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Livre de Daniel

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Introduction


La personne du prophète. — Son nom paraît avoir signifié : Dieu est mon juge, c.-à-d., mon défenseur (moins bien, suivant quelques exégètes : Juge de Dieu, c.-à-d. celui qui juge au nom de Dieu. L'Ancien Testament cite deux autres personnages nommés Daniel. Cf 1 Chro. 3, 1 ; Esdr. 8, 2, et Neh. 10, 6). Le livre qui lui est attribué nous fournit d’assez nombreux renseignements sur sa vie. Il était né en Palestine, d’origine noble (cf. Dan. 1, 3) et même d’ascendance royale s’il faut en croire l’historien Josèphe (Ant., 10, 10, 1. Ce sentiment est loin d'être certain). Il n’était qu’un adolescent, lorsqu’il fut déporté à Babylone par le célèbre roi chaldéen Nabuchodonosor, tout à fait au début de la captivité juive, la troisième année du règne de Joakim (606 ou 605 ayant J .-C.) (cf. Dan. 1, 1). Là, il fut instruit dans les sciences et la langue de la Chaldée, avec quelques autres jeunes Israélites ; puis il entra au service du roi.

Son intelligence, et surtout le succès avec lequel, grâce aux lumières reçues du ciel, il interpréta deux songes de Nabuchodonosor (2, 1 et ss. ; 4, 1 et ss.), lui valurent, jusqu’à la mort de ce prince, de grands honneurs et une puissance presque royale (cf. Dan. 2, 46-49). Plus tard, sous le règne de l’impie Baltasar, il recouvra momentanément sa haute dignité, après avoir expliqué au roi les caractères mystérieux qui prophétisaient la ruine de l’empire babylonien (5, 1 et ss.). Nous le retrouvons au pouvoir sous Darius le Mède, auquel il avait singulièrement plu (6, 1 et ss.). Il exerça donc en Chaldée, procurant la gloire de son Dieu et le bien de son peuple, un rôle analogue à celui que Joseph avait autrefois rempli en Égypte. Mais cela même lui créa des ennemis nombreux, acharnés, qui mirent tout en œuvre pour le perdre, et dont il ne put déjouer les embûches que par la protection toute spéciale du Seigneur (cf. Dan. 6, 4 et ss.; 14, 27 et ss.).

Il parvint à une grande vieillesse, puisqu’il vivait encore en 534, trois ans après la prise de Babylone par Cyrus (cf. 10, 1. En supposant qu'il fût âgé d'environ dix ans lorsqu'il vint à Babylone, il vécut au delà de quatre-vingt ans). Il fut donc témoin de la fin de la captivité. Son tombeau, authentique ou non, que l’on montre aux environs de l’ancienne Suse, a toujours été l’objet d’une grande vénération.

On a dit à bon droit de Daniel qu’il est « un des plus grands caractères qui apparaisse dans les derniers siècles de l'ancienne Alliance ». Josèphe (Ant., 10, 11, 7) fait de lui un magnifique éloge, et le regarde comme « l’un des plus grands d’entre les prophètes ». Au milieu des honneurs comme dans l'adversité, il demeura toujours admirablement fidèle à son Dieu et aux préceptes de la religion mosaïque (cf. 1, 8 et ss. ; 6, 5, 10, etc. Hebr. 11, 33). La sagesse qu’il manifesta, dès ses jeunes années, à l’occasion du jugement de Suzanne (cf. 13, 1 et ss.), le rendit justement célèbre ; aussi est‑elle déjà vantée par Ézéchiel, son contemporain, qui le compare à Noé et à Job sous le rapport de la sainteté (cf. Ez. 14, 14, 26; 28, 3). Le Talmud (Traité Ioma, 69, b) envisage Daniel comme un type du Messie, à cause de ses souffrances courageusement supportées.

Le sujet et la division du livre. — L’écrit inspiré qui porte le nom de Daniel raconte le rôle providentiel que ce saint personnage joua à Babylone, et les visions grandioses que Dieu lui révéla touchant l’avenir du royaume théocratique.

Ce livre se divise en deux parties à peu près égales, très distinctes sous le rapport du sujet traité. La première (1, 1-6, 28) est surtout historique (elle contient cependant des prophéties très importantes , ch. 2, 4, 5), et expose les principaux événements de la vie de Daniel sous les règnes de Nabuchodonosor (ch. 1-4), de Baltasar (ch. 5) et de Darius le Mède (ch. 6). Elle contient six récits, dont le premier sert d’introduction au livre entier : 1° Daniel et trois de ses amis sont déportés à Babylone, et admis à la cour du roi (1, 1-21) ; 2° Daniel explique le songe de Nabuchodonosor relatif à la statue gigantesque (2, 1-49) ; 3° les trois amis de Daniel dans la fournaise (3, 1-97) ; 4° le songe de Nabuchodonosor relatif au grand arbre, et son interprétation par Daniel (3, 98 -4, 34) ; 5° le festin de Baltasar et l’explication des trois mots mystérieux (5, 1- 31) ; 6° Daniel dans la fosse aux lions (6, 1 -28). La seconde partie (7,1 - 12, 13), est exclusivement prophétique. Elle annonce, dans quatre visions remarquables, les destinées successives des grands empires païens, envisagés soit en eux-mêmes, soit dans leurs rapports avec le peuple de Dieu : 1° les quatre animaux qui symbolisent la succession des monarchies païennes et l’avènement du royaume de Dieu (ch. 7) ; 2° le bélier et le bouc (ch. 8) ; 3° les soixante-dix semaines d’années (ch. 9) ; 4° les calamités que le peuple de Dieu devra subir de la part des païens avant son glorieux rétablissement (ch. 10-12). L’ordre suivi dans chacune de ces deux parties est celui de la chronologie. Un appendice historique (13, 1-14, 42), dont les intéressantes narrations appartiennent à des époques diverses, raconte l’histoire de Suzanne, et les épisodes de Bel et du dragon.

En tout cela règne une parfaite unité (les rationalistes eux-mêmes repoussent « d'un accord unanime » les hypothèses des plus anciens des leurs, d'après lesquelles le livre de Daniel serait composé de fragments écrits par divers auteurs). « C’est partout le même esprit; partout, bien que sous des formes différentes, nous retrouvons les mêmes idées sur l’avenir, » le même fond général, le même style (notez, entre autres détails, des formules identiques qui retentissent à travers le livre entier. Cf. 3, 4, 7 ; 5, 19 ; 6, 25 ; 7, 14, etc.).

Son but et son importance. — Le but du livre de Daniel fut évidemment, d’après le plan divin, de préserver la foi des Juifs, non seulement pendant la période pénible et décourageante de l’exil, mais aussi durant l’ère des persécutions, plus difficile encore à traverser, qui les attendait avant l’apparition du Messie. Dans les récits et les révélations de Daniel, le peuple de Dieu possédait un document authentique, qui lui promettait clairement la délivrance finale, grâce au Messie ; il savait que les royaumes païens, quelque puissants qu’ils fussent, ne réussiraient pas à le détruire, et que le triomphe de la vraie religion sur le monde était une chose assurée.

Sous le rapport historique, comme au point de vue christologique, l’importance de ces pages ne saurait être trop relevée. Elles nous ont conservé, sur la dernière période de l’histoire chaldéenne et sur les débuts de la monarchie persane, des détails que nous n’aurions connus qu'imparfaitement sans elles. Quant au royaume du Messie, elles en déroulent merveilleusement les perspectives dans la suite des âges, et non seulement elles parlent avec netteté du Libérateur promis, mais elles déterminent d’une manière unique l’époque précise de sa venue. On a pu dire très légitimement, à propos de la partie prophétique du livre, qu’elle est une des meilleures preuves qui existent en faveur de la vérité de la religion révélée.

La place qu’il occupe dans le canon n'est pas la même partout. Dans les anciennes traductions grecques, latines, etc., et en général dans toutes les versions chrétiennes des saints Livres, il est placé entre les écrits d’Ézéchiel et d’Osée, à la suite des grands prophètes et avant les petits prophètes. Dans la Bible hébraïque, il est rangé parmi les Ketûbim ou Hagiographes, entre les livres d’Esther et d’Esdras. Ce n’est pas que les Juifs aient jamais contesté à Daniel son titre de prophète (cf. la parole de Josèphe) ; mais, il avait exercé « une mission spéciale, en dehors de la mission ordinaire des prophètes; il avait joué un rôle dans l’histoire de Babylone, et son œuvre a ainsi revêtu un caractère particulier, dont aucun autre livre de l’Ancien Testament n’offrait le prototype » (Vigouroux, Manuel Biblique, t. 2, n. 1056). Au reste, même dans la Bible hébraïque, « il paraît avoir figuré primitivement dans la série des prophètes », comme le montre la place que lui ont attribuée les Septante. « Il figure même avant Ézéchiel dans les descriptions authentiques du canon des Juifs que nous ont laissées deux écrivains célèbres des 1er et 3ème siècles, Méliton de Sardes et Origène. » (cf. L. Wogue (écrivain israélite), Histoire de la Bible et de l'exégèse biblique jusqu'à nos jours, Paris, 1881, p. 74). On peut conclure de là que c’est seulement vers le 4ème siècle de notre ère que les Talmudistes le rangèrent parmi les Hagiographes.

Le texte hébreu, les versions grecques et la Vulgate. - Le livre de Daniel a cela de particulier, comme celui d’Esdras, qu’il a été écrit en deux langues différentes, l’hébreu et l’araméen. Le début, 1, 1-2, 4a, et les chapitres 8-12 ont été composés en hébreu ; à partir de 2, 4b, jusqu'à 7, 28, tout est araméen, excepté le fragment deutérocanonique 3, 24-90, qui ne nous est parvenu qu’en grec. Nous ne possédons aussi que la traduction grecque des chapitres 13 et 14, également deutérocanoniques. C’est à l’occasion de la réponse faite à Nabuchodonosor par ses magiciens en langue araméenne (2, 4b), que cet idiome est employé pour la première fois par l’auteur. Il continue de s’en servir dans tout le reste de la partie historique ; mais on ignore pour quel motif il a écrit sa première vision en araméen.

« L'hébreu de ce livre a les plus grandes ressemblances avec celui d’Habacuc et d’Ézéchiel. L’araméen, comme celui d’Esdras, a une forme plus archaïque que celui des autres documents les plus anciens que nous possédons en cette langue, tels que les Targums » (Vigouroux, Manuel Biblique, t. 2, n. 1054. « La partie araméenne de Daniel est généralement appelée chaldéenne. Cette dernière expression est impropre et peut induire en erreur, en faisant croire que la langue employée par Daniel dans cette partie de son livre est la langue des Chaldéens ; c'était, comme le dit le texte originel, le dialecte des habitants d'Aram ou de la Syrie, 'arâmît συριστί, syriace). Daniel réserve le nom de lingua Chaldaeorum à celle qui s'écrivait avec les caractères cunéiformes. Cf. 1, 4 » (Ibid.).

Il existe deux versions grecques du livre de Daniel : celle des Septante et celle de Théodotion. La première fut abandonnée dès le 3ème siècle par les Églises grecques, probablement à cause de ses nombreuses imperfections (voyez saint Jérôme, in Dan. 4, 6), et on lui substitua la seconde. Pour la partie protocanonique, la Vulgate a été faite directement sur le texte hébreu ; pour les passages deutérocanoniques, saint Jérôme a suivi Théodotion, comme il le dit à plusieurs reprises au cours du livre.

6° L’authenticité du livre de Daniel fut violemment attaquée dès les temps anciens par le néoplatonicien Porphyre (au 3ème siècle de l'ère chrétienne), qui a fourni la plupart de leurs arguments aux rationalistes modernes. Il attribuait la composition de cet écrit, comme le fait encore l’école dite critique, à un Juif contemporain d’Antiochus Épiphane (ce prince impie régna de 175 à 164 avant J.-C.), qui aurait eu recours à ce subterfuge pour mieux remonter le courage de ses coreligionnaires, ébranlés par les persécutions du tyran :

« Pour rejeter l’authenticité du livre de Daniel, les incrédules s’appuient d’abord sur les faits surnaturels qu’il contient et qu’ils traitent de fabuleux, d’impossibles : les miracles (disent-ils) sont incroyables ; les prophéties, trop circonstanciées pour avoir été rédigées avant les événements (c'est là, en vérité, le principal motif de leur négation ; ils l'avouent assez franchement). Nous ne contestons pas qu’il n’ait fallu une intervention miraculeuse de Dieu pour produire quelques-uns des événements dont il s’agit et pour découvrir l’avenir à un mortel ; mais nous croyons au miracle, et nous ne rejetons pas un écrit parce qu’il n’a pu être composé que moyennant une révélation. La possibilité et l’existence du miracle sont pour tout chrétien aussi certaines que l’existence de Dieu qui le produit. Le Seigneur jugea à propos de multiplier les prodiges pour se manifester aux Païens et mettre fin à la captivité, du temps de Daniel, comme il l’avait fait à l'époque de l’exode pour arracher son peuple à la servitude de l’Égypte, et comme il le fit depuis pour fonder son Église. — A ces objections a priori, on ajoute des objections de détail qui n’ont pas plus de valeur. 1° L’auteur de l’Ecclésiastique n’a pas nommé Daniel parmi les prophètes ; donc, assure-t-on, il ne le connaissait pas. La conclusion est fausse. Dans le canon hébreu, Daniel est placé parmi les hagiographes, non parmi les prophètes ; de là l’omission de Jésus fils de Sirach, qui passe d’ailleurs aussi Esdras sous silence, quoique le nom de ce scribe se trouve cité dans le canon des Juifs. 2° On allègue aussi contre l'authenticité du livre de Daniel les noms grecs d’instruments de musique qu’on lit 3, 5, 7, 10, et qui ne peuvent avoir été connus, dit-on, en Asie, qu’à une époque moins ancienne que celle de Cyrus. Cette objection porte à faux. Il existait entre la Grèce et l’Asie antérieure des relations soit directes, soit indirectes, longtemps avant l’époque de Daniel ; il n’est donc pas surprenant que des noms grecs d’instruments de musique et ces instruments eux-mêmes fussent connus à Babylone (Vigouroux, Manuel Biblique, t. 2, n. 1056). 3° Les objections que nos adversaires empruntent à l’histoire, à la chronologie, à la doctrine, à certaines expressions particulières, seront fidèlement citées dans le commentaire, qui en montrera, nous l’espérons, le peu de fondement (on les trouvera groupées et savamment réfutées dans les ouvrages suivants : F. Vigouroux, les Livres saints et la critique rationaliste, t. 4, p. 310-342 de la 2è édit.; Fabre d'Envieu, le Livre du prophète Daniel, t.1, passim. 4° Peut-on mentionner comme un argument sérieux celui que l’on tire des éloges décernés çà et là à Daniel (cf. 1, 17 ; 5, 11 ; 6, 4 ; 9, 13, etc.)? Les louanges que saint Paul se donne à lui-même dans les lettres aux Corinthiens prouvent-elles qu’il ne saurait être l’auteur de ces lettres ? D’ailleurs, le caractère toujours calme et impartial de la narration inspire une confiance entière au lecteur qui est sans parti pris.

Les preuves positives, soit extrinsèques, soit intrinsèques, ne manquent pas pour démontrer l'authenticité du livre de Daniel. Qu’il suffise de signaler ici les principales. « 1° Le témoignage du Nouveau Testament (cf. Math. 24, 15 ; Marc. 13, 14 ; Hebr. 11-33-34). 2° Celui de Josèphe ; il raconte (Antiquités Judaïques 11, 8, 5) qu’on montra les prophéties de Daniel à Alexandre le Grand, quand ce prince visita Jérusalem. 3° Le premier livre des Maccabées, qui est presque contemporain des événements qu’il raconte, suppose l’existence du livre de Daniel ; bien plus, il suppose la connaissance de la version grecque de ce livre (1 Macc. 2, 60. Comparez en outre 1 Macc. 1, 54, et Dan. 9, 27; 1 Macc. 2, 59, 60, et Dan. 3 (voir le texte grec). Voyez aussi Zach. 2, 1-4, et Dan 7, 7-8 ; 8, 3-9) ; par conséquent, celui-ci avait été écrit assez longtemps avant cette époque. 4° On ne peut expliquer l’admission de Daniel dans le canon juif, qu’en le regardant comme une œuvre authentique. Ce canon était clos avant l’époque des Maccabées; d’où il suit que tous les écrits qu’il contient sont d’une date antérieure (« On ne peut admettre qu'à cette époque de zèle pour les traditions et de haine pour les nouveautés religieuses, la synagogue ait voulu recevoir parmi les saintes Écritures un livre de composition récente. « L. Wogue, l.c., p. 76). 5° La connaissance minutieuse que possède l’auteur des mœurs, des coutumes, de l’histoire et de la religion chaldéennes est une preuve qu’il était contemporain des faits qu’il raconte ; après la ruine de l’empire de Nabuchodonosor par les Perses et les Mèdes, personne n’aurait pu être initié à tant de détails secondaires, dont les découvertes modernes confirment l’entière exactitude. 6° La langue est celle d’un homme qui vivait à l’époque de la captivité. Il avait l’habitude de s’exprimer dans les deux langues, hébraïque et araméenne; du temps des Maccabées, on ne parlait plus qu’araméen. L’emploi de certains mots, d’origine aryenne et non sémitique, ne s’explique non plus que par l'habitation de Daniel à la cour des rois perses ; un Juif écrivant en Palestine n’aurait jamais usé de pareilles expressions. » (Man. Biblique, t. 2, n. 1055. Pour le développement de ces preuves, voyez F. Vigouroux, la Bible et les découvertes modernes, t. 4, p. 421-576 de la 5ème édition.

