biblederome.free.fr

Lettre de saint Jacques

La Bible de Rome

télécharger gratuitement la Bible de Rome

Vous pouvez aussi acheter la version imprimée sur papier https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv


Explications verset par verset sur JesusMarie.com




Introduction


La personne de l’auteur. Le nom de Ίάϰωϐος, en latin « Jacobus », ne diffère pas de celui du célèbre patriarche Jacob. Deux apôtres l’ont porté (Cf. Matth. 16, 3 ; Marc 3, 17-18 ; Luc 6, 14-15 ; Actes des Apôtres 1, 13) : Saint Jacques dit le Majeur, fils de Zébédée et frère de saint Jean l’évangéliste ; Saint Jacques surnommé le Mineur (on lit dans le texte de S. Marc, 15, 40 : ὁ μιϰρός, le petit), par contraste avec le premier. Il n’est pas question ici du frère de saint Jean, auquel notre lettre ne saurait être attribuée, puisqu’il subit le martyre vers l’an 42 (cf. Actes des Apôtres 12, 2), longtemps avant qu’elle fût composée.

Saint Jacques le Mineur était fils d’Alphée, ou Cléophas (Clopas d’après le grec). Sa mère, Marie, était parente de la sainte Vierge (cf. Jean, 19, 25 ; dans saint Marc 15, 40 et 16, 1, et dans saint Luc 24, 10, elle est appelée Marie, mère de Jacques). C’est pour cela qu’il est appelé frère, c’est-à-dire cousin, de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Dans sa lettre aux Galates, 1, 19, saint Paul affirme que l’« apôtre » saint Jacques était « frère du Seigneur ». Tel était le sentiment de Papias, d’Origène (In ep. ad Rom., 4, 8), de Clément d’Alexandrie (voy. Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 2, 1, 6), de Saint Athanase (C. Arian., 3), de Saint Jérôme (Adv. Helv., 19), de saint Jean Chrysostome (In Gal., 1, 19) et de presque tous les anciens écrivains ecclésiastiques.

Saint Jacques le Mineur fut le premier évêque de Jérusalem (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 2, 1 ; 3, 5 ; 4, 5 ; saint Épiphane, Hær., 29, 3, etc.). Saint Paul, Galates, 2, 9, et saint Luc dans les Actes des Apôtres, 15, 13 et ss., 21, 18 signalent l’influence considérable qu’il exerçait dans l’Église primitive. Ses grandes vertus, qui le firent surnommer le Juste (Eusèbe, l. c., 2, 1 ; 4, 22), lui attirèrent l’estime des Juifs eux-mêmes, comme le raconte aussi l’historien F. Josèphe (Ant., 20, 9, 1). D’après saint Jérôme (De vir. ill., 2 ; Histoire Ecclésiastique, 2, 23), il gouverna la chrétienté de Jérusalem pendant trente ans, et acheva sa vie par un douloureux et courageux martyre, en 62.

L’authenticité de la lettre. La lettre elle-même se donne (1, 1) comme l’œuvre de « Jacques, serviteur de Dieu et de Jésus-Christ ». L’auteur ne prend pas d’autre titre, sachant que cette désignation était suffisante pour ses lecteurs. La tradition affirme clairement qu’il ne diffère pas de l’apôtre saint Jacques le Mineur, dont il a été question à la page précédente.

Sans doute, les anciens écrivains ecclésiastiques ne font que des citations relativement rares de cette lettre, parce qu’elle leur en fournissait peu l’occasion ; mais leur témoignage suffit amplement pour nous convaincre (si les rationalistes nient généralement son authenticité, de nombreux critiques protestants n’hésitent pas à l’admettre, abandonnant ainsi l’opinion de Luther, qui la rejetait, parce qu’elle était gênante pour sa théorie de la foi sans les œuvres). Saint Clément pape et le Pasteur d’Hermas la connaissent. Saint Irénée (Hær., 4, 16, 2) et Tertullien (Contr. Jud., 2) lui empruntent le titre « ami de Dieu » (cf. Jac., 2, 23) pour le donner à Abraham. Origène la cite nommément à maintes reprises (Hom. in Gen., 13, 2 ; in Exod., 3, 3 ; in Jean, 19, 6 ; in lettre ad Rom., 4, 1). Au témoignage d’Eusèbe (Histoire Ecclésiastique, 6, 14, 1), Clément d’Alexandrie l’a commentée. Si Eusèbe lui-même (l. c., 3, 26, 3) la range néanmoins parmi les ἀντιλεγομένα, c’est-à-dire parmi ceux des saints Livres qui rencontrèrent quelque opposition, c’est parce qu’en réalité elle ne fut pas d’abord regardée dans toute l’Église comme canonique. De fait, elle n’est pas signalée dans le canon de Muratori, qui représente la pensée de l’Église romaine au second siècle, au point de vue biblique. Mais sa présence dans l’ancienne version syriaque montre qu’elle était admise en Syrie tout aussi bien qu’à Alexandrie, en Afrique et dans les Gaules. Bientôt tout doute cessa, et nous voyons Saint Cyrille de Jérusalem (Catech., 4, 33), saint Éphrem (Opera græca, t. 3, p. 51), saint Jérôme (De Vir. ill., 2) et tous les autres écrivains postérieurs la citer comme un écrit authentique de saint Jacques le Mineur.

