1ère Lettre de saint Jean
La Bible de Rome
télécharger gratuitement la Bible de Rome
Vous pouvez aussi acheter la version imprimée sur papier https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
Introduction
1° On démontre son authenticité par des preuves « particulièrement fortes ». Il y a d'abord la preuve historique, qui consiste dans les témoignages des anciens auteurs. La lettre à Diognète (10, 2 ; comp. 1 Jean 4, 9) et la Didaché (comp. 10, 5 et 1 Jean 4, 18 ; 10, 6 et 1 Jean 2, 17 ; 11, 11 et 1 Jean 4, 1) paraissent vraiment contenir plusieurs citations indirectes de notre lettre. Le doute n'est pas possible avec saint Polycarpe, disciple de saint Jean, qui cite à peu près littéralement 1 Jean 4, 3 (Ad Phil., 7), non plus qu'avec Papias, cet autre disciple célèbre de l'apôtre, dont Eusèbe affirme (Histoire Ecclésiastique, 3, 39) qu'il « s'est servi de témoignages empruntés à la première lettre de Jean ». Saint Irénée, qui avait été lui-même disciple de saint Polycarpe, cite plusieurs fois cet écrit (notamment les passages 1 Jean 2, 18 et ss., et 4, 1-3), qu'il attribue en propres termes à « Jean, disciple du Seigneur, qui a aussi composé l'évangile » (Adv. Haer., 3, 16, 3; comp. Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 5, 8 ). L'ancienne version syriaque et l'Itala, qui datent l'une et l'autre du second siècle, le renferment tel que nous le possédons aujourd'hui. Vers la même date, la canon de Muratori le mentionne comme l'œuvre de saint Jean l'évangéliste. Clément d'Alexandrie (Stromates, 2, 15 et 3, 4-5; Paedag., 3, 11), Origène (In Jean 13, 21, etc.) et son disciple Denys (dans Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 7, 25), Tertullien (Scorp., 12; adv. Marc., 5, 16. Il cite la lettre près de cinquante fois), saint Cyprien (Ep. 23, 2), etc., lui font des emprunts et l'attribuent formellement à l'apôtre bien-aimé. La tradition ne pouvait pas être plus explicite, ni plus unanime (« cela est prouvé par tous les savants ecclésiastiques », dit saint Jérôme, de Vir. ill., 9). La preuve intrinsèque, tirée de l'écrit lui-même, n'est pas moins frappante. Elle consiste surtout dans la parenté qui existe entre notre lettre et le quatrième évangile, sous le rapport du fond et de la forme ; parenté si extraordinaire, qu'on est moralement obligé d'en conclure, après l'avoir constatée, que les deux compositions proviennent d'un seul et même auteur. Le tableau suivant, qu'il serait facile de développer : pour exposer les rapports intimes de ressemblance qui existent entre 1 Jean et le quatrième évangile, on pourrait presque placer, à côté de chacune des propositions de la lettre, deux ou trois propositions parallèles, extraites de l'évangile, prouvera d'abord le fait d'une manière générale. La comparaison s’établit entre les deux textes grecs :
[1 Jean 1, 1 = Jean 1, 1
= 1 Jean 3, 11, 16 = Jean 15, 12-13]
[1 Jean 1, 2 = Jean 3, 11
= 1 Jean 3, 13 = Jean 15, 18]
[1 Jean 1, 3 = Jean 17, 21
= 1 Jean 3, 14 = Jean 5, 24]
[1 Jean 1, 4 = Jean 16, 24
= 1 Jean 3, 16 = Jean 10, 15]
[1 Jean 1, 5 = Jean 1, 5
= 1 Jean 3, 22 = Jean 8, 29]
[1 Jean 1, 6 = Jean 8, 12
= 1 Jean 3, 23 = Jean 13, 44]
[1 Jean 2, 1 = Jean 14, 16
= 1 Jean 4, 6 = Jean 8, 47]
[1 Jean 2, 2 = Jean 11, 51-52
= 1 Jean 4, 14 = Jean 4, 22]
[1 Jean 2, 3 = Jean 14, 15
= 1 Jean 4, 16 = Jean 6, 69 et 15, 10]
[1 Jean 2, 5 = Jean 14, 21]
[1 Jean 2, 8 = Jean 13, 34
= 1 Jean 5, 4 = Jean 16, 33]
[1 Jean 2, 10-11 = Jean 12, 35
= 1 Jean 5, 6 = Jean 19, 34-35]
[1 Jean 2, 14 = Jean 5, 38
= 1 Jean 5, 9 = Jean 5, 32, 34, 36]
[1 Jean 2, 17 = Jean 8, 35]
[1 Jean 2, 20 = Jean 6, 69
= 1 Jean 5, 12 = Jean 3, 36]
[1 Jean 2, 23 = Jean 15, 23-24
= 1 Jean 5, 13 = Jean 20, 31]
[1 Jean 2, 27 = Jean 14, 16 ; 16, 13
= 1 Jean 5, 14 = Jean 14, 13-14 ; 16, 23]
[1 Jean 3, 8, 15 = Jean 8, 44
= 1 Jean 5, 20 = Jean 17, 3.]
Ces rapprochements produisent à coup sûr un effet saisissant. Le résultat est le même, si nous comparons entre elles les pensées dominantes et caractéristiques de la lettre et de l'évangile. C'est le même monde d'idées que nous rencontrons dans les deux écrits. Dieu envoie son Fils dans le monde pour sauver le monde et lui procurer la vraie vie ; c'est parce qu'il aime les hommes qu'il envoie ainsi son Fils unique ; la charité fraternelle est la marque distinctive des disciples de Jésus-Christ ; le monde est rempli de haine contre les chrétiens, etc. De part et d'autre, nous trouvons aussi à chaque instant les antithèses de la vie et de la mort, de la lumière et des ténèbres, de Dieu et du démon, de l'amour et de la haine, de la vérité et du mensonge, etc.