Les parties deutérocanoniques. — Le texte latin du livre de Daniel renferme, comme celui d’Esther, plusieurs fragments qui ne se trouvent pas dans la Bible hébraïque, et qu'on nomme pour ce motif deutérocanoniques. Ce sont : 1° le cantique des trois jeunes gens dans la fournaise (3, 24-90) ; 2° l’histoire de Susanne (ch. 13) ; 3° les épisodes de Bel et du dragon (ch. 14). Sous le rapport de l’autorité et de l’inspiration, ils ne diffèrent en rien de la partie proto-canonique du livre, comme l’ont défini les conciles de Trente (Sess. 4) et de Vatican I (Sess. 3, c.2). Leur présence dans les traductions des Septante et de Théodotion montre qu’ils faisaient primitivement partie du canon des saintes Écritures chez les Juifs. Les versions syriaque, arabe et arménienne les possèdent aussi, comme la Vulgate. Si l’on a parfois discuté dans l’ancienne Église sur leur canonicité, il est certain qu’un très grand nombre de Pères et de Docteurs les admettaient comme parties intégrantes de la Bible, au même degré que le reste du livre voyez le Vigouroux, Manuel Biblique, t. 1, n. 33. Origène, Ep. Ad Afric., réfute avec vigueur Jules l'Africain, qui avait émis l'opinion que l'histoire de Susanne était apocryphe ; il lui rappelle que son sentiment était nouveau et allait à l'encontre du sentiment universel, qui avait toujours prévalu dans l'Église). Les peintures des catacombes, qui représentent les trois jeunes gens dans la fournaise, Daniel dans la fosse aux lions recevant d'Habacuc sa nourriture, et l'histoire de Susanne sont d'autres garants précieux de la tradition chrétienne. Ces divers fragments ont, dans le détail comme dans l'ensemble, un caractère identique à celui des passages proto-canoniques : ils nous décrivent le même Daniel, la même cour chaldéenne ou persane, le même cadre historique, des miracles de même nature. Quoique nous ne possédions plus l'original hébreu ou araméen, l'inspection du texte grec prouve que ces fragments durent être primitivement composés dans l'une de ces deux langues, car les aramaïsmes y abondent (voyez, pour le développement de ces preuves, F. Vigouroux, les Livres saints et la critique rationaliste, t. 4, p. 343-355 de la 2è édition.

Plusieurs exégètes catholiques (entre autres, Cornelius a Lapide) pensent toutefois qu'ils ne firent pas partie de la rédaction primitive, mais qu'ils furent composés par un contemporain de Daniel et insérés ensuite dans le livre. Mais d'autres commentateurs ne voient aucune raison de ne pas attribuer ces passages au prophète lui-même ; sentiment qui nous paraît préférable.

8° Les meilleurs commentateurs catholiques du livre de Daniel sont les suivants: dans l'antiquité, Théodoret de Cyr et saint Jérôme ; au moyen âge, Albert le Grand ; dans les temps modernes, Pererius (Rome, 1587), et C. Sanchez (Lyon, 1612) ; au XIXème : J. Fabre d'Envieu (le Livre du prophète Daniel, Paris, 1888-1889).





Livre de Daniel



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Daniel 1. 1 La troisième année du règne de Joakim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem et l'assiégea. 2 Le Seigneur livra entre ses mains Joakim, roi de Juda et une partie des vases de la maison de Dieu et il les emporta au pays de Sennaar, dans la maison de son dieu et il déposa les vases dans le trésor de son dieu. 3 Le roi dit à Asphenez, chef de ses eunuques, d'amener d'entre les enfants d'Israël, de la race royale ou de la noblesse, 4 des jeunes gens sans aucun défaut, beaux de figure, doués de toutes sortes de talents, instruits et intelligents, pleins de vigueur, pour qu'ils se tinssent dans le palais du roi et qu'on leur enseignât la littérature et la langue des Chaldéens. 5 Le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets royaux et du vin dont il buvait, afin que, ayant été élevés pendant trois ans, ils se tinssent au bout de ce temps devant le roi. 6 Il y avait parmi eux, d'entre les enfants de Juda, Daniel, Ananias, Misaël et Azarias. 7 Le chef des eunuques leur donna des noms, il appela Daniel Baltassar, Ananias Sidrac, Misaël Misac et Azarias Abdénago. 8 Daniel résolut en son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont il buvait et il demanda au chef des eunuques de ne pas l'obliger à se souiller. 9 Et Dieu fit trouver à Daniel grâce et faveur auprès du chef des eunuques. 10 Le chef des eunuques dit à Daniel : "Je crains le roi, mon maître, qui a fixé ce que vous devez manger et boire, car pourquoi verrait-il vos visages plus défaits que ceux des jeunes gens de votre âge ? Vous mettriez en danger ma tête auprès du roi." 11 Alors Daniel dit au maître d'hôtel, que le chef des eunuques avait établi sur Daniel, Ananias, Misaël et Azarias : 12 "Fais, je te prie, un essai avec tes serviteurs pendant dix jours et qu'on nous donne des légumes à manger et de l'eau à boire. 13 Après cela, tu regarderas nos visages et le visage des jeunes gens qui mangent les mets du roi et, selon que tu auras vu, tu agiras avec tes serviteurs." 14 Il consentit à leur demande et les éprouva pendant dix jours. 15 Au bout de dix jours, ils se trouvèrent avoir meilleur visage et plus d'embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi. 16 Et le maître d'hôtel emportait les mets et le vin qu'ils devaient boire et leur donnait des légumes. 17 A ces jeunes gens, à tous les quatre, Dieu donna du savoir et de l'habileté dans toute la littérature et en toute sagesse et Daniel avait l'intelligence de toutes sortes de visions et de songes. 18 Au bout du temps fixé par le roi pour les amener, le chef des eunuques les amena devant Nabuchodonosor. 19 Le roi s'entretint avec eux et il ne se trouva personne parmi eux tous comme Daniel, Ananias, Misaël et Azarias, ils furent donc admis au service du roi. 20 Sur tous les sujets qui réclamaient de la sagesse et de l'intelligence et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les lettrés et magiciens qui étaient en tout son royaume. 21 Daniel fut ainsi jusqu'à la première année du roi Cyrus.


Daniel 2. 1 La seconde année du règne de Nabuchodonosor, Nabuchodonosor eut des songes, son esprit fut agité et le sommeil se retira de lui. 2 Le roi fit appeler les lettrés, les magiciens, les enchanteurs et les Chaldéens pour lui expliquer ses songes, ils vinrent et ils se tinrent devant le roi. 3 Le roi leur dit : "J'ai fait un songe et mon esprit est agité, cherchant à connaître ce songe." 4 Les Chaldéens répondirent au roi en langue araméenne : "O roi, vis éternellement. Dis le songe à tes serviteurs et nous en ferons connaître la signification." 5 Le roi répondit aux Chaldéens, en disant : "C'est chose arrêtée par moi. Si vous ne me faites savoir le songe et sa signification, vous serez coupés en morceaux et vos maisons seront réduites en cloaques. 6 Mais si vous me faîtes connaître le songe et sa signification, vous recevrez de moi des dons et des présents et de grands honneurs, ainsi faites-moi connaître le songe et sa signification." 7 Ils répondirent pour la deuxième fois en disant : "Que le roi dise le songe à ses serviteurs et nous en ferons connaître la signification." 8 Le roi répondit et dit : "En vérité, je sais que vous cherchez à gagner du temps, parce que vous voyez que c'est chose arrêtée par moi. 9 Puisque vous ne me faîtes pas savoir le songe, c'est que vous n'avez qu'une pensée, celle de concerter un discours mensonger et trompeur, pour le tenir devant moi, en attendant que les temps soient changés, ainsi, dites-moi le songe et je saurai que vous pourrez m-- 'en faire connaître la véritable signification." 10 Les Chaldéens répondirent devant le roi en disant : "Il n'y a pas d'homme sur la terre qui puisse faire connaître ce que le roi demande. Aussi jamais roi, si grand et si puissant qu'il ait été, n'a demandé pareille chose d'aucun lettré, astrologue ou Chaldéen. 11 La chose que le roi demande est difficile et il n'y a personne qui puisse la faire connaître devant le roi, hormis les dieux dont la demeure n'est pas parmi les mortels." 12 Là-dessus le roi se mit en colère et en grande fureur et il donna l'ordre de mettre à mort tous les sages de Babylone. 13 La sentence ayant été publiée, les sages étaient mis à mort et on cherchait Daniel et ses compagnons pour les tuer. 14 Alors Daniel fit une réponse prudente et sensée à Arioch, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. 15 Il prit la parole et dit à Arioch, commandant du roi : "Pourquoi cette sentence sévère de la part du roi ?" Et Arioch exposa la chose à Daniel. 16 Alors Daniel entra dans le palais et pria le roi de lui accorder un délai afin de faire connaître au roi la signification. 17 Aussitôt Daniel alla dans sa maison et informa de l'affaire Ananias, Misaël et Azarias, ses compagnons, 18 les engageant à implorer la miséricorde du Dieu du ciel sur ce mystère, pour qu'on ne fit pas périr Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. 19 Alors le secret fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit et Daniel bénit le Dieu du ciel. 20 Daniel prit la parole et dit : "Béni soit le nom de Dieu, d'éternité en éternité, car à lui appartiennent la sagesse et la force. 21 C'est lui qui change les moments et les temps, qui renverse les rois et qui élève les rois, qui donne la sagesse aux sages et le savoir aux intelligents. 22 C'est lui qui révèle les choses profondes et cachées, qui sait ce qui est dans les ténèbres et la lumière demeure avec lui. 23 C'est vous, Dieu de mes pères, que je célèbre et que je loue de ce que vous m'avez donné la sagesse et la force et de ce que maintenant vous m'avez fait savoir ce que nous vous avons demandé, en nous faisant savoir l'affaire du roi." 24 C'est pourquoi Daniel se rendit auprès d'Arioch, que le roi avait chargé de mettre à mort les sages de Babylone, il alla et lui parla ainsi : "Ne fais pas périr les sages de Babylone, introduis-moi devant le roi et je ferai connaître au roi la signification." 25 Arioch s'empressa de faire entrer Daniel devant le roi et lui parla ainsi : "J'ai trouvé parmi les captifs de Juda un homme qui fera savoir au roi la signification." 26 Le roi prit la parole et dit à Daniel, qui s'appelait Baltassar : "Es-tu capable de me faire savoir le songe que j'ai eu et sa signification ?" 27 Daniel répondit en présence du roi et dit : "Le secret que le roi demande, ni sages, ni magiciens, ni lettrés, ni astrologues ne sont capables de le faire connaître au roi. 28 Mais il y a un Dieu dans le ciel qui révèle les secrets et qui a fait savoir au roi Nabuchodonosor ce qui doit arriver à la fin des jours. Ton songe et les visions de ton esprit que tu as eues sur ton lit, les voici : 29 Toi, ô roi, tes pensées s'élevaient en ton esprit sur ton lit au sujet de ce qui arriverait après ce temps-ci et celui qui révèle les secrets t'a fait connaître ce qui doit arriver. 30 Et moi, ce n'est pas par une sagesse qui serait en moi, supérieure à celle de tous les vivants, que ce secret m'a été révélé, mais c'est afin qu'on en fasse savoir la signification au roi et que tu connaisses les pensées de ton cœur. 31 Toi, ô roi, tu regardais et voici une grande statue. Cette statue était immense et sa splendeur extraordinaire, elle se dressait devant toi et son aspect était terrible. 32 Cette statue avait la tête d'or fin, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les cuisses d'airain, 33 les jambes de fer, les pieds en partie de fer et en partie d'argile. 34 Tu regardais, jusqu'à ce qu'une pierre fût détachée, non par une main et frappa la statue à ses pieds de fer et d'argile et les brisa. 35 Alors furent brisés en même temps le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or et ils devinrent comme la balle qui s'élève de l'aire en été et le vent les emporta sans qu'on en trouve plus aucune trace et la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre. 36 Voilà le songe, sa signification, nous allons la dire devant le roi. 37 Toi, ô roi, roi des rois, à qui le Dieu du ciel a donné l'empire, la puissance, la force et la gloire, 38 entre les mains de qui il a livré, en quelque lieu qu'ils habitent, les enfants des hommes, les bêtes des champs, les oiseaux des cieux et qu'il a fait dominer sur eux tous : c'est toi qui es la tête d'or. 39 Après toi, il s'élèvera un autre royaume, moindre que toi, puis un troisième royaume d'airain, qui dominera sur toute la terre. 40 Un quatrième royaume sera fort comme le fer, de même que le fer écrase et brise tout et comme le fer qui met en pièces, il écrasera et mettra en pièces tous ceux-là. 41 Si tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, c'est que ce sera un royaume divisé, il y aura en lui de la solidité du fer, selon que tu as vu du fer mêlé à l'argile. 42 Mais comme les orteils des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort et il sera en partie fragile. 43 Si tu as vu le fer mêlé à l'argile, c'est qu'ils s’uniront par des mariages, mais ils ne tiendront pas l'un à l'autre, de même que le fer ne peut s'allier avec l'argile. 44 Dans le temps de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la domination ne sera pas abandonnée à un autre peuple, il brisera et anéantira tous ces royaumes-là et lui-même subsistera à jamais, 45 selon que tu as vu qu'une pierre a été détachée de la montagne, non par une main et qu'elle a brisé le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui arrivera dans la suite, le songe est véritable et sa signification certaine." 46 Alors le roi Nabuchodonosor tomba sur sa face et se prosterna devant Daniel et il ordonna qu'on lui offrît des oblations et des parfums. 47 Le roi parla ensuite à Daniel et dit : "Vraiment votre Dieu est le Dieu des dieux, le seigneur des rois et le révélateur des secrets, puisque tu as pu révéler ce secret." 48 Alors le roi éleva Daniel et lui fit de nombreux et riches présents, il l'établit gouverneur sur toute la province de Babylone et chef suprême sur tous les sages de Babylone. 49 A la prière de Daniel, le roi commit aux affaires de la province de Babylone Sidrac, Misac et Abdénago et Daniel demeura à la cour.


