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Livre de l'Apocalypse

La Bible de Rome

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Explications verset par verset sur JesusMarie.com


Introduction


Le titre du livre. - Le mot grec ἀποϰάλυψις, dont nous avons fait « apocalypse », signifie à la lettre : action de dévoiler. Il est très exactement traduit par révélation. Le substantif latin revelatio représente un voile ramené en arrière. Les écrivains sacrés du Nouveau Testament l'emploient jusqu'à dix-huit fois (cf. Luc. 2, 32 ; Romains 2, 5 ; 8, 19 et 16, 25 ; 1 Corinthiens 1, 7 ; 2 Corinthiens 12, 1 ; Galates 1, 12, etc.). De très bonne heure, comme on le voit par les manuscrits les plus anciens, il servit à désigner le livre dont nous parlons et qui s'ouvre précisément par lui (cf. Apoc. 1, 1. A l'origine, le titre était fort court : Apocalypse de Jean. On l'agrandit ensuite peu à peu : Apocalypse de Jean le théologien ; Apocalypse de Jean apôtre et évangéliste, etc.). Mais, bien que l'Apocalypse soit une révélation divine, cela ne veut pas dire qu'elle nous manifeste les secrets du ciel en termes toujours clairs et sans ambiguïté. Les renseignements fournis sur les desseins de Dieu demeurent caché sous des images, des allégories et des symboles dont il n'est pas toujours aisé de déterminer la signification. De là l'ancien dicton : « Style d'Apocalypse, style obscur. » Toutefois, sous ce rapport, combien d'oracles de l'Ancien Testament ont gardé une certaine obscurité, malgré leur réalisation par Jésus-Christ.

L'auteur de l'Apocalypse.

Plusieurs fois, dans son écrit, l'auteur dit se nommer Jean (Apoc. 1, 1, 4, 9 ; 22, 8), et quoique nulle part il ne se présente formellement comme apôtre (Apoc. 1, 1b, il prend le titre de δοῦλος c.-à-d. d'esclave de Jésus, que saint Paul, saint Jacques et saint Jude joignent aussi parfois à leur nom. Cf. Romains 1, 1 ; Philippiens 1, 1 ; Tite 1, 1 ; Jacques 1, 1 ; Jude 1). Cette question n’a pas été tranchée par le magistère de l’Église. Certains pensent que l’auteur de l’Apocalypse est l’apôtre saint Jean mais les spécialistes sont divisés.

Les partisans de l’attribution de l’Apocalypse à l’apôtre saint Jean avancent les arguments suivants :

en Apoc. 1, 9, nous lisons : « Moi Jean, votre frère, j'ai été dans l'île qui est appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. » Or, les écrivains les plus anciens répètent à l'envi que l'apôtre saint Jean fut exilé à Patmos par Domitien (voyez Clément d'Alex., Quis dives..., c. 42 ; Origène, In Matth., t. 16, 6 ; Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 18 ; Tertullien, De Præscript., 36 ; saint Jérôme, De Vir. ill., 9, etc.).

Nous savons aussi que saint Jean passa les dernières années de sa vie à Éphèse, d'où son autorité apostolique s'exerçait sur toutes les chrétientés de l'Asie proconsulaire. Ce fait s'harmonise avec les sept lettres adressées, dans les chap. 2 et 3, aux évêques de sept Églises importantes de cette contrée, car l'auteur de l'Apocalypse connaît à fond l'état de ces Églises, et il leur parle comme leur pasteur suprême. Il n'y avait alors en Asie qu'un seul « Jean » qui pût tenir un tel langage à des évêques.

On peut encore remarquer l'appel réitéré que l'auteur fait à son propre témoignage (Apoc. 1, 2 ; 22, 18, 20, etc.) ; or, c'est là précisément une coutume caractéristique de l'évangéliste saint Jean (cf. Jean, 19, 35 ; 21, 24 ; 3 Jean 12).

La menace lancée, Apoc. 22, 18 et 19, contre ceux qui oseraient falsifier le livre suppose aussi une haute dignité.

Si l'on compare l’Apocalypse au quatrième évangile, on aperçoit une correspondance frappante dans la marche des deux récits : des deux côtés, une lutte de plus en plus intense, aboutissant à la défaite extérieure de la cause de Dieu, et, par cette défaite même, à son complet triomphe. Il y a aussi une même prépondérance de la loi des contrastes dans les deux écrits ; continuelle alternance de tableaux sombres et lumineux, des scènes de foi et d'incrédulité.

Le témoignage que l'Apocalypse rend elle-même à son auteur est confirmé par celui de la tradition la plus ancienne. Papias, disciple direct ou indirect de saint Jean, regardait ce livre comme jouissant d'une autorité divine. Le martyr saint Justin (vers 140) atteste nettement que l'Apocalypse a été composée par l'apôtre saint Jean (Dialogue avec Tryphon, 81, 4 ; comp. Eusèbe, Histoire Ecclésiastique 4, 18, 8). D'après saint Irénée (Contre les Hérésies, 4, 20, 11 ; comp. 5, 35, 2), « Jean, disciple du Seigneur, a contemplé dans l'Apocalypse l'arrivée sacerdotale et glorieuse du règne du Christ ». Théophile d'Antioche (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 4, 24), Méliton de Sardes et Apollonius d'Éphèse (Eusèbe, l. c. 5, 18 ; comp. saint Jérôme, de Hom. ill., 9), Polycrate d'Éphèse (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 3, 31 et 5, 24), témoignent aussi, dans la deuxième moitié du second siècle, en faveur de l'origine apostolique de l'Apocalypse. Même croyance à Rome, où saint Hippolyte écrivait, entre 190 et 225, un livre contre le prêtre Caïus, qui niait l'authenticité, et où le canon de Muratori range clairement l'Apocalypse parmi les écrits de saint Jean. Tertullien (Contre Marcion. 3, 14, 25 ; de Præscr., 33, etc.), Denys de Corinthe (Eusèbe, l. c., 4, 23, 12), Clément d'Alexandrie (Stromates, 6, 13 ; Pedag., 2, 10, 12), Origène (In Matth., t. 16 ; in Jean., t. 1) et saint Cyprien (Ep. 63 ad Cæcil., 12 ; de Exhort. Mart., 2, etc.) pensaient de même. Ces attestations, si anciennes et si nombreuses, dont beaucoup partent de la région pour laquelle l'Apocalypse avait été directement composée (cf. Apoc. 1, 4, 11), constituent une preuve malgré l'absence de notre livre dans la Peschita syriaque et son rejet formel par Marcion, Caïus et la secte infime des Alogi.

Il est vrai qu'au milieu du 3ème siècle (201-300 après Jésus), il y eut sous ce rapport un revirement momentané de l'opinion dans l'Église grecque, grâce à l'influence de l'évêque Denys d'Alexandrie (vers 255). Pour écraser plus facilement le millénarisme grossier qu'un certain nombre de docteurs téméraires prétendaient appuyer sur divers passages de l'Apocalypse (Apoc. 20, 4 et ss., etc.), Denys ne trouva rien de mieux que d'ébranler l'autorité apostolique du livre lui-même, qu'il affirma n'avoir pas eu le disciple bien-aimé pour auteur, mais soit Jean-Marc l'évangéliste, soit un prêtre nommé Jean, etc. Ses arguments, sont internes au texte de l’Apocalypse et se ramènent à trois principaux (voyez Eusèbe, Histoire Ecclésiastique 7, 25, 1, et ss.).

1° L'apôtre Jean ne se nomme jamais dans ses écrits (le quatrième évangile et les trois lettres), celui qui a composé l'Apocalypse mentionne son nom à plusieurs reprises.

Réponse : l'Apocalypse est une prophétie, et tous les prophètes hébreux se nomment, parce que leur nom est la seule garantie de la révélation qu'ils s'attribuent.

2° « L'Apocalypse n'a pas même une syllabe » qu'on puisse retrouver dans l'évangile et les lettres de saint Jean.

3° Le style de l'Apocalypse diffère notablement de celui de l'apôtre

Réponse aux arguments 2° et 3° : Il faut tenir compte de la dissemblance nécessaire qui doit exister entre des œuvres littéraires si disparates que le quatrième évangile, la première lettre de saint Jean et l'Apocalypse. Ce sont bien, dans ces divers écrits, les mêmes idées dogmatiques, et l'on y découvre des coïncidences frappantes dans la manière d'envisager les choses religieuses. Qu'il suffise de noter ici le nom de Logos, qui n'est pas employé dans le Nouveau Testament en dehors du quatrième évangile, de 1 Jean 1, 1 et de l'Apocalypse, 19, 13 ; le nom caractéristique d'agneau, pour désigner Jésus-Christ : Vingt-neuf fois dans l'Apoc., deux fois dans l'évangile selon saint Jean (1, 29 et 36), seulement une fois ailleurs (1 Pierre 1, 19) ; les eaux vives, présentées comme le symbole de la grâce divine (Jean. 4, 10-14 et 7, 37-39 ; Apoc. 7, 17 ; 21, 6 ; 22, 1, 12) ; la manne, promise par le divin Maître (Jean. 6, 32 ; Apoc. 2, 19) ; la mention du côté percé de Jésus, accompagnée d'une citation identique, empruntée au prophète Zacharie, 12, 10 (cf. Jean. 19, 14 et Apoc. 1, 7) ; les idées de témoignage, de vrai (ἀληθής), de véritable (ἀληθινός), etc.

Denys d'Alexandrie n'était pas opposé d'une manière absolue à l'Apocalypse considérée en elle-même : « En ce qui me concerne personnellement, dit-il (Eusèbe., l. c., 5, 25, 1), je n'oserais pas rejeter complètement le livre, parce que beaucoup de fidèles lui attachent une grande importance ; mon opinion à son sujet, c'est qu'il dépasse mon intelligence et que les faits qu'il contient renferment un sens caché et merveilleux... J'accorde que c'est l'œuvre d'un homme saint et inspiré de Dieu.»).

Les critiques de Denys d'Alexandrie contre l'authenticité de l'Apocalypse n'eurent pas un succès de longue durée, car si elles réussirent à troubler pour un temps, en Orient, la croyance antique celle-ci ne tarda pas à redevenir florissante et presque unanime jusqu'à l'époque d’Érasme et de Luther. Les Églises d'Occident demeurèrent toujours fermes sur ce sujet et ne connurent pas les doutes des Églises d’Orient. Eusèbe, tout en émettant des doutes personnels, reconnaît que le livre était généralement reçu dans l'Église (Histoire Ecclésiastique, 3, 18, 2 ; 29, 1). Si saint Cyrille de Jérusalem et saint Jean Chrysostome ne mentionnent nulle part l'Apocalypse, Saint Éphrem de Nisibe, Lactance, saint Épiphane, saint Basile, saint Grégoire de Nysse, saint Hilaire de Poitiers, etc., la regardaient comme l'œuvre de l'apôtre saint Jean.

La date et le lieu de la composition. Saint Irénée de Lyon date vers les années 93-96 de notre ère, puisque Domitien régna de 81 à 96 : « La vision (de l'Apocalypse), dit-il (Cont. Her., 5, 30, 3 - comp. Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, 5, 10, 6), ne remonte pas à un temps considérable, mais elle a été vue presque à notre époque, vers la fin du règne de Domitien. » Il est implicitement confirmé par saint Jérôme (Des Hommes Illustres 9), qui mentionne la quatorzième année de Domitien, c'est-à-dire l'an 95, comme celle du bannissement de saint Jean à Patmos. En sens inverse, saint Épiphane, Hær., 51, 12, 33, date la composition de l'Apocalypse sous le règne de Claude en 41-54 av. J.-C..

Ceux qui sont en faveur d’une composition située avant la fin du 1er siècle de notre ère soulignent que plusieurs des églises auxquelles sont destinées les lettres des chap. 2 et 3 ont perdu de leur première ferveur ; or, il y aurait une impossibilité morale à ce que ce fait ait été produit rapidement, peu d'années après la prédication de l'évangile par saint Paul en Asie Mineure. L'état avancé des hérésies mentionnées dans les mêmes lettres (voyez 2, 9 et ss., etc.) suppose aussi un progrès notable depuis l'époque de saint Paul, qui en avait déjà signalé les premiers germes dans ses lettres aux Philippiens et à Timothée ; cela aussi demande un intervalle de temps assez considérable.

Le livre de l'Apocalypse a-t-il été composé à Patmos même, où saint Jean fut témoin des visions célestes (cf. 1, 9 et ss.), ou seulement à Éphèse, lorsque son exil eut pris fin ? La première hypothèse semble à certains plus vraisemblable, car il était dans l'ordre que l'auteur racontât immédiatement ce qu'il avait contemplé dans son extase, Jésus lui ayant communiqué ses révélations pour qu'il les mît aussitôt par écrit, et qu'il les transmit sans retard aux Églises (cf. 1, 1,19, etc.).

Le style de l'Apocalypse diffère nettement de celui du quatrième évangile et des lettres de saint Jean. Deux faits sont certains : 1° que plusieurs expressions fréquemment employées dans l'évangile et dans les lettres de saint Jean n'apparaissent nulle part dans l'Apocalypse : Entre autres, ἀληθεία, ζωή, ϰρίσις, φῶς, χάρις, etc. ; 2° que le style du quatrième évangile est correct au point de vue grammatical (sans être le moins du monde élégant, malgré l'assertion contraire de Denys d'Alexandrie), tandis que l'Apocalypse abonde en constructions irrégulières et en solécismes proprement dits (dès les premières lignes, on trouve cette expression étrange: χάρις ὑμῖν... ἀπὸ τὸ ὤν, ϰαὶ ὁ ᾖν, ϰαὶ ὁ ἐρχόμενος, 1, 4b. Mais on l’explique par le désir qu'avait l'auteur de conserver à ce nom divin toute sa solennité ; il l'a donc traité comme s'il était indéclinable. En outre, n'ayant pas de participe passé à sa disposition, il l'a remplacé par la formule ὁ ᾖν). En voici plusieurs exemples, qui consistent surtout en des cas employés à faux, en de fausses appositions, et en des expressions très dures : l, 5, ἀπὸ Ίησοῦ..., ὁ μαρτύς ; 3, 12, τῆς ϰαινῆς Ίερουσαλὴμ, ἡ ϰαταϐαίνουσα... ; 14, 12, ὑπομονὴ τῶν ἁγίων,... οἱ τηροῦντες... ; 20, 2, τὸν δράϰοντα, ὁ ὄφις ὁ ἀρχαῖος ; 4, 1, ἡ φωνὴ... λέγων ; 9, 14, 13, φωνὴν...λέγοντα ; 17, 4, γέμον βδελυγμάτων ϰαὶ τὰ ἀϰάθαρτα ; 21, 14, τὸ τεῖχος τῆς πόλεως ἔχων ; 3, 8, ἣν οὐδεὶς δύναται ϰλεῖσαι αὐτήν etc., etc. Toutefois, s'il est vrai que l'auteur de l'Apocalypse commet des fautes nombreuses contre la grammaire et la pureté du langage, il n'est pas moins certain qu'il connaissait le grec et ses règles, puisqu'il l'écrit habituellement d'une manière correcte, même en des circonstances où la construction était plus difficile.

Malgré tout certains estiment que le style de l'Apocalypse présente aussi des affinités avec celui du quatrième évangile et des trois lettres de l'apôtre Jean, de sorte que plusieurs ont reconnu qu'on ne peut tirer, de ce côté, aucun argument défavorable à l'authenticité. Parmi les cas de ressemblance, les plus frappants sont l'usage très fréquent de la conjonction ϰαί pour rattacher les propositions les unes aux autres, la variété des particules, l'emploi de diverses expressions (notamment : ἔχειν μέρος, ἕϐραΐστι, ὅψις, σϰηνοῦν, σφάττειν, τηρεῖν, τὸν λόγον), qui, dans le Nouveau Testament, n'apparaissent pas en dehors des écrits de saint Jean.

Le caractère prophétique et le thème principal de l'Apocalypse. Notre livre se présente lui-même comme une prophétie (cf. 1, 3 ; 10, 11 ; 22, 7, 10, 18, 19), et l'auteur se donne ouvertement pour un prophète qui a reçu des révélations divines relativement à l'histoire de l'Église (voyez 1, 1 ; 22, 9, etc.). Mais, tandis que l'Ancien Testament abonde en écrits prophétiques, l'Apocalypse est le seul livre de ce genre dans le Nouveau Testament. Cela tient à ce que, sous l'ancienne alliance, tout dépendait de l'avenir, de l'avènement du Messie, de sorte que les principales révélations divines avaient pour but d'annoncer l'apparition plus ou moins prochaine du Libérateur promis, tandis que, sous la nouvelle alliance, le Christ ayant opéré notre rédemption, l'avenir n'a plus la même importance pour nous. Une seule chose peut intéresser l'Église sous ce rapport : c'est la consommation finale, accompagnée du retour de Jésus-Christ. Aussi est-ce vers ce fait capital que convergent, d'une manière plus ou moins directe, les principales prophéties du Sauveur et de ses apôtres (voyez, indépendamment de l’Apocalypse, Matth. 24, 2 et ss. ; Marc. 13, 1 et ss. ; Luc. 17, 20 et ss. ; 19, 41-44 ; 21, 5-36; 2 Thessaloniciens 2, 1-12 ; 2 Timothée 3, 1-9 ; 2 Pierre 3, 1 et ss., etc.).

