Livre de Baruch
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Explications verset par verset sur JesusMarie.com
Introduction
1° Le prophète. — En hébreu, le mot Baruch signifie « béni ». Le premier verset du livre cite la généalogie de notre prophète jusqu’à la cinquième génération, et l’on voit par-là que l’auteur de cet écrit ne diffère pas du personnage de même nom, également «fils de Néri, fils de Maasias », qui fut le secrétaire et l’ami fidèle de Jérémie (cf. Jer. 32, 12, 16 ; 36, 4 et ss. ; 45, 1 et ss.). Telle a toujours été l’opinion traditionnelle, que confirme la place attribuée au livre de Baruch dans les anciennes versions : on a tout naturellement rapproché ses prophéties de ceux de son maître. La famille de Baruch était très distinguée (cf. Jer. 51, 59 ; Josèphe, Ant., 10, 9, 1). Ce que nous savons de sa vie est raconté aux passages du livre de Jérémie qui viennent d’être cités en note. Il accompagne son maître en Égypte, lorsque celui-ci fut contraint d’y suivre ceux de leurs compatriotes qui s’y exilèrent volontairement après l'assassinat de Godolias, et il partagea son impopularité (cf. Jer. 43, 1-7). 1, 2, nous apprenons qu’il composa son livre à Babylone, environ cinq ans après la ruine de Jérusalem. C'est encore à Babylone qu’il serait mort sept ans plus tard, d’après les rabbins ; et il est vraisemblable, en effet, qu’il y ait rejoint ses compatriotes déportés, lorsqu’il eut recueilli le dernier soupir de Jérémie en Égypte (saint Jérôme, adv. Jovin., 2, 5, signale une autre tradition, en vertu de laquelle Baruch serait mort en Égypte. En tout cas, rien ne s'oppose à ce que le prophète ait fait en Chaldée un voyage durant lequel il aurait mis ses prophéties par écrit).
2° Le sujet et la division du livre. — Tel qu’il a été inséré dans notre Bible latine, le livre qui porte le nom de Baruch se compose de deux écrits très distincts : 1° les pages qui appartiennent en propre à Baruch lui-même (chap. 1-5) ; 2° une lettre que Jérémie adressa, aussitôt après la destruction de Jérusalem, à ses coreligionnaires qui allaient prendre le chemin de l’exil (chap. 6).
L’œuvre personnelle de Baruch se compose de deux parties ou sections : la première contient une exhortation à la pénitence, que Baruch adressa aux Juifs demeurés à Jérusalem après la ruine du pays (1, 1-3, 8) ; la seconde (3, 9 - 5, 9) renferme un discours prophétique très consolant, qui promet aux restes du peuple théocratique, dans l'hypothèse d'une conversion sincère, la fin de la captivité et le rétablissement de la nation sur de nouvelles bases. Le but de la première section est de porter le peuple à s’humilier sous la main de Dieu et à implorer sa délivrance ; le but de la seconde est de l'encourager parmi ses souffrances, en lui montrant les radieuses perspectives de l’avenir.
La lettre de Jérémie décrit longuement, sous tous les aspects, le néant complet des idoles et le caractère insensé de l’idolâtrie.
3° L'authenticité et la canonicité soit de l’œuvre de Baruch, soit de la lettre de Jérémie, sont universellement niées aujourd’hui par les Juifs, les protestants et les rationalistes, qui rangent ce double écrit parmi les livres apocryphes. Les catholiques les admettent, au contraire et ils ont pour le démontrer d’excellentes preuves extrinsèques et intrinsèques (l'authenticité et la canonicité sont d'ordinaire deux questions très distinctes ; nous les réunissons ici parce que, de fait, elles n'ont guère été séparées par nos adversaires).
1. En ce qui concerne l'écrit propre à Baruch, il est certain que les anciens Juifs l'admettaient comme authentique et comme canonique. Les Septante, en le traduisant et en l’insérant dans la Bible immédiatement après le livre de Jérémie (avant les Lamentations), ont montré qu’ils voyaient en lui une partie intégrante des saintes Écritures. Théodotion, cet autre traducteur juif, en donna aussi une version grecque. Au 3ème siècle de l’ère chrétienne (de l’année 201 à l’année 300), on le lisait encore dans les synagogues juives, au jour de l’Expiation ou du Grand Pardon (cf. Constit. Apost., 5, 20). Saint Épiphane (Haer., 8, 6) le mentionne expressément au nombre des écrits canoniques reçus par les Juifs après la captivité de Babylone (le onzième des Psaumes dits de Salomon, qui sont l'œuvre d'un Juif, et qui datent du 1er siècle avant J.-C., cite des paroles de Baruch). Quant à l’Église chrétienne, elle l’a admis parmi les saints Livres dès les temps les plus reculés. Le pape saint Clément (Paedag., 2, 3, 36) cite Baruch 3, 16-19, comme « une écriture divine » ; Athénagore (Legat., 9) dit, à propos de Baruch 3, 35, que c’est la parole d’un « prophète ». Et il en est de même de saint Irénée de Lyon, de saint Cyprien, d’Origène, etc. Les anciens docteurs aiment surtout à citer, pour l’appliquer à l'incarnation du Verbe, le texte célèbre, Baruch 3, 37. Si parfois leurs citations sont faites sous le nom de Jérémie, c’est, comme le dit saint Augustin (De civit. Dei., 18, 33), à cause de l’union intime qui existait entre les deux livres ; mais ils savaient très bien distinguer, à l’occasion, entre les deux écrivains.
Nous l’avons vu plus haut, dès sa première ligne (1, 1) l’écrit se donne comme l'œuvre de Baruch, or tout, dans le fond et dans la forme, vient confirmer cette assertion. Les évènements historiques qu’il signale directement, ou auxquels il fait allusion, cadrent fort bien avec l’époque de Baruch (cf. 1, 2 ; 2, 3 ; 4, 15, etc.). Dans un livre composé par l’ami et le secrétaire de Jérémie, on doit s’attendre à retrouver les pensées dominantes et le genre du maître, et c’est ce qui a lieu réellement : mêmes reproches aux Juifs coupables, mêmes menaces, même espoir de pardon. A la façon de Jérémie, Baruch entremêle volontiers à ses propres idées celles des écrivains sacrés qui l'avaient précédé, et il cite tour à tour le Deutéronome, Job, Isaïe, etc.