Daniel 3. 1 Le roi Nabuchodonosor fit une statue d'or, dont la hauteur était de soixante coudées et la largeur de six coudées, il la dressa dans la plaine de Dura, dans la province de Babylone. 2 Et le roi Nabuchodonosor fit rassembler les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les légistes, les juges et tous les magistrats des provinces, pour qu'ils se rendissent à la dédicace de la statue qu'avait dressée le roi Nabuchodonosor. 3 Ainsi s'assemblèrent les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les légistes, les juges et tous les magistrats des provinces pour la dédicace de la statue que le roi Nabuchodonosor avait dressée et ils se tinrent devant la statue qu'avait dressée Nabuchodonosor. 4 Un héraut cria d'une voix forte : "Voici ce qu'on vous fait savoir, à vous, peuples, nations et langues : 5 Au moment où vous entendrez le son de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la harpe, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, vous vous prosternerez pour adorer la statue d'or que le roi Nabuchodonosor a dressée. 6 Quiconque ne se prosternera pas et n'adorera pas la statue, sera jeté à l'instant au milieu de la fournaise de feu ardent." 7 C'est pourquoi au montent où tous les peuples entendirent le son de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la harpe, du psaltérion et de toutes les sortes d'instruments, tous les peuples, nations et langues se prosternèrent, adorant la statue d'or qu'avait dressée le roi Nabuchodonosor. 8 Là-dessus, au moment même, des Chaldéens s'approchèrent et dirent du mal des Juifs. 9 Ils prirent la parole et dirent au roi Nabuchodonosor : "O roi, vis à jamais" 10 Toi, ô roi, tu as porté un décret ordonnant que tout homme qui entendrait le son de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la harpe, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes les sortes d'instruments, se prosterne pour adorer la statue d'or, 11 et que quiconque ne se prosternera pas pour l'adorer sera jeté au milieu de la fournaise de feu ardent. 12 Or, il y a des juifs que tu as préposés aux affaires de la province de Babylone, Sidrac, Misac et Abdénago : ces hommes-là n'ont pas d'égard pour toi, ô roi, ils ne servent pas tes dieux et ils ne se prosternent pas devant la statue d'or que tu as dressée." 13 Alors Nabuchodonosor, irrité et furieux, ordonna d'amener Sidrac, Misac et Abdénago et ces hommes furent amenés devant le roi. 14 Nabuchodonosor prit la parole et leur dit : "Est-ce à dessein, Sidrac, Misac et Abdénago, que vous ne servez pas mon dieu et que vous n'adorez pas la statue d'or que j'ai dressée ? 15 Maintenant si vous êtes prêts, au moment où vous entendrez le son de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la harpe, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes les sortes d'instruments, à vous prosterner pour adorer la statue que j'ai faite. Mais si vous ne l'adorez pas, vous serez jetés à l'instant même au milieu de la fournaise de feu ardent et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ?" 16 Sidrac, Misac et Abdénago répondirent au roi et dirent : "Nabuchodonosor, sur ce point nous n'avons pas besoin de t'adresser une réponse. 17 Si vraiment notre Dieu que nous servons peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi. 18 Sinon, qu'il soit connu de toi, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous ne nous prosternerons pas devant la statue d'or que tu as dressée." 19 Alors Nabuchodonosor fut rempli de fureur et l'aspect de son visage fut changé envers Sidrac, Misac et Abdénago. Reprenant la parole, il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu'on n'avait jugé convenable de le faire, 20 et il commanda à quelques-uns des plus vigoureux soldats qui étaient dans son armée de lier Sidrac, Misac et Abdénago et de les jeter dans la fournaise de feu ardent. 21 Alors ces hommes, avec leurs tuniques, leurs robes, leurs manteaux et leurs autres vêtements, furent liés et jetés dans la fournaise de feu ardent. 22 Comme l'ordre du roi était pressant et la fournaise extraordinairement chauffée, la flamme de feu tua ces hommes qui y avaient jeté Sidrac, Misac et Abdénago. 23 Et ces trois hommes, Sidrac, Misac et Abdénago tombèrent au milieu de la fournaise ardente, tout liés. 24 Et ils marchaient au milieu de la flamme, louant Dieu et bénissant le Seigneur. 25 Et Azarias, se levant, fit cette prière, ouvrant la bouche au milieu du feu, il dit : 26 Soyez béni, Seigneur, Dieu de nos pères, votre nom est digne de louange et de gloire à jamais. 27 Car vous êtes juste dans tout ce que vous nous avez fait et toutes vos œuvres sont vraies, vos voies sont droites et vos jugements sont équitables. 28 Car vous avez rendu des jugements équitables, dans tous les maux que vous avez fait venir sur nous et sur la ville sainte de nos pères, Jérusalem, c'est par un juste jugement que vous avez fait tout cela, à cause de nos péchés. 29 Car nous avons péché et commis l'iniquité en nous retirant de vous et nous avons manqué en toutes choses. 30 Nous n'avons pas écouté vos commandements et nous ne les avons pas observés et nous n'avons pas agi selon que vous nous l'aviez commandé, afin que nous fussions heureux. 31 Tout ce que vous avez fait venir sur nous, tout ce que vous nous avez fait, c'est par un juste jugement que vous l'avez fait. 32 Vous nous avez livrés aux mains d'ennemis injustes, d'apostats acharnés contre nous et d'un roi injuste, le plus méchant de toute la terre. 33 Et maintenant nous n'osons ouvrir la bouche, la honte et l'opprobre sont à vos serviteurs et à tous ceux qui vous adorent. 34 Ne nous livrez pas pour toujours, à cause de votre nom et ne détruisez pas votre alliance. 35 Ne retirez pas de nous votre miséricorde, à cause d'Abraham votre ami, d'Isaac votre serviteur et d'Israël votre saint, 36 auxquels vous avez promis de multiplier leur postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le rivage de la mer. 37 Car, Seigneur, nous sommes réduits devant toutes les nations et nous sommes aujourd'hui humiliés par toute ta terre, à cause de nos péchés. 38 Il n'y a plus en ce temps pour nous ni prince, ni chef, ni prophète, ni holocauste, ni sacrifice, ni oblation, ni encens, ni endroit pour apporter devant vous les prémices et trouver grâce. 39 Mais, Seigneur, puissions-nous être reçus, le cœur contrit et l'esprit humilié, 40 comme vous recevez un holocauste de béliers et de taureaux, ou de mille agneaux gras, qu'il en soit ainsi de notre sacrifice devant vous aujourd'hui et de notre soumission envers vous, car il n'y a pas de confusion pour ceux qui se fient en vous. 41 Maintenant, nous vous suivons de tout notre cœur, nous vous craignons et nous cherchons votre visage. 42 Ne nous confondez pas, mais traitez-nous selon votre douceur et selon l'abondance de votre miséricorde. 43 Délivrez-nous par vos prodiges et donnez, Seigneur, gloire à votre nom. 44 Qu'ils soient confondus tous ceux qui maltraitent vos serviteurs, couverts de honte par la perte de toute leur puissance et que leur force soit brisée, 45 qu'ils sachent que vous êtes le Seigneur, le seul Dieu et le glorieux souverain de toute la terre." 46 Cependant les serviteurs du roi qui avaient jeté ces trois hommes dans la fournaise, ne cessaient de la chauffer avec du naphte, de l'étoupe, de la poix et des sarments. 47 La flamme s'élevait quarante-neuf coudées au-dessus de la fournaise, 48 et, s'étant élancée, elle brûla les Chaldéens qu'elle rencontra près de la fournaise. 49 Mais l'ange du Seigneur était descendu dans la fournaise avec Azarias et ses compagnons et il écartait de la fournaise la flamme de feu. 50 Et il rendit le milieu de la fournaise tel que si un vent de rosée y avait soufflé et le feu ne les toucha même pas, il ne les blessa pas et ne leur causa pas le moindre mal. 51 Alors ces trois hommes, comme d'une seule bouche, louaient, glorifiaient et bénissaient Dieu dans la fournaise, en disant : 52 Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères, digne d'être loué, glorifié et exalté à jamais. Béni est votre nom saint et glorieux, digne de suprême louange et exaltation à tout jamais. 53 Vous êtes béni dans le temple de votre sainte gloire, digne de suprême louange et gloire à jamais. 54 Vous êtes béni sur le trône de votre royaume, digne de suprême louange et exaltation à jamais. 55 Vous êtes béni, vous dont le regard pénètre les abîmes et qui êtes assis sur les Chérubins, digne de suprême louange et exaltation à jamais. 56 Vous êtes béni au firmament du ciel, digne de louange et de gloire à jamais. 57 Bénissez toutes le Seigneur, œuvres du Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 58 Anges du Seigneur, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 59 Cieux, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 60 Eaux et tout ce qui est au-dessus des cieux, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 61 Puissances du Seigneur, bénissez toutes le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 62 Soleil et lune, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 63 Astres du ciel, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 64 Pluies et rosées, bénissez toutes le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 65 Vents que Dieu déchaîne, bénissez tous le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 66 Feux et chaleurs, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 67 Froid et chaleur, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 68 Rosées et givres, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 69 Gelées et frimas, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 70 Glaces et neiges, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 71 Nuits et jours, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 72 Lumière et ténèbres, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 73 Éclairs et sombres nuages, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 74 Que la terre bénisse le Seigneur, qu'elle le loue et l'exalte à jamais. 75 Montagnes et collines, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 76  Plantes qui croissez sur la terre, bénissez toutes le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 77  Fontaines, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 78 Mers et fleuves, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 79 Monstres et tout ce qui s'agite dans les eaux, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 80 Oiseaux du ciel, bénissez tous le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 81 Bêtes sauvages et troupeaux, bénissez tous le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 82 Enfants des hommes, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 83 Qu'Israël bénisse le Seigneur, qu'il le loue et l'exalte à jamais. 84 Prêtres du Seigneur, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 85 Serviteurs du Seigneur, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 86 Esprits et âmes des justes, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 87 Saints et humbles de cœur, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais. 88 Ananias, Azarias et Misaël, bénissez le Seigneur, louez-le et exaltez-le à jamais car il nous a tirés du schéol et délivrés de la puissance de la mort, il nous a sauvés du milieu de la fournaise de flamme brûlante et tirés du milieu du feu. 89 Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais. 90 Vous tous, hommes pieux, bénissez le Seigneur, le Dieu des dieux, louez-le et célébrez-le, car sa miséricorde dure à jamais. 91 Alors le roi Nabuchodonosor fut dans la stupeur et se leva précipitamment. Il prit la parole et dit à ses conseillers : "N'avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés ?" Ils répondirent et dirent au roi : "Certainement, ô roi" 92 Il reprit et dit : "Eh bien, moi, je vois quatre hommes sans liens, marchant au milieu du feu et n'ayant aucun mal, l'aspect du quatrième ressemble à celui d'un fils des dieux." 93 Puis Nabuchodonosor s'approcha de la porte de la fournaise de feu ardent, il prit la parole et dit : "Sidrac, Misac et Abdénago, serviteurs du Dieu Très-Haut, sortez et venez." Alors Sidrac, Misac et Abdénago sortirent du milieu du feu. 94 Les satrapes, les intendants, les gouverneurs et les conseillers du roi, s'étant rassemblés, regardèrent ces hommes et virent que le feu n'avait eu aucun pouvoir sur leur corps, que les cheveux de leur tête n'avaient pas été brûlés, que leurs tuniques n'avaient pas subi de changement et qu'elles n'avaient pas l'odeur du feu. 95 Nabuchodonosor prit la parole et dit : "Béni soit le Dieu de Sidrac, de Misac et d'Abdénago, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui se sont confiés en lui, qui ont transgressé l'ordre du roi et livré leur corps, pour ne servir et adorer aucun dieu sinon leur Dieu. 96 Ordre est donné de ma part que tout homme, à quelque peuple, nation ou langue qu'il appartienne, qui parlera mal du Dieu de Sidrac, de Misac et d'Abdénago sera coupé en morceaux et sa maison sera réduite en cloaque, parce qu'il n'y a pas d'autre dieu qui puisse sauver de la sorte. 97 Alors le roi fit prospérer Sidrac, Misac et Abdénago, dans la province de Babylone. 98 "Le roi Nabuchodonosor à tous les peuples, nations et langues qui habitent sur toute la terre : la paix vous soit donnée en abondance. 99 Il m'a paru bon de faire connaître les signes et les prodiges que le Dieu Très-Haut a opérés envers moi. 100 Que ses signes sont grands et que ses prodiges sont puissants. Son règne est un règne éternel et sa domination subsiste d'âge en âge.


Daniel 4. 1 Moi, Nabuchodonosor, j'étais tranquille dans ma maison et florissant dans mon palais. 2 Je vis un songe qui m'épouvanta et mes pensées sur mon lit et les visions de mon esprit me troublèrent. 3 Je publiai un décret pour qu'on fit venir devant moi tous les sages de Babylone, pour me faire savoir la signification du songe. 4 Alors vinrent les lettrés, les magiciens, les Chaldéens et les astrologues, je dis le songe devant eux, mais ils ne m'en firent pas savoir la signification. 5 Enfin se présenta devant moi Daniel, dont le nom est Baltassar, d'après le nom de mon dieu et qui a en lui l'esprit des dieux saints et je dis le songe devant lui : 6 "Baltassar, chef des lettrés, comme je sais que l'esprit des dieux saints est en toi et qu'aucun mystère ne t'embarrasse, expose-moi les visions que j'ai vues en songe et leur signification. 7 Voici quelles étaient les visions de mon esprit sur mon lit : Je vis et voici au milieu de la terre un arbre dont la hauteur était grande. 8 L'arbre grandit et devint fort, sa cime atteignait le ciel et on le voyait des extrémités de toute la terre. 9 Son feuillage était beau et ses fruits abondants et il y avait sur lui de la nourriture pour tous, sous son ombre les bêtes des champs s'abritaient, dans ses branches demeuraient les oiseaux du ciel et de lui toute chair se nourrissait. 10 Je contemplai ces visions de mon esprit sur mon lit et voici qu'un veillant, un saint, descendait du ciel. 11 Il cria avec force et parla ainsi : Abattez l'arbre et coupez ses branches, secouez son feuillage et dispersez ses fruits, que les animaux s'enfuient de dessous lui et que les oiseaux quittent ses branches. 12 Toutefois laissez en terre la souche de ses racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs. Qu'il soit trempé de la rosée du ciel et qu'il partage avec les animaux l'herbe de la terre. 13 Que son cœur ne soit plus un cœur d'homme et qu'un cœur de bête lui soit donné et que sept temps passent sur lui. 14 Cette sentence repose sur un décret des veillants et cette affaire est un ordre des saints, afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur la royauté humaine, qu'il la donne à qui il veut et qu'il y élève le plus humble des hommes. 15 Tel est le songe que j'ai vu, moi, le roi Nabuchodonosor et toi, Baltassar, dis-en la signification, car tous les sages de mon royaume ne peuvent m'en faire savoir la signification, mais toi, tu le peux, car l'esprit des dieux saints est en toi." 16 Alors Daniel, dont le nom est Baltassar, demeura quelque temps interdit et ses pensées le troublaient. Le roi reprit et dit : "Que le songe et sa signification ne te troublent pas" Baltassar répondit en disant : "Mon seigneur, que le songe soit pour tes ennemis et sa signification pour tes adversaires. 17 L'arbre que tu as vu, qui grandit et devint fort, dont la cime atteignait au ciel et qu'on voyait de toute la terre, 18 dont le feuillage était beau et les fruits abondants, où il y avait de la nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les animaux des champs et dans les branches duquel demeuraient les oiseaux du ciel, 19 cet arbre, c'est toi, ô roi, qui es devenu grand et fort, dont la grandeur s'est accrue et a atteint au ciel et dont la domination s'étend jusqu'aux extrémités de la terre. 20 Si le roi a vu un veillant, un saint, descendant du ciel et disant : Abattez l'arbre et détruisez-le, toutefois laissez en terre la souche de ses racines, mais dans des chaînes de fer et d'airain, au milieu du gazon des champs, qu'il soit trempé de la rosée du ciel et qu'il fasse sa part avec les animaux des champs, jusqu'à ce que sept temps aient passé sur lui : 21 en voici la signification, ô roi. C'est un décret du Très-Haut qui s'accomplira sur mon seigneur le roi : 22 On te chassera du milieu des hommes et ta demeure sera parmi les animaux des champs, on te donnera, comme aux bœufs, de l'herbe à manger et on te laissera tremper par la rosée du ciel et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il lui plaît. 23 Et si on a ordonné de laisser la souche des racines de l'arbre, c'est que ta royauté te sera rendue quand tu auras reconnu que le ciel a la domination. 24 C'est pourquoi, ô roi, que mon conseil soit agréé devant toi : rachète tes péchés par la justice et tes iniquités par la miséricorde envers les malheureux, si ta prospérité doit se prolonger encore." 25 Toutes ces choses arrivèrent au roi Nabuchodonosor. 26 Au bout de douze mois, comme il se promenait sur les terrasses du palais royal de Babylone, 27 le roi prit la parole et dit : "N'est-ce pas là Babylone la grande, que j'ai bâtie comme résidence royale par la puissance de ma force et pour la gloire de ma majesté." 28 La parole était encore dans la bouche du roi, qu'une voix descendit du ciel : "On te fait savoir, roi Nabuchodonosor, que ta royauté a passé loin de toi. 29 On te chassera du milieu des hommes et ta demeure sera avec les animaux des champs, on te donnera, comme aux bœufs, de l'herbe à manger et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il lui plaît." 30 Au même moment, la parole s'accomplit sur Nabuchodonosor, il fut chassé du milieu des hommes, il mangea de l'herbe comme les bœufs et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce que ses cheveux crussent comme les plumes des aigles et ses ongles comme ceux des oiseaux. 31 Mais, à la fin des jours, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux vers le ciel et ma raison me revint. Je bénis le Très-Haut et je louai et glorifiai Celui qui vit éternellement, dont la domination est une domination éternelle et dont le règne subsiste de génération en génération. 32 Tous les habitants de la terre ne comptent pour rien devant lui, il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre et il n'y a personne pour lui frapper sur la main et lui dire : "Que faites-vous ?" 33 Dans le même temps, ma raison me revint et, pour la gloire de ma royauté, ma majesté et ma splendeur me revinrent, mes conseillers et mes grands me rappelèrent, je fus rétabli dans ma royauté et ma puissance s'accrut encore. 34 Maintenant, moi, Nabuchodonosor, je loue, j'exalte et je glorifie le roi du ciel, dont toutes les œuvres sont vraies et les voies justes et qui peut humilier ceux qui marchent avec orgueil."


Daniel 5. 1 Le roi Baltasar fit un grand festin à mille de ses princes et en présence de ces mille il but du vin. 2 Excité par le vin, Baltasar fit apporter les vases d'or et d'argent que Nabuchodonosor, son père, avait enlevés du temple qui est à Jérusalem, afin que le roi et ses princes, ses femmes et ses concubines, s'en servissent pour boire. 3 Alors on apporta les vases d'or qui avaient été enlevés du temple de la maison de Dieu qui est à Jérusalem et le roi et ses princes, ses femmes et ses concubines s'en servirent pour boire. 4 Ils burent du vin et ils louèrent les dieux d'or et d'argent, d'airain, de fer, de bois et de pierre. 5 A ce moment apparurent des doigts de main humaine qui écrivaient, en face du candélabre, sur la chaux de la muraille du palais royal et le roi vit le bout de la main qui écrivait. 6 Alors le roi changea de couleur et ses pensées le troublèrent, les jointures de ses reins se relâchèrent et ses genoux se heurtèrent l'un contre l'autre. 7 Le roi cria avec force qu'on fit venir les magiciens, les Chaldéens et les astrologues et le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : "Quiconque lira cette écriture et m'en fera connaître la signification, sera revêtu de pourpre et portera au cou une chaîne d'or et il commandera en troisième dans le royaume." 8 Alors tous les sages du roi entrèrent, mais ils ne purent lire ce qui était écrit, ni en faire savoir la signification au roi. 9 Alors le roi Baltasar fut très effrayé, il changea de couleur et ses princes furent consternés. 10 La reine, apprenant les paroles du roi et de ses princes, entra dans la salle du festin, la reine prit la parole et dit : "O roi, vis éternellement. Que tes pensées ne te troublent pas et que tes couleurs ne changent pas. 11 Il y a un homme de ton royaume en qui réside l'esprit des dieux saints, dans les jours de ton père, on trouva en lui une lumière, une intelligence et une sagesse pareilles à la sagesse des dieux. Aussi le roi Nabuchodonosor ton père, le roi, ton père, l'établit chef des lettrés, des magiciens, des Chaldéens, des astrologues, 12 parce qu'un esprit supérieur, de la science et de l'intelligence pour interpréter les songes, pour faire connaître les énigmes et résoudre les questions difficiles furent trouvés en lui, en Daniel, à qui le roi avait donné le nom de Baltassar. Qu'on appelle donc Daniel et il te fera connaître la signification" 13 Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel : "Es-tu ce Daniel, l'un des captifs de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Judée ? 14 J'ai entendu dire à ton sujet que l'esprit des dieux est en toi, qu'une lumière, une intelligence et une sagesse extraordinaires se trouvent en toi. 15 On vient d'introduire devant moi les sages et les magiciens pour lire cette écriture et m'en faire savoir la signification, mais ils n'ont pu me faire connaître la signification de ces mots. 16 Et moi, j'ai entendu dire de toi que tu peux donner les significations et résoudre les questions difficiles. Si donc tu peux lire ce qui est écrit et m'en faire savoir la signification, tu seras revêtu de pourpre, tu porteras au cou une chaîne d'or et tu commanderas en troisième dans le royaume." 17 Alors Daniel prit la parole et dit devant le roi : "Que tes dons soient à toi et donne à un autre tes présents. Toutefois je lirai au roi ce qui est écrit et je lui en ferai savoir la signification. 18 O roi, le Dieu Très-Haut avait donné à Nabuchodonosor, ton père, la royauté et la grandeur, la gloire et la majesté, 19 et à cause de la grandeur qu'il lui avait donnée, tous les peuples, nations et langues étaient dans la crainte et tremblaient devant lui, il faisait mourir qui il voulait et il donnait la vie à qui il voulait, il élevait qui il voulait et il abaissait qui il voulait. 20 Mais son cœur s'étant élevé et son esprit s'étant endurci jusqu'à l'arrogance, on le fit descendre du trône de sa royauté et la grandeur lui fut ôtée. 21 Il fut chassé du milieu des enfants des hommes, son cœur devint semblable à celui des bêtes et sa demeure fut avec les ânes sauvages, on le nourrit d'herbe comme les bœufs et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce qu'il reconnût que le Dieu Très-haut domine sur la royauté des hommes et qu'il y élève qui il lui plaît. 22 Et toi, son fils, Baltasar, tu n'as pas humilié ton cœur, quoique tu susses toutes ces choses. 23 Mais tu t'es élevé contre le Seigneur du ciel, on a apporté devant toi les vases de sa maison et toi, tes princes, tes femmes et tes concubines, vous y avez bu du vin, tu as loué les dieux d'argent et d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, ni n'entendent, ni ne connaissent rien et le Dieu qui a dans sa main ton souffle et de qui relèvent toutes tes voies, tu ne l'as pas glorifié. 24 C'est alors qu'a été envoyé de sa part ce bout de main et qu'a été tracé ce qui est écrit là. 25 Voici l'écriture qui a été tracée : MENÉ MENÉ. THEQEL. OUPHARSIN. 26 Et voici la signification de ces mots. Mené [compté] : Dieu a compté ton règne et y a mis fin. 27 Theqel [pesé] : tu as été pesé dans les balances et trouvé léger. 28 Perès [divisé] : ton royaume sera divisé et donné aux Mèdes et aux Perses." 29 Alors, sur l'ordre de Baltasar, on revêtit Daniel de pourpre, on lui mit au cou une chaîne d'or et on publia à son sujet qu'il commanderait en troisième dans le royaume. 30 Dans la nuit même, Baltasar, roi des Chaldéens, fut tué.