La première partie de l'Apocalypse, 1, 1- 3, 22, possède un peu moins ce caractère prophétique, qui éclate souvent à partir de 4, 1. Les oracles transmis ne sont pas exposés dans le langage ordinaire, comme cela a lieu le plus ordinairement dans les livres d'Isaïe, de Jérémie, etc., mais sous la forme de visions et de symboles, ainsi qu'il arrive fréquemment dans les écrits d’Ézéchiel, de Daniel, de Zacharie, etc. Le symbolisme de l'Apocalypse est extraordinairement varié : il y a les symboles des nombres (les chiffres 3, 3½, 7, 12 et ss.), des couleurs (cf. 1, 13-14 ; 6, 2 et ss. ; 9, 17 ; 12, 1, 3 ; 17, 4, etc.), des formes géométriques, des éléments, des pierres précieuses, des animaux, etc. ; les symboles divins, les symboles humains, les symboles sidéraux, etc.

La forme extérieure du livre est celle d'une lettre, écrite par Jean aux Églises d'Asie Mineure (cf. 1, 4 ; 22, 16 et ss.). Il l'a sans doute choisie parce qu'il envoya de Patmos, où il était banni, le récit de ses visions aux chrétientés qu'il dirigeait. Il s'adresse donc d'abord directement à elles ; mais il cesse de les interpeller à partir de 1, 10.

L'idée fondamentale de l'Apocalypse est le second avènement de Jésus-Christ à la fin des temps. Elle apparaît dès les premières lignes (cf. 1, 7-8) ; elle retentit ensuite tout le long de l'écrit (2, 16 ; 3, 4, 11, 20 ; 6, 2 ; 19, 11, etc.); nous la retrouvons dans l'épilogue, où Jésus redit jusqu'à trois fois: « Voici, je viens bientôt » (22, 7, 12, 20), tandis que l'Église répond (22, 17, 20b): « Amen, viens, Seigneur Jésus. » Ce second avènement du Christ est donc le sujet proprement dit de notre livre, de même que son premier avènement a été l'objet des prophéties de l'Ancien Testament. En effet, l'histoire du monde dans son essence se résume dans ces trois mots : Il vient (période qui va de la chute d'Adam à Noël) ; Il est venu (la période évangélique) ; Il revient (depuis l'ascension jusqu'à la fin des temps). Il revient : c'est l'histoire de la catastrophe finale, et des événements terribles qui doivent la précéder de plus ou moins près.

Le plan du livre. Il y a d'abord un court prologue, 1, 1-8. D'après 1, 19, saint Jean contempla tour à tour dans sa vision les choses du passé et celles de l’avenir : de là deux parties très distinctes, dont la première va de 1, 10 à 3, 22 ; la seconde, de 4, 1 à 22, 5. L'écrit se termine par un épilogue, 22, 6-4, qui correspond au prologue.

La première partie peut s'intituler « Les lettres aux Églises », car elle renferme sept lettres, que Jésus dicta à son disciple pour sept chrétientés spéciales d'Asie Mineure (celles d'Éphèse, de Smyrne, de Pergame, de Thyatire, de Sardes, de Philadelphie et de Laodicée). L'état spirituel de ces Églises est décrit en termes dramatiques, avec des paroles de louange ou de blâme, d'encouragement ou d'avertissement, de promesse ou de menace. Jésus-Christ nous est présenté dans cette première partie comme le Fils de l'homme transfiguré (cf. 1, 13 et ss.), qui enseigne l'Église et lui donne ses ordres. Plus loin, de 4, 1 à 19, 10, il apparaît sous le symbole de l'agneau immolé et glorifié ; de 19, 11 à 20, 6, nous le voyons sous les traits d'un vainqueur irrésistible.

La deuxième partie peut s'appeler « Le livre des visions », car c'est sous la forme de sept visions successives que Jésus fit contempler à saint Jean ce qui devait s'accomplir dans la suite des temps. La première est celle du livre aux sept sceaux, 4, 1- 8, 1, momentanément interrompue (7, 1-8 et 9-17) par deux épisodes qui constituent ensemble une vision particulière. La troisième vision, celle des sept trompettes, va de 8, 2 à 11, 19. Elle est interrompue, comme la première, par deux épisodes rapides (10, 1-11 et 11, 1-14). La quatrième, 12, 1- 14, 20, décrit la lutte que Dieu soutiendra en faveur de son Église contre les puissances de ce monde. La cinquième, 15, 1- 16, 21, est celle des sept anges qui répandent sur le globe les coupes remplies de la colère divine. La sixième, 17, 1- 19, 10, raconte la ruine de la grande cité mondaine qui figure les ennemis de Dieu et de l'Église. Dans la septième, 19, 11- 22, 5, nous voyons Jésus-Christ s'élancer lui-même au combat, pour dompter tout ce qui est hostile à son peuple. La vision finale a lieu, complète et glorieuse, et le royaume de Dieu entre à jamais sa consommation.

On peut grouper ces différentes visions sous trois chefs distincts, en trois sections. La première section (4, 1- 11, 14) correspond aux trois premières visions : tout s'y rattache au livre muni de sept sceaux, lesquels sont rompus l'un après l'autre. La seconde section (11, 15- 16, 21) renferme la quatrième et la cinquième vision : elle nous fait assister à la lutte de l'Église du Christ contre la synagogue de Satan. La troisième section (17, 1- 22, 5), qui comprend la sixième et la septième vision, expose le jugement de Dieu contre les ennemis de royaume, le triomphe du Christ et le début de l'éternité bienheureuse.

L'idée qui domine le tout est la lutte de Jésus glorifié contre le monde. Cette lutte se déroule en un certain nombre de phases, qui se succèdent dans une progression jusqu'au dénouement.

Le but général de l'Apocalypse et son utilité. - Le but est moins celui de saint Jean que celui de Dieu même, puisque cet écrit fut composé dans des conditions particulières, sur un ordre spécial du Seigneur (cf. 1, 11, 19 ; 22, 10, etc.). L'intention divine est claire en ce qui concerne la première partie, c'est-à-dire les lettres aux sept Églises (chap. 2 et 3). Elle se ramène à ces deux points : fortifier les chrétiens tout à la fois contre les hérésies et les persécutions d'alors, et les encourager par la perspective de la récompense éternelle. Or, on retrouve ces deux pensées dans le livre entier, quelque opinion que l'on embrasse d'ailleurs au sujet de son interprétation : partout les fidèles sont engagés à maintenir énergiquement leur foi contre l'erreur et la violence, ces deux puissances perpétuellement hostiles à l'Église, et, pour mieux les motiver à la lutte et à la patience, on leur rappelle la certitude de la vision finale, la glorieuse couronne qui leur est réservée dans le ciel.

A ce point de vue, l'utilité de notre livre est incontestable, et elle ne cessera d'exister qu'à la fin des temps. « N'est-ce pas une assez grande consolation aux fidèles persécutés, que de sentir même en général dans l'Apocalypse la force qui devait être inspirée aux saints martyrs, et de découvrir avec tant de magnificence, non seulement leur gloire future dans le ciel, mais encore le triomphe qui leur était préparé sur la terre ? Quel mépris devaient concevoir les chrétiens de la puissance tyrannique qui les opprimait, lorsqu'ils en voyaient la gloire effacée et la chute si bien marquée dans les oracles divins ?» (Bossuet, Œuvres complètes, édit. Vivès, t. 2, p. 33). Sous le rapport dogmatique l'Apocalypse est très utile aussi, surtout en ce qui regarde la divinité de Jésus-Christ, la vie sans fin de l'Église, l'existence des anges bons et mauvais, l'éternité du ciel et de l'enfer, etc.

Les divers systèmes d'interprétation. - Le livre de l'Apocalypse est peut-être la partie de la Bible qui présente le plus de difficultés au commentateur. Néanmoins, ses obscurités d'ensemble et de détail, loin de décourager les exégètes, les ont plutôt attirés davantage. Malheureusement, les difficultés demeurent nombreuses. C'est que, pour beaucoup d'exégètes, l'Apocalypse a servi de prétexte pour émettre toutes sortes d'idées fausses ou arbitraires, toutes sortes de fantaisies plus ou moins bizarres, en ce qui concerne l'histoire de l'Église et spécialement la fin des temps. En laissant de côté tout ce qui ne mérite pas d'être mentionné, il reste encore un certain nombre de systèmes, que nous ramènerons à quatre principaux, sans entrer toutefois dans les variations multiples de chacun d'eux.

1. Pure imagination. Les rationalistes traitent l'Apocalypse comme une œuvre de pure imagination : ce livre n'est qu'un poème religieux, entièrement humain dans son origine et dans sa fin, destiné à consoler et à encourager les fidèles accablés sous le poids des persécutions. Le peu qu'il se hasarde de prédire par rapport aux choses futures, il le tire soit de conjectures probables sur la marche des événements dans l'empire romain, soit du ferme espoir qu'il partageait avec tous les disciples du Christ touchant le retour prochain et glorieux du Sauveur. Persuadé qu'alors le Christ réduirait à néant tous ses ennemis, l'écrivain apocalyptique, donnant libre cours à ses fictions poétiques, écrit en images brûlantes et variées la vengeance que le Messie exercera contre les persécuteurs de ses fidèles. Ces visions, du reste, ne sont guère autre chose que celle de Daniel et d’Ézéchiel, légèrement modifiées et adaptées aux idées chrétiennes.

2. Prédiction de l’histoire de l'Église. Certains voient dans l'Apocalypse une photographie détaillée de l'histoire de l'Église, depuis le moment où saint Jean eut sa vision, jusqu'au retour de Jésus-Christ à la fin des temps. Les uns pensent que tout a été prédit, même les événements isolés, tandis que les autres se contentent d'affirmer que les grandes lignes seules (les périodes avec leur caractère essentiel) ont été dessinées d'avance. Au nombre des représentants les plus célèbres de ce sentiment, qu'on peut appeler le système historique, il faut mentionner le saint et savant prêtre allemand Barthélemy Holzhauser, mort en 1658, d'après lequel l'Apocalypse prophétise ce qui doit se passer durant les sept âges de l'Église, représentés déjà par les sept lettres des chap. 2 et 3. Il distingue l'âge apostolique ; l'âge des martyrs ; l'âge des docteurs, depuis Constantin jusqu'à Charlemagne ; l'âge du règne social du Christ, depuis Charlemagne jusqu'à Charles V ; l'âge des épreuves salutaires, commençant à Charles V et durant encore, jusqu'à l'avènement d'un saint pontife et d'un grand empereur ; l'âge préparant les fidèles aux tribulations des derniers temps ; l'âge de l'Antéchrist. Cet âge se terminera par le dernier jugement.

D'autres, à la suite de Nicolas de Lyre, se contentent de six périodes. La première, figurée par les sept sceaux, va jusqu'à Julien l'Apostat (mort en 363) ; c'est celle des apôtres, des martyrs et des docteurs. La seconde correspond aux sept trompettes ; elle va de Julien l'Apostat à l'empereur d'Orient, Maurice, dont le règne commença en 582. La troisième est représentée par la lutte du dragon contre la femme ; elle s'étend jusqu'à Charlemagne (800). La cinquième période va de Charlemagne à Henri IV (mort en 1106) ; c'est un temps de troubles et de schismes, désigné par les sept coupes. La sixième va jusqu’à l'avènement de l'Antéchrist et commence au chap. 17. Comme Nicolas de Lyre disait de lui-même qu’il n’avait pas le don de prophétie, il n'expliqua pas la suite du livre.

Cette théorie a plus d'un point faible, comme le montre le grand désaccord qui règne entre ceux qui l'ont admise. D'abord, en voulant fixer d'une certaine manière la date de la fin du monde, elle semble contredite par la parole du Sauveur, « Personne ne connaît ce jour » (Marc 13, 32-33). Comment, après avoir tenu un langage aussi net, Jésus-Christ aurait-il précisément donné l'Apocalypse aux hommes pour les aider à faire un pareil calcul ?

Le désaccord que nous venons de signaler n'a rien de surprenant, si l'on remarque que tous ceux qui ont adopté ce mode d'interprétation parlent comme s'ils se trouvaient au dernier âge du monde, de sorte que, si l'on suit ces auteurs chronologiquement, le dernier âge recule constamment de siècle en siècle. Tel a été le cas pour Joachim de Flore au 13ème siècle, pour Nicolas de Lyre au 14ème, pour Holzhauser au 17ème ; il en est de même des auteurs récents qui marchent sur leurs traces. La même série de versets ou de chapitres correspondrait ainsi à des faits très divers, et, si le monde doit durer encore des milliers d'années, il n'y aura presque rien dans l'Apocalypse pour représenter ces siècles futurs. Ajoutons que, si cette théorie était vraie, les figures et les symboles du livre seraient éclairés par les faits destinés à leur servir de réalisation, comme cela a eu lieu pour les prophéties de l'Ancien Testament. Mais on ne saurait dire qu'il en est ainsi, puisqu'il y a tant de variété dans les explications données par les divers partisans du système historique.

3. Prédiction des premiers siècles de l'Église. L'Apocalypse prédirait, non l’avenir lointain, mais les événements des premiers siècles de l'Église, en particulier à la victoire que le christianisme devait remporter tour à tour sur le judaïsme et sur le paganisme. C'est la théorie que l'on nomme celle des prétéristes, parce que, d'après elle, un grand nombre des oracles du livre sont déjà accomplis.

Le savant jésuite Salmeron en jeta les bases (In Apoc. Prælect., Madrid, 1598) ; un autre jésuite, Alcazar, le développa (1614). Bossuet l'adopta à son tour, en la transformant (L'Apoc. avec une explication, Paris, 1689), et il réussit à lui procurer de nombreux et illustres adhérents (entre autres, Dupin, Analyse de l'Apoc., Paris, 1712 ; plus tard, Calmet, Commentaire littéral. Il partage l'Apocalypse en trois parties : les avertissements, 1, 1-3, 2 ; les prédictions, 4, 1-20, 15 ; les promesses, 21, 1 et ss. Les prédictions se divisent à leur tour en trois sections. 1° Vengeance de Dieu, exercée sur ceux des Juifs qui combattent Jésus-Christ, 4, 1-8, 12. [« Les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus » voir le Catéchisme de l’Église Catholique aux N°595-597] Préparation de cette vengeance dans la vision des sept sceaux. Vengeance exercée sous Trajan et Hadrien, symbolisée par les deux premières trompettes. Motifs des malheurs d'Israël, manifestés par la troisième et la quatrième trompette. 2° Les hérésies judaïsantes : ce sont les sauterelles annoncées par la cinquième trompette, 9, 1-12. 3° Ruine de l'empire romain, 9, 13-20, 15. La grande défaite de l'empereur Valérien, proclamée par la sixième trompette. L'apôtre déclare, dans la vision de la septième trompette, quelle est la cause de la ruine de l’empire : ce sont les persécutions exercées contre les chrétiens. La plus terrible est celle que suscita Dioclétien ; cet empereur est la bête de l'Apocalypse. Les sept coupes symbolisent la désolation de l'empire romain à partir de Valérien. Puis on parle des sept rois persécuteurs de l'Église, et des dix rois barbares, instruments de la colère de Dieu, qui viennent tour à tour fondre sur les Romains ; enfin la ruine de Rome et de sa puissance est consommée sous Alaric. Bossuet n'ose pas entreprendre de percer le voile qui couvre la prophétie du chap. 20, dont les événements doivent s'accomplir dans le temps futur. Un autre auteur explique cette prophétie de la paix dont jouit l'Église après la ruine de l’idolâtrie ; cette paix est représentée par le règne millénaire du Christ avec ses saints. Ce règne doit prendre fin par la venue de l'Antéchrist. Celui-ci renouvellera les persécutions contre l’Église ; mais il sera vaincu et exterminé. Après cela auront lieu la résurrection et le jugement universel, et le monde sera renouvelé (20, 7-22, 5).

On reproche à bon droit à ce système de transformer en un simple exposé du passé une partie considérable d'un livre qui se donne lui-même comme prophétique dans son ensemble (cf. 1, 1, 3, 19 ; 22, 7, 10, 18). En outre, pourquoi, parmi tant de visions analogues dans leur énoncé, les unes concerneraient-elles le passé, tandis que les autres se rapporteraient à l'avenir ? Et puis, faudrait-il dire que, jusqu'à la fin du 17ème siècle, l'Apocalypse aurait été pour l'Église un livre entièrement scellé. Enfin, ici encore (et il ne pouvait pas en être autrement), les applications des commentateurs qui acceptent cette théorie diffèrent entièrement les unes des autres : or, si les oracles en question s'étaient réellement accomplis, comme on l'affirme, il semble qu'il devrait être moins difficile de tomber d'accord à leur sujet.

Prédiction sur les derniers temps de l’Église. Le dernier système consiste à dire que, si les chap. 2 et 3 (les lettres aux sept Églises) concernent le temps même où l'Apocalypse fut écrite, la plus grande partie du livre (chap. 4-22) traite de la dernière période de l'histoire ecclésiastique, dont elle prédit les épreuves et les tribulations, suivies de la magnifique victoire finale que le Christ et son Église remporteront sur les puissances ennemies. Ces oracles forment comme un grandiose et terrible drame, dont les scènes isolées se réaliseront successivement, à la manière indiquée par les symboles mystérieux qui les annoncent. Tout demeure donc dans l'avenir à partir du chap. 4, et voilà précisément pourquoi l'obscurité règne encore sur tant de points des descriptions prophétiques de saint Jean.