Même observation à faire au point de vue du style. Le vocabulaire de la lettre est en grande partie celui de l'évangile. Parmi les expressions favorites de saint Jean, mentionnons les mots «vérité, véritable, lumière, ténèbres, témoigner, témoignage, contempler, le monde, vaincre, demeurer ». Nous les rencontrons souvent dans 1 Jean. Il en est de même des formules « l'Esprit de vérité, le Fils unique de Dieu, la vie éternelle, connaître le vrai Dieu, être de la vérité, être de Dieu, être né de Dieu, faire la vérité, faire le péché, avoir le péché, demeurer dans l'amour, une joie pleine, » etc. Des deux parts aussi, on remarque, au lieu des périodes si chères aux Grecs, des phrases assez courtes, simplement juxtaposées, ou rattachées les unes aux autres par la conjonction « et ». L'absence des particules n'étonne pas moins le lecteur. Elles sont encore plus rares dans la lettre : οὖν n'y apparaît pas une seule fois d'après le texte le mieux garanti ; γάρ ne s'y lit que trois fois ; δέ, neuf fois. Pour développer sa pensée, l'auteur de la lettre, comme celui de l'évangile, insiste volontiers sur une expression, qu'il répète et explique sous divers aspects (voyez 1, 1b et 2a: « De la parole de vie et de la vie… et nous annonçons la vie » ; 1, 3 : « Comme vous aussi, société. Et la société » ; 1, 7: « Si dans la lumière, comme lui aussi est dans la lumière... », etc.) ; il aime le parallélisme des membres (cf. 2,12-14, 17 ; 3, 22, 23 ; 4, 6,16 ; 5, 4, 9, etc.), la formule elliptique ἀλλʹ ἵνα, etc. Voyez, sur les particularités du style de saint Jean, le commentaire verset par verset du quatrième évangile dans la présente Bible de Rome, au tome consacré à l’Évangile selon saint Jean. Mais, en réalité, il n'y a rien de surprenant dans ces divers phénomènes, puisque les deux petits livres ont été l'un et l'autre composés par l'apôtre saint Jean. De nombreux exégètes ou critiques, appartenant aux écoles les plus opposées, sont d'accord pour admettre l'identité d'auteur pour ces deux écrits, en s'appuyant uniquement sur cette preuve interne.
2° L'intégrité. - Cette question ne concerne que le célèbre «Comma Johannique», c'est-à-dire, le passage relatif aux trois témoins célestes, 5, 7-8. On lit dans la Vulgate: « Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit saint, et ces trois sont une seule et même chose. Il y en a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre : l'Esprit, l'eau et le sang. Et ces trois sont une seule et même chose ». On lit dans le texte grec dit « receptus », ou communément reçu : 7 ὅτι τρεῖς εἰσὶν μαρτυροῦντες [ἐν τῷ οὐρανῷ, ὁ πατὴρ, ὁ λόγος, ϰαὶ τὸ ἅγιον πνεῦμα, ϰαὶ οὗτοι οἱ τρεῖς ἕνεἰσι. 8 ϰαὶ τρεῖς εἰσιν οἱ μαρτυροῦντες ἐν τῇ γῇ], τὸ πνεῦμα, ϰαὶ τὸ ὕδωρ, ϰαὶ τὸ αἷμα, ϰαὶ οἱ τρεῖς εἰς τὸ ἕν εἰσιν. Nous avons mis entre crochets le passage discuté. Mais les mots que nous avons cités en lettres italiques manquent : 1° dans tous les manuscrits grecs connus au XIXème siècle, onciaux ou cursifs, sauf dans quatre cursifs, qui sont de date récente (du 15ème ou du 16ème siècle. Le manuscrit qui porte le n°83 est du 11ème siècle, il est vrai ; mais les mots qui forment l'objet du litige ne sont écrits qu'en marge, et l'écriture révèle le 16ème ou le 17ème siècle. C'est seulement en 1514, dans l'édition de Complute, qu'ils furent imprimés pour la première fois. Érasme leur donna droit de cité dans sa troisième édition du Nouveau Testament, en 1522 ; Robert Estienne et Théodore de Bèze firent de même. Ils sont demeurés jusqu'à notre époque dans les différentes éditions du Nouveau Testament grec, et dans toutes les traductions en langues étrangères) ; 2° dans tous les épistolaires et tous les lectionnaires grecs ; 3° dans toutes les anciennes versions, excepté la Vulgate (les manuscrits de la Peschita ne contiennent pas les mots en question. Si on les lit dans quelques éditions imprimées, c'est parce qu'ils ont été traduits et ajoutés d'après la Vulgate. La traduction de Philoxène ne les a pas non plus. Aucun manuscrit des versions copte et éthiopienne ne les possède, ni aucun des manuscrits arméniens antérieurs au douzième siècle. Ils n'ont été introduits dans la version slave qu'en 1063) ; 4° en de nombreux manuscrits latins (on en compte plus de cinquante qui demeurent ainsi muets, et plusieurs d'entre eux, comme le Cod. Fuldensis et le Cod. Amiatinus, ont une importance spéciale à cause de leur antiquité (sixième siècle). Dans un certain nombre de manuscrits latins qui le contiennent, notre passage apparaît avec des transpositions et des variantes considérables, qui montrent qu'on hésitait à son sujet. Ce n'est qu'à partir