Daniel 6. 1 Et Darius le Mède reçut la royauté, étant âgé d'environ soixante-deux ans. 2 Il plut à Darius d'établir sur le royaume cent vingt satrapes, pour être répartis dans tout le royaume. 3 Et il mit au-dessus d'eux trois ministres, dont Daniel était l'un et ces satrapes devaient leur rendre compte, afin que le roi ne fût pas lésé. 4 Or Daniel surpassait les ministres et les satrapes, parce qu'il y avait en lui un esprit supérieur et le roi pensait à l'établir sur tout le royaume. 5 Alors les ministres et les satrapes cherchèrent à trouver un sujet d'accusation contre Daniel touchant les affaires du royaume, mais ils ne purent trouver aucun sujet, ni rien à reprendre, car il était fidèle et il ne se trouvait en lui rien de fautif, ni de répréhensible. 6 Ces hommes dirent donc : "Nous ne trouverons aucun sujet contre ce Daniel, à moins de trouver quelque chose contre lui dans la loi de son Dieu." 7 Alors ces ministres et ces satrapes se rendirent à grand bruit chez le roi et lui parlèrent ainsi : "Roi Darius, vis éternellement. 8 Tous les ministres du royaume, les intendants, les satrapes, les conseillers et les gouverneurs se sont entendus pour rendre un édit royal et publier une défense portant que quiconque, dans l'espace de trente jours, adressera des prières à quelque dieu ou homme, si ce n'est à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. 9 Maintenant, ô roi, porte la défense et écris le décret, afin qu'il n'y puisse être dérogé, selon la loi des Mèdes et des Perses, qui est irrévocable." 10 En conséquence, le roi Darius écrivit le décret et la défense. 11 Lorsque Daniel eut appris que le décret était écrit, il entra dans sa maison, qui avait, dans la chambre haute, des fenêtres ouvertes du côté de Jérusalem. Trois fois par jour il se mettait à genoux, il priait et louait Dieu, comme il le faisait auparavant. 12 Alors ces hommes vinrent à grand bruit et trouvèrent Daniel priant et invoquant son Dieu. 13 Alors ils s'approchèrent du roi et lui parlèrent au sujet de la défense royale : "N'as-tu pas écrit une défense portant que quiconque, pendant trente jours, prierait quelque dieu ou homme, si ce n'est toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lions ?" Le roi répondit et dit : "La chose est certaine, d'après la loi des Mèdes et des Perses, qui est irrévocable." 14 Alors ils reprirent et dirent devant le roi : "Daniel, l'un des captifs de Juda, n'a pas eu égard à toi, ô roi, ni à la défense que tu as écrite, mais trois fois le jour il fait sa prière." 15 Le roi, entendant ces paroles, en eut un grand déplaisir, quant à Daniel, il prit à cœur de le délivrer et jusqu'au coucher du soleil il essaya de le sauver. 16 Alors ces hommes vinrent à grand bruit vers le roi et ils dirent au roi : "Sache, ô roi, que c'est la loi des Mèdes et des Perses qu'on ne peut déroger à toute défense et tout décret rendu par le roi." 17 Alors le roi donna l'ordre qu'on amenât Daniel et qu'on le jetât dans la fosse aux lions. Le roi prit la parole et dit à Daniel : "Puisse ton Dieu, que tu sers constamment, te délivrer lui-même." 18 On apporta une pierre et on la mit sur l'ouverture de la fosse, le roi la scella de son anneau et de l'anneau des princes, afin que rien ne fût changé à l'égard de Daniel. 19 Le roi s'en alla ensuite dans son palais, il passa la nuit à jeun et ne fit pas venir de femmes auprès de lui et le sommeil s'enfuit loin de lui. 20 Puis le roi se leva à l'aurore, au point du jour et il se rendit en toute hâte à la fosse aux lions. 21 Quand il fut près de la fosse, il cria vers Daniel d'une voix triste, le roi prit la parole et dit à Daniel : "Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu que tu sers constamment a-t-il pu te délivrer des lions ?" 22 Alors Daniel parla avec le roi : "O roi, vis éternellement. 23 Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m'ont fait aucun mal, parce que j'ai été trouvé innocent devant mon Dieu et devant toi non plus, ô roi, je n'ai commis aucun mal." 24 Alors le roi fut très joyeux à son sujet et il ordonna de retirer Daniel de la fosse. Daniel fut donc retiré de la fosse et on ne trouva sur lui aucune blessure, parce qu'il avait cru en son Dieu. 25 Sur l'ordre du roi, on amena ces hommes qui avaient dit du mal de Daniel et on les jeta dans la fosse aux lions, eux, leurs femmes et leurs enfants. Ils n'avaient pas encore atteint le fond de la fosse, que les lions les saisirent et brisèrent tous leurs os. 26 Alors le roi Darius écrivit à tous les peuples, nations et langues, qui habitent sur toute la terre : "Que la paix vous soit donnée en abondance. 27 Par moi est publié l'ordre que dans toute l'étendue de mon royaume on craigne et on tremble devant le Dieu de Daniel, car il est le Dieu vivant, qui subsiste éternellement, son royaume ne sera jamais détruit et sa domination n'aura pas de fin. 28 Il délivre et il sauve, il fait des signes et des prodiges au ciel et sur la terre, c'est lui qui a délivré Daniel de la griffe des lions." 29 Et ce Daniel prospéra sous le règne de Darius et sous le règne de Cyrus le Perse.


Daniel 7. 1 La première année du règne de Baltasar, roi de Babylone, Daniel, étant sur son lit, vit un songe et des visions en son esprit. Il écrivit ensuite le songe et raconta la substance des faits. 2 Daniel prit la parole et dit : "je voyais dans ma vision pendant la nuit et voici que les quatre vents du ciel fondaient sur la grande mer, 3 et quatre grandes bêtes montèrent de la mer, différentes l'une de l'autre. 4 La première était semblable à un lion et avait des ailes d'aigle. Je contemplais, jusqu'au moment où ses ailes furent arrachées et où elle fut enlevée de terre et dressée sur ses pieds, comme un homme et où un cœur d'homme lui fut donné. 5 Et voici une autre bête, une deuxième, ressemblant à un ours, elle dressait l'un de ses côtés et trois côtes étaient dans sa gueule entre ses dents et on lui disait : "Lève-toi, mange beaucoup de chair. 6 Après cela, je regardais et voici une autre bête semblable à un léopard, elle avait sur son dos quatre ailes d'oiseau et la bête avait quatre têtes et la domination lui fut donnée. 7 Après cela je regardais dans les visions de la nuit et voici une quatrième bête, terrible, effrayante et extraordinairement forte, elle avait de grandes dents de fer, elle dévorait et brisait et le reste elle le foulait aux pieds, elle était différente de toutes les bêtes qui l'avaient précédée et elle avait dix cornes. 8 Je considérais les cornes et voici qu'une autre corne, petite, s'éleva au milieu d'elles et trois des premières cornes furent arrachées par elle et voici que cette corne avait des yeux comme des yeux d'homme et une bouche qui disait de grandes choses. 9 Je regardais, jusqu'au moment où des trônes furent placés et où un vieillard s'assit. Son vêtement était blanc comme de la neige et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure. Son trône était des flammes de feu, les roues, un feu ardent. 10 Un fleuve de feu coulait, sortant de devant lui, mille milliers le servaient et une myriade de myriades se tenaient debout devant lui. Le Juge s'assit et des livres furent ouverts. 11 Je regardais alors, à cause du bruit des grandes paroles que la corne proférait, je regardais, jusqu'au moment où la bête fut tuée et son corps détruit et livré à la flamme de feu. 12 Au reste des bêtes aussi, on avait ôté leur domination et la durée de leur vie avait été fixée jusqu'à un temps et un moment. 13 Je regardais dans les visions de la nuit et voici que sur les nuées vint comme un Fils d'homme, il s'avança jusqu'au vieillard et on le fit approcher devant lui. 14 Et il lui fut donné domination, gloire et règne et tous les peuples, nations et langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera pas et son règne ne sera jamais détruit. 15 Pour moi, Daniel, mon esprit fut troublé au dedans de moi et les visions de ma tête m'effrayèrent. 16 Je m'approchai vers l'un de ceux qui se tenaient là et je lui demandai quelque chose de certain sur tout cela et il me parla pour m'en donner l'explication. 17 Ces grandes bêtes, qui sont quatre, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre, 18 mais les Saints du Très-Haut recevront le royaume et ils posséderont le royaume pour l'éternité, pour une éternité d'éternités. 19 Alors je voulus avoir une certitude sur la quatrième bête qui était différente de toutes les autres, extrêmement terrible, dont les dents étaient de fer et les griffes d'airain, qui mangeait, brisait et foulait aux pieds ce qui restait, 20 et sur les dix cornes qui étaient sur sa tête et sur l'autre corne qui s'était élevée et devant laquelle trois étaient tombées, cette corne qui avait des yeux et une bouche proférant de grandes choses et qui paraissait plus grande que ses compagnes. 21 Je regardai et cette corne faisait la guerre aux Saints et l'emportait sur eux, 22 jusqu'à ce que le vieillard vînt, que le jugement fut donné aux Saints du Très Haut et que le temps arriva où les Saints possédèrent le royaume. 23 Il me parla ainsi : "La quatrième bête, c'est un quatrième royaume qui sera sur la terre, différent de tous les royaumes et qui dévorera toute la terre, la foulera et la réduira en poudre. 24 Les dix cornes signifient que de ce royaume se lèveront dix rois, un autre se lèvera après eux, qui différera des précédents et il abattra trois rois. 25 Il proférera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les Saints du Très-Haut et formera le dessein de changer les temps et la loi et les Saints seront livrés en sa main jusqu'à un temps, des temps et une moitié de temps. 26 Et le jugement se tiendra et on lui ôtera sa domination pour le détruire et l'anéantir pour toujours. 27 Et le règne, la domination et la grandeur des royaumes qui sont sous tous les cieux seront donnés au peuple des Saints du Très-Haut, son règne est un règne éternel et toutes les puissances le serviront et lui obéiront." 28 Voilà la fin du discours. Moi, Daniel, mes pensées m'effrayèrent beaucoup, je changeai de couleur, mais je conservai la chose dans mon cœur.


Daniel 8. 1 La troisième année du règne du roi Baltasar, une vision m'apparut, à moi Daniel, après celle qui m'était apparue auparavant. 2 Et je vis dans la vision et il arriva, comme je regardais, que je me trouvais à Suse, la forteresse qui est dans la province d'Élam et je vis dans la vision et j'étais près du fleuve Oulaï. 3 Je levai les yeux et je vis : et voici qu'un bélier se tenait devant le fleuve, il avait deux cornes, les deux cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre et la plus haute s'élevait la dernière. 4 Je vis le bélier heurtant de ses cornes vers l'occident, vers le nord et vers le midi, aucune bête ne tenait devant lui et personne ne délivrait de sa main, il faisait ce qu'il voulait et grandissait. 5 Et moi, je considérais avec attention et voici qu'un jeune bouc venait de l'occident sur la face de toute la terre, sans toucher la terre et le bouc avait entre les yeux une corne très apparente. 6 Il arriva jusqu'au bélier aux deux cornes, que j'avais vu se tenant devant le fleuve et il courut contre lui dans l'ardeur de sa force. 7 Je le vis s'approcher du bélier, s'irritant contre lui, il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eut la force de se tenir devant lui, il le jeta par terre et le foula aux pieds et personne ne délivrait le bélier de sa main. 8 Le jeune bouc grandit extrêmement et, quand il fut devenu fort, la grande corne se brisa et je vis quatre cornes s'élever à sa place vers les quatre vents du ciel. 9 De l'une d'elles sortit une corne, petite, qui grandit beaucoup vers le midi, vers l'orient et vers le glorieux pays. 10 Elle grandit jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles et les foula aux pieds. 11 Elle grandit jusqu'au chef de l'armée et lui enleva le culte perpétuel et le lieu de son sanctuaire fut renversé. 12 Et une armée a été livrée par infidélité, avec le culte perpétuel et la corne a jeté la vérité par terre, elle l'a fait et elle a réussi. 13 Et j'entendis un saint qui parlait et un autre saint dit à celui qui parlait : "Jusqu'à quand durera ce qu'annonce la vision touchant le culte perpétuel, le péché de désolation, ainsi que l'abandon du sanctuaire et de l'armée pour être foulés ?" 14 Il me dit : "Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins, puis le sanctuaire sera purifié." 15 Tandis que moi, Daniel, je voyais la vision et que j'en cherchais l'intelligence, voici que se tenait devant moi comme une figure d'homme. 16 Et j'entendis une voix d'homme du milieu de l'Oulaï, elle cria et dit : "Gabriel, fais-lui comprendre la vision." 17 Il vint alors près du lieu où je me tenais et à son approche je fus effrayé et je tombai sur mon visage. Il me dit : "Comprends, fils de l'homme, que la vision est pour le temps de la fin." 18 Comme il me parlait, je tombai par terre sur mon visage, frappé d'assoupissement, mais il me toucha et me fit tenir debout, au lieu où je me tenais. 19 Et il dit : "Voici que je vais t'apprendre ce qui arrivera au dernier temps de la colère, car c'est pour le temps de la fin. 20 Le bélier à deux cornes que tu as vu, ce sont les rois de Médie et de Perse, 21 le bouc velu, c'est le roi de Javan et la grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. 22 Si cette corne s'est brisée et si quatre cornes se sont dressées à sa place, c'est que quatre royautés s'élèveront de cette nation, mais sans avoir la même force. 23 A la fin de leur domination, quand le nombre des infidèles sera complet, il s'élèvera un roi au dur visage et pénétrant les choses cachées. 24 Sa force s'accroîtra, mais non par sa propre force, il fera de prodigieux ravages, il réussira dans ses entreprises, il ravagera les puissants et le peuple des saints. 25 A cause de son habileté, il fera prospérer la ruse dans sa main, il s'enorgueillira dans son cœur et en pleine paix il fera périr beaucoup de gens, il s'élèvera contre le prince des princes et il sera brisé sans la main d'un homme. 26 La vision touchant le soir et le matin, qui a été exposée c'est la vérité. Mais toi, serre la vision, car elle se rapporte à un temps éloigné." 27 Et moi, Daniel, je tombai en défaillance et fus malade pendant plusieurs jours, puis je me levai et m'occupai des affaires du roi. J'étais stupéfait de ce que j'avais vu et personne ne le comprenait.


Daniel 9. 1 La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race des Mèdes, qui fut établi roi sur le royaume des Chaldéens, 2 la première année de son règne, moi, Daniel, je portai mon attention, en lisant les livres, sur le nombre des années au sujet desquelles la parole du Seigneur avait été adressée au prophète Jérémie et qui devaient s'accomplir sur les ruines de Jérusalem, soixante-dix ans. 3 Et je tournai mon visage vers le Seigneur Dieu, me disposant à la prière et à la supplication par le jeûne et avec le sac et la cendre. 4 Je priai le Seigneur, mon Dieu et je fis confession et je dis : "Ah Seigneur, Dieu grand et redoutable, qui gardez l'alliance et la miséricorde à ceux qui vous aiment et qui gardent vos commandements, 5 nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de vos commandements et de vos lois. 6 Nous n'avons pas écouté vos serviteurs les prophètes, qui ont parlé en votre nom à nos rois, à nos chefs, à nos pères et à tout le peuple du pays. 7 A vous, Seigneur, la justice, à nous la confusion de visage, comme c'est le cas aujourd'hui, aux hommes de Juda, aux habitants de Jérusalem et à tout Israël, à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin, dans tous les pays où vous les avez chassés, à cause de leurs iniquités qu'ils ont commises contre vous. 8 Seigneur, à nous la confusion de visage, à nos rois, à nos chefs et à nos pères, parce que nous avons péché contre vous. 9 Au Seigneur, notre Dieu, les miséricordes et les pardons, car nous nous sommes révoltés contre vous. 10 Nous n'avons pas obéi à la voix du Seigneur, notre Dieu, pour suivre ses lois qu'il a mises devant nous par l'intermédiaire de ses serviteurs les prophètes. 11 Tout Israël a transgressé votre loi et s'est détourné pour ne pas écouter votre voix, alors se sont répandues sur nous la malédiction et l'imprécation qui sont écrites dans la loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre lui. 12 Il a tenu ses paroles qu'il a prononcées contre nous et contre nos juges qui nous jugeaient, en faisant venir sur nous une calamité si grande, qu'il n'en est jamais arrivé sous le ciel de pareille à celle qui est arrivée à Jérusalem. 13 Comme il est écrit dans la loi de Dieu, toute cette calamité est venue sur nous et nous n'avons pas cherché à apaiser le Seigneur, notre Dieu, en nous détournant de nos iniquités et en nous rendant attentifs à votre Vérité. 14 Et le Seigneur a veillé sur le mal et il l'a fait venir sur nous, car le Seigneur, notre Dieu, est juste dans toutes ses œuvres qu'il a faites et nous n'avons pas écouté sa voix. 15 Maintenant, Seigneur, notre Dieu, qui avez tiré votre peuple du pays d'Égypte par votre main puissante et qui vous êtes fait un nom, comme il est aujourd'hui, nous avons péché, nous avons été méchants. 16 Seigneur, puissent, selon toutes vos justices, votre colère et votre indignation se détourner de votre ville de Jérusalem, votre montagne sainte, car c'est à cause de nos péchés et des iniquités de nos pères que Jérusalem et votre peuple sont en opprobre à tous ceux qui nous entourent. 17 Maintenant, écoutez, ô notre Dieu, la prière de votre serviteur et ses supplications et faites briller votre visage sur votre sanctuaire dévasté, pour l'amour du Seigneur. 18 Mon Dieu, prêtez l'oreille et écoutez, ouvrez vos yeux et voyez nos désolations et la ville sur laquelle votre nom a été prononcé. Car ce n'est pas à cause de nos justices que nous déposons devant vous nos supplications, mais à cause de vos grandes miséricordes. 19 Seigneur entendez, Seigneur pardonnez, Seigneur soyez attentif et agissez, ne tardez pas, à cause de vous-même, ô mon Dieu, car votre nom a été prononcé sur votre ville et votre peuple." 20 Comme je parlais encore, priant, confessant mon péché et le péché de mon peuple d'Israël et déposant ma supplication devant le Seigneur, mon Dieu, pour la sainte montagne de mon Dieu, 21 comme je parlais encore dans ma prière, cet homme, Gabriel, que j'avais vu auparavant en vision, s'approcha de moi d'un vol rapide vers le temps de l'oblation du soir. 22 Il m'instruisit, me parla et dit : "Daniel, je suis venu en ce moment pour t'ouvrir l'intelligence. 23 Dès le commencement de ta prière, une parole est sortie et moi je suis venu pour te la faire connaître, car tu es un homme favorisé de Dieu. Sois donc attentif à la parole et comprends la vision. 24 Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte pour enfermer la prévarication, pour sceller les péchés et pour expier l'iniquité et pour amener la justice éternelle, pour sceller vision et prophète et pour oindre le Saint des saints. 25 Sache donc et comprends : depuis la sortie d'une parole ordonnant de rebâtir Jérusalem jusqu'à un oint, un chef, il y a sept semaines et soixante-deux semaines, elle sera rebâtie, places et enceinte, dans la détresse des temps. 26 Et après soixante-deux semaines, un oint sera retranché et personne pour lui. Et le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire et sa fin sera dans l'inondation et jusqu'à la fin il y aura guerre, ce qui est décrété touchant la dévastation. 27 Il conclura une alliance ferme avec un grand nombre pendant une semaine et, au milieu de la semaine, il fera cesser le sacrifice et l'oblation et sur l'aile des abominations viendra un dévastateur et cela jusqu'à ce que la destruction et ce qui a été décrété se répandent sur le dévasté.