2. On prouve de la même manière l'authenticité et la canonicité de la lettre de Jérémie. La synagogue l’a autrefois reçue comme faisant partie des écrits inspirés, et l’a transmise à l’Église ; le style (notamment, le manque de concision et les répétitions) et les idées, rappellent constamment Jérémie ; les intéressants détails que donne l’auteur au sujet de l’idolâtrie des Chaldéens concordent avec tout ce que nous en savons par ailleurs.
4° La langue primitive fut certainement l’hébreu ; mais le texte hébreu s’est perdu de bonne heure (il avait déjà disparu au temps de saint Épiphane et de saint Jérôme) et le livre ne nous est parvenu que par la version grecque des Septante ; version toute hérissée d'hébraïsmes, qui atteste à tout moment, surtout dans les trois premiers chapitres, très servilement traduits, l’origine première du double écrit.
5° Commentateurs catholiques. - Les meilleurs sont, parmi les anciens, Théodoret de Cyr, Sanchez, Maldonat, Corneille de la Pierre, Calmet.
6° Selon la T.O.B (rééditée en 2010), le livre de Baruch serait « constitué de quatre parties hétérogènes, qui ne peuvent être ni du même auteur, ni de la même époque » (...) « Ces morceaux diffèrent tant par la langue originale (…) par leur genre littéraire et leur doctrine ». La Bible Traduction Liturgique (2020) date le livre du 2ème siècle avant Jésus, et parle « d’un écrit composite, dont le début pourrait avoir un original hébreu ou araméen (de 1,1-3,8), alors que la fin pourrait avoir été écrite directement en grec ». La lettre de Jérémie daterait du 3ème siècle avant Jésus. Dès 1951, la Bible de Jérusalem parlait d’un recueil qui ne possède « qu’une unité artificielle », elle y distinguait cinq éléments : N°1 une introduction, elle-même composée de plusieurs éléments et qui serait « assez tardive, sans doute maccabéenne », N°2 une prière de style liturgique dont l’original serait hébreu, N°3 un écrit de sagesse dont l’original serait hébreu, N°4 un écrit parénétique et prophétique qui pourrait être de l’époque de Ben Sirah, N°5 la dissertation dite de Jérémie qui daterait de la même période que 2 Macc. 2, 1-3.]
Livre de Baruch
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Baruch 1. 1 Voici les paroles du livre qu'écrivit Baruch, fils de Nérias, fils de Maasias, fils de Sédécias, fils de Sédéï, fils de Helcias, à Babylone, 2 la cinquième année, le septième jour du mois, au temps où les Chaldéens avaient pris Jérusalem et l'avaient brûlée. 3 Baruch lut les paroles de ce livre aux oreilles de Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda et aux oreilles de tout le peuple qui était venu pour entendre ce livre, 4 aux oreilles des grands et des fils des rois et aux oreilles des anciens et aux oreilles de tout le peuple, du plus petit jusqu'au plus grand, de tous ceux qui habitent à Babylone, près du fleuve Sodi. 5 En l'entendant, ils pleuraient, jeûnaient et priaient le Seigneur. 6 Et ils recueillirent de l'argent, selon que chacun put en donner suivant ses moyens. 7 Et ils l'envoyèrent à Jérusalem, à Joakim, fils de Helcias, fils de Salom, le prêtre, aux autres prêtres et à tout le peuple qui se trouvait avec lui à Jérusalem. 8 Baruch avait alors recouvré les ustensiles de la maison du Seigneur qui avaient été emportés du Temple, pour les renvoyer au pays de Juda, le dixième jour du mois de Sivan, ustensiles en argent qu'avait fait faire Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, 9 après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut enlevé de Jérusalem Jéchonias, les princes, les otages, les grands et le peuple du pays et les eut emmenés à Babylone. 10 Ils dirent : "Voici que nous vous envoyons de l'argent, achetez avec cet argent des victimes pour les holocaustes et les sacrifices d'expiation et de l'encens, faites aussi des oblations et offrez-les sur l'autel du Seigneur, notre Dieu. 11 Priez pour la vie de Nabuchodonosor, roi de Babylone et pour la vie de Baltassar, son fils, afin que leurs jours sur la terre soient comme les jours du ciel 12 et le Seigneur nous donnera la force, il fera briller la lumière à nos yeux, nous vivrons à l'ombre de Nabuchodonosor, roi de Babylone et à l'ombre de Baltassar, son fils, nous les servirons de longs jours et nous trouverons grâce devant eux. 13 Priez aussi pour nous le Seigneur notre Dieu, parce que nous avons péché contre le Seigneur notre Dieu et que la colère du Seigneur et son courroux ne se sont pas détournés de nous jusqu'à ce jour. 14 Lisez ce livre que nous vous envoyons pour qu'on en fasse la lecture publique dans la maison du Seigneur, les jours de fête et les jours d'assemblée. 15 Et vous direz : Au Seigneur notre Dieu appartient la justice, à nous la confusion du visage, comme on le voit aujourd'hui, pour les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, 16 pour nos rois et nos princes, pour nos prêtres et nos prophètes et pour nos pères. 17 Nous avons péché devant le Seigneur 18 et nous lui avons désobéi. Nous n'avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, en suivant les commandements du Seigneur, qu'il a donnés devant nous. 19 Depuis le jour où le Seigneur a tiré nos pères du pays d’Égypte jusqu'aujourd'hui, nous avons été indociles envers le Seigneur notre Dieu et, dans notre folie nous nous sommes détournés, pour ne pas entendre sa voix. 20 Aussi, comme on le voit en ce jour, de grands malheurs se sont attachés à nous, ainsi que la malédiction que le Seigneur a prononcée, par l'intermédiaire de Moïse, son serviteur, qui a fait sortir nos pères du pays d'Égypte, pour nous donner un pays où coulent le lait et le miel. 21 Nous n'avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, selon toutes les paroles des prophètes qu'il a envoyés vers nous. 22 Et nous sommes allés, chacun selon l'inclination de son cœur méchant, servir des dieux étrangers, faire le mal sous les yeux du Seigneur notre Dieu.