du douzième siècle qu'on le trouve dans la plupart des codices latins. Et, fait important, un Prologue aux sept lettres catholiques, faussement attribué à saint Jérôme, mais remontant au moins au sixième siècle, puisqu'il est reproduit dans le Cod. Fuldensis, constate que les mots incriminés manquaient en général dans les manuscrits latins de l'époque, car il accuse amèrement les traducteurs d'avoir supprimé, au grand détriment de la foi catholique, un texte si favorable au dogme de la Trinité. Voyez la Patrologie latine de Migne, t. 29, col. 828-831); 5° dans les écrits de tous les Pères et écrivains grecs antérieurs au douzième siècle, de tous les anciens écrivains syriens et arméniens, et en outre de tous les anciens représentants de l'Église orientale ; 6° de même dans les écrits de nombreux Pères latins, tels que Lucifer de Cagliari, saint Hilaire, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Léon, saint Grégoire le Grand, Bède le vénérable (ce saint docteur, il ne faut pas l'oublier, a commenté notre lettre mot par mot), etc. Et remarquons à propos de ce silence, soit en Orient, soit en Occident, qu'il est d'autant plus remarquable, que le passage mis en discussion pouvait fournir un argument d'une force extraordinaire dans la lutte contre les Ariens. Comment se fait-il qu'on ne l'ait pas allégué ? Il semblerait pourtant que saint Cyprien le cite dans son traité de Eccl. unit., 6, où nous lisons : « Le Seigneur dit (cf. Jean 10, 30) : Moi et le Père nous sommes un, et au sujet du Père, du Fils et du Saint-Esprit, il est écrit aussi: et ces trois sont un.» Mais un écrivain du sixième siècle, Facundus d'Hermiane (Pro defens. trium cap., 1, 3), qui connaissait ces paroles de saint Cyprien, les regarde comme une application allégorique que le savant évêque avait faite de l'Esprit, de l'eau et du sang à la sainte Trinité, application qu'on rencontre également dans les écrits de saint Augustin (C. Maxim., c. 22, etc.). Le témoignage de ces deux illustres docteurs d'Afrique est donc douteux en ce qui concerne l'authenticité du « Comma Johannique ». Il en est de même de quelques allusions assez vagues de Tertullien (voyez en particulier adv. Praxeam, 25, 1). Du moins, la partie contestée de notre texte fut entièrement admise comme authentique par plusieurs personnages importants de l'Église d'Afrique : en particulier, par Victor de Vite (de Persec. Vandal., III, 11), par Virgile de Thapsus (de Trinit., 1) (ces deux écrivains appartiennent à la seconde moitié du cinquième siècle. En 484, saint Eugène de Carthage réunit environ quatre cents évêques d'Afrique, et remit au roi arien Hunnéric, en leur nom commun, une profession de foi dans laquelle notre texte est cité tel que le traduit la Vulgate, et donné comme une preuve du dogme de la sainte Trinité), par l'auteur du traité pro Fide catholica, attribué faussement à saint Fulgence, mais datant réellement de son époque (le milieu du 6ème siècle), etc. Dans les autres parties de l'Église latine, nous avons aussi le témoignage favorable de saint Eucher (5ème siècle), de Cassiodore (6ème siècle), de saint Isidore de Séville (7ème siècle). Le texte fut ensuite admis généralement dans toute l'Église occidentale.
De cet aperçu historique, il résulte que les arguments extrinsèques défavorables à l'authenticité l'emportent de beaucoup sur les autres. Quant aux arguments intrinsèques, ils n'ont pas une très grande portée dans le cas présent. Quelques critiques, protestants ou rationalistes pour la plupart, prétendent à tort que les mots discutés ne sont pas conformes au style et à la doctrine de saint Jean. Toutes les expressions et toutes les idées sont au contraire vraiment celles du reste de la lettre et des autres écrits de Jean : par exemple, μαρτυρεῖν, témoigner, Λόγος, le Verbe divin, Πνεῦμα, l'Esprit saint, etc. D'autres allèguent, à tort aussi, mais en un sens opposé (car ce sont des partisans de l'authenticité), que les vers. 7 et 8 sont exigés par le contexte, tels que la Vulgate nous les présente. Nous croyons plus exact de dire que la suppression du passage contesté ne rend pas la pensée moins claire, et qu'elle paraît même alors plus logique, plus serrée. La réflexion suivante n'est pas dénuée de valeur. Au vers. 7b, nous lisons, après la mention des trois personnes divines : « Et hi tres unum sunt »; et pourtant, il ne s'agit pas de prouver que les trois témoins célestes ne sont qu'un, n'ont qu'une seule et même nature, mais qu'ils sont d'accord. Voilà pourquoi La formule « ils sont un » est imparfaite. Il serait préférable de dire : « ils sont en un », comme porte le grec au vers. 8b.