Les arguments intrinsèques confirment entièrement cette donnée de la tradition. L’auteur de la lettre se présente à nous comme un homme qui est tout à fait chez lui dans l’Ancien Testament, qui y vit, lui emprunte des exemples et des pensées (cf. 2, 20-25 ; 5, 10, 17, 18 etc.) ; comme un homme qui possède, en face de ses lecteurs, ainsi que le montre l’accent plein d’autorité de son exposition, des pouvoirs, une charge et une dignité plus qu’ordinaires. Cette connaissance intime de l’Ancien Testament et cette situation officielle s’expliquent fort bien si saint Jacques le Mineur a composé la lettre (on a trouvé d’intéressantes coïncidences d’expressions entre notre lettre et le discours prononcé par saint Jacques au concile de Jérusalem, cf. Actes des Apôtres 15, 13-21).

Les destinataires de la lettre sont, d’après 1, 1, les douze tribus de la dispersion, c’est-à-dire les membres de la nation théocratique dispersés à travers le monde (cf. Jean 7, 35 et les notes). Elle s’adresse donc directement à des Juifs, l’expression « douze tribus » ne laisse aucun doute à ce sujet (comp. 2, 8-13 où l’auteur parle en termes si honorables de la « loi royale ») ; non toutefois à ceux d’entre eux qui étaient demeurés incrédules, car elle ne prêche pas la foi chrétienne d’une manière directe, et ne cherche pas à faire passer les lecteurs du judaïsme au christianisme. Les Juifs qu’exhorte l’apôtre appartiennent certainement à la religion chrétienne (voy. 1, 1 où l’auteur écrit en tant que « serviteur du Christ » ; 1, 18 où il s’adresse à ceux que « Dieu a engendrés par la parole de la vérité », c’est-à-dire par l’évangile ; 2, 18 où il suppose que ses lecteurs ont la foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ ; 5, 14 où il leur recommande d’appeler dans tel cas spécial les prêtres de l’Église ; 2, 11, 22 et 5, 4 etc., où il leur parle comme à des hommes qui sont bien au courant des idées et des institutions judaïques, et qui connaissent les livres sacrés de l’Ancien Testament. Sur ce dernier point, voyez 2, 8, 11, 23 ; 3, 9 ; 4, 6 ; etc.). On comprend que le saint évêque de Jérusalem ait voulu étendre son ministère à tous les Juifs devenus chrétiens, qui vivaient dans les différentes régions de l’empire romain autres que la Palestine. Beaucoup d’entre eux continuaient à venir à Jérusalem pour y célébrer les grandes solennités juives (cf. Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 2, 23), et ils vénéraient naturellement saint Jacques comme un chef spirituel dont l’autorité remplaçait pour eux celle de l’ancien grand prêtre. Toutefois, on voit par 2, 1 et ss., que l’auteur a directement en vue, non pas des chrétiens isolés, mais des communautés de fidèles des Églises. La lettre est en ce sens une sorte d’encyclique.

L’idiome grec, assez correct, dans lequel elle a été écrite ne va nullement contre la thèse que nous venons de démontrer ; car, si de nombreux membres de l’Église primitive de Jérusalem parlaient cette langue, comme nous le savons de source certaine (cf. Actes des Apôtres, 6, 1 et ss.), c’était à plus forte raison le cas pour les Juifs, chrétiens ou non, qui vivaient en dehors de la Palestine.

L’occasion et le but ressortent pareillement des idées principales de la lettre. Celle-ci manifeste la présence, chez ceux pour lesquels elle fut composée, d’épreuves extérieures qui menaçaient de les décourager (cf. 1, 3, etc.), une religion qui tendait à devenir purement théorique et à négliger les bonnes œuvres (cf. 1, 22 et ss. ; 2, 14 et ss.), le manque de charité fraternelle en maintes circonstances et le mépris des pauvres (cf. 2, 1 et ss. ; 5, 1 et ss.), l’amour immodéré de l’argent (cf. 4, 13 et ss. ; 5, 4), des tendances à une vie luxueuse et immorale (cf. 5, 5, etc.), et par-dessus tout l’antinomisme, c’est-à-dire l’erreur qui prétendait que les bonnes œuvres étaient désormais inutiles et que la foi suffisait pour le salut (cf. 2, 14 et ss.).

C’est pour offrir une consolation parmi ces épreuves, pour blâmer et corriger ces abus, en un mot, pour élever les lecteurs à un niveau supérieur de la vie chrétienne que la lettre fut composée. Son but principal est de mettre en garde contre une conception superficielle du christianisme, conception qui mettait en péril la mise en œuvre de l’esprit chrétien.

Le genre de l’auteur est proverbial ; ce qui donne à son écrit, comme on l’a souvent répété, une ressemblance réelle avec les livres de la Sagesse et de l’Ecclésiastique. Mais il est plus exact de le comparer, sous le rapport de la forme, avec le discours de Jésus sur la montagne, d’autant mieux que les sujets traités de part et d’autre ne sont pas sans affinité. Il prend parfois aussi l’accent terrible et menaçant des prophètes ; çà et là il rappelle le ton des paraboles évangéliques.