Baruch 2. 1 C’est pourquoi le Seigneur, notre Dieu, a accompli sa parole, qu'il avait prononcée contre nous, contre nos juges qui ont jugé Israël, contre nos rois, contre nos chefs et contre tous les hommes d'Israël et de Juda, 2 nous menaçant de faire venir sur nous de grandes calamités, telles qu'il n'en a pas existé sous tout le ciel comme il en a existé à Jérusalem, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, 3 savoir, que nous mangerions chacun la chair de son fils et chacun la chair de sa fille. 4 Et il les a mis sous la main de tous les rois qui nous entourent, pour être un objet d'opprobre et de stupéfaction, pour tous les peuples au milieu desquels le Seigneur nous a dispersés. 5 Et nous avons été assujettis au lieu de commander, parce que nous avons péché contre le Seigneur, notre Dieu, en n’obéissant pas à sa voix. 6 Au Seigneur, notre Dieu, appartient la justice, à nous et à nos pères la confusion du visage, comme on le voit en ce jour. 7 Tous ces maux dont le Seigneur nous avait parlé à notre sujet sont venus sur nous. 8 Et nous n'avons pas prié la face du Seigneur de faire revenir chacun de nous des pensées de son cœur mauvais. 9 Aussi le Seigneur a veillé sur le mal et le Seigneur l'a fait venir sur nous, car le Seigneur est juste dans toutes les œuvres qu'il nous a commandées. 10 Et nous n’avons pas écouté sa voix, en observant les préceptes du Seigneur, qu'Il a mis devant nous. 11 Et maintenant, Seigneur, Dieu d’Israël, qui avez fait sortir votre peuple du pays d'Égypte par une main forte, par des miracles et des prodiges, avec une grande puissance et un bras élevé et qui vous êtes fait un nom, comme on le voit en ce jour, 12 nous avons péché, nous avons fait des actes impies, nous avons commis l'iniquité, Seigneur notre Dieu, à propos de tous vos préceptes. 13 Que votre colère se détourne de nous, puisque nous ne sommes plus qu'un faible reste parmi les nations, où vous nous avez dispersés. 14 Exaucez, Seigneur, notre prière et notre supplication, délivrez-nous à cause de vous-même et faites-nous trouver faveur devant ceux qui nous ont déportés : 15 afin que toute la terre sache que vous êtes le Seigneur notre Dieu, puisque votre nom a été invoqué sur Israël et sur sa race. 16 Regardez, Seigneur, de votre demeure sainte, songez à nous, inclinez votre oreille et écoutez, 17 ouvrez les yeux et considérez : ce ne sont pas les morts, dans le schéol, dont l'esprit est sorti de leurs entrailles, qui rendent gloire et justice au Seigneur. 18 Mais le vivant, attristé de la grandeur de ses maux, qui marche courbé et sans force, dont les yeux sont languissants, dont l'âme est affamée, c'est lui qui vous rend gloire et justice, Seigneur. 19 Car ce n'est pas à cause de la justice de nos pères et de nos rois que nous répandons notre prière devant vous, Seigneur, notre Dieu. 20 Car vous avez envoyé sur nous votre colère et votre indignation, comme vous l'aviez proclamé par vos serviteurs les prophètes, 21 en disant : Ainsi parle le Seigneur : "Inclinez vos épaules et votre cou et servez le roi de Babylone et vous demeurerez dans le pays que j'ai donné à vos pères. 22 Que si vous n'écoutez pas la voix du Seigneur, votre Dieu, en servant le roi de Babylone, 23 je ferai cesser, dans les villes de Juda et hors de Jérusalem, le chant de joie et le chant d'allégresse, le chant du fiancé et le chant de la fiancée et tout le pays deviendra un désert, sans habitants." 24 Nous n'avons pas écouté votre voix, en servant le roi de Babylone et vous avez accompli vos paroles, prononcées par l'organe de vos serviteurs les prophètes, annonçant que les ossements de nos rois et les ossements de nos pères seraient ôtés de leurs tombeaux. 25 Et voici qu'ils ont été, en effet, jetés sur le sol, exposés aux ardeurs du soleil et au froid de la nuit et nos pères sont morts dans de cruelles souffrances, par la faim, par le glaive et par la peste. 26 Vous avez réduit la maison sur laquelle votre nom était invoqué, dans l'état où elle est aujourd'hui, à cause de la méchanceté de la maison d'Israël et de la maison de Juda. 27 Vous avez agi envers nous, Seigneur, notre Dieu, selon toute votre bonté et selon toute votre grande miséricorde, 28 comme vous l'aviez déclaré par votre serviteur Moïse, au jour où vous lui ordonnâtes d'écrire votre loi, en présence des enfants d'Israël, 29 en disant : "Si vous n'écoutez pas ma voix, cette grande et vaste multitude sera réduite à un très petit nombre, parmi les nations où je les disperserai. 30 Car je sais bien qu'ils ne m'écouteront pas, parce que c'est un peuple à la tête dure, mais ils rentreront en eux-mêmes, dans le pays de leur exil 31 et ils sauront que je suis le Seigneur, leur Dieu et je leur donnerai un cœur qui comprenne et des oreilles qui entendent. 32 Et ils me loueront dans le pays de leur exil et ils se souviendront de mon nom. 33 Ils renonceront à leur cou raide et à leurs maximes perverses, parce qu'ils se souviendront du sort de leurs pères, qui ont péché devant le Seigneur. 34 Et je les ramènerai dans le pays que j'ai promis par serment à leurs pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob et ils en seront les maîtres et je les multiplierai et ils ne diminueront pas. 35 Je ferai avec eux une alliance éternelle, afin que je sois leur Dieu et qu’ils soient mon peuple et je ne chasserai plus mon peuple d'Israël du pays que je leur ai donné.