Daniel 10. 1 La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une parole fut révélée à Daniel, qui avait été nommé Baltassar, cette parole est véritable et elle annonçait une grande guerre. Il comprit la parole et il eut l'intelligence de la vision : 2 En ces jours-là, moi, Daniel, je fus dans le deuil pendant trois semaines de jours. 3 Je ne mangeai aucun mets délicat, il n'entra dans ma bouche ni viande, ni vin et je ne me frottai d’aucune huile parfumée jusqu'à ce que les trois semaines de jours fussent accomplies. 4 Le vingt-quatrième jour du premier mois, j'étais sur le bord du grand fleuve, qui est le Tigre. 5 Je levai les yeux et je regardai : et voici un homme vêtu de lin, les reins ceints d'une ceinture d'or d'Uphaz. 6 Son corps était comme le chrysolithe, son visage avait l'aspect de l'éclair, ses yeux étaient comme des torches de feu, ses bras et ses pieds avaient l'aspect de l'airain poli et sa voix, quand il parlait, était comme la voix d'une multitude. 7 Moi, Daniel, je vis seul l'apparition et les hommes qui étaient avec moi ne virent pas l'apparition, mais une grande frayeur tomba sur eux et ils s'enfuirent pour se cacher. 8 Et moi, je restai seul et je vis cette grande apparition et il ne resta plus en moi de force, mon visage changea de couleur et se décomposa sans conserver aucune force. 9 J'entendis le son de ses paroles et, en entendant le son de ses paroles, je tombai assoupi, mon visage contre terre. 10 Et voici qu'une main me toucha et me fit dresser sur mes genoux et sur les paumes de mes mains. 11 Puis il me dit : "Daniel, homme favorisé de Dieu, comprends les paroles que je vais te dire et tiens-toi debout, car je suis maintenant envoyé vers toi." Quand il m'eut parlé en ces termes, je me tins debout en tremblant. 12 Il me dit : "Ne crains pas, Daniel, car dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre et à t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues et moi, je suis venu à cause de tes paroles. 13 Mais le chef du royaume de Perse s'est tenu devant moi vingt et un jours et voici que Michel, un des premiers chefs, est venu à mon secours et je suis resté là auprès des rois de Perse. 14 Et je suis venu pour te faire comprendre ce qui doit arriver à ton peuple à la fin des jours, car c'est encore une vision pour des jours lointains. 15 Pendant qu'il parlait avec moi en ces termes, je tournais mon visage vers la terre et je restais muet. 16 Et voici : comme une ressemblance de fils de l'homme toucha mes lèvres et j'ouvris la bouche et je parlai, je dis à celui qui se tenait devant moi : "Mon seigneur, à cette apparition, les angoisses m'ont saisi et je n'ai conservé aucune force. 17 Comment le serviteur de mon seigneur que voici pourrait-il parler à mon seigneur que voilà ? En ce moment, il n'y a plus de force en moi et il ne reste plus de souffle en moi." 18 Alors celui qui avait la ressemblance d'un homme me toucha de nouveau et me fortifia. 19 Puis il me dit : "Ne crains pas, homme favorisé de Dieu, que la paix soit avec toi. Courage, courage." Pendant qu'il parlait avec moi, je repris des forces et je dis : "Que mon seigneur parle, car tu m'as fortifié." 20 Il me dit : "Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Maintenant, je vais retourner combattre le chef de la Perse et, au moment où je m'en irai, voici le chef de Javan qui viendra. 21 Mais je te déclarerai ce qui est écrit dans le livre de vérité et il n'y en a pas un qui se tienne avec moi contre ceux-là, sinon Michel, votre chef.


Daniel 11. 1 Et moi, dans la première année de Darius le Mède, je me tenais auprès de lui pour le soutenir et le fortifier. 2 Maintenant je vais te déclarer la vérité. Voici que trois rois se lèveront encore pour la Perse, le quatrième possédera de plus grandes richesses que tous les autres et, quand il sera puissant par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Javan. 3 Et il s'élèvera un roi vaillant, qui aura une grande puissance et fera ce qui lui plaira. 4 Dès qu'il se sera élevé, son royaume se brisera et sera divisé aux quatre vents du ciel, sans appartenir à ses descendants et sans avoir la même puissance qu'il avait eue, car son royaume sera déchiré et il passera à d'autres qu'eux. 5 Le roi du Midi deviendra fort, ainsi qu'un de ses généraux, lequel deviendra plus fort que lui et sera puissant, sa puissance sera une grande puissance. 6 Au bout de quelques années, ils s'allieront et la fille du roi du Midi viendra vers le roi du Nord pour établir un accord. Mais elle ne conservera pas l'appui d'un bras, car il ne tiendra pas ; non plus que son propre bras et elle sera livrée, elle et ceux qui l'avaient amenée, celui qui lui avait donné naissance et celui qui l'avait soutenue pendant quelque temps. 7 Un des rejetons de ses racines s'élèvera à sa place, il viendra à l'armée, il entrera dans la forteresse du roi du Nord, il les traitera à son gré et il l'emportera. 8 Leurs dieux mêmes, leurs images de fonte et leurs vases précieux d'argent et d'or, il les emmènera captifs en Égypte et il prévaudra plusieurs années sur le roi du Nord. 9 Celui-ci entrera dans le royaume du Midi et il s'en retournera dans son pays. 10 Mais ses fils s'armeront pour la guerre et rassembleront une grande multitude de troupes, l'un d'eux viendra, il inondera, il envahira, puis il reviendra et poussera les hostilités contre la forteresse. 11 Le roi du Midi s'irritera, il partira et combattra contre lui, contre le roi du Nord, il lèvera de grandes troupes et la troupe du roi du Nord lui sera livrée. 12 Devant la multitude levée contre lui, son courage s'élèvera, il en fera tomber des milliers, mais il n'en sera pas plus fort. 13 Car le roi du Nord rassemblera de nouveau des troupes plus nombreuses que les premières et, au bout d'un certain nombre d'années, il se mettra en marche avec une grande armée et un équipement immense. 14 En ces temps-là beaucoup de gens s'élèveront contre le roi du Midi et des hommes violents de ton peuple se lèveront pour accomplir la vision et ils tomberont. 15 Le roi du Nord viendra, il élèvera des terrasses et prendra une ville fortifiée, les bras du Midi ne tiendront pas, non plus que sa troupe d'élite, il n'y aura pas de force pour résister. 16 Celui qui aura marché contre lui fera ce qui lui plaira et personne ne tiendra devant lui, il s'arrêtera dans le glorieux pays et la destruction sera dans sa main. 17 Il se décidera à venir avec la force de tout son royaume et il fera un arrangement avec lui et il lui donnera une jeune fille pour amener sa ruine, mais cela ne réussira pas et ce royaume ne sera pas à lui. 18 Puis il se tournera vers les îles et en prendra beaucoup, mais un capitaine lui fera cesser son injure et, sans avoir reçu son injure, il la lui rendra. 19 Il se tournera vers les forteresses de son pays, mais il trébuchera, il tombera et on ne le trouvera plus. 20 Un autre se tiendra à sa place, qui fera passer un exacteur dans le lieu qui est la gloire du royaume et en quelques jours il sera brisé et ce ne sera ni par la colère ni par la guerre. 21 A sa place se tiendra un homme méprisé, à qui on n'aura pas donné la dignité royale, il viendra sans bruit et s'emparera de la royauté par des intrigues. 22 Les forces de l'inondation seront submergées devant lui et seront brisées et aussi le chef de l'alliance. 23 Sans tenir compte de l'alliance conclue avec lui, il agira de ruse, il se mettra en marche et aura le dessus avec peu de gens. 24 Il viendra sans bruit dans les plus riches provinces du pays, il fera ce que n'avaient pas fait ses pères, ni les pères de ses pères, il leur distribuera butin, dépouilles et richesses et il formera des projets contre les forteresses et cela jusqu'à un certain temps. 25 Il excitera sa force et son courage contre le roi du Midi, à la tête d'une grande armée. Et le roi du Midi s'engagera dans la guerre avec une armée nombreuse et très forte, mais il ne tiendra pas, parce qu'on formera des complots contre lui. 26 Ceux qui mangent les mets de sa table le briseront, son armée se dissipera et beaucoup d'hommes tomberont frappés de mort. 27 Les deux rois chercheront dans leur cœur à se nuire et, à une même table, ils se diront des mensonges, mais cela ne réussira pas, car la fin ne viendra qu'au temps marqué. 28 Il retournera dans son pays avec de grandes richesses, son cœur médite le mal contre l'alliance sainte et il le fait et il rentre dans son pays. 29 Au temps marqué, il arrivera de nouveau dans le Midi, mais cette dernière campagne ne sera pas comme la première. 30 Des navires de Céthim viendront contre lui et il perdra courage, il s'en retournera et il s'irritera contre l'alliance sainte et il agira et il s'entendra encore une fois avec ceux qui auront abandonné l'alliance. 31 Des troupes envoyées par lui se tiendront là, elles profaneront le sanctuaire, la forteresse, elles feront cesser le sacrifice perpétuel et dresseront l'abomination de la désolation. 32 Par des flatteries, il gagnera à l'idolâtrie les violateurs de l'alliance, mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu tiendra ferme et agira. 33 Ceux qui sont intelligents parmi le peuple instruiront la multitude, mais ils tomberont par l'épée et la flamme, par la captivité et le pillage, un certain temps. 34 Pendant qu'ils tomberont ainsi, ils seront secourus d'un léger secours et plusieurs se joindront à eux, mais avec hypocrisie. 35 Et parmi ces intelligents, il y en a qui tomberont, afin qu'ils soient éprouvés, purifiés et blanchis, jusqu'au temps de la fin, car on ne sera pas encore au terme fixé. 36 Le roi fera ce qui lui plaira, il s'élèvera et se grandira au-dessus de tout dieu et contre le Dieu des dieux il dira des choses prodigieuses et il prospérera, jusqu'à ce que la colère soit consommée, car ce qui est décrété doit s'accomplir. 37 Il n'aura égard ni aux dieux de ses pères, ni à la divinité chère aux femmes, il n'aura égard à aucun dieu, car il se grandira au-dessus de tout. 38 Mais il honorera le dieu des forteresses en son lieu, le dieu que n'ont pas connu ses pères, il l'honorera avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et des joyaux. 39 Il attaquera les remparts des forteresses avec le dieu étranger, ceux qui le reconnaîtront, il les comblera d'honneurs, il les fera dominer sur la multitude et leur distribuera des terres en récompense. 40 Au temps de la fin, le roi du Midi se heurtera avec lui. Le roi du nord fondra sur lui, avec des chars et des cavaliers et de nombreux bateaux, il s'avancera dans les terres et passera en débordant. 41 Il entrera dans le glorieux pays et beaucoup tomberont sous ses coups, mais ceux-ci échapperont à sa main : Édom et Moab et la fleur des enfants d'Ammon. 42 Il étendra la main sur les pays et le pays d'Égypte n'échappera pas. 43 Il se rendra maître de tous les trésors d'or et d'argent et de toutes les choses précieuses de l'Égypte, les Libyens et les Éthiopiens marcheront à sa suite. 44 Mais des nouvelles de l'orient et du nord viendront le troubler et il partira avec une grande fureur pour détruire et exterminer une foule de gens. 45 Il dressera les tentes de son palais entre les mers, vers la montagne sainte et glorieuse. Puis il arrivera à sa fin et personne ne le secourra.



Daniel 12. 1 En ce temps-là se lèvera Michel, le grand chef, qui tient pour les enfants de ton peuple et ce sera un temps de détresse telle qu'il n'y en a pas eu de pareille, depuis qu'il existe une nation jusqu'à ce temps-là. Et en ce temps-là, ton peuple sera sauvé, quiconque sera trouvé inscrit dans le livre. 2 Et beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, les autres pour les opprobres, pour la réprobation éternelle. 3 Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du firmament et ceux qui en auront conduit beaucoup à la justice seront comme les étoiles, éternellement et toujours. 4 Et toi, Daniel, serre les paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Beaucoup le scruteront et la connaissance s'accroîtra." 5 Moi, Daniel, je regardai et voici que deux autres hommes se tenaient debout, l'un sur une rive du fleuve, l'autre sur l'autre rive du fleuve. 6 L'un d'eux parla à l'homme vêtu de lin, qui était au-dessus des eaux du fleuve : "Jusqu'à quand le terme de ces choses merveilleuses ?" 7 Et j'entendis l'homme vêtu de lin qui était au-dessus des eaux, il leva vers le ciel sa main droite et sa main gauche et il jura par celui qui vit éternellement que ce serait dans un temps, des temps et une moitié de temps et que, quand on aurait achevé de briser la force du peuple saint, alors s'accompliront toutes ces choses. 8 Et moi, j'entendis, mais sans comprendre et je dis : "Mon seigneur, quelle sera la fin de ces choses ?" 9 Il dit : "Va, Daniel, car les paroles sont serrées et scellées jusqu'au temps de la fin. 10 Il y en aura beaucoup qui seront purifiés, blanchis et éprouvés et les méchants feront le mal et aucun méchant ne comprendra, mais les intelligents comprendront. 11 Depuis le temps où sera interrompu le sacrifice perpétuel et où sera dressée l'abomination de la désolation, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. 12 Heureux celui qui attendra et arrivera jusqu'à mille trois cent trente-cinq jours. 13 Toi, va à ta fin et repose-toi, tu seras debout pour ton héritage à la fin des jours."