Il faut donc revenir aux preuves critiques proprement dites. S'appuyant sur elles, les auteurs modernes et ceux de la fin du XIXème siècle «se sont divisés en deux camps opposés. Les uns, frappés surtout de l'absence du vers. 7 dans les documents les plus anciens..., et aussi des variantes nombreuses qu'il présente aux premiers moments où l'on constate son existence, le tiennent pour une interpolation qui s'est glissée au 5ème siècle de notre ère dans la Bible latine, en Afrique ou en Espagne. Il serait une formule théologique, énonçant clairement l'unité substantielle des trois personnes divines, qui, de la marge du manuscrit, se serait introduite dans le texte et y aurait obtenu peu à peu droit de présence. Les autres, considérant surtout les témoignages des écrivains catholiques latins, concluent qu'il a toujours existé dans la version latine dont l'Église romaine s'est servie et que le concile de Trente a déclarée authentique, et que, par conséquent, il est original et primitif » (E. Mangenot, dans le Dict. de la Bible de M. Vigouroux, t. 3, col. 1196). Mais, ajoute fort bien l’auteur des lignes que nous venons de citer, on ne peut pas « affirmer avec une certitude absolue que le concile de Trente, en déclarant la Vulgate authentique, ait englobé dans cette authenticité extrinsèque un verset dont il n'a pas été une seule fois question dans les décrets préliminaires, ni que les papes Sixte V et Clément VIII, en présentant à l'Église l'édition officielle de cette Vulgate latine, en aient rendu obligatoire tout le contenu, même dans les passages dogmatiques, puisqu'ils ont reconnu que cette édition n'était pas absolument parfaite. »
Sauf de très rares expressions, les exégètes protestants rejettent l'authenticité du vers. 7, et tous ceux d'entre eux qui ont publié fin XIXème siècle des éditions critiques du Nouveau Testament grec le suppriment. Parmi les catholiques de la fin du XIXème siècle, il y a une tendance à regarder ce passage comme une simple glose. Voyez, sur cette controverse, outre le Dict. de la Bible, l. c., parmi les commentateurs, A. Calmet, Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament : les lettres cath. et l'Apocalypse, Paris, 1765, p. 49-70 ; Le Hir, Études bibliques, Paris, 1869, t. 3, p. 1-89; J. P. Martin, Introd. à la critiq. textuelle du Nouveau Testament, Partie pratiq., t. 5 (autographié), Paris, 1866. Mais, comme on l'a dit très justement : 1° le dogme de la Trinité ne dépend pas de ce passage, puisque tout à côté, et ailleurs encore dans la lettre (sans parler des autres textes fort clairs du Nouveau Testament), il est parlé des trois personne divines (comp. Les vers. 5 et 6 ; 2, 20, 22, 23 et 27 ; 3, 23 et 24; 4, 2 et 3, 13 et 14) ; cette preuve même demeure, à titre d'argument de tradition.
Concluons en disant qu'au point de vue de la critique textuelle, l'authenticité du «Comma johannique » ne peut pas être établie ; sous le rapport dogmatique, ce passage contient une vérité très importante, qui est certaine par ailleurs.
3° Le caractère spécial de la lettre. En vérité, c'est bien une lettre que nous avons ici en face de nous, malgré l'absence d'une adresse au début, des salutations finales habituelles, et en général de tout ce qui caractérise la composition épistolaire. La lettre aux Hébreux ne contient pas non plus d'adresse ni de salutation initiale ; mais elle se termine comme les autres lettres de saint Paul. Tel a été à bon droit le sentiment de tous les commentateurs anciens et de la plupart des commentateurs de la fin du XIXème siècle, puisque l'auteur de l'écrit emploie à diverses reprises la formule « je vous écris », (cf. 1, 4 ; 2, 1, 7, 8, 12, 13) et qu'il a en vue tout du long des lecteurs bien déterminés. Les apostrophes τεϰνία, παιδία (fils, enfants) et ἀγαπητόι (carissimi), fréquemment répétées, en sont une preuve. C'est donc à tort qu'on a regardé parfois cette composition comme une sorte d'homélie, comme une allocution pleine de cœur.
Si le ton demeure général, c'est parce que saint Jean ne s'adresse pas à une chrétienté particulière, mais à un groupe assez considérable d'Églises ; ce fait explique d'une manière suffisante l'absence des éléments personnels et locaux qu'on trouve habituellement dans une lettre. Cet écrit est donc réellement une lettre catholique, une encyclique du disciple bien-aimé.
Comme le quatrième évangile, il se fait admirer tout ensemble par la majesté extraordinaire des concepts et par la simplicité du langage. De plus, saint Jean y parle sans cesse avec une autorité indiscutable : seul un apôtre, et un apôtre avancé en âge, pouvait, en outre, prendre cet accent, qui est en même temps calme et noble, puissant et solennel. L'auteur n'essaie pas d'argumenter, de convaincre ; il se contente d'exposer, et chacune de ses propositions paraît dire : Telle est la vérité, et celui qui vous l'annonce sait que « son témoignage est vrai » (Jean 21, 24).
4° L'occasion et le but. - Saint Jean a très probablement écrit sa première lettre pour qu'elle accompagnât son évangile en guise de préface et d'introduction. Cette opinion, qui paraît avoir été déjà celle de l'auteur du Canon de Muratori (dans son énumération des livres du Nouveau Testament, après avoir nommé l'évangile selon saint Jean, il mentionne immédiatement la première lettre du même apôtre, bien qu'il ne donne la liste des lettres qu'un peu plus bas. Il montre ainsi que, dans sa pensée, il y a une union étroite entre les deux écrits) et de Clément d'Alexandrie (voyez Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 7, 25), a réuni dans les temps modernes et fin XIXème un très grand nombre de suffrages. La lettre même semble en attester la vérité. Au chap. 2, 12-14 : « 12 Je vous écris, petits-enfants, parce que vos péchés vous sont remis à cause de son nom. 13 Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. (Ἔγραψα, à l'aoriste, au lieu du temps présent, γράφω qu'on lit au verset 13) 14 Je vous ai écrit, petits-enfants, parce que vous avez connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts et que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le malin.» La triple répétition du verbe Ἔγραψα, « j’ai écrit », venant immédiatement après la répétition semblable de γράφω, «j’écris », ne peut guère se rapporter qu'à l'évangile. L'apôtre veut dire : Petits enfants, pères, jeunes gens, je m'adresse à vous dans cette lettre, comme je l'ai fait dans mon écrit historique. De plus, saint Jean affirme solennellement, dès les premières lignes de la lettre, 1, 1-3, qu'il veut annoncer à ses lecteurs tout ce qu'il a vu et entendu, tout ce qu'il connaît au sujet du Verbe incarné, et pourtant, à partir du verset 5, il demeure muet sur la plupart des détails de la vie de Jésus-Christ. Dans les versets 1-3, il fait donc allusion à son évangile, qu'accompagnait la lettre, et dans lequel il s'est longuement étendu sur la biographie du Sauveur.