Baruch 3. 1 Seigneur tout-puissant, Dieu d'Israël, une âme dans l'angoisse et un esprit inquiet crie vers vous. 2 Écoutez, Seigneur et ayez pitié, parce que nous avons péché devant vous 3 car vous êtes assis sur un trône éternel et nous, nous périssons sans retour. 4 Seigneur tout-puissant, Dieu d'Israël, écoutez la prière des morts d'Israël et des fils de ceux qui ont péché devant vous, eux qui n'ont pas écouté la voix de leur Dieu et sont cause que ces malheurs se sont attachés à nous. 5 Ne vous souvenez plus des iniquités de nos pères, mais souvenez-vous, à cette heure, de votre puissance et de votre nom. 6 Car vous êtes le Seigneur, notre Dieu et nous vous louerons, Seigneur. 7 C'est pour cela que vous avez mis votre crainte dans nos cœurs, pour que nous invoquions votre nom et nous vous louerons dans notre exil, car nous avons écarté de nos cœurs l'iniquité de nos pères, qui ont péché devant vous. 8 Voici que nous sommes aujourd'hui dans notre terre d'exil, où vous nous avez dispersés pour l'opprobre, la malédiction et l'expiation, selon toutes les iniquités de nos pères, qui se sont détournés du Seigneur, notre Dieu. 9 Écoute, Israël, les commandements de vie, prête l'oreille pour apprendre la prudence. 10 D'où vient, Israël, d'où vient que tu es dans le pays de tes ennemis, que tu languis sur une terre étrangère, que tu te souilles avec les morts 11 et que tu es compté parmi ceux qui sont descendus au schéol ? 12 Tu as abandonné la source de la sagesse. 13 Car si tu avais marché dans la voie de Dieu, tu habiterais à jamais dans la paix. 14 Apprends où est la prudence, où est la force, où est l'intelligence, afin que tu saches en même temps où est la longueur des jours et la vie, où est la lumière des yeux et la paix. 15 Qui a trouvé le lieu de la sagesse et qui est entré dans ses trésors ? 16 Où sont les chefs des nations et ceux qui domptent les bêtes de la terre, 17 qui se jouent des oiseaux du ciel, 18 qui amassent l'argent et l'or, dans lesquels les hommes mettent leur confiance et dont les possessions n'ont pas de fin ? Car ces hommes qui amassent de l'argent et en font leur souci, on ne trouverait plus trace de leurs œuvres. 19 Ils ont disparu et sont descendus au schéol et d'autres se sont élevés à leur place. 20 Des jeunes gens ont vu la lumière et ont habité sur la terre, mais ils n'ont pas connu le chemin de la sagesse, 21 ils n'ont pas connu ses sentiers, leurs fils non plus ne l'ont pas saisie, ils étaient loin de sa voie. 22 On n'a pas entendu parler d'elle au pays de Canaan et elle n'a pas été vue dans Théman. 23 Et les fils d'Agar qui cherchent la prudence qui est de la terre, les marchands de Merrha et de Théman, les exégètes de paraboles et les chercheurs de prudence n'ont pas connu la voie de la sagesse et ne se sont pas souvenus de ses sentiers. 24 O Israël, qu'elle est grande la maison de Dieu, qu'il est vaste le lieu de son domaine. 25 Il est vaste et n'a pas de bornes, il est élevé et immense. 26 Là vécurent dès l'origine les géants fameux, à la haute stature et habiles dans la guerre. 27 Ce n'est pas eux que Dieu a choisis et il ne leur a pas appris le chemin de la sagesse. 28 Et ils ont péri parce qu'ils n'avaient pas la vraie science, ils ont péri à cause de leur folie. 29 Qui est monté au ciel et a saisi la sagesse et l'a fait descendre des nuées ? 30 Qui a passé la mer et, l'ayant trouvée, l'a rapportée au prix de l'or le plus pur ? 31 Il n'y a personne qui connaisse ses voies, ni qui observe ses sentiers. 32 Mais celui qui sait toutes choses la connaît, il la découvre par sa prudence, celui qui a affermi la terre à jamais et qui l'a remplie d'animaux à quatre pieds, 33 qui envoie la lumière et elle part, qui l'appelle et elle lui obéit en tremblant. 34 Les étoiles brillent à leurs postes et elles sont dans la joie, 35 il les appelle et elles disent : "Nous voici" et elles brillent joyeusement pour celui qui les a créées. 36 C'est lui qui est notre Dieu et nul autre ne lui est comparable. 37 Il a trouvé toutes les voies de la sagesse et il l'a donnée à Jacob, son serviteur et à Israël son bien-aimé. 38 Après cela il a apparu sur la terre et il a conversé parmi les hommes.
Baruch 4. 1 La sagesse, c'est le livre des commandements de Dieu et la loi qui subsiste à jamais, tous ceux qui s'y attacheront arriveront à la vie, mais ceux qui l'abandonneront iront à la mort. 2 Reviens, ô Jacob et embrasse-la, marche à la splendeur de sa lumière. 3 Ne donne pas ta gloire à un autre, ni tes avantages à une nation étrangère. 4 Heureux sommes-nous, ô Israël, parce que ce qui plaît à Dieu nous a été révélé. 5 Prends Courage, ô mon peuple, souvenir d'Israël. 6 Vous avez été vendus aux nations, non pour la ruine, mais parce que vous avez excité la colère de Dieu, vous avez été livrés aux oppresseurs. 7 Car vous avez irrité Celui qui vous a faits, en offrant des sacrifices aux démons et non à Dieu. 8 Vous avez oublié Celui qui vous a nourris, Dieu éternel et vous avez contristé celle qui vous a élevés, Jérusalem. 9 Car elle a vu fondre sur vous la colère de Dieu et elle a dit : Écoutez, voisines de Sion, car Dieu m'a envoyé un grand deuil. 10 J'ai vu la captivité de mes fils et de mes filles, que l'Éternel a fait venir sur eux. 11 Je les avais nourris dans la joie et je les ai laissés partir dans les larmes et le deuil. 12 Que nul ne se réjouisse en me voyant veuve et délaissée d'un grand nombre. Je suis déserte à cause des péchés de mes fils, parce qu'ils se sont détournés de la loi de Dieu ? 13 qu'ils ont méconnu ses commandements, qu'ils n'ont pas marché dans la voie des préceptes de Dieu et n'ont pas suivi les sentiers de la discipline, selon sa justice. 14 Qu'elles viennent, les voisines de Sion. Souvenez-vous de la captivité de mes fils et de mes filles, que l'Éternel a amenée sur eux. 15 Car il a fait venir contre eux une nation lointaine, une nation cruelle, au langage barbare, 16 qui n'a eu ni respect pour le vieillard, ni compassion pour l'enfant, qui a emmené les bien-aimés de la veuve et m'a laissée seule, privée de mes filles. 17 Et moi comment pourrais-je vous secourir ? 18 Celui qui a fait venir ces maux sur vous, c'est lui qui vous tirera de la main de vos ennemis. 19 Allez, mes fils, allez, pour moi, je reste seule. 20 J'ai quitté la robe des jours heureux, j'ai revêtu le sac de ma supplication, je crierai au Très-Haut tous les jours de ma vie. 21 Courage, mes fils, criez au Seigneur et il vous arrachera à la puissance, aux mains de vos ennemis. 