Cette opinion a été au fond celle d'un grand nombre de Pères et d'anciens écrivains ecclésiastiques, comme on le voit, soit par les citations de saint Irénée (Cont. Her., 5, 26 et ss.), de saint Hippolyte (De Christo et Antichr., 36 et ss.), de saint Augustin (De Civ. Dei, 20, 7 et ss.), soit par les commentaires de saint Victorin de Pettau, de Primasius, du Vén. Bède, d'Alcuin, de Rupert de Deutz. Cette opinion a notre préférence car elle nous paraît la plus naturelle et la plus simple de toutes.

9° Envisagée comme le dernier livre de la Bible, l'Apocalypse met le sceau de la manière la plus parfaite à toute la littérature sacrée ; elle en est la digne conclusion et le glorieux couronnement. Quoique unique en son genre, ce livre a des points de contact avec tous les autres écrits inspirés, car il est tour à tour historique, doctrinal, moral, tout en demeurant essentiellement prophétique. En nous transportant à la fin des temps, il nous rappelle spécialement la Genèse, qui s'occupe des origines du monde. De même, en effet, que le premier des livres sacrés raconte les débuts de l'activité divine, de même l'Apocalypse en décrit la fin, qui consistera à tout renouveler (Apoc. 21, 1 et 5), à faire cesser toutes les souffrances occasionnées par le péché du premier homme (Apoc. 21, 4), et à procurer aux élus des délices éternelles dans le ciel (Apoc. 21, 3-4).

10° Auteurs catholiques à consulter. - Les meilleurs sont les suivants : à l'époque des Pères de l’église, chez les Grecs, André, archevêque de Césarée, et son successeur immédiat, Arétas ; chez les Latins, saint Victorin de Pettau (ville de Styrie), Primasius d'Adrumette (fin du 6ème siècle) et Bède le Vénérable (8ème siècle). Au 20ème siècle : E.-B. Allo (Saint Jean l’Apocalypse, Paris, Gabalda, 1921). [Dom de Monléon, Le Sens Mystique de l’Apocalypse, Paris, Nouvelles éditions Latines.]


Apocalypse



Apocalypse 1. 1 Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les événements qui doivent arriver bientôt et qu'il a fait connaître, en l'envoyant par son ange, à Jean, son serviteur, 2 qui a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ en tout ce qu'il a vu. 3 Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de cette prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche. 4 Jean aux sept Églises qui sont en Asie : grâce et paix vous soient données de la part de Celui qui est, qui était et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône 5 et de la part de Jésus-Christ. C'est le Témoin fidèle, le Premier-né d'entre les morts et le Prince des rois de la terre. A celui qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés par son sang 6 et qui nous a faits rois et prêtres de Dieu, son Père, à lui la gloire et la puissance des siècles des siècles, amen. 7 Le voici qui vient sur les nuées. Tout œil le verra et même ceux qui l'ont transpercé, et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en le voyant. Oui, amen. 8 "Je suis l'alpha et l'oméga", dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. 9 Moi Jean, votre frère, qui participe avec vous, à l'affliction, à la royauté et à la patience en Jésus [-Christ], j'étais dans l'île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. 10 Je fus ravi en esprit le jour du Seigneur et j'entendis derrière moi une voix forte, comme une trompette, qui disait : 11 "Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises qui sont en Asie : à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée." 12 Alors je me retournais pour voir quelle était la voix qui me parlait et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d'or, 13 et, au milieu des chandeliers, quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, il était vêtu d'une longue robe, portait à la hauteur de la poitrine une ceinture d'or, 14 sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige et ses yeux étaient comme une flamme de feu, 15 ses pieds étaient semblables à de l'airain qu'on aurait embrasé dans une fournaise et sa voix était comme la voix des grandes eaux. 16 Il tenait dans sa main droite sept étoiles, de sa bouche sortait un glaive acéré, à deux tranchants et son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans toute sa force. 17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, et il posa sur moi sa main droite, en disant : "Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier 18 et le Vivant, j'ai été mort et voici que je suis vivant aux siècles des siècles, je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. 19 Écris donc les choses que tu as vues et celles qui sont et celles qui doivent arriver ensuite, 20 le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite et les sept chandeliers d'or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises et les sept chandeliers sont sept Églises."



Apocalypse 2. 1 Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse. Voici ce que dit Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, Celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or. 2 Je connais tes œuvres, ton labeur et ta patience, je sais que tu ne peux supporter les méchants, que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas et que tu les as trouvés menteurs, 3 que tu as de la patience, que tu as eu à supporter pour mon nom et que tu ne t'es pas lassé. 4 Mais j'ai contre toi que tu t'es relâché de ton premier amour. 5 Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi et reviens à tes premières œuvres sinon, je viendrai à toi et j'ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. 6 Pourtant tu as en ta faveur que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que moi aussi je hais. 7 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises. A celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. 8 Écris encore à l'ange de l'Église de Smyrne. Voici ce que dit le Premier et le Dernier, Celui qui était mort et qui a repris vie. 9 Je connais ta tribulation et ta pauvreté, mais tu es riche et les insultes de ceux qui se disent juifs et ne le sont pas, mais bien une synagogue de Satan. Ne crains rien de ce que tu auras à souffrir. 10 Voici que le diable va jeter quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez mis à l'épreuve et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de la vie. 11 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises. Celui qui vaincra ne recevra aucun dommage de la seconde mort. 12 Écris encore à l'ange de l'Église de Pergame : Voici ce que dit Celui qui a le glaive aigu à deux tranchants : 13 Je sais où tu habites : là où se trouve le trône de Satan, mais tu es fermement attaché à mon nom et tu n'as pas renié ma foi, même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, où Satan habite. 14 Mais j'ai contre toi quelques griefs, c'est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui conseillait à Balac de mettre devant les fils d'Israël une pierre d'achoppement, pour les amener à manger des viandes immolées aux idoles et à se livrer à l'impudicité. 15 De même toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes. 16 Repens-toi sinon, je viendrai à toi promptement et je leur ferai la guerre avec le glaive de ma bouche. 17 Que celui qui a des oreilles entende ce que dit l'Esprit aux Églises. A celui qui vaincra, je donnerai de la manne cachée et je lui donnerai une pierre blanche et sur cette pierre est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit. 18 Écris encore à l'ange de l'Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, Celui qui a les yeux comme une flamme de feu et dont les pieds sont semblables à du bronze précieux : 19 Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ta bienfaisance, ta patience et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. 20 Mais j'ai contre toi quelques griefs : c'est que tu laisses la femme Jézabel, se disant prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à l'impudicité et mangent des viandes immolées aux idoles. 21 Je lui ai donné du temps pour faire pénitence et elle ne veut pas se repentir de son impudicité. 22 Voici que je vais la jeter sur un lit et plonger dans une grande tristesse ses compagnons d'adultère, s'ils ne se repentent pas des œuvres qu'elle leur à enseignées. 23 Je frapperai de mort ses enfants et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs et je rendrai à chacun de vous selon vos œuvres. 24 Mais à vous, aux autres fidèles de Thyatire, qui ne reçoivent pas cette doctrine, qui n'ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils les appellent, je vous dis : Je ne vous imposerai pas d'autre fardeau, 25 seulement, tenez ferme ce que vous avez, jusqu'à ce que je vienne. 26 Et à celui qui vaincra et qui gardera jusqu'à la fin mes œuvres, je lui donnerai pouvoir sur les nations, 27 il les gouvernera avec un sceptre de fer, ainsi que l'on brise les vases d'argile, 28 comme moi-même j'en ai reçu le pouvoir de mon Père et je lui donnerai l'étoile du matin. 29 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises.



Apocalypse 3. 1 Écris encore à l'ange de l'Église de Sardes : Voici ce que dit Celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles. Je connais tes œuvres : tu as la réputation d'être vivant, mais tu es mort. 2 Sois vigilant et affermis le reste qui allait mourir, car je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. 3 Souviens-toi donc de l'enseignement que tu as reçu et entendu, garde-le et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai à toi comme un voleur, sans que tu aies su à quelle heure je viendrai à toi. 4 Pourtant tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements, ceux-là marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes. 5 Celui qui vaincra sera ainsi revêtu de vêtements blancs, je n'effacerai pas son nom du livre de la vie et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. 6 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises. 7 Écris encore à l'ange de l'Église de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, Celui qui a la clef de David, Celui qui ouvre et personne ne ferme, qui ferme et personne n'ouvre : 8 Je connais tes œuvres. Voici que j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n'as pas renié mon nom. 9 Voici que je te donne quelques-uns de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais ils mentent, voici, je les ferai venir se prosterner à tes pieds et ils connaîtront que je t'ai aimé. 10 Parce que tu as gardé ma parole sur la patience, moi aussi je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. 11 Voici que je viens bientôt : tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne ravisse ta couronne. 12 Celui qui vaincra, j'en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu et il n'en sortira plus et j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu et mon nom nouveau. 13 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises. 14 Écris encore à l'ange de l'Église de Laodicée : Voici ce que dit l'Amen, le Témoin fidèle et véritable, le Principe de la création de Dieu : 15 Je connais tes œuvres : tu n'es ni froid ni chaud. Plût à Dieu que tu fusses froid ou chaud. 16 Aussi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni chaud je vais te vomir de ma bouche. 17 Tu dis : Je suis riche, j'ai acquis de grands biens, je n'ai besoin de rien et tu ne sais pas que tu es un malheureux, un misérable, pauvre, aveugle et nu, 18 je te conseille de m'acheter de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, des vêtements blancs pour te vêtir et ne pas laisser paraître la honte de ta nudité et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. 19 Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime, aie donc du zèle et repens-toi. 20 Voici que je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez toi, je souperai avec lui et lui avec moi. 21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône comme moi aussi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. 22 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises.



Apocalypse 4. 1 Après cela, je vis et voici qu'une porte était ouverte dans le ciel et la première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette qui me parlait, dit : "Monte ici et je te montrerai ce qui doit arriver dans la suite." 2 Aussitôt je fus ravi en esprit et voici qu'un trône était dressé dans le ciel et sur ce trône quelqu'un était assis. 3 Celui qui était assis avait un aspect semblable à la pierre de jaspe et de sardoine et le trône était entouré d'un arc-en-ciel, d'une apparence semblable à l'émeraude. 4 Autour du trône étaient vingt-quatre trônes et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, avec des couronnes d'or sur leurs têtes. 5 Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres et sept lampes ardentes brûlent devant le trône : ce sont les sept Esprits de Dieu. 6 En face du trône, il y a comme une mer de verre semblable à du cristal et devant le trône et autour du trône, quatre animaux remplis d'yeux devant et derrière. 7 Le premier animal ressemble à un lion, le second à un jeune taureau, le troisième a comme la face d'un homme et le quatrième ressemble à un aigle qui vole. 8 Ces quatre animaux ont chacun six ailes, ils sont couverts d'yeux tout à l'entour et au dedans et ils ne cessent jour et nuit de dire : "Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant, qui était, qui est et qui vient." 9 Quand les animaux rendent gloire, honneur et actions de grâces à Celui qui est assis sur le trône, à Celui qui vit aux siècles des siècles, 10 les vingt-quatre vieillards se prosternent devant Celui qui est assis sur le trône et adorent Celui qui vit aux siècles des siècles et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : 11 "Vous êtes digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance, car c'est vous qui avez créé toutes choses et c'est à cause de votre volonté qu'elles ont eu l'existence et qu'elles ont été créées."



Apocalypse 5. 1 Puis je vis dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors et scellé de sept sceaux. 2 Et je vis un ange puissant qui criait d'une voix forte : "Qui est digne d'ouvrir le livre et d'en rompre les sceaux ?" 3 Et personne ni dans le ciel, ni sur la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder. 4 Et moi je pleurais beaucoup de ce qu'il ne se trouvait personne qui fût digne d'ouvrir le livre, ni de le regarder. 5 Alors un des vieillards me dit : "Ne pleure pas, voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu, de manière à pouvoir ouvrir le livre et ses sept sceaux." 6 Et je vis et voici qu'au milieu du trône et des quatre animaux et au milieu des vieillards, 7 un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé, il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint et reçut le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. 8 Quand il eut reçu le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. 9 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : "Vous êtes digne de recevoir le livre et d'en ouvrir les sceaux car vous avez été immolé et vous avez racheté pour Dieu, par votre sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation, 10 et vous les avez faits rois et prêtres et ils régneront sur la terre." 11 Puis je vis et j'entendis autour du trône, autour des animaux et des vieillards, la voix d'une multitude d'anges et leur nombre était des myriades et des milliers de milliers. 12 Ils disaient d'une voix forte : "L'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la bénédiction." 13 Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer et toutes les choses qui s'y trouvent, je les entendis qui disaient : "A Celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau, louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles." 14 Et les quatre animaux disaient : "Amen". Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent.



Apocalypse 6. 1 Et je vis l'Agneau qui ouvrit le premier des sept sceaux et j'entendis l'un des quatre animaux qui disait comme d'une voix de tonnerre : 2 "Viens" et je vis paraître un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc, on lui donna une couronne et il partit en vainqueur et pour vaincre. 3 Et quand il eut ouvert le deuxième sceau, j'entendis le second animal qui disait : "Viens" 4 et Il sortit un autre cheval qui était roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'ôter la paix de la terre afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres et on lui donna une grande épée. 5 Et quand il eut ouvert le troisième sceau, j'entendis le troisième animal qui disait : "Viens" et je vis paraître un cheval noir. Celui qui le montait tenait à la main une balance, 6 et j'entendis au milieu des quatre animaux comme une voix qui disait : "Une mesure de blé pour un denier, trois mesures d'orge pour un denier" et : "Ne gâte pas l'huile et le vin" 7 Et quand il eut ouvert le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième animal qui disait : "Viens" 8 et je vis paraître un cheval de couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la Mort et le séjour des morts le suivait. On leur donna pouvoir sur la quatrième partie de la terre, pour faire tuer par l'épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes féroces de la terre. 9 Et quand il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été immolés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu'ils avaient eu à rendre. 10 Et ils crièrent d'une voix forte, en disant : "jusques à quand, ô Maître Saint et Véritable, ne ferez-vous pas justice et ne redemanderez-vous pas notre sang à ceux qui habitent sur la terre ?" 11 Alors on leur donna à chacun une robe blanche et on leur dit de se tenir en repos encore un peu de temps, jusqu'à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. 12 Et je vis, quand il eut ouvert le sixième sceau, qu'il se fit un grand tremblement de terre et le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière parut comme du sang, 13 et les étoiles du ciel tombèrent vers la terre, comme les figues vertes tombent d'un figuier secoué par un gros vent. 14 Et le ciel se retira comme un livre qu'on roule et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leur place. 15 Et les rois de la terre et les grands et les généraux et les riches et les puissants et tout esclave ou homme libre se cachèrent dans les cavernes et les rochers des montagnes, 16 et ils disaient aux montagnes et aux rochers : "Tombez sur nous et dérobez-nous à la face de Celui qui est assis sur le trône et à la colère de l'Agneau, 17 car il est venu le grand jour de sa colère et qui peut subsister ?"



Apocalypse 7. 1 Après cela, je vis quatre anges qui étaient debout aux quatre coins de la terre, ils retenaient les quatre vents de la terre, afin qu'aucun vent ne soufflât, ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. 2 Et je vis un autre ange qui montait du côté où le soleil se lève, tenant le sceau du Dieu vivant et il cria d'une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de nuire à la terre et à la mer, en ces termes : 3 "Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau, sur le front, les serviteurs de notre Dieu." 4 Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille de toutes les tribus des enfants d'Israël : 5 de la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau, de la tribu de Ruben, douze mille, de la tribu de Gad, douze mille, 6 de la tribu d'Aser, douze mille, de la tribu de Nephthali, douze mille, 7 de la tribu de Manassé, douze mille, de la tribu de Siméon, douze mille, de la tribu de Lévi, douze mille, 8 de la tribu d'Issachar, douze mille, de la tribu de Zabulon, douze mille, de la tribu de Joseph, douze mille, de la tribu de Benjamin, douze mille marqués du sceau. 9 Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils étaient debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches et tenant des palmes à la main. 10 Et ils criaient d'une voix forte, disant : "Le salut vient de notre Dieu qui est assis sur le trône et à l'Agneau" 11 et tous les anges se tenaient autour du trône, autour des vieillards et des quatre animaux et ils se prosternèrent le visage contre terre devant le trône, en disant : 12 "Amen. La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu, pour les siècles des siècles." 13 Alors un des vieillards, prenant la parole me dit: "Ceux que tu vois revêtus de ces robes blanches qui sont-ils et d'où sont-ils venus ?" 14 Je lui dis : "Mon Seigneur, vous le savez." Et il me dit: "Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. 15 C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son sanctuaire. Et Celui qui est assis sur le trône les abritera sous sa tente, ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, 16 l'ardeur du soleil ne les accablera plus, ni aucune chaleur brûlante, 17 car l'Agneau qui est au milieu du trône sera le pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux."