L'auteur indique lui-même par deux fois le but direct qu'il se proposait: « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous ; et votre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ ; et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit parfaite » (1, 3-4). « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (5, 13).
C'est en réalité un but identique à celui que saint Jean avait en vue en composant son évangile (cf. Jean 20, 31). Le disciple bien-aimé voulait révéler de plus en plus Jésus-Christ à ses lecteurs, afin de leur procurer ainsi la vraie vie, la vie éternelle.
Il avait en même temps un but secondaire, polémique, comme on le voit en plusieurs passages (cf. 2, 18-19, 22 ; 4, 3 ; 5, 10.), dans lesquels il attaque les erreurs des premiers Docètes et de Cérinthe.
5° Les destinataires, le temps et le lieu de la composition. - La tradition ne nous fournit aucun renseignement certain sur ces trois points ; mais elle nous apprend que saint Jean passa les dernières années de sa vie à Éphèse, où il composa son évangile à la demande des chrétientés d'Asie, vers la fin du premier siècle (voyez notre commentaire du quatrième évangile). D'après l'hypothèse que nous venons d'exposer en parlant de l'occasion de la lettre, c'est à la même date, également à Éphèse et pour les chrétiens de l'Asie proconsulaire, que la lettre fut écrite. Ceux qui n'admettent pas cette hypothèse n'hésitent pas à reconnaître que tels furent vraiment les destinataires de la lettre, le lieu et l'époque de la composition. L'auteur s'exprime à la manière d'un vieillard et c'est à Éphèse qu'il acheva son existence, en relations intimes avec les Églises d'Asie.
Saint Augustin, il est vrai, a créé une difficulté spéciale au sujet des destinataires, en disant que notre lettre fut composée pour les Parthes, c'est-à-dire pour les chrétiens parthes : « lettre aux Parthes » (Quest. evang., 2, 39). Mais ce renseignement, qu'on ne trouve nulle part ailleurs, sinon dans quelques écrivains anciens qui s'appuient sur saint Augustin, comme Bède le Vénérable, etc., provient d'une erreur évidente. Le mot «Parthos» est probablement une corruption du substantif grec παρθέους, vierges, dans un sens large, pour désigner les chrétiens. En effet, la seconde lettre de saint Jean paraît avoir été regardée quelquefois dans l'antiquité comme destinée aux vierges (πρὸς παρθένους). Peut-être ce titre aura-t-il passé aussi à la première lettre ; de là, par suite d'une abréviation, seront venus les mots πρὸς παρθους, dont on aurait fait en latin «aux Parthes». On trouve ces indications dans quelques manuscrits très rares, comme aussi la variante «aux Spartes », qui serait une faute de copiste pour « ad sparsos », aux chrétiens dispersés à travers le monde. Voyez 1 Pierre 1,1, et le commentaire. Quoi qu'il en soit, il est absolument invraisemblable que saint Jean ait eu des rapports avec les Parthes.
6° Le sujet traité et le plan de la lettre. - Le sujet est très simple en lui-même, puisque la lettre porte autour de quelques idées grandes et larges, qui peuvent se ramener à la foi au Fils de Dieu fait homme, en tant que cette foi est la source du salut, et à la nécessité de la charité fraternelle.
Relativement à l'organisme de la lettre, on a exagéré en deux sens contraires ; les uns, en prétendant qu'on ne saurait trouver dans ces pages la moindre trace d'un plan réel, attendu qu'elles ne contiendraient pas autre chose qu'un certain nombre de réflexions et de conseils, juxtaposés sans aucun ordre continu ; les autres, en les regardant comme une composition très systématique, dans laquelle les pensées seraient arrangées d'après une méthode parfaite. Les nombreuses tentatives qu'on a faites et particulièrement dans le monde exégétique protestant, pour démontrer l'existence de ce plan parfait, sont demeurées sans résultat sérieux ; leur variété est prodigieuse.
La vérité sur ce point consiste à dire qu'il règne un certain ordre dans la lettre, mais que cet ordre n'est pas très rigoureux, la suite des pensées étant loin d'être toujours strictement logique ; il est donc assez difficile de donner une analyse et d'indiquer un plan qui soient bien satisfaisants. L'auteur énonce une grande pensée, qu'il se met à développer, plutôt sous la forme d'une méditation que d'une façon dialectique ; mais bientôt, par, des transitions souvent assez vagues pour le lecteur, il passe à une autre idée, qu'il développe de la même manière ; puis il revient à sa première pensée, pour l'envisager sous un autre aspect. Tantôt il procède par aphorismes, tantôt il s'abandonne à des épanchements paternels. Du moins, l'accord s'est à peu près établi touchant les principaux groupes de pensées.
Nous pouvons adopter la division suivante, qui rendra le commentaire plus facile. La lettre s'ouvre par un petit prélude, 1, 1-4, et se termine par un épilogue de peu d'étendue, 5, 13-21. Le corps de la lettre, 1, 5-5, 12, peut se partager en deux sections, que nous intitulerons, d'après leur idée dominante: Dieu est lumière, 1, 5-2, 29 ; Dieu est amour, 3, 1-5, 12. Deux subdivisions dans la première section : 1° Puisque Dieu est lumière, le chrétien doit vivre lui-même en pleine lumière morale, 1, 5-2, 11 ; 2° Il faut adhérer intimement à Jésus-Christ, et se séparer de tout ce qui peut diminuer la possession de la lumière, 2, 12-29. Trois subdivisions dans la deuxième section : 1° Les enfants de Dieu et leur marque distinctive, 3, 1-25 ; 2° Les faux docteurs ; l'amour de Dieu et du prochain, 4, 1-21 ; 3° La foi en Jésus-Christ et ses heureux résultats, 5, 1-12.