22 J'attends de l'Éternel votre délivrance et la joie me vient, de la part du Saint, pour la miséricorde qui vous viendra bientôt de l'Éternel, votre Sauveur. 23 Je vous ai laissés partir dans les larmes et le deuil, mais Dieu vous ramènera à moi dans la joie et l'allégresse, pour toujours. 24 Comme les voisines de Sion ont vu votre captivité, ainsi elles verront bientôt votre délivrance de la part de Dieu, laquelle vous viendra avec une grande gloire et un grand éclat de l'Éternel. 25 Mes fils, supportez avec patience la colère de Dieu qui est venue sur vous, votre ennemi vous a persécutés, mais bientôt vous verrez sa ruine et mettrez le pied sur son cou. 26 Mes fils les plus délicats ont marché par d'âpres chemins, ils ont été enlevés comme un troupeau volé par l'ennemi. 27 Courage, mes fils et criez au Seigneur car Celui qui a fait venir sur vous ces maux se souviendra de vous. 28 Car, comme votre pensée a été de vous éloigner de Dieu, revenus à lui, vous mettrez dix fois plus d'ardeur à le chercher. 29 Car Celui qui a fait venir sur vous le malheur, vous amènera, en vous sauvant, une joie éternelle. 30 Courage, Jérusalem, celui qui t'a donné son nom, te consolera. 31 Malheureux ceux qui t'ont maltraitée et se sont réjouis de ta chute. 32 Malheureuses les villes où tes fils ont été esclaves. Malheureuse celle qui les a reçus. 33 De même qu'elle s'est réjouie de ta ruine et qu'elle a triomphé de ta chute, ainsi elle s'attristera de sa propre dévastation. 34 Je lui ôterai la joie que lui causaient ses nombreux habitants et sa jactance sera changée en deuil. 35 Un feu viendra sur elle de la part de l'Éternel, pour de longs jours et elle sera pendant longtemps le séjour des esprits mauvais. 36 Regarde du côté de l'Orient, ô Jérusalem et vois la joie qui te vient de la part de Dieu. 37 Car voici qu'ils reviennent, tes fils que tu as vus partir, ils viennent rassemblés de l'Orient à l'Occident à la voix du Saint, se réjouissant de la gloire de Dieu.
Baruch 5. 1 Quitte, Jérusalem, la robe de ton deuil et de ton affliction et revêts les ornements de la gloire qui te vient de Dieu pour toujours, 2 enveloppe-toi du manteau de la justice qui te vient de Dieu, mets sur ta tête la mitre de la gloire de l'Éternel. 3 Car Dieu montrera ta splendeur à tout pays qui est sous le ciel. 4 Ton nom sera prononcé par Dieu pour jamais : "Paix-de-la-justice" et "Splendeur-de-la-piété". 5 Lève-toi, Jérusalem, tiens-toi sur ta hauteur et regarde vers l'Orient et vois tes enfants rassemblés du couchant au levant, par la parole du Saint, se réjouissant de ce que Dieu s'est souvenu d'eux. 6 Ils t'avaient quittée à pied, emmenés par les ennemis, Dieu te les ramène portés avec honneur, comme un trône royal. 7 Car Dieu a ordonné de s'abaisser à toute montagne élevée et aux roches éternelles et aux vallées, de se combler pour aplanir la terre, afin qu'Israël marche sans péril, pour la gloire de Dieu. 8 Les forêts elles-mêmes et tous les arbres odoriférants ont prêté leur ombre à Israël, par l'ordre de Dieu. 9 Car Dieu conduira Israël avec joie à la lumière de sa gloire, avec une miséricorde et une justice qui viennent de lui-même.
Baruch 6. Copie de la lettre qu'envoya Jérémie à ceux qui allaient être emmenés captifs à Babylone par le roi des Babyloniens, pour leur annoncer ce que Dieu avait commandé de leur dire. 1 A cause des péchés que vous avez commis devant Dieu, vous allez être emmenés captifs à Babylone par Nabuchodonosor, roi des Babyloniens. 2 Étant donc arrivés à Babylone, vous y resterez de nombreuses années et un long temps, jusqu'à sept générations et après cela je vous en ferai sortir en paix. 3 Or vous verrez à Babylone des dieux d'argent, d'or et de bois, que l'on porte sur les épaules et qui inspirent la crainte aux nations. 4 Prenez donc garde de ne pas imiter, vous aussi, ces étrangers et de ne pas vous laisser saisir par la crainte de ces dieux. 5 Quand vous verrez une foule se presser par devant et par derrière eux et leur rendre ses hommages, dites en votre cœur : "C'est vous, Maître, qu'il faut adorer." 6 Car mon ange est avec vous et il prend soin de votre vie. 7 Car la langue de ces dieux a été polie par un ouvrier, on la recouvre d'or et d'argent, mais ils ne sont que mensonge et ne peuvent parler. 8 Comme pour une fille qui aime la parure, on a pris de l'or et l'on a préparé des couronnes pour les poser sur la tête de ces dieux. 9 Les prêtres vont jusqu'à dérober à leurs dieux de l'or et de l'argent, qu’ils font servir à leurs propres usages, 10 ils en donneront même aux prostituées dans leur maison. Ils les parent de riches vêtements, comme des hommes, ces dieux d'argent, d'or et de bois, 11 mais ceux-ci ne peuvent se défendre ni de la rouille, ni des vers. 12 Quand on les a revêtus d'habits de pourpre, il faut encore essuyer leur visage, à cause de la poussière de la maison qui les couvre d'une couche épaisse. 13 En voici un qui tient un sceptre, comme un gouverneur de province : il ne fera pas mourir celui qui l'aura offensé. 14 Cet autre porte à la main une épée ou une hache, mais il ne peut se défendre contre l'ennemi ou les voleurs. Par où l'on voit bien que ce ne sont pas des dieux, 15 ne les craignez donc pas. Comme le vase qu'un homme possède, lorsqu'il est brisé, devient inutile : ainsi en est-il de leurs dieux. 16 Si vous les placez dans une maison, leurs yeux se remplissent de la poussière des pieds de ceux qui entrent. 17 De même que les portes de la prison sont fermées avec soin sur un homme qui a offensé le roi, ou sur un homme qu'on va conduire à la mort, ainsi les prêtres défendent la demeure de leurs dieux par des portes solides, par des serrures et des verrous, de peur qu'ils ne soient dépouillés par les voleurs. 18 Ils allument des lampes et même en plus grand nombre que pour eux-mêmes et ces dieux n'en peuvent voir aucune. 19 Ils sont comme une des poutres de la maison et l'on dit que leur cœur est rongé par la vermine qui sort de terre et qui les dévore ainsi que leurs vêtements, sans qu'ils le sentent. 20 Leur visage devient noir par la fumée qui s'élève de la maison. 21 Sur leur corps et sur leur tête voltigent les hiboux, les hirondelles et les autres oiseaux et pareillement s'ébattent les chats eux-mêmes. 22 Par-là vous reconnaîtrez que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez donc pas. 23 L'or dont on les recouvre pour les embellir, si quelqu'un n'en ôte pas la rouille, ils ne le feront pas briller, car ils n'ont même rien senti lorsqu'on les fondait. 