Daniel 13. 1 Il y avait un homme qui demeurait à Babylone et son nom était Joakim. 2 Il prit une femme nommée Susanne, fille d'Helcias, d'une grande beauté et craignant Dieu, 3 car ses parents, qui étaient justes, avaient instruit leur fille selon la loi de Moïse. 4 Or Joakim était fort riche et il avait un jardin près de sa maison et les Juifs affluaient chez lui, parce qu'il était le plus honorable de tous. 5 On avait établi juges cette année-là deux anciens d'entre le peuple, dont le Maître a dit : "L'iniquité est sortie de Babylone par des vieillards qui étaient juges, qui paraissaient régir le peuple." 6 Ils fréquentaient la maison de Joakim et tous ceux qui avaient des différends se rendaient auprès d'eux. 7 Vers le milieu du jour, lorsque le peuple s'était retiré, Susanne entrait dans le jardin de son mari et s'y promenait. 8 Les deux vieillards la voyaient chaque jour y entrer et s'y promener et ils conçurent pour elle une ardente passion. 9 Ils pervertirent leur sens et détournèrent leurs yeux pour ne pas voir le ciel et ne pas se souvenir des justes jugements de Dieu. 10 Ils étaient donc blessés d'amour pour elle, mais ils ne se communiquaient pas mutuellement leur souffrance, 11 car ils avaient honte de révéler l'un à l'autre la passion qui leur faisait désirer d'être avec elle. 12 Ils l'observaient chaque jour avec soin pour la voir et ils se dirent l'un à l'autre : 13 "Allons chez nous, c'est l'heure du dîner." Et ils sortirent et se séparèrent. 14 Mais étant revenus sur leurs pas, ils se rencontrèrent et s'étant demandé le motif de leur retour, ils s'avouèrent leur passion, puis ils convinrent entre eux du moment où ils pourraient la trouver seule. 15 Comme ils épiaient un jour convenable, il arriva que Suzanne entra dans le jardin, comme elle l'avait fait la veille et l'avant-veille, sans autre compagnie que deux jeunes filles, elle voulut se baigner dans le jardin, car il faisait chaud. 16 Il n'y avait là personne, sinon les deux vieillards, qui s'étaient cachés et qui l'épiaient. 17 Elle dit aux jeunes filles : "Apportez-moi de l'huile parfumée et des onguents et fermez les portes du jardin, afin que je me baigne." 18 Elles firent ce que Suzanne avait commandé et, ayant fermé la porte du jardin, elles sortirent par une porte de derrière, pour apporter ce qui leur avait été demandé, elles ne savaient pas que les vieillards étaient cachés dans le jardin. 19 Dès que les jeunes filles furent sorties, les deux vieillards se levèrent, coururent à Susanne et lui dirent : 20 "Vois, les portes du jardin sont fermées, personne ne nous aperçoit et nous brûlons d'amour pour toi, consens donc à notre désir et sois à nous. 21 Si non, nous nous porterons témoins contre toi et nous dirons qu'un jeune homme était avec toi et que c'est pour cela que tu as renvoyé les jeunes filles." 22 Susanne soupira et dit : "De tous côtés l'angoisse m'environne. Si je fais cela, c'est la mort pour moi et si je ne le fais pas, je n'échapperai pas de vos mains. 23 Mais il vaut mieux pour moi tomber entre vos mains sans avoir fait le mal que de pécher en présence du Seigneur." 24 Alors Susanne jeta un grand cri et les deux vieillards crièrent aussi contre elle. 25 Et l'un d'eux courut ouvrir les portes du jardin. 26 Quand les serviteurs de la maison entendirent les cris poussés dans le jardin, ils se précipitèrent par la porte de derrière pour voir ce qu'il y avait. 27 Lorsque les vieillards se furent expliqués, les serviteurs eurent grande honte, parce qu'on n'avait jamais dit chose semblable de Susanne. 28 Le lendemain, le peuple s'étant rassemblé chez Joakim, mari de Susanne, les deux vieillards y vinrent aussi, tout remplis de pensées méchantes contre elle, afin de la faire périr. 29 Ils dirent devant le peuple : "Envoyez chercher Suzanne, fille d'Helcias, femme de Joakim." Et on envoya aussitôt. 30 Elle vint avec ses parents, ses fils et tous ses proches. 31 Or Suzanne, avait les traits délicats et une grande beauté. 32 Comme elle était voilée, les juges méchants commandèrent qu'on lui ôtât son voile, pour se rassasier de sa beauté. 33 Mais tous les siens et tous ceux qui la connaissaient versaient des larmes. 34 Les deux vieillards, se levant au milieu du peuple, mirent leurs mains sur sa tête. 35 Elle, en pleurant, regarda vers le ciel, car son cœur avait confiance dans le Seigneur. 36 Les vieillards dirent : "Comme nous nous promenions seuls dans le jardin, elle est entrée avec deux jeunes filles et, après avoir fait fermer les portes du jardin, elle a renvoyé les jeunes filles. 37 Et un jeune homme qui était caché est venu à elle et a fait le mal avec elle. 38 Nous étions dans un coin du jardin, en voyant le crime, nous avons couru à eux et nous les avons vus dans cette infamie. 39 Nous n'avons pu prendre le jeune homme, parce qu'il était plus fort que nous et qu'ayant ouvert la porte, il s'est échappé. 40 Mais elle, après l'avoir prise, nous lui avons demandé quel était ce jeune homme et elle n'a pas voulu nous le dire. Voilà ce que nous attestons." 41 La foule les crut, parce que c'étaient des vieillards et des juges du peuple et ils la condamnèrent à mort. 42 Alors Susanne s'écria à haute voix et dit : "Dieu éternel, qui connaissez ce qui est caché et qui savez toutes choses avant qu'elles n'arrivent, 43 vous savez qu'ils ont rendu un faux témoignage contre moi et voici que je meurs, sans avoir rien fait de ce qu'ils ont méchamment inventé contre moi." 44 Le Seigneur entendit sa voix. 45 Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l'esprit saint d'un jeune enfant nommé Daniel. 46 Il cria à haute voix : "Pour moi, je suis pur du sang de cette femme." 47 Tout le peuple se tourna vers lui et lui dit : "Que signifie cette parole que tu dis-là ?" 48 Daniel, se tenant au milieu d'eux, dit : "Êtes-vous donc insensés à ce point, enfants d'Israël, de faire mourir une fille d'Israël sans examen, sans chercher à connaître la vérité ? 49 Retournez au tribunal, car ils ont rendu un faux témoignage contre elle." 50 Alors le peuple retourna en hâte et les anciens dirent à Daniel : "Viens, prends place au milieu de nous et expose-nous ton avis, car Dieu t'a donné l'honneur de la vieillesse." 51 Daniel dit au peuple : "Séparez-les loin l'un de l'autre et je les jugerai." 52 Quand ils furent séparés l'un de l'autre, Daniel en appela un et lui dit : "Homme vieilli dans le crime, les péchés que tu as commis autrefois sont maintenant venus sur toi, 53 toi qui rendais des jugements injustes, qui condamnais les innocents et relâchais les coupables, quand le Seigneur a dit : Tu ne feras pas mourir l'innocent et le juste. 54 Eh bien, si tu l'as vue, dis sous quel arbre tu les as vus s'entretenant ensemble." Il répondit : "Sous un sycomore." 55 Daniel dit : "Justement tu dis un mensonge pour ta perte, car l'ange de Dieu qui a déjà reçu l'arrêt divin va te fendre par le milieu." 56 Après l'avoir renvoyé, il ordonna d'amener l'autre et il lui dit : "Race de Canaan et non de Juda, la beauté d'une femme t'a séduit et la passion a perverti ton cœur. 57 C'est ainsi que vous en agissiez avec les filles d'Israël et elles, ayant peur de vous, vous parlaient, mais une fille de Juda n'a pu souffrir votre iniquité. 58 Dis-moi donc maintenant sous quel arbre tu les as surpris s'entretenant ensemble." Il dit : "Sous un chêne." 59 Daniel lui dit : "Justement tu as dit, toi aussi, un mensonge pour ta perte, car l'ange du Seigneur attend, le glaive en main, le moment de te couper par le milieu, afin de vous faire mourir." 60 Alors toute l'assemblée jeta un grand cri et ils bénirent Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui. 61 Puis ils s'élevèrent contre les deux vieillards, que Daniel avait convaincus par leur propre bouche d'avoir rendu un faux témoignage et ils leur firent le mal qu'eux-mêmes avaient voulu faire à leur prochain, 62 afin d'accomplir la loi de Moïse et ils les firent donc mourir et le sang innocent fut sauvé en ce jour-là. 63 Helcias et sa femme louèrent Dieu au sujet de leur fille Susanne, avec Joakim, son mari et tous ses parents, parce qu'il ne s'était trouvé en elle rien de déshonnête. 64 Et Daniel devint grand devant le peuple, à partir de ce jour et dans la suite des temps. 65 Le roi Astyage ayant été réuni à ses pères, Cyrus le Perse reçut le royaume.

Daniel 14. 1 Or Daniel mangeait à la table du roi et il était honoré plus que tous ses autres amis. 2 Il y avait chez les Babyloniens une idole nommée Bel, on dépensait chaque jour pour elle environ cinquante kilos de farine, quarante brebis et deux cent trente litres de vin. 3 Le roi aussi la vénérait et il allait chaque jour l'adorer, mais Daniel adorait son Dieu. 4 Le roi lui dit : "Pourquoi n'adores-tu pas Bel ?" Il lui répondit : "Parce que je ne vénère pas des idoles faites de main d'homme, mais le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre et qui a puissance sur toute chair." 5 Le roi lui dit : "Est-ce que Bel ne te semble pas un être vivant ? Ne vois-tu pas tout ce qu'il mange et boit chaque jour ?" 6 Daniel répondit en souriant : "Ne t'y trompes pas, ô roi, car il est en argile en dedans et d'airain à l'extérieur et il n'a jamais rien mangé." 7 Le roi irrité appela les prêtres de Bel et leur dit : "Si vous ne me dites pas qui est celui qui mange ces offrandes, vous mourrez, 8 mais si vous me démontrez que c'est Bel qui les mange, Daniel mourra, parce qu'il a blasphémé contre Bel." 9 Or il y avait soixante-dix prêtres de Bel, sans compter leurs femmes et leurs enfants. Et le roi se rendit avec Daniel au temple de Bel. 10 Les prêtres de Bel dirent : "Voici que nous allons sortir, toi, ô roi, fais placer les mets et apporter le vin, après l'avoir mélangé, puis ferme la porte et scelle-la avec ton anneau. 11 Et quand tu entreras demain matin, si tu ne trouves pas que tout a été mangé par Bel, nous mourrons, ou bien ce sera Daniel, qui a menti contre nous." 12 Ils songeaient qu'ils avaient fait sous la table une ouverture secrète, par laquelle ils s'introduisaient toujours et venaient consommer les offrandes. 13 Lorsqu'ils furent sortis et que le roi eut fait mettre les aliments devant Bel, Daniel commanda à ses serviteurs d'apporter de la cendre et ils la répandirent par tout le temple en présence du roi seul, puis ils sortirent, fermèrent la porte en la scellant avec l'anneau du roi et s'en allèrent. 14 Pendant la nuit, les prêtres entrèrent selon leur coutume avec leurs femmes et leurs enfants et ils mangèrent et burent tout ce qui était là. 15 Le roi se leva dès le point du jour et Daniel avec lui. 16 Le roi dit : " Les sceaux sont-ils intacts, Daniel ? " Celui-ci répondit : "Ils sont intacts, ô roi." 17 Dès qu'il eut ouvert la porte et regardé la table, le roi s'écria à haute voix : "Tu es grand, ô Bel et il n'y a pas la moindre tromperie en toi." 18 Daniel se prit à rire et, retenant le roi pour qu'il n'entrât pas plus avant, il lui dit : "Regarde le pavé, considère de qui sont ces pas." 19 Le roi dit : " je vois des pas d'hommes, de femmes et d'enfants" et le roi entra dans une grande colère. 20 Alors il fit saisir les prêtres, leurs femmes et leurs enfants et ils lui montrèrent les portes secrètes par où ils s'introduisaient et venaient manger ce qui était sur la table. 21 Il les fit mettre à mort et livra Bel au pouvoir de Daniel, qui le détruisit ainsi que son temple. 22 Il y avait aussi un grand dragon et les Babyloniens le vénéraient. 23 Le roi dit à Daniel : "Diras-tu encore que celui-ci est d'airain ? Vois, il vit, il mange et boit. Maintenant, tu ne pourras pas dire que ce n'est pas un dieu vivant." 24 Daniel répondit : "J'adore le Seigneur, mon Dieu, car lui est un Dieu vivant, mais celui-ci n'est pas un dieu vivant. 25 Toi, ô roi, donne-moi la permission et je tuerai ce dragon sans épée ni bâton." Le roi dit : "Je te la donne." 26 Alors Daniel prit de la poix, de la graisse et des poils, fit bouillir le tout ensemble et en fit des boules qu'il jeta dans la gueule du dragon. Et le dragon creva. Et il dit : "Voilà celui que vous vénériez" 27 Les Babyloniens, l'ayant appris, furent saisis d'une vive indignation, ils se rassemblèrent contre le roi et dirent : "Le roi est devenu juif, il a détruit Bel, fait mourir le dragon et massacrer les prêtres." 28 Ils vinrent donc trouver le roi et lui dirent : "Livre-nous Daniel, sinon, nous te ferons mourir, toi et ta maison." 29 Le roi vit qu'ils se jetaient sur lui avec violence, cédant à la nécessité, il leur livra Daniel. 30 Ils le jetèrent dans la fosse aux lions et il y demeura six jours. 31 Dans la fosse, il y avait sept lions et on leur donnait chaque jour deux corps et deux brebis, mais alors on ne leur donna rien afin qu'ils dévorassent Daniel. 32 Or le prophète Habacuc était en Judée, après avoir fait cuire une bouillie et émietté du pain dans un vase, il allait aux champs le porter à ses moissonneurs. 33 L'ange du Seigneur dit à Habacuc : "Porte le repas que tu tiens à Babylone, à Daniel, qui est dans la fosse aux lions." 34 Habacuc dit : "Seigneur, je n'ai jamais vu Babylone et je ne connais pas la fosse." 35 Alors l'ange le prit par le haut de la tête, le porta, par les cheveux de sa tête et le déposa à Babylone, au-dessus de la fosse, avec toute l'agilité de sa nature spirituelle. 36 Et Habacuc cria : "Daniel, serviteur de Dieu, prends le repas que Dieu t'envoie." 37 Daniel répondit : "Vous vous êtes, en effet, souvenu de moi, ô Dieu et vous n'avez pas abandonné ceux qui vous aiment." 38 Et Daniel se leva et mangea. Et l'ange du Seigneur remit aussitôt Habacuc en son lieu. 39 Le septième jour, le roi vint pour pleurer Daniel, étant venu vers la fosse, il regarda et voici que Daniel était assis au milieu des lions. 40 Il cria à haute voix et dit : "Vous êtes grand, Seigneur, Dieu de Daniel et il n'y en a pas d'autre que vous." Et il le retira de la fosse aux lions. 41 Puis il fit jeter dans la fosse ceux qui avaient voulu le perdre et ils furent dévorés sous ses yeux, en un instant. 42 Alors le roi dit : "Que tous les habitants de la terre entière craignent le Dieu de Daniel, car c'est lui qui est le Sauveur, qui fait des signes et des prodiges sur la terre, lui qui a délivré Daniel de la fosse aux lions."


Notes sur le livre de Daniel


Explications verset par verset sur JesusMarie.com


1.1-21 Ire partie : Partie historique, du chap. 1 au chap. 6. ― Le but de cette partie du livre de Daniel n’est pas de donner une histoire sommaire de la captivité ou de la vie du Prophète, mais de nous faire connaître les moyens que Dieu employa, pendant cette période de châtiment et de désolation pour consoler, encourager et soutenir Israël, en lui montrant que Dieu ne l’avait pas abandonné. ― 1° Le premier chapitre forme l’introduction à tout le livre, en nous apprenant comment Daniel fut élevé à la cour même du roi.

1.1 la troisième année, etc. Nabuchodonosor partit de Babylone vers la fin de cette année, et vint former le siège de Jérusalem du commencement de la suivante (voir Jérémie, 25, 1). ― La troisième année du règne de Joakim est l’an 606 avant Jésus-Christ. ― Sur Nabuchodonosor, voir Jérémie, 21, 2.

1.2 La terre de Sennaar ; ancien nom de la Babylonie (voir Genèse, 10, 10). ― Son dieu ; Bel ou Bélus, dont le temple était le plus riche et le plus somptueux de tous ceux de Babylone.

1.3 chef des eunuques ; c’est-à-dire chef des officiers de la cour. On donnait communément le nom d’eunuques aux officiers du palais des rois d’Orient, parce que pour l’ordinaire ils étaient réellement eunuques.

1.4 De jeunes gens. Tout ce qui est dit de Daniel et de ses compagnons dans ce chapitre et les suivants, prouve qu’ils étaient au moins adolescents. D’ailleurs le terme hébreu est pris plus d’une fois dans ce sens. ― l’écriture des Chaldéens différait de celle des Hébreux. ― L’écriture cunéiforme ou assyrienne, qu’on enseignait dans l’école royale, était très compliquée et fort difficile à apprendre. On enseignait de plus, dans cette école, une langue antique, nécessaire pour bien comprendre les monuments anciens, la grammaire, l’histoire, la géographie, l’astronomie, les sciences magiques, etc. C’est ce que nous attestent les livres écrits sur des tablettes d’argile, qui formaient les bibliothèques assyro-chaldéennes, et dont des restes considérables ont été retrouvés.

1.5 devant le roi ; pour le servir.

1.7 Le changement des noms était une marque de propriété et d’autorité ; les maîtres, en prenant des esclaves, leur donnaient de nouveaux noms. ― En assyrien, Abdénago devait s’appeler Abed-Nebo, ce qui signifie « serviteur du dieu Nébo. » La signification exacte de Sidrac et de Misac est inconnue. ― Baltassar. La véritable forme assyrienne est Balatsu-usur, (Dieu) protège sa vie.

1.8 Daniel résolut, etc. Les païens mangeaient indifféremment de toutes sortes de viandes, et par conséquent de celles qui étaient défendues aux Juifs (voir Lévitique, chap. 11 ; Deutéronome, chap. 14). De plus ils consacraient à leurs dieux tout ce qui était servi sur la table.

1.17 visions, envoyées par Dieu lui-même.

1.19 devant le devant le roi ; pour le servir.

1.21 cf. Daniel, 6, 28 ; 10, 1 ; 14, 1.

2.1-49 2° Le second chapitre contient le récit d’un songe de Nabuchodonosor, en 602 ou 603, et l’explication qu’en donna Daniel. Le roi avait vu une statue dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses de bronze, les jambes de fer, une partie des pieds de fer et l’autre d’argile. Le Prophète expliqua au roi, comme Joseph l’avait fait autrefois au pharaon, la signification du songe. Les diverses parties de la statue marquaient les empires qui devaient se succéder dans le monde : la tête d’or, c’est l’empire de Nabuchodonosor ; la poitrine d’argent, c’est l’empire médo-perse ; le ventre de bronze, c’est l’empire d’Alexandre et les royaumes des Séleucides et des Ptolémées, la Syrie et l’Égypte, qui en sont issus ; les jambes de fer, c’est l’empire romain qui brise et écrase tout ; les pieds, moitié argile, moitié fer, c’est ce même empire divisé en empire d’Orient et empire d’Occident. Une petite pierre détachée de la montagne, c’est-à-dire Jésus-Christ, renverse le colosse, et Dieu fonde le royaume éternel de son Église.

2.1 La seconde année. Probablement la seconde année du règne de Nabuchodonosor, depuis la mort de son père Nabopolassar (602).

2.2 Les Chaldéens ; probablement les prêtres Chaldéens adonnés à l’astrologie. ― à Babylone, la magie était si cultivée que chaldéen devint synonyme de magiciens.

2.4 Depuis ce verset jusqu’à la fin du chap. 7, le texte primitif est écrit en chaldéen.

2.10-11 Les livres de magie chaldéens, dont plusieurs sont parvenus jusqu’à nous, donnent l’interprétation des différentes choses qu’on peut voir en songe, mais ils ne peuvent apprendre quel a été le songe sur lequel on consulte ; Dieu seul peut faire cette révélation.

2.13 D’après ces paroles on avait déjà commencé à exécuter la sentence du roi ; celles du verset 24 ne disent pas formellement le contraire.

2.14 Arioch ; en assyrien : Eriaku, signifie d’après quelques-uns, serviteur du dieu Lune.

2.23 La sagesse et la force qui nous étaient nécessaires pour nous délivrer d’un si grand danger.

2.24 la signification ; l’éclaircissement qu’il demande.

2.28 la fin des jours, dans l’Ancien Testament, et surtout dans le style des prophètes, désignent l’avènement du Messie et l’établissement de son règne cf. Isaïe, 2, 2.

2.37 roi des rois ; titre ordinaire que prenaient aussi les rois de Perse. Nabuchodonosor était alors le plus grand roi du monde.