1ère lettre de saint Jean
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
1 Jean 1. 1 Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, 2 car la Vie a été manifestée, et nous l'avons vue et nous lui rendons témoignage et nous vous annonçons la Vie éternelle, qui était dans le sein du Père et qui nous a été manifestée 3 ce que nous avons vu et entendu, nous nous l'annonçons, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. 4 Et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit complète. 5 Le message qu'il nous a fait entendre et que nous vous annonçons à notre tour, c'est que Dieu est lumière et qu'il n'y a pas en lui de ténèbres. 6 Si nous disons que nous sommes en communion avec lui et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité. 7 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres et le sang de Jésus[-Christ], son Fils, nous purifie de tout péché. 8 Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. 9 Si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. 10 Si nous disons que nous sommes sans péché, nous le faisons menteur et sa parole n'est pas en nous.
1 Jean 2. 1 Mes petits-enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez pas. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le juste. 2 Il est lui-même une victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier. 3 Et voici par quoi nous savons que nous le connaissons : si nous gardons ses commandements. 4 Celui qui dit le connaître et ne garde pas ses commandements, est un menteur et la vérité n'est pas en lui. 5 Mais celui qui garde sa parole, c'est en lui véritablement que l'amour de Dieu est parfait, par là nous connaissons que nous sommes en lui. 6 Celui qui dit demeurer en lui doit lui aussi marcher comme il a marché lui-même. 7 Mes bien-aimés, ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, c'est un commandement ancien que vous avez reçu dès le commencement, ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue. 8 D'un autre côté, c'est un commandement nouveau que je vous écris, lequel s'est vérifié en Jésus-Christ et en vous, car les ténèbres se dissipent et déjà brille la véritable lumière. 9 Celui qui dit être dans la lumière et qui hait son frère est encore dans les ténèbres. 10 Celui qui aime son frère, demeure dans la lumière et il n'y a en lui aucun sujet de chute. 11 Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres. Il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. 12 Je vous écris, petits-enfants, parce que vos péchés vous sont remis à cause de son nom. 13 Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. 14 Je vous ai écrit, petits-enfants, parce que vous avez connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts et que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le malin. 15 N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui. 16 Car tout ce qui est dans le monde, la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux et l'orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais du monde. 17 Le monde passe et sa concupiscence aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. 18 Mes petits-enfants, c'est la dernière heure. Comme vous avez appris que l'antéchrist doit venir, aussi y a-t-il maintenant plusieurs antéchrists : par là nous connaissons que c'est la dernière heure. 19 Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres, car s'ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais ils en sont sortis, afin qu'il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres. 20 Pour vous, c'est du Saint que vous avez reçu l'onction et vous connaissez tout. 21 Je vous ai écrit, non que vous ne connaissiez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez et que vous savez qu'aucun mensonge ne vient de la vérité. 22 Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ. Celui-là est l'antéchrist, qui nie le Père et le Fils. 23 Quiconque nie le Fils, n'a pas non plus le Père, celui qui confesse le Fils, a aussi le Père. 24 Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurez aussi dans le Fils et dans le Père. 25 Et la promesse que lui-même nous a faite, c'est la vie éternelle. 26 Voilà ce que j'avais à vous écrire sur ceux qui vous séduisent. 27 Pour vous, l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous et vous n'avez pas besoin que personne vous enseigne, mais comme son onction vous enseigne sur toute chose, cet enseignement est véritable et n'est pas un mensonge, et selon qu'elle vous a enseignés, demeurez en lui. 28 Et maintenant, mes petits-enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu'il paraîtra, nous ayons de l'assurance et que nous ne soyons pas, à son avènement, rejetés loin de lui avec confusion. 29 Si vous savez qu'il est juste, reconnaissez que quiconque pratique la justice est né de lui.
1 Jean 3. 1 Voyez quel amour le Père nous a témoigné, que nous soyons appelés enfants de Dieu et que nous le soyons en effet. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. 2 Mes bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons un jour n'a pas encore été manifesté, mais nous savons qu'au temps de cette manifestation, nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu'il est. 3 Quiconque a cette espérance en lui, se rend pur, comme lui-même est pur. 4 Quiconque commet le péché transgresse la loi et le péché est la transgression de la loi. 5 Or vous savez que Jésus a paru pour ôter les péchés et que le péché n'est pas en lui. 6 Quiconque demeure en lui ne pèche pas, quiconque pèche, ne l'a pas vu et ne l'a pas connu. 7 Petits enfants, que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste. 8 Celui qui commet le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. C'est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu a paru. 9 Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. 10 C'est à cela que l'on reconnaît les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère. 11 Car le message que vous avez entendu dès le commencement, c'est que nous nous aimions les uns les autres, 12 non pas comme Caïn, qui était du malin et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes. 13 Ne vous étonnez pas, mes frères, si le monde vous hait. 14 Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. 15 Quiconque hait son frère est un meurtrier et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui. 16 A ceci nous avons connu l'amour, c'est que Lui a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. 17 Si quelqu'un possède les biens de ce monde et que, voyant son frère dans la nécessité, il leur ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? 18 Mes petits-enfants, n'aimons pas de parole et de langue mais en action et en vérité. 19 Par là nous connaissons que nous sommes de la vérité, et nous pouvons rassurer nos cœurs devant Dieu, 20 Car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toutes choses. 21 Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous pouvons nous adresser à Dieu avec assurance. 22 Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. 23 Et son commandement est que nous croyions au nom de son Fils, Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous en a donné le commandement. 24 Celui qui garde ses commandements, demeure en Dieu et Dieu en lui et nous connaissons qu'il demeure en nous par l'Esprit qu'il nous a donné.