Apocalypse 8. 1 Et quand l'Agneau eut ouvert le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. 2 Puis je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu et on leur donna sept trompettes. 3 Puis il vint un autre ange et il se tint près de l'autel, un encensoir d'or à la main, on lui donna beaucoup de parfums pour qu'il fit une offrande des prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône, 4 et la fumée des parfums, formés des prières des saints, monta de la main de l'ange devant Dieu. 5 Puis l'ange prit l'encensoir, le remplit du feu de l'autel et le jeta sur la terre, et il y eut des voix, des tonnerres, des éclairs et la terre trembla. 6 Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner. 7 Et le premier sonna de la trompette et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui tombèrent sur la terre, et le tiers de la terre fût brûlé et le tiers des arbres fût brûlé et toute l'herbe verte fut brûlée. 8 Et le deuxième ange sonna de la trompette et une sorte de grande montagne tout en feu fût jetée dans la mer, et le tiers de la mer devint du sang, 9 et le tiers des créatures marines qui ont vie périt et le tiers des navires fut détruit. 10 Et le troisième ange sonna de la trompette, et il tomba du ciel une grande étoile, ardente comme une torche et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. 11 Le nom de cette étoile est Absinthe et le tiers des eaux fût changé en absinthe et beaucoup d'hommes moururent de ces eaux, parce qu'elles étaient devenues amères. 12 Et le quatrième ange sonna de la trompette et le tiers du soleil fut frappé, ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, afin que le tiers de ces astres fût obscurci et que le jour perdit un tiers de sa clarté et la nuit de même. 13 Puis je vis et j'entendis un aigle qui volait par le milieu du ciel, disant d'une voix forte : "Malheur, malheur, malheur à ceux qui habitent sur la terre, à cause du son des trois autres trompettes dont les trois anges vont sonner."



Apocalypse 9. 1 Et le cinquième ange sonna de la trompette, et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre et on lui donna la clef du puits de l'abîme. 2 Elle ouvrit le puits de l'abîme et il s'éleva du puits une fumée comme celle d'une grande fournaise, et le soleil et l'air furent obscurcie par la fumée du puits. 3 De cette fumée s'échappèrent sur la terre des sauterelles, et il leur fût donné un pouvoir semblable à celui que possèdent les scorpions de la terre, 4 et on leur ordonna de ne pas nuire à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu sur leur front. 5 Il leur fût donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois, et le tourment qu'elles causent est semblable à celui d'un homme piqué par le scorpion. 6 En ces jours-là, les hommes chercheront la mort et ils ne la trouveront pas, Ils souhaiteront la mort et la mort fuira loin d'eux. 7 Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat, elles avaient sur la tête comme des couronnes d'or, leurs visages étaient comme des visages d'hommes, 8 leurs cheveux comme des cheveux de femmes et leurs dents comme des dents de lions. 9 Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. 10 Elles ont des queues semblables à des scorpions et des aiguillons et c'est dans leurs queues qu'est le pouvoir de faire du mal aux hommes durant cinq mois. 11 Elles ont à leur tête, comme roi, l'ange de l'abîme qui se nomme en hébreu Abaddon, en grec Apollyon. 12 Le premier "malheur" est passé, voici qu'il en vient encore deux autres dans la suite. 13 Et le sixième ange sonna de la trompette, et j'entendis une voix sortir des quatre cornes de l'autel d'or qui est devant Dieu, elle disait au sixième ange qui avait la trompette: 14 "Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve de l'Euphrate." 15 Alors furent déliés les quatre anges, qui se tenaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année, afin de tuer la troisième partie des hommes. 16 Et le nombre des troupes de cavalerie était de deux myriades de myriades, j'en entendis le nombre. 17 Et voici comment les chevaux me parurent dans la vision, ainsi que ceux qui les montaient : ils avaient des cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe et de soufre, les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions et leur bouche jetait du feu, de la fumée et du soufre. 18 La troisième partie des hommes fût tuée par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée et par le soufre qui sortaient de leur bouche. 19 Car le pouvoir de ces chevaux est dans leur bouche et dans leurs queues : car leurs queues, semblables à des serpents, ont des têtes et c'est avec elles qu'ils blessent. 20 Les autres hommes, qui ne furent pas tués par ces fléaux, ne se repentirent pas non plus des œuvres de leurs mains, pour ne plus adorer les démons et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher, 21 et ils ne se repentirent ni de leurs meurtres, ni de leurs enchantements, ni de leur débauche, ni de leurs vols.



Apocalypse 10. 1 Puis je vis un autre ange puissant qui descendait du ciel, enveloppé d'un nuage et l'arc-en-ciel au-dessus de la tête, son visage était comme le soleil et ses pieds comme des colonnes de feu. 2 Il tenait à la main un petit livre ouvert, et ayant posé le pied droit sur la mer et le pied gauche sur la terre, 3 il cria d'une voix forte, comme rugit un lion, et quand il eut poussé ce cri, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. 4 Après que les sept tonnerres eurent parlé, je me disposais à écrire, mais j'entendis du ciel une voix qui disait : "Scelle ce qu'ont dit les sept tonnerres, ne l'écris pas." 5 Alors l'ange que j'avais vu debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, 6 et jura par Celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, la mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aurait plus de temps, 7 mais qu'aux jours où le septième ange ferait entendre sa voix en sonnant de la trompette, le mystère de Dieu serait consommé, comme il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. 8 Et la voix que j'avais entendue du ciel, me parla de nouveau et dit: "Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre." 9 Et j'allai vers l'ange et je lui dis de me donner le petit livre. Il me dit : "Prends et dévore-le, il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel." 10 Je pris alors le petit livre de la main de l'ange et je le dévorai, et il était dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l'eus dévoré, il me causa de l'amertume dans les entrailles. 11 Puis on me dit : "Il faut encore que tu prophétises sur beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois."



Apocalypse 11. 1 Puis on me donna un roseau semblable à un bâton, en disant : "Lève-toi et mesure le temple de Dieu, l'autel et ceux qui y adorent. 2 Mais le parvis extérieur du temple, laisse-le en dehors et ne le mesure pas, car il a été abandonné aux Nations et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. 3 Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. 4 Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux candélabres qui sont dressés en présence du Seigneur de la terre. 5 Si quelqu'un veut leur nuire, un feu sort de leur bouche qui dévore leurs ennemis : c'est ainsi que doit périr quiconque voudra leur nuire. 6 Ils ont la puissance de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant les jours de leur prédication, et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, autant de fois qu'ils le voudront. 7 Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera, 8 et leurs cadavres resteront gisants sur la place de la grande ville, qui est appelée en langage figuré Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. 9 Des hommes des divers peuples, tribus, langues et nations verront leurs cadavres étendus trois jours et demi, sans permettre qu'on leur donne la sépulture. 10 Et les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet, ils se livreront à l'allégresse et s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont fait le tourment des habitants de la terre. 11 Mais après trois jours et demi, un esprit de vie venant de Dieu pénétra dans ces cadavres, ils se dressèrent sur leurs pieds et une grande crainte s'empara de ceux qui les regardaient. 12 Et l'on entendit une grande voix venant du ciel, qui leur disait : "Montez ici." Et ils montèrent au ciel dans une nuée, à la vue de leurs ennemis. 13 A cette même heure, il se fit un grand tremblement de terre, la dixième partie de la ville s'écroula et sept mille hommes périrent dans ce tremblement de terre, les autres, saisis d'effroi, rendirent gloire au Dieu du ciel. 14 Le second "malheur" est passé, voici que le troisième "malheur" vient bientôt. 15 Et le septième ange sonna de la trompette et l'on entendit dans le ciel des voix fortes qui disaient : "L'empire du monde a passé à notre Seigneur et à son Christ et il régnera aux siècles des siècles." 16 Alors les vingt-quatre vieillards qui sont assis devant Dieu sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs faces et adorèrent Dieu, en disant : 17 "Nous vous rendons grâces, Seigneur Dieu tout-puissant, qui êtes et qui étiez, de ce que vous vous êtes revêtu de votre grande puissance et que vous régnez. 18 Les nations se sont irritées et votre colère est venue, ainsi que le moment de juger les morts, de donner la récompense à vos serviteurs, aux prophètes et aux saints et à ceux qui craignent votre nom, petits et grands et de détruire ceux qui détruisent la terre." 19 Et le sanctuaire de Dieu dans le ciel fut ouvert et l'arche de son alliance apparut dans son sanctuaire. Et il y eut des éclairs, des bruits, des tonnerres, un tremblement de terre et une grosse grêle.



Apocalypse 12. 1 Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête. 2 Elle était enceinte et elle criait, dans le travail et les douleurs de l'enfantement. 3 Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes et sur ses têtes, sept diadèmes, 4 de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu'elle l'aurait mis au monde. 5 Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer, et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône, 6 et la femme s'enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. 7 Et il y eut un combat dans le ciel, Michel et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon et ses anges combattaient, 8 mais ils ne purent vaincre et leur place même ne se trouva plus dans le ciel. 9 Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui. 10 Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait : "Maintenant le salut, la puissance et l'empire sont à notre Dieu et l'autorité à son Christ, car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accuse jour et nuit devant notre Dieu. 11 Eux aussi l'ont vaincu par le sang de l'Agneau et par la parole à laquelle ils ont rendu témoignage et ils ont méprisé leur vie jusqu'à mourir. 12 C'est pourquoi, réjouissez-vous, cieux et vous qui y demeurez. Malheur à la terre et à la mer car le diable est descendu vers vous, avec une grande fureur, sachant qu'il ne lui reste que peu de temps." 13 Quand le dragon se vit précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l'enfant mâle. 14 Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme pour s'envoler au désert, en sa retraite, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d'un temps, hors de la présence du serpent. 15 Alors le serpent lança de sa gueule, après la femme, de l'eau comme un fleuve, afin de la faire entraîner par le fleuve. 16 Mais la terre vint au secours de la femme, elle ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait jeté de sa gueule. 17 Et le dragon fût rempli de fureur contre la femme et il alla faire la guerre au reste de ses enfants, à ceux qui observent les commandements de Dieu et qui gardent le témoignage de Jésus. 18 Et il s'arrêta sur le sable de la mer.



Apocalypse 13. 1 Puis je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes et sur ses cornes dix diadèmes et sur ses têtes des noms de blasphème. 2 La bête que je vis ressemblait à un léopard, ses pieds étaient comme ceux d'un ours et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et une grande autorité. 3 Une de ses têtes paraissait blessée à mort, mais sa plaie mortelle fût guérie et toute la terre, saisie d'admiration, suivit la bête, 4 et l'on adora le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête et l'on adora la bête, en disant : "Qui est semblable à la bête et qui peut combattre contre elle ?" 5 Et il lui fut donné une bouche proférant des paroles arrogantes et blasphématoires et il lui fût donné pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. 6 Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, son tabernacle et ceux qui habitent dans le ciel. 7 Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre, et il lui fût donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. 8 Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de vie de l'Agneau immolé, dès la fondation du monde. 9 Que celui qui a des oreilles entende. 10 Si quelqu’un met les autres en prison, il ira en prison, si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la patience et la foi des saints. 11 Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau et qui parlait comme un dragon. 12 Elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence et elle amenait la terre et ses habitants à adorer la première bête, dont la plaie mortelle avait été guérie. 13 Elle opérait aussi de grands prodiges, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes, 14 et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, persuadant les habitants de la terre de dresser une image à la bête qui porte la blessure de l'épée et qui a repris vie. 15 Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, de façon à la faire parler et à faire tuer tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête. 16 Elle fit qu'à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, on mit une marque sur la main droite ou sur le front, 17 et que nul ne pût acheter ou vendre, s'il n'avait pas la marque du nom de la bête ou le nombre de son nom. 18 C'est ici la sagesse, que celui qui a de l'intelligence compte le nombre de la bête car c'est un nombre d'homme et ce nombre est six cent soixante-six.



Apocalypse 14. 1 Je regardai encore et voici que l'Agneau se tenait sur la montagne de Sion et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur le front. 2 Et j'entendis un son qui venait du ciel, pareil au bruit de grandes eaux et à la voix d'un puissant tonnerre et le son que j'entendis ressemblait à un concert de harpistes jouant de leurs instruments. 3 Et ils chantaient comme un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre animaux et les vieillards, et nul ne pouvait apprendre ce cantique, si ce n'est les cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés de la terre. 4 Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ce sont eux qui accompagnent l'Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d'entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l'Agneau, 5 et il ne s'est pas trouvé de mensonge dans leur bouche car ils sont irréprochables. 6 Puis je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, tenant l’Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple. 7 Il disait d'une voix forte : "Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue, adorez Celui qui a fait le ciel et la terre, la mer et les sources des eaux." 8 Et un autre ange suivit, en disant : "Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité." 9 Et un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte : "Si quelqu'un adore la bête et son image et en prend la marque sur son front ou sur sa main, 10 il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, du vin pur versé dans la coupe de sa colère et il sera tourmenté dans le feu et dans le souffre, sous les yeux des saints anges et de l'Agneau, 11 et la fumée de leur supplice s'élèvera aux siècles des siècles et il n'y aura de repos, ni jour ni nuit, pour ceux qui adorent la bête et son image, ni pour quiconque aura reçu la marque de son nom." 12 C'est ici que doit se montrer la patience des saints qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. 13 Et j'entendis une voix venant du ciel, qui disait : "Écris : Heureux dès maintenant les morts qui meurent dans le Seigneur." "Oui, dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent." 14 Puis je regardai et voici que parut une nuée blanche et sur la nuée quelqu'un était assis qui ressemblait à un fils de l'homme ayant sur sa tête une couronne d'or et dans sa main une faucille tranchante. 15 Et un autre ange sortit du sanctuaire, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : "Lance ta faucille et moissonne, car le moment de moissonner est venu parce que la moisson de la terre est mûre." 16 Alors Celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre et la terre fut moissonnée. 17 Un autre ange sortit du sanctuaire qui est dans le ciel, portant, lui aussi, une faucille tranchante. 18 Et un autre ange, celui qui a pouvoir sur le feu, sortit de l'autel et s'adressa d'une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante, disant : "Lance ta faucille tranchante et coupe les grappes de la vigne de la terre, car les raisins en sont murs." 19 Et l'ange jeta sa faucille sur la terre et vendangea la vigne de la terre et il en jeta les grappes dans la grande cuve de la colère de Dieu. 20 La cuve fut foulée hors de la ville et il en sortit du sang jusqu'à la hauteur du mors des chevaux, sur un espace de mille six cents stades.



Apocalypse 15. 1 Puis je vis dans le ciel un autre signe, grand et étonnant : sept anges qui tenaient en main sept plaies, les dernières, car c'est par elles que doit se consommer la colère de Dieu. 2 Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu et au bord de cette mer étaient debout les vainqueurs de la bête, de son image et du nombre de son nom, tenant les harpes sacrées. 3 Ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu et le cantique de l'Agneau disant : "Grandes et admirables sont vos œuvres Seigneur, Dieu tout-puissant. Justes et véritables, sont vos voies, ô Roi des siècles. 4 Qui ne craindrait, Seigneur et ne glorifierait votre nom ? Car vous seul êtes saint et toutes les nations viendront se prosterner devant vous parce que vos jugements ont été manifestés." 5 Après cela, je vis s'ouvrir dans le ciel le sanctuaire du tabernacle du témoignage 6 et les sept anges qui ont en main les sept plaies sortirent du sanctuaire, ils étaient vêtus d'un lin pur et éclatant et portaient des ceintures d'or autour de la poitrine. 7 Alors l'un des quatre animaux donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines de la colère du Dieu qui vit aux siècles des siècles. 8 Et le sanctuaire fut rempli de fumée par la gloire de Dieu et par sa puissance et personne ne pouvait entrer dans le sanctuaire jusqu'à ce que fussent consommées les sept plaies des sept anges.



Apocalypse 16. 1 Et j'entendis une grande voix qui sortait du sanctuaire et qui disait aux sept anges : "Allez et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu." 2 Et le premier partit et répandit sa coupe sur la terre, et un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image. 3 Puis le second répandit sa coupe dans la mer, et elle devint comme le sang d'un mort et tout être vivant qui était dans la mer mourut. 4 Puis le troisième répandit sa coupe dans les fleuves et les sources d'eau et les eaux devinrent du sang. 5 Et j'entendis l'ange des eaux qui disait : "Vous êtes juste, vous qui êtes et qui étiez, vous le Saint, d'avoir exercé ce jugement 6 car ils ont versé le sang des justes et des prophètes et vous leur avez donné du sang à boire, ils en sont dignes." 7 Et j'entendis l'autel qui disait : "Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, vos jugements sont vrais et justes." 8 Puis le quatrième répandit sa coupe sur le soleil et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu 9 et les hommes furent brûlés d'une chaleur extrême et ils blasphémèrent le nom de Dieu qui est le maître de ces plaies et ils ne se repentirent pas pour lui rendre gloire. 10 Puis le Cinquième répandit sa coupe sur le trône de la bête et son royaume fut plongé dans les ténèbres, les hommes se mordaient la langue de douleur 11 et ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères et ils ne se repentirent pas de leurs œuvres. 12 Puis le sixième répandit sa coupe sur le grand fleuve de l'Euphrate et les eaux en furent desséchées, afin de livrer passage aux rois venant de l'Orient. 13 Et je vis sortir de la bouche du dragon et de la bouche de la bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles 14 car ce sont des esprits de démons qui font des prodiges et ils vont vers les rois de toute la terre afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant. 15 Voici que je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et qui garde ses vêtements pour ne pas aller nu et ne pas laisser voir sa honte. 16 Et ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Armaguédon. 17 Puis le septième répandit sa coupe dans l'air et il sortit du sanctuaire une grande voix venant du trône, qui disait : "C'en est fait." 18 Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres et un grand tremblement, tel que jamais, depuis que l'homme est sur la terre, il n'y eut tremblement de terre aussi grand. 19 La grande cité fut divisée en trois parties et les villes des nations s'écroulèrent et Dieu se souvint de Babylone la grande pour lui faire boire la coupe du vin de son ardente colère. 20 Toutes les îles s'enfuirent et l'on ne retrouva plus de montagnes. 21 Et des grêlons énormes, pouvant peser un talent, tombèrent du ciel sur les hommes et les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand.