24 Ces idoles ont été achetées au plus haut prix et il n'y a pas en elle de souffle de vie. 25 N'ayant pas de pieds, elles sont portées sur les épaules, montrant ainsi aux hommes leur honteuse impuissance. Qu'ils soient confondus avec elles ceux qui les servent. 26 Si elles tombent à terre, elles ne se relèveront pas d'elles-mêmes et si quelqu'un les pose debout, elles ne se mettront pas d'elles-mêmes en mouvement et si elles penchent, elles ne se redresseront pas. C'est comme devant des morts qu'on met devant elles des offrandes. 27 Les prêtres vendent les victimes qu'on leur offre et en font leur profit, leurs femmes en font des salaisons et ne donnent rien ni au pauvre, ni à l'infirme. 28 Les femmes en couches ou dans un état impur touchent à leurs sacrifices. Sachant donc par ces choses que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez pas. 29 Et pourquoi les appeler des dieux ? Car ce sont des femmes qui viennent apporter leurs offrandes à ces dieux d'argent, d'or et de bois. 30 Et, dans leurs temples, les prêtres sont assis, la tunique déchirée, la tête et le visage rasés et la tête découverte. 31 Ils rugissent en criant devant leurs dieux, comme dans un festin mortuaire. 32 Leurs prêtres leur enlèvent leurs vêtements et ils en habillent leurs femmes et leurs enfants. 33 Qu'on leur fasse du mal ou qu'on leur fasse du bien, ils ne pourront rendre ni l'un ni l'autre, ils sont incapables d'établir un roi ou de le renverser. 34 Ils ne peuvent pas davantage donner la richesse, ni même une pièce de monnaie. Si quelqu'un, leur ayant fait un vœu, ne s'en acquitte pas, ils ne réclament pas. 35 Ils ne sauveront pas un homme de la mort, ils n'arracheront pas le faible de la main d'un puissant. 36 Ils ne rendront pas la vue à un aveugle et ne délivreront pas celui qui est dans la détresse. 37 Ils n'auront pas pitié de la veuve et ne feront pas de bien à l'orphelin. 38 Elles ressemblent aux rochers détachés de la montagne, ces idoles de bois, recouvertes d'or et d'argent et ceux qui les servent seront confondus. 39 Comment croire ou dire que ce sont des dieux ? 40 Les Chaldéens eux-mêmes les déshonorent, lorsque, voyant un homme qui ne peut parler, ils le présentent à Bel demandant que le muet parle, comme si le dieu pouvait entendre quelque chose. 41 Et quoiqu'ils s'en rendent compte, ils ne peuvent abandonner ces idoles, car elles n'ont pas le sentiment. 42 Les femmes, entourées d'une corde, vont s'asseoir sur les chemins, brûlant de la farine grossière, 43 et, quand l'une d'elles, entraînée par quelque passant, a couché avec lui, elle se moque de sa voisine dont personne n’a voulue et n’a dénoué la corde. 44 Tout ce qui se fait à l'égard des idoles est mensonge. Comment donc croire ou dire que ce sont des dieux ? 45 Ils ont été façonnés par des artisans et des orfèvres, ils ne sauraient être autrement que les ouvriers veulent qu'ils soient. 46 Et les ouvriers qui les ont façonnés n'ont pas longtemps à vivre : comment donc leurs ouvrages seraient-ils de longue durée ? 47 Ils n'ont laissé que mensonge et opprobre à la postérité. 48 Que survienne une guerre, ou quelque autre calamité, les prêtres délibèrent entre eux pour savoir où ils se cacheront avec leurs dieux : 49 comment donc ne comprend-on pas que ceux-là ne sont pas des dieux, qui ne peuvent se sauver de la guerre ou d'une autre calamité ? 50 Ces idoles de bois, recouvertes d'or et d'argent, seront reconnues plus tard comme n'étant que mensonge, pour toutes les nations et pour tous les rois il sera évident qu'elles ne sont pas des dieux, mais des ouvrages de mains d'hommes et qu'il n'y a en elles aucune œuvre divine. 51 Pour qui donc ne serait-il pas évident que ce ne sont pas des dieux ? 52 Ils n'établiront jamais un roi sur un pays et ne donneront pas la pluie aux hommes. 53 Ils ne sauront pas juger leurs propres affaires et ils ne protégeront pas contre l'injustice, puisqu'ils ne peuvent rien, semblables à des corneilles qui se tiennent entre le ciel et ta terre. 54 Et lorsque le feu tombera sur la maison de ces dieux de bois, recouverts d'or et d'argent, leurs prêtres prendront la fuite et seront sauvés, mais eux seront consumés comme des poutres au milieu des flammes. 55 Ils ne résisteront ni à un roi, ni à une armée ennemie. Comment admettre ou penser que ce sont des dieux ? 56 Ils n'échapperont pas aux voleurs et aux brigands, ces dieux de bois, recouverts d'argent et d'or. 57 Des hommes plus puissants qu'eux enlèveront l'argent et l'or et s'en iront avec les riches vêtements dont on les a couverts et ces dieux ne pourront se secourir eux-mêmes. 58 Aussi vaut-il mieux être un roi déployant sa force, ou un vase utile dans la maison, dont le maître se sert, que d'être ces faux dieux, ou bien une porte à une maison, qui garde ce qui s'y trouve, que d'être ces faux dieux, ou encore une colonne de bois dans la maison d'un roi, que d'être ces faux dieux. 59 Le soleil, la lumière et les astres, qui sont brillants et envoyés pour l'utilité des hommes, obéissent à Dieu. 60 De même encore l'éclair, lorsqu'il paraît, est beau à voir, le vent aussi souffle sur tout le pays, 61 et les nuées, lorsque Dieu leur commande de parcourir toute la terre, exécutent ce qui leur est ordonné. 62 Le feu également, lorsqu'il est envoyé d'en haut pour consumer les montagnes et les forêts, fait ce qui lui a été commandé. Mais les idoles ne sont pas comparables, ni en beauté ni en puissance, à toutes ces choses. 63 Il ne faut donc ni penser ni dire que ce sont des dieux, puisqu'elles ne peuvent ni discerner ce qui est juste, ni faire du bien aux hommes. 64 Sachant donc que ce ne sont pas des dieux, ne les craignez pas. 65 Ils sont incapables de maudire ou de bénir les rois. 66 Ils ne font pas voir aux nations des signes dans le ciel, ils ne brillent pas comme le soleil, ils n'éclairent pas comme la lune. 67 Les bêtes valent mieux qu'eux, puisqu'elles peuvent en fuyant trouver un abri et être utiles à elles-mêmes. 68 Ainsi d'aucune manière il n'est évident pour nous que ce sont des dieux, ne les craignez donc pas. 69 De même qu'un épouvantail dans un champ de concombres ne préserve de rien, ainsi en est-il de leurs dieux de bois, recouverts d'or et d'argent. 70 Tout semblables à un buisson d'épines dans un jardin, sur lequel tous les oiseaux se posent, ou à un mort jeté dans un lieu obscur, tels sont leurs dieux de bois, recouverts d'or et d'argent. 71 La pourpre elle-même et l'écarlate qui se gâtent sur eux font voir que ce ne sont pas des dieux. Eux-mêmes finiront par être dévorés et deviendront une honte dans le pays. 72 Mieux vaut l'homme juste qui n'a pas d'idoles, il n'aura pas à craindre la confusion.
