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Lettre de saint Paul aux Galates

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Introduction


Les destinataires. Étymologiquement, « Galates » (Γαλάται) est le même mot que « Celtes » (Κέλται ou Κέλτοι). La Galatie est donc sous ce rapport la Gaule de l’est ; aussi certains écrivains romains appellent-ils ses habitants Galli, de même que plusieurs écrivains grecs nommaient Γαλάται les habitants de l’ancienne France (Voyez Ammien Marcellin, 15, 9, 3; Polybe, Hist., 1, 6; Denys d'Halicarnasse, 9, 35). A bon droit, car, d'après l'histoire, les Galates étaient un rameau de la puissante race celtique, qui, après avoir commencé à quitter, dès le 6ème et le 4ème siècle avant Jésus-Christ, les régions lointaines de l’Oxus et du Turkestan où elle était domiciliée, occupa peu à peu une partie considérable du centre et de l’ouest de l'Europe.

Le rameau dont nous avons à nous occuper plus spécialement venait des Gaules et avait tenté d’envahir la Grèce de 281-275 avant J.-C. ; mais, battues à Delphes, les bandes qui le formaient étaient revenues sur leurs pas, avaient franchi l’Hellespont et envahi l’Asie Mineure, en partie sur l'invitation de Nicomède 1er, roi de Bithynie, alors engagé dans une guerre contre son frère. En récompense de leurs services, ce prince donna à ses alliés, sans parler d'un riche butin, un territoire agricole très fertile, situé à peu près au centre de l'Asie Mineure sur des plateaux montagneux, qu’ils se mirent à agrandir les armes à la main, jusqu’à ce qu’Attale 1er, roi de Pergame, les eût contraints de se fixer dans la région limitée par le Pont, la Cappadoce, la Bithynie, la Paphlagonie, la Lycaonie et la Phrygie.

Telle fut l'origine de la Galatie, qu’on appela aussi plus tard la Gallogrèce, à cause du mélange qui s’opéra, par la force même des choses, entre les nouveaux venus et l'ancienne population grecque. L’an 189 avant notre ère, les Galates, impliqués dans la lutte de Rome avec Antiochus le Grand, au service duquel ils s’étaient engagés comme mercenaires, furent défaits par le consul E. Manlius et soumis à la domination romaine. Toutefois, ils purent conserver leur religion (l'ancien druidisme, qui s'amalgama peu à peu avec les cultes grecs et phrygiens), leur organisation politique et leurs lois nationales, ainsi que leurs tétrarques (Ils étaient divisés en trois tribus : les Trocmi, les Tolistobogii et les Tectosages, dont les villes capitales étaient Tavium, Pessinus et Ancyra, aujourd'hui Angora). L’un de ces derniers, Déjotare, qui avait soutenu Pompée contre Mithridate, reçut même de Rome le titre de roi, avec une augmentation de territoire. Son successeur, Amyntas, vit encore sa domination s’étendre sur la Pisidie, l’Isaurie et les districts de la Pamphilie, de la Lycaonie et de la Phrygie. Mais, à la mort d’Amyntas l'an 25 av. J.-C., sous Auguste, le royaume entier, ainsi développé, devint province romaine sous le nom général de Galatie (voyez Tite-Live, 38, 16-17; Strabon, 12, 5).

De ces détails historiques, il résulte que cette appellation avait été employée dans le cours des temps pour désigner deux régions très différentes sous le rapport de l'étendue: l’une plus petite, qui correspondait à l'ancien royaume des Galates ; l’autre, beaucoup plus vaste, qui embrassait non seulement la Galatie primitive, mais tout le territoire qui y avait été successivement ajouté, et qui forma en fin de compte une province romaine très importante dans l’Asie Mineure. Une question se pose donc tout naturellement : quels sont les Galates auxquels saint Paul a adressé sa lettre ? Pour lui, cette dénomination est-elle un terme géographique, qui ne convient qu’aux habitants de la Galatie ancienne et restreinte, ou bien la traite-t-il comme l'équivalent d’une division simplement politique et administrative ?

Cette seconde opinion, quoiqu’elle ne remonte guère au delà du milieu du XVIIIème siècle, a un assez grand nombre de partisans. Mais la grande majorité des exégètes s’en tient, et très justement, croyons-nous, au premier sentiment. Saint Luc, Actes des Apôtres 16, 6 et 18, 23, parlant de la Galatie, sépare nettement cette contrée de la Phrygie et des autres districts où étaient situées les villes de Lystres et de Derbé (comp. Actes des Apôtres 13, 14, où la ville d'Antioche est formellement rattachée à la province de Pisidie). On voit, par les inscriptions antiques, que ces territoires ne furent jamais rattachés à la Galatie dans le langage officiel et administratif ; aussi ne comprendrait-on guère que saint Paul ait interpellé solennellement par le nom de Galates (cf. Galates 3, 1) des hommes qui étaient en réalité des Lycaoniens et des Pisidiens. Qui penserait à affirmer que Timothée, originaire de Lystres, ait pu prétendre au titre de Galate ? En outre, Paul rappelle à ses lecteurs (cf. Galates 4, 13) que «la raison qui décida de la fondation de leurs Églises fut accidentelle : une maladie qui força l’apôtre à s'arrêter dans leur pays. Comment pourrait-il s’exprimer ainsi en parlant de la fondation des Églises de Lycaonie et de Pisidie ? Cette fondation était le but exprès de ses voyages », d’après Actes des Apôtres 13 et 14. C'est donc bien à la Galatie du nord, à la Galatie proprement dite, que s’adresse saint Paul dans cet écrit, et non pas à la Galatie dans le sens large (comp. Galates 1, 21, où saint Paul appelle Syrie, non pas la province romaine de ce nom, mais le territoire dont Antioche avait été la capitale, par opposition à la Judée).