Apocalypse 17. 1 Puis l'un des sept anges qui portaient les sept coupes vint me parler en ces termes : "Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux, 2 avec laquelle les rois de la terre se sont souillés et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité." 3 Et il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème et ayant sept têtes et dix cornes. 4 Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate et richement parée d'or, de pierres précieuses et de perles, elle tenait à la main une coupe d'or, remplie d'abominations et des souillures de sa prostitution. 5 Sur son front était un nom, nom mystérieux : "Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre." 6 Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus, et, en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. 7 Et l'ange me dit : "Pourquoi t'étonner ? Moi je vais te dire le mystère de la femme et de la bête qui la porte et qui a les sept têtes et les dix cornes. 8 La bête que tu as vue était et n'est plus, elle doit remonter de l'abîme, puis s'en aller à la perdition. Et les habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie, seront étonnés en voyant la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est plus et qu'elle reparaîtra. 9 C'est ici qu'il faut un esprit doué de sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois, 10 les cinq premiers sont tombés, l'un subsiste, l'autre n'est pas encore venu et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps. 11 Et la bête qui était et qui n'est plus, en est elle même un huitième et elle est des sept, 12 et elle s'en va à la perdition. Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore reçu la royauté, mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la bête. 13 Ceux-ci ont un seul et même dessein et ils mettent au service de la bête leur puissance et leur autorité. 14 Ils feront la guerre à l'Agneau, mais l'Agneau les vaincra, parce qu'il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois et ceux qui l'accompagnent sont les appelés, les élus et les fidèles." 15 Et il me dit : "Les eaux que tu as vues, au lieu où la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues. 16 Et les dix cornes que tu as vues sur la bête haïront elles-mêmes la prostituée, elles la rendront désolée et nue, elles mangeront ses chairs et la consumeront par le feu. 17 Car Dieu leur a mis au cœur d'exécuter son dessein et de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. 18 Et la femme que tu as vue, c'est la grande cité qui a la royauté sur les rois de la terre.



Apocalypse 18. 1 Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande puissance, et la terre fut illuminée de sa gloire. Il cria d'une voix forte, disant : 2 "Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande. Elle est devenue une habitation de démons, un séjour de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau immonde et odieux, 3 parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, que les rois de la terre se sont souillés avec elle et que les marchands de la terre se sont enrichis par l'excès de son luxe." 4 Et j'entendis du ciel une autre voix qui disait : "Sortez du milieu d'elle, ô mon peuple, afin de ne pas participer à ses péchés et de n'avoir pas part à ses calamités, 5 car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel et Dieu s'est souvenu de ses iniquités. 6 Payez-la comme elle-même a payé et rendez-lui au double selon ses œuvres, dans la coupe où elle a versé à boire, versez-lui le double, 7 autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu'elle dit en son cœur : Je trône en reine, je ne suis pas veuve et ne connaîtrai pas le deuil. 8 A cause de cela, en un même jour, les calamités fondront sur elle, la mort, le deuil et la famine et elle sera consumée par le feu, car il est puissant le Dieu qui l'a jugée." 9 Les rois de la terre qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront sur son sort, quand ils verront la fumée de son embrasement. 10 Se tenant à distance, par crainte de ses tourments, ils diront : "Malheur ! Malheur ! O grande ville, Babylone, ô puissante cité, en une heure est venu ton jugement." 11 Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à son sujet, parce que personne n'achète plus leur cargaison : 12 cargaison d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de lin fin, de pourpre, de soie et d'écarlate et le bois de senteur de toute espèce et toute sorte d'objets d'ivoire et toute sorte d'objets de bois très précieux, d'airain, de fer et de marbre, 13 et la cannelle, les parfums, la myrrhe, l'encens, le vin, l'huile, la fleur de farine, le blé, les bestiaux, les brebis et des chevaux et des chars et des corps et des âmes d'hommes. 14 Les fruits dont tu faisais tes délices s'en sont allés loin de toi, toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi et tu ne les retrouveras plus. 15 Les marchands de ces produits, qui se sont enrichis avec elle, se tiendront à distance par crainte de ses tourments, ils pleureront et se désoleront, disant : 16 "Malheur ! Malheur ! O grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d'écarlate et qui était richement parée d'or, de pierres précieuses et de perles, en une heure ont été dévastées tant de richesses." 17 Et tous les capitaines et tous ceux qui naviguent vers la ville, les matelots et tous ceux qui exploitent la mer, se tenaient à distance, 18 et ils s'écriaient en voyant la fumée de son embrasement : "Que pouvait-on comparer à cette grande ville ?" 19 Et ils jetaient de la poussière sur leur tête et ils criaient en pleurant et en se désolant : "Malheur ! Malheur ! La grande ville dont l'opulence a enrichi tous ceux qui avaient des bateaux sur la mer, en une heure, elle a été réduite en désert." 20 Réjouis-toi sur elle, ô ciel et vous aussi, les saints, les apôtres et les prophètes, car, en la jugeant, Dieu vous a fait justice. 21 Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule et la lança dans la mer, en disant : "Ainsi sera soudain précipitée Babylone, la grande ville et on ne la retrouvera plus. 22 En toi on n'entendra plus les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette, en toi on ne trouvera plus d'artisan d'aucun métier et le bruit de la meule ne s'y fera plus entendre, 23 on n'y verra plus briller la lumière de la lampe, on n'y entendra plus la voix de l'époux et de l'épouse parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été égarées par tes enchantements. 24 Et c'est dans cette ville qu'on a trouvé le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre."



Apocalypse 19. 1 Après cela, j'entendis dans le ciel comme une grande voix d'une foule immense qui disait : "Alléluia, le salut, la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu, 2 parce que ses jugements sont vrais et justes. Il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son impudicité, il a vengé le sang de ses serviteurs répandu par ses mains." 3 Et ils dirent une seconde fois : "Alléluia et la fumée de son embrasement monte aux siècles des siècles" 4 et les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : "Amen. Alléluia." 5 Et il sortit du trône une voix qui disait : "Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs et vous qui le craignez, petits et grands." 6 Et j'entendis comme la voix d'une foule immense, comme le bruit des grandes eaux, comme le fracas de puissants tonnerres, disant : "Alléluia car il règne, le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant. 7 Réjouissons-nous, tressaillons d'allégresse et rendons-lui gloire car les noces de l'Agneau sont venues et son épouse s'est préparée 8 et il lui a été donné de se vêtir de lin fin, éclatant et pur." Ce lin fin, ce sont les vertus des saints. 9 Et l'ange me dit : "Écris : Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l'Agneau." Et il ajouta : "Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu." 10 Je tombai alors à ses pieds pour l'adorer, mais il me dit : "Garde-toi de le faire, je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui gardent le témoignage de Jésus, adore Dieu" car le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie. 11 Puis je vis le ciel ouvert et il parut un cheval blanc, celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, il juge et combat avec justice. 12 Ses yeux étaient comme une flamme ardente, Il avait sur la tête plusieurs diadèmes et portait un nom écrit que nul ne connaît que lui-même, 13 il était revêtu d'un vêtement teint de sang, son nom est le Verbe de Dieu. 14 Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur. 15 De sa bouche sortait un glaive affilé, pour en frapper les nations, c'est lui qui les gouvernera avec un sceptre de fer et c'est lui qui foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout-puissant. 16 Sur son vêtement et sur sa cuisse, il portait écrit ce nom : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. 17 Et je vis un ange debout dans le soleil et il cria d'une voix forte à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel : "Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, 18 pour manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des soldats vaillants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous les hommes, libres et esclaves, petits et grands." 19 Et je vis la bête et les rois de la terre avec leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à Celui qui était monté sur le cheval et à son armée. 20 Et la bête fut prise et avec elle le faux-prophète qui, par les prodiges faits devant elle, avait séduit ceux qui avaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image. Tous les deux furent jetés vivants dans l'étang de feu où brûle le soufre, 21 le reste fut tué par le glaive qui sortait de la bouche de Celui qui était monté sur le cheval et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs.



Apocalypse 20. 1 Et je vis descendre du ciel un ange qui tenait dans sa main la clef de l'abîme et une grande chaîne, 2 il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan et il l'enchaîna pour mille ans. 3 Et il le jeta dans l'abîme, qu'il ferma à clef et scella sur lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent écoulés. Après cela, il doit être délié pour un peu de temps. 4 Puis je vis, des trônes, où s'assirent des personnes à qui le pouvoir de juger fut donné et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu et ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni son image et qui n'avaient pas reçu sa marque sur leur front et sur leur main. Ils eurent la vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans. 5 Mais les autres morts n'eurent pas la vie, jusqu'à ce que les mille ans fussent écoulés. C'est la première résurrection. 6 Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection. La seconde mort n'a pas de pouvoir sur eux, ils seront prêtres de Dieu et du Christ et ils régneront avec lui pendant mille ans. 7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison et il en sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre extrémités de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour le combat. Leur nombre est comme le sable de la mer. 8 Elles montèrent sur la surface de la terre et elles cernèrent le camp des saints et la ville bien-aimée, 9 mais Dieu fit tomber un feu du ciel qui les dévora. Et le diable, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète, 10 et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles. 11 Puis je vis un grand trône éclatant de lumière et Celui qui était assis dessus. Devant sa face la terre et le ciel s'enfuirent et il ne fut plus trouvé de place pour eux. 12 Et je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, on ouvrit encore un autre livre, qui est le livre de la vie, et les morts furent jugés, d'après ce qui était écrit dans ces livres, selon leurs œuvres. 13 La mer rendit ses morts, la Mort et le séjour des morts rendirent les leurs, et ils furent jugés chacun selon ses œuvres. 14 Puis la Mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu : c'est la seconde mort, l'étang de feu. 15 Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l'étang de feu.



Apocalypse 21. 1 Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu 2 et il n'y avait plus de mer. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une jeune mariée parée pour son époux. 3 Et j'entendis une voix forte qui disait : "Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, il habitera avec eux et ils seront son peuple et lui-même il sera le Dieu avec eux, il sera leur Dieu. 4 Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux et la mort ne sera plus et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu." 5 Et Celui qui était assis sur le trône, dit : "Voici que je fais toutes choses nouvelles." Et il ajouta : "Écris, car ces paroles sont sûres et véritables." 6 Puis il me dit : "C'est fait. Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai gratuitement de la source de l'eau de la vie. 7 Celui qui vaincra possédera ces choses, je serai son Dieu et il sera mon fils. 8 Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part est dans l'étang ardent de feu et de soufre : c'est la seconde mort." 9 Alors l'un des sept anges qui tenaient les sept coupes pleines des sept dernières plaies, vint me parler et me dit: "Viens, je te montrerai la nouvelle mariée, l’Épouse de l'Agneau." 10 Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, 11 brillante de la gloire de Dieu et l'astre qui l'éclaire est semblable à une pierre très précieuse, à une pierre de jaspe transparente comme le cristal. 12 Elle a une grande et haute muraille, avec douze portes, à ces portes sont douze anges et des noms inscrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël. 13 Il y a trois portes à l'orient, trois portes au nord, trois portes au midi et trois portes à l'occident. 14 La muraille de la ville a douze pierres fondamentales sur lesquelles sont douze noms, ceux des douze apôtres de l'Agneau. 15 Et celui qui me parlait tenait une mesure, un roseau d'or, pour mesurer la ville, ses portes et sa muraille. 16 La ville est quadrangulaire et sa longueur est égale à sa largeur. Il mesura la ville avec son roseau, jusqu'à douze mille stades, la longueur, la largeur et la hauteur en sont égales. 17 Il en mesura aussi la muraille, de cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme, qui est aussi mesure d'ange. 18 La muraille de la ville est construite en jaspe et la ville est d'un or pur, semblable à un pur cristal. 19 Les pierres fondamentales du mur de la ville sont ornées de toutes sortes de pierres précieuses, la première base est du jaspe, la deuxième, du saphir, la troisième, de la calcédoine, la quatrième, de l'émeraude, 20 la cinquième, du sardonyx, la sixième, de la sardoine, la septième, de la chrysolithe, la huitième, du béryl, la neuvième, de la topaze, la dixième, de la chrysoprase, la onzième, de l'hyacinthe, 21 la douzième, de l'améthyste. Les douze portes sont douze perles, chaque porte est d'une seule perle, la rue de la ville est d'un or pur, comme du verre transparent. 22 Je n'y vis pas de temple, car le Seigneur Dieu tout-puissant en est le temple, ainsi que l'Agneau. 23 La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'illumine et l'Agneau est son flambeau. 24 Les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre y apporteront leur gloire. 25 Ses portes ne seront pas fermées chaque jour, car il n'y aura pas de nuit. 26 On y apportera ce que les nations ont de plus magnifique et de plus précieux, 27 et Il n'y entrera rien de souillé, aucun artisan d'abomination et de mensonge, mais ceux-là seulement qui sont inscrits dans le livre de vie de l'Agneau.



Apocalypse 22. 1 Puis il me montra un fleuve d'eau de la vie, clair comme du cristal, jaillissant du trône de Dieu et de l'Agneau, 2 au milieu de la rue de la ville, et de part et d'autre du fleuve, des arbres de vie qui donnent douze fois leurs fruits, les rendant une fois par mois et dont les feuilles servent à la guérison des nations. 3 Il n'y aura plus aucun anathème, le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville, ses serviteurs le serviront, 4 et ils verront sa face et son nom sera sur leurs fronts. 5 Il n'y aura plus de nuit et ils n'auront besoin ni de la lumière de la lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera, et ils régneront aux siècles des siècles. 6 Et l'ange me dit : "Ces paroles sont certaines et véritables, et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. 7 Voici que je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre." 8 C'est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et après les avoir entendues et vues, je tombai aux pieds de l'ange qui me les montrait pour l'adorer. 9 Mais il me dit : "Garde-toi de le faire. Je suis serviteur au même titre que toi, que tes frères les prophètes et que ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu." 10 Et il me dit : "Ne scelle pas les paroles de la prophétie de ce livre car le moment est proche. 11 Que celui qui est injuste fasse encore le mal, que l'impur se souille encore, que le juste pratique encore la justice et que le saint se sanctifie encore. 12 Et voici que je viens bientôt et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre. 13 Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. 14 Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de la vie et afin d'entrer dans la ville par les portes. 15 Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime le mensonge et s'y adonne. 16 C'est moi, Jésus, qui ai envoyé mon ange vous attester ces choses, pour les Églises. C'est moi qui suis le rejeton et le fils de David, l'étoile brillante du matin." 17 Et l'Esprit et l’Épouse disent : "Venez." Que celui qui entend dise aussi : Venez. Que celui qui a soif, vienne. Que celui qui le désire, prenne de l'eau de la vie gratuitement. 18 Je déclare aussi à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre que, si quelqu'un y ajoute, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre, 19 et que, si quelqu'un retranche des paroles de ce livre prophétique, Dieu lui retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la cité sainte, qui sont décrits dans ce livre. 20 Celui qui atteste ces choses, dit : "Oui, je viens bientôt." Amen. Venez, Seigneur Jésus. 21 Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous.





Notes sur l’Apocalypse

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1.1 Révélation est la traduction du mot grec Apocalypse. Bientôt : « la réalisation des événements annoncés commencera dès la fin du siècle apostolique, pour se continuer dans la suite des âges, jusqu’à ce que le royaume de Dieu ait atteint sa perfection, obtenu son dernier triomphe, au second avènement de Jésus-Christ.  A Jean, son serviteur. Saint Jean qui ne s’était nommé ni dans son Évangile ni dans ses lettres, se nomma dans l’Apocalypse, parce que ce livre est une prophétie et que le prophète doit attester la réalité et l’authenticité de ses révélations en les signant, pour ainsi dire, de son nom.

1.2 Le témoignage de Jésus-Christ, etc. ; c’est-à-dire qui a rendu témoignage de tout ce qu’il a vu de Jésus-Christ.

1.4 Voir Exode, 3, 14. Aux sept Églises. Ces Églises sont nommées au verset 11.

1.5 Voir 1 Corinthiens, 15, 20 ; Colossiens, 1, 18 ; Hébreux, 9, 14 ; 1 Pierre, 1, 19 ; 1 Jean, 1, 7.

1.7 Voir Isaïe, 3, 13 ; Matthieu 24, 30 ; Jude, 1, 14.

1.8 Voir Isaïe, 41, 4 ; 44, 6 ; 48, 12 ; Apocalypse, 21, 6 ; 22, 13. ― L’Alpha et l’Oméga sont la première et la dernière lettre de l’alphabet grec.

1.9 Du témoignage de Jésus ; c’est-à-dire pour avoir rendu témoignage à Jésus, pour avoir prêché le nom de Jésus. ― Dans l’île de Patmos. Petite île de la mer Égée, l’une des Sporades, à l’est de la Carie, au sud de Samos. Ce n’était qu’un rocher, presque partout aride, de 12 km de long et 5 km de large. On montre dans l’île une grotte où l’on croit que saint Jean a écrit l’Apocalypse.