Le sujet traité et la division. Il n’est pas surprenant, d’après ce qui vient d’être dit, que le thème de la lettre soit essentiellement pratique. Le chrétien doit vivre d’une manière conforme à sa foi : tel est le résumé de tout. Quoique le dogme fasse çà et là son apparition, comme base des recommandations morales (cf. 1, 2-4, 5b, 13-14, 18 ; 2, 1 et ss. ; 3, 9b ; 4, 4b ; 5, 2-3, 11, 15, 19-20, etc.), l’auteur ne développe en réalité d’autre point doctrinal que celui qui concerne la nécessité d’unir les œuvres à la foi (cf. 2, 14 et ss.). Les exhortations, les reproches, les avertissements variés qui forment le fond de l’écrit ne sont pas arrangés eux-mêmes d’après un ordre rigoureusement logique et systématique. En outre, l’écrivain sacré passe souvent d’une manière abrupte d’un sujet à l’autre, de sorte que sa composition est assez morcelée ; on n’y rencontre pas d’idée dominante formant l’unité.

Après une salutation d’une brièveté extraordinaire, l’apôtre exhorte tout d’abord les fidèles à être patients, courageux, parmi les différentes épreuves et tentations de la vie, dont il leur explique le but et l’origine (1, 1-18). Il montre ensuite (1, 19-27) comment le chrétien doit non seulement écouter, mais encore pratiquer la parole de Dieu, comment aussi il doit accomplir la grande obligation de la charité fraternelle (2, 1-13). C'est alors qu'il traite de la nécessité d'unir les œuvres à la foi (2, 14-26), puis du désir immodéré qu'éprouvaient quelques chrétiens de remplir le rôle de docteurs (3, 1-12). Après avoir établi la différence qui existe entre la vraie et la fausse sagesse (3, 13-18), il s'élève avec véhémence contre les passions et les vices (4, 1-17), et termine par des exhortations et des avertissements variés (5, 1-20). Il n'y a pas de salutation finale.

On peut grouper le tout sous cinq chefs différents : 1° exhortation à la patience parmi les épreuves et les tentations, 1, 1-18 ; 2° nécessité d'une foi vivante et agissante, 1, 19-2, 26 ; 3° du désir immodéré d'enseigner les autres, et règles concernant la sagesse, 3, 1-18 ; 4° contre les passions et les vices, 4, 1-17 ; 5° exhortations et avertissements de nature diverse, 5, 1- 20.

Lieu et date de la composition. -, La lettre fut écrite à Jérusalem, ville dont saint Jacques ne s'éloignait jamais. En quelle année ? Les écrivains anciens demeurent muets sur ce point. Évidemment avant 62, puisque c'est alors que l'apôtre fut martyrisé. Après 58, si, comme tout porte à le croire, saint Jacques a directement en vue, 2, 14 et ss., la doctrine développée par saint Paul dans la lettre aux Romains (qui parut vers l’an 58), touchant la justification par la foi seule, sans les œuvres. Or, comme il fallait un certain temps pour que la lettre aux Romains se répandît dans les Église, on fixe assez communément l'année 61 comme celle où fut composé l'écrit de saint Jacques.

L'opinion de quelques exégètes, d'après laquelle cet écrit serait antérieur au concile de Jérusalem (il eut lieu en 50), et aurait vu le jour entre les années 40 et 50, ne repose sur aucun fondement solide. Nous ne mentionnons que pour mémoire l’opinion rationaliste suivant laquelle notre lettre n’aurait été composée qu’après l’an 150. Il est vrai, d'après 1, 18, que les destinataires de la lettre de saint Jacques appartenaient à la première génération chrétienne ; toutefois, les abus qu'elle signale prouvent que leur ferveur primitive avait diminué, qu'ils avaient plus ou moins dégénéré : ce qui exigeait un certain laps de temps ; les auteurs qui attribuent à la lettre une date si ancienne n’admettent naturellement aucune relation entre elle et la lettre aux Romains.

Relations entre la lettre de saint Jacques et celle de saint Paul aux Romains. - On ne saurait douter que la première de ces lettres ne fasse plusieurs fois allusion à la seconde : d'abord en plusieurs passages isolés (comp. Jac. 4, 1 et Romains 7, 23 ; Jac. 4, 4 et Romains 8, 7 ; Jac. 4, 12 et Romains 14, 4 etc. C’est surtout dans le texte grec qu’il faut faire les comparaisons), puis en particulier au chap. 2, vers. 14 et ss., dont le lecteur rapprochera Romains 3, 28 et ss., 4, 1 et ss. Voyez surtout Jac. 2, 14, 20 et ss., où le frère du Seigneur emploie les mêmes arguments et presque les mêmes paroles que l'apôtre des païens pour démontrer que la foi seule ne suffit pas, mais qu'on doit lui associer les œuvres. La ressemblance est telle entre les deux écrits, qu'elle ne saurait être attribuée au hasard. L'un des deux écrivains se sera donc proposé de corriger l'interprétation fausse qu'on donnait des paroles de l'autre (c’était déjà l’opinion de S. Augustin et de Bède le Vénérable. Elle a été adoptée depuis longtemps d’une manière générale par les exégètes catholiques). Or, on est à peu près unanime à reconnaître que c'est saint Jacques qui est venu en dernier lieu, et qui a eu cette intention spéciale.