La lettre est adressée ecclesiis Galatiæ (ταῖς ἐϰϰλησίαις τῆς Γαλατίας, 1, 2), ce qui lui donne le caractère d’une lettre circulaire, que les diverses Églises de Galatie devaient se communiquer. C'est là un fait unique dans la littérature paulinienne ; car toutes les autres lettres de l’apôtre des païens furent composées pour des Églises particulières ou des individus isolés ( la lettre aux Hébreux, qui fait exception d’une certaine manière, n'est pas adressée à un groupe d’Églises, mais à l'ensemble des chrétiens d'origine juive qui résidaient à Jérusalem et en Palestine).

Ces Églises avaient été fondées par saint Paul lui-même, ainsi qu’il ressort très clairement de notre lettre (Cf. Galates 1, 6-9 ; 3, 2-3 ; 4, 13 et ss.). Le missionnaire avait été accueilli « comme un ange de Dieu », et sa prédication avait produit de prompts et d’heureux résultats. C'était, d’après les Actes des Apôtres (16, 6) durant son second voyage apostolique. Environ trois ans plus tard, pendant son troisième voyage, il avait visité de nouveau ses chers néophytes, pour les fortifier dans la foi (cf. Actes des Apôtres 18, 23). Ceux-ci étaient, pour la plupart, des païens convertis (cf. Galates 4, 8 ; 5, 2-3 ; 6, 12-13, etc.), puisque les habitants de la Galatie appartenaient en masse au paganisme. Nous savons toutefois que les Juifs avaient fondé des colonies commerciales jusque dans cette lointaine province (voyez Josèphe, Ant., 16, 6, 2. Le célèbre « monument d'Ancyre », érigé dans le temple d'Auguste, mentionne de nombreux privilèges accordés aux Juifs de Galatie par ce prince), et il est probable qu’un certain nombre d’entre eux avaient aussi adopté la foi chrétienne ; mais ils ne formaient qu’une faible minorité.

L'occasion et le but de la lettre aux Galates. — La situation d’abord très florissante des Églises de Galatie avait promptement fait place au trouble, à la défaillance et partiellement à l’erreur (cf. 1, 6 ; 4, 9 et ss.). Après le départ de Paul, des hommes qui ne sont pas nommés directement dans la lettre, mais qu’il est facile, au portrait qu’elle en trace, de reconnaître pour des docteurs judaïsants (voyez Actes des Apôtres 15, 1 et le commentaire), s’étaient introduits parmi ces jeunes chrétientés, venant sans doute de Palestine, et y avaient créé une agitation religieuse des plus vives, en prêchant une doctrine entièrement contraire à celle de l'apôtre des païens sur un point essentiel. A la justification gratuite par la foi, ils opposaient la nécessité de certaines pratiques mosaïques, en particulier de la circoncision (cf. 2, 15-16, 20; 3, 2 et ss., etc.). Pour mieux réussir à inculquer leur enseignement faux et subversif, ils avaient essayé d’amoindrir aux yeux des Galates l'autorité de Paul (cf. 1, 9 ; 2, 1 et ss.), affirmant qu’il ne possédait pas en plein la dignité apostolique, mettant en contraste avec lui les grands apôtres Pierre, Jacques et Jean, dont la doctrine, prétendaient-ils, contredisait la sienne sur le point débattu. Ils ne réussirent que trop bien à gagner à leur cause un certain nombre de Galates ; saint Paul ne tarda pas à en être informé, et il prit aussitôt la plume pour lutter de son mieux contre ces hommes pervers.

Son but est visible « à chaque phrase ». Il se propose de réduire à néant l’influence pernicieuse que les meneurs judaïsants avaient conquise auprès des chrétiens de Galatie, et de rétablir sur des bases inébranlables la vérité dogmatique menacée. Pour cela, il avait d’abord à défendre son autorité apostolique, si indignement attaquée ; puis il lui fallait démontrer, par des arguments irrésistibles, la théorie de la justification par la seule foi en Jésus-Christ, indépendamment des pratiques juives, et la liberté intégrale des fidèles par rapport à la loi de Moïse.

La langue et le lieu de la composition. — La date de la lettre aux Galates a toujours été l’objet de vives contestations, à tel point qu’on l’a placée tantôt au début, tantôt au milieu, tantôt sur la fin du ministère de saint Paul. D’après quelques critiques, cette lettre serait la toute première des écrits de l'apôtre, qui l'aurait composée vers l’an 49, avant le concile de Jérusalem (c'est l'opinion de MM. Belser, Weber, etc.). D’un autre côté, plusieurs auteurs anciens (entre autres Théodoret et saint Jérôme), suivis par quelques commentateurs modernes (Baronius, Estius, etc.), reculent la composition jusqu’à l’époque de la première captivité de saint Paul à Rome. Il y a exagération des deux parts. Comme il a été dit plus haut, l'auteur de la lettre avait visité deux fois les Galates lorsqu’il leur écrivit (comp. Galates 4, 13, où il l'affirme lui-même en propres termes), et sa seconde visite avait eu lieu pendant son troisième voyage de mission, entre 55 et 59. La lettre n’est donc pas antérieure à l’an 55. De plus, elle ne doit pas être placée beaucoup plus bas que cette date, car, d’après 1, 6, c’est peu de temps après le second séjour de saint Paul en Galatie que se passèrent les événements douloureux qui occasionnèrent sa lettre. Celle-ci paraît donc avoir été composée en 55 ou en 56, comme on l’admet assez généralement. Paul se trouvait alors à Éphèse. Les mots ἐγράφη ἀπὸ Ρώμης (« elle a été écrite de Rome »), qu’on lit à la fin de la lettre dans un certain nombre de manuscrits, sont sans autorité. Dans quelques manuscrits anciens, le mot Ῥώμης était remplacé par Ἐφέσου.