1.10 Le Jour du Seigneur ; le jour du dimanche, premier de la semaine.

1.11 En Asie, dans la province romaine qui portait ce nom et comprenait une partie de l’Asie Mineure. ― A Éphèse. Voir Actes Apôtres, 18, 19. ― A Smyrne. Voir plus loin, Apocalypse, 2, 8. ― A Pergame. Voir plus loin, Apocalypse, 2, 12. ― A Thyatire. Voir Actes des Apôtres, 16, 14. ― A Sardes. Voir plus bas, Apocalypse, 3, 1. ― A Philadelphie. Voir plus bas, Apocalypse, 3, 7. ― A Laodicée. Voir Colossiens, 2, 1.

1.12 Sept chandeliers, « symboles des sept Églises (voir verset 20) : toute Église, comme tout chrétien, doit être « la lumière du monde » (voir Matthieu 5, 14-15). 

1.17 Voir Isaïe, 41, 4 ; 44, 6 ; 48, 12 ; Apocalypse, 22, 13. ― Je suis le premier et le dernier. Voir le verset 8.

1.20 Les sept anges, etc. ; c’est-à-dire les sept évêques, qui sont en effet les anges visibles de Dieu, ou ses envoyés. Cf. Malachie, 2, 7.

2.6 Nicolaïtes ; hérétiques qui avaient pris leur nom de Nicolas, l’un des sept diacres de Jérusalem, qui fut l’auteur, ou plutôt l’occasion de cette secte.

2.7 Cet arbre de vie au milieu du paradis, c’est Jésus-Christ présent dans le ciel ; le fruit de cet arbre, c’est la possession de Dieu. L’arbre de vie, planté au milieu du paradis terrestre, et dont les fruits devaient communiquer l’immortalité à nos premiers parents, était le symbole de la communion intime de l’homme avec Dieu, source de la vie véritable : la même image symbolise ici la communication incessamment renouvelée de la vie divine accordée aux élus, l’aliment toujours nouveau de leur éternel amour.

2.8 Smyrne, ville ionienne, port de la mer Égée, dans l’Asie Mineure, située au nord d’Éphèse, célèbre par son commerce.

2.9 Qui se disent, etc. Ils se disaient Juifs, et ne l’étaient pas, parce que le vrai Juif n’est pas celui qui le paraît au dehors, mais celui qui l’est intérieurement. Voir Romains, 2, 28-29.

2.11 La seconde mort est la damnation éternelle, comme la première est la mort du corps.

2.12 Pergame, ville de la grande Mysie, en Asie Mineure, au confluent du Caïque et du Cétius, renommée pour son temple d’Esculape et pour sa riche bibliothèque, ainsi que pour ses fabriques de parchemin. Le mot parchemin n’est qu’une altération du nom de Pergame.

2.13 Antipas, d’après certaines hypothèses, aurait été évêque de Pergame avant celui à qui s’adressa saint Jean. Les martyrologes nous apprennent qu’il consomma son martyre dans les flancs d’un taureau d’airain brûlant.

2.14 Voir Nombres, 24, 3 ; 25, 2.

2.18 Thyatire. Voir Actes des Apôtres, 16, 14.

2.19 Ta bienfaisance, la distribution des aumônes. Cf. 2 Corinthiens, 8, 4 ; 9, vv. 1, 12-13.

2.20 Jézabel était sans doute une femme chrétienne influente qu’on avait entraînée dans le parti de l’erreur. Ce nom de Jézabel pourrait du reste n’être pas véritable, mais bien une appellation déguisée, empruntée à la femme impie d’Achab, roi d’Israël. Elle désignerait soit une secte personnifiée (celles des Nicolaïtes ?), soit un personnage réel, dont le nom est emprunté à la fameuse reine d’Israël, si ardente à propager l’idolâtrie et à persécuter les serviteurs de Dieu (voir 1 Rois, chapitre 19 et suivants).

2.23 Voir 1 Samuel, 16, 7 ; Psaumes, 7, 10 ; Jérémie, 11, 20 ; 17, 10 ; 20, 12.

2.26 On voit ici que les saints après leurs morts vivent avec Dieu, et ont puissance sur les nations.

2.27 Voir Psaume, 2, 9.

2.28 C’est Jésus-Christ lui-même qui est l’étoile du matin (voir Apocalypse, 22, 16), qui se lèvera dans nos cœurs (voir 2 Pierre, 1, 19), en se manifestant à nous, et qui se donnera à nous, en nous communiquant l’éclat de sa gloire.

3.1 Sardes, métropole de la Lydie, en Asie Mineure, tout adonnée aux plaisirs, sur la pente du Tmolus, baignée par le Pactole, ancienne capitale de Crésus. Il y avait beaucoup de Juifs.

3.3 Voir 1 Thessaloniciens, 5, 2 ; 2 Pierre, 3, 10 ; Apocalypse, 16, 15.

3.7 Voir Isaïe, 22, 22 ; Job, 12, 14. ― Philadelphie était en Lydie, comme Sardes, au pied du mont Tmolus, sur le Caïstre. Elle avait été bâtie par Attale II Philadelphe qui lui avait donné son nom. Depuis l’an 132 avant Jésus-Christ, elle était soumise à la province romaine.

3.14 Voir Jean, 14, 6. Colossiens, 2, 1.

3.18 Cet or éprouvé par le feu est le symbole de la charité ; ces habits blancs, celui de l’innocence, des vertus chrétiennes, des œuvres saintes (voir Apocalypse, 19, 8), et ce collyre, celui de l’humilité qui nous ouvre les yeux, en nous faisant connaître nos défauts.

3.19 Voir Proverbes, 3, 12 ; Hébreux, 12, 6.

3.20 Dieu frappe à la porte de notre cœur par les avertissements qu’il nous donne ; il entre en nous par la charité qu’il répand dans nos cœurs ; il soupe avec nous par les grâces dont il nous comble en cette vie, considérée comme le soir qui précède le grand jour de l’éternité.

4.1 Le ciel, l’Agneau, le livre aux sept sceaux, chapitres 4 et 5. Le chapitre quatrième contient la description du ciel, siège de la grandeur, de la puissance et de la justice divines. C’est là que sont portés tous les arrêts qui s’exécutent sur la terre. On y voit Dieu assis sur son trône, comme sur un tribunal ; au-dessous est une mer de cristal, calme, immense, transparente, comme le firmament. A l’entour sont vingt-quatre vieillards ou prêtres, toujours en adoration devant la majesté infinie. Ils ont le titre de prêtres, parce qu’ils remplissent la fonction la plus essentielle du sacerdoce, qui est d’adorer, de bénir, de célébrer ses infinies perfections. Ils sont assis sur des trônes, parce qu’ils se reposent dans la gloire, fixés pour toujours dans l’essence même de Dieu. Ils portent des couronnes, parce qu’ils sont associés à sa puissance et à sa souveraineté. En avant est le Sauveur, l’Agneau divin, debout et vivant, mais comme égorgé, portant les marques d’une double immolation, celle qu’il a subie en sa personne et celle qu’il souffre dans son corps mystique. C’est sa mission et sa gloire de révéler tous les secrets et de lever tous les voiles. C’est donc lui qui reçoit des mains du Père éternel le livre des décrets divins ; qui révèle à saint Jean les événements que celui-ci prédit. Il est, comme le Père, l’objet des adorations de toute créature. Cette vision est par rapport aux suivantes, ce qu’est celle du chapitre premier par rapport aux révélations faites aux évêques des sept Églises. C’est le prélude des sentences qui vont être portées au ciel et exécutées sur la terre.

4.4 Les vingt-quatre vieillards. Les meilleurs exégètes pensent que ces vingt-quatre vieillards qui rendent hommage au Seigneur, au nom de toutes les créatures, représentent la totalité des élus, en tant qu’appliqués aux louanges de Dieu. Comme ils remplissent l’office principal des prêtres, ils en portent le nom. Ils sont au nombre de vingt-quatre, comme les chefs des familles sacerdotales de l’ancien peuple. Suivant Bossuet, douze représentent les saints de l’Ancien Testament, issus des patriarches, et douze les saints du Nouveau, dont les Apôtres sont comme les pères. Ils n’ont qu’une voix pour louer Celui qui est sur le trône et l’Agneau.

4.6 Les quatre animaux symboliques. « La plupart voient en eux une personnification des quatre Évangiles, en tant qu’animant et inspirant les prédicateurs de la foi chrétienne. On les distingue à peine les uns des autres. Toute leur intelligence, toute leur activité, tout leur zèle sont employés à faire connaître les perfections et les desseins de Dieu ; ils sont les dépositaires de tous ses décrets ; ils reflètent toute ses pensées sur l’avenir comme sur le passé. Leur aspect annonce la grandeur aussi bien que l’activité. Leurs ailes indiquent la rapidité de leur course et leur élévation. Ils remplissent le monde des louanges de la majesté divine. ― Pour se former une idée de la cour céleste, telle qu’elle fut montrée à saint Jean, il faut joindre à ce tableau celui de la multitude des élus, tracé au chapitre 7. Rien de plus solennel, de plus animé, de plus ravissant que cette description qui semble avoir inspiré à l’auteur du Te Deum ses plus magnifiques versets. ― Il est impossible de n’être pas frappé du rapport qui existe entre les honneurs rendus à Dieu dans le ciel, chapitres 4 et 5, et le culte que nous lui offrons dans nos églises. Chaque dimanche, depuis l’origine du christianisme, nous avons dans nos églises des réunions semblables à cette assemblée céleste dont saint Jean fait ici le tableau. Un vieillard préside, entouré de ministres sacrés, de prêtres, vêtus de robes blanches et portant des couronnes. On voit au milieu, un autel ; sous cet autel, des reliques ; sur l’autel, l’Agneau immolé qui fait office de Médiateur et qui reçoit des adorations ; devant l’autel, des parfums, des prostrations, des cantiques à deux chœurs, un livre qu’il n’est pas donné à tous de lire et de comprendre. ― Soit que l’Esprit Saint nous donne à entendre par cette vision que nous sommes appelés à contempler au ciel ce qui existe en figure ou sous les voiles dans nos sanctuaires, soit que l’Église de la terre ait pris dans cette vue du ciel, comme Moïse autrefois, l’idée de ses rites liturgiques, on peut toujours en conclure que nos principales cérémonies remontent à l’origine du christianisme, et qu’elles ont leur sanction dans l’autorité de Dieu.

4.8 Voir Isaïe, 6, 3. ― Saint, saint, saint. Les Hébreux formaient un de leurs superlatifs en répétant trois fois l’adjectif positif.

4.11 Dans ce chapitre, les chantres célestes louent Dieu à cause de la création, qui a été la première manifestation des perfections divines et le principe de toutes ses grâces. Dans le chapitre suivant, ils loueront Dieu et le Sauveur à cause de la rédemption.

5.1 On voit apparaître successivement trois groupes de symboles : sept sceaux, sept trompettes et sept coupes. S’il est manifeste que tous ces symboles ont rapport au même objet, la destruction du monde idolâtre, il ne l’est pas moins que leur succession indique la durée et le progrès de l’œuvre. Ainsi chaque nouveau groupe ajoute à la signification du précédent. La levée des sceaux montre que l’arrêt de la Justice est porté, sans être encore promulgué ; le son des trompettes est la promulgation de l’arrêt ; l’effusion des coupes sera comme l’application de la peine au coupable. A la dernière, on entendra éclater dans le ciel cette parole : « C’est fait », voir Apocalypse, 16, 17, auquel fait écho le cri de l’Apostat expirant : « Tu as vaincu Galiléen. » ― Il est clair qu’il s’agit de fléaux ou de châtiments divins. Ces fléaux tombent sur l’empire idolâtre comme les plaies d’Égypte sur le royaume de Pharaon. Reste la difficulté d’assigner à chaque signe un sens particulier, ou d’indiquer avec précision à quelle date il s’accomplit, à quel événement il se rapporte. Il nous semble qu’il y a une mesure à garder dans cette détermination, qu’il ne faut pas vouloir tout distinguer ni trop descendre dans le détail, que divers signes peuvent avoir pour objet des faits d’une même époque et parfois les mêmes faits considérés sous divers aspects. Évidemment, c’est moins pour s’accorder avec les faits de l’histoire que pour se conformer aux habitudes du langage symbolique, que les signes se succèdent d’une manière régulière, en nombre septénaire. « Le nombre sept, dit saint Augustin, est celui de la totalité. » Plusieurs exégètes n’ont pas assez tenu compte de cette considération. Non seulement ils ont assigné à chaque série de symboles une signification particulière, mais ils ont donné pour objet à chaque signe un fait déterminé. Ainsi ils se sont jetés dans la conjecture, et le désir de la précision leur a fait perdre jusqu'à la vraisemblance. Les symboles sont, comme les paraboles, moins précis que frappants. “Prise dans son ensemble, dit P. Lacordaire, la prophétie de saint Jean est d’une extrême clarté ; mais elle échappe aux efforts de ceux qui veulent la suivre pas à pas et en appliquer toutes les scènes aux événements accomplis.”

5.2 D’en rompre les sceaux. Anciennement on scellait les livres, les tablettes, en les enveloppant et les liant avec du lin ou toute autre matière semblable, et en y appliquant le sceau par-dessus. Voir Isaïe, 8, 16.

5.8 Qui sont les prières des saints. Ce texte prouve clairement que les saints dans le ciel offrent à Jésus-Christ les prières que les fidèles font sur la terre.

5.11 Voir Daniel, 7, 10.

5.13-14 Le cantique en l’honneur de la rédemption est chanté d’abord par les rachetés eux-mêmes, les 24 vieillards (voir versets 8-10) ; ensuite par le chœur innombrable des anges ; puis, plus loin encore, dans les sphères qui embrassent l’univers entier, toutes les créatures le font entendre ; enfin l’harmonie céleste revient au centre par l’amen des quatre animaux, et l’adoration silencieuse des 24 vieillards termine le premier acte de la vision.

6.2-8 Ce guerrier monté sur un cheval blanc représente Jésus-Christ allant soumettre le monde à son Évangile ; les quatre chevaux, les jugements et les châtiments qui devaient tomber sur les ennemis de Jésus-Christ et de son Église ; le cheval roux signifie les guerres ; le noir, la famine et le pâle monté par la Mort, les plaies et la peste.

6.9 Sous l’autel. Jésus-Christ, en tant qu’homme, est cet autel sous lequel les âmes des martyrs vivent dans le ciel, comme leurs corps sont ici déposés sous nos autels.

6.10 saint et véritable. Cf. Apocalypse, 3, 7. ― Ne ferez-vous pas, etc. Les saints ne demandent pas cela par haine de leurs ennemis, mais par zèle pour la gloire de Dieu, désirant que le Seigneur hâte le jugement universel, et la béatitude complète de ses élus.

6.11 Une robe blanche, stolê. Voir Luc, 15, 22.

6.12 Noir comme un sac de crin. Les sacs de deuil dont se servaient ordinairement les prophètes étaient faits de poils noirs ou bruns, soit de chèvre, soit de chameau.

6.13 Ses figues. Les figues sont ordinairement nombreuses sur les figuiers, et un grand vent les fait tomber en abondance.

6.14 Comme un livre roulé. Les livres anciens étaient de grands rouleaux de papier ou de vélin.

6.16 Voir Isaïe, 2, 19 ; Osée, 10, 8 ; Luc, 23, 30.

7.3 Sur le front : « la marque du sceau sera une sauvegarde et contre les tribulations des derniers jours, et contre toute espèce de chute ou de défaillance morale. 

7.9 ; 7.13 De robes blanches, stolai. Voir Luc, 15, 22.

7.9 foule immense : il s’agit ici, non plus des élus de Dieu encore sur la terre au sein des épreuves (Versets 1, 8 ), mais des bienheureux sans nombre, de tous les lieux et de tous les temps, en possession de la gloire du ciel. 

7.16 Voir Isaïe, 49, 10.

7.17 Voir Isaïe, 25, 8 ; Apocalypse, 21, 4.

8.5 Des voix, des tonnerres, des éclairs et la terre trembla : signes avant-coureurs des jugements de Dieu. Ainsi la même cause qui vient de faire monter vers Dieu les prières des saints, demandant justice contre les persécuteurs (voir Apocalypse, 6, 9-11), devient le signe des châtiments divins. 

8.7 Toute herbe verte ; c’est-à-dire toute sorte d’herbe indistinctement, mais non pas généralement toute l’herbe. ― Cf. la plaie d’Égypte décrite à Exode, 9, 18-25.

8.8-9 Cf. Exode, 7, 17.

9.1 Une étoile ; c’est-à-dire un grand hérétique. ― Lui fut donnée ; c’est-à-dire fut donnée à l’étoile qui s’en servit pour ouvrir le puits de l’abîme, et non à l’ange. C’est le sens indiqué par la construction même de la phrase. Ajoutons que les quatre anges précédents ne paraissent que pour sonner de la trompette, et qu’ils laissent agir les fléaux, quand ceux-ci sont appelés. ― Au son de la cinquième trompette, saint Jean voit d’abord un être sublime et brillant, qui a été précipité du ciel, ouvrir l’abîme, demeure des démons et des exécuteurs de la justice divine. La fumée qui s’en échappe donne l’idée d’une éruption volcanique, et rappelle celle du Vésuve qui avait effrayé le monde dix-huit ans auparavant. Immédiatement après, apparaît une multitude innombrable de sauterelles, semblables à des escadrons de cavaleries armés en guerre, lesquelles répandent partout la désolation, sans nuire pourtant à la société de ceux qui portent sur le front le signe du Dieu vivant. Cette peinture rappelle celle de Joël, chapitres 1 et 2, et doit avoir une signification analogue.