De nombreux rationalistes vont jusqu'à prétendre que la lettre de saint Jacques serait «dirigée en partie contre saint Paul et en contradiction avec la doctrine du grand apôtre». Mais en réalité, « l'antagonisme et la contradiction qu'on suppose entre les deux écrivains sacrés sont imaginaires. Saint Paul, dans la lettre aux Romains, insiste beaucoup sur cette vérité que la foi sauve, non les œuvres. Saint Jacques, au contraire, dit que la foi seule ne sauve pas sans les œuvres. L'un et l'autre ont raison, et ne se contredisent nullement. Les œuvres dont parle saint Jacques ne sont pas, en effet, celles dont parle saint Paul. Celui-ci parle des œuvres de la loi, des pratiques légales des Juifs, et il dit très justement que l'observance des prescriptions judaïques ne justifie pas sans la foi. Saint Jacques ne s'occupe pas des œuvres légales, mais des œuvres chrétiennes, ce qui est tout différent. La véritable religion, dit-il, ne consiste pas seulement à croire, mais à conformer sa conduite à sa foi, non en observant la loi de Moïse, mais la loi de Dieu et de Jésus-Christ. Cette doctrine est identique avec celle de saint Paul » (F. Vigouroux, Les livres saints et la critique rationaliste, 5è éd., t. 5, p. 561).

8° Voici quelques-uns des meilleurs commentaires composés sur notre lettre par des auteurs catholiques : dans l'antiquité, ceux de Bède le Vénérable (Exposit. super cath. Epistolas), et des deux excellents exégètes grecs Œcumenius et Théophylacte (dans leurs explications de tout le Nouveau Testament) ; dans les temps modernes, ceux de Catharinus (In omnes divi Pauli apost. et in septem. cath. lettre commentarius, Paris, 1566), d'Estius (In omnes S. Pauli et septem cath. apostolorum epistolas commentarius, Douai, 1601), de Lorin (In cathol. Beat. Jacobi et Judæ apostolorum epistolas commentarii, Lyon 1619), de B. Justiniani (Explanationes in omnes epistolas cath., Lyon, 1621) ; Paul Drach (Les Sept Lettres Catholiques, Paris, 1873).



Lettre de saint Jacques

Explications verset par verset sur JesusMarie.com



Jacques 1. 1 Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut. 2 Ne voyez qu'un sujet de joie, mes frères, dans les épreuves de toute sorte qui tombent sur vous 3 sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. 4 Mais que la patience soit accompagnée d’œuvres parfaites, afin que vous soyez parfaits et accomplis, ne laissant à désirer en rien. 5 Si la sagesse fait défaut à quelqu'un d'entre vous, qu'il la demande à Dieu, lequel donne à tous simplement, sans rien reprocher et elle lui sera donnée. 6 Mais qu'il demande avec foi, sans hésiter car celui qui hésite est semblable au flot de la mer, agité et ballotté par le vent. 7 Que cet homme-là ne pense donc pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur : 8 homme à deux âmes, inconstant dans toutes ses voies. 9 Que le frère pauvre se glorifie de son élévation 10 et que le riche mette sa gloire dans son abaissement car il passera comme l'herbe fleurie, 11 le soleil s'est levé brûlant et il a desséché l'herbe et sa fleur est tombée et toute sa beauté a disparu, de même aussi le riche se flétrira avec ses entreprises. 12 Heureux l'homme qui supportera l'épreuve. Devenu un homme éprouvé, il recevra la couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. 13 Que nul, lorsqu'il est tenté, ne dise : "C'est Dieu qui me tente" car Dieu ne saurait être tenté de mal et lui-même ne tente personne. 14 Mais chacun est tenté par sa propre convoitise, qui l’attire et le séduit. 15 Ensuite la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché et le péché, lorsqu'il est consommé, engendre la mort. 16 Ne vous abusez pas, mes frères bien-aimés. 17 Tout don excellent, toute grâce parfaite, descend d'en haut, du Père des lumières, en qui n'existe aucun changement, ni ombre de variation. 18 De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, afin que nous soyons comme les prémices de ses créatures. 19 Mes frères bien-aimés, vous le savez, que l'homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère. 20 Car la colère de l'homme n'opère pas la justice de Dieu. 21 C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de méchanceté, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver vos âmes. 22 Mais efforcez-vous de la mettre en pratique et ne vous contentez pas de l'écouter, en vous abusant vous-mêmes par de faux raisonnements. 23 Car, si quelqu'un écoute la parole et ne l'observe pas, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir le visage qu'il tient de la nature : 24 à peine s'est-il considéré, qu'il s'en est allé, oubliant aussitôt quel il était. 25 Celui, au contraire, qui fixe son regard sur la loi parfaite, la loi de liberté et qui l'y tient attaché, n'écoutant pas pour oublier aussitôt, mais pratiquant ce qu'il a entendu, celui-là trouvera son bonheur en l'accomplissant. 26 Si quelqu'un s'imagine être religieux sans mettre un frein à sa langue, il s'abuse lui-même et sa religion est vaine. 27 La religion pure et sans tache devant notre Dieu et Père, n'est pas autre qu'avoir soin des orphelins et des veuves dans leur détresse et se préserver pur des souillures de ce monde.