Le sujet et la division. — « La loi juive et la loi chrétienne s’excluent mutuellement. A la loi est rattachée la malédiction, de même que la bénédiction divine a été promise à la foi en Jésus-Christ. Choisissez entre la circoncision et la croix de Jésus ! » Tel est le thème principal traité dans cette lettre (cf. 3, 10 et ss. ; 5, 3-14, etc.).

On la divise communément en trois parties, dont la première est personnelle ; la seconde dogmatique, la troisième pratique. et morale. Après un préambule (1, 1-10) qui renferme la salutation d’usage et une entrée en matière abrupte, l’auteur démontre dans la première partie (1, 11-2, 21) qu’il est vraiment l'apôtre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ayant été élu directement par Dieu pour ce rôle glorieux, et ses pleins pouvoirs ayant été reconnus sans conteste par les autres apôtres. La seconde partie (3, 1-4, 31 ), mettant en parallèle la loi et l'évangile, prouve d’une manière irréfutable la théorie de la justification par la foi et, par suite, l'indépendance des chrétiens en ce qui concerne les observances légales. Dans la troisième partie (5, 1-6, 10), l'apôtre exhorte les Galates à pratiquer cette sainte liberté, dont il indique les avantages et le mode ; puis il leur trace quelques règles de conduite. Dans un épilogue éloquent (6, 11-18), il récapitule les arguments de la partie dogmatique, et il termine par la bénédiction habituelle.

Il est aisé de voir par ce résumé qu’il existe une affinité très réelle entre cette lettre et la lettre aux Romains. Le sujet dogmatique traité dans les deux écrits est le même, puisque, de part et d’autre, saint Paul étudie, et d’une manière à peu près semblable, le problème capital de la justification chrétienne par opposition au judaïsme. Voyez en particulier Romains 4, 3 et Galates 3, 6, où le même passage de l’Ancien Testament est pris pour base d'une argumentation identique. Les coïncidences verbales sont assez nombreuses entre les deux lettres. Comp. Romains 6, 6-8 et Galates 2, 20 ; Romains 8, 14-17 et Galates 4, 5-7 ; Romains 13, 9 et Galates 5, 14 ; Romains 15, 15 et Galates 2, 7, etc. La différence ne consiste guère que dans la forme, qui, plus objective, plus calme et plus développée dans la lettre aux Romains, est ici personnelle, polémique et en même temps plus condensée (cette brièveté plus grande de la lettre aux Galates crée ça et là quelques difficultés au commentateur). D’autre part, la section apologétique et personnelle rappelle certains passages de la deuxième lettre aux Corinthiens ; c’est, des deux côtés, la même véhémence et la même indignation contre les détracteurs de Paul, la même tendresse pour les fidèles, la même abondance de détails biographiques, etc.

Il n’est pas besoin d’insister sur l'importance spéciale de la lettre aux Galates, car elle ressort suffisamment de l’indication du sujet traité. On a très justement appelé cette lettre la grande charte des libertés chrétiennes. Sous ce rapport, elle marque comme une époque dans l'histoire de l'homme, c’est le document extraordinairement précieux de son émancipation spirituelle.

Pour la question d'authenticité, voyez l'Introd. Gén.. Ce n'est qu’en 1850 qu’on a prétendu pour la première fois que la lettre aux Galates n’est pas authentique ; mais les témoignages extrinsèques sont si nombreux, si anciens, et cette lettre porte d’une manière si évidente, par les pensées, par les sentiments et par le style, le sceau et la signature de saint Paul, que quiconque en nie l'authenticité prononce contre lui-même la sentence qu’il est incapable de distinguer le vrai du faux.

Les commentateurs catholiques. — Outre ceux qui ont commenté toutes les lettres de saint Paul, nous avons à signaler les auteurs suivants : saint Jérôme, Commentariorum in lettre ad Galat. libri tres, et saint Augustin, Epistolæ ad Gal. expositionis liber unus.


Lettre aux Galates

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Galates 1. 1 Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par l'intermédiaire d'un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, qui l'a ressuscité d'entre les morts, 2 ainsi que tous les frères qui sont avec moi, aux Églises de Galatie, 3 à tous grâce et paix de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, 4 qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher à la corruption du monde présent, selon la volonté de notre Dieu et Père, 5 à qui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen. 6 Je m'étonne que si vite vous vous laissiez détourner de celui qui vous a appelés en la grâce de Jésus-Christ, pour passer à un autre Évangile. 7 Non certes qu'il y en ait un autre, seulement il y a des gens qui vous troublent et qui veulent changer l'Évangile du Christ. 8 Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème. 9 Nous l'avons dit précédemment et je le répète à cette heure, si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème. 10 En ce moment, est-ce la faveur des hommes, ou celle de Dieu que je recherche ? Mon but est-il de plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ. 11 Je vous le déclare, en effet, frères, l'Évangile que j'ai prêché n'est pas de l'homme 12 car ce n'est pas d'un homme que je l'ai reçu ni appris, mais par une révélation de Jésus-Christ. 13 Vous avez, en effet, entendu parler de ma conduite, quand j'étais dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l'Église de Dieu 14 et comment je surpassais dans le judaïsme beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant à l'excès partisan jaloux des traditions de mes pères. 15 Mais, lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, 16 de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonce parmi les païens, sur-le-champ, sans consulter ni la chair ni le sang, 17 sans monter à Jérusalem vers ceux qui étaient apôtres avant moi, je partis pour l'Arabie, puis je revins encore à Damas. 18 Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas et je demeurai quinze jours auprès de lui. 19 Mais je ne vis aucun des autres Apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur. 20 En tout ce que je vous écris là, je l'atteste devant Dieu, je ne mens pas. 21 J'allai ensuite dans les contrées de la Syrie et de la Cilicie. 22 Or, j'étais inconnu de visage aux Églises de Judée qui sont dans le Christ, 23 seulement elles avaient entendu dire que celui qui les persécutait autrefois annonçait maintenant la foi qu'il s'efforçait alors de détruire 24 et elles glorifiaient Dieu à mon sujet.