9.6 Voir Isaïe, 2, 19 ; Osée, 10, 8 ; Luc, 23, 30.

9.7 Voir Sagesse, 16, 9.

9.7 et suivants La description qui suit emprunte ses traits aux sauterelles naturelles, mais en les transformant et les agrandissant d’une façon merveilleuse. La tête de ces animaux, semble sortir du thorax, comme celle du cheval sort du plastron qui recouvre son poitrail (voir Job, 39, 20 ; Joël, 2, 4) ; c’est-à-dire chevaux du foin. Elles ont à la tête une protubérance ou crête à reflet d’un jaune vert : c’est le diadème d’or. Cette tête offre, en outre, une vague ressemblance avec le profil du visage humain. Leurs longues antennes rappellent des cheveux de femmes, leur voracité les dents du lion (voir Joël, 1, 6), leur dur thorax une cuirasse de fer. Pour le bruit de leurs ailes, cf. Joël, 2, 5. 

9.13 Aux quatre coins de l’autel étaient placées quatre cornes, emblèmes de la puissance de la prière et du sacrifice (voir Exode, 30, 3). L’autel d’où part la voix est celui-là même où les prières des saints montaient devant Dieu (voir Apocalypse, 8, verset 3 et suivants) : elles ont été exaucées et ont obtenu de Dieu la plaie qui va être décrite.

9.14 Les quatre anges, « probablement de bons anges, quoiqu’ils soient présentés comme liés ; ce qui lie les anges, dit Bossuet, ce sont les ordres suprêmes de Dieu. ― L’Euphrate est mis ici par figure : c’est de là que, dans l’Ancien Testament (voir Isaïe, 7, 20 ; 8, 7 ; Jérémie, 46, 10) partaient les armées ennemies pour ravager les Juifs infidèles.  ― Le grand fleuve d’Euphrate a sa source en Arménie, arrose la Syrie, la Mésopotamie et la Babylonie et après s’être mêlé au Tigre, se jette dans le golfe Persique.

10.5 Voir Daniel, 12, 7.

10.9 Voir Ézéchiel 3, 1.

11.1-2 Le temple qui est montré à saint Jean n’est certainement pas celui de Jérusalem, détruit depuis longtemps ; c’est l’image de l’Église, la cité céleste, le sanctuaire par excellence du vrai Dieu. Aussi est-ce au ciel que saint Jean le voit. Il en prend la mesure sur la parole de l’Ange, comme Ézéchiel avait pris la mesure du temple de Jérusalem, pour faire entendre que le Seigneur veut le conserver dans toute son intégrité, qu’il n’y sera fait aucun retranchement. Ce symbole répond à celui du sceau, dont sont marqués les cent quarante-quatre mille élus que Dieu veut tirer des douze tribus. Quant au parvis extérieur, c’est-à-dire ce qui appartient à l’Église sans être l’Église elle-même, saint Jean n’a pas à le mesurer, parce qu’il est abandonné aux fureurs des païens, pour être dévasté et foulé aux pieds. Ainsi Dieu se réserve l’essentiel, l’intérieur, la foi, le culte, les choses saintes : rien ne pourra les détruire ni les changer. Mais les dehors seront saccagés, les édifices matériels abattus, les biens pillés, les prêtres et les fidèles maltraités ou mis à mort, les faibles renversés.

11.2 le parvis extérieur du temple, en grec naos. Voir Matthieu 21, 12. ― « La cité sainte, livrée aux païens et saccagée par les infidèles, c’est l’Église considérée dans sa plus grande extension, comme comprenant avec le temple toutes ses dépendances, jusqu’aux demeures des chrétiens. Des commentateurs modernes veulent voir là Jérusalem ; mais outre que Jérusalem était en ruines et dévastée depuis longtemps, saint Jean n’aurait pas donné le titre de cité sainte à la ville du déicide, si durement châtiée par Dieu, ni celui de temple de Dieu au siège d’un culte devenu caduque et réprouvé. D’ailleurs, l’affliction de cette cité doit cesser après trois ans et demi, quarante-deux mois, mille deux cent soixante et des jours, l’espace de temps que dura en Israël la sécheresse miraculeuse demandée et obtenue par le prophète Élie.

11.3 Mes deux témoins. Les Pères et les exégètes ont entendu communément par ces deux témoins Hénoch (voir Genèse, 5, 22 ; Ecclésiastique, 44, 16 ; Hébreux, 11, 5) et Élie, « qui doivent revenir à la fin des temps prêcher aux hommes la pénitence.

11.4 « Allusion à Zacharie, 4, verset 2 et suivants, où deux oliviers figurent à droite et à gauche d’un chandelier, symbolisant Zorobabel et le grand prêtre Jésus (Josué), les défenseurs du peuple de Dieu. Mais ce n’est qu’un simple rapprochement entre deux visions essentiellement différentes. Les témoins du Christ doivent, comme l’olivier, porter l’huile du Saint-Esprit et de sa divine lumière.

11.6 « La première partie de ce verset rappelle clairement Élie (voir 1 Rois, 17, 1 ; cf. Jacques, 5, 17), la seconde Moïse (voir Exode, 7, 19), celui-ci représentant la Loi, celui-là la prophétie, et par suite l’Évangile. Saint Jean les avait vus tous deux sur le Thabor, témoins de la glorification de Jésus et s’entretenant avec lui de ses souffrances (voir Luc, 9, 30). 

11.7 Dans ces paroles et celles qui suivent, saint Jean décrit la guerre, la mort et la victoire corporelle dans lesquelles Dieu accordera à l’Antéchrist le triomphe sur ces deux prophètes, après leur guerre et leur victoire spirituelle contre lui. L’Antéchrist est ici appelé la bête qui s’élève de l’abîme. Par La bête, saint Jean désigne donc l’Antéchrist, ou le fils de perdition qui apparaîtra dans le monde vers la fin des temps. 1° Il est appelé la bête, à cause de sa vie abominable qu’il passera dans la luxure et la concupiscence des femmes. 2° A cause de sa cruauté sans exemple avec laquelle, comme le farouche léopard, il sévira contre les chrétiens. 3° Une bête féroce dévore et déchire tout ce qu’elle rencontre ; et c’est ainsi que l’Antéchrist dévorera et mutilera toutes choses saintes et sacrées ; il abolira le sacrifice continuel, il foulera aux pieds le Saint des Saints, il ne craindra pas le Dieu de ses pères, et ne s’inquiétera d’aucun dieu (voir Daniel, 11, 37). 4° Comme le destin final de la bête est de naître et de vivre pour être tuée ou périr ; ainsi l’Antéchrist naîtra et sera désigné et choisi pour ne faire que le mal, et pour courir à sa perte ; c’est pour cela qu’il est appelé le fils de perdition. Il est dit que la bête s’élèvera de l’abîme, parce que l’Antéchrist parviendra à [la puissance] par les fraudes les plus sourdes et les plus cachées et par les artifices les plus coupables ; et c’est à l’aide de la puissance des ténèbres, qu’il entrera dans le royaume et s’élèvera par-dessus tout, et ensuite parce qu’il possédera les trésors d’or, d’argent et de pierreries les plus précieuses qui soient cachées dans les abîmes de la terre et la mer ; et ces trésors lui seront révélés et livrés par le démon Maozim qu’il adorera (voir Daniel, 11, 38). On doit aussi remarquer ici que le verbe monter est mis au présent, tandis que les verbes, faire, vaincre et tuer sont au futur ; c’est pour nous apprendre que ce n’est pas dès l’instant de son élévation au trône, qu’il sera permis à l’Antéchrist de sévir contre les deux prophètes, mais seulement après qu’ils auront rendu et terminé leur témoignage de Jésus-Christ.

11.8 Grand ville, etc. Ces détails conviennent à Jérusalem (voir Isaïe, 1, 10 ; 3, 9 ; Ézéchiel, 16, 49) ; mais tout, dans ce tableau, étant symbolique, Jérusalem doit l’être aussi : comparer aux versets 9 et 10. Ce nom signifie donc toute ville, toute contrée de la terre corrompue comme Sodome, rebelle aux ordres de Dieu comme l’Égypte, crucifiant de nouveau Jésus-Christ dans ses membres comme Jérusalem. . On peut donc penser à la Jérusalem du Temps des Nations : Rome, devenue apostate à la fin des temps.

11.11 Mais après trois jours et demi : allusion à la résurrection du Sauveur. ― Un esprit de vie : cf. Ézéchiel, 37, 10.

12.1 La femme revêtue du soleil, couronnée de douze étoiles et dans le travail de l’enfantement, c’est l’Église. Le soleil dont elle parée, c’est Notre-Seigneur, dont elle partage la gloire et dont elle fait rayonner la lumière dans le monde. Elle a lune sous ses pieds, pour montrer qu’elle domine toutes les agitations et les vicissitudes de ce monde. Sur sa tête est une couronne de douze étoiles, parce que sa gloire et son autorité lui viennent des douze Apôtres. Elle est dans l’enfantement parce que, parmi tant de persécutions et de martyres, il faut qu’elle donne naissance à un peuple nouveau, le peuple chrétien, destiné à dominer sur les nations infidèles. Ce n’est pas sans de grands efforts et sans exciter les soulèvements de l’enfer qu’elle le mettra au monde. Elle sera forcée de se dérober bien des fois à la rage de Satan ; et sa prudence n’empêchera pas le démon d’entraîner dans le même abîme que lui un certain nombre de chrétiens et de pasteurs. Les saints docteurs ont eu raison d’appliquer cet emblème à la sainte Vierge. Étant la reine de l’Église, Marie doit en posséder tous les dons et en partager toutes les prérogatives. On peut dire que l’idée de l’une et de l’autre se présente ici à la fois.

12.3-4 Un grand dragon, « Satan, représenté dans le ciel, parce qu’il y est remonté, en quelque sorte, en se faisant adorer par toute la terre ; roux ou rouge, par allusion soit au feu de l’enfer, soit au sang des martyrs. ― Sept têtes, etc. ; ce sont à peu près les insignes de la bête (voir Apocalypse, 13, 1 et chapitre 17), qui tient sa puissance du dragon. ― Des étoiles du ciel, des anges qu’il a entraînés dans sa révolte ; selon d’autres, des fidèles de toute condition, entraînés à leur perte par Satan. 

12.7 Michel. A cet archange était confiée la conduite du peuple juif ; voir Daniel, 10, 21.

12.9 Diable veut dire calomniateur, et Satan, adversaire.

12.11 par la parole à laquelle ils ont rendu témoignage ; c’est-à-dire par la confession qu’ils ont faite de leur foi.

12.14 en tout 42 mois (voir Apocalypse, 11, 2), ou 1260 jours (voir Apocalypse, 11, 3).

12.17 Qui gardent le témoignage de Jésus ; ce que l’on explique généralement par : Ceux qui ont conservé fidèlement le témoignage qu’ils ont rendu à Jésus-Christ, qui sont demeurés fermes dans la confession qu’ils ont faite de Jésus-Christ. Comparer au verset 11.

13.1 Une bête : une puissance de ce monde, un empire dominateur, opposé à Dieu et à son Christ ; l’image est empruntée à l’empire romain. D’autres : l’Antéchrist. Les sept têtes sont des rois ou royaumes (voir Apocalypse, note, 17.10-13). 

13.2 Voir Apocalypse, note 11.7.

13.3 Une de ses têtes, etc. La signification de ce trait est obscure ; quelque événement de l’avenir en donnera sans doute l’explication. Il s’agit peut-être de l’Antéchrist qui fera croire qu’il a été tué puis fera croire à sa fausse résurrection pour mieux se faire passer pour le Christ.

13.4 l'on adora le dragon ; c’est-à-dire les habitants de la terre adoreront. Comparer au verset 8.

13.8 ceux dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de vie de l'Agneau immolé, dès la fondation du monde ; voir Apocalypse, 17, 8 : Dont les noms ne sont pas écrits dans le livre de vie dès la fondation du monde.

13.10 Voir Genèse, 9, 6 ; Matthieu 26, 52.

13.11 Cornelius a Lapide (1565-1637) écrit ceci : « Saint Ambroise, Tertullien et d’autres… entendent par cette Bête un insigne imposteur qui sera comme un précurseur et un héraut de l’Antéchrist, comme saint Jean-Baptiste le fut du Christ… Joseph Acosta (De temp. Noviss. II, 17) dit : Ces deux cornes sont celles de la dignité épiscopale, celle de la mitre (qui est en effet bicorne). Il semblerait donc que ce pseudo-prophète sera un évêque apostat et se faisant passer pour religieux, traître à l’état ecclésiastique, qui propagera dans le peuple par ses discours le venin du dragon. » (Corn. In Apoc., XIII, 11). Saint Thomas d’Aquin (opuscule 68) précise : « Cela revient à dire : Sa doctrine avait la ressemblance de celle de l’Agneau, à savoir le Christ… mais en réalité il s’agissait des cornes du diable, c’est-à-dire de sa doctrine fétide… » ― « qui parlait comme un dragon ». Celle qui, chrétienne seulement par le nom, présente l’agneau pour répandre secrètement les poisons du dragon, c’est l’Église hérétique ; en effet, elle n’imiterait pas la ressemblance de l’agneau si elle parlait ouvertement. Elle feint maintenant l’esprit chrétien, afin de tromper plus sûrement les imprudents ; c’est pour cela que le Seigneur a dit : “Méfiez-vous des faux prophètes(voir Matthieu 7, 15). » (Saint Césaire d’Arles) ― « Ses cornes sont semblables à celles d’un agneau ; elle n’a pas recours à la force matérielle ; mais son langage est celui d’un serpent : ses armes sont la ruse et la séduction.  ― Hildegarde de Bingen : « Cette bête qui s’élèvera de terre est un faux prophète (voir Apocalypse, 16, 13 ; 19, 20 ; 20, 10) qui annoncera le fils de perdition comme étant le Christ, et il en sera le bras à l’aide duquel l’Antéchrist opérera des choses surprenantes tant par des signes que par la puissance de ses armes. (…) Il est dit que cette bête aura deux cornes semblables à celles de l’Agneau, parce qu’elle sera un chrétien apostat et qu’elle s’élèvera secrètement et frauduleusement. Elle (…) occupera le siège pontifical, tuera le dernier pape successeur légitime de saint Pierre (…). Alors l’Église sera dispersée dans les solitudes et les lieux déserts, (…) parce que le pasteur aura été frappé, et que les brebis seront dispersées. Car il en sera de même qu’au temps de la Passion de Notre-Seigneur. L’Église latine sera déchirée, et à l’exception des élus, il y aura défection totale de la foi. (…) »

13.16 Les païens avaient coutume de porter sur leur poignet ou sur leur front le nom de la fausse divinité à laquelle ils se consacraient.

13.18 Son nombre est 666. « Les anciens aimaient à désigner les personnes par des caractères mystérieux et par des chiffres. Ce dernier mode de désignation était d’autant plus naturel parmi eux que chaque lettre avait sa valeur numérique. De là ces mots : « Son chiffre est 666, » c’est-à-dire on trouve en son nom des lettres dont la valeur équivaut à ce chiffre. Une telle donnée suffit-elle pour préciser ce nom ? Évidemment elle est insuffisante, car il y a une foule de noms qui répondent à cette indication, par exemple : Τειταν, Titan, qu’on rapprochait de Titus, Ουλπιανος, Ulpianus, prénom de Trajan, Λντιμος, Honori contrarius, Λαμπετις, Splendidus, ο Νιχητης, Victor, Αμνος αδιχος, Agnus nocens, Καχος οδηγος, malus dux, Γενσηριχος, Genséric, Gentium seductor, Αποστατης, Apostata, Μαομετις, Mahomet, Λατεινος, Latinus, en hébreu et en grec : Nero Cesar, Caius Cesar Caligula et Diocles Augustus, en latin ; etc. ― Aussi plusieurs commentateurs ont-ils été conduits à dire que ce nombre n’a qu’une valeur mystique ; que le nombre 6, symbole du jour de l’homme, indique l’imperfection, tandis que le chiffre 8, symbole du jour de Dieu, indique la perfection de l’éternité. D’où ils déduisent que 666, nombre de l’Antéchrist, signifie l’imperfection radicale, comme 888, nombre de Jésus, signifie la perfection à la plus haute puissance.

14.3 Qui ont été rachetés de la terre ; c’est-à-dire qui, au prix du sang de l’Agneau, ont été rachetés, de manière qu’en quittant la terre ils sont entrés dans son royaume.

14.7 Voir Psaume, 145, 6 ; Actes des Apôtres, 14, 14.

14.8 Voir Isaïe, 21, 9 ; Jérémie, 51, 8. ― Cette grande Babylone, Babylone, l’ancienne ennemie des Israélites, est mise pour Rome, Rome pour l’empire romain, l’empire romain pour le paganisme.

14.15 Voir Joël, 3, 13 ; Matthieu 13, 39. ― Lance ta faucille, pour faucher la moisson.

15.2 Les harpes ; c’est-à-dire semblables à celles qui étaient en usage dans le temple pour le service divin ; ou bien des harpes excellentes, divines, dignes de Dieu ; ce qui serait un superlatif hébreu.