Jacques 2. 1 Mes frères, ne mélangez pas le favoritisme envers certaines personnes avec la foi en Jésus-Christ notre Seigneur de gloire. 2 Si, par exemple, il entre dans votre assemblée un homme qui ait un anneau d'or et un vêtement magnifique et qu'il y entre aussi un pauvre avec un habit crasseux 3 et que tournant vos regards vers celui qui est magnifiquement vêtu, vous lui disiez : "Vous, asseyez-vous ici, à cette place d'honneur" et que vous disiez au pauvre: "Toi, tiens-toi là debout, ou assieds-toi ici, au bas de mon marchepied." 4 N'est-ce pas faire entre vous des distinctions et vous établir juges aux pensées perverses ? 5 Écoutez, mes frères bien-aimés : Dieu n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde, pour être riches dans la foi et héritiers du royaume qu'Il a promis à ceux qui l'aiment ? 6 Et vous, vous faites affront au pauvre. Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux ? 7 Ne sont-ce pas eux qui outragent le beau nom que vous portez ? 8 Que si vous accomplissez la loi royale, selon ce passage de l'Écriture : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même," vous faites bien 9 mais si vous faites du favoritisme entre les personnes, vous commettez un péché et la loi elle-même vous condamne comme transgresseurs, 10 car quiconque aura observé toute la loi, s'il vient à faillir en un seul point, est coupable de tous. 11 En effet, celui qui a dit : "Tu ne commettras pas d'adultère" a dit aussi "Tu ne tueras pas." Si donc tu tues, quoique tu ne commettes pas d'adultère, tu es transgresseur de la loi. 12 Parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de liberté 13 car le jugement sera sans miséricorde pour celui qui n'aura pas fait miséricorde, la miséricorde triomphe du jugement. 14 Que sert-il, mes frères, à un homme de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les œuvres ? Est-ce que cette foi pourra le sauver ? 15 Si un frère ou une sœur sont dans la nudité et n'ont pas ce qui leur est nécessaire chaque jour de nourriture et que l'un de vous leur dise 16 "Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous" sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? 17 Il en est de même de la foi : si elle n'a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. 18 Mais on pourrait même dire : "Tu as la foi et moi j'ai les œuvres. » "Montre-moi ta foi sans les œuvres et moi je te montrerai ma foi par mes œuvres. » 19 Tu crois qu'Il y a un seul Dieu, tu fais bien, les démons le croient aussi et ils tremblent. 20 Mais veux-tu te convaincre, ô homme insensé, que la foi sans les ouvres est sans vertu ? 21 Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel ? 22 Tu vois que la foi coopérait à ses œuvres et que par les œuvres sa foi fut rendue parfaite. 23 Et la parole de l'Écriture s'accomplit "Abraham crut à Dieu et cela lui valut d’être considéré comme un juste" et il fut appelé ami de Dieu. 24 Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement. 25 De même Rahab, la courtisane, ne fut-elle pas justifiée par les œuvres, quand elle reçut les envoyés de Josué et les fit partir par un autre chemin ? 26 De même que le corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte.



Jacques 3. 1 Mes frères, qu'il n'y en ait pas tant parmi vous qui s'érigent en docteurs, sachant que nous serons jugés plus sévèrement 2 car nous péchons tous en beaucoup de choses. Si quelqu'un ne pèche pas en parole, c'est un homme parfait, capable de tenir aussi tout le corps en bride. 3 Si nous mettons aux chevaux un mors dans la bouche pour nous en faire obéir, nous gouvernons aussi leur corps tout entier. 4 Voyez encore les bateaux tout grands qu'ils sont et quoique poussés par des vents impétueux, ils sont conduits par un très petit gouvernail au gré du pilote qui les dirige. 5 Ainsi la langue est un tout petit membre mais de quelles grandes choses elle peut se vanter. Voyez, une étincelle peut embraser une grande forêt. 6 La langue aussi est un feu, un monde d'iniquité. N'étant qu'un de nos membres, la langue est capable d'infecter tout le corps, elle enflamme le cours de notre vie, enflammée qu'elle est elle-même du feu de l'enfer. 7 Toutes les espèces de quadrupèdes, d'oiseaux, de reptiles et d'animaux marins peuvent se dompter et ont été domptés par l'homme, 8 mais la langue, aucun homme ne peut la dompter. C'est un fléau qu'on ne peut arrêter, elle est remplie d'un venin mortel. 9 Par elle nous bénissons le Seigneur et notre Père et par elle nous maudissons les hommes qui ont été faits à l'image de Dieu. 10 De la même bouche sortent la malédiction et la bénédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. 11 Est-ce que de la même ouverture, la source fait jaillir le doux et l'amer ? 12 Est-ce qu'un figuier, mes frères, peut produire des olives, ou la vigne des figues ? Ainsi une source salée ne peut donner de l'eau douce. 13 Qui parmi vous est sage et intelligent ? Qu'il fasse voir à l’œuvre dans la suite d'une bonne vie, sa modération et sa sagesse. 14 Mais si vous avez dans vos cœurs un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. 15 Une pareille sagesse ne descend pas d'en haut, elle est terrestre, charnelle, diabolique. 16 Car là où il y a jalousie et esprit de rivalité, là est le trouble et toute action mauvaise. 17 Mais la sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, condescendante, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie. 18 Le fruit de justice se sème dans la paix par ceux qui pratiquent la paix.