Galates 2. 1 Ensuite, quatorze ans plus tard, je montai à nouveau à Jérusalem avec Barnabé ayant aussi pris Tite avec moi. 2 Ce fut d'après une révélation que j'y montai et je leur exposai l'Évangile que je prêche parmi les païens, je l'exposai en particulier à ceux qui étaient les plus considérés, de peur de courir ou d'avoir couru en vain. 3 Or on n'obligea même pas Tite qui m'accompagnait et qui était Grec, à se faire circoncire. 4 Et cela, à cause des faux frères intrus, qui s'étaient glissés parmi nous pour épier la liberté que nous avons dans le Christ Jésus, afin de nous réduire en servitude. 5 Nous n'avons pas consenti, même pour un instant, à nous soumettre à eux, afin que la vérité de l'Évangile fût maintenue parmi vous. 6 Quant à ceux qu'on tient en si haute estime, ce qu'ils ont été autrefois ne m'importe pas : Dieu ne fait pas de favoritisme entre les personnes, ces hommes si considérés ne m'imposèrent rien de plus. 7 Au contraire, voyant que l'Évangile m'avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, 8 car celui qui a fait de Pierre l'apôtre des circoncis a aussi fait de moi l'apôtre des païens, 9 et ayant reconnu la grâce qui m'avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes, nous donnèrent la main, à Barnabé et à moi, en signe de communion, pour aller, nous aux païens, eux aux circoncis. 10 Seulement nous devions nous souvenir des pauvres, ce que j'ai eu bien soin de faire. 11 Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était digne de blâme. 12 En effet, avant l'arrivée de certaines gens de l'entourage de Jacques, il mangeait avec les païens mais après leur arrivée, il s'esquiva et se tint à l'écart, par crainte des partisans de la circoncision. 13 Avec lui, les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabé lui-même s'y laissa entraîner. 14 Pour moi, voyant qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Céphas en présence de tous : "Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, comment peux-tu forcer les païens à judaïser ?" 15 Pour nous, nous sommes Juifs de naissance et non de ces pécheurs de païens. 16 Cependant sachant que l'homme est justifié, non par les œuvres de la Loi, mais par la foi dans le Christ Jésus, nous aussi nous avons cru au Christ Jésus, afin d'être justifiés par la foi en lui et non par les œuvres de la Loi car nul homme ne sera justifié par les œuvres de la Loi. 17 Or si, tandis que nous cherchons à être justifiés par le Christ, nous étions nous-mêmes trouvés pécheurs, le Christ serait-il donc un ministre du péché ? Loin de là 18 car si ce que j'ai détruit, je le rebâtis, je me constitue moi-même prévaricateur, 19 puisque c'est par la Loi que je suis mort à la Loi, afin de vivre pour Dieu. J'ai été crucifié avec le Christ 20 et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. 21 Je ne rejette pas la grâce de Dieu car si la justice s'obtient par la Loi, le Christ est donc mort pour rien.


Galates 3. 1 Ô Galates insensés qui vous a fascinés, vous aux yeux de qui a été tracée l'image de Jésus-Christ crucifié. 2 Voici seulement ce que je voudrais savoir de vous : Est-ce par les œuvres de la Loi que vous avez reçu l'Esprit ou par la soumission de la foi ? 3 Avez-vous si peu de sens, qu'après avoir commencé par l'esprit, vous finissiez par la chair ? 4 Avez-vous fait une telle expérience en vain ? Si toutefois c'est en vain. 5 Celui qui vous confère l'Esprit et qui opère parmi vous des miracles, le fait-il donc par les œuvres de la Loi, ou par la soumission de la foi ? 6 comme il est écrit : "Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à justice." 7 Reconnaissez donc que ceux-là sont fils d'Abraham, qui sont de la foi. 8 Aussi l'Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les nations par la foi, annonça d'avance à Abraham cette bonne nouvelle : "Toutes les nations seront bénies en toi." 9 De sorte que ceux qui sont de la foi sont bénis avec le fidèle Abraham. 10 En effet tous ceux qui s'appuient sur les œuvres de la Loi sont sous la malédiction car il est écrit : "Maudit quiconque n'est pas constant à observer tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi." 11 Or que par la Loi nul ne soit justifié devant Dieu, cela est manifeste, puisque le "juste vivra par la foi." 12 Or la Loi ne procède pas de la foi mais elle dit : "Celui qui accomplira ces commandements vivra en eux." 13 Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, en se faisant malédiction pour nous car il est écrit : "Maudit quiconque est pendu au bois" 14 afin que la bénédiction promise à Abraham s'étendît aux nations dans le Christ Jésus, afin que nous pussions recevoir par la foi l'Esprit promis. 15 Frères, je parle selon les usages des hommes, un contrat en bonne forme, bien que l'engagement soit pris par un homme, n'est annulé par personne et personne n'y ajoute. 16 Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa descendance. On ne dit pas: "Et à ses descendants" comme s'il s'agissait de plusieurs mais il dit : "A ta descendance" comme ne parlant que d'un seul, savoir le Christ. 17 Voici ce que je veux dire : Dieu ayant conclu une alliance en bonne forme, la loi qui est venue quatre cent trente ans après ne la rend pas nulle, de manière à rendre vaine la promesse. 18 Car si l'héritage s'obtenait par la Loi, il ne viendrait plus d'une promesse or, c'est par une promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce. 19 Pourquoi donc la Loi ? Elle a été ajoutée à cause des transgressions, jusqu'à ce que vint "la descendance" à qui la promesse avait été faite, elle a été promulguée par les anges, par l'entremise d'un médiateur. 20 Or le médiateur n'est pas médiateur d'un seul et Dieu est un. 21 La Loi va-t-elle donc contre les promesses de Dieu ? Loin de là. S'il eût été donné une loi capable de procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. 22 Mais l'Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que, par la foi en Jésus-Christ, ce qui avait été promis fût donné à ceux qui croient. 23 Avant que vînt la foi, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, en vue de la foi qui devait être révélée. 24 Ainsi la Loi a été notre pédagogue pour nous conduire au Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. 25 Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. 26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus. 27 Vous tous, en effet, qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. 28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus ni homme ni femme : car vous n'êtes tous qu'une personne dans le Christ Jésus. 29 Et si vous êtes au Christ, vous êtes donc "descendance" d'Abraham, héritiers selon la promesse.