2.39 Un royaume moindre, etc. ; c’est le royaume Médo-Perse fondé par Darius le Mède et Cyrus, et qui fut moindre en effet que l’empire babylonien, tant par la durée que par l’étendue et la puissance. ― Un troisième royaume, l’empire des Grecs, fondé par Alexandre le Grand.

2.40 Le quatrième royaume, l’empire romain, qui brisa tous les royaumes qui subsistaient avant lui dans l’Europe, dans l’Afrique et dans presque toute l’Asie.

2.41-43 Tout ceci regarde le dernier âge de l’empire romain depuis Auguste. L’ancienne vigueur de la république romaine s’énerva sous le gouvernement des empereurs, représentés par les pieds de la statue.

2.44 Ce royaume éternel est celui du Messie qui prit naissance sous Auguste, le premier empereur des Romains, et qui n’a jamais passé au pouvoir d’un autre peuple.

2.45 Une pierre, etc. C’est Jésus-Christ, né d’une vierge, et qui a établi son royaume sur la terre sans le concours d’aucune puissance humaine. Il a frappé les pieds du colosse, c’est-à-dire de l’empire idolâtre des Romains.

3.1-97 Dans le chap. 3, v.1 à 97, nous voyons comment Dieu sauva miraculeusement des flammes de la fournaise les compagnons de Daniel qui avaient refusé d’adorer la statue érigée par Nabuchodonosor ; nous y lisons aussi le cantique par lequel ils remercièrent Dieu de sa protection.

3.1 Une statue d’or. On sait que les Chaldéens faisaient des statues colossales en métaux précieux, mais souvent l’intérieur était en bois et elles étaient seulement plaquées d’or. ― Soixante coudées de hauteur ; plus de trente mètres, mais la statue proprement dite était probablement placée au haut d’une colonne, comme on la représente dans les catacombes.

3.4 Peuples, nations et langues ; c’est-à-dire peuples, tribus de différentes langues.

3.5 Les mots d’origine grecque qui se rencontrent ici et dans plusieurs autres passages de ce livre, ne prouvent nullement qu’il n’est pas authentique.

3.6 Dans la fournaise d’un feu ardent. Supplice commun chez les Assyriens et les Chaldéens, mais inusité chez les Juifs.

3.21 Énumération des diverses pièces qui composaient le costume chaldéen.

3.46 matières très inflammables. Le naphte est une huile minérale de type pétrole.

3.51 l’un des jeunes gens faisait l’invitation aux créatures à louer Dieu et que les deux autres répétèrent le refrain. L’ordre général suivi dans le cantique est celui du chap. 1er de la Genèse ; du général on descend au particulier, du ciel à la terre, et aux diverses espèces de créatures pour terminer par l’homme.

3.53 le temple de votre sainte gloire ; le ciel. Le temple de Jérusalem n’existait plus alors.

3.54 Le trône de votre royaume ; c’est-à-dire le ciel.

3.55 Qui êtes assis sur des chérubins. Les chérubins de l’arche d’alliance.

3.59 Voir Psaumes, 148, 4.

3.61 Puissances du Seigneur ; c’est-à-dire, les astres nommés souvent dans l’Écriture, la milice du ciel. cf. Matthieu, 24, 29.

3.82 Enfants des hommes expression poétique, signifiant simplement, les hommes.

3.86 Esprits, etc. ; les âmes des saints séparées de leurs corps.

3.92 un fils des dieux ; un ange.

3.94 4° Les ch. 3, verset 98 à 4, renferment une lettre de Nabuchodonosor, dans laquelle ce roi raconte comment Daniel lui expliqua un songe destiné à lui annoncer qu’il vivrait sept ans comme une bête. Tout ce qu’avait dit le Prophète s’était réalisé. La forme épistolaire est abandonnée, chap. 4, v.25 à 30 et reprise aux v.31 à 34.

3.100 Voir Daniel, 4, 31 ; 7, 14.

4.2-7 Les visions de ma tête. Voir Daniel, 2, 28.

4.4 Les Chaldéens. Voir Daniel, 2, 2.

4.9 Toute chair ; expression qui se prend ordinairement dans la Bible, ou pour tous les hommes ou pour tout ce qui a vie en général.

4.10 Un veillant, un saint. Chez les Babyloniens, ainsi que chez plusieurs autres peuples de l’antiquité, les anges étaient considérés comme une compagnie d’esprits veillant autour du trône céleste, et servant de messagers divins. On voit par le verset 14 que les veillants jugeaient et décidaient du sort des hommes.

4.13 Sept ; selon quelques-uns signifie simplement plusieurs, la Bible fournissant un certain nombre d’exemples qui autorisent cette interprétation. ― Temps ; c’est-à-dire années, suivant l’opinion la plus commune.

4.14 Il y établira ; c’est-à-dire sur le royaume, suivant le texte chaldéen et la version grecque.

4.20 Sept temps, sur lui. Voir le verset 13.

4.22 Voir Daniel, 5, 21.

4.24 Voir Ecclésiastique, 3, 33.

4.25 Parmi les opinions différentes sur la métamorphose de Nabuchodonosor, la plus suivie et la plus probable est que ce prince, par un effet de la puissance de Dieu, tomba dans une folie où il se prenait pour un animal.

4.27 Que j’ai bâtie. Ici comme en plusieurs autres passages, bâtir signifie rebâtir, faire des agrandissements, des embellissements. Babylone bâtie par Nemrod (Gen. 10, 10), fut augmentée et embellie considérablement par Sémiramis ; mais Nabuchodonosor en fit la plus grande et la plus belle ville de l’Orient.

4.30 Description des effets de la maladie de Nabuchodonosor, qui consistent en particulier à le rendre hirsute et à faire recourber ses ongles, comme cela arrive quand ils ne sont pas taillés. Il se nourrit d’herbes comme le font les bœufs, parce qu’il croit être devenu bœuf lui-même.

4.31 Voir Daniel, 7, 14.

4.32 Larmées des cieux. Voir Daniel, 3, 61.

5.1 Baltasar, selon l’opinion la plus probable, est le fils du dernier roi de Babylone, Nabonide ; du moins Nabonide, dans ses inscriptions, nous apprend qu’il avait un fils appelé Baltasar. Ce dernier n’était pas roi, mais il en exerçait le pouvoir, parce que son père paraît l’avoir associé au gouvernement et l’avoir chargé de la défense de Babylone, d’où il était absent, quand Cyrus s’en empara.

5.2 Nabuchodonosor son père. Baltassar est regardé comme le fils de Nabuchodonosor, soit qu’il descendit de lui par les femmes, soit qu’il fut simplement considéré comme son successeur dans le gouvernement.

5.6 Les jointures de ses reins ; c’est-à-dire de ses lombes ; car les reins proprement dits n’ont ni jointures ni articulations.

5.7 ; 5.11 Chaldéens. Voir Daniel, 2, 2.

5.7 en troisième dans le royaume. Baltasar ne peut donner à l’interprète de l’écriture mystérieuse que le troisième rang dans le royaume, parce qu’il n’occupe lui-même que le second, étant simplement associé au trône.

5.21 Voir Daniel, 4, 22. ― Enfants des hommes ; expression poétique, pour hommes.

5.23 ton souffle, ta vie, ton âme.

5.25 MENÉ, etc. Les sages du roi n’ont pu lire ces mots (voir verset 8), soit parce qu’ils pouvaient être en un caractère inconnu dans le pays, tel que l’hébreu ancien, le phénicien, le samaritain, soit parce qu’étant dépourvus de voyelles, isolés et sans suite, la lecture et par là même l’interprétation en devenaient tout naturellement impossibles ; soit enfin parce qu’ils étaient simplement exprimés par leurs lettres initiales ; hypothèse qui n’a rien d’invraisemblable, et qui exprimerait parfaitement l’embarras des sages du roi.

5.31 Darius le Mède ; selon bien des savants, le même que les historiens grecs appellent Cyaxare II, fils d’Astyage ; mais ni l’histoire ni la critique ne fournissent des preuves suffisantes de cette identité.

6.2 Cent vingt satrapes. Du temps d’Esther, où le royaume de Perse avait pris de plus grands accroissements par les conquêtes postérieures, on comptait cent vingt-sept satrapies (voir Esther, 1, 1 ; 8, 9).

6.8 Dans la fosse aux lions. C’était, avec la fournaise, un des supplices en Chaldée.

6.9 afin qu'il n'y puisse être dérogé. Chez les Perses une loi ou une ordonnance ou un édit fait avec les formalités ordinaires ne pouvait plus être révoqué même par le roi (voir Esther, 1, 19 ; 8, 8).

6.11 cf. Tobie, 3, 10 ; Actes des Apôtres, 1, 13. ― Tourné, etc. Les Juifs, hors de Jérusalem tournaient leur visage, pendant la prière, du côté de cette ville (voir 1 Rois 8, 44). ― Trois fois par jour. Voir Psaumes, 54, 18 ; Actes des Apôtres, 3, 1.

6.13 Qu’il n’est pas permis, etc. Voir verset 8.

7 Les chapitres précédents contiennent la partie historique du livre de Daniel ; celui-ci et les suivants, jusqu’au 12e inclusivement, sont consacrés aux prophéties.

7.1-28 1° Prophétie des quatre empires représentés par quatre animaux. ― Le chap. 7 contient le récit d’un songe prophétique de Daniel. La première année du règne de Baltasar, il vit les mêmes empires dont il a été déjà question au chap. 2, mais sous un nouveau symbole ; au lieu de la statue, ce sont maintenant des animaux ; l’empire chaldéen est représenté par un lion ailé, tel qu’on en voit sur les monuments indigènes ; le médo-perse, par un ours avec trois rangs de dents dans la gueule (les royaumes de Lybie, d’Égypte et de Babylonie, voir Daniel, 6, 2) ; le gréco-macédonien, par un léopard qui avait quatre ailes (Antigone, Ptolémée, Lysimaque et Cassandre, successeurs d’Alexandre) ; le romain, par une bête terrible, aux dents de fer, et à dix cornes, entre lesquelles en pousse une onzième qui arrache trois des précédentes. L’interprétation de la quatrième bête donne lieu à des contestations. Plusieurs croient qu’elle représente l’empire grec, non le romain, parce qu’ils font du mède et du perse deux empires successifs ; à leurs yeux les dix cornes sont dix rois de Syrie, et la onzième Antiochus Épiphane. Cette explication est invraisemblable : elle a le tort de partager en deux l’empire médo-perse. Les dix cornes sont dix empereurs romains ; quant à la onzième, les commentateurs catholiques la considèrent généralement comme l’emblème de l’Antéchrist, persécuteur de l’Église, voir 2 Thessaloniciens, chap. 2.

7.1 Baltasar ; le même dont il est parlé, chap. 5, verset 1 et suivants. ― Vision de sa tête. Voir Daniel, 2, 28.

7.2 Les quatre vents ; les troubles, les agitations que les quatre empires, dont le Prophète va parler, causeront dans le monde désigné par la grande mer.

7.3 Quatre grandes bêtes ; c’est-à-dire quatre grands empires (voir verset 17), dont probablement le premier est l’empire des Chaldéens ; le second celui des Mèdes et des Perses ; le troisième, celui des Grecs ; le quatrième, celui des Romains.

7.6 Ces quatre ailes et ces quatre têtes représentent probablement les quatre princes qui, après la mort d’Alexandre, se partagèrent son royaume. cf. Daniel, 8, vv. 8, 22.

7.8 Une autre petite corne, etc. ; le royaume de l’Antéchrist, selon la plupart des exégètes ; Mahomet selon quelques-uns. ― Disait de grandes choses ; c’est-à-dire, selon le style biblique, disait des paroles insolentes, pleines d’orgueil, de blasphèmes, d’impiétés. Comparer au verset 25 et Daniel, 11, 36.

7.9 Un vieillard ; ce vieillard, c’est Dieu avec l’apparence de Jésus, juge éternel des vivants et des morts. Les cheveux blancs signifient l’éternité et la divinité du Verbe, qui s’est incarné en Jésus. Dieu le Père ne s’est pas incarné. Il n’a ni barbe, ni tête d’homme, ni bras, ni jambes. Dieu est un pur Esprit. La lettre aux Colossiens (1, 15) nous dit que Jésus est l’image visible du Dieu invisible (cf. Apocalypse 1, 14 : cheveux blancs de Jésus). Lire les livres de François Boespflug sur La Trinité dans l’Art, Paris, éd. du Cerf et Bayard.

7.10 Voir Apocalypse 5, 11.

7.12 un temps et un moment ; la période de temps déterminée dans les décrets divins.

7.13 un fils d’homme ; expression poétique, qui, comme nous l’avons déjà remarqué, signifie un homme. Or ce que dit ici Daniel ne peut convenir à la lettre qu’à Jésus-Christ dans son second avènement. cf. Matthieu, 26, 64. ― Vieillard. Voir le verset 9. Jésus en tant qu’homme face à Jésus en tant que Dieu.

7.14 Voir Daniel, 3, 100 ; 4, 31 ; Michée, 4, 7 ; Luc, 1, 32. ― Il lui fut donné, etc. Exprime le règne éternel du Sauveur ; il semble qu’il faisait lui-même allusion à ce passage, quand il disait : « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. » (voir Matthieu, 28, 18).

7.15 Les visions de ma tête. Voir Daniel, 2, 28.

7.18 Les saints du Dieu très-haut règnent avec Jésus-Christ dans le ciel depuis qu’il leur en a ouvert l’entrée par son ascension glorieuse ; mais à la fin du monde, lorsqu’ils viendront avec le Sauveur au dernier jugement, ils prendront du royaume céleste une possession en quelque sorte plus complète et plus parfaite. Voir Matthieu, 25, 34.

7.25 Il proférera, etc. ; ce qui convient non seulement à l’Antéchrist (voir Apocalypse, 13, 6), mais aussi à Antiochus Épiphane (voir Daniel, 8, 23 ; 1 Maccabées 1, vv. 23, 43-53 ; 2 Maccabées 9, 28), et à Mahomet lui-même, qui a établi sa nouvelle loi à main armée. ― Un temps, etc. ; c’est-à-dire l’espace de trois ans et demi, suivant l’opinion commune, qui applique ce passage à la persécution de l’Antéchrist (voir Apocalypse, 12, 6 ; 13, 5). L’historien Josèphe dit expressément, dans la préface de son Histoire de la guerre des Juifs, qu’Antiochus Épiphane posséda Jérusalem trois ans et six mois. Mais par rapport à Mahomet, il semble que ces temps doivent être pris autrement que pour les autres empires.

7.26 Et le jugement, etc. Les exégètes rapportent ceci à la ruine de l’Antéchrist, et au jugement dernier.

7.27 Cette partie de la prophétie ne saurait s’expliquer de l’empire que Dieu donna aux Maccabées, et aux princes leurs successeurs ; car leur puissance ne fut ni assez absolue ni assez étendue pour vérifier de si grandes et de si magnifiques promesses. Il n’y a que l’empire de Jésus-Christ et de son Église en qui l’on trouve l’accomplissement réel et véritable.

8 Ce chapitre et les suivants jusqu’au 12e inclusivement sont écrits en hébreu.

8.1-27 2° Prophétie de la persécution d’Antiochus Épiphane, chap. 8. ― La seconde vision développe une partie de la première. La troisième année du règne de Baltassar, Daniel vit lempire médo-perse sous la figure d’un bélier, et l’empire grec sous celle d’un bouc à une corne. Le bouc triomphe du bélier et grandit ; alors sa corne unique se brise et il lui en pousse quatre autres à sa place ; de l’une d’elles en sort une cinquième qui s’élève jusqu’au ciel et opprime le peuple des saints pendant 2300 jours. ― La première corne du bouc est Alexandre le grand qui ruine l’empire perse ; les quatre cornes sont les quatre royaumes qui se forment des débris de son empire : celui de Macédoine, à l’ouest ; de Syrie, à l’est ; d’Égypte, au sud et de Thrace, au nord. La cinquième corne, qui fait cesser le sacrifice perpétuel, est Antiochus Épiphane. Les 2300 jours font six ans et demi, en années lunaires. On peut les compter depuis l’an 143 de l’ère des Séleucides, auquel Antiochus se rendit maître de Jérusalem, voir 1 Maccabées 1, 21 ; jusqu’à l’an 149, qui est celui de sa mort, voir 1 Maccabées 6, 16.

8.2 Élam ; province de Perse, appelée aussi Elymaïde. ― Sur la porte ; sur le bord, près de. ― Oulaï ; fleuve qui séparait la Susiane de l’Elymaïde ; c’est l’Eulée des géographes. ― Suse ; capitale de la Susiane, sur l’Oulaï, une des résidences des rois de Perse.

8.3 Un bélier. Ce bélier représente l’empire des Perses et des Mèdes (voir verset 20). La corne la plus élevée signifie la puissance des Perses, supérieure à celle des Mèdes, figurée par la corne moins élevée.

8.4 Les rois de Perse étendirent en effet de proche en proche leurs conquêtes, sans trouver de résistance.

8.5 jeune bouc. Voir sur la valeur de cette expression, Ézéchiel, 43, 22. Ce bouc représente la monarchie des Grecs ; la corne, le premier de leurs rois, Alexandre le Grand (voir verset 21) ; la rapidité de la course de ce bouc, la rapidité des conquêtes de ce prince.

8.9 Une petite corne ; c’est Antiochus Épiphane, au commencement sans puissance. Voir Daniel, 11, vv. 16, 41 ; Jérémie, 3, 19 ; Ézéchiel, 20, vv. 6, 15.

8.10 L’armée des cieux, le peuple du Seigneur persécuté ; et par les étoiles renversées, soit les Juifs qui moururent courageusement dans la persécution, soit ceux qui renoncèrent à leur religion pour obéir aux ordres du tyran (voir 1 Maccabées 1, vv. 48, 51 et suivants ; 2 Maccabées 4, verset 14 et suivants). Les étoiles et les astres en général sont très souvent mis dans l’Écriture pour désigner les saints, les justes et les savants.

8.14 c’est-à-dire, jusqu’à deux mille trois cents jours composés d’un soir et un matin. Chez les Hébreux, le jour commençait le soir (voir Genèse, 1, vv. 5, 8, etc.). Ces deux mille trois cents jours font six ans et demi selon le calcul des années lunaires de trois cent cinquante-quatre ou trois cent cinquante-cinq jours, et peuvent se compter depuis l’an 143 des Grecs, auquel Antiochus marcha contre Israël et se rendit maître de Jérusalem (voir 1 Maccabées 1, 21), jusqu’à l’année 149, qui est celle de la mort de ce prince (voir 1 Maccabées 6, 16). ― Le sanctuaire sera purifié; il le fut après la défaite de Lysias, le vingt-cinquième jour du neuvième mois de l’an 148 du règne des Grecs (1 Macc. 4, 52).