Jacques 4. 1 D'où viennent les guerres et les luttes parmi vous ? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ? 2 Vous convoitez et vous n'avez pas, vous êtes meurtriers, vous êtes jaloux et vous n'arrivez pas à obtenir, vous êtes dans un état de lutte et de guerre et vous n'obtenez pas, parce que vous ne demandez pas. 3 Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, avec l'intention de satisfaire vos passions. 4 Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié du monde c'est l'inimitié contre Dieu ? Quiconque veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. 5 Ou bien pensez-vous que l'Écriture dise en vain "C'est jusqu'à la jalousie que vous aime l'Esprit qu'il a mis en vous ?" 6 Mais il donne une grâce d'autant plus grande, selon ce que dit l’Écriture : "Dieu résiste aux orgueilleux et il accorde sa grâce aux humbles." 7 Soumettez-vous donc à Dieu, résistez au diable et il s'enfuira de vous. 8 Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, purifiez vos cœurs, hommes à l'âme double. 9 Sentez votre misère, prenez le deuil et pleurez, que votre rire se change en pleurs et votre joie en tristesse. 10 Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera. Frères, ne dites pas de mal les uns des autres. 11 Celui qui parle mal de son frère ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es plus un observateur de la loi, mais tu t'en fais juge. 12 Il n'y a qu'un seul législateur et qu'un seul juge, celui qui a la puissance de sauver et de perdre. Mais qui es-tu, toi qui juges le prochain ? 13 Eh bien donc vous qui dites : "Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y séjournerons une année, nous ferons du commerce et nous gagnerons de l’argent", 14 vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain car qu'est-ce que votre vie ? 15 Vous êtes une vapeur qui paraît un instant et s'évanouit ensuite, au lieu de dire : "Si le Seigneur le veut" ou "Si nous sommes en vie, nous ferons ceci ou cela," 16 mais maintenant vous vous vantez dans votre présomption. Toute fanfaronnade de cette sorte est mauvaise. 17 Celui donc qui sait faire ce qui est bien et qui ne le fait pas, commet un péché.



Jacques 5. 1 A vous maintenant, riches. Pleurez, éclatez en sanglots à la vue des misères qui vont fondre sur vous. 2 Vos richesses sont pourries et vos vêtements sont mangés des vers. 3 Votre or et votre argent se sont rouillés et leur rouille rendra témoignage contre vous et comme un feu dévorera vos chairs. Vous avez accumulé des richesses dans les derniers jours. 4 Voici qu'il crie contre vous, le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs et les cris des moissonneurs sont parvenus aux oreilles du Seigneur des Armées. 5 Vous avez vécu sur la terre dans les délices et les festins, vous avez été comme la victime qui se gave le jour où on doit l'égorger. 6 Vous avez condamné, vous avez tué le juste, il ne vous résiste pas. 7 Prenez donc patience, mes frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voyez le laboureur, dans l'espérance du précieux fruit de la terre, attend patiemment jusqu'à ce qu'il reçoive la pluie de l'automne et celle du printemps. 8 Vous aussi, soyez patients et affermissez vos cœurs car l'avènement du Seigneur est proche. 9 Frères, ne vous répandez pas en plaintes les uns contre les autres, de peur que vous ne soyez jugés : voici que le juge est à la porte. 10 Comme modèle de générosité dans l'épreuve et de patience, prenez, frères, les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. 11 Voyez, nous proclamons bienheureux ceux qui ont souffert. Vous avez entendu parler de la patience de Job et vous avez vu quelle fin le Seigneur lui a ménagée car le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde. 12 Surtout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment mais que votre oui soit oui et que votre non soit non afin que vous ne tombiez pas sous le coup du jugement. 13 Quelqu'un parmi vous est-il dans l'affliction ? Qu'il prie. Est-il dans la joie ? Qu'il chante des cantiques. 14 Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les prêtres de l'Église et que ceux-ci prient sur lui, en lui faisant des onctions d'huile au nom du Seigneur 15 et la prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le rétablira et s'il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. 16 Confessez donc vos fautes les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris car la prière fervente du juste a beaucoup de puissance. 17 Élie était un homme soumis aux mêmes misères que nous : Il pria instamment qu'il ne tombât pas de pluie et la pluie ne tomba pas sur la terre pendant trois ans et six mois, 18 il pria de nouveau et le ciel donna de la pluie et la terre produisit ses fruits. 19 Mes frères, si quelqu'un d'entre vous s'est laissé entraîner loin de la vérité et qu'un autre l'y ramène, 20 sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s'égare, sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés.


Notes sur la lettre de saint Jacques

Explications verset par verset sur JesusMarie.com


1.1 Qui sont dans la dispersion ; c’est-à-dire qui sont dispersés. Le mot dispersion se trouve quelquefois dans l’Écriture pour désigner les Juifs dispersés par suite de la captivité. Voir Jean, 7, 35.