15.4 Voir Jérémie, 10, 7.

16.12 L’Euphrate. Voir Apocalypse, 9, 14.

16.15 Voir Matthieu 24, 43 ; Luc, 12, 39 ; Apocalypse, 3, 3. ― Saint Jean fait allusion aux voleurs qui enlevaient les vêtements des baigneurs.

16.16 C’est le dragon qui, par le ministère des esprits impurs, rassemblera les rois. ― Armagédon ; c’est-à-dire montagne de rassemblement, ou montagne de Mageddo, ville située au pied du mont Carmel, célèbre par de sanglants combats (voir Juges, 1, 27 ; 5, 19 ; 2 Rois, 9, 27 ; 23, 29). Mais ce mot a tant de variantes, qu’il est impossible d’en connaître la vraie leçon, et par conséquent la véritable signification.

16.17 C'en est fait. Tout ce que Dieu avait résolu par rapport à la chute des persécuteurs de son Église est accompli. Cf. Apocalypse, 21, 6.

16.21 pouvant peser un talent ; pour dire d’une grosseur extraordinaire, prodigieuse ; le talent étant le poids le plus fort.

17.1-5 La grande Babylone. Sous les noms symboliques de prostituée et de Babylone, c’est bien la Rome païenne, la Rome des Césars, la ville aux sept collines, représentant l’empire romain tout entier, qui est ici décrite. Aussi est-ce à cette ville et à cet empire que la plupart des exégètes appliquent ce chapitre. Ceux qui reportent à la fin des temps les événements annoncés par les visions de l’Apocalypse ne le contestent pas ; mais, selon eux, saint Jean n’emprunte que ses couleurs et ses détails à la Rome des Césars, et ce n’est pas elle qu’il a réellement en vue, mais, soit la même ville redevenue païenne à la fin des temps, soit une autre ville riche et puissante, idolâtre et corrompue, qui sera, dans les derniers jours du monde, la capitale du dernier empire antichrétien. Cf. Apocalypse, 14, 8. ― Assise sur les grandes eaux : trait emprunté à la Babylone historique située sur l’Euphrate, (voir Jérémie, 51, 13). Ces eaux signifient des peuples, des foules, et des nations (voir verset 15), sur lesquels règne la prostituée. Le nom que porte la femme assise sur les grandes eaux, indique qu’elle est une personnification, un symbole dont il faut saisir le sens : mystère. Or, la bête étant préfigurée par l’empire idolâtre et persécuteur, la femme qui est assise sur la bête doit figurer la capitale de cet empire, Rome, centre du pouvoir et siège principal de l’idolâtrie. En effet, chaque trait du tableau la désigne ; et l’on peut dire que tout le monde aujourd’hui la reconnaît (…). ― Que cette femme représente une ville, saint Jean le dit expressément. Bien plus, il ajoute que cette ville est la ville par excellence, la reine des villes, la grande cité, qu’elle a sept montagnes et sept rois, qu’elle étend sa domination sur tous les peuples et sur tous les princes. Une telle indication suffirait à elle seule ; car Rome n’était pas désignée autrement à cette époque, et nulle autre ville n’a été désignée ainsi. ― Cette grande ville est représentée comme le principal soutien de l’idolâtrie, comme une source d’erreurs et de dépravation pour l’univers entier. Elle est pleine d’abominations et d’impuretés, c’est-à-dire d’idoles et de temples païens. Elle est couverte d’inscriptions sacrilèges et blasphématoires. C’est une nouvelle Babylone, pour la tyrannie, aussi bien que pour l’orgueil, la puissance et l’impiété. Elle persécute le christianisme ; elle s’enivre du sang des saints et des martyrs du Sauveur. Elle a fait périr des apôtres et des prophètes, et tout le sang qui se verse dans le monde pour la cause de la vérité est répandu par elle. ― Qui pourrait méconnaître à ces détails la Rome des empereurs, telle qu’était sous Domitien, au moment du martyre de saint Jean et de son exil à Patmos ? Nous avons déjà vu que les chrétiens la nommaient Babylone. On l’appelait aussi Sodome ou l’Égypte. Non contente de professer l’idolâtrie, elle s’attribuait à elle-même la divinité. ― Elle se disait éternelle ; et comme ses empereurs, vivants et morts, elle avait ses temples, ses statues, ses autels. Elle en avait dans ses murs aussi bien que dans les provinces. ― Quant à sa cruauté envers les chrétiens, à ses persécutions, au nombre de ses victimes, les catacombes en sont un monument irrécusable. ― Cette nouvelle Babylone devait tomber comme l’ancienne, pour ne jamais se relever. Elle était destinée à être la proie de ceux qu’elle opprimait, à passer par le fer et par le feu, comme un criminel voué au châtiment divin, et enfin, à être ruinée de fond en comble. Sa chute devait jeter par toute la terre l’effroi, la stupeur, la désolation, mais en même temps être le signal du triomphe de l’Église dans le monde entier. Les chrétiens échapperaient au châtiment, comme ils avaient échappé à la corruption. ― Il suffit d’avoir lu l’histoire du cinquième et du sixième siècles pour reconnaître dans la ruine de Rome la parfaite préfiguration de ces prédictions. Prise, pillée, saccagée quatre fois, par Alaric, roi des Goths (409), par Genséric, roi des Vandales (455), par Odoacre, roi des Hérules (466), par Totila, roi des Ostrogoths (546), la capitale de l’empire finit par disparaître sous ses débris avec ses dieux et ses temples. L’empire devint la proie des Barbares. Il ne resta de la population de Rome qu’un petit nombre de chrétiens qui bâtirent une nouvelle cité, à la place des ruines de l’ancienne.

17.10-13 Bisping et les partisans de l’interprétation eschatologique disent ceci : les sept têtes sont les puissances de ce monde qui, dans la suite de l’histoire, ont fait ou feront tour à tour la guerre au peuple de Dieu : Égyptiens, Assyriens, Babyloniens, Médo-Perses, Macédoniens, Romains, États modernes sortis de la Révolution ou imbus de ses principes. Quand l’élément antichrétien aura atteint son plein développement, viendra un huitième roi, sorti des sept (et non pas l’un d’eux, comme on traduit souvent), c’est-à-dire une puissance mondaine, qui résumera en elle et portera au suprême degré l’impiété des sept premières. Les dix cornes désignent les divers États de la fin des temps, États non indépendants, mais vassaux, soumis à la souveraineté de l’Antéchrist (la bête. Bisping lit ouk, non, au lieu de oupô). Voilà pourquoi elles ne portent pas de couronnes (cf. Apocalypse, 13, 1). Leur pouvoir durera une heure, c’est-à-dire peu de temps, car ils seront vaincus par l’Agneau (voir verset 14 : cette victoire de l’Agneau est décrite au chapitre 19).

17.14 Voir 1 Timothée, 6, 15 ; Apocalypse, 19, 16.

17.15 Des peuples, des foules, des nations et des langues : ces expressions ont pour but de montrer Rome comme le centre où affluent et se mêlent dans leur étrange variété toutes les nations de la terre. 

17.18 La grande cité, Rome. La Rome des Césars préfigurant une nouvelle Rome de la fin des temps, comme la Rome des Césars était une autre Babylone. 

18.2 Voir Isaïe, 21, 9 ; Jérémie, 51, 8 ; Apocalypse, 14, 8.

18.6 Rendez-lui, etc., rendez-lui la pareille, traitez-la comme elle vous a traité.

18.7 Voir Isaïe, 47, 8.

18.12 Le bois de senteur de toute espèce . Ce peut être notammen le cèdre blanc désigné sous le nom de cupressus thyoides.

18.13 L’expression des corps et des âmes d'hommes se prend dans l’Écriture tantôt pour esclaves, tantôt pour hommes en général. « Mais ici, dit Bossuet, comme saint Jean oppose les hommes aux esclaves, il faut entendre par hommes les hommes libres ; car on vend tout, esclaves et libres, dans une ville d’un si grand abord. »

18.14 Tout les choses délicates et magnifiques, non seulement les meilleures productions de la terre, mais encore les mets les plus fins et les plus délicats. Nous pensons donc que saint Jean fait allusion ici aux plaisirs qu’offrent une table bien servie et un festin splendide.

18.20 Dieu vous a fait justice, Dieu vous a vengés de tout le mal qu’elle vous a fait.

18.21 Comme une grande meule : le châtiment prononcé par le Sauveur contre ceux qui ont donné du scandale. Voir Matthieu 18, 6.

19.3 Et sa fumée ; c’est-à-dire la fumée de son embrasement.

19.8 Les vertus des saints sont les bonnes œuvres par lesquelles les hommes deviennent justes et saints.

19.9 Voir Matthieu 22, 2 ; Luc, 14, 16.

19.13 Voir Isaïe, 63, 1.

19.15 Voir Psaume, 2, 9.

19.16 Voir 1 Timothée, 6, 15 ; Apocalypse, 17, 14.

19.19-21 La bête « qui était montée de l’abîme (voir Apocalypse 17, 3-8), l’Antéchrist, avec les dix rois (voir Apocalypse, 17, verset 12 et suivants) et leurs armées. ― Le faux prophète, la bête à deux cornes d’Apocalypse, 13, verset 11 et suivants. Cf. Apocalypse, 16, 13.  La guerre signifie la conspiration des puissances humaines contre l’Église. L’ultime bataille générale, inspirée par Satan et conduite par l’Antéchrist, signifie la dernière coalition ennemie qui se terminera, par la victoire du Christ, dans le jugement universel.

20.1-6 Mille ans. D’après ce qui précède, nous pouvons nous figurer ce règne de mille ans, prélude à la gloire définitive, comme une réalisation plus complète de la phrase de la prière du Notre Père : que ton règne vienne. L’Église a remporté une grande victoire sur Satan (voir verset 2) et sur le monde, dont le prince des ténèbres ne peut plus faire l’instrument de ses séductions. Sans doute, la lutte entre l’esprit et la chair n’a pas cessé ; les enfants de Dieu marchent encore dans la foi, non dans la claire vision : ils sont encore des pèlerins ici-bas ; la mort exige encore sa solde. Mais une effusion plus abondante des dons de l’Esprit-Saint est répandue dans les âmes ; les combats de la vertu sont moins rudes, plus souvent victorieux. Durant cette ère de paix, le christianisme étend partout son action ; il pénètre de son esprit les arts, les sciences, toutes les relations sociales. Plusieurs appliquent à cette période de bénédiction les joyeux tableaux d’Isaïe (voir Isaïe, 11, 6-9 ; 30, 6 ; 65, 20) et de Daniel (voir Daniel, 2, 35-44 ; 7, verset 13 et suivants). Pendant les premiers siècles de l’Église, le millénarisme fut conçu comme le retour glorieux de Jésus-Christ venant régner sur la terre avec ses saints pendant mille ans avant le jugement général. Cette attente était commune, nous pourrions dire populaire parmi les premiers fidèles (Papias, saint Justin, saint Irénée, Tertullien, etc.) ; elle les soutient et les console sous le feu de la persécution. Hélas des hérétiques y mêlèrent des idées grossières qui la firent bien vite rejeter. Dès le temps de saint Jérôme, on pensa autrement : c’est du haut du ciel avec ses Saints, et non pas visiblement présent sur la terre, que Jésus-Christ, d’après saint Jean, doit régner pendant mille ans, et ce règne doit précéder le second avènement, sans se confondre avec lui. Saint Augustin, après quelques hésitations, finit par voir dans le règne de mille ans toute la durée de l’existence terrestre de l’Église (La Cité de Dieu, 20, 7, 13). Bossuet le fait commencer avec Jésus-Christ et finir en l’an mille. D’autres le placent entre Charlemagne et la Révolution française. Nous pensons, avec Bisping, que le millénium n’a pas encore fait son apparition.

20.2 Qui est le diable et Satan. Voir Apocalypse, 12, 9.

20.4 A cause du témoignage, etc. ; c’est-à-dire parce qu’ils ont rendu témoignage à Jésus-Christ, qu’ils ont prêché son nom et la parole de Dieu. Cf. Apocalypse, 1, 9.

20.7 Voir Ézéchiel, 39, 2. ― Sous le nom de Gog et de Magog, célèbres par la prophétie d’Ézéchiel, saint Jean désigne ici tous les ennemis de Dieu et de son Église.

21.1 Voir Isaïe, 65, 17 ; 66, 22 ; 2 Pierre, 3, 13.

21.4 Voir Isaïe, 25, 8 ; Apocalypse, 7, 17.

21.5 Voir Isaïe, 43, 19 ; 2 Corinthiens, 5, 17.

21.6 C’est fait ; c’est-à-dire tout ce que Dieu avait résolu de toute éternité par rapport au monde, aux élus et aux réprouvés, est accompli. Cf. Apocalypse, 16, 17. ― L’Alpha et l’Oméga, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec.

21.16 Douze mille stades : le stade mesure 185 mètres.

21.17 Qui est aussi mesure d'ange ; qui est celle dont se servait l’ange pour mesurer. Saint Jean fait cette remarque pour indiquer que les coudées et les stades dont il est ici question ne diffèrent en rien de ceux que nous connaissons et que nous employons ordinairement. ― La coudée équivaut à 52 centimètres.

21.23 Voir Isaïe, 60, 19.

21.25 Voir Isaïe, 60, 11.

22.5 Voir Isaïe, 60, 20. ― Que peut-on conclure de l’Apocalypse, relativement à la fin du monde, à ses circonstances, à sa date ? Saint Jean cherche moins à satisfaire notre curiosité qu’à fortifier notre foi et à susciter notre vigilance. Il nous apprend peu de choses relativement à la fin du monde. On voit bien dans les derniers chapitres de l’Apocalypse, qu’il y aura une résurrection générale et un jugement universel, que les méchants seront la proie de l’enfer et que les élus entreront en possession du ciel. On y apprend encore que, dans les derniers temps du monde, le démon sortira de l’abîme, qu’il séduira les peuples et reprendra son empire, que la cité des saints ou l’Église sera environnée d’ennemis et en butte à toutes sortes d’attaques, et que ses ennemis seront miraculeusement abattus. De plus, on a lieu de croire que ce qui a été dit des dernières persécutions de l’empire romain, et des séductions causées par la fausse sagesse et ses opérations théurgiques, se renouvellera alors avec un scandale encore plus grand. Mais c’est à peu près tout ce qu’on peut conclure. Le reste n’est que conjecture ou imagination. ― Sur la date de la fin du monde, en particulier, l’Apocalypse ne fournit qu’une seule donnée, et il en résulte qu’elle doit avoir lieu bien longtemps après la fin des persécutions et la chute de Rome. Entre l’enchaînement de Satan, qui suit la ruine de l’empire, et le jugement dernier, saint Jean place une période de paix, puis un certain temps durant lequel Satan reprendra son empire et séduira les nations. Or, la période de paix doit durer un millier d’années, c’est-à-dire un espace de temps très long, incomparablement plus long que les persécutions, quoique le nombre rond d’un millier ne doive pas s’entendre d’une manière plus littérale que les nombres sept, douze, trois, etc. Et pour la période de séduction et d’impiété, qu’on croit devoir être celle de l’Antéchrist, il n’est pas dit que le jugement universel doive la suivre immédiatement.

22.11 Que celui qui est injuste fasse encore le mal, que l'impur se souille encore, etc. Ce n’est pas une permission ou un conseil donné au méchant de faire le mal, mais une simple supposition. Le vrai sens est donc : Si l’homme injuste continue ses injustices, il ne tardera pas à en subir la peine ; de même que si celui qui est juste le devient encore davantage, il en recevra bientôt la récompense. Au reste, le verset suivant suffit pour justifier cette interprétation. Ajoutons que notre propre langue fournit des exemples de ce genre de construction.

22.13 Voir Isaïe, 41, 4 ; 44, 6 ; 48, 12 ; Apocalypse, 1, vv. 8, 17 ; 21, 6.

22.14 Lavent leurs robes, emprunté à Apocalypse, 7, 14 : sanctifient leur vie. ― Par les portes : cf. Genèse, 3, 24. 

22.15 Dehors les chiens. Chez les Hébreux, le chien passait pour un animal immonde ; on ne pouvait donc marquer un plus profond mépris et une plus grande horreur pour quelqu’un que de l’appeler chien. Voir Philippiens, 3, 2 ; Matthieu 7, 6. ― Le mensonge : cf. Apocalypse, 21, 8.

22.16 Je suis le rejeton : la racine ; en tant que créateur et source de la vie. ― La race ; c’est-à-dire le descendant.

22.17 Voir Isaïe, 55, 1. ― L’Esprit de Dieu dans le cœur des fidèles (voir Romains, 8, vv. 15-16, 26) et l’Épouse, c’est-à-dire l’Église du Sauveur (voir Apocalypse, 21, vv. 2, 9) lui répondent en soupirant après son glorieux retour : Venez. Eau de la vie : cf. Apocalypse, 21, 6 ; 22, 1 ; Jean, 4, 14 ; 7, 37.

22.19 Si quelqu'un retranche des paroles de ce livre prophétique  ; c’est-à-dire des promesses qui sont contenues dans ce livre.

22.20 Celui : Jésus-Christ, avant de prendre congé du Voyant, confirme l’espérance de l’Église par ces mots : oui, je viens bientôt ; à quoi Jean répond au nom de l’Église : Venez, etc.



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