8.16 Gabriel. C’est l’ange de ce nom sous la forme d’un homme.

8.23 Les choses cachées Psaumes, 77, 2.

8.24 le peuple des saints ; le peuple consacré au Seigneur, les Juifs, qui souffriront une persécution sanglante sous le règne d’Antiochus II (voir 1 Maccabées 1, v. 53 et s.).

8.25 sans la main, etc. Voir 2 Maccabées chap. 9, la fin d’Antiochus.

8.26 Et la vision touchant le soir et le matin ; c’est-à-dire dans laquelle a été montré ce qui doit arriver dans un certain nombre de jours ordinaires composés de la nuit et du jour. ― serre la vision. Les prophètes publiaient leurs prophéties, surtout celles qui devaient bientôt s’accomplir, mais l’ange ordonna à Daniel de la tenir fermée avec un sceau. Daniel 12, 4.

9.1-27 3° Prophétie des 70 semaines d’années, chap. 9. ― La troisième vision développe la prophétie messianique contenue dans les ch. 2 et 7. La première année de Darius le Mède, Daniel pensait aux soixante-dix ans que devait durer la captivité, d’après la prophétie de Jérémie, et priait Dieu de pardonner ses péchés à son peuple. L’ange Gabriel lui apparaît alors, et lui annonce à quelle époque viendra le Messie. Daniel désirait connaître à quel moment finiraient les soixante-dix ans de la captivité ; Dieu lui révèle une délivrance bien plus importante, dont celle que Jérémie avait prédite n’était que la figure.

9.1 Darius ; le même que celui qui est mentionné à Daniel, 5, 31.

9.2 Les livres, les divines Écritures, parmi lesquelles se trouvaient les prophéties de Jérémie. ― soixante-dix ans, etc. Voir Jérémie, 25, 11-12 ; 29, 10.

9.4 Voir Néhémie 1, 5.

9.5 Voir Baruch, 1, 17.

9.11 la loi de Moïse. Lév. 26 ; Deut. ch27-29.

9.13 Votre vérité ; votre fidélité dans l’exécution de vos paroles, soit promesses, soit menaces.

9.15 Voir Baruch, 2, 11 ; Exode, 14, 22.

9.21 Gabriel. Voir Daniel, 8, 16.

9.24-27 L’abomination se vit dans le temple, lorsque les Romains l’ayant pris, y plantèrent leurs enseignes chargées des figures de leurs dieux et des images des Césars ; ou bien cette abomination marque les infamies, les meurtres et les autres sacrilèges qui furent commis dans ce lieu saint par les Juifs mêmes, pendant le dernier siège. Il faut remarquer que la profanation du temple par Antiochus est aussi prédite, voir Daniel, 11, 31, mais la profanation commise par le roi Séleucide n’est pas l’accomplissement de la prophétie que nous avons ici ; cette dernière se rapporte incontestablement aux temps messianiques. La profanation du temple par le roi syrien ne fut que partielle et temporaire, celle des Romains fut complète et définitive. Quant aux chiffres que nous donne cette prophétie, en voici la valeur : les soixante-dix semaines d’années font 490 ans. L’ange Gabriel les divise en trois parties : la première est de sept semaines ou de 49 ans, après lesquels les murs de Jérusalem seront achevés ; la seconde est de soixante-deux semaines, ou 434 ans, à la fin desquels le Christ sera oint ; la troisième comprend la soixante-dixième semaine, au milieu de laquelle le Messie sera mis à mort. La détermination de ces dates n’est pas sans offrir des difficultés. La plupart des commentateurs font partir les soixante-dix semaines de l’édit d’Artaxerxès, vers l’an 445. Depuis cette date jusqu’à la 15e année de Tibère, qui est l’année du baptême du Notre-Seigneur, il s’est écoulé 475 ans ; nous arrivons ainsi à peu de chose près à la 70e semaine, au milieu de laquelle la Sauveur fut crucifié.

9.24 Voir Jean, 1, 45. ― Soixante-dix, etc. ; c’est-à-dire, le temps de la captivité a été abrégé et réduit à soixante-dix semaines en faveur de ton peuple et de ta ville sainte. Ces soixante-dix semaines qui sont des semaines d’années (cf. Lévitique, 25, 8), et qui font quatre cent quatre-vingt-dix ans, se comptent depuis l’ordre donné par Artaxerxès Longuemain pour le rétablissement de Jérusalem. Cette prophétie de Daniel, qui commence à ce verset et se continue aux trois suivants, ne saurait avoir d’autre objet que le Messie, Jésus de Nazareth. Les exégètes, qui l’appliquent à Cyrus ou à Alexandre, ont contre eux toute l’antiquité et la lettre du texte sacré.

9.27 Voir Matthieu, 24, 15.

10 4° Prophéties sur l’époque des Séleucides, du chap. 10 au chap. 12. La quatrième vision développe plus longuement la seconde. La troisième année de Cyrus, Dieu prédit à Daniel les événements qui devaient s’accomplir sous les Séleucides par rapport à son peuple. Le chap. 10 forme l’introduction à la prophétie ; les ch. 11 et 12 entrent dans de nombreux détails sur l’époque qui précéda les Maccabées. ― La 3e année de Cyrus, un ange révèle à Daniel, sur les bords du Tigre, l’histoire future des rois étrangers sous la domination desquels sera la Palestine, et il lui fait connaître en particulier la persécution d’Antiochus Épiphane pour prémunir à l’avance les Juifs fidèles contre la séduction. Il y aura d’abord quatre rois perses ; le quatrième (Xerxès) fera la guerre contre la Grèce, chap. 11, verset 2. Surviendra un roi puissant (Alexandre), dont le royaume sera partagé, mais non entre les siens, v.3 et 4. Le roi du sud (Ptolémée d’Égypte), deviendra fort ; cependant l’un de ses généraux (Séleucus Nicator de Syrie), l’emportera sur lui comme roi du Nord, v.5 et 6. Leurs descendants se feront la guerre, v.7 à 20. Un prince méprisé montera sur le trône du nord ; c’est Antiochus Épiphane, le persécuteur des saints, le profanateur du temple de Jérusalem, v.21 à 45. Saint Michel délivrera les Juifs de l’oppression ; il annonce la résurrection générale et la gloire des saints, chap. 12, v.1 à 4. L’épreuve de Juda, figure de la persécution de l’Antéchrist, durera trois ans et demi, v.5 à 11. Daniel n’en sera pas témoin pendant sa vie, v.12 et 13.

10.4 Premier mois. Voir Ézéchiel, 29, 17.

10.5 Un homme, etc. ; probablement l’ange Gabriel qui avait déjà apparu à Daniel.

10.13 le chef du royaume de Perse ; c’est-à-dire, selon saint Jérôme, Théodoret, saint Chrysostome, saint Grégoire le Grand, plusieurs autres Pères et la plupart des exégètes, l’ange protecteur du royaume des Perses. Il est appelé prince, comme l’archange saint Michel lui-même. Ce prince des Perses désirait que les Juifs demeurassent dans la Perse, le plus longtemps possible, afin d’y propager la connaissance et le culte du vrai Dieu, tandis que Gabriel et Michel souhaitaient de les voir retourner dans leur patrie pour y rétablir la ville et le temple. Le concours de l’archange Michel a pour objet d’une part de faire connaître à l’ange protecteur des Perses la volonté prise de Dieu, et de l’autre, de persuader au roi des Perses de laisser partir les Juifs, ce en quoi néanmoins il ne réussit qu’après que Gabriel eut achevé sa mission.

10.16 une ressemblance de fils de l'homme, etc. C’est l’ange Gabriel.

10.18 C’est encore le même ange Gabriel.

10.21 le livre de vérité c’est-à-dire le livre où sont écrit les décrets divins dont l’accomplissement ne peut manquer cf. Exode, 32, 32-33 ; Psaumes, 86, 6 ; 138, 16 ; Apocalypse, 3, 5. ― Michel votre chef. Toute l’antiquité a reconnu saint Michel comme l’ange protecteur de la synagogue ; l’Église chrétienne l’honore en la même qualité.

11.1 Et moi, etc. C’est la continuation du discours de l’ange Gabriel.

11.2 Encore ; c’est-à-dire après Cyrus, premier roi des Perses, lequel régnait au temps où Daniel eut cette vision (voir Daniel, 10, 1). ― Trois rois ; Cambyse, Smerdis et Darius, fils d’Hystaspe. ― Le quatrième ; Xerxès.

11.3 Un roi vaillant, etc. Alexandre le Grand.

11.4 Sera divisé. C’est le partage du royaume d’Alexandre en quatre grands royaumes. cf. Daniel, 8, vv. 8, 22.

11.5 Le roi du midi ; le roi d’Égypte, située en effet au midi par rapport à la Judée et à la Syrie. Ce roi est Ptolémée, fils de Lagus. ― Un de ses généraux ; Séleucus-Nicator, fondateur du nouveau royaume de Syrie.

11.6 La fille, etc. ; Bérénice, fille de Ptolémée Philadelphe. ― Viendra pour épouser Antiochus Théus, roi de Syrie, petit-fils de Séleucus-Nicator ; condition de l’alliance.

11.7 Ptolémée Evergète, fils et successeur de Ptolémée Philadelphe, et frère de Bérénice.

11.10 Ses fils ; Séleucus Céraunius et Antiochus le Grand.

11.11 Ptolémée Philopator, successeur de Ptolémée Evergète.

11.13 Le roi du Nord ; Antiochus.

11.14 Voir Isaïe, 19, 16. ― des hommes violents, les Juifs qui suivirent Onias, fils du grand-prêtre Onias III, lorsque, s’étant retiré en Égypte, il s’attacha au service de Ptolémée Philopator, fils et successeur d’Épiphane, et obtint de lui la permission de bâtir dans son royaume un temple semblable à celui de Jérusalem, prétendant accomplir ainsi la prophétie d’Isaïe, 19, 18-19.

11.17 La fille d’Antiochus en effet, devenue femme de Ptolémée, abandonna les intérêts de son père et embrasse ceux de son mari.

11.19 Et on ne le trouvera pas ; il disparaîtra. Antiochus ayant pillé un temple dans la province d’Elymaïs, fut massacré par la population.

11.20 Le successeur d’Antiochus fut son fils aîné, Séleucus Philopator. ― Séleucus périt par les ruses de son ministre Héliodore qui voulait usurper son royaume.

11.28 Il retournera ; c’est-à-dire, Antiochus Épiphane. ― L’alliance sainte ; la loi divine des Juifs. 11.28 : 1 Macc. 1, 20-24 ; 2 Macc. 5, 21.

11.30 Nous savons par Tite-Live et Justin que des légats romains mirent fin à la guerre et obligèrent Antiochus à repartir. Ces historiens remarquent qu’étant arrivés à l’île de Délos, les légats y trouvèrent des navires légers macédoniens.

11.31 l'abomination de la désolation. Lorsque les Romains ayant pris le Temple de Jérusalem, y firent adorer la statue de l’empereur dans le Saint des saints. Ou bien cette abomination fut constituée des infamies, des meurtres et autres sacrilèges qui furent commis dans ce lieu saint par les Juifs, pendant le dernier siège.

11.32 Voir 2 Maccabées 6, 21.

11.33 Ceci regarde principalement Mathathias et ses fils, de la tribu de Lévi. Voir 1 Maccabées 2, verset 27 et suivants.

11.34 un léger secours ; celui des frères Maccabées. Voir 1 Maccabées 2, verset 1 et suivants. ― Plusieurs se joindront, etc. Voir 2 Maccabées 8, verset 1 et suivants.

11.38 le dieu des forteresses  serait Mars, dieu de la guerre ; ou selon l’idole de Jupiter Olympien, qu’Antiochus fit placer dans le temple de Jérusalem. cf. 1 Maccabées 1, 57 ; 2 Maccabées 6, 2.

11.39 Antiochus fit bâtir en effet une forteresse auprès du temple du Seigneur, où il avait placé la statue de son Dieu, comme pour le défendre contre toute attaque.

11.41 le glorieux pays ; la Judée. cf. Daniel, 8, 9 ; 11, 16.

12.1 En ce temps-là ; c’est-à-dire au temps d’Antiochus Épiphane, selon saint Chrysostome et quelques commentateurs ; mais, suivant la plupart des autres Pères de l’Église et des exégètes, au temps de l’Antéchrist et de la fin du monde. Dans le style prophétique, en effet, cette expression ne se rapporte pas toujours au temps dont il vient d’être question, mais simplement au temps à venir, que l’esprit de Dieu découvre aux prophètes, et dans lesquels les divers événements qu’ils annoncent sont quelquefois séparés de plusieurs siècles. ― un temps de détresse, etc. Voir Matthieu, 24, 21. ― inscrit dans le livre de vie, c’est être prédestiné par Dieu à la gloire.

12.2 Voir Matthieu, 25, 46. ― Beaucoup de ceux ; c’est-à-dire, toute la multitude de ceux. Dans le style biblique on met fréquemment beaucoup pour la totalité, lorsque cette totalité comprend un nombre considérable. ― Ce verset et sa suite montre clairement qu’il s’agit de la résurrection générale à la fin du monde.

12.3 Brilleront, etc. cf. Sagesse, 3, 7 ; Matthieu, 13, 43.

12.4 Serre les paroles, etc. Voir Daniel, 8, 26.

12.5-6 Du fleuve ; du Tigre. cf. Daniel, 10, 4.

12.6 L’homme qui était vêtu de lin. Voir Daniel, 10, 5. ― La fin ; l’accomplissement.

12.7 Voir Apoc. 10, 5. Un temps : Daniel 7, 25.

12.12 Mille, etc., ce qui fait quarante-cinq jours de plus qu’au verset précédent. Or, suivant saint Jérôme et Théodoret, ces quarante-cinq jours sont ceux qui s’écouleront entre la mort de l’Antéchrist qui arrivera au bout de mille deux cent quatre-vingt-dix jours, et le dernier avènement de Jésus-Christ. Ceux qui en font l’application au temps des Maccabées entendent les jours qui s’écoulèrent entre la nouvelle consécration du temple et la mort d’Antiochus.

12.13 Toi ; Daniel. ― Va, etc. ; c’est-à-dire, attends jusqu’à ta mort, tu vivras dans la paix et dans le repos, et tu jouiras de tes dignités, de ton rang élevé jusqu’à la fin de ta vie ; ou bien, tu mourras, mais tu jouiras aussitôt d’un repos qui durera jusqu’à la fin des temps, où tu ressusciteras pour entrer en possession de la félicité éternelle.

13.1 Joakim était un des principaux Juifs captifs à Babylone.

13.2 Susanne signifie lis.

13.5 On établit, etc. On voit par ces paroles que, quoiqu’en captivité, les Juifs n’étaient pas privés du droit de juger des cas qui concernaient leurs lois et les affaires des individus de leur nation entre eux. ― L’iniquité, etc. Cette citation n’est pas écrite dans les Livres saints, elle pouvait se trouver dans la tradition. Quelques-uns prétendent qu’elle se rapporte à Jérémie (voir Jérémie, 23, 14 et chap. 29), où on voit en effet une pensée analogue à celle qu’exprime ici Daniel.

13.32 On voit, dans la loi mosaïque, que la femme accusée d’adultère par son mari, avait le visage découvert pendant le jugement (voir Nombres, 5, 18). Les accusateurs de Susanne prirent sans doute prétexte de cet article de la loi, pour lui faire ôter son voile, sans lequel aucune femme en Orient ne pouvait paraître en public.

13.34 usage consacré chez les Hébreux, surtout dans les condamnations à mort (voir Lévitique, 24, 14).

13.41 lapidation : Lévitique 20, 10 ; Jean, 8, 5.

13.45 L’esprit saint ; l’esprit de prophétie, pour découvrir le crime des vieillards et les convaincre par leur propre bouche avant l’instruction de l’affaire.

13.52 Maintenant, etc. ; c’est maintenant que tes crimes vont retombés sur toi, et que tu va les expier.

13.53 Tu ne feras pas, etc. Voir Exode, 23, 7.

13.55 ; 13.59 pour ta perte ; de manière que ton mensonge retombe sur ta tête, va tourner à ta perte. ― te fendre par le milieu. Il est probable que les deux vieillards furent lapidés, suivant la loi du talion qui veut que le faux accusateur souffre la peine qu’il a voulu faire souffrir à l’innocent. Voir les v.61 et 62 ; Deutéronome, 19, 18-19.

13.62 Voir Deutéronome, 19, 18-19.

13.65 Astyage ; est selon plusieurs le fils d’Astyage, Cyaxare II, Darius le Mède, mais voir Daniel, 5, 31.

14.2 Bel ; ancien roi de Babylone qui fut mis au rang des dieux par ses sujets après sa mort.

14.6 en argile. Beaucoup de statues à Babylone étaient en argile, parce que la Chaldée n’a pas de pierre et que le bois y est rare. On recouvrait quelquefois d’un métal précieux ces statues de terre.

14.22 Un grand dragon ; probablement un grand serpent consacré au dieu Bel.

14.31 Deux corps d’hommes probablement condamnés à mort.

14.32 Habacuc, etc. On a prétendu que le prophète Habacuc ne pouvait exister sous Cyrus. Mais rien ne prouve qu’il s’agisse ici d’Habacuc, un des douze petits prophètes. D’un autre côté, Habacuc ne datant pas ses prophéties, et ayant vécu, comme Daniel, avant la captivité, il a pu fort bien, quoique plus âgé que lui, vivre jusqu’au règne de Cyrus.

14.35 Voir Ézéchiel, 8, 3. ― L’ange, etc. Si ce transport d’Habacuc par l’ange était faux à cause de son invraisemblance et de son absurdité même, comme le prétendent les incrédules, Daniel se serait bien gardé de l’insérer dans son livre. Si donc il l’a rapporté, c’est parce qu’il avait des preuves de sa réalité. D’ailleurs ces sortes de transports ne sont pas sans exemples dans l’Ancien et le Nouveau Testament (voir 1 Rois 18, 12 ; Matthieu 4, vv. 5, 8 ; Actes 8, 39-40).

14.38 En son lieu ; dans le lieu où il l’avait pris.



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