1.3 L’épreuve produit la patience ; saint Paul dit au contraire que c’est la patience qui produit l’épreuve (voir Romains, 5, 3). Mais outre que deux choses peuvent être mutuellement cause l’une de l’autre, le mot épreuve n’est pas pris dans le même sens dans les deux passages. La patience, c’est-à-dire la souffrance des afflictions, produit l’épreuve, et nous rend éprouvés et agréables à Dieu. Et l’épreuve, c’est-à-dire les maux et les tribulations par lesquels Dieu nous éprouve, produit la patience, et nous rend plus humbles, plus soumis, plus patients. C’est par l’exercice des souffrances que nous acquérons la patience.

1.5 La sagesse pratique, qui envisage au point de vue chrétien les adversités et les fait servir au salut.

1.6 Voir Matthieu 7, 7 ; 21, 22 ; Marc, 11, 24 ; Luc, 11, 9 ; Jean, 14, 13 ; 16, 23-24.

1.8 homme à deux âmes, L’homme double d’esprit ; c’est-à-dire que son esprit est partagé entre la foi et l’incrédulité, entre Dieu et le monde. C’est un homme animé de sentiments contraires.

1.10 Voir Ecclésiastique, 14, 18 ; Isaïe, 40, 6 ; 1 Pierre, 1, 24.

1.12 Voir Job, 5, 17.

1.13 Quoique Dieu ait tenté autrefois Abraham, quoique Moïse ait dit aux anciens Hébreux : Le Seigneur votre Dieu vous tente (voir Deutéronome, 13, 4 : le Seigneur, votre Dieu, vous éprouve pour savoir si vous aimez le Seigneur, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme), l’apôtre saint Jacques a pu dire avec vérité que Dieu ne tente personne, parce que le mot tenter a deux sens bien différents : dans l’un, il signifie séduire pour porter au mal ; et dans l’autre, éprouver, pour porter au bien, pour affermir dans la vertu et pour procurer des occasions de mériter. Or c’est dans le premier sens que Dieu ne tente personne, et c’est dans le second qu’il a pu tenter Abraham et les anciens Hébreux, et qu’il peut tenter tous les hommes.

1.16 Ne vous abusez pas, en vous imaginant que Dieu est l’auteur du mal ; il est, au contraire, la source suprême de tout bien. 

1.19 Voir Proverbes, 17, 27.

1.22 Voir Matthieu 7, vv. 21, 24 ; Romains, 2, 13.

1.23 Dans un miroir. Les miroirs étaient communs chez les anciens. Ils étaient en métal poli.

1.25 C’est la loi évangélique que l’apôtre appelle la loi de liberté, parce qu’elle nous affranchit de la servitude des rituels matériels, en opposition avec la loi de l’Ancien Testament, dont saint Paul dit qu’elle n’était propre qu’à former des esclaves (voir Galates, 4, 24).

2.1 Voir Lévitique, 19, 15 ; Deutéronome, 1, 17 ; 16, 19 ; Proverbes, 24, 23 ; Ecclésiastique, 42, 1.

2.2 Un anneau d’or. Les bagues en or ou autres métaux précieux étaient communes chez les anciens.

2.8 Voir Lévitique, 19, 18 ; Matthieu 22, 39 ; Marc, 12, 31 ; Romains, 13, 9 ; Galates, 5, 14. ― La loi royale ; c’est-à-dire qui domine toutes les autres, la loi suprême. « Sens : si pourtant vous agissez ainsi, non par mépris du pauvre, mais pour quelque motif honnête, et sans violer la première de toutes les lois, la charité, je ne vous condamne pas absolument. Mais si vous faites des différences entre les personnes selon leur richesse ou leur statut social, c’est-à-dire si vous humiliez le pauvre parce qu’il est pauvre, vous êtes coupable ; car (voir verset 10) quiconque transgresse un seul point de la loi, etc. 

2.9 Voir Lévitique, 19, 15 ; Jacques, 2, 1.

2.10 Voir Matthieu 5, 19. ― Lorsque cette lettre fut écrite, il y avait des Juifs qui croyaient que violer la loi sur un point ou sur un petit nombre de points et la pratiquer sur tous les autres, n’était pas un péché grave qui pût attirer la colère de Dieu, qu’il y avait même un certain mérite en cela. Saint Augustin dit que c’était aussi l’erreur de quelques chrétiens de son temps. C’est donc contre cette erreur que saint Jacques s’élève ; et quand il dit toute, c’est qu’il considère la loi comme un tout pris dans son ensemble. Ainsi, qu’on viole tel ou tel précepte en particulier, c’est toujours la loi elle-même qui est violée.

