7 Car plusieurs séducteurs ont paru dans le monde, ils ne confessent pas Jésus comme Christ venu en chair : c'est là le séducteur et l'antéchrist. 8 Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. 9 Quiconque va au-delà et ne demeure pas dans la doctrine du Christ, ne possède pas Dieu. Celui qui demeure dans cette doctrine possède le Père et le Fils. 10 Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas 11 car celui qui le salue, participe à ses œuvres mauvaises. 12 Quoique j'eusse beaucoup de choses à vous écrire, je n'ai pas voulu le faire avec le papier et l'encre, mais j'espère aller chez vous et vous entretenir de vive voix, afin que votre joie soit parfaite. 13 Les enfants de ta sœur l'élue te saluent.


Notes sur la 2ème Lettre de saint Jean

Explications verset par verset sur JesusMarie.com


1.1 A la dame Electe. L'Ancien , saint Jean qui était avancé en âge. Le mot grec presbyteros, employé ici par saint Jean, indique d’ailleurs tout à fait la fois sa dignité épiscopale et son âge, le titre d’Ancien était réservé aux chefs de communauté : les évêques, successeurs des douze apôtres.

1.4 qui marchent dans la vérité, qui observent les dix commandements, cf. 1 Jean, 1, 6-7 ; Ephésiens, 5, 2.

1.5 Voir Jean, 13, 34 ; 15, 12.

1.9 Quiconque va au-delà, en tombant dans le jeux des pures spéculations, cf. Tite, 3, 9 ; 2 Timothée, 2, 16.




La Bible de Rome est placée sous copyleft Alexis Maillard, auteur-éditeur, chacun a le droit de recopier, republier, imprimer, en totalité ou par extrait La Bible de Rome. Chacun a le droit de modifier ou d’adapter cette œuvre.

https://www.amazon.fr/s?k=alexis+maillard&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=3V52CC8TBFRV2&sprefix=alexis+maillard%2Caps%2C128&ref=nb_sb_noss_2

https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv

Si les liens devenaient caduques, il faut aller sur amazon.fr et taper dans la barre de recherche : « Alexis Maillard » + Bible

biblederome.free.fr