Introductions aux Livres Historiques
(Josué, Juges, Ruth, Samuel, Rois, Chroniques, Esdras, Néhémie, Tobie, Judith, Esther, Maccabées)
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Explications verset par verset sur JesusMarie.com
1° Leur nombre. - On en compte seize en dehors du Pentateuque : 1° Josué, 2° les Juges, 3° Ruth, 4° le premier livre de Samuel, 5° le second livre de Samuel, 6° le premier livre des Rois, 7° le second livre des Rois, 8° et 9° les deux livres des Chroniques, 10° Esdras, 11° Néhémie, 12° Tobie, 13° Judith, 14° Esther, 15° et 16° les deux livres des Maccabées (aussi appelés livre des Martyres d’Israël). Ces derniers sont séparés des autres, dans le canon latin, par tous les écrits poétiques et prophétiques ; on leur a laissé leur rang chronologique, et ils servent ainsi de conclusion à l’Ancien Testament.
2° Leur nom et leur contenu. — Ces livres sont appelés à bon droit « historiques » ; car, si le Pentateuque raconte l’établissement d’abord lointain, puis immédiat, de la théocratie ou du royaume de Dieu sur la terre, ils en exposent les développements successifs à travers les mille péripéties de la vie du peuple hébreu : c’est de l’histoire proprement dite qu’ils contiennent d’une manière à peu près exclusive.
Nous avons vu que, dans la Bible hébraïque, six de ces livres (Josué, les Juges, 1-2 Samuel, 1-2 Rois) sont groupés sous un titre spécial : nebî'im Ri'sônim « Prophètes antérieurs (par opposition aux nebî'im 'aharônim, prophètes postérieurs, ou proprement dits » ; que six autres d’entre eux (Ruth, Esther, Esdras, Néhémie, 1 et 2 des Chroniques) appartiennent à la catégorie dite des ketubim, ou des Hagiographes ; tandis que les quatre autres (Tobie, Judith, 1 et 2 des Maccabées) font totalement défaut, et qu’ils sont appelés, pour ce motif, deutérocanoniques.
« Prophètes antérieurs » : beau nom, qui leur convient parfaitement à tous. En effet, les Juifs ne l’ont pas seulement donné à plusieurs de ces écrits parce que, d’après la tradition, ils auraient eu des prophètes pour auteurs, ni parce qu’ils décrivent çà et là, avec d’amples détails, le ministère de quelques grands prophètes (Samuel, Nathan, Gad, Élie, Élisée, etc., dans les livres des Rois) ; mais surtout parce qu’ils relatent l’histoire du peuple de l’Alliance et du royaume de Dieu sous l’Ancien Testament, à la lumière du plan divin relatif au salut des hommes ; parce qu’ils décrivent l'accomplissement des révélations divines à travers la marche historique d’Israël ; parce qu’ils montrent comment le Dieu tout-puissant, roi d’Israël, a été constamment fidèle à l'alliance toute gracieuse conclue d’abord avec les patriarches, puis au Sinaï ; comment il a rapproché de plus en plus son peuple, malgré des résistances coupables, du but pour lequel il l’avait choisi ; comment enfin il a préparé par là le salut du monde entier. Ce qui revient à dire plus simplement: livres prophétiques en même temps qu’historiques, parce qu’ils ont en vue, tantôt d’une manière directe et immédiate (c'est dans ces livres que nous trouverons, pour ne citer que deux faits, d'une part David, à la race duquel le Messie sera clairement rattaché (2 Samuel 7, 12 et ss. ; d'autre part, trois des aïeules du Christ : Rahab, Ruth et Bethsabée (cf Jos. 2, 1 et ss. ; Ruth, 4, 21-22; 2 Samuel 12, 24), tantôt d’une façon typique et figurée, le Messie, rédempteur d’Israël et de tout le genre humain. C’est donc partout l'histoire du christianisme naissant.
Voilà précisément pourquoi ces livres ne constituent pas une série d’annales complètes, régulières, de l'histoire juive ; Après avoir fourni de longs renseignements sur tel personnage, sur telle période (le livre de Ruth, par exemple, ne se compose que d'un seul épisode), ils glissent rapidement sur tout un ensemble de faits, et il se trouve, en vertu de l'inspiration divine, que les points sur lesquels les écrivains insistent sont ceux qui avaient le plus d’importance pour le royaume messianique.
Sous le rapport du sujet traité, les livres historiques de l’Ancien Testament peuvent se diviser en deux groupes, selon qu’ils exposent: 1° les progrès successifs, puis la décadence rapide de la théocratie juive en Palestine, jusqu’à la ruine de Jérusalem par Nabuchodonosor ; 2° la manière dont Dieu daigna renouer le fil à demi brisé de l’Alliance, et reconstituer la théocratie primitive sur des bases d’abord très modestes, mais gagnant chaque jour en solidité et même en gloire. Au premier groupe appartiennent les « prophètes antérieurs » et les Chroniques ; au second, les huit autres livres.
En lisant Josué, nous assistons à la conquête de la Terre promise et à l’installation en quelque sorte matérielle du royaume de Dieu ; au temps des Juges, les douze tribus, à travers de graves difficultés, affermissent peu à peu en elles la vie théocratique ; au livre de Ruth, la race royale est préparée ; les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques nous montrent le règne théocratique atteignant son apogée de gloire et de puissance sous David et Salomon, mais allant ensuite, de chute en chute, à la ruine, malgré quelques périodes de relèvement extérieur et moral ; l’idée dominante des écrits qui portent les noms d’Esdras, de Néhémie, de Tobie, de Judith et d’Esther, c’est que Dieu n’a pas abandonné totalement son peuple et qu‘il lui réserve un brillant avenir ; et cet avenir commence à se produire au temps des Maccabées, soit en d’éclatants faits d’armes, soit dans la régénération morale d’Israël, en attendant des jours plus beaux encore, ceux du Messie.
La période chronologique qu’embrassent ces divers écrits va de la conquête de la Terre sainte au gouvernement de Simon Machabée, c‘est-à-dire des premières années du 13è siècle. D'autres font remonter la mort de Moïse jusqu'à la fin du 19è siècle avant Jésus-Christ) à l’an 135 avant Jésus-Christ.
3° La forme de tous ces livres est naturellement très variée, selon les époques et les auteurs : d’ordinaire très simple, tantôt brève et laconique, tantôt abondante et diffuse ; les répétitions y sont assez fréquentes ; les transitions font défaut, et la raison même des événements n’est pas indiquée.
Saint Augustin faisait déjà remarquer que la méthode des historiens sacrés est à peu près toujours impersonnelle. « Ils racontent... purement et simplement les faits, sans... les juger. Ils constatent que le peuple de Dieu est heureux quand il est fidèle à la loi, malheureux quand il la transgresse ; c’est là, pour ainsi dire, leur philosophie de l'histoire ; mais, à part cette indication du rôle de la Providence,·ils sont simples narrateurs... Cette manière d’écrire l'histoire... est très importante à noter, parce qu’elle fournit la solution de beaucoup d’objections qu’on a soulevées contre les Livres saints. On a prétendu qu’ils approuvent les actions coupables qu‘ils rapportent, parce qu’ils ne les censurent pas. Rien n’est plus faux : ils n’approuvent ni ne désapprouvent les événements qu’ils racontent ; au théologien et au critique de les apprécier d’après leur nature et leurs conséquences Cf S. Augustin, Quaest. In Heptat., 7, 49).
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