2.14 et suivants. L’apôtre n’est nullement en contradiction ici avec ce que dit saint Paul aux Romains (voir Romains, 1, 17 ; 3, verset 20 et suivants) ; car saint Paul s’attache à montrer que les œuvres prescrites par les lois cérémonielles de Moïse ne servaient par elles-mêmes de rien pour le salut depuis la prédication de l’Évangile, à moins qu’elles ne fussent animées de la foi et de la charité, tandis que la foi animée elle-même de la charité, pouvait, sans les œuvres cérémonielles de la loi, nous rendre justes et nous mériter le salut. Saint Jacques, au contraire, parle de la pratique des œuvres morales, telles que la justice, la miséricorde, et toutes les autres vertus. Or comment saint Paul aurait-il voulu exclure ces sortes d’œuvres, lui qui remplit toutes ses lettres d’exhortations à bien vivre et à mettre en action les vérités que Jésus-Christ nous a enseignées ?

2.15 Voir 1 Jean, 3, 17.

2.21 Voir Genèse, 22, 9.

2.23 Voir Genèse, 15, 6 ; Romains, 4, 3 ; Galates, 3, 6.

2.24 Pour saint Jacques, Abraham est le représentant et le type de tous les vrais croyants : la conclusion est donc légitime. Sa doctrine est d’ailleurs conforme à celle de saint Paul, qui n’accorde de valeur qu’à « la foi agissante par les œuvres » (voir Galates, 5, 6). 

2.25 Voir Josué, 2, 4 ; Hébreux, 11, 31. ― Rahab… recevant à Jéricho les espions de Josué.

3.1 Voir Matthieu 23, 8.

3.2 tout le corps en bride, avec les convoitises et les passions dont le corps est comme le foyer. Suivent deux comparaisons, qui expliquent cette dernière pensée. 

3.6 du feu de l’enfer. Voir Matthieu 5, 22. ― Enflamme le cours de notre vie : elle nous fait pêcher durant tout le cours de notre vie, elle-même étant excitée par l’esprit de mensonge, le démon.

4.2 Vive peinture de l’agitation d’une âme qui ne sait pas mettre un frein à ses désirs : elle convoite mille choses, et ne les obtenant pas, elle devient meurtrière (dans son cœur, voir 1 Jean, 3, 15), c’est-à-dire, elle hait à mort ceux qui lui sont un obstacle, et envie, etc.

4.4 Adultères. L’Écriture appelle souvent ainsi non seulement les idolâtres et les impies déclarés, mais encore tous les hommes qui sont attachés aux biens terrestres et aux plaisirs illicites, parce qu’ils brisent ainsi l’union qui doit toujours exister entre eux et Dieu leur créateur et bienfaiteur.

4.5 L’Écriture, etc. Ce passage ne se trouve pas en terme exprès dans la Bible ; mais l’Apôtre fait allusion aux divers endroits où elle parle du péché originel, ou de la concupiscence et du penchant qui nous porte constamment au mal. L’esprit qui habite en vous : lesprit (de Dieu) qui habite en vous, vous aime d’un amour jaloux.

4.6 Voir Proverbes, 3, 34 ; 1 Pierre, 5, 5. ― Mais il donne ; c’est-à-dire Dieu.

4.8 Double d’esprit. Cf. Jacques, 1, 8. La main figure les œuvres extérieures ; le cœur, les passions. 

4.10 Voir 1 Pierre, 5, 6.

4.13 Voir Romains, 14, 4.

5.4 Sabaoth. Voir, sur la vertu de ce mot, Romains, 9, 29.

5.5 Comme la victime qui se gave, comme les animaux qu’on engraisse pour le sacrifice, comme les animaux qui mangent et boivent à l’ordinaire le jour même où ils sont offerts en sacrifice.

5.11 quelle fin le Seigneur lui a ménagée, la fin heureuse que le Seigneur accorda à Job.

5.12 Voir Matthieu 5, 34.

5.14 que ceux-ci prient sur lui. L’apôtre emploie cette expression, parce que pendant la prière, le prêtre tenait la main étendue sur le malade. (Cf. Matthieu 19, 13 ; Actes des Apôtres, 6, 6) ; ou bien, parce qu’en priant, il faisait les onctions sur lui. Ce passage exprime une promulgation claire du sacrement de l’Extrême-Onction institué par Jésus-Christ.

5.16 Les uns aux autres, que le malade fasse devant ses frères l’humble aveux de ses péchés et de ses torts, cf. Matthieu 5, 23-24.

5.17 Voir 1 Samuel, 17, 1 ; Luc, 4, 25.

5.20 Sauvera une âme de la mort ; celle du pécheur. ― Couvrira, etc. Il effacera les péchés de celui qu’il convertit en l’amenant à faire pénitence et à se confesser ; et les siens propres, parce qu’en exerçant ainsi la charité, il se rend digne de recevoir la grâce de la rémission de ses fautes.



La Bible de Rome est placée sous copyleft Alexis Maillard, auteur-éditeur, chacun a le droit de recopier, republier, imprimer, en totalité ou par extrait La Bible de Rome. Chacun a le droit de modifier ou d’adapter cette œuvre.

https://www.amazon.fr/s?k=alexis+maillard&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=3V52CC8TBFRV2&sprefix=alexis+maillard%2Caps%2C128&ref=nb_sb_noss_2

https://www.amazon.fr/dp/B0CN9M4JY6?binding=hardcover&ref=dbs_dp_rwt_sb_pc_thcv

Si les liens devenaient caduques, il faut aller sur amazon.fr et taper dans la barre de recherche : « Alexis Maillard » + Bible

biblederome.free.fr