Galates 4. 1 Or je dis ceci : Aussi longtemps que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout 2 mais il est soumis à des tuteurs et à des curateurs jusqu'au temps marqué par le père. 3 De même, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des forces qui régissent le monde. 4 Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d'une femme, né sous la Loi, 5 pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l'adoption. 6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba. Père. 7 Ainsi tu n'es plus esclave, tu es fils et si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu. 8 Autrefois, il est vrai, ne connaissant pas Dieu, vous serviez ceux qui par leur nature ne sont pas dieux 9 mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces pauvres et faibles forces, auxquelles de nouveau vous voulez vous asservir encore ? 10 Vous observez les jours, les mois, les temps et les années. 11 J'ai peur pour vous d'avoir travaillé en vain parmi vous. 12 Devenez comme moi, puisque moi-même je suis comme vous, frères, je vous en supplie. Vous ne m'avez blessé en rien. 13 Quand je vous ai pour la première fois annoncé l'Évangile, vous savez quelle était l'infirmité de ma chair et cependant ce qui dans ma chair était une épreuve pour vous, 14 vous ne l'avez ni méprisé ni repoussé mais vous m'avez reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus. 15 Que sont devenus ces heureux sentiments ? Car je vous rends ce témoignage que, s'il eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. 16 Je serais donc devenu votre ennemi, parce que je vous ai dit la vérité ? 17 L'affection dont ces gens font étalage pour vous, n'est pas bonne, ils veulent vous détacher de nous, afin que vous vous attachiez à eux. 18 Il est beau d'être l'objet d'une vive affection, quand c'est dans le bien, toujours et non pas seulement quand je suis présent parmi vous. 19 Mes petits-enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous, 20 combien je voudrais être auprès de vous à cette heure et changer de langage, car je suis dans une grande perplexité à votre sujet. 21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la Loi, n'entendez-vous pas la Loi ? 22 Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, l'un de la servante, l'autre de la femme libre. 23 Mais le fils de la servante naquit selon la chair et celui de la femme libre en vertu de la promesse. 24 Ces choses ont un sens allégorique car ces femmes sont deux alliances. L'une, du mont Sinaï, enfantant pour la servitude : c'est Agar, 25 car Sinaï est une montagne en Arabie. Elle correspond à la Jérusalem actuelle, laquelle est esclave, elle et ses enfants. 26 Mais la Jérusalem d'en haut est libre : c'est elle qui est notre mère 27 car il est écrit : "Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantais pas. Éclate en cris de joie et d'allégresse, toi qui ne connaissais pas les douleurs de l'enfantement. Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que les enfants de celle qui avait l'époux." 28 Pour vous, frères, vous êtes, à la manière d'Isaac, enfants de la promesse. 29 Mais de même qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. 30 Mais que dit l'Écriture ? "Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave ne saurait hériter avec le fils de la femme libre." 31 C'est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de la servante, mais de la femme libre.


Galates 5. 1 Dans la liberté par laquelle le Christ nous a affranchis, tenez ferme et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. 2 C'est moi, Paul, qui vous le dis : Si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien. 3 Au contraire, je déclare encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est tenu d'accomplir la Loi tout entière. 4 Vous n'avez plus rien de commun avec le Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la Loi, vous êtes déchus de la grâce. 5 Nous, c'est de la foi, par l'Esprit, que nous attendons l'espérance de la justice. 6 Car dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconcision n'ont de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité. 7 Vous couriez si bien : qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d'obéir à la vérité ? 8 Cette persuasion ne vient pas de celui qui vous appelle. 9 Un peu de levain fait fermenter toute la pâte. 10 J'ai cette confiance en vous dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement mais celui qui met le trouble parmi vous, en portera la peine, quel qu'il soit. 11 Pour moi, mes frères, s'il est vrai que je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix a donc été levé. 12 Ah, qu'ils se fassent plutôt mutiler complètement ceux qui vous troublent. 13 Pour vous, mes frères, vous avez été appelés à la liberté seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair mais, rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. 14 Car toute la Loi est contenue dans un seul mot : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." 15 Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. 16 Je dis donc : "Marchez selon l'esprit et vous n'accomplirez pas les convoitises de la chair 17 car la chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit et l'esprit en a de contraires à ceux de la chair. Ils sont opposés l'un à l'autre, de telle sorte que vous ne faites pas ce que vous voulez. 18 Mais si vous êtes conduits par l'esprit, vous n'êtes plus sous la Loi. 19 Or les œuvres de la chair sont manifestes : ce sont l'impudicité, l'impureté, la débauche, 20 l'idolâtrie, les maléfices, les inimitiés, les contentions, les jalousies, les emportements, les disputes, les dissensions, les sectes, 21 l'envie, l'ivrognerie, les excès de table et autres choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront pas du royaume de Dieu. 22 Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, 23 la douceur, la tempérance. Contre de pareils fruits, il n'y a pas de loi. 24 Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. 25 Si nous vivons par l'esprit, marchons aussi par l'esprit. 26 Ne cherchons pas une vaine gloire en nous provoquant les uns les autres, en nous portant mutuellement envie.