Notes sur le livre de Baruch
Explications verset par verset sur JesusMarie.com
1.2 La cinquième année après la prise de Jérusalem, en 583. Voir 2 Rois 25, 8.
1.3 Jéchonias ; prisonnier à Babylone.
1.4 Sodi, est selon les uns un fleuve qui se déchargerait dans l’Euphrate, ou un de ses grands canaux ; selon les autres, c’est l’Euphrate même, appelé Sodi, c’est-à-dire le superbe, à cause de l’abondance et de l’impétuosité de ses eaux.
1.7 Joakim, fils de Helcias, n’était pas le grand-prêtre, mais probablement celui qui en tenait la place à Jérusalem.
1.8 la maison du Seigneur. Il faut entendre par là les ruines du temple sur lesquelles les Juifs avaient élevé un autel pour offrir leurs sacrifices (cf. Jérémie, 41, 5). Ainsi disparaît la prétendue contradiction que les incrédules trouvent dans ce chapitre. ― Sivan ; commençait à la nouvelle lune de juin.
1.11 Son fils ; c’est-à-dire son petit-fils et fils d’Evilmérodach, fils aîné lui-même de Nabuchodonosor et son successeur immédiat. Dans toutes les langues, le mot fils se prend souvent pour petit-fils, comme un aïeul est fréquemment qualifié de père. Selon une tradition des Juifs, Evilmérodach était alors en disgrâce, et Baltasar était considéré comme l’héritier présomptif du royaume. Ceci explique pourquoi l’écrivain sacré ne nomme pas ici Evilmérodach. ― Baltasar ne doit pas désigner ici celui du temps duquel Babylone fut prise. ― Comme les jours du ciel ; c’est-à-dire des jours sans fin. cf. Psaumes, 88, 30.
1.14 la maison du Seigneur. Voir le verset 8.
1.15 Voir Baruch, 2, 6. ― Et vous direz, etc. Ici, suivant plusieurs, commence le livre même de Baruch, le livre mentionné aux v.1, 3 et 14.
1.17 Voir Daniel, 9, 5.
1.20 La malédiction, etc. Voir Lévitique, chapitre 26 ; Deutéronome, ch. 28 et 29.
2.2 Voir Deutéronome, 28, 53. ― comme il n’y en jamais eu de semblables.
2.3 cf. Lévitique, 26, 29 ; Deut. 28, vv. 53, 55.
2.6 Voir Baruch, 1, 15.
2.9 A veillé, etc. ; c’est-à-dire s’est appliqué à nous punir. ― Toutes les œuvres, etc. ; tout ce qu’il nous a commandé.
2.11 Voir Daniel, 9, 15.
2.16 Voir Deutéronome, 26, 15 ; Isaïe, 63, 15.
2.17 Voir Isaïe, 37, 17 ; Psaumes, 113, 17. ― le schéol ; c’est-à-dire ce lieu souterrain que les Hébreux regardaient comme le séjour des âmes après la mort.
2.24 ossements, etc. cf. Jérémie, 8, 1-2.
2.29 ; 2.34 Ces versets se trouvent, au moins quant au sens, dans Lévitique, 26, vv. 15, 45 ; Deutéronome, 4, vv. 27, 30 ; 28, 62 ; 30, 3 ; Jérémie, 24, 6 ; 32, 37.
2.29 Voir Lévitique, 26, 14 ; Deutéronome, 28, 15.
2.30 à la tête dure ; qui supporte difficilement le joug, indomptable.
2.33 leur cou raide ; a le même sens que la tête dure du verset 30.
3.4 Des morts d’Israël ; c’est-à-dire des enfants d’Israël, que les maux qu’ils souffrent dans leur captivité ont rendus semblables aux morts ensevelis dans le tombeau (voir Ézéchiel 37, 12) ; ou bien des saints patriarches, Abraham, Jacob, Isaac, etc., qui, de leur vivant et depuis leur mort, n’ont cessé de prier pour le salut du peuple.
3.5 Le sens de ce verset est : Nous ne méritons pas nous-mêmes que vous nous sauviez ; mais cependant sauvez-nous, afin de faire éclater par là votre puissance, et d’empêcher vos ennemis de blasphémer votre nom. cf. Josué, 7, 9 ; 1 Rois 8, 41 ; Psaumes, 22, 3 ; Ézéchiel, 20, 14, etc.
3.10 Tu te souille avec les morts ; tu es au milieu des Chaldéens, peuple idolâtre, dans un état de souillure et d’impureté semblable à celui de quiconque touche un corps mort, ou demeure dans une maison où il y a un mort (voir Lévitique, 5, 2 ; 11, 25 ; 22, 4 ; Nombres, 19, 14). ― le schéol, séjour des morts.