1 Jean 4. 1 Mes bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit, mais voyez par l'épreuve si les esprits sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. 2 Vous reconnaîtrez à ceci l'esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu, 3 et tout esprit qui ne confesse pas ce Jésus n'est pas de Dieu : c'est celui de l'antéchrist, dont on vous a annoncé la venue et qui maintenant est déjà dans le monde. 4 Vous, mes petits-enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. 5 Eux, ils sont du monde, c'est pourquoi ils parlent le langage du monde et le monde les écoute. 6 Mais nous, nous sommes de Dieu, celui qui connaît Dieu nous écoute, celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas : c'est par là que nous connaissons l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur. 7 Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l'amour vient de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 8 Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. 9 Il a manifesté son amour pour nous en envoyant son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. 10 Et cet amour consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils comme victime de propitiation pour nos péchés. 11 Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. 12 Personne n'a jamais vu Dieu mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. 13 Nous connaissons que nous demeurons en lui et qu'il demeure en nous, en ce qu'il nous donne de son Esprit. 14 Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père nous a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. 15 Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. 16 Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. 17 La perfection de l'amour en nous, c'est que nous ayons une confiance assurée au jour du jugement, car tel est Jésus-Christ, tels nous sommes aussi dans ce monde. 18 Il n'y a pas de crainte dans l'amour mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment, celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. 19 Nous donc, aimons Dieu puisque Dieu nous a aimés le premier. 20 Si quelqu'un dit : "J'aime Dieu" et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur, comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? 21 Et nous avons reçu de lui ce commandement : "Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère."
1 Jean 5. 1 Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu et quiconque aime celui qui l'a engendré, aime aussi celui qui est né de lui. 2 A cette marque nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, si nous aimons Dieu et si nous observons ses commandements. 3 Car c'est aimer Dieu que de garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles 4 parce que tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le monde et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi. 5 Qui est celui qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? 6 C'est ce même Jésus-Christ qui est venu par l'eau et par le sang, non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang. Et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. 7 Car il y en a trois qui rendent témoignage [dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit et ces trois sont un. 8 Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre] : l'Esprit, l'eau et le sang et ces trois sont d'accord. 9 Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand et c'est bien là le témoignage de Dieu, qui a rendu témoignage à son Fils. 10 Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage (de Dieu) en lui-même, celui qui ne croit pas Dieu, le fait menteur, puisqu'il n'a pas cru au témoignage que Dieu a rendu à son Fils. 11 Et voici ce témoignage, c'est que, Dieu nous a donne la vie éternelle et que cette vie est dans son Fils. 12 Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. 13 Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. 14 Et nous avons auprès de Dieu cette pleine confiance, que, si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. 15 Et si nous savons qu'il nous écoute, quoique nous lui demandions, nous savons que nous obtenons ce que nous avons demandé. 16 Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, [à tous ceux dont le péché ne va pas à la mort]. Il y a tel péché qui va à la mort, ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier. 17 Toute iniquité est un péché et il y a tel péché qui ne va pas à la mort. 18 Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas, mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même et le malin ne le touche pas. 19 Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier est plongé dans le mal. 20 Mais nous savons que le Fils de Dieu est venu et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître le vrai Dieu et nous sommes en ce vrai Dieu, étant en son Fils Jésus-Christ. C'est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle. 21 Mes petits-enfants, gardez-vous des idoles.
Notes sur la 1ère lettre de saint Jean
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
1.5 Voir Jean, 8, 12.
1.7 Voir Hébreux, 9, 14 ; 1 Pierre, 1, 19 ; Apocalypse, 1, 5.
1.8 Voir 1 Rois, 8, 46 ; 2 Chroniques, 6, 36 ; Proverbes, 20, 9 ; Ecclésiaste, 7, 21.
1.10 Nous le faisons menteur ; puisque nous soutenons le contraire de ce que l’Écriture nous enseigne, savoir que nul n’est sans péché. Voir, en effet, Psaumes, 115, 11 ; Job, 14, 4 ; Proverbes, 24, 16 ; Ecclésiaste, 7, 21.
2.1 Le Juste. Le titre de Juste par excellence est donné à Jésus-Christ dans plusieurs passages de l’Écriture.
2.7-8 Le commandement d’aimer le prochain est aussi ancien que le monde, c’est une loi de la nature même ; mais il est devenu un commandement nouveau par la perfection que Jésus-Christ y a attachée.
2.8 Voir Jean, 13, 34 ; 15, 12.
2.10 Voir 1 Jean, 3, 14.
2.13 Le malin, le démon.
2.18 Il y a maintenant plusieurs Antéchrists, c’est-à-dire de pécheurs et d’hérétiques. Les hérétiques sont appelés antéchrists parce qu’ils sont les précurseurs de l’Antéchrist (voir 2 Thessaloniciens, 2, 4).
2.19 Ils n’étaient pas des nôtres, parce qu’ils n’étaient pas sincèrement chrétiens. Chrétiens seulement par le baptême, infidèles par la perversité de leur doctrine et de leur conduite.
2.20 Du Saint. Les prophètes ont appelé Jésus-Christ le Saint par excellence ; plusieurs écrivains sacrés lui ont donné le nom de Juste, notamment saint Jean dans cette même lettre (voir verset 1). Saint Pierre réunit ces deux titres dans un de ses discours (voir Actes des Apôtres, 3, 14). ― Les vrais enfants de l’Église, participant à l’onction de l’Esprit-Saint, y trouvent toutes les connaissances, toute l’instruction nécessaire, sans avoir besoin de les chercher ailleurs.
3.5 Voir Isaïe, 53, 9 ; 1 Pierre, 2, 22.
3.6 Ne pèche pas ; c’est-à-dire qu’il ne tombe pas dans des péchés graves, qu’il ne se laisse pas aller au crime ; s’il commet quelque faute par fragilité, il a soin de les expier par la pénitence.
3.8 Voir Jean, 8, 44. ― a paru dans le monde, est venu dans le monde.
3.11 Voir Jean, 13, 34 ; 15, 12.
3.12 Voir Genèse, 4, 8. ― Du malin, du démon. ― Caïn… tua son frère Abel.
3.14 Voir Lévitique, 19,17 ; 1 Jean, 2, 10.
3.16 Voir Jean, 15, 13.
3.17 Voir Luc, 3, 11 ; Jacques, 2, 15.
3.22 Voir Matthieu 21, 22.
3.23 Voir Jean, 6, 29 ; 13, 34 ; 15, 12 ; 17, 3.
4.1 voyez par l'épreuve si les esprits sont de Dieu, par exemple, examinez si leur doctrine est conforme à la foi catholique, à l’enseignement de l’Église.
4.2 Tout esprit, etc. Ce n’est pas dire que la confession de ce point de foi seul soit dans tous les temps et dans tous les cas suffisante ; mais cela se rapporte à ce temps-là et à cette partie de la doctrine chrétienne qu’on devait particulièrement alors confesser, enseigner et maintenir contre les hérétiques qui avaient paru ; c’était la meilleure marque à laquelle on pût distinguer les vrais des faux docteurs.
4.3 Qui ne confesse pas ce Jésus, soit en niant sa nature humaine, ou sa divinité, soit en niant qu’il soit le Messie promis et envoyé de Dieu.
4.5 Voir Jean, 8, 47.
4.9 Voir Jean, 3, 16.
4.12 Voir Jean, 1, 18 ; 1 Timothée, 6, 16.
4.17 car tel est Jésus-Christ. Jésus-Christ étant saint et sans tache, nous devons, nous aussi, nous maintenir dans ce monde purs de toute tache du péché.
4.18 La charité parfaite, ou l’amour, chasse la crainte des hommes, comme aussi toute inquiétude qui nous porte à douter de la miséricorde de Dieu, et cette crainte servile qui nous fait appréhender la punition du péché plutôt que de l’offense de Dieu. Mais elle n’exclut pas la crainte salutaire des jugements de Dieu, si souvent recommandée dans les Livres bibliques, pas plus que cette crainte et ce tremblement avec lesquels saint Paul (voir Philippiens, 2, 12) nous recommande d’opérer notre salut. La crainte servile, qui se résoud dans l’égoïsme ou l’amour de soi, n’a rien de commun avec la charité ; à mesure que l’une s’accroît, dit saint Augustin, l’autre diminue, et quand l’amour est arrivé à sa perfection, il n’y a plus, dans l’âme où il règne, de place pour la crainte servile. Cette crainte, loin d’échapper au châtiment qu’elle redoute, l’a déjà, elle le porte en quelque sorte en elle-même. Ajoutons que saint Jean décrit ici un état idéal, que les âmes les plus saintes peuvent bien entrevoir, auquel elles peuvent même toucher un moment, mais où elles ne sauraient, dans ce monde de péché, s’établir d’une manière définitive. En plaçant sous nos yeux ce but magnifique, il ne veut qu’une chose, nous animer à servir Dieu par le motif le plus élevé et le plus doux. Seule la crainte servilement servile est mauvaise, la crainte servile est le commencement de la Sagesse, cf. Dictionnaire de Théologie Catholique et Dictionnaire de Spiritualité, à l’article « Crainte ».
4.21 Voir Jean, 13, 34 ; 15, 12 ; Éphésiens, 5, 2.
5.4 Tout ce qui est né de Dieu, Romains 11, 32.
5.5 Voir 1 Corinthiens, 15, 57.
5.10 Voir Jean, 3, 36.
5.16 Qui ne va pas à la mort, qui ne conduit pas à l’impénitence finale, laquelle cause à l’âme la mort éternelle. ― Ce n’est pas, etc. Saint Jean ne défend pas de prier pour ceux qui commettent un tel péché ; car il n’y a pas de péché absolument irrémissible, mais il n’ose donner aux fidèles la confiance d’être exaucés pour celui-ci, confiance qu’il leur a inspirée à l’égard de tous les autres. ― Le péché qui va à la mort, qui entraîne la mort spirituelle, qui rompt toute communion de vie avec le Fils de Dieu, c’est l’apostasie ou l’endurcissement. ― Ce n’est pas pour ce péché-là, etc. Saint Jean ne défend pas de prier pour les apostats ; il ne dit pas non plus que ces prières ne seraient jamais exaucées. Mais il fait observer que la recommandation qui précède concerne d’autres pécheurs, et il insinue que la prière pour les apostats obtiendrait plus difficilement son effet, sans doute à cause de l’endurcissement de ceux pour qui elle serait faite.
5.20 Voir Luc, 24, 45.
La Bible de Rome est placée sous copyleft Alexis Maillard, auteur-éditeur, chacun a le droit de recopier, republier, imprimer, en totalité ou par extrait La Bible de Rome. Chacun a le droit de modifier ou d’adapter cette œuvre.
https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv
Si les liens devenaient caduques, il faut aller sur amazon.fr et taper dans la barre de recherche : « Alexis Maillard » + Bible