Galates 6. 1 Frères, lors même qu'un homme se serait laissé surprendre à quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur, prenant garde à vous-mêmes, de peur que vous ne tombiez aussi en tentation. 2 Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la parole du Christ 3 car si quelqu'un croit être quelque chose, alors qu'il n'est rien, il s'abuse lui-même. 4 Que chacun examine ses propres œuvres et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul et non en se comparant à autrui 5 car chacun aura son propre fardeau à porter. 6 Que celui à qui on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l'enseigne. 7 Ne vous y trompez pas, on ne se rit pas de Dieu. Ce qu'on aura semé, on le moissonnera. 8 Celui qui sème dans sa chair moissonnera, de la chair, la corruption, celui qui sème dans l'esprit moissonnera, de l'esprit, la vie éternelle. 9 Ne nous lassons pas de faire le bien car nous moissonnerons en son temps, si nous ne nous relâchons pas. 10 Ainsi donc, pendant que nous en avons le temps, faisons le bien envers tous et surtout envers les frères dans la foi. 11 Voyez quelles lettres j'ai tracées pour vous de ma propre main. 12 Tous ceux qui veulent gagner les bonnes grâces des hommes, ce sont ceux-là qui vous contraignent à vous faire circoncire, à l'unique fin de n'être pas persécutés pour la croix du Christ. 13 Car ces circoncis, n'observent pas eux-mêmes la Loi mais ils veulent que vous receviez la circoncision, afin de se glorifier en votre chair. 14 Pour moi, Dieu me garde de me glorifier, si ce n'est dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde 15 car la circoncision n'est rien, l'incirconcision n'est rien, ce qui est, tout, c'est d'être une nouvelle créature. 16 Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle et sur l'Israël de Dieu. 17 Au reste, que personne désormais ne me suscite plus d'embarras car je porte sur mon corps les stigmates de Jésus. 18 Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.


Notes sur la Lettre aux Galates

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1.6 ; 1.7 Un autre Évangile. Saint Paul a ici en vue l’Évangile que prêchaient les faux docteurs. C’était au fond celui de Jésus-Christ, auquel ils joignaient la pratique de la loi de Moïse, mais cette addition suffisait, comme le dit l’Apôtre, pour renverser l’Évangile du Christ.

1.11 Voir 1 Corinthiens, 15, 1.

1.12 Voir Éphésiens, 3, 3.

1.14 Des traditions de mes pères. Voir Matthieu 15, 2.

1.17 En Arabie. Peut-être le désert d’Arabie, dans les environs de Damas. Le nom d’Arabie désigne la contrée qui s’étend entre l’Égypte, la Palestine, la Syrie, la Mésopotamie, la Babylonie, le golfe Persique et la mer Rouge. ― A Damas. Voir Actes des Apôtres, 9, 2.

1.18 Trois ans après sa conversion.

1.19 Le frère ; c’est-à-dire le cousin. Le mot cousin n’existant pas en araméen, pour dire « cousin », on dit « frère ». Voir Matth. 12, 46.

1.20 je l'atteste devant Dieu ; c’est-à-dire prenant Dieu à témoin.

1.21 Syrie. Voir Matthieu 4, 24. ― Cilicie. Voir Actes des Apôtres, 5, 9 et 15, 41.

1.22 Qui sont dans le Christ ; c’est-à-dire qui croyaient en Jésus-Christ, qui s’étaient convertis au christianisme. ― De Judée, non compris Jérusalem, capitale de la Judée.

2.1 Avec Barnabé. Voir Actes des Apôtres, 4, 36. ― Ayant pris Tite. Voir 2 Corinthiens, 2, 13. ― Quatorze ans depuis mon 1er voyage à Jérusalem, lequel eut lieu trois ans après ma conversion. ― Je montai de nouveau pour assister au concile de Jérusalem (voir Actes des Apôtres, 15). C’était le 3e voyage de Paul à Jérusalem : le second, mentionné dans Actes des Apôtres, 11, 30, est passé ici sous silence parce qu’il n’avait été qu’un voyage d’affaires, et qu’à cette époque (Pâque de l’an 44), saint Jacques le Majeur avait déjà souffert le martyre, saint Pierre était en prison et les autres Apôtres dispersés.

2.2 ceux qui étaient les plus considérés. Cf. Actes des Apôtres, 5, 36.

2.6 Voir Deutéronome, 10, 17 ; Job, 34, 19 ; Sagesse, 6, 8 ; Ecclésiastique, 35, 15 ; Actes des Apôtres, 10, 34 ; Romains, 2, 11 ; Éphésiens, 6, 9 ; Colossiens, 3, 25 ; 1 Pierre, 1, 17. ne m'imposèrent rien de plus, rien qui fût en opposition avec ce que je leur avais exposé.

2.7 Comme à la naissance de l’Église chrétienne, les Juifs conservaient encore une sorte d’horreur pour les païens, saint Pierre et saint Paul se partagèrent le ministère évangélique, de manière que le premier fut chargé de prêcher les Juifs, et le second les païens ; mais cela n’empêchait pas chacun d’eux d’annoncer indistinctement l’Évangile aux Juifs et aux païens, toutes les fois que l’occasion s’en présentait.

2.9 Céphas est le même que saint Pierre. Voir Jean, 1, 42. ― Quelques auteurs ont prétendu que Céphas, avec lequel saint Paul eut un différend à Antioche, n’était pas saint Pierre ; d’autres que ce dissentiment était purement fictif ; mais ces sentiments sont inadmissibles. Le premier d’abord. ― 1° Il a la tradition contre lui. A la vérité, quelques docteurs ont émis un doute sur l’identité de saint Pierre et de Céphas ; mais, comme le remarque saint Jérôme, ce n’était de leur part qu’une conjecture, et ils ne la faisaient que pour montrer la faiblesse des objections qu’on prétendait tirer du conflit d’Antioche. ― 2° Céphas est bien le même nom que Pierre : il a en syriaque la même signification que Petros en grec. Saint Pierre le portait en Judée, et c’est le premier que le Sauveur lui ait donné. Saint Paul le lui donne indubitablement ailleurs. ― 3° Il est évident que le personnage dont il s’agit est un personnage éminent, égal, sinon supérieur à saint Paul, par conséquent apôtre comme lui. Son exemple fait fléchir Barnabé et menace d’entraîner toute l’Église d’Antioche. Saint Paul fait un acte de courage en lui adressant une représentation. D’ailleurs, quel moyen de le distinguer du Céphas nommé plus haut, entre saint Jacques et saint Jean, comme étant, aussi bien qu’eux, une colonne de l’Église ? Le second sentiment n’est ni plus suivi ni plus solide. Saint Jérôme, qui l’avait d’abord proposé, d’après Origène et saint Chrysostome, fut obligé d’y renoncer. Il est bien vrai que les mots grecs, rendus dans la Vulgate par in facie, pris isolément, pourraient se traduire par : en apparence. Il est vrai aussi qu’il est parlé de dissimulation ou de défaut de franchise. Cela ne suffit pas néanmoins pour justifier l’hypothèse d’une scène concertée entre les deux apôtres, ou d’une discussion feinte pour l’instruction de leurs disciples. Ni cette interprétation ni cette hypothèse ne sont naturelles. On n’y a recouru que dans une intention apologétique, afin de couper court aux objections et de mettre ne même temps à couvert la conduite de saint Pierre et de saint Paul. Mais on a pris le change, et on a substitué un tort véritable, un défaut de droiture dans l’un et l’autre apôtre, à une pure inadvertance ou à une erreur de procédé de la part de saint Pierre ; car le mot de saint Paul, que Pierre était répréhensible, n’entraîne pas d’autre conséquence et n’a pas plus de portée. Il signifie seulement que la conduite suivie par saint Pierre donnait lieu à des interprétations fâcheuses, que ses égards pour les préjugés de ses compatriotes étaient, contre son gré, de nature à confirmer les Juifs dans leurs prétentions, ainsi qu’à inquiéter et à rebuter les païens. Rien n’indique qu’il eût en cela blessé sa conscience le moins du monde. Dieu voulut qu’en cette occasion il fût averti de ce qu’il avait à faire, non par une vision comme à Joppé, mais par un collègue et un subordonné, afin que son humilité pût servir à l’édification de tous.

2.11 Saint Paul avait reproché à saint Pierre de s’être retiré de la table des païens, dans la crainte de scandaliser les Juifs convertis ; ce qui pouvait faire croire aux païens qu’ils étaient obligés de se conformer à la manière de vivre des Juifs, et par là même gêner la liberté chrétienne. Mais ce reproche n’attaque nullement la suprématie du prince des Apôtres ; car, dans de pareils cas, un inférieur peut et quelquefois doit avertir avec respect son supérieur ; et, comme le remarque saint Augustin, saint Pierre le souffrît avec une douceur, une humilité, une patience dignes de celui à qui le Sauveur avait dit : Tu es Pierre, et sur toi je bâtirai mon Église.

2.16 Voir Romains, 3, 20.

2.17 Sens : non, Jésus-Christ n’est pas ministre du péché ; car ce n’est pas quand nous cherchons à être justifiés par la foi en lui, sans les œuvres de la Loi, que nous sommes trouvés pécheurs, mais c’est quand, faisant tout le contraire, nous voulons rétablir la Loi dont nous avions reconnu l’impuissance et abandonné la pratique.

3.4 Si toutefois c'est en vain. Cest-a-dire je veux espérer que ce ne sera pas en vain.

3.6 Voir Genèse, 15, 6 ; Romains, 4, 3 ; Jacques, 2, 23.

3.7 Qui sont de la foi. L’Apôtre veut dire que c’est la foi qui fait les véritables enfants d’Abraham.

3.8 Voir Genèse, 12, 3 ; Ecclésiastique, 44, 20.

3.10 Voir Deutéronome, 27, 26.

3.11 Voir Habacuc, 2, 4 ; Romains, 1, 17.

3.12 Voir Lévitique, 18, 5.

3.13 Voir Deutéronome, 21, 23.

3.14 l'Esprit promis ; c’est-à-dire l’Esprit qui avait été promis implicitement, voir Genèse, 22, 17-18 ; mais explicitement, voir Isaïe, 44, 3 ; Ézéchiel, 39, 29 ; Joël, 2, 28.

3.15 Voir Hébreux, 9, 17.

3.16 Il dit ; c’est-à-dire Dieu.

3.22 Le mot tout est pour tous les hommes. Nous avons déjà fait observer que cette énallage de genre avait pour but d’exprimer la généralité la plus complète. L’Apôtre ne fait que répéter ici ce qu’il a dit précédemment, voir Romains, 3, 9, savoir que les Juifs et les Grecs (c’est-à-dire tous les païens) étaient tous sous le péché.

3.24 Notre pédagogue, chez les Grec et les Romains, étaient ordinairement des esclaves qui accompagnaient partout les enfants confiés à leurs soins, veillaient sur eux et leur apprenaient les premiers éléments des connaissances, jusqu’à ce que l’enfant pût entendre plus tard les leçons de quelque maître renommé. Tel fut exactement le rôle de la Loi auprès du peuple Juif.

3.25 Nous ne sommes plus sous un pédagogue : nous sommes des fils sortis de tutelle, libres.

3.27 Voir Romains, 6, 3.

3.28 Grec ; c’est-à-dire Païen en général.

4.3 Sous l'esclavage des forces qui régissent le monde, c’est-à-dire des cérémonies de la loi en usage parmi les Juifs charnels, et qui étaient des instructions grossières et figuratives que Dieu donnait au monde.

4.4 La plénitude des temps ; c’est-à-dire le temps de la majorité.

4.6 Abba, Père. Voir Marc, 14, 36.

4.10 L’Apôtre parle ici soit de l’observation des jours heureux ou malheureux, soit des fêtes juives, à l’observance desquelles les docteurs juifs cherchaient à amener les Galates.

4.13 l'infirmité de ma chair ; c’est-à-dire au milieu des tribulations que j’éprouvais. Lorsque Paul traversa pour la première fois le pays des Galates (voir Actes des Apôtres, 16, 6), il fut, paraît-il, retenu au milieu d’eux par un état de maladie ; et il profita de ce séjour forcé pour leur annoncer l’Évangile. une épreuve : sa maladie, que Paul appelle la faiblesse de la chair, aurait pu nuire au succès de sa prédication, en attirant sur lui le mépris des Galates ; mais il n’en fut rien.

4.22 Voir Genèse, 16, 15 ; 21, 2. ― Deux fils, Ismaël et Isaac, le premier de la servante égyptienne, Agar, le second, de la femme libre, Sara.

4.24 Le mont Sinaï où la loi fut donnée au peuple d’Israël, dans la péninsule du Sinaï.

4.26 La Jérusalem d’en haut, le ciel.

4.27 Voir Isaïe, 54, 1.

4.28 Voir Romains, 9, 8.

4.30 Voir Genèse, 21, 10.

5.2 Voir Actes des Apôtres, 15, 1.

5.9 Voir 1 Corinthiens, 5, 6.

5.12 qu'ils se fassent plutôt mutiler complètement. Puisqu’ils tiennent tant à se faire circoncire, qu’ils se fassent aussi entièrement amputer. C’est ainsi qu’ont traduit saint Augustin, saint Jérôme, saint Chrysostome, Théophylacte, Théodoret, et la plupart des anciens.

5.13 Vivre selon la chair, cherchant à satisfaire vos passions aux dépens même de vos frères.

5.14 Voir Lévitique, 19, 18 ; Matthieu 22, 39 ; Romains, 13, 8.

5.16 Voir 1 Pierre, 2, 11.

6.1 Vous qui êtes spirituels. Voir 1 Corinthiens, 2, 14.

6.5 Voir 1 Corinthiens, 3, 8. ― Chacun aura son propre fardeau à porter. Cette maxime n’est nullement en opposition avec celle du verset 1, qui a rapport au monde présent dans lequel les hommes doivent, en bons frères, s’aider mutuellement de leurs conseils, supporter leurs faiblesses et leurs imperfections mutuelles ; elle se rapporte évidemment au jugement de Dieu, où chacun recevra le prix de ses propres œuvres, bonnes ou mauvaises, et rendra compte non de ce que son frère aurait fait, mais de ce qu’il aura fait lui-même, sans que les fautes d’autrui puissent justifier les siennes.

6.9 Voir 2 Thessaloniciens, 3, 13.

6.10 Faisons le bien, etc. L’Apôtre n’exempte personne de faire du bien au prochain. Ainsi la différence de religion ne saurait être un titre qui nous exempte de faire du bien à ceux qui n’appartiennent pas à notre communion, quoique dans la distribution de nos charités et de nos aumônes nous devions, comme le dit saint Ambroise, commencer par ceux qui nous sont unis par les liens d’une même loi.

6.11 Voyez quelles lettres, etc. ; c’est-à-dire, selon le Grec, quelle longue lettre. Saint Paul dictait et souscrivait ordinairement ses lettres. C’est pourquoi il fait remarquer aux Galates que celle qu’il leur adresse, est écrite de sa propre main ; par où ils peuvent voir l’amour tout particulier qu’il leur porte.

6.12 Gagner les bonnes grâces des hommes , c’est-à-dire gagner, par des moyens flatteurs, des paroles hypocrites, l’approbation des hommes. ― Persécutés pour la croix du Christ, comme ils le seraient certainement s’ils prêchaient que la croix est l’unique source de notre salut.

6.13 Ce n’est pas l’amour de la Loi, mais l’hypocrisie et l’orgueil qui les inspirent. ― Se glorifier auprès des Juifs de vous avoir fait circoncire.

6.14 Dans la croix, comme unique fondement du salut. ― Par qui tout lien entre le monde et moi est brisé ; le monde étant mort pour moi, je n’ai plus ni à le craindre ni à rechercher sa faveur.

6.16 L’Israël de Dieu ; le véritable Israël, c’est-à-dire tous ceux qui sont les vrais Israélites par l’esprit de foi.

6.17 Je porte, etc. Anciennement on imprimait sur le corps des soldats et des serviteurs certains caractères pour les distinguer. ― Les stigmates, les marques que porte saint Paul, serviteur de Jésus-Christ, ce sont les cicatrices des plaies, des blessures, des souffrances qu’il a endurées pour son maître. Voir 2 Corinthiens, 11, 23-27.



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