3.22 Théman ; ville célèbre de l’Idumée.
3.23 Merrha ; ville d’Arabie. Il y avait en Arabie plusieurs villes d’un nom à peu près semblable. ― Théman ; autre ville d’Arabie, différente de celle du verset précédent. ― Les fils d’Agar, mère d’Ismaël ; les Ismaélites, les Arabes.
3.26 les géants. Voir Genèse, 6, 4.
3.38 les Pères de l'Église et les exégètes expliquent communément ce passage de l’Incarnation du Verbe divin.
4.5 La partie du peuple de Dieu qui était exilée, quoique réduite à un petit nombre, n’en était pas moins un reste suffisant pour conserver la mémoire et le nom d’Israël.
4.15 au langage barbare ; d’une langue autre que celle des Juifs, par conséquent inconnue pour eux.
4.25 Bientôt. Au moment où Baruch écrivait ceci, seize ans de captivité s’étaient déjà écoulés, il n’en restait donc plus que cinquante-quatre. Or, quand il s’agit d’une monarchie aussi puissante que l’était celle de Babylone, cinquante-quatre ans sont peu de choses, et le Prophète a pu se servir du mot bientôt.
4.30 celui qui t'a donné son nom. cf. Baruch, 2, 15 ; Psaumes, 65, 4 ; Isaïe, 62, 2.
4.35 cf. Isaïe, 13, 21 ; Jérémie, 50, 39.
4.36 Voir Baruch, 5, 5. ― Regarde du côté de l’Orient. C’était de l’Orient que devait venir Cyrus, libérateur des Juifs (voir Isaïe, 41, 2 ; 46, 11).
4.37 Ils reviennent, etc. cf. Isaïe, 11, 11-12 ; Zacharie, 8, 7, etc. ― Du Saint ; de Dieu.
5.4 "Paix-de-la-justice" et "Splendeur-de-la-piété". Ces noms conviennent mieux encore à l’Église de Jésus-Christ qu’à la Jérusalem terrestre, qui en était la figure.
5.5 Regarde vers l’Orient, etc. Voir Baruch, 4, 36-37.
5.6 Les Juifs, ayant été conduits à pied comme des esclaves à Babylone, retournèrent avec honneur dans leur pays, amenant un grand nombre de chevaux, de mulets et de chameaux que leur fournit Cyrus. Voir Isaïe, 49, 22 ; 66, 20 ; Esdras, 2, 66-67.
5.7 allusion à Isaïe, 40, 3-4.
6.1-72 La lettre de Jérémie a pour but de détourner les Juifs captifs à Babylone, à qui elle est adressée, de l’idolâtrie chaldéenne. Elle renferme une sorte de double refrain qui revient de temps en temps, et en marque les divers aliénas, v.14 et 15, 22, 28, 64, et 39, 44, 55, 63. Jérémie y montre une grande connaissance de la religion babylonienne ; sa lettre est comme un monument archéologique où nous trouvons décrites en détail les statues des dieux chaldéens, ainsi que les cérémonies que l’on suivait pour habiller et déshabiller les idoles. Rien n’était plus propre que cet écrit à faire persévérer les enfants d’Israël dans le culte du vrai Dieu.
6.1 Voir Jérémie, 25, 8-9.
6.2 Sept générations. Chez les anciens, le mot génération représente tantôt cent, tantôt cinquante, trente-trois, dix, et même sept années. Ainsi ces sept générations marquent ici très probablement les soixante-dix années auxquelles Dieu avait fixé la durée de la captivité (voir Jérémie, 25, 11-12 ; 29, 10).
6.3 Voir Isaïe, 44, 10. ― Il y avait à Babylone de nombreuses idoles d’or, d’argent, de pierre et de bois, et en certaines circonstances on les portait sur les épaules, comme nous le voyons sur des bas-reliefs du temps des Assyriens.
6.6 Mon ange ; saint Michel Archange, défenseur du peuple hébreu. Voir Daniel, 10, vv. 13, 21 ; 12, 1.
6.13 Les monuments assyro-chaldéens représentent les dieux un sceptre à la main.
6.14 Une hache Un bas-relief figure le dieu Bel avec une hache à la main.
6.21 les hiboux, les hirondelles et les autres oiseaux, dont les chauves-souris, qui aiment à se retirer dans les endroits sombres et obscurs comme étaient les sanctuaires des anciens temples. Tous ceux qui ont voyagé en Orient ont constaté combien les chauves-souris sont nombreuses, spécialement dans les cavernes, d’où elles forcent quelquefois les curieux de s’enfuir.
6.25 Ils sont portés, etc. cf. Isaïe, 46, 7.
6.26 c’est-à-dire repas qu’on apportait à ces dieux, comme on en mettait sur les tombeaux des morts. cf. Ecclésiastique, 30, 18-19 ; Daniel, 14, verset 5 et suivants.
6.28 Les femmes, etc. Chez les Hébreux, toute femme qui se trouvait dans l’un de ces états ne pouvait entrer dans le temple (voir Lévitique, 12, vv. 2, 4 ; 15, vv. 19, 33) ; quoique les païens ne fussent pas tenus d’observer cette loi, les Juifs n’en avaient pas moins d’horreur pour ceux qui ne s’y conformaient pas.
6.30 Ces pratiques de deuil étaient surtout en usage pour honorer le dieu Adonis, dont le culte était répandu non seulement dans l’Égypte, dans la Palestine, dans la Phénicie et la Syrie, mais encore dans la Babylonie et dans les provinces au-delà de l’Euphrate ; elles étaient sévèrement défendues aux prêtres du vrai Dieu (voir Lévitique, 21, vv. 5, 10).
6.31 Ils rugissent, etc. Dans les repas qui se faisaient en l’honneur des morts, et souvent près du tombeau, les parents manifestaient leur douleur par des cris et des lamentations.
6.40 Bel ; le grand dieu chaldéen.
6.53 ils ne jugeront par les différends des hommes par un miracle, comme Dieu fit pour celui qui s’éleva entre Aaron et Coré, Dathan et Abiron (voir Nombres, chapitre 16).
6.69 Un épouvantail qu’on a mis dans un champ effraye d’abord les oiseaux ; mais ils découvrent bientôt ce qu’il est réellement, et dès lors il ne leur inspire plus aucune crainte.
6.70 un buisson d'épines ne nuit pas aux oiseaux qui se perchent sur ses branches et ne